Wie alles begann Ahmad Bahadli Championnats suisses

Fokus Dans la ligne de mire
ler des Landes. Um fünf Uhr morgens wurde ihm befohlen, den
Fussballer zu holen und ihn in das Schmutzwasser zu stellen. Als
er vor das Becken trat, weigerte er sich hineinzusteigen. Die
Wachmänner haben ihn daraufhin mit Schlägen traktiert.»
«Ich musste für die Geheimpolizei arbeiten»
Es war nicht der ausgeübte Druck auf die Sportler, der Ahmad
Bahadli dazu bewogen hat zu flüchten. Eine Geschichte, welche
er lange für sich behielt. «Eines Tages organisierte der Irak ein
Badmintonturnier und lud Spieler ein, die in Botschaften arbeiteten.
Ich lernte einen Tschechen kennen und begab mich das
eine oder andere Mal zu ihm, um zu spielen. Nach einiger Zeit
kam ein Freund zu mir und sagte, dass ich abgehört werde und er
alles über die Beziehung über mich und den Tschechen wisse. Er
machte mir daraufhin ein Angebot», betont Bahadli. «Ich sollte
für die Geheimpolizei arbeiten. Ich sagte, das wäre kein Problem,
denn ich wusste, ich hätte keine andere Wahl. Zweimal in der
Woche musste ich einen Rapport ablegen und transkribieren,
was mir der Tscheche erzählte. Er wurde verdächtigt für die Amerikaner
zu arbeiten. Für mich war es schrecklich, dies zu tun.»
1998 aus dem Irak geflohen
An einem Trainerkurs 1998 in Europa
bot sich Bahadli die Möglichkeit zur
Flucht. «Ich konnte so nicht weitermachen.
Niemand wusste von meinen Akti-
de les coucher sur le dos sur de l’asphalte
brûlant et de s’asseoir dessus pour les frapper
s’ils essayaient de se relever. Pour toute
nourriture, ils n’avaient droit qu’à de l’eau
et à un pain par jour.»
Ahmad Bahadli fait aussi état d’une «piscine»
dans laquelle on laissait les prisonniers
durant deux heures avec juste la tête
qui dépassait. «L’eau était remplie d’excréments.»
Et il n’y avait pas de privilégiés,
pas même les vedettes du pays. «Mon ami
s’est retrouvé en même temps que le
meilleur joueur de foot du moment qui a
eu droit au même traitement que les autres.
A 5 heures du matin, on a dit à mon copain
d’aller chercher le footballeur et de le mettre
dans l’eau sale. En arrivant devant la
piscine, il s’y est refusé. Les gardiens lui
sont tombés dessus et l’ont roué de coups.»
«J’ai dû travailler pour la police secrète»
Ce ne sont pas directement les pressions
exercées sur les sportifs qui ont poussé
Ahmad Bahadli à l’exil. Une histoire qu’il a
tenue secrète longtemps. Récit: «Un jour,
l’Irak avait organisé un tournoi de badminton
en invitant quelques joueurs travaillant
dans les ambassades. J’ai fait la connaissance
d’un Tchèque, me rendant quelque-
Im Restaurant Aladin in Vevey, das Bahadli
seit rund drei Jahren führt, verwöhnt er seine
Gäste mit marokkanischen und libanesischen
Spezialitäten.
Depuis environ trois ans Bahadli tient le restaurant
Aladin à Vevey, un salon de thé avec
spécialités marocaines et libanaises.
fois chez lui pour jouer. Mais après quelques
jours, un ami est venu chez moi. Il m’a
dit que j’étais sous écoute et qu’il savait
tout de notre relation. Il m’a alors fait une
proposition», explique Bahadli. «J’ai dû
travailler pour la police secrète. J’ai dit qu’il
n’y avait pas de problème, car je savais que
je n’avais pas le choix. Deux fois par semaine,
je devais rendre des rapports en retranscrivant
ce que le Tchèque m’avait dit.
Il était soupçonné de travailler pour les
Américains. J’avais horreur de faire ça.»
La fuite en 1998
C’est en 1998, dans le cadre d’un cours de
moniteur en Europe, que l’opportunité de
prendre la poudre d’escampette s’est présentée.
«Je ne pouvais pas continuer comme
cela. Personne n’était au courant de mon ac-
vitäten, nicht einmal meine Nächsten. Ich sah kein Licht am
Ende des Tunnels. Ich rief einen Bekannten in Lausanne an, der
mir sagte, ich solle ihn dort treffen. In wenigen Minuten hatte
sich mein Leben verändert. Ich habe die Türe meines Zimmers
geschlossen und bin gegangen. Ich wusste, ich würde meine Familie
wohl nie mehr wiedersehen. Ich weiss nicht, was mich
dazu bewog, aber ich hab es einfach getan.» Das schwierigste
blieb noch zu tun. Wenn ein Iraker sein Land heimlich verlässt,
muss sein Umfeld die Konsequenzen tragen.
«Uday hat es nie erfahren»
Ahmad Bahadli konnte seine Flucht jedoch geheim halten und
bewahrte seine Familie so von Ärger. «Der Mann, der verantwortlich
für mich war, hatte kein Interesse, dass diese Angelegenheit
eskalierte. Zudem habe ich meiner Familie Geld geschickt,
um einige Leute zu bestechen. Uday hat nie erfahren,
dass ich geflohen bin. Ich hatte Glück», folgert Ahmad Bahadli.
Im letzten Jahr war er erstmals seit sieben Jahren wieder in seiner
Heimat. Seiner Familie gehe es gut, aber die Leute im Irak
hätten ihr Lachen verloren. Auch das nationale Tischtennis mache
schwere Zeiten durch. Die meisten
Hallen wurden zerstört, die Trainings finden
in anderen Räumen wie in Küchen
statt. Bahadli bleibt jedoch optimistisch
und ist überzeugt: «In fünf bis sechs Jahren
wird es wieder aufwärts gehen.» l
tivité, pas même mes proches. Je ne voyais
pas le bout du tunnel. J’ai appelé une connaissance
établie à Lausanne qui m’a dit de
la rejoindre. En quelques minutes, ma vie a
changé. J’ai fermé la porte de ma chambre et
je suis parti. Je savais que je ne reverrais probablement
plus jamais ma famille. Je ne sais
pas ce qui m’a pris, mais je l’ai fait.» Mais le
plus dur restait à faire. Car quand un Irakien
quitte son pays en douce, c’est tout son entourage
qui en subit les conséquences.
«Oudaï n’a jamais su»
Mais il réussit à tasser l’affaire, épargnant à
sa famille bien des tracas. «L’homme qui
était responsable de moi n’avait pas intérêt
à ce que l’affaire éclate. J’ai aussi envoyé de
l’argent à ma famille pour soudoyer quelques
personnes. Oudaï n’a jamais su que
j’étais parti. J’ai eu de la chance», conclut
Ahmad Bahadli. L’année dernière, l’Irakien
est retourné pour la première fois dans son
pays après sept ans. «Ma famille va bien
mais les gens en Irak ont perdu leur sourire.»
La plupart des halles ont été détruites.
Les entraînements ont lieu dans d’autres
locaux tels que des cuisines. Bahadli néanmoins
reste optimiste et il est persuadé:
«Dans cinq ou six ans tout ira mieux.» l