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D.R.ParisJeudi noircondamnéL'association Jeudi noir a étécondamnée le 18 janvier 2010 àêtre expulsé de l'immeuble de laplace des Vosges qu'elle occupedepuis le 27 octobre 2009. Le tribunald'instance du 5 e arrondissem<strong>en</strong>tles condamne <strong>en</strong> plus àpayer un loyer de 3500 euros parmois d'occupation… et de 25 000euros par mois <strong>en</strong> cas de mainti<strong>en</strong>de l'occupation. L'avocat de l'associationa fait appel, rappelantau préfet que si le tribunal considèrequ'il s'agit d'une occupationavec loyer opposable, il ne peutprocéder à l'expulsion qu'aprèsrelogem<strong>en</strong>t de la tr<strong>en</strong>taine d'étudiantsqui y résid<strong>en</strong>t. L'avocat aaussi dénoncé un m<strong>en</strong>songe : letribunal se justifie <strong>en</strong> disant quela propriétaire M me Cottin doitv<strong>en</strong>ir y habiter. Non seulem<strong>en</strong>t,elle ne l'a jamais fait depuis1'achat de l'immeuble <strong>en</strong> 1963,mais, aujourd'hui âgée de 87 ans,elle est <strong>en</strong> maison de retraite etsous tutelle. Anne Hidalgo, adjointeau maire de Paris, tête de listePS pour les élections régionales, afait remarquer au tribunal que lesoccupants ont <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u les lieux,ont été respectueux du patrimoineet des riverains… alors que lapropriétaire a laissé l'immeuble àl'abandon. L'avocat a demandéque l'on applique la loi sur lesréquisitions de logem<strong>en</strong>ts vides.Micro<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs,micro-rev<strong>en</strong>us !En 2009, plus de 200 000 personnesont opté pour le nouveaustatut de micro-<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur. Ducôté des impôts, on indique queseuls 43% des 70 000 qui ontBidoche (5)Abracadabra,les antibiotiques sont làLe mystère, car c’<strong>en</strong> est un, est gardé dans quelque coffre-fort. Àmoins que les chiffres n’ai<strong>en</strong>t été transformés <strong>en</strong> une boule depapier qu’un serviteur de l’industrie de la viande aura avalé poureffacer toute trace ? Je ne plaisante qu’à peine. Le mystère est bel etbi<strong>en</strong> là, amis de Sil<strong>en</strong>ce. Pr<strong>en</strong>ez donc l’exemple deslapins, dont tout le monde se contrefiche éperdum<strong>en</strong>t.Les lapins. Comm<strong>en</strong>t aurai<strong>en</strong>t-ils échappé à l’industrialisation? Ces petits animaux placides ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tque 1 % des effectifs de l’élevage, mais ils ingurgitai<strong>en</strong>tpourtant <strong>en</strong> 2003, selon des chiffres off<strong>ici</strong>els,7,5 % du tonnage d’antibiotiques destinés à toutesles espèces, du poulet au bœuf. Dans le domaine du «médicam<strong>en</strong>t » destiné aux animaux, tout n’est quesurprise. Le plus simple reste de ne pas chercher, cequi a l’imm<strong>en</strong>se avantage de ne pas trouver. EnFrance, figurez-vous qu’il a fallu att<strong>en</strong>dre 1999pour que nos glorieuses administrations comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tun suivi de la consommation d’antibiotiquesdans les élevages. Avant ? Nul ne sait ni ne saurajamais.Mais après n’est pas mal non plus. Selon un rapportoff<strong>ici</strong>el et consultable, 1167 tonnes d’antibiotiquesdestinés aux animaux d’élevage ont été v<strong>en</strong>dus<strong>en</strong> France <strong>en</strong> 2006. Soit une baisse ridiculed’une tr<strong>en</strong>taine de tonnes par rapport aux premierscontrôles de 1999. Mais la farce ne s’arrête pas <strong>en</strong> si bon chemin,car <strong>en</strong> 2005, le chiffre était de 1232 tonnes et surtout, de 1261tonnes <strong>en</strong> 2007. Autrem<strong>en</strong>t dit, plus on fait att<strong>en</strong>tion aux antibiotiques,plus on <strong>en</strong> consomme. Encore convi<strong>en</strong>t-il de jeter un voile pudique surles trafics florissants et perpétuellem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>aissants. En janvier 2004,Le Nouvel Observateur rapporte un cas banal portant sur l’administrationsauvage d’antibiotiques à…100 000 veaux. Qui dit mieux ?Vous l’auriez compris sans moi, il s’agit d’un système. Qui durera ou quichoisi ce statut au premier trimestreont déclaré un chiffre d'affaires,ce qui laisse supposer queles autres ont arrêté <strong>en</strong> moins d'untrimestre. Et pour ceux qui ontdéclaré un chiffre d'affaires, lamoy<strong>en</strong>ne