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Prix TournesolLes Verts ont remisleur prix Tournesollors du salon de la BDd'Angoulême, le 30janvier dernier. C'est lasérie Climax en quatrevolumes qui a reçu leprix (présentée dansSilence 364 et 373).Cette série, de Brahy,Corbeyran et Braquelaire, auxéditions Dargaud, raconte uneenquête complexe sur les possibilitésde modifier volontairementle climat et sur les manipulationsdes grandes multinationales sur lesujet. Elle a devancé en finale Lamain verte d'Hervé Bourhis dontnous avions fait la BD du moisdans le n°374.CreuseLe tempsdes cerisesLorsque nous abordons la questiondes alternatives à la voiture àla campagne, une idée revient toujours: que l'on remette en routeles commerces itinérants commecela s'est fait jusque dans lesannées 1960. Eh bien l'idée commenceà se concrétiser : OliviaGarnier a lancé une épicerie itinéranteLe temps des cerises quidepuis novembre 2008 dessert lescommunes autour de Felletin. Enplus, elle propose des produits bioet locaux. Ses itinéraires sontpensés en fonction des marchésqu'elle fait (Eymoutiers enHaute-Vienne, Bourgagneuf etFelletin). Le prix : le même quedans un magasin, ce qu'elledépense en plus pour le transportest compensé par l'économie d'unmagasin. Le Temps des cerises,tél. : 06 47 00 31 91,olivia@millevaches.net.Saône-et-LoirePerquisitionchez Terre duCielLe Centre de Chardenoux géré parl'association Terre du Ciel quenous avons présenté dans notrenuméro 370 a été l'objet d'uneTerre du Cielvaste opération de perquisition parune brigade de recherche, une brigadefinancière, l'Urssaf, l'inspectiondu travail avec un spécialistede l’informatique et un médiateurpsychologue, le 7 janvier 2009.Tous les fichiers, chèques, ordinateursont été saisis… sans explication.L'opération a duré de 9h à18h. En 2009, le centre avait déjàété l'objet de deux contrôles fiscaux,deux contrôles URSSAF etune visite de l'inspection du travail.Il semble que l'opération soitdirigée par Miviludes, missioninterministérielle de vigilance et delutte contre les dérives sectaires.Mission qui se caractérise par sesexcès et qui a déjà été épingléepour les informations mal interprétéesqu'elle publie dans ses rapportsannuels. Terre du Ciel,Domaine de Chardenoux, 71500Bruailles, tél : 03 85 60 40 33,www.terre-du-ciel.fr.DordogneLe tri-cycleenchaînéL’association Le tri-cycle enchaînéa été créée en 2006 par des personnesdésireuses de prouver qu’ilest possible de mener des actionssolidaires et écologiques pouvantgénérer des emplois en proposantdes alternatives à la surconsommation.Aujourd'hui quatre personnestravaillent en CDIet de nombreusesautres avec différentsstatuts(bénévoles, servicescivils volontaires…).Outreson activité derecyclerie, elle loue pour des fêtesdes toilettes sèches et de la vaisselleréutilisable. Adhérente au réseauGraine, elle propose des actions desensibilisation autour de la réductiondes déchets, du compostage…L'association a son siège dans unvillage médiéval. Le Tri-cycleenchanté, Grand Rue, 24310Bourdeilles, tél : 05 53 03 73 04,www.tri-cycle.org.Du Vert dans les oreillesLe jardin collectif de Saint-Jean du Gard : cultiver le dialogueD.R.i les jardins partagés etleurs bénéfices sociauxScommencent à faire jaseren milieu urbain, leur utilité enmilieu rural est moins reconnue.Pourtant, ce milieu est lui ausside plus en plus hétérogène : entreruralité choisie et subie, "indigènes"et néo-ruraux, isolement oupauvreté, les sources de tensions,voire de divisions, y sont nombreuses.Parallèlement, lesespaces de mixité sociale se raréfient: vie associative en déclin,fermeture de magasins... C'est enpartant de ce constat que l'associationde réinsertion Offres etDemandes a créé un jardin collectifdans le village de Saint-Jeandu-Gard(au sud des Cévennes)pour des bénéficiaires du RMI etdes familles des alentours. Pourelle, toute réinsertion professionnellepasse avant tout par unesolide réinsertion dans le tissusocial local.Lieu de production, lieu de vie"Ce qui est bien c’est que les gensne se choisissent pas et ne seconnaissent pas. Ça oblige à rencontrerl’autre, le voisin que l’oncroise depuis des années. Et enfait, on va discuter pour la premièrefois avec lui en venant aujardin". Avec son bagage d’animateuragricole et social, Frédéricest présent tous les jours desemaine sur les parcelles pourépauler les jardiniers bénévoles. Ilse dit là pour leur apporter unsoutien technique. En réalité, c'estaussi un véritable travail socialvoire moral qu'il mène chaquejour. Car le jardin n’est souventqu’un prétexte à la rencontre, uneexcuse pour rompre l’isolementquotidien : "Quand les gens viennentici, on va parfois passer uneheure à travailler et deux heures àdiscuter. Ça peut être une discussiontrès profonde avec quelqu’unqui a un souci, mais ça peut êtreun simple moment d’échange deblagues, de discussion de surface,autour d’une salade, d’une tomate...Ce jardin est un lieu de productionmais aussi un lieu de vie.Il est ouvert à tous et on essayede l’ouvrir le plus possible auxhabitants du village. Surtout qu'ily a de plus en plus de problèmesd’écarts sociaux, de tensions entrepersonnes, les RMIstes sont souventperçus comme des profiteursdu système... là, ça montre qu’il ya un investissement de leur partsur un travail qui demande dutemps et un effort. Souvent, lesvisiteurs sont étonnés par la tailledu jardin et sa production".Coups de bêcheset petites pensées"Finalement, la récolte et le faitque ce soit gratuit n’est pas ce quimotive les adhérents. C’est vraimentle plaisir de venir jardiner"nous explique Frédéric. Au coursde la semaine que nous avons passéesur le jardin, nous avons rencontréune étonnante diversité dejardiniers : néo-ruraux fraîchementarrivés, décroissantsconvaincus, personnes enrecherche d'emploi, habitants duvillage de longue date... Entredeux coups de bêche, les languesse délient, des réflexions se fontmais aussi des remarques, voiredes reproches, à ce voisin à quil'on ose pas parler d'habitude.Mais si les conflits s'explicitent,c'est souvent pour mieux être soignés...Le petit jardin foisonne de vie, aurythme des saisons ou des travaux,et notre micro n'a pas eu demal à recueillir les confidences dejardiniers. Comme Etienne, quinous explique la différence detemporalité qu'il perçoit en jardinantseul ou en groupe. Ou encoreOlivier qui évoque ce contactretrouvé avec des cycles naturelset qui, à propos des financementdu Conseil Général et de la CAFpour ce jardin, finit par nous livrerune réflexion pleine de sens :"Pourquoi faut-il toujours des prétextessociaux pour faire deschoses utiles à tous ?".Goulven Maréchal et Alexis LisVous pouvez écouter l'entretieneffectué sur ce lieu sur :www.duvertdanslesoreilles.fr.n Association Offre et Demande,tél. : 04 66 85 06 14.1 8 S!lence n°377 mars 2010