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olivier twist ii

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Olivier Twist II<br />

Chapitre XLIII<br />

— Ah ! c’est-à-dire que vous le savez bien, répliqua Noé en reculant<br />

vers la porte et remuant la tête d’un air inquiet. Non, non, pas de ça ! ce<br />

n’est pas de mon département, ça ; vous le savez bien !<br />

— el département qu’il a donc pris, Fagin ? demanda Bates en toisant<br />

le corps efflanqué de Noé des pieds à la tête d’un air de profond<br />

dédain. Il est chargé, sans doute, de filer, quand les choses tournent mal,<br />

et de gober sa bonne part des régalades, quand ça va bien. C’est-y ça sa<br />

partie ?<br />

— Ça ne vous regarde pas, répliqua Bolter. Ne prenez pas de ces<br />

libertés-là avec vos supérieurs, moutard, ou il pourrait vous en cuire ! »<br />

Maître Bates partit d’un tel éclat de rire à cee terrible menace, que<br />

Fagin fut obligé d’aendre quelque temps avant de pouvoir s’interposer<br />

et représenter à Bolter qu’il n’y avait pas le moindre danger à visiter le<br />

bureau de police, d’autant plus que sa petite affaire n’était pas connue,<br />

et qu’on n’avait pas encore son signalement. Du diable si on irait s’imaginer<br />

qu’il fût allé là chercher un asile ! En prenant un déguisement<br />

convenable, il serait aussi en sûreté dans le bureau de police que partout<br />

ailleurs, puisque, de tous les endroits de la ville, celui-ci serait le dernier<br />

où on pût supposer qu’il allât de son plein gré.<br />

Ces représentations, et surtout la crainte que lui inspirait le juif, persuadèrent<br />

Bolter, qui consentit à la fin d’assez mauvaise grâce à se charger<br />

de cee expédition. D’après les conseils de Fagin, il changea son costume<br />

pour celui d’un charretier, c’est-à-dire qu’il prit une blouse, une culoe<br />

de velours et des guêtres de peau, car le juif avait boutique montée. On lui<br />

donna aussi un chapeau de feutre bien garni de bulletins des barrières de<br />

péage, et on lui mit le fouet en main. Ainsi équipé, il devait entrer dans le<br />

bureau de police comme un paysan venant du marché de Covent-Garden,<br />

qui voulait satisfaire sa curiosité. Comme il était gauche, embarrassé et<br />

maigre, Fagin n’avait pas peur qu’il ne jouât pas son rôle dans la perfection.<br />

Ces arrangements terminés, on lui donna tous les renseignements qui<br />

pouvaient lui faire reconnaître le Matois ; puis maître Bates le conduisit<br />

à travers des passages sombres et tortueux, tout près de Bowstreet. Il lui<br />

dépeignit le lieu où se trouvait le bureau de police et n’épargna pas les<br />

explications ; il lui dit d’aller tout droit dans le passage, que, dans la cour,<br />

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