Journal ASMAC No 5 - Octobre 2016
Symbole - Gastroentérologie / Néphrologie Initiative pour le congé paternité IFAS
Symbole -
Gastroentérologie / Néphrologie
Initiative pour le congé paternité
IFAS
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Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />
Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />
SOMMAIRE<br />
Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne<br />
ÉDITORIAL<br />
5 Reconnaître les signes<br />
POLITIQUE<br />
7 20 jours de congé paternité<br />
9 L’essentiel en bref<br />
FORMATION POSTGRADUÉE /<br />
CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
10 Tout le monde y gagne!<br />
12 L’employeur y trouve aussi son compte<br />
<strong>ASMAC</strong><br />
14 Section Berne<br />
14 Section Soleure<br />
15 Section Saint-Gall/Appenzell<br />
16 Conseil juridique <strong>ASMAC</strong><br />
PERSPECTIVES<br />
39 Série disciplines médicales – Actualités<br />
en gastroentérologie – La transplantation<br />
de microbiote fécal: La renaissance de la<br />
soupe dorée<br />
41 Aus der «Therapeutischen Umschau»:<br />
Renale Hypertonie – die Rolle der Nieren<br />
bei der Entstehung der arteriellen<br />
Hypertonie und die Nieren als Endorgan<br />
46 L’objet choisi: La diététique arabe dans<br />
une reliure monastique<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
48 Boîte aux lettres<br />
50 Impressum<br />
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
18 Comprendre le monde<br />
22 Les symboles dans l’art funéraire<br />
25 Le code des pharaons<br />
28 L’air de rien, mais non sans importance ...<br />
29 Une assurance-vie pour les données<br />
31 Un système de 47 000 caractères<br />
35 Caractères figuratifs et autres symboles<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
3
ÉDITORIAL<br />
Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />
Catherine Aeschbacher<br />
Rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
Reconnaître les signes<br />
Le chansonnier bernois Mani Matter demanda une fois «Qu’estce<br />
qui distingue l’homme du chimpanzé?». Il en conclut que<br />
l’homme souffrait d’inhibitions. <strong>No</strong>us savons pourtant que les<br />
hommes font souvent preuve de bien moins de retenue avec<br />
leurs semblables que les animaux. L’utilisation des outils ne<br />
nous distinguent pas non plus du singe. En 1964, Jane Goodall<br />
montra que les chimpanzés en liberté utilisaient les outils de<br />
façon systématique et confirma ainsi des observations précédentes.<br />
Mais alors qu’est-ce qui nous distingue? Le langage<br />
hautement développé, la possibilité de désigner des choses abstraites<br />
ou de donner une signification supplémentaire à un<br />
objet. L’éclair est un phénomène naturel. Il a cependant longtemps<br />
été considéré comme le signe d’un dieu furieux. L’art<br />
européen est marqué par les symboles. Pensons aux plantes<br />
dans les tableaux du Moyen-Age, qui outre leur caractère décoratif<br />
renvoient à des vertus chrétiennes ou symbolisent Marie,<br />
Jésus ou les saints. Aujourd’hui, nous avons en partie perdu<br />
cette capacité de déchiffrer ces signes. Malgré cela, les signes<br />
et symboles n’ont pas disparu de notre quotidien comme nous<br />
le montrons dans notre point de mire. De nouvelles formes<br />
voient le jour, par exemple les emoji. <strong>No</strong>us nous intéressons<br />
aussi au codage des données et des hiéroglyphes. Les symboles<br />
sur les tombeaux nous intéressent tout autant que les symboles<br />
du paysage alpin suisse ou les caractères chinois.<br />
C’est un signe catégorique des temps que la compatibilité entre<br />
vie familiale et professionnelle représente un besoin croissant<br />
qui ne se limite plus aux femmes. Les hommes aussi souhaitent<br />
avoir davantage de temps pour la famille et participer activement<br />
à la prise en charge des enfants. Les organisations d’employés<br />
et d’autres organisations intéressées ont lancé une initiative<br />
pour un congé paternité de quatre semaines (voir à la<br />
rubrique «Politique»). L’<strong>ASMAC</strong> soutient cette revendication.<br />
Une feuille de signatures est jointe au <strong>Journal</strong>. Quant à l’Hôpital<br />
cantonal des Grisons, il a lui aussi reconnu les signes des<br />
temps et introduit diverses mesures pour créer un environnement<br />
de travail favorable à la famille. Vous lirez les détails à<br />
ce sujet à la rubrique «Formation postgraduée/conditions de<br />
travail».<br />
L’IFAS se déroulera du 25 au 28 octobre <strong>2016</strong> à Zurich. La<br />
foire de la santé qui a lieu tous les deux ans propose un aperçu<br />
de l’offre actuelle pour les traitements ambulatoires et stationnaires.<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
5
6 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
POLITIQUE<br />
20 jours de congé paternité<br />
Lorsqu’on devient papa en Suisse, on a un jour de congé payé, exactement comme lors d’un<br />
déménagement! L’<strong>ASMAC</strong> trouve cela inacceptable et soutient par conséquent l’initiative<br />
populaire «Pour un congé paternité raisonnable». Elle demande 20 jours de congé paternité<br />
payés – qui peuvent être pris de manière flexible dans le délai d’un an après la naissance.<br />
Lisa Loretan Krummen, assistante de projets politique et communication <strong>ASMAC</strong><br />
Nico van der Heiden, directeur adjoint/responsable politique et communication <strong>ASMAC</strong><br />
La politique nationale ayant refusé une<br />
proposition pour un congé paternité de<br />
seulement deux semaines, une large alliance<br />
d’organisations d’employés veut<br />
aboutir par une initiative populaire à une<br />
solution progressiste afin de corriger la<br />
situation actuelle qui concerne aussi<br />
beaucoup de nos membres. L’<strong>ASMAC</strong> soutient<br />
l’initiative pour un congé paternité<br />
de quatre semaines.<br />
Compatibilité entre<br />
profession et vie familiale<br />
L’<strong>ASMAC</strong> s’engage pour une meilleure<br />
compatibilité entre la profession de médecin<br />
et la vie privée et familiale. <strong>No</strong>tamment<br />
pour les médecins dans les hôpitaux<br />
(fonctionnant 24 heures sur 24), il est<br />
difficile de concilier leur longue semaine<br />
de travail avec leur désir d’être disponible<br />
pour leur famille. L’<strong>ASMAC</strong> propose donc<br />
diverses prestations de service à ses<br />
membres. Chaque membre peut avoir recours<br />
à l’entremise de places de crèche via<br />
un formulaire en ligne sur le site web.<br />
L’aide pour la recherche de places libres<br />
dans les crèches a fait ses preuves depuis<br />
plusieurs années. La même chose vaut<br />
pour l’offre de coaching gratuite que l’AS-<br />
MAC propose à ses membres. Elle comprend<br />
un conseil téléphonique individuel<br />
par un spécialiste du Bureau UND. Ce<br />
coaching permet d’entamer une réflexion<br />
sur sa situation professionnelle et familiale/privée.<br />
Des solutions et moyens d’action<br />
sont proposés sur cette base, avec pour<br />
objectif de parvenir à mieux concilier la<br />
profession de médecin et la vie de famille/<br />
privée.<br />
Aussi du côté des employeurs, l’<strong>ASMAC</strong><br />
tente d’encourager certains changements.<br />
La liste des exemples de meilleure pratique<br />
d’hôpitaux et cliniques, disponible sur<br />
notre site web à la rubrique «Good Practice»,<br />
s’agrandit de jour en jour. Ces<br />
exemples montrent qu’il est possible de<br />
créer les structures favorables à la famille<br />
nécessaires. Vous trouverez d’autres informations<br />
à ce sujet dans la brochure «Mesures<br />
favorables à la famille dans les hôpitaux».<br />
Congé paternité<br />
La naissance d’un enfant est une étape<br />
importante qui change la donne dans<br />
chaque famille. Après la naissance, le père<br />
est indispensable à la maison. Il soutient<br />
la mère, s’occupe du nouveau-né et éventuellement<br />
aussi de ses frères et sœurs. Il<br />
assume ses responsabilités. C’est aussi ce<br />
que l’on attend d’eux et ce que l’on considère<br />
par ailleurs comme souhaitable: car<br />
L’initiative en un clin d’œil<br />
L’initiative entend introduire un congé paternité payé sur le modèle du congé maternité. Selon le texte<br />
de l’initiative, il doit durer au moins quatre semaines. Cela correspond en général à une absence de<br />
20 jours ouvrés. Contrairement au congé maternité, le principe selon lequel le congé paternité doit<br />
pouvoir être pris de façon flexible doit prévaloir, pour autant que ce soit dans un délai d’un an après<br />
la naissance de l’enfant. La flexibilité s’applique tant au moment de la prise du congé qu’à sa répartition:<br />
il doit aussi être possible de prendre le congé paternité sous forme de jours de congé isolés. L’idée<br />
étant que le congé paternité puisse permettre de travailler à temps partiel (par ex. réduction de 100%<br />
à 80% pendant 20 semaines). Il est aussi possible de prendre deux semaines juste après la naissance<br />
par exemple, puis les jours restants de façon isolée. Les 14 semaines minimum de congé maternité<br />
demeurent inchangées.<br />
le potentiel d’une paternité plus forte est<br />
ancré biologiquement. Mais l’activation de<br />
ce potentiel dépend – plus fortement que<br />
chez la mère – de la prise en charge de<br />
l’enfant dès le début.<br />
90% des hommes suisses veulent plus de<br />
temps et de flexibilité pour être davantage<br />
présents pour leurs enfants 1 . Or, les conditions-cadres<br />
actuelles pour ce faire n’y<br />
sont pas adaptées. Pour les hommes aussi,<br />
il est particulièrement difficile de concilier<br />
la vie professionnelle et la vie familiale.<br />
Il n’existe pas aujourd’hui en Suisse de<br />
réglementation légale pour un congé paternité.<br />
Généralement, les pères fraîchement<br />
émoulus ont droit à un jour de<br />
congé. Certains employeurs se montrent<br />
plus à la page et vont au-delà de ce minimum<br />
légal.<br />
Les pères sont aujourd’hui davantage impliqués<br />
dans la prise en charge des enfants<br />
mais les conditions-cadres sont inadaptées.<br />
Les pères sont ainsi aujourd’hui dépendants<br />
du bon vouloir de leurs employeurs.<br />
Celui qui peut se le permettre peut, avec<br />
l’accord de l’employeur, prendre un congé<br />
non payé. Mais la grande majorité restante<br />
doit donc prendre le congé paternité sur ses<br />
vacances. L’alternative est de ne pas être<br />
présent au moment qui entoure la naissance.<br />
L’<strong>ASMAC</strong> est d’avis que cette règlementation<br />
n’est pas à l’avantage de ses<br />
membres et qu‘elle doit être modifiée.<br />
Le projet d’initiative<br />
Une large alliance d’organisations de<br />
femmes, d’hommes et de travailleuses et<br />
travailleurs ont lancé le 24 mai une ini-<br />
1 Meier-Schatz, Lucrezia (2011). Was Männer<br />
wollen. Studie zur Vereinbarkeit von Beruf<br />
und Privatleben. Pro Familia Schweiz<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
7
POLITIQUE<br />
tiative populaire pour quatre semaines de<br />
congé paternité (voir encadré). Le Comité<br />
directeur de l’<strong>ASMAC</strong> a décidé à l’unanimité<br />
de soutenir l’initiative. <strong>No</strong>s membres<br />
sont dans une tranche d’âge fortement<br />
concernée par cette question. En tant que<br />
pères (et mères) de famille, bon nombre<br />
de nos membres souhaitent continuer de<br />
travailler à un taux d’occupation élevé.<br />
Pour qu’ils bénéficient malgré tout d’un<br />
congé après la naissance de leur enfant,<br />
nous soutenons l’idée d’accorder à l’avenir<br />
un congé paternité flexible de quatre semaines<br />
à tous les hommes. <strong>No</strong>s membres<br />
seront ensuite d’autant plus motivés pour<br />
reprendre leur travail. <strong>No</strong>s membres de<br />
sexe féminin profitent aussi de l’initiative<br />
si elles peuvent compter sur le soutien de<br />
leur partenaire pendant cette période exigeante<br />
après la naissance de l’enfant.<br />
L’<strong>ASMAC</strong> vous invite donc à signer la<br />
feuille d’initiative jointe à ce journal et de<br />
la renvoyer gratuitement. <strong>No</strong>us vous remercions<br />
de votre soutien! ■<br />
8 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
POLITIQUE<br />
L’essentiel en BREF<br />
