Spécial Mondial 2007UNE NOUVELLE NAISSANCE POUR ROYAL-ENFIELDLa Bullet Electra EFI arrive!Elle est là... Une machine qui fera date dans l’histoire si riche dela marque Royal-Enfield. Elle fera date, dans la mesure où, pourla première fois depuis la fermeture de l’usine de Redditch, unevéritable nouvelle mécanique (et non une amélioration d’une mécani-que existante conçue des années au<strong>par</strong>avant) équipe un nouveau modèlede la marque...Comme nos lecteurs le constateront dans les pages qui suiv<strong>en</strong>t, le nou-veau 500cc monocylindre longue course est une remarquable synthèsede classicisme (gros monocylindre longue course) et de technologieactuelle (injection et allumage électroniques gérés <strong>par</strong> une c<strong>en</strong>traleinformatique). L’innovation ne s’arrête pas là puisque le moteur et laboîte de vitesse sont maint<strong>en</strong>ant abrités sous un carter unique (unit <strong>en</strong>-gine) ) et que la machine bénéficie d’un certains nombre de progrès dansl’aménagem<strong>en</strong>t et d’un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> qui n’est pas plus exigeant que sur lesmachines contemporaines.Cette base mécanique nouvelle ne se cont<strong>en</strong>te pas d’être une réponseaux exig<strong>en</strong>ces des normes europé<strong>en</strong>nes 03, ce qui assure un av<strong>en</strong>ir ànotre «gromono» préféré, mais apporte aussi un surcroît de puissancebi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>u (même si on aurait pu souhaiter <strong>en</strong>core mieux de ce point devue).<strong>Les</strong> habitués des monos R.E. vont aussi devoir pr<strong>en</strong>dre de nouvelleshabitudes, car le système de décompression devi<strong>en</strong>t automatique. <strong>Les</strong>néophytes du mono à l’anglaise trouveront, eux, une facilité d’usagesupplém<strong>en</strong>taire sans temps d’adaptation... Certes le folklore dis<strong>par</strong>aît,mais la popularité peut être aussi à ce prix.Si de nombreux petits détails, certains liés à la prés<strong>en</strong>ce de l’électroni-que, diffèr<strong>en</strong>t d’avec l’Electra, la Bullet Electra EFI ne rompt pas pourautant avec le modèle précéd<strong>en</strong>t, qu’il s’agisse de la <strong>par</strong>tie cycle elle-même ou de l’allure générale de la machine...Le moteur, dont le cylindre et la culasse sont bi<strong>en</strong> plus généreusem<strong>en</strong>tailettés, donne, <strong>en</strong> plus d’une nouvelle esthétique plaisante, un meilleuréquilibre des volumes à la machine ; si la <strong>par</strong>tie cycle issue de l’Elec-tra, id<strong>en</strong>tique, à la boucle arrière boulonnée près, à celle de la Bulletà moteur fonte, nous donne toute confiance (elle a souv<strong>en</strong>t prouvé sacapacité à <strong>en</strong>caisser sans broncher des puissances très supérieures à cellesdes machines d’origine), on peut être un peu déçu de ce conservatisme.Toutefois, ce n’est pas ce qui nous déplaît le plus... En réalité, c’est plusle mainti<strong>en</strong> de certaines «fautes de goût», propres à l’Electra qui nouschoque... Ainsi, malgré une condamnation quasi-unanime de la <strong>par</strong>tde ses cli<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>s, R.E a maint<strong>en</strong>u les infâmes «boîtes à saucisse»qui voisin<strong>en</strong>t avec les volumineux carters latéraux (ces derniers sontmieux habillés et mieux finis <strong>par</strong> contre). En fait seule la boîte de droiteà une utilité concrète : cont<strong>en</strong>ir la trousse à outil. Celle de gauche estune fausse boîte sans fond et vide. La raison de cette aberration? Lechoix d’un élém<strong>en</strong>t de filtre à air plutôt «low tech» » et volumineux pourrépondre aux normes CE de bruit à l’admission... Là ou un élém<strong>en</strong>t«high tech» » plus petit, moins restrictif mais tout aussi efficace aurait puêtre utilisé, laissant la place à un com<strong>par</strong>tim<strong>en</strong>t ad-hoc pour la trousse àoutil sous l’un des caches. Dommage d’avoir reconduit cette dispositionsur le nouveau modèle... (suite page 27)
Visite guidée d’une mécanique <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t nouvelleLe coeur de la nouvelle machine, c’est bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du une mécani-que <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t nouvelle et ses accessoires de fonctionnem<strong>en</strong>t.Si le moteur de l’Electra (dit «Lean Burn» » - qui tourne pauvre)n’était qu’une évolution du vieux moteur fonte avec un cylindre <strong>en</strong> al-liage léger et quelques amélioration du circuit de lubrification et du basmoteur, évolution tournée ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t vers une réduction des émis-sions polluantes <strong>par</strong> appauvrissem<strong>en</strong>t du mélange et restait accouplé à laboîte sé<strong>par</strong>ée 5 vitesses, sélecteur à gauche, première <strong>en</strong> bas déjà utiliséesur certaines Bullet fonte, la nouvelle mécanique rompt totalem<strong>en</strong>t de<strong>par</strong>t sa conception même avec le passé. Cela ne concerne <strong>en</strong> effet passeulem<strong>en</strong>t les dispositions diverses - dont l’injection électronique quiremplace désormais l’alim<strong>en</strong>tation <strong>par</strong> carburateur - visant à se confor-mer à des normes très contraignantes, mais aussi l’architecture même dela mécanique qui se voit altérée <strong>en</strong> profondeur...ArchitectureLa nouvelle mécanique abandonne la construction de l’<strong>en</strong>semble cartermoteur - embrayage d’une <strong>par</strong>t et boîte de vitesse sé<strong>par</strong>ée d’autre <strong>par</strong>t.Ce type de construction intégrale, dénommée «unit <strong>en</strong>gine» » <strong>par</strong> lesanglo-saxons, n’est certes pas une innovation dans le monde de la moto,mais constitue une première pour une Royal-Enfield. Que les puristesse rassur<strong>en</strong>t, les twins Triumph avai<strong>en</strong>t connu une telle mutation audébut des années 60, y compris la célèbre «Bonneville». Plus surpr<strong>en</strong>anttoutefois, R.E. adopte désormais une lubrification <strong>par</strong> carter humide,technique largem<strong>en</strong>t utilisée <strong>en</strong> automobile mais moins prisée dans lemonde de la moto, très influ<strong>en</strong>cé <strong>par</strong> les conceptions de la compétitionoù on préfère le carter sec et la lubrification sé<strong>par</strong>ée afin que la (les)bielle(s) ne soi(<strong>en</strong>)t freinée(s) <strong>par</strong> l’huile stagnant dans un carter humideà haut régime. Le moteur n’étant pas destiné à la compétition, nous