Nouvelle Revue d’Onomastique n° 49-50 – 2008L’ouvrage regroupe neuf étu<strong>de</strong>s inédites <strong>de</strong> l’auteur, qu’elle présente comme une suite <strong>de</strong> <strong>ses</strong>Contribuţii <strong>de</strong> onomastică istorică <strong>et</strong> Onomastică românească, tous <strong>de</strong>ux publiés en 2001 chezl’éditeur Augusta. Dans sa préface, l’auteur redit la nécessité <strong>de</strong> considérer le nom propre danstoute sa dimension : il n’est pas qu’un obj<strong>et</strong> linguistique <strong>de</strong> dictionnaire (ce qui lui fait perdre sonessence même <strong>de</strong> nom propre), il représente linguistiquement un référent <strong>et</strong> a été conféré dans uncontexte social, linguistique, historique, géographique, <strong>et</strong> selon <strong>de</strong>s motivations notammentpsychologiques qui ne sauraient être négligées. C<strong>et</strong>te pluridisciplinarité est aussi linguistique : ence qui concerne <strong>ses</strong> propres étu<strong>de</strong>s, l’auteur a prolongé <strong>ses</strong> recherches dans le domaine magyar, cequi lui a permis <strong>de</strong> dresser <strong>de</strong>s comparaisons utiles pour l’histoire du système <strong>de</strong> dénominationroumain [5-6]. “Originea şi semnificaţia numelui Barbu” [7-18]. Pour les linguistes roumains, leNP Barbu serait un dérivé du NP féminin Barbara parce que <strong>ses</strong> porteurs fêtent leur nom le jourdédié à la sainte. Pour l’auteur, Barbut est un dérivé <strong>de</strong> l’adjectif bărbat dont l’étymon a connul’évolution sémantique suivante : “barbu” > “homme marié, mari” > “fort, courageux”. Del’étymon sont issus un très grand nombre <strong>de</strong> dérivés onomastiques. [19-31] “Originea cuvântuluibrânduşă în limba şi onomastica românească”. C<strong>et</strong> appellatif végétal a laissé <strong>de</strong>s traces dansl’anthroponymie, jusqu’à l’hypocoristique Brânda ; son origine linguistique remonte au substratthraco-dace. [32-41] “Relaţia între cuvântul muscă şi antroponimul Muscă”. Le nom <strong>de</strong> personnehomonyme a plusieurs étymologies possibles selon les régions roumaines : dans la zoneseptentrionale, il vient clairement <strong>de</strong> l’appellatif muscă “mouche”. [42-55] “ Relaţia între numele<strong>de</strong> familie M<strong>et</strong>ea şi tradiţia chirilo-m<strong>et</strong>odiană în cultura românească”. Le NF M<strong>et</strong>ea bien attestédans la partie méridionale <strong>de</strong> la Transylvanie, semble être un hypocoristique <strong>de</strong> M<strong>et</strong>odie, du nomdu frère <strong>de</strong> Cyrille. [56-67] “Originea şi semnificaţiile sufixului regional -oc”. Il existe en roumain<strong>de</strong>ux suffixes homographes, l’un augmentatif <strong>et</strong> péjoratif, du latin -OCCU, l’autre diminutif,emprunté au slave. [68-81] “Nume <strong>de</strong> familie la origine nume <strong>de</strong> meserii din ju<strong>de</strong>ţul Arad în primajumătate a secolului al XVIII-lea”. Dans c<strong>et</strong>te région <strong>de</strong> Transylvanie, les NF attestés au XVIII esiècle sont fréquemment issus <strong>de</strong> <strong>noms</strong> <strong>de</strong> métiers : agriculture, élevage <strong>et</strong> artisanat. [82-93]“Evoluţia sistemului antroponimic în Transilvania”. L’auteur présente un historique <strong>de</strong>s systèmesanthroponymiques roumains, qu’elle illustre par l’analyse d’un registre <strong>de</strong> recensement pour troisdistricts <strong>de</strong> Transylvanie, en 1721. [94-107] “Originea numelor <strong>de</strong> localităţi <strong>de</strong> pe cursul superioral Crişului Alb (ju<strong>de</strong>ţul Hunedoara)”. Dans la vallée supérieure du Crişul Alb, en Transylvanie, les<strong>noms</strong> <strong>de</strong>s villages sont pour la plupart roumains plutôt que slaves ; certains ont été traduits enhongrois dès la fin du Moyen Âge, puis rétablis dans leur