Coproduction en Tunisie
1458673773_rapport---observatoire-tunisie-bd
1458673773_rapport---observatoire-tunisie-bd
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
COPRODUCTION EN TUNISIE : CONTEXTE, RÉALISATIONS ET PERSPECTIVES<br />
61<br />
CONSTAT N°13 : Des contraintes structurelles persist<strong>en</strong>t<br />
Grâce à son passé d’ouverture et de promotion des exportations par la<br />
sous-traitance et la cotraitance, la <strong>Tunisie</strong> jouit d’une forte base industrielle<br />
propice au développem<strong>en</strong>t d’une coproduction de qualité. Cette montée <strong>en</strong><br />
gamme est égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>due possible par l’exist<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>treprises de pointe<br />
dans chaque secteur clé.<br />
L’<strong>en</strong>jeu consiste donc à dépasser le modèle classique d’<strong>en</strong>treprises<br />
exportatrices <strong>en</strong> adoptant une plus forte intégration des chaînes de valeur<br />
(<strong>en</strong> localisant plus de stades de production <strong>en</strong> <strong>Tunisie</strong> et <strong>en</strong> intégrant de<br />
nouveaux marchés par la diversification des extrants). Même si la <strong>Tunisie</strong> se<br />
positionne déjà dans une dynamique de montée <strong>en</strong> gamme (ainsi que dans<br />
une évolution d’une réflexion à bas coût vers une réflexion à « meilleur coût<br />
industriel »), des contraintes importantes doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core être éliminées.<br />
Graphique 15. Id<strong>en</strong>tification des freins au développem<strong>en</strong>t des IDE et à la coproduction<br />
Le premier frein majeur à l’accroissem<strong>en</strong>t des investissem<strong>en</strong>ts étrangers<br />
et au développem<strong>en</strong>t de la coproduction reste, pour une grande majorité<br />
des acteurs concernés, l’incertitude politique, avec les conséqu<strong>en</strong>ces sociales,<br />
sécuritaires et économiques que cela comporte. La Révolution du 14 février<br />
2011 a ouvert la voie à une période de grand espoir pour la <strong>Tunisie</strong>, espoir<br />
qui s’est peu à peu transformé <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te de changem<strong>en</strong>ts réels. La situation<br />
politique s’étant relativem<strong>en</strong>t stabilisée, le pays fait désormais face à (i)<br />
des mouvem<strong>en</strong>ts sociaux qui refroidiss<strong>en</strong>t les investisseurs ainsi qu’à (ii) des<br />
m<strong>en</strong>aces sécuritaires croissantes qui affaibliss<strong>en</strong>t l’image et l’action du pouvoir<br />
<strong>en</strong> place. Enfin, (iii) la l<strong>en</strong>teur des réformes, certes prometteuses mais<br />
qui tard<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core à être mises <strong>en</strong> œuvre, peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t décourager ou<br />
retarder d’év<strong>en</strong>tuels projets.<br />
Parmi les freins les plus problématiques pour la coproduction, des<br />
réformes s’attaquant à la complexité et au nombre des procédures administratives<br />
d’une part et à l’inadéquation de la formation professionnelle aux<br />
besoins du tissu économique d’autre part, constituerai<strong>en</strong>t un signal fort. Les<br />
procédures administratives rest<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>tes et complexes, notamm<strong>en</strong>t celles<br />
relatives aux autorisations d’exercice dans certains secteurs ou au transfert<br />
de devises à l’étrangers/rapatriem<strong>en</strong>t des bénéfices. Les acteurs privés souhait<strong>en</strong>t<br />
éviter de devoir traiter avec les autorités publiques au maximum.