C1-40-MMP001 22/11/03 16:57 Page 153de Séville à BoukharaYengi Yoldutôr, violon, percussions, guitare, chantEmmanuel During et quatre artistesOuzbeks démontrent les liens étroitsqui existent entre les rythmes d’Asiecentrale et le flamenco.flamenco orientalDelfuza IBRAHIMOVAGozal MUMINOVAJamâl AVEZOVRostam TAGAYKULOVEmmanuel Hoseyn DURING3Brésilcapoeiraberimbau, guitares, percussions, chantPour re n d re hommageà la capoeira - cet artbrésilien tout à la foisdanse et art martial -,q u a t re artistes brésili e n s, p a rmi lesm e i l l e u r s ,ont décidéde mettre leur talenten commun.Nazaré PereiraJorginho Amorimze Luiz NascimentoNô OliveiraConcert / NAzARe PEREIRAau PETIT JOURNAL MONTPARNASSEle 2 AVRIL 20033 Bretagnebasson, bombarde, flûte traversière, guitare, contrebasse, tromboneRencontre de quatre musicienssous influences traditionnelle,jazz, et classique...E n t re tradition et modern i t é ,Amann Rik joue la carte d’unemusique bretonne à danser et à rêver.Jean-Louis AmisseJean-Michel AlhaitsFred MathisSerge OllivierProductions SUNSET-FRANCE - 96 rue du Château - 92100 Boulogne Billancourttél. : 01 46 03 32 25 / e.mail : info@playasound.com - catalogue disponible sur simple demande
C1-40-MMP001 22/11/03 16:57 Page 1616 DossierLe fadoC’est dans les quartiers mal famés de Lisbonne qu’estné durant le premier quart du dix-neuvième siècle lefado, « ce chant de l’intranquilité » dont l’icône fondatricerenvoie à Maria Severa Onofriana, courtisane du quartiermaure de la Mouraria, amante du comte de Vi m i o s o ,assassinée à 26 ans en 1846. Au croisement d’influencesarabes, africaines, brésiliennes, européennes (cf. lundum,modinha, fandango, fôfa…) que tricotera l’actif commerc emaritime lusophone, le fado (dérivé du latin fatum, le destin)p rend véritablement ses marques avec le vingtième siècle,épousant les contradictions sociales d’un monde en mutation.Ainsi, marginal, sinon anarchiste à ses débuts, il s’affi rme avec la vogue du spectacle, en particulier celui duthéâtre de revues, puis grâce à l’intérêt que lui portent lesmilieux artistocratiques et intellectuels comme l’attesterontle fado de la ville universitaire de Coimbra ou la carrière dela comtesse Maria Teresa de Noronha. Bien que l’établissementL’Estado Novo d’inspiration fasciste, dans le sillage ducoup d’État militaire de 1926, le juge peu conforme à sesidéaux moraux, c’est sous le régime de Salazar que le genreprend son essor via la radio, le disque et les fameuses maisonsde fado. Ses figures de proue étant un Alfredo Duarte“ M a rc e n e i ro” ou une Amalia Rodriguez, laquelle pre n a n tappui sur la France, contribuera à lui donner un écho international.Avec la Révolution des Œillets qui renverse la plus vieilled i c t a t u re d’Europe en 1974, le fado se re t rouve une nouvellefois suspect. Reproche lui étant fait à gauche, sinond’avoir eu des complaisances envers le régime déchu, dumoins d’avoir participé de la fameuse trilogie “aliénante”des 3 F (football, Fatima, fado). Son purg a t o i re sera dec o u rte durée. Avec l’entrée du Portugal dans la CommunautéEconomique Européenne, il re t rouve sa place. Et devientl ’ e x p ression la plus valorisante de l’identité culturelle dupays des Caravelles. D’autant qu’au détour des années 1980,des artistes l’investissent avec une sensibilité nouvelle, les o rtent de ses stéréotypes. Les plus contondants dans ce travailde réappropriation étant Camané chez les hommes,Misia, chez les femmes, jugée comme celle