Chères et chers collègues,<br />
Exercez-vous aussi la profession la plus<br />
passionnante qui soit? Votre travail apporte<br />
soulagement et espoir. <strong>No</strong>us, médecins,<br />
sommes engagés, motivés et ne cessons<br />
de nous perfectionner. <strong>No</strong>us mettons<br />
notre savoir et nos connaissances au service<br />
de nos semblables. Et après avoir<br />
terminé notre travail, nous sommes souvent<br />
épuisés, mais savons que l’effort en a<br />
valu la peine.<br />
Peut-être que vous non plus, ne passez pas<br />
autant de temps avec vos patients que vous<br />
le souhaiteriez, mais d’autant plus devant<br />
l’ordinateur. Voilà pourquoi j’ai parfois<br />
l’impression, comme beaucoup parmi<br />
vous, que notre profession est devenue trop<br />
bureaucratique.<br />
Pourtant, nos conditions de travail et les<br />
règles à respecter ne sont pas tombées du<br />
ciel, mais créées par la main de l’homme.<br />
En premier lieu, ce sont la politique, les<br />
assureurs, les hôpitaux et les autres employeurs<br />
qui sont responsables des conditions<br />
auxquelles nous devons satisfaire –<br />
alors que notre mission première est<br />
d’assurer le bien-être des patients.<br />
Dans cette situation, il ne sert à rien de<br />
faire le poing dans sa poche, de renvoyer<br />
la responsabilité à d’autres ou de s’énerver.<br />
Dans notre Etat de droit démocratique, ces<br />
décisions incombent à la communauté et<br />
ne relèvent pas seulement de certains politiciens<br />
professionnels ou responsables<br />
d’hôpitaux. La politicienne qui accomplit<br />
son parcours scolaire avec succès n’est pas<br />
automatiquement compétente dans le<br />
domaine de la formation et celui qui a<br />
déjà attrapé le rhume n’est pas forcément<br />
un bon politicien de la santé. La compétence<br />
professionnelle est un facteur essentiel<br />
dans les organes décisionnaires. C’est<br />
précisément vous, chères et chers collègues,<br />
qui disposez de ces compétences.<br />
<strong>No</strong>us devons donc prendre nos responsabilités,<br />
dans notre travail et au-delà. Hélas,<br />
beaucoup de nos collègues n’osent pas<br />
s’engager pour des améliorations, par<br />
crainte de subir des inconvénients dans<br />
leur carrière ou d’être victimes d’actions<br />
punitives. Je les comprends. Mais dans<br />
mon travail, j’ai aussi fait des expériences<br />
très positives. Les médecins-chef(fe)s et<br />
supérieurs hiérarchiques qui se montrent<br />
sceptiques par rapport à l’<strong>ASMAC</strong> apprécient<br />
mon engagement en faveur des collègues<br />
médecins-assistant(e)s et chef(fe)s<br />
de clinique, même s’ils ne partagent pas<br />
mon opinion.<br />
<strong>No</strong>tre profession, notre association et nos<br />
patients ont besoin que vous vous engagiez.<br />
Que ce soit dans la politique, dans le<br />
cabinet de premier recours ou dans notre<br />
association. <strong>No</strong>us avons besoin de vous,<br />
aujourd’hui plus que jamais. ■<br />
Je vous transmets mes cordiales salutations<br />
de Zurich.<br />
Angelo Barrile<br />
Médecin de famille, conseiller<br />
national, vice-président de l’<strong>ASMAC</strong><br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
9
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
Tout le monde y gagne!<br />
L’Hôpital cantonal des Grisons a réussi: les médecins qui y sont employés considèrent que leur<br />
employeur est très attractif. Cet objectif est l’élément-clé de la stratégie d’entreprise «KSGR House».<br />
Elle a vu le jour notamment grâce à la brochure «Mesures favorables à la famille dans les hôpitaux»<br />
publiée par l’<strong>ASMAC</strong>.<br />
Patrizia Kündig, médecin-assistante en anesthésie, présidente de la section <strong>ASMAC</strong> des Grisons<br />
L’Hôpital cantonal des Grisons veut être un<br />
employeur attractif et l’a défini comme un<br />
élément-clé de sa stratégie d’entreprise. Cet<br />
objectif n’existe pas que sur le papier, mais<br />
est aussi mis en œuvre depuis début <strong>2016</strong>.<br />
Le groupe de travail spécialement fondé<br />
pour élaborer des mesures adéquates s’appuie<br />
depuis le début de ses travaux sur la<br />
brochure de l’<strong>ASMAC</strong> «Mesures favorables<br />
à la famille dans les hôpitaux».<br />
Le groupe de travail est composé de cinq<br />
personnes qui ont été recrutées dans différentes<br />
disciplines médicales et à plusieurs<br />
niveaux hiérarchiques. Elles ne se focalisent<br />
pas seulement sur les mesures favorables<br />
à la famille, mais tiennent aussi<br />
compte d’aspects qui apportent des avantages<br />
à tous les médecins en ce qui<br />
concerne leur satisfaction au travail. Pour<br />
composer le groupe de travail, on a donc<br />
veillé à ce que différents groupes d’âge et<br />
phases de vie y soient représentés.<br />
Déterminer les besoins<br />
Dans un premier temps, le groupe de travail<br />
a analysé la situation actuelle. Pour ce<br />
faire, il a réalisé un sondage électronique<br />
anonyme auprès de tous les médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique de la<br />
maison. L’enquête portait sur leur opinion<br />
par rapport au travail à temps partiel et à<br />
la compatibilité de la carrière avec un engagement<br />
à un taux d’occupation réduit.<br />
Sans surprise, les réponses ont clairement<br />
montré le désir d’avoir un employeur ayant<br />
une attitude favorable au travail à temps<br />
partiel. Cela correspond aussi aux résultats<br />
du sondage relatif à la satisfaction des collaborateurs<br />
réalisé par l’hôpital cantonal,<br />
qui a également servi de source de données.<br />
Sur la base des résultats, le groupe de travail<br />
a défini les thèmes suivants: travail à<br />
temps partiel, planification de carrière,<br />
enseignement moderne, compatibilité famille<br />
et profession et retour à la profession<br />
de médecin. Le groupe a ensuite élaboré<br />
sept mesures qui ont été présentées à la<br />
direction du KSGR à la fin 2015. Les propositions<br />
ont rencontré un écho favorable<br />
(voir encadré).<br />
Contrôler la mise<br />
en œuvre<br />
Les mesures sont en vigueur depuis <strong>2016</strong>.<br />
Elles ont été présentées dans les différents<br />
services et sont continuellement mises en<br />
œuvre. Le groupe de travail s’est fixé pour<br />
Feedback-Pool<br />
Une contribution modeste, mais<br />
utile pour une formation<br />
post-graduée et continue de<br />
bonne qualité<br />
Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />
et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />
l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />
le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />
à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />
Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.<br />
Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />
e-mail à l’adresse bertschi@asmac.ch<br />
Ton expérience compte!<br />
Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité<br />
de la formation postgraduée dans les établissements de<br />
formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de<br />
représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />
correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique; le concept<br />
et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être<br />
vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />
les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens<br />
d’un feed-back constructif et positif.<br />
Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />
accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />
s’annoncer chez Béatrice Bertschi, notre gestionnaire pour la<br />
formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (bertschi@<br />
asmac.ch).<br />
10 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
Mesure stratégique 1: Planification de carrière structurée à tous les niveaux hiérarchiques,<br />
indépendamment du taux d’occupation. Etat actuel: mise en œuvre en cours dans les services.<br />
Mesure stratégique 2: Le travail à temps partiel est encouragé dans tous les services, notamment<br />
lors de la mise au concours de postes. Des modèles de travail flexibles et adaptés à la famille sont mis<br />
en œuvre dans le cadre des possibilités locales. Etat actuel: mise en œuvre en cours dans les services<br />
avec l’aide du service du personnel.<br />
Mesure stratégique 3: Le retour à l’activité d’anciennes collaboratrices après la grossesse est une<br />
priorité. Plan de carrière et retour sont établis et planifiés avant le congé maternité. Etat actuel: mise<br />
en œuvre individuelle en cours dans les services.<br />
Mesure stratégique 4: Les formations continues indépendantes du lieu et de l’heure sont à la<br />
disposition de tous les collaborateurs sous forme électronique. Etat actuel: la mise en place d’une<br />
bibliothèque de formation continue électronique est activement soutenue. Une première version est<br />
déjà disponible.<br />
Mesure stratégique 5: L’hôpital met des possibilités de prise en charge externe des enfants à la<br />
disposition des collaborateurs intéressés. Si nécessaire, le nombre de places de crèches nécessaire est<br />
augmenté. Etat actuel: le nombre de places de crèche a été augmenté, les temps d’attente des collaborateurs<br />
sont surveillés.<br />
Mesure stratégique 6: Règlementation particulière concernant les places de stationnement pour<br />
les collaborateurs avec enfants en bas âge afin de faciliter la prise en charge externe des enfants. Etat<br />
actuel: des places de stationnement supplémentaires ont été créées. D’autres actions ne sont pas nécessaires<br />
pour le moment.<br />
Mesure stratégique 7: L’Hôpital cantonal des Grisons soutient les parents avec un congé parental<br />
surobligatoire. Pour les mamans, le KSGR prend en charge 90% du salaire (minimum légal 80%)<br />
pendant le congé maternité. Il peut déjà débuter 14 jours avant la date de naissance prévue. Pour les<br />
papas, le congé payé a été prolongé de 3 à 5 jours (= 1 semaine). Etat actuel: mise en œuvre et an crage<br />
dans le nouveau règlement du personnel terminés.<br />
objectif d’accompagner la mise en place<br />
des différentes mesures. Concrètement, il<br />
s’agit:<br />
• de la publication systématique d’offres<br />
d’emploi avec options pour le temps<br />
partiel,<br />
• de la planification de carrière assistée<br />
pour les médecins de tous les niveaux<br />
hiérarchiques,<br />
• de l’organisation de la prise en charge<br />
externe des enfants avec le soutien du<br />
KSGR,<br />
• du soutien logistique au moyen de<br />
places de stationnement réservées pour<br />
les parents d’enfants en bas âge<br />
• ainsi que du congé paternité surobligatoire<br />
prolongé.<br />
On travaille actuellement à la mise en<br />
œuvre de la réglementation pour la formation<br />
continue indépendante du lieu et<br />
de l’heure au moyen d’une sauvegarde<br />
électronique des manifestations de formation<br />
continue internes.<br />
Par ailleurs, le groupe de travail veut assurer<br />
le contrôle de la mise en œuvre pour<br />
garantir la durabilité des mesures susmentionnées.<br />
Avec un hôpital cantonal des Grisons moderne<br />
et un environnement de travail favorable<br />
à la famille, tout le monde y<br />
gagne.<br />
■<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
11
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
L’employeur y trouve aussi son compte<br />
Les mesures favorables à la famille ne sont pas que des paroles en l’air ou un crédo qui fait bonne<br />
figure dans les lignes directrices d’un établissement. Heinrich Neuweiler, responsable du département<br />
du personnel, des soins et du soutien spécialisé et membre de la direction de l’Hôpital cantonal des<br />
Grisons, s’exprime sur les avantages d’une politique favorable à la famille.<br />
Pourquoi l’Hôpital cantonal des<br />
Grisons a-t-il fondé le groupe de<br />
travail «Employeur favorable à<br />
la famille pour les médecins»?<br />
Heinrich Neuweiler: L’Hôpital cantonal<br />
des Grisons a inscrit l’objectif d’avoir<br />
des «collaborateurs compétents et satisfaits»<br />
dans ses lignes directrices. Pour que<br />
ce ne soient pas que de belles paroles, l’hôpital<br />
a décidé à plusieurs reprises par le<br />
passé de mesures pour renforcer son attractivité.<br />
Beaucoup de ces mesures<br />
