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Sahara occidentalDans une boutique… Ücots, lentilles… Biscuits énergétiques et soja sontdistribués, à l’occasion, dans les écoles.On peut aussi acheter, dans quelques boutiques,de la salade, des tomates, des fruits (desbananes d’Équateur, par exemple)… venusd’Algérie, le pays "hôte".On se brosse les dents avec la tige qui porte lesdattes ou bien avec une tige d’arbre venu d’une partiedu désert encore boisé.Pour les toilettes, on creuse un simple puisard, alimentédepuis une cuvette "à la turque", avec un récipientd’eau pour se nettoyer (pas de papier toiletteévidemment). Le même abri sert aussi pour la"douche" — deux bouteilles de 1,5 l pour les hôtes —,avec une seconde évacuation pour l’eau savonneuse.L’eau provient de forages, installés par desEspagnols. Des camions-citernes la distribuentdans des citernes familiales de 1000 litres. Elle estpropre et potable. Ensuite, on remplit des bidons.Pour la boisson, la toilette, la vaisselle, la lessive, lacuisine… avec parcimonie.S'abriterLe vêtement est fourni aussi par l’aide extérieure,de moins en moins, et acheté, de plus enplus, dans les boutiques.Les hommes ont conservé le turban : 3 m detissu qui entourent et protègent la tête et le visage.Les femmes portent le foulard islamique, mais,à l’extérieur, se voilent complètement le visage et lecorps (lunettes de soleil, gants, chaussettes…) surtoutpar coquetterie : pour éviter de bronzer et ainsirester blanches. L’un des cosmétiques sert d’ailleursà se blanchir le visage avec un fond de teint blanc.La "ville" est faite de maisons en terre et dequelques tentes (données par l’aide internationale).Les nouveaux couples et leur famille s’installent généralementà côté de la maman de l’épouse. On imaginele "plan" d’urbanisme, les encombrements et lesréinstallations obligées sur des espaces plus grands.La vie de familleLe mariage est une grande fête, coûteuse pourle futur mari : vingt "robes", vingt couvertures, 2tapis, 2 services à thé, des valises de vêtements etde produits de toilette et cosmétiques pour lamariée et sa maman… un dromadaire et cinq moutonsou chèvres pour la fête…Naissent une bonne dizaine d’enfants. Danscette famille, Khadija, l’aînée, dit à sa maman d’arrêteraprès le 11 e enfant, mais la maman, ellemêmeseule survivante d’une fratrie de onze luidit : "tu ne sais pas ce que c’est de ne pas avoir defrères et de sœurs". Alors, Khadija ne dit plus rien.L’amour (conjugal) n’est pas un sentimentconnu ni cultivé. Les mariages sont surtout desunions de raison, néanmoins librement consenties.Le mari peut rompre le mariage du jour au lendemainet sans explications ; la femme doit, en principe,rendre alors ce qu’elle a reçu.Les enfants grandissent librement, les plusgrands s’occupent des plus petits, et ils sont traitésavec beaucoup de compréhension.L’une des filles de la famille s’occupe de ses parentsjusqu’à leur mort, généralement sans se marier.La femme tient le foyer, l’homme part ramenerce qu’il peut — notamment la maison elle-même etDistribution de leǵumes ÜJean-Pierre Leprison contenu (murs, toit, portes, tapis, coussins,ustensiles de cuisine, cuisinière, etc.). Ainsi, lemari de Khadija est parti en Espagne, le lendemaindu mariage. Depuis des années maintenant, il ycherche du travail pour, un jour, revenir etconstruire la maison du "couple".Sobriété énergétiqueLa majorité des personnes se déplacent à pied,dans la "ville". Pour les déplacements inter-villes, ily a des taxis collectifs, un bus parfois, ainsi quequelques voitures particulières ou officielles. Lesvoitures sont offertes par des amis étrangers ou pardes membres de la famille expatriés.Le gazole est à 0,50 € le litre. Le charbon debois est à 10 € le sac de 20-25 litres (pour faire lethé, car, dit-on, "l’eau bouillie avec du charbon debois a meilleur goût que celle bouillie sur le gaz !").L’électricité n’existe que dans deux villes (dontle centre administratif) et partiellement dans unetroisième (2 fois par jour). Le reste du temps etailleurs, comme à Aousserd, on utilise des capteursphotovoltaïques qui chargent une batterie, laquellepermet alors, avec un transformateur (en 220 volts)de charger les téléphones portables, dans la journée,et, le soir, de s’éclairer et de regarder la télévision.Deux émetteurs de téléphone pour l’ensembledes camps, donc plusieurs "villes" sans téléphone.À certains endroits, à Aousserd, en montant sur unedune, on peut obtenir une connexion téléphonique.Pour en savoir plusn Elisabeth Peltier, Malgré toutDakhla existe, chronique d'uncampement sahraoui, Paris,L'Harmattan, 2009, 242 p., àcommander de préférence, aumême prix (22 €), chezl’auteur : de cette manière, 6 €sont employés à des actionsd’accompagnement en faveurdes défavorisés sahraouis, tél. :04 90 70 37 81 ou 06 62 6764 58, jelv@club-internet.fr.n Régine Villemont, Avec lesSaharouis. Une histoire solidairede 1975 à nos jours,L’Harmattan, 2009, 354 p., 29 €.n Annaïg Abjean, Zahra Julien,Sahraouis : exil, identités,L'Harmattan, 2004.Sites :n www.arso.org (association desoutien à un référendum libre etrégulier au Sahara Occidental)n www.sahara-info.org, le bulletinde l’association française desamis de la RASD.n www.spsrasd.info (agence depresse de la RASD)Jean-Pierre Lepri