langue originelle, d’autres ont ététranscrits avec la graphie <strong>et</strong> la syntaxe hongroise. [108-123] “Dictionnaire historique <strong>de</strong>l’anthroponymie romane. Patronymica Romanica (PatRom). Volume II/1. L’homme <strong>et</strong> les partiesdu corps humain (première partie)”. L’auteur relit ce volume, publié en 2004, à la lumière <strong>de</strong> <strong>ses</strong>connaissances en roumain : certains NF roumains attribués à un étymon lexical relèvent <strong>de</strong> latoponymie ou <strong>de</strong> l’anthroponymie roumaines ; ce type d’erreurs étymologiques a déjà été relevépour les domaines français <strong>et</strong> italien. L’auteur achève son ouvrage par une liste d’abréviations[124], une bibliographie bien fournie [125-138] <strong>et</strong> un résumé en français [139-154].Un ouvrage <strong>de</strong> bon aloi qui nourrit la réflexion <strong>de</strong>s lecteurs roumains autant que panromans<strong>et</strong> laisse présager une suite <strong>de</strong> semblables monographies. <strong>La</strong> variété <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s traités perm<strong>et</strong> àl’auteur <strong>de</strong> donner <strong>de</strong> bons exemples du nécessaire comparatisme <strong>et</strong> d’une vision globale du nompropre, bien éloignée <strong>de</strong>s sentiers battus par la linguistique théorique.Pierre-Henri BILLY30
Comptes rendusSCHWEICKARD, Wolfgang. 2006. Deonomasticon Italicum. Dizionario storico <strong>de</strong>i<strong>de</strong>rivati da nomi geografici e da nomi di persona. II. Derivati da nomi geografici : F-L.Tübingen : Niemeyer, VII-802 p.<strong>La</strong> gran<strong>de</strong> œuvre continue : le premier volume (A-E) est paru en six fascicules, <strong>de</strong> 1997 à2002 (780 p.), le présent en un seul tome, rédigé <strong>de</strong> 2003 à 2006. Deux autres volumes achèverontl’œuvre, en espérant qu’un cinquième, voué à la seule bibliographie, le parachève. Celle-ci, eneff<strong>et</strong>, comprenait environ 3.000 titres dans le Supplément qui lui a été consacré en 1997 ;aujourd’hui, elle en comprend 11.000 <strong>et</strong> ne cesse d’être mise à jour. <strong>La</strong> publication d’unsupplément bibliographique annoncée en 1997 pour paraître à la fin du premier volume, estmanifestement reportée pour accompagner le <strong>de</strong>rnier volume : un CD-ROM serait-il envisagé ?L’œuvre rassemble donc tous les dérivés, formés en italien ou dans les dialectes italiens, duMoyen âge à aujourd’hui, <strong>de</strong>s <strong>noms</strong> géographiques (pays, <strong>lieux</strong>, rivières, montagnes) du mon<strong>de</strong>entier ; ces dérivés sont aussi présentés à l’intérieur d’expressions : l’article consacré à Frància enest un bon exemple [101-136]. Les dérivés <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 600 étymons étant étudiés dans ce volume,nous attirerons l’attention sur certains d’entre eux : [10] Famenne : rappelons qu’il existe enfrançais une variante famenien, attestée dès 1883 (famennien en 1881) <strong>et</strong> encore usitéeaujourd’hui, aussi graphiée faménien. [11] On peut supposer que Giulia fanèstre ‘Fano’ est à lire‘di Fano’. [31] s.v. Fenìcia, l’auteur regroupe les dérivés <strong>de</strong> la forme grecque <strong>et</strong> <strong>de</strong> la forme latine :pour un dictionnaire géographique (il part du référent), c’est une nécessité ; pour un dictionnairelinguistique (il part du signifiant), on s’interroge. [43] Feuillant : c<strong>et</strong>te abbaye cistercienne a étéfondée au XII e siècle, à quelque 24 km. au sud-ouest <strong>de</strong> Toulouse, dans le diocèse <strong>de</strong> Rieux. Lesformes latines varient : Sancte Marie <strong>de</strong> Fulleltiis en 1249 (CartulLézat, n° 383) ; conventusFulhensium, 1266 ; abbas Fulhensis, 1266 ; conventus <strong>de</strong> Fullano, 1270 (EnquêtesAlfonsePoitiers,n° 70, 77, 128) ; <strong>de</strong> Foliencio, 