s’orientaient principalement sur le personnel<br />
soignant. En ce qui concerne les médecins,<br />
les activités se limitaient à des<br />
projets d’encouragement de la relève au<br />
sein des services. Différentes voix se sont<br />
élevées pour demander davantage de mesures<br />
en faveur des médecins. Elles craignaient<br />
que les problèmes pour assurer la<br />
relève ne s’aggravent considérablement.<br />
Suite à cela, le service du personnel a cherché<br />
des médecins susceptibles d’élaborer<br />
dans le cadre d’un groupe de travail des<br />
possibilités d’améliorations efficaces pour<br />
l’ensemble de l’hôpital. Fort heureusement,<br />
les candidats disposés à s’engager pour les<br />
thèmes de l’attractivité du poste de travail<br />
et son optimisation ne se sont pas fait prier<br />
longtemps. Quant à moi, étant membre de<br />
la direction et responsable du département<br />
du personnel, des soins et du soutien spécialisé,<br />
j’ai pris la direction du groupe de<br />
travail.<br />
De quoi fallait-il tenir compte?<br />
Une question essentielle pour l’amélioration<br />
des conditions de travail était de définir<br />
jusqu’où de telles mesures devaient<br />
aller. Les propositions devaient être réalistes<br />
pour qu’elles soient ensuite approuvées<br />
par la direction. Le groupe de travail<br />
a finalement choisi une approche pragmatique:<br />
d’une part, proposer des mesures<br />
concrètes et réalisables. D’autre part, inscrire<br />
des sujets plus sensibles comme principes<br />
à l’hôpital. L’objectif était d’accorder<br />
une marge de manœuvre suffisante aux<br />
différents services pour la mise en œuvre.<br />
Comment avez-vous procédé<br />
concrètement?<br />
ADans un premier temps, nous avons réalisé<br />
un sondage auprès des médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique au sujet<br />
du temps partiel. Les résultats ont été sans<br />
surprise. Une très large majorité, environ<br />
95%, ont considéré que le travail à temps<br />
partiel était judicieux à tous les niveaux<br />
hiérarchiques et qu’ils envisageaient euxmêmes<br />
cette éventualité. En plus de cela,<br />
nous avons lancé une campagne de sensibilisation<br />
à tous les échelons par des entretiens<br />
dans les disciplines et services. Un<br />
exposé de deux médecins-cadres du<br />
groupe de travail à l’occasion de la journée<br />
annuelle des cadres a été un moment fort.<br />
Après des travaux d’environ une année et<br />
demie, le groupe a présenté les sept mesures<br />
stratégiques à la direction. Celles-ci<br />
ont été approuvées en septembre 2015 et<br />
adoptées ensuite avec des modifications<br />
mineures. Ces mesures ont un caractère<br />
contraignant pour l’ensemble de l’établissement<br />
et peuvent donc être imposées.<br />
A votre avis, quels sont les<br />
avantages et bénéfices pour un<br />
établissement qui encourage<br />
activement la compatibilité<br />
entre profession et vie privée/<br />
famille?<br />
Au final, il n’y a que des gagnants. D’un<br />
côté, les médecins à tous les niveaux hiérarchiques<br />
en profitent, mais les répercussions<br />
sont aussi positives sur l’établissement<br />
et ont un impact économique. Les<br />
nombreux effets sont largement décrits<br />
dans la littérature. <strong>No</strong>us citerons ici<br />
quelques points à titre d’exemple:<br />
12 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
Responsable du groupe de travail<br />
Heinrich Neuweiler, responsable du département<br />
du personnel, des soins et du soutien spécialisé,<br />
membre de la direction<br />
Patrizia Kündig, médecin diplômée, médecin-assistante,<br />
anesthésie<br />
Dr méd. Simone Hofer Strebel, médecin adjointe<br />
suppléante, chirurgie<br />
Dr méd. Patrik Vanek, médecin adjoint, soins intensifs<br />
interdisciplinaires<br />
Dr méd. Philipp Grosse, chef de clinique, néphrologie/<br />
dialyse (depuis <strong>2016</strong>)<br />
Dr méd. Katharina Mischler, médecin, oncologie<br />
(jusqu’à fin 2015)<br />
––<br />
<strong>No</strong>us attendons une plus grande satisfaction<br />
des collaborateurs et moins de<br />
démissions grâce à la meilleure compatibilité<br />
des différents rôles (profession/<br />
vie privée).<br />
––<br />
Les médecins qui restent plus longtemps<br />
actifs et/ou qui reviennent à la profession<br />
permettent de pallier à la pénurie<br />
de médecins.<br />
––<br />
Les possibilités de carrière des médecins<br />
peuvent être améliorées.<br />
––<br />
La fluctuation réduite permet d’influencer<br />
positivement la qualité et l’efficacité.<br />
––<br />
En tant qu’employeur attractif, il est plus<br />
facile de pourvoir des postes vacants.<br />
Comment le respect des<br />
mesures mises en œuvre<br />
sera-t-il garanti à l’avenir?<br />
Le groupe de travail estime qu’il est responsable<br />
de surveiller la mise en œuvre.<br />
<strong>No</strong>tamment pour les mesures stratégiques<br />
qui ne peuvent pas être mesurées concrètement<br />
et qui sont définies plus largement,<br />
il vaut la peine de vérifier si cette formulation<br />
suffit ou si la mesure doit être plus<br />
contraignante. L’évolution de la société et<br />
les conditions de nos concurrents sur le<br />
marché du travail doivent aussi être observées.<br />
Si nécessaire, nous pouvons y réagir<br />
en déposant de nouvelles requêtes auprès<br />
de la direction.<br />
Pour finir, l’Hôpital cantonal des Grisons<br />
essaie de s’en tenir à l’un de ses crédos:<br />
«Chez nous, vous êtes entre de bonnes<br />
mains.» <strong>No</strong>us ne pensons pas seulement à<br />
nos patients, mais explicitement aussi à<br />
toutes nos collaboratrices et tous nos collaborateurs.<br />
■
<strong>ASMAC</strong><br />
SECTION BERNE<br />
Un nouveau film<br />
par mois, de<br />
septembre <strong>2016</strong><br />
à janvier 2017<br />
Comme déjà annoncé, nous allons publier un nouveau film sur notre site web chaque<br />
mois, entre septembre <strong>2016</strong> et janvier 2017. <strong>No</strong>us vous invitons donc à visiter régulièrement<br />
notre site vsao-bern.ch.<br />
Septembre <strong>2016</strong>: Le droit à la formation postgraduée<br />
<strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>: Les mères qui allaitent<br />
<strong>No</strong>vembre <strong>2016</strong>: Vacances versus travail supplémentaire<br />
Décembre <strong>2016</strong>: Vacances<br />
Janvier 2017: Parentalité<br />
Janine Junker et Gerhard Hauser, codirection de la section Berne<br />
SECTION SOLEURE<br />
<strong>No</strong>uveau<br />
membre du<br />
comité<br />
A l’occasion de la dernière assemblée générale<br />
au Bürgerspital de Soleure, nous avons<br />
pu recruter un nouveau membre pour<br />
notre comité: Ursula Wenger. Elle travaille<br />
au Bürgerspital de Soleure.<br />
<strong>No</strong>uvelles<br />
de la CCT<br />
ZLa section travaille actuellement sur les<br />
modifications prévues dans la CCT. En<br />
raison de la réduction massive des subventions<br />
du canton, il faudra procéder à des<br />
coupes dans les frais du personnel. Les<br />
associations du personnel mènent des<br />
négociations pour rendre les répercussions<br />
supportables. Il s’agit notamment de deux<br />
domaines:<br />
1. Les augmentations pour<br />
l’expérience sont réparties<br />
sur une période plus longue<br />
Le gouvernement cantonal a approuvé<br />
une nouvelle réglementation sur proposition<br />
d’un groupe de travail de la commission<br />
CCT. Celle-ci doit encore être approuvée<br />
par les partenaires de la CCT.<br />
Davantage de niveaux d’expérience impliquant<br />
des augmentations de salaire<br />
réduites sont créés à partir du niveau<br />
d’expérience 12. Les indemnisations du<br />
niveau initial et final restent inchangées.<br />
COACHING<br />
Profession de<br />
médecin & famille /vie privée<br />
Conseil téléphonique:<br />
044 462 71 23 • info@und-online.ch<br />
Comment puis-je concilier famille, loisirs et profession? Comment puis-je reprendre mon travail après mon congé<br />
maternité? Comment puis-je surmonter les défis quotidiens? L’<strong>ASMAC</strong> propose à ses membres les réponses et<br />
solutions à ces questions, et à bien d’autres encore, dans le cadre d’un coaching gratuit. Le conseil téléphonique<br />
est assuré par le Bureau UND. Vous trouverez plus de détails au sujet de cette offre de conseil de l’<strong>ASMAC</strong> sur<br />
notre site web www2.asmac.ch, dans la rubrique Profession de médecin & famille/vie privée.<br />
14 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
Il faut donc plus de temps pour atteindre<br />
le salaire maximal.<br />
Cette mesure d’économie n’aura guère<br />
d’impact sur nos membres, vu que le niveau<br />
d’expérience 13 n’est que très rarement<br />
atteint par les médecins-assistant(e)<br />
s. Vous trouverez les détails sur l’Intranet<br />
de la SoH.<br />
2. Négociations concernant la<br />
résiliation pour cause de<br />
modification des conditions<br />
du contrat<br />
Dans le cadre de réorganisations<br />
concrètes, on pourra à l’avenir exiger des<br />
collaborateurs qu’ils acceptent certaines<br />
modifications du taux d’occupation, du<br />
genre d’activité et du lieu de travail. La<br />
commission CCT a été chargée de définir<br />
les limites supportables. <strong>No</strong>us y collaborons.<br />
Grossesse<br />
et protection<br />
contre le<br />
licenciement<br />
<strong>No</strong>us constatons une évolution positive<br />
en ce qui concerne la protection contre<br />
le licenciement pour les femmes enceintes<br />
avec un contrat de travail à durée<br />
déterminée. On a pu obtenir qu’un<br />
contrat de travail à durée déterminée<br />
existant ne puisse pas être résilié pendant<br />
la grossesse. D’autres améliorations sont<br />
actuellement négociées.<br />
Heures<br />
supplémentaires<br />
La problématique de l’accumulation des<br />
heures supplémentaires chez les médecins<br />
au bénéfice de contrats de longue<br />
durée a été discutée avec la direction.<br />
<strong>No</strong>us avons rappelé que la CCT prévoit<br />
un droit à la compensation de toutes les<br />
heures supplémentaires par du temps<br />
libre. Le chef du personnel de la SoH,<br />
Andreas Woodtli, nous a confirmé qu’il<br />
allait discuter de cette disposition avec<br />
les directeurs des cliniques. L’<strong>ASMAC</strong> va<br />
contrôler la mise en œuvre de cette disposition.<br />
<strong>No</strong>us allons réaliser un sondage<br />
à ce sujet à la SoH.<br />
■<br />
Felix Kurth,<br />
coprésident de la section de Soleure<br />
SECTION<br />
SAINT-GALL/APPENZELL<br />
Indépendance<br />
professionnelle<br />
Chers membres de l’<strong>ASMAC</strong>,<br />
Suite au succès de la manifestation commune<br />
de l’<strong>ASMAC</strong> et de l’association des<br />
médecins de la ville de Saint-Gall en 2013,<br />
nous avons le plaisir de vous inviter à une<br />
nouvelle manifestation commune:<br />
«Le médecin entrepreneur<br />
libre – les chances de l’indépendance<br />
professionnelle»<br />
Restaurant Schützengarten netts<br />
St. Jakobstrasse 35, Saint-Gall<br />
Mercredi 9 novembre <strong>2016</strong><br />
18h30–21h<br />
Ensuite apéro riche<br />
Le D r Raphael Stolz nous fera le plaisir de<br />
nous parler de son parcours du KSSG au<br />
cabinet privé. De plus, nous vous présenterons<br />
les conditions financières et d’assurance<br />
nécessaires à l’installation en cabinet.<br />
Inscriptions sur:<br />
www.vsao-sg.ch<br />
■<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
15
<strong>ASMAC</strong><br />
Eric Bersier,<br />
juriste de la section Fribourg<br />
Je suis actuellement avec un<br />
contrat standard de médecin-assistant<br />
à l’hôpital cantonal<br />
de Fribourg (à durée<br />
déterminée) avec une fin de<br />
contrat prévue pour le<br />
31 octobre <strong>2016</strong>. Un contrat<br />
d’engagement (pas le<br />
contrat définitif) avait été<br />
signé avec le CHUV pour<br />
une durée de six mois, dès<br />
le 1 er novembre <strong>2016</strong>. Je<br />
suis actuellement enceinte<br />
avec un terme prévu à<br />
mi-août. Après avoir pris<br />
contact avec les ressources<br />
humaines de Fribourg et<br />
Lausanne, j’ai eu des informations<br />
contradictoires<br />
concernant la prise en<br />
charge du congé maternité<br />
et l’hôpital vaudois semblerait<br />
remettre en cause mon<br />
engagement et mes<br />