n'est que de 4200 eurospar trimestre… ce qui ne vous laisseabsolum<strong>en</strong>t pas de quoi vivre.Vieuxfainéants !Alors que le gouvernem<strong>en</strong>t nousjoue une nouvelle fois le manqued'arg<strong>en</strong>t pour financer les retraites,le peuple ne semble pas partagerson opinion. Selon un sondage parudans L'Humanité du 25 janvier2010, 79 % des sondés aimerai<strong>en</strong>tpouvoir partir à la retraite à 60ans s'ils <strong>en</strong> ont la possibilité. Pourtrouver des financem<strong>en</strong>ts, 31 %sont favorables à une augm<strong>en</strong>tationdes cotisations, 50 % sont pourmettre à contribution les rev<strong>en</strong>usfinanciers. Pour rappel, le déf<strong>ici</strong>tdes caisses de retraites est de 3,5milliards <strong>en</strong> 2010. A compareravec les 35 milliards de divid<strong>en</strong>desque se sont versés les actionnairesdu CAC40 (voir ci-après).Quelquesriches…Le Monde du 12janvier 2010 arévélé que 98personnes déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t43 % desdroits de votedans les conseilsd'administrationdes <strong>en</strong>treprisesdu Cac40.Quatre dirigeants de BNP Paribassont prés<strong>en</strong>ts dans les conseilsd'administration de 12 des 40sociétés. Il y a au total 560 administrateurs(dont 53 femmes). Unadministrateur perçoit <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne55 000 euros par an uniquem<strong>en</strong>tpour assister aux réunions.En plus, <strong>en</strong> 2008, ils se sont partagé35 milliards d'euros de divid<strong>en</strong>dessoit une moy<strong>en</strong>ne de 62millions d'euros chacun… Autotal, <strong>en</strong> 2008, ces 560 personnesont donc touché autant que septmillions de 'bénéf<strong>ici</strong>aires' du RSAou autres minima sociaux. Et les98 "riches" du départ autant que3 millions de "pauvres".sera détruit. Selon moi, <strong>en</strong> tout cas. Quand on <strong>en</strong>tasse 30 000 pouletsdans un hangar, avec 25 oiseaux par mètre carré, il est assez évid<strong>en</strong>tque des mesures extrêmes doiv<strong>en</strong>t être prises pour éviter épidémies etmaladies diverses, innombrables à la vérité. Dans ce domaine, il arriveque le salut vi<strong>en</strong>ne de Bruxelles, la capitale honnie de l’Europe. L’Unioneuropé<strong>en</strong>ne a <strong>en</strong> effet interdit à partir de 2006 l’usage d’antibiotiquesdestinés à forcer la croissance des animaux. Ah, je ne vous avais pasdit : les antibiotiques ne serv<strong>en</strong>t pas seulem<strong>en</strong>t à prév<strong>en</strong>ir ou soigner lesmaladies de l’élevage conc<strong>en</strong>trationnaire. Certaines goûteuses préparationsdonn<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un coup de fouet à la croissance des muscles.Comme c’est bon !Bref, l’Union a interdit. Génial, non ? Non. Car comm<strong>en</strong>texpliquer alors que la consommation globale,dans un pays comme la France, ait notablem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té<strong>en</strong> 2007, soit après l’interdiction ?L’explication est peut-être dans cet extrait d’uneétude publiée <strong>en</strong> 2001 par l’Institut technique duporc, organisme parapublic créé par l’industrie porcine: « Le prés<strong>en</strong>t travail a montré qu’aucun additifnon antibiotique connu, considéré seul, ne procuraitles mêmes avantages zootechniques ni surtout économiquesque les antibiotiques (à performances égales,le coût de ces additifs non antibiotiques est plus élevé).Or, dans le contexte actuel d’internationalisation desmarchés, les produits agricoles sont l’<strong>en</strong>jeu d’uneconcurr<strong>en</strong>ce croissante ; les coûts doiv<strong>en</strong>t donc êtrecont<strong>en</strong>us à un niveau minimum et compétitif ».Et voilà donc pourquoi votre fille est muette. Et voilàdonc pourquoi les médicam<strong>en</strong>ts destinés à l’élevageatteign<strong>en</strong>t 60 % du marché total du médicam<strong>en</strong>t vétérinaire,soit une manne de 650 millions d’euros (2006)pour la France. Antibiotiques, mais aussi vitamines, hormones, vaccins,insect<strong>ici</strong>des et pest<strong>ici</strong>des sont l’av<strong>en</strong>ir du monde. De ce monde-là.Fabrice NicolinoFabrice nicolino est l'auteur du livre Bidoche, l'industrie de la viandem<strong>en</strong>ace le monde (édition Les li<strong>en</strong>s qui libèr<strong>en</strong>t, Paris)D.R.S!l<strong>en</strong>ce n°377 mars 20102 1

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