qui a le plusdynamisé l’héritage selon un juste rapport entre novationstextuelles et orthodoxie spirituelle. Car si le fado laisse uneg r a n d elatitude d’expression aux acteurs de la s a u d a d e (« c emal dont on jouit, ce bonheur dont on souff re »), il n’en fonctionnepas moins selon des principes rigoureux. En témoignel’arborescence d’une centaine de schémas musicaux (à partirdes styles fondamentaux traditionnels baptisés “menor”,“ c o rrido”, “mouraria”, etc.) qui codent aussi bien son chantque son accompagnement sous influence de la fameuseg u i t a re portugaise. Pour le moins, c’est dans la brècheouverte que, depuis quelques années, est apparue une nouvellegénération, en majorité féminine. Les re p r é s e n t a n t e sles plus notables s’appellent Marisa, <strong>Katia</strong> Guerre i ro, CristinaBranco, Mafalda Arnauth ou Ana Sophia Varelas. Ce succèspoussant aussi souvent des labels peu scrupuleux à accolerle terme “fado” à une chanson ou une variété qui n’enconservent plus que les accents exotiques.Frank Tenaillei le fado, c’est le destinS(fatum), la fatalité yg a rde toute son ambiguïté.Malheur heureux et bonheurfragile, le fado parle d’undestin imposé par les forcesdivines, tout comme un jeudans lequel on puise la forc ede vivre. Personne d’autrequ’Amalia Rodrigues n’aautant incarné cette idée,tant par son interprétationque par sa vie. Liée pour debon au fado, Amalia s’esttotalement abandonnée àParisLe destin d’Amaliacette musique pour laquelleelle a fini par représenter ledestin du Portugal lui-même,quitte à en être rejetée violemment.Comme Édith Piaf,La Callas ou Oum Khalsoum,le destin d’Amalia est l’exacterencontre entre un style à lare c h e rche d’une voix. La voixfine et sensible qui s’approfondiraen mûrissant s’appuiesur l’art du sentiment.Avec Amalia, le fado prendla figure qu’on lui connaît.Une tension entre des notesétirées au gré des sentimentsdramatiques, des tenues etun châle éternellement noirs.Femme exigeante au destin deconte de fée, plus aiméequ’amante, Amalia est une stari n t e rnationale au succès et à lac a rr i è re discographique fulgurants.Elle a su s’entourer degrands compositeurs, commeF rederico Valerio, David Mourão-F e rreira ou Alain Oulman, quis a u ront magnifier sa voix à chacunedes époques de sa vie.Sandrine TeixidoQuelques adresses pour se familiariser avec le fado, Librairie Portugal146 rue du Chevaleret — 75013 Paris. Tél. : 01 45 85 07 82Pour y trouver disques et ouvrages sur le fado., Radio Alpha (98.6 FM)Site Internet : www.radioalpha.netPour se tenir au courant de l’actualité musicale de l’aire lusophone., www.vidalusa.comLe site de la revue bilingue Vi d a l u s a. Pour trouver l’actualité musicale de la communauté., Vasco de Gama39 rue Vasco-de-Gama — 75015 Paris. M° : Lourmel. Tél. : 01 45 57 20 02.Tous les jours, midi et soir. Cuisine des quatre coins du Portugal et soirée fadoune fois par mois., Festival “Images du Portugal à Argenteuil” du 1 er au 29 marsAvec Misia en concert le 1 er mars à la Basilique Saint-Denis (21h). Expo sur lesazulejos, expos photos “Entre mer et terre” et “José Saramago”. Conférences surles azulejos ; le dernier film de Oliveira, “Le principe d’incertitude”, “Trafic” deJoão Botelho et “Ossos” de Pedro Costa, soirée Contes du Portugal, bal populaireavec Nova Imagem ; soirée lusophone avec Sara Tavarès (Cap Vert) et Tupi nagô(Brésil). De quoi contenter les amoureux de la lusophonie.Rens. et réservation : 01 34 34 15 70(suite p.18)