possibilités d’être libérée<br />
du contrat à Fribourg.<br />
Pourriez-vous m’éclairer<br />
quant à mes droits et<br />
devoirs? Qui doit payer mon<br />
congé maternité? L’hôpital<br />
vaudois devrait-il<br />
reprendre la suite du congé<br />
maternité? La durée du<br />
congé maternité est-elle<br />
identique dans le canton<br />
de Vaud et dans le canton<br />
de Fribourg? L’hôpital<br />
vaudois a-t-il le droit de ne<br />
plus m’engager ou de ne<br />
m’engager que si je reporte<br />
à une autre session mon<br />
engagement?<br />
Je vous confirme que la LPers fribourgeoise<br />
(la loi sur le personnel de l’Etat de Fribourg)<br />
et son règlement d’exécution (le<br />
RPers fribourgeois), auxquels renvoie<br />
votre contrat de travail, prévoient, s’agissant<br />
d’un contrat à durée déterminée, que<br />
vous avez droit au congé maternité jusqu’à<br />
l’échéance des rapports de travail, conformément<br />
à l’art. 83 RPers, soit jusqu’au<br />
31 octobre <strong>2016</strong>. Il n’y a pas de suspension<br />
ou de prolongation des rapports de travail<br />
en raison de la grossesse ou de la maternité.<br />
Votre contrat et la couverture en cas de<br />
maternité prendront donc fin à cette date.<br />
Vous aurez donc droit, partant de l’idée<br />
que vous accoucherez à la date prévue, à<br />
environ onze semaines de congé maternité<br />
sur le canton de Fribourg (et non pas à<br />
16 semaines comme le prévoit le régime<br />
ordinaire cantonal).<br />
Sur le canton de Vaud, la CCT (art. 29)<br />
renvoie aux articles 66 à 72 du règlement<br />
général d’application de la loi sur le personnel<br />
de l’Etat de Vaud. L’art. 68 de ce<br />
règlement renvoie quant à lui, s’agissant<br />
des conditions d’octroi, à la loi fédérale sur<br />
les allocations pour perte de gain en cas<br />
de service et de maternité. Or, selon l’art.<br />
16 b de cette loi, qui traite des ayants droit,<br />
vous avez droit au congé maternité, dans<br />
la mesure où vous remplissez les conditions<br />
légales, notamment le fait d’avoir été<br />
assurée obligatoirement au sens de l’AVS<br />
pendant les neuf mois précédant l’accouchement<br />
et d’être salariée au moment de<br />
l’accouchement. Ce droit vous est octroyé<br />
même s’il y a un temps d’essai et à 100%.<br />
Vous devriez donc normalement pouvoir<br />
obtenir la couverture totale de votre congé<br />
maternité, même si vous changez d’employeur<br />
pendant le congé maternité, pour<br />
une durée équivalente au congé maternité<br />
vaudois, puisque vous achèverez votre<br />
congé maternité sur le canton de Vaud. La<br />
couverture sera assurée par le CHUV à<br />
partir du 1 er novembre <strong>2016</strong>. Pour votre<br />
information, le règlement général d’application<br />
de la loi sur le personnel de l’Etat<br />
de Vaud prévoit un congé maternité de<br />
quatre mois, auquel peut s’ajouter un<br />
congé d’allaitement d’un mois. ■<br />
16 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
Vous cherchez une place<br />
de crèche – l’<strong>ASMAC</strong> vous apporte son soutien<br />
Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous<br />
apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’<strong>ASMAC</strong><br />
suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données<br />
de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans<br />
la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
17
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
Comprendre le monde<br />
Interpréter les signes est vital pour toute créature. Pourtant, les hommes essaient toujours<br />
de reconnaître un sens caché ou un mécanisme dans les signes visibles. Cette soif de savoir est<br />
universelle et touche tous les domaines de l’existence: constellations, cours de la bourse ou<br />
fonctionnement du cerveau – on veut décrypter le monde.<br />
D r Marc Aeschbacher, enseignant en communication économique, Haute école spécialisée de la Suisse du <strong>No</strong>rd-Ouest,<br />
Haute école d’économie<br />
«Un chant sommeille en toute chose,<br />
Qui ne cesse de rêver,<br />
Et le monde se met à chanter,<br />
Il suffit que tu trouves le mot magique.»<br />
Joseph Freiherr von Eichendorff<br />
Depuis le début de l’humanité, nous voulons<br />
comprendre et lire ce qui nous entoure.<br />
Pour nos ancêtres, cette lecture de<br />
l’environnement était une condition indispensable<br />
à la survie. Savoir apprécier les<br />
dangers pour la survie permettait de bien<br />
évaluer les risques. Le mammouth est-il<br />
suffisamment blessé et affaibli pour l’attaquer<br />
encore une fois ou vaut-il mieux<br />
s’enfuir? Cette décision exigeait déjà la<br />
capacité de prendre en compte différentes<br />
variables suivant la situation, par exemple<br />
d’estimer combien de temps il pourrait<br />
falloir jusqu’à ce qu’une telle situation se<br />
représente.<br />
Pour lire et interpréter les défis existentiels<br />
dans le combat pour la survie, il y avait<br />
déjà à l’époque une composante surnaturelle<br />
ou transcendantale qui entrait en<br />
jeu. <strong>No</strong>s ancêtres essayaient d’accéder à<br />
une sphère spirituelle qu’ils invoquaient<br />
et pour laquelle ils commencèrent à graver<br />
des pierres et peindre leurs grottes.<br />
Cela illustre que dès le début, le besoin de<br />
lire les signes était étroitement lié à la<br />
création de signes (et dessins). Il n’y avait<br />
et il n’y a pas de lecture sans signes ou<br />
écritures.<br />
Maîtriser la vie<br />
Sur le plan historique, il y a un énorme<br />
écart entre les conjurations et invocations<br />
au tout début de l’histoire de l’humanité<br />
et les premières tentatives d’expliquer des<br />
phénomènes naturels, p. ex. que les éclairs<br />
sont l’expression de la colère d’un dieu.<br />
Derrière ces invocations et explications se<br />
cache le même besoin, celui de pouvoir<br />
trouver la parade à ce qui nous arrive. Si<br />
nous parvenons à la comprendre, nous<br />
maîtrisons la situation et elle perd son<br />
pouvoir sur nous. Le conte du Nain Tracassin<br />
l’illustre de façon exemplaire:<br />
Tracassin perd son pouvoir sur la fille du<br />
roi dès le moment où celle-ci est capable<br />
de deviner son nom. La capacité de désigner<br />
casse le pouvoir de l’autre, le bon<br />
caractère ou mieux la bonne désignation<br />
renverse le rapport de force.<br />
A la recherche du sens<br />
Quoi de plus naturel que de vouloir tout<br />
comprendre? «Faust» de Goethe l’exprime<br />
dans son désir de connaître ce qui maintient<br />
le monde au plus profond de luimême.<br />
Cette recherche faustienne de<br />
l’omniscience est toujours encore présente.<br />
L’esprit de recherche propre à l’humain<br />
qui ne veut pas accepter de limites<br />
s’exprime dans la tentative d’Albert Einstein<br />
de découvrir une formule universelle<br />
(en anglais appelé «A Theory of Everything»)<br />
tout comme le Human Brain<br />
Project à Lausanne où l’on tente de reproduire<br />
le cerveau humain à partir de modèles<br />
et simulations informatiques.<br />
Que ce soit agréable ou non de l’admettre,<br />
ce besoin sublime de vouloir comprendre,<br />
cette condition humaine, est autant le<br />
moteur de la recherche scientifique que<br />
le ressort de la lecture de l’horoscope le<br />
matin dans le train.<br />
peinture pariétale de Lascaux<br />
18 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
commercial. Les augures romains lisaient<br />
le vol des oiseaux, plus tard on pratiquait<br />
la cartomancie ou lisait le marc de café,<br />
sans oublier l’astrologie, un art d’un<br />
charme intemporel.<br />
L’interprète traduit les caractères existants<br />
ou créés pour celui qui a soif de savoir,<br />
explique le sens caché et crée ainsi un signification<br />
dans un monde parfois impénétrable<br />
pour nous. Il faut bien dire que<br />
nous faisons injure au travail de l’interprète<br />
si nous insinuons que ce travail est<br />
par principe malhonnête. L’analyste boursier<br />
lit les signes conjoncturels et associe<br />
son savoir sur les tendances et les évènements<br />
économiques du moment avec les<br />
informations qui sont publiées par les<br />
entreprises afin de développer un pronostic<br />
pour l’évolution du cours des actions.<br />
Cette analyse se fonde sur le même mécanisme<br />
de cause à effet que celui utilisé par<br />
l’astrologue pour justifier sa prophétie<br />
vis-à-vis de sa clientèle.<br />
L’interprétation n’est pas seulement un<br />
processus de traduction, mais selon le sens<br />
du terme aussi un processus explicatif.<br />
Car, sans explication, la seule traduction<br />
du mystère ne servira à rien au profane.<br />
Homo signorum tiré des «Très Riches Heures du duc de Berry» (1412–1416)<br />
Derrière cette envie de savoir se cache donc<br />
aussi l’idée que le monde est plein de<br />
signes qu’il s’agit de déchiffrer et que derrière<br />
tout cela se cache un sens. C’est une<br />
idée qui est d’ailleurs répandue dans le<br />
monde entier et dans toutes les cultures.<br />
Comprendre le monde était et reste un<br />
besoin de l’humanité. Hélas, pas tout le<br />
monde ne peut découvrir ces signes. Pour<br />
décrypter le sens caché des choses, il a<br />
toujours fallu des hommes qui prétendaient<br />
disposer de talents particuliers, par<br />
exemple celui de pratiquer la voyance.<br />
Pour compliquer les choses, ces savants<br />
utilisaient un langage des signes qu’eux<br />
seuls pouvaient comprendre, car une sémantique<br />
accessible à tous aurait fortement<br />
entravé le succès de leur modèle<br />
Signes pour les initiés<br />
Le fait que notre monde demande à être<br />
interprété pour comprendre le sens des<br />
choses et qu’il soit nécessaire de décrypter<br />
la signification de certains signes a toujours<br />
alimenté la fantaisie de l’homme.<br />
En effet, le décryptage pousse à cacher et<br />
créer de nouveaux langages secrets réservés<br />
à un petit cercle d’initiés. Il est intéressant<br />
de constater que ces langages au code<br />
secret se sont multipliés avec l’avènement<br />
des mouvements rationalistes et des Lumières<br />
en Europe. Depuis le XVIII e siècle,<br />
il existait le langage des fleurs en Europe.<br />
Les amoureux s’en servaient pour parler<br />
de leurs états d’âme en s’envoyant certaines<br />
fleurs ou, si la saison ne le permettait<br />
pas, des images de celles-ci.<br />
Au XX e siècle, les amoureux découvrirent<br />
la possibilité de communiquer leurs sentiments<br />
par la manière de positionner le<br />
timbre sur la lettre. Un timbre couché sur<br />
le côté signifiait que le ou la destinataire<br />
de la lettre ne devait jamais oublier l’expéditeur.<br />
Le langage des signes n’est pas menacé<br />
d’extinction, il n’est pas forcément secret.<br />
On peut partager un code avec des dizaines<br />
de millions de personnes et malgré<br />
tout avoir l’impression de faire quelque<br />
chose de remarquable. A notre époque<br />
aussi, nous voyons ainsi apparaître de<br />
nouveaux signes tels que les emoji. En<br />
avril 2015, les médias ont rapporté que<br />
Roger Federer, grand fan des emoji, qui<br />
débute chacun de ses tweet par trois emoji,<br />
a posé la question suivante sur Twitter:<br />
«Où est mon emoji popcorn?», pendant<br />
qu’il regardait le tournoi de Monte-Carlo<br />
à la télévision. Le fournisseur de symboles<br />
Emojipedia a entendu la demande Roger<br />
Federer et développé un emoji popcorn qui<br />
est entré dans la collection avec la mise à<br />
jour du mois de juin. Il s’agit, d’une part,<br />
d’une preuve encourageante pour la capacité<br />
d’avenir des signes dans notre<br />
monde, d’autre part, on peut aussi y re-<br />
20 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
connaître que l’utilisation de signes exige<br />
un rapport d’échange: les émetteurs, les<br />
récepteurs et les fabricants doivent maintenir<br />
en vie ce cycle. Celui qui refuse<br />
l’échange interrompt la communication<br />
et enlève au signe sa signification.<br />
A la recherche de<br />
nouveaux signes<br />
Les signes et symboles occupent une place<br />
grandissante dans notre quotidien. Ainsi,<br />
on trouve sur les écrans de nos téléphones<br />
mobiles et les surfaces d’utilisateur de nos<br />
ordinateurs des icônes pour symboliser<br />
des logiciels ou tâches à effectuer. Ces<br />