1276 (DocHistInquisition<strong>La</strong>nguedoc, p. LXXXII). <strong>La</strong> première estissue d’une cacographie pour Fullentiis. Il y a donc hésitation entre plusieurs suffixes d’une part,pluriel <strong>et</strong> singulier d’autre part. D’abord appelée Caritas, l’abbaye a reçu son nom actuel <strong>de</strong> laforêt qui l’entourait : <strong>de</strong> lat. FOLIUM, avec un très probable suffixe originel -INCOS, réinterprété par<strong>de</strong>s scribes <strong>de</strong> langue d’oïl en latin -ENSE <strong>et</strong> -ANU, puis en français -ANT. Sur c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière formationa été formé le nom <strong>de</strong>s moines, feuillant au XVI e siècle. On comprend alors mieux les formesitaliennes, fogliènsi en 1651 <strong>et</strong> fogliànti en 1726. [92] Foix : le dérivé italien fuxènse reprend lem. lt. fuxense, en atteste le nom français <strong>de</strong>s habitants appelés Foissois en 1398-1400 par Froissart(XIV, 340). Le pays est appelé Foix en français, mais Foissenx en occitan, en 1248(DocHistInquisition<strong>La</strong>nguedoc, p.XCI). [102] <strong>La</strong> part d’Amérique française est appelée NuovaFrancia en 1556 ; en revanche, l’Ancienne France, ainsi appelée par Estienne en 1552, ne désignepas la France métropolitaine, le Royaume d’alors, mais l’étroit domaine <strong>de</strong>s premiers Capétiensautour <strong>de</strong> Paris (une partie <strong>de</strong> l’Île-<strong>de</strong>-France). [139] Le Frasnien est une strate géologique duDévonien supérieur dont le NL éponyme se trouve en Belgique, à Frasnes-les-Couvins, au sud <strong>de</strong>Charleroi <strong>et</strong> près <strong>de</strong> la frontière française, <strong>et</strong> non pas à Frasnes-lez-Buissenal, au nord-ouest d’Ath.[174] Selon les œnologues, Frontignac désignerait soit une variété du raisin dit Frontignan, soit lemême raisin. En français, la forme Frontignac apparaît en 1583 pour désigner le raisin. En ce quiconcerne le toponyme, il n’est attesté au Moyen âge que <strong>de</strong>ux fois sous la forme (ablative)Frontiniaco, en 1036-60 <strong>et</strong> 1202, dans les chartes LXXX <strong>et</strong> CLXXXII du Cartulaire <strong>de</strong> Gellonerédigé aux XII e <strong>et</strong> XIII e siècle ; toutes les autres sources médiévales offrent la graphieFrontinianum. D’autre part, pour ce qui concerne l’époque mo<strong>de</strong>rne, tous les documents consultésprésentent la forme Frontignan (notamment les Atlas d’Ortelius en 1572, Bouguereau en 1694,Sanson en 1663, Blaeu en 1664), rarement Frontignen (en 1526). <strong>La</strong> forme française Frontignacn’est pas issue <strong>de</strong> la variante graphique médiévale : elle est une invention du XVI e siècle,31
- Page 1 and 2: COMPTES RENDUSWIRTH, Aude. 2004. Le
- Page 3 and 4: Comptes rendustexte introductif dev
- Page 5 and 6: Comptes rendustelles. C’est le ca
- Page 7 and 8: Comptes rendusde Nancy contenant de
- Page 9 and 10: Comptes rendusUn tel classement a p
- Page 11 and 12: Comptes rendusAllondrelle), qui sem
- Page 13 and 14: Comptes rendusbilinguisme ? », de
- Page 15 and 16: Comptes rendusDans son ouvrage Le t
- Page 17 and 18: Comptes rendusau fait que Mars, sit
- Page 19 and 20: Comptes rendusT. X, p. 104, Échars
- Page 21 and 22: Comptes rendus(cas des composés),
- Page 23: Comptes rendusvolume n’est pas se
- Page 27 and 28: Comptes rendusgéographiques, alors
- Page 29 and 30: Comptes rendussurvivra plus qu’un
- Page 31 and 32: Comptes rendus[118] al Casòtt dal
- Page 33 and 34: Comptes renduspar la présence de c
- Page 35 and 36: Comptes rendusmédiéval, étymolog
- Page 37 and 38: Comptes rendusles archives éditée
- Page 39 and 40: Comptes rendusValromane (comm. de M
- Page 41 and 42: Comptes rendusqu’en France, cette
- Page 43 and 44: Comptes rendusmesure où cette pré
- Page 45 and 46: Comptes rendusbasque des origines
- Page 47 and 48: Comptes rendusl’essentiel de son