symboles sont jeunes et éphémères. On<br />
reconnaît facilement leur existence transitoire<br />
au fait qu’ils cherchent refuge auprès<br />
d’autres symboles. L’icône du logiciel<br />
«Outlook» présente un carré bleu ouvert<br />
avec la lettre «O» pour Outlook. Derrière<br />
se trouve une partie d’une enveloppe.<br />
Le symbole pour l’envoi de courrier électronique<br />
se sert donc du symbole pour<br />
l’envoi de courrier postal, la désuète enveloppe,<br />
parce qu’il n’a jusqu’ici pas été<br />
possible de trouver un signe adéquat pour<br />
symboliser le caractère virtuel de l’envoi.<br />
La même chose vaut pour le signe symbolisant<br />
la commande «enregistrer»: il s’agit<br />
ici de la disquette, un objet qui a depuis<br />
longtemps disparu du quotidien informatique.<br />
<strong>No</strong>tamment dans un monde de plus en<br />
plus virtuel, il faudra trouver des signes et<br />
symboles capables d’assurer la traduction<br />
nécessaire pour une environnement abstrait<br />
et de moins en moins tangible. ■<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
21
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
Les symboles dans l’art funéraire<br />
Quel souvenir voulez-vous laisser après votre mort? Qu’est-ce qui a marqué votre vie? Comment<br />
étiez-vous perçu par les autres? Comment doivent-ils penser à vous? Que voulez-vous révéler?<br />
Les symboles sur les pierres tombales livrent des réponses à ces questions. Pourtant, beaucoup de<br />
choses restent mystérieuses si nous ne parvenons pas à reconnaître les signes des temps.<br />
D r Raquel Delgado Moreira, direction du service d’art funéraire, Office des inhumations et incinérations de Zurich<br />
Meret Tobler, service d’art funéraire, Office des inhumations et incinérations de Zurich<br />
Les cimetières exercent une attirance sur<br />
bien des gens. D’une part, ce sont des lieux<br />
de silence et de recueillement. D’autre<br />
part, ce sont des parcs publics qui attirent<br />
les promeneurs et curieux. Ces derniers<br />
temps, on constate un véritable tourisme<br />
des cimetières. Des rendez-vous pour des<br />
visites de groupe dans différents cimetières<br />
européens sont fixés sur Facebook.<br />
Une raison à cette fascination sont les<br />
mystères et énigmes qui y sommeillent.<br />
Les cimetières racontent des histoires et<br />
leurs symboles parlent un langage souvent<br />
universel qui ne s’arrête pas aux frontières<br />
nationales. Comme le fondateur de la psychologie<br />
analytique Carl Gustav Jung l’a<br />
formulé en 1961 dans le chapitre «Accès à<br />
l’inconscient» de son ouvrage «L’homme<br />
et ses symboles»: «Un mot ou une image<br />
sont symboliques lorsqu’ils impliquent<br />
quelque chose de plus que leur sens<br />
évident et immédiat.» Dans les symboles<br />
se cachent des histoires, des aveux, des<br />
concepts abstraits et des messages secrets<br />
qui apparaissent suivant l’état des<br />
connaissances de l’observateur.<br />
Restez où vous êtes<br />
Depuis toujours, les cimetières ont aussi<br />
un côté dissuasif et intimidant. Ils servent<br />
de surface de projection à la peur de la<br />
mort et des morts. Suivant la langue, l’origine<br />
du mot cimetière varie. En allemand,<br />
le mot Friedhof vient d’un terme du<br />
Moyen-Age Freithof (friten signifiait<br />
«contourner» et exprime l’espoir que les<br />
morts restent à l’intérieur des murs du<br />
cimetière). Les mots «repose en paix» sont<br />
aujourd’hui interprétés dans le sens d’un<br />
vœu chrétien. Autrefois, ils étaient une<br />
conjuration. Avec le tombeau, ils devaient<br />
donc empêcher les morts de quitter leur<br />
sépulture.<br />
Au cours de l’histoire, le tombeau a pris<br />
différentes significations symboliques.<br />
Autrefois borne chrétienne de la vie terrestre,<br />
la sécularisation en a fait un porteur<br />
de souvenirs. La Renaissance lui attribuera<br />
ensuite un rôle totalement nouveau:<br />
les aspects biographiques et humanistes<br />
entrent en jeu. Le tombeau familial<br />
ne représente plus seulement la vie écoulée<br />
du défunt, mais aussi la vie et la nostalgie<br />
des survivants. Sur chaque tombeau<br />
figurent des indications concernant la<br />
personne enterrée. Ces informations nous<br />
donnent l’impression de regarder à travers<br />
une fenêtre ouverte dans une maison inconnue.<br />
D’ailleurs, on trouve effectivement<br />
dans différentes religions et cultures<br />
l’idée d’une tombe servant de dernière<br />
demeure.<br />
Symboles classiques<br />
Si l’on traverse aujourd’hui une rangée de<br />
tombes dans un des cimetières de la ville<br />
de Zurich, on rencontre principalement<br />
des symboles chrétiens. Suivant les<br />
connaissances de l’observateur, ils sont<br />
plus ou moins faciles à décrypter. Les objets<br />
de la cène (pain, calice), bien sûr la<br />
croix et le crucifix, mais aussi la couronne<br />
d’épines, le voile de Véronique, les colombes,<br />
le pélican, le mouton et le berger,<br />
le figuier et le pommier. Associés à des<br />
représentations répétitives de scènes bibliques<br />
telles que le lavement des pieds ou<br />
la multiplication des pains et des poissons,<br />
ces représentations symboliques suscitent<br />
une image du Christ qui le présente en<br />
tant que protecteur bienfaisant au travers<br />
de ses sacrifices, de sa résurrection et de<br />
sa présence.<br />
Les nombreux caractères chrétiens symbolisent<br />
la propre religiosité du défunt. Les<br />
lettres sont mois plastiques, mais représentent<br />
des valeurs semblables à celles<br />
décrites précédemment. XP fut déjà utilisé<br />
comme premier symbole chrétien au IIIe<br />
siècle. Les deux premières lettres du mot<br />
grec Christos, (Chi = X, Rho = P) ainsi<br />
que le monogramme IX, une combinaison<br />
des lettres grecques Jesous (Jota = I)<br />
et Christos (Ch = X) sont chargés d’une<br />
signification supplémentaire s’ils sont<br />
combinés avec d’autres symboles comme<br />
par exemple le cercle. Le cercle implique<br />
des portes à travers lesquelles on quitte le<br />
monde ou transforme le monogramme IX<br />
en soleil, signe du règne de vie et de lumière<br />
du Christ.<br />
D’un point de vue séculier, le cercle symbolise<br />
depuis toujours aussi l’infini et<br />
l’éternité. Les figures géométriques chargées<br />
d’une symbolique des chiffres dérivée<br />
22 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
de la nature représentent l’ordre et l’harmonie<br />
cosmique.<br />
Les symboles sur les tombes ne peuvent<br />
donc pas toujours être clairement attribués<br />
à la catégorie chrétienne ou séculière.<br />
Une colombe qui vole du haut vers<br />
le bas peut être interprétée comme le<br />
symbole du Saint-Esprit. Le même oiseau<br />
volant vers le ciel peut cependant aussi<br />
symboliser le lien avec la nature, le silence<br />
et la paix.<br />
Même une croix peut avoir différentes significations.<br />
Elle fait partie des symboles<br />
anciens parmi lesquels comptent aussi le<br />
cercle, le carré, le triangle. Ils constituent<br />
la base de l’art funéraire. Suivant la<br />
culture ou la religion, on rencontre d’innombrables<br />
variations de ce symbolisme<br />
archétypal. Dans les grandes civilisations<br />
anciennes et chez les civilisations anciennes<br />
de l’Age de pierre, la croix avait<br />
une signification cosmique. Les deux<br />
lignes orientées dans le sens opposé en ont<br />
fait le symbole de la réunification des extrêmes<br />
tels que le ciel et la terre.<br />
Sans signification pas<br />
de symbole<br />
Les symboles sont rarement utilisés isolément<br />
dans l’art funéraire. A notre époque,<br />
la plupart des tombeaux sont fabriqués<br />
industriellement, leur utilisation prend de<br />
plus en plus un caractère ornemental. Les<br />
symboles sont ainsi vidés de leur sens. Cela<br />
vaut aussi pour d’innombrables tombeaux<br />
qui sont étroitement liés aux hobbies et à<br />
la vie du défunt et qui sont par exemple<br />
décorés avec un violon ou une tête de cheval.<br />
Les tombeaux fabriqués aujourd’hui<br />
se réfèrent certes à la personne, mais n’ont<br />
plus de caractère symbolique.<br />
Le tombeau est devenu un produit de<br />
masse entre la fin du XIX e et le début du<br />
XX e siècle. Conformément à l’esprit du<br />
temps, le langage visuel était différent: les<br />
représentations répétitives antiquées de<br />
figures féminines en deuil avec sablier et<br />
palme, les symboles tels que la porte, l’escalier,<br />
le navire, les fleurs qui annoncent<br />
le paradis et qui se fanaient en ce bas<br />
monde marquaient à l’époque l’image des<br />
cimetières. Les symboles chrétiens étaient<br />
très rares à cette époque. Seuls les croix et<br />
les anges restaient très prisés dans l’art<br />
funéraire du XX e siècle.<br />
Une grande palette de ces symboles à caractère<br />
antique ont survécu jusqu’à notre<br />
époque dans des tombeaux historiques et<br />
protégés.<br />
Quel symbole pour<br />
nous représenter?<br />
<strong>No</strong>us vivons, en tout cas en ce qui concerne<br />
l’art funéraire, une époque pauvre en<br />
symboles. Malgré cela, de nouveaux symboles<br />
trouvent leur chemin dans les cimetières.<br />
Les symboles antiques et mythologiques<br />
sont réinterprétés. Les papillons<br />
sont aujourd’hui associés à la mort de très<br />
jeunes enfants ou d’enfants mort-nés.<br />
Leur existence a été brève et leur mort<br />
parfois silencieuse.<br />
On peut d’une manière générale constater<br />
que notre société actuelle dispose de<br />
moins bonnes connaissances sur les sym-<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
23
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
boles et qu’elle s’en sert moins qu’autrefois.<br />
Les signes par contre sont omniprésents,<br />
aussi dans nos smartphones. Peutêtre<br />
que nous n’avons pas suffisamment<br />
de temps pour nous intéresser à l’histoire<br />
qui se cache derrière les symboles ou de<br />
plus en plus de difficulté à nous définir au<br />
travers d’un seul symbole. L’individualité<br />
est en vogue, mais comment l’individu<br />
doit-il se manifester après sa mort? Quel<br />
symbole pourrait nous représenter? Cette<br />
question reste souvent sans réponse. En<br />
effet, il est rare que nous puissions décider<br />
seul de notre sépulture. Par le passé, il<br />
était courant de participer à la création de<br />
sa sépulture. Le fait que beaucoup de sépultures<br />
actuelles ne racontent pas grandchose<br />
sur le défunt explique peut-être<br />
pourquoi elles sont aujourd’hui surchargées<br />
d’autres objets tels que lanternes,<br />
anges, tourniquets, etc. Si la sépulture<br />
ne suffit pas et qu’elle n’apporte pas la<br />
consolation que l’on espère au cimetière,<br />
on essaie de la trouver par d’autres<br />
objets.<br />
■<br />
24 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
Le code des pharaons<br />
Un bateau, un oiseau, des vagues, un personnage assis: les signes sont clairs. Mais que signifient-ils?<br />
Le déchiffrage des hiéroglyphes égyptiens a longtemps posé un casse-tête aux chercheurs. En effet,<br />
l’écriture figurative est bien plus complexe qu’elle ne semble au premier abord. C’est une pierre qui<br />
permit de résoudre l’énigme et ouvrit l’accès à des trésors littéraires rédigés il y a plusieurs milliers<br />
d’années.<br />
Prof. Hanna Jenni, département des sciences de l’Antiquité/Egyptologie de l’Université de Bâle<br />
En pensant à l’écriture égyptienne ancienne,<br />
c’est-à-dire à l’écriture de l’Egypte<br />
des pharaons, on imagine tout de suite les<br />
signes hiéroglyphiques dont le caractère<br />
figuratif saute aux yeux (illustration 1).<br />
L’écriture hiéroglyphique est la forme<br />
d’écriture qui a été gravée sur pierre. Elle<br />
correspond à notre écriture imprimée. En<br />
parallèle aux hiéroglyphes, une écriture<br />
cursive, correspondant à notre écriture<br />
manuscrite, s’est développée à l’ancre sur<br />
le papyrus, la céramique ou les ostraca,<br />
sur le bois, le cuir ou l’étoffe: l’écriture<br />
hiératique (illustration 2). Les différents<br />
caractères figuratifs sont plus ou moins<br />
abstraits et donc difficilement identifiables<br />
comme tels.<br />
Trois éléments<br />
Pour le profane moderne, l’écriture hiéroglyphique<br />
est l’écriture figurative par excellence,<br />
car il peut reconnaître dans la<br />
plupart des signes un objet réel, p. ex. une<br />
tête humaine, un oiseau ou un bateau. Et<br />
si le profane suppose que le hiéroglyphe<br />
d’une tête humaine signifie «tête», c’est-àdire<br />
que cette écriture est une écriture<br />
symbolique et que ce qu’elle entend est<br />
identique à ce que le caractère représente,<br />
il a raison, même si ce principe ne s’applique<br />
qu’à une minorité de cas. Le système<br />
d’écriture égyptien est un système combiné<br />
qui comprend des signes de différentes<br />
catégories.<br />
Certains signes sont utilisés comme idéogrammes<br />
ou logogrammes: ils signifient<br />
Illustration 1: Hiéroglyphes polychromes de la tête humaine de profil et de<br />
face. Relief dans la tombe de Séthi I dans la vallée des rois près de Louxor<br />
ce qu’ils représentent. Pour garantir la<br />
lecture en tant qu’idéogramme, le signe<br />
est affublé d’un petit trait vertical. Si l’on<br />
voit donc le signe représentant la tête de<br />
profil avec un trait ( |), il signifie<br />
«tête», alors que la tête vue de face ( |)<br />
signifie «visage». Dans ces cas, il n’y a<br />
aucune indication sur la manière dont il<br />
faut lire le mot égyptien. Un Egyptien lisait<br />
aléatoirement *tap bzw. *ḥ ar. Celui qui<br />
étudie l’égyptien doit d’abord l’apprendre<br />
ou consulter la liste des signes. Pour<br />
l’exemple donné, le procédé est iconique.<br />
L’idéogramme montre l’objet représenté.<br />
Dans le cas de daw, «mauvais, mal», on<br />
applique le principe du rébus: le mot pour<br />
«montagne», qui donne le signe ( ),<br />
est phonétiquement identique avec le mot<br />
«mauvais». Le principe du rébus est bien<br />
connu, p. ex. de la notation «I ♥ U», en<br />
anglais, où la lettre U remplace you. Le<br />
troisième procédé est symbolique (dans<br />
l’exemple anglais le cœur pour «love»):<br />
l’étendard placé sur les pylônes (portes)<br />
des temples ( ) est associé au terme<br />
«Dieu» et doit être lu comme *natar,<br />
«Dieu».<br />
En ne se servant que de ces idéogrammes,<br />
il n’est bien sûr pas possible de reproduire<br />
correctement une langue. Il existe donc<br />
une deuxième catégorie: les phonogrammes.<br />
Ils désignent les consonnes –<br />
les voyelles n’ont pas été représentées dans<br />
l’écriture égyptienne, comme c’est le cas<br />
dans des systèmes d’écriture sémitiques<br />
Illustration 2: Les hiéroglyphes de la tête de profil et de face avec leurs équivalences en écriture hiératique<br />
(cursive). G. Möller, «Hieratische Paläographie», Leipzig 1927, Bd. 2, 6<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
25
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
(p. ex. l’arabe, l’hébreu). Les phonogrammes<br />
peuvent être divisés en trois<br />
groupes, ils sont formés d’une (monolitères),<br />
de deux (bilitères) ou trois (trilitères)<br />
consonnes. Un seul signe peut donc<br />
indiquer plusieurs syllabes. Et, on pourrait<br />
aussi écrire de façon alphabétique avec<br />
des hiéroglyphes, en utilisant des signes<br />
monolitères, ce qui n’a toutefois jamais été<br />
fait.<br />
En plus de cela, il existe une troisième<br />
catégorie de signes qui sont écrits, mais<br />
muets. Ces déterminatifs facilitent donc la<br />
lecture. Ils indiquent le champ lexical<br />
auquel appartient le mot.<br />
La recherche du code<br />
Illustration 3: La Pierre de Rosette. London,<br />
British Museum, EA 24<br />
L’écriture hiéroglyphique est donc un système<br />
combiné et ce fait a représenté un<br />
obstacle conséquent pour son déchiffrage<br />
dans les temps modernes. Après la perte<br />
de la connaissance de l’écriture et de la<br />
langue hiéroglyphique suite à la christianisation,<br />
les savants européens s’efforcèrent<br />
de la déchiffrer, notamment pendant<br />
la Renaissance. Son approche symbolique<br />
et mystique empêcha cependant tout succès<br />
dans ce domaine. L’intérêt pour la<br />
compréhension des écritures et langues<br />
antiques permit des avancées, p. ex. le<br />
déchiffrage de l’écriture alphabétique des<br />
Phéniciens. Cette réussite fut l’œuvre de<br />
l’abbé Jean-Jacques Barthélemy dans les<br />
années 1760. Il s’intéressa aussi aux hiéroglyphes<br />
égyptiens qu’il aurait bien voulu<br />
déchiffrer. Il fut d’ailleurs le premier à<br />
avoir l’idée que les anneaux ovales, aussi<br />
appelés cartouches, pourraient contenir<br />
les noms de rois dont beaucoup étaient<br />
connus des auteurs classiques. Eu égard à<br />
ces tentatives, il faut se rappeler que l’on<br />
ne disposait à l’époque d’aucun document<br />
d’étude. Les retranscriptions fiables, les<br />
documents originaux et notamment les<br />
documents bilingues faisaient défaut.<br />
La pierre parlante<br />
L’expédition française en Egypte (1798–<br />
1801) sous Napoléon représente un tournant.<br />
Elle marque d’une part le début de<br />
la colonisation de l’Egypte, d’autre part les<br />
intenses travaux scientifiques sur l’Egypte<br />
moderne et antique. L’ouvrage monumental<br />
«Description de l’Egypte» (1809–1822)<br />
est le fruit de cet effort scientifique.<br />
Le village d’Aboukir près d’Alexandrie sur<br />
la mer Méditerranée fut le théâtre d’une<br />
bataille navale anglo-française en 1798 et<br />
d’une bataille sur terre franco-ottomane.<br />
Peu avant cette bataille, on découvrit à<br />
Rachid une pierre, appelée «Rosette» par<br />
les Européens, dont la signification fut<br />
immédiatement reconnue par la science<br />
(illustration 3). Cette pièce en granodiorite<br />
qui mesure aujourd’hui 112,3 × 75,7 × 28,4<br />
cm et qui est exposée au British Museum<br />
avait probablement été utilisée pour la<br />
construction du fort Saint Julien et fit sa<br />
réapparition lors de la démolition de cet<br />
édifice. Le texte est divisé en trois paragraphes<br />
dont le dernier est rédigé en grec.<br />
Il a immédiatement été traduit. Dans le<br />
premier paragraphe, on découvre des hiéroglyphes<br />
égyptiens et dans le deuxième<br />
l’égyptien démotique, une évolution de<br />
l’écriture hiératique mentionnée plus<br />
haut. La supposition selon laquelle il<br />
s’agissait du même texte grec écrit en<br />
égyptien en deux écritures et deux niveaux<br />
paraissait évidente et devait ultérieurement<br />
s’avérer juste et déterminante<br />
pour le déchiffrage. Des copies de la pierre<br />
furent rapidement distribuées en Europe<br />
et étudiées par les savants. Il serait faux<br />
d’attribuer le déchiffrage exclusivement<br />
au Français Jean-François Champollion<br />
(1790–1832). En effet, son compatriote<br />
Silvestre de Sacy (1758-1838) et le Suédois<br />
Åkerblad (1763–1819) accomplirent des<br />
travaux préparatoires importants. Le nom<br />
le plus éminent parmi les préparateurs du<br />
déchiffrage des hiéroglyphes de 1822 est<br />
celui de l’Anglais Thomas Young (1773–<br />
1829).<br />
Le texte dans la stèle n’est pas unique en<br />
son genre. Il s’agit d’un parmi plusieurs<br />
décrets établissant le culte divin du nouveau<br />
monarque, dans le cas de la pierre<br />
de Rosette celui de Ptolémée V en 196 av.<br />
notre ère. Richard Parkinson a formulé<br />
comme suit la signification de la pierre de<br />
Rosette pour notre époque: «It has turned<br />
from the booty of conflict into a symbol<br />
of cross-cultural understanding, and has<br />
opened up 3000 years of written history,<br />
revealing a vast amount of hitherto unintelligible<br />
world literature and records of<br />
human experience and desires that had<br />
been thought lost for ever. It has en-tered<br />
the English language as a phrase for ‹a<br />
key to some previously unattainable understanding›<br />
(Oxford English Dictionary),<br />
and continues to give its name to translation<br />
programs, and even space missions,<br />
such as that launched by the European<br />
Space Agency in March 2004 to decipher<br />
the early history of the solar system, 4,600<br />
million years ago, by investigating the<br />
origin and composition of a comet.» (Parkinson<br />
2005, 46 ss) [1]<br />
Comment le code a-t-il<br />
vu le jour?<br />
Après la vision plus ancienne d’un développement<br />
de l’écriture de l’image à la lettre,<br />
on prétendit à une certaine époque que<br />
l’écriture hiéroglyphique était une invention,<br />
vu l’absence de stades antérieurs de<br />
l’écriture égyptienne. Le système d’écriture<br />
aurait été complété peu avant 3000 av. J.-C.<br />
et n’aurait plus fondamentalement changé<br />
par la suite en ce qui concerne l’inventaire<br />
des signes et l’orthographie. Des découvertes<br />
et analyses plus récentes montrent<br />
toutefois que la naissance de l’écriture est<br />
plus ancienne (env. 3400–3250 av. J.-C.)<br />
qu’on ne pensait jusqu’ici et que le système<br />
d’écriture a bel et bien connu un développement<br />
par étapes.<br />
26 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
Illustration 5: Dessin d’une<br />
étiquette d’une tombe royale prédynastique<br />
près d’Abydos, hauteur<br />
2,8 cm, en ivoire. G. Dreyer, Umm<br />
el-Qaab I, Mainz 1998, 119, no. 59<br />
Ludwig Morenz déclare à ce sujet: «La<br />
compétence d’interpréter et de générer des<br />
signes compte parmi les conditions essentielles<br />
de la culture humaine. Le jeu plus<br />
ou moins libre de l’homme avec les signes<br />
s’appuie là-dessus. Alors que certains animaux<br />
tels que les chiens, les singes ou les<br />
abeilles se servent de systèmes de signes<br />
très élaborés, l’idée d’une distinction fondamentale<br />
entre l’objet désigné et le<br />
moyen de la désignation semble être spécifiquement<br />
humain. Fictionnaliser cette<br />
capacité et donc transcender le présent et<br />
réfléchir à la distinction entre sujet et objet<br />
est humain – c’est-à-dire l’homme en<br />
tant qu’animal sachant parler (Aristote)<br />
et étant donc capable de mentir sciemment!»<br />
(Morenz 2013, 224). Au début de<br />
la formation d’un code se trouve la lecture<br />
des signes naturels tels que des empreintes<br />
de pieds jusqu’aux symboles créés par<br />
l’homme. Pour l’Egypte, on trouve au<br />
moins depuis le Ve millénaire av. J.-C un<br />
système de signes encore sans indications<br />
pour la transformation en son dans la<br />
langue respective.<br />
Une étape décisive a été franchie vers 3250<br />
av. J.-C. avec les premières phonétisations<br />
de caractères figuratifs. Le principe le plus<br />
fréquent était probablement celui du rébus.<br />
Un exemple en allemand serait le<br />
caractère figuratif de Tür pour la séquence<br />
de consonantes t–r, cela permettant aussi<br />
d’écrire les mots Tor, Teer et Tier. Une explication<br />
intéressante déjà fournie par Sir<br />
Alan Gardiner en 1915, qui ne devrait<br />
d’ailleurs pas seulement s’avérer juste<br />
pour la naissance de l’écriture égyptienne,<br />
est que la notation de nom propre a dû être<br />
un moteur important de la phonétisation.<br />
En effet, les noms propres sont indépendants<br />
de leur objet de référence et ne<br />
peuvent donc pas simplement être représentés<br />
de manière figurative. Le principe<br />
de rébus permettait l’écriture phonétique<br />
de noms propres et abstraits. Au début IIIe<br />
millénaire av. J.-C., le système d’écriture a<br />
évolué par une systématisation et standardisation<br />
des signes et de leurs fonctions,<br />
plus tard par l’écriture d’éléments grammaticaux,<br />
ce qui équivalait au passage des<br />
mots isolés à une phrase, condition pour<br />
générer des textes.<br />
On suppose que deux facteurs ont été les<br />
moteurs pour le développement d’une<br />
écriture en Egypte: la représentation et<br />
l’économie/l’administration. Les deux<br />
sont étroitement liés à la formation d’une<br />
culture dominatrice et élitaire protoégyptienne.<br />
Dans les centres urbains, les chefs<br />
voulaient commander l’élite et contrôler<br />
les ressources. Les signes figuratifs leur<br />
permettaient d’assurer leur propre représentation<br />
et donc de communiquer leur<br />
désir de domination. Ainsi, plusieurs animaux<br />
symbolisant la force et la domination<br />
(p. ex. éléphant, girafe, lion) dans des<br />
représentations figuratives doivent être<br />
Illustration 4: Palette de maquillage<br />
d’apparat d’Hiérakonpolis. Oxford,<br />
Ashmolean Museum, E 3924, hauteur<br />
42,5 cm, en schiste<br />
interprétés comme symboles du souverain<br />
qui sont à l’opposé des animaux soumis<br />
(p. ex. gazelle, antilope, chèvre). Les inscriptions<br />
sur les sceaux, étiquettes et récipients<br />
désignant les livraisons de marchandises<br />
qui furent trouvées à Abydos<br />
(illustration 5) témoignent de l’utilité de<br />
l’écriture précoce pour l’organisation administrative<br />
et économique – elle aussi à<br />
proximité immédiate du souverain. Et:<br />
«[…] pour l’Egypte ancienne, le lien étroit<br />
entre l’écriture et le règne (tant sous forme<br />
d’administration que de présentation cérémonielle)<br />
est évident.» (Morenz 2004,<br />
238) [2] ■<br />
Bibliographie:<br />
1. Robinson, A., Wie der Hieroglyphen-Code<br />
geknackt wurde. Das revolutionäre Leben<br />
des Jean-François Champollion, Darmstadt<br />
2014 (= Cracking the Egyptian Code. The<br />
Revolutionary Life of Jean-François Champollion,<br />
Oxford 2012); Parkinson, R., The<br />
Rosetta Stone, London 2005.<br />
2. Morenz, L. D., Bild-Buchstaben und symbolische<br />
Zeichen. Die Herausbildung der<br />
Schrift in der hohen Kultur Altägyptens (Orbis<br />
Biblicus et Orientalis, Bd. 205), Fribourg/<br />
Göttingen 2004; Ders., Kultur- und mediengeschichtliche<br />
Essays zu einer Archäologie<br />
der Schrift. Von den frühneolithischen<br />
Zeichensystemen bis zu den frühen Schriftsystemen<br />
in Ägypten und dem Vorderen<br />
Orient (Thot. Beiträge zur historischen<br />
Epistemologie und Medienarchäologie,<br />
Bd. 4), Berlin 2013.<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
27
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
L’air de rien,<br />
mais non sans importance ...<br />
Les petites étables ont marqué le paysage alpin pendant de longues années, mais la transformation de<br />
l’agriculture et le déplacement de l’industrie laitière des montagnes en plaine menacent la survie des<br />
étables d’alpage. Ces changements s’accompagnent d’une progression de la surface forestière. Le<br />
maintien de ces mayens en tant que symboles de l’agriculture alpine contribue aussi à protéger le paysage.<br />
Michael Gehret, architecte et designer, Feutersoey, association Schür.li<br />
En traversant nos belles régions de montagne<br />
à pied, on remarquera que les petites<br />
étables tombent en ruine, sont démolies<br />
et disparaissent du paysage. Ces bâtiments<br />
ont perdu leur utilité agricole. Les<br />
paysans construisent des bâtiments plus<br />
économiques en plaine et des étables<br />
conformes aux dispositions en matière de<br />
protection des animaux. Par conséquent,<br />
ils ne peuvent pas maintenir ces vieilles<br />
constructions en bois. Comme ces petites<br />
étables sont principalement situées dans<br />
des régions montagneuses exposées, les<br />
coûts d’entretien sont trop élevés.<br />
L’association Schür.li a catalogué la totalité<br />
des étables de la commune bernoise<br />
de Gsteig dans un cadastre électronique et<br />
en a compté plus de 185. Un chiffre surprenant.<br />
Dans l’espace alpin, nous parlons<br />
de plus de 100 000 anciens mayens et<br />
étables dans lesquelles le bétail séjournait<br />
jusqu’à ce que les prairies entourant la<br />
cabane n’offrent plus de nourriture. Ensuite,<br />
le troupeau transhumait jusqu’au<br />
prochain mayen. Cette forme d’agriculture<br />
marquait le paysage. Le site était délimité<br />
par des clôtures, les terrains environnant<br />
étaient entretenus.<br />
Ces dernières années, des dispositions plus<br />
sévères en matière de protection des animaux<br />
et la pression économique sur les<br />
paysans ont entraîné d’importantes mutations<br />
pour les exploitations de montagne.<br />
Ces transformations dans l’agriculture<br />
laissent des traces dans le paysage. Au<br />
cours des dix dernières années, la surface<br />
forestière dans les Alpes a augmenté d’environ<br />
10% en raison de la non-exploitation<br />
des surfaces d’alpage. Le processus est<br />
insidieux, nous ne remarquons donc pas<br />
à quel point le changement est important.<br />
Les régions de montagne recouvrent deux<br />
tiers de la Suisse. Une surface qui abrite<br />
tout de même un quart de la population.<br />
Beaucoup de postes de travail dans les<br />
régions de montagne dépendent directement<br />
ou indirectement du tourisme. L’attractivité<br />
du paysage alpin est donc une<br />
question existentielle pour de nombreux<br />
habitants de ces régions. Une randonnée<br />
offrant une vue dégagée sur les montagnes<br />
et les lacs, au-delà des collines avec<br />
un mayen ici et là ne se vend-elle pas<br />
mieux qu’un chemin traversant d’interminables<br />
forêts avec un point de vue tous<br />
les 5 kilomètres?<br />
<strong>No</strong>us pensons que la protection de notre<br />
paysage unique nécessite le maintien en<br />
grand nombre de ces monuments agricoles.<br />
Cette mission ne peut être menée à<br />
bien que si ces bâtiments peuvent être librement<br />
utilisés. Bien évidemment sans<br />
modification de leur aspect extérieur, sans<br />
nouveaux accès, sans nouvelles émissions<br />
et sans clauses protectrices antiéconomiques.<br />
<br />
■<br />
(Les photos sont tirées du livre<br />
«Schür.li», 2015)<br />
28 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
Une assurance-vie pour les données<br />
Ils contrôlent, réparent et sauvegardent. Pour que l’échange et la sauvegarde de données<br />
fonctionnent sans problème, il faut des codes. Ils font en sorte que la présentation sauvegardée<br />
sur un CD reste intacte, même si le disque est griffé. La théorie des codes protège les données<br />
contre les problèmes techniques, mais aussi contre les erreurs humaines.<br />
Dr. Anna-Lena Horlemann-Trautmann, maître assistante en mathématique et informatique à l’EPFL<br />
Aujourd’hui, notre vie (privée et professionnelle)<br />
ne pourrait plus fonctionner<br />
sans sauvegarde numérique des données<br />
et communication numérique. Il nous<br />
suffit de penser aux dossiers médicaux ou<br />
images d’ultrasons qui sont sauvegardées<br />
et traitées sur ordinateur, ou aux e-mails<br />
et appels via Skype avec des amis au bout<br />
du monde.<br />
Pour toutes ces technologies, la théorie des<br />
codes joue un rôle. Elle a pour tâche de<br />
protéger la sauvegarde et la transmission de<br />
données contre les problèmes techniques<br />
ou erreurs physiques. Ces erreurs peuvent<br />
résulter de pannes d’électricité dans les<br />
centres de calcul, de dérangements atmosphériques<br />
des signaux radio ou de supports<br />
de stockage illisibles. Dans ces cas, nous<br />
voulons nous prémunir contre la perte de<br />
données, car il serait tragique de perdre des<br />
dossiers médicaux complets pour la simple<br />
raison qu’un CD ait été griffé ou de ne plus<br />
pouvoir lire des e-mails parce qu’un câble<br />
reliant le centre de calcul du fournisseur de<br />
services ait été endommagé.<br />
La sauvegarde des<br />
données<br />
La manière la plus simple de sauvegarder<br />
des données est d’établir une copie de sauvegarde,<br />
c’est-à-dire de dupliquer les données.<br />
Lorsqu’un fichier ne peut plus être<br />
lu dans sa totalité, la copie de sauvegarde<br />
peut être utilisée pour accéder au fichier<br />
et ensuite établir une nouvelle copie de<br />
sauvegarde. Ainsi, les informations ne<br />
sont pas perdues. Une telle copie de sauvegarde<br />
requiert toutefois le double espace<br />
mémoire, pour une double copie de sauvegarde<br />
le triple espace mémoire, etc. Pour<br />
de grandes quantités de données, cela peut<br />
poser problème. La théorie des codes se<br />
penche notamment sur la question de<br />
savoir comment une telle sauvegarde<br />
contre la perte de données peut être réalisée<br />
plus efficacement, c’est-à-dire en sollicitant<br />
le moins d’espace mémoire possible.<br />
Pour ce faire, les données sont codées<br />
avant la sauvegarde en y ajoutant une<br />
certaine redondance. Grâce à cette information<br />
supplémentaire, le destinataire<br />
peut détecter les éléments défectueux du<br />
fichier et les corriger. Le type de redondance<br />
le plus simple est la duplication du<br />
message citée précédemment. Les techniques<br />
de codage modernes permettent<br />
cependant d’obtenir le même effet avec<br />
une redondance réduite.<br />
La transmission des<br />
données<br />
Une autre partie de la théorie des codes<br />
traite de la sécurité de la transmission de<br />
données, c’est-à-dire de la communication<br />
numérique. Un exemple est l’envoi et<br />
la réception d’e-mails par le réseau sans<br />
fil. Lors de la transmission de données<br />
dans des réseaux sans fil, de petits dérangements<br />
dans l’air peuvent endommager<br />
les données transmises. Pour le destina-<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
29
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
taire, seule une partie du message envoyé<br />
peut être lue correctement. Pour contourner<br />
ce problème, le contenu des e-mails<br />
est codé avant d’envoyer le message,<br />
comme cela se fait pour la sauvegarde des<br />
données. Le destinataire peut ensuite déterminer<br />
les éléments erronés du message<br />
et les corriger. Comme pour la sauvegarde<br />
des données, le spécialiste de la théorie des<br />
codes doit trouver des codages efficaces,<br />
c’est-à-dire ajouter le moins de redondance<br />
possible pour la même correction<br />
des données brutes. C’est important, car<br />
chaque caractère transmis consomme de<br />
l’énergie et, le cas échéant, occupe la ligne<br />
pour une durée prolongée.<br />
Un problème plus difficile à résoudre que<br />
celui de l’envoi d’e-mails est l’échange<br />
continu de données, comme par exemple<br />
pendant un appel téléphonique. La difficulté<br />
réside dans le fait que les paquets de<br />
données doivent parvenir au destinataire<br />
sans décalage. Contrairement au décodage<br />
(c’est-à-dire la correction et le rétablissement)<br />
d’e-mails, la correction des<br />
erreurs doit être extrêmement rapide. Si<br />
l’on n’y parvient pas, p. ex. lors d’appels<br />
par vidéophone, on constate des retards ou<br />
des interruptions de la transmission de<br />
l’image ou du son.<br />
L’exemple des clés de<br />
contrôle<br />
Bien évidemment, les erreurs ne surviennent<br />
pas seulement en raison de problèmes<br />
techniques et avec les données<br />
numériques. Elles peuvent aussi résulter<br />
d’erreurs humaines ou d’applications<br />
analogues.<br />
L’exemple des clés de contrôle (Check Digits),<br />
utilisées notamment pour les Eurocodes<br />
ou le numéro pharmaceutique<br />
centralisé, montre que la théorie des codes<br />
peut aussi être utile dans ce domaine. Un<br />
numéro pharmaceutique centralisé est<br />
composé de huit chiffres. On emploie les<br />
chiffres de 0 à 9 et la lettre X pour la valeur<br />
10. Les sept premiers chiffres identifient le<br />
médicament. Le dernier chiffre, la clé de<br />
contrôle, est calculée comme suit au<br />
moyen des sept premiers chiffres: on additionne<br />
le premier chiffre plus deux fois<br />
le deuxième chiffre plus trois fois le troisième<br />
chiffre, etc. jusqu’à sept fois le septième<br />
chiffre. Ensuite, on divise cette<br />
somme par 11, le reste résultant de la division<br />
étant la clé de contrôle.<br />
Si un médicament porte le numéro<br />
0116144, on calcule d’abord la somme:<br />
1 × 0 + 2 × 1 + 3 × 1 + 4 × 6 + 5 × 1 + 6 × 4 +7<br />
× 4 = 86. Le résultat est divisé par 11, il<br />
reste 9, étant donné que 86 = 7 × 11 + 9.<br />
Le chiffre 9 est donc la clé de contrôle. Le<br />
numéro pharmaceutique centralisé complet<br />
du médicament est donc 01161449.<br />
Si l’on se trompe lors de la saisie du numéro,<br />
c’est-à-dire qu’un des sept premiers<br />
chiffres est faux, le dernier chiffre ne sera<br />
par conséquent pas la clé de contrôle des<br />
sept premiers chiffres. De cette façon, un<br />
ordinateur peut immédiatement constater<br />
si le chiffre saisi est un numéro pharmaceutique<br />
centralisé valable ou pas. Si dans<br />
l’exemple ci-dessus, le deuxième chiffre<br />
saisi est 8 au lieu du 1, nous obtenons la<br />
clé de contrôle 1, étant donné que<br />
1 × 0 + 2 × 8 + 3 × 1 + 4 × 6 + 5 × 1 + 6 × 4 +<br />
7 × 4 = 100 = 9 × 11 + 1. <strong>No</strong>us reconnaissons<br />
donc directement que 08161449 n’est<br />
pas un numéro pharmaceutique centralisé<br />
valable et qu’il y a par conséquent une<br />
erreur.<br />
La reconnaissance de numéros pharmaceutiques<br />
centralisés erronés n’est pas<br />
seulement pratique, mais peut aussi sauver<br />
des vies, vu que sans les clés de<br />
contrôle, les médicaments peuvent facilement<br />
être échangés et administrés de façon<br />
erronée. La même chose vaut pour<br />
l’échange de poches de sang.<br />
Les clés de contrôle ne sont pas seulement<br />
utilisées en médecine, mais dans de nombreux<br />
domaines de notre vie quotidienne,<br />
p. ex. pour les numéros de compte, billets<br />
de banque, livres (ISBN), numéros de véhicule,<br />
documents d’identité, etc.<br />
Recherche<br />
Outre la technique des clés de contrôle<br />
présentée, la théorie des codes dispose de<br />
nombreux résultats mathématiques avancés<br />
pour des caractéristiques (taux de<br />
transfert et capacité de corriger des erreurs)<br />
de différents codes et algorithmes.<br />
Ces résultats se fondent généralement sur<br />
des techniques et résultats de l’algèbre ou<br />
de la théorie des probabilités.<br />
Eu égard aux multiples applications et<br />
théories mathématiques à la base, ce domaine<br />
est véritablement interdisciplinaire.<br />
Mathématiciens, informaticiens et<br />
électrotechniciens y travaillent.<br />
Cryptographie<br />
La cryptographie est un domaine étroitement<br />
lié à la théorie des codes qui attire<br />
plus l’attention du public. Elle s’occupe<br />
aussi de la sécurité des données. Il ne<br />
s’agit toutefois pas de problèmes techniques,<br />
mais de protéger les données de la<br />
communication numérique contre leur<br />
écoute et interception. Un réseau Wi-Fi tel<br />
que nous l’utilisons à la maison est relativement<br />
mal protégé. Une personne disposant<br />
du savoir-faire nécessaire et d’un<br />
ordinateur portable pourrait théoriquement,<br />
depuis l’extérieur de la maison,<br />
intercepter et lire tous les e-mails envoyés<br />
s’ils n’ont pas été préalablement cryptés<br />
par notre logiciel de messagerie. La même<br />
chose vaut pour la sauvegarde de données.<br />
Là, nous avons recours à la cryptographie<br />
pour crypter les fichiers avec un mot de<br />
passe (ou une empreinte digitale) de manière<br />
à ce que seul le détenteur du mot de<br />
passe (ou de l’empreinte digitale) puisse y<br />
accéder. Même si les tâches de la cryptographie<br />
et de la théorie des codes paraissent<br />
similaires, les techniques mathématiques<br />
utilisées dans les deux domaines<br />
sont très différentes. Pour beaucoup d’applications<br />
dans la communication et la<br />
sauvegarde de données numériques, les<br />
deux types de sécurité sont très importants,<br />
raison pour laquelle la théorie des<br />
codes et la cryptographie sont souvent<br />
utilisées en combinaison pour l’échange<br />
numérique de données. ■<br />
30 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
Un système de 47 000 caractères<br />
Son origine remonte au deuxième millénaire avant notre ère. Ses possibilités sont quasi illimitées<br />
et sa maîtrise ouvre la voie à de brillantes carrières. Malgré sa complexité, l’écriture chinoise est<br />
restée pendant des siècles le seul moyen de communication de tous les peuples chinois. Aujourd’hui,<br />
les élèves doivent maîtriser entre 1000 et 4000 caractères.<br />
D r Ulrike Unschuld, sinologue<br />
Donnez à votre enfant un crayon ou un<br />
pinceau, et dessinez avec lui des caractères<br />
chinois simples. Quelle fascination de voir<br />
des signes figuratifs tels que le soleil, la<br />
terre, la lune et l’arbre, l’homme et la<br />
bouche naître sur le papier. Rien de plus<br />
facile donc de se comprendre. Mais l’enthousiasme<br />
disparaît vite dès que l’on<br />
constate la difficulté d’apprendre cette<br />
écriture. Les enfants chinois y sont<br />
confrontés très tôt. La maîtrise du système<br />
d’écriture chinois était autrefois la condition<br />
pour obtenir un poste de fonctionnaire<br />
de l’Etat. Aujourd’hui, elle reste indispensable.<br />
L’écriture sert d’une manière générale à<br />
documenter des choses et établir des<br />
liens – par exemple entre différentes personnes<br />
à différents endroits pendant des<br />
périodes plus ou moins prolongées. Il y a<br />
1000 ans, un savant chinois interpréta<br />
l’idée de se servir des caractères comme<br />
suit: «Bien que les caractères soient<br />
l’œuvre de l’homme, ils trouvent leur origine<br />
dans la nature. Le phénix et l’oiseau<br />
sont représentés par des lignes ... les caractères<br />
n’ont pas été créés par l’homme,<br />
mais seulement copiés.»<br />
L’écriture alphabétique, où les lettres<br />
prises isolément n’ont pas de signification,<br />
se trouve à l’autre bout du spectre. Au XX e<br />
siècle, notamment dans les années 1950<br />
sous Mao, il y a eu plusieurs tentatives<br />
pour remplacer l’écriture chinoise par une<br />
écriture alphabétique, une opération restée<br />
sans résultats probants. La Chine est<br />
un immense pays avec différents peuples,<br />
dialectes et langues. Au même titre que le<br />
mathématicien norvégien peut s’entretenir<br />
avec son collègue portugais sur des<br />
problèmes au tableau noir sans mots, les<br />
Chinois peuvent exprimer leurs différents<br />
dialectes dans une seule écriture uniforme.<br />
Ils ne se comprennent peut-être pas<br />
en se parlant, mais y parviennent par<br />
l’écriture. Le journal imprimé ou un livre<br />
se présente de la même façon dans tout le<br />
pays, mais la prononciation peut être totalement<br />
différente. L’écriture chinoise<br />
joue donc un rôle politique décisif. Elle est<br />
le lien qui assure l’unité du pays. Cela vaut<br />
toujours pour les couches cultivées de la<br />
Le lien par l’écriture<br />
L’écriture chinoise utilise des signes appelés<br />
idéogrammes. Chaque signe correspond<br />
à une syllabe. Celle-ci peut avoir une<br />
signification propre ou correspondre à un<br />
mot. On peut cependant aussi former des<br />
mots composés de plusieurs signes et syllabes<br />
et ainsi leur donner une nouvelle<br />
signification. Les possibilités sont inépuisables.<br />
Au cours des deux derniers millénaires,<br />
chaque caractère s’est vu attribuer<br />
plus d’une signification, parfois même un<br />
trop grand nombre pour s’y retrouver. Le<br />
même caractère peut donc, suivant le<br />
contexte, véhiculer un certain message et,<br />
dans un autre cadre, un message totalement<br />
différent.<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
31
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
Illustration 1: L’évolution des caractères depuis les inscriptions oraculaires sur os au IIe<br />
millénaire avant J.-C. jusqu’au présent. A gauche: le caractère ji pour la maladie. En haut,<br />
un pictogramme montrant un homme touché par une flèche. Au centre: un lit avec une<br />
flèche. En bas: l’écriture actuelle. A droite: l’évolution du caractère mu, «œil» depuis les<br />
inscriptions oraculaires à l’époque des Shang (en haut) jusqu’à aujourd’hui (en bas)<br />
Illustration 2: Imprimerie d’un texte médical<br />
(Huang Di Nei Jing Ling Shu) datant de l’époque<br />
impériale. A lire de droite à gauche et de haut en<br />
bas<br />
population au Japon ou en Corée, qui ont<br />
utilisé pendant des siècles les caractères<br />
chinois pour communiquer par écrit et<br />
pour le travail de documentation.<br />
Racines ancestrales<br />
Lorsqu’à la fin du XIX e siècle, on ouvrit<br />
des tombeaux royaux de la dynastie<br />
Shang dans la province de Henan, on y<br />
trouva notamment des inscriptions sur des<br />
os et carapaces de tortue qui avaient été<br />
utilisés entre le XIV e et le XIe siècle avant<br />
J.-C. pour la communication des vivants<br />
avec les ancêtres. Des voyants y avaient<br />
gravé des caractères et ensuite exposé les<br />
objets au feu. Les fissures qui se formèrent<br />
à partir des perforations effectuées furent<br />
interprétées comme réponses des ancêtres.<br />
Le système d’écriture comptait déjà<br />
5000 caractères à cette époque. Environ<br />
la moitié des idéogrammes furent identifiés.<br />
Certains sont très clairement des<br />
formes primitives des caractères encore<br />
utilisés aujourd’hui.<br />
Différents styles d’écriture ont vu le jour au<br />
cours des siècles. Beaucoup de petits<br />
royaumes se disputaient la suprématie au<br />
Ier millénaire avant notre ère. Ils participèrent<br />
tous au développement. En 221 av.<br />
J.-C., le royaume Qin parvint à vaincre les<br />
derniers concurrents et à fonder l’empire<br />
chinois qui dura ensuite plus de deux millénaires<br />
jusqu’en 1911. Cette réussite était<br />
notamment due au fait que le premier<br />
empereur profita de son court règne pour<br />
uniformiser les mesures, les poids et surtout<br />
les écrits qui avaient connu un développement<br />
différent suivant les Etats. L’objectif<br />
était de mettre en place une écriture<br />
pouvant être plus facilement lue et écrite.<br />
Ce n’est qu’après la fondation de la République<br />
populaire de Chine en 1949 qu’une<br />
nouvelle réforme d’envergure fut entreprise.<br />
De nombreux caractères étaient trop<br />
compliqués pour alphabétiser rapidement<br />
l’énorme masse d’analphabètes et leur<br />
fournir du matériel écrit dont la lecture<br />
était indispensable à la mise en œuvre des<br />
révolutions et réformes nécessaires.<br />
Les outils pour apprendre les caractères et<br />
la langue firent leur apparition dès le IIIe<br />
siècle av. J.-C. On disposait de manuels<br />
d’apprentissage et de vocabulaire. La nécessité<br />
d’introduire une bureaucratie opérationnelle<br />
dans un appareil étatique<br />
toujours plus important exigeait une<br />
connaissance globale des écrits et la possibilité<br />
de saisir par écrit toutes les affaires<br />
administratives et de la vie quotidienne.<br />
Le dictionnaire Kangxi de 1716 représenta<br />
l’apogée de ce développement avec environ<br />
47 000 caractères. Patience et endurance<br />
ainsi qu’une solide assise financière<br />
furent nécessaires pour que les étudiants,<br />
majoritairement des hommes, qui se préparaient<br />
aux examens pour devenir fonctionnaires<br />
puissent se familiariser avec<br />
l’écriture. Aujourd’hui, les élèves doivent<br />
apprendre de 1000 à 4000 caractères. Un<br />
professeur d’université se doit de maîtriser<br />
au moins 8000 caractères.<br />
Ecriture manuscrite<br />
menacée<br />
Chaque caractère est constitué d’un ou<br />
plusieurs traits. On distingue huit types de<br />
traits qui sont écrits dans un ordre défini.<br />
Ils peuvent se combiner pour former différentes<br />
composantes. La plupart des caractères<br />
sont composés de plusieurs de ces<br />
composantes.<br />
Dans les livres anciens, on lit les rangées<br />
du haut vers le bas et ensuite par rangée<br />
de droite à gauche. C’est pourquoi la lec-<br />
32 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
ture d’un livre chinois ancien s’effectue à<br />
l’envers.<br />
Chaque caractère est constitué d’un ou<br />
plusieurs traits. On distingue huit types de<br />
traits qui sont écrits dans un ordre défini.<br />
Ils peuvent se combiner pour former différentes<br />
composantes. La plupart des caractères<br />
sont composés de plusieurs de ces<br />
composantes.<br />
Illustration 3–5. Enseignes publicitaires dans la Queens Road à Hong Kong au fil<br />
des décennies<br />
Dans les livres anciens, on lit les rangées<br />
du haut vers le bas et ensuite par rangée<br />
de droite à gauche. C’est pourquoi la lecture<br />
d’un livre chinois ancien s’effectue à<br />
l’envers.<br />
Depuis l’Antiquité, les scribes utilisaient<br />
plusieurs types d’encre de Chine et des<br />
pinceaux de différente finesse pour immortaliser<br />
les caractères sur des os, du<br />
bois, de la soie, de la peau d’animaux et<br />
du papier. Aujourd’hui, l’ordinateur facilite<br />
l’écriture mais met en péril la culture<br />
antique de l’écriture manuscrite. Il y a<br />
différents moyens de créer un caractère<br />
chinois sur l’écran avec un clavier d’ordinateur.<br />
Toutefois, la nécessité, imposée<br />
pendant des siècles, de dessiner les caractères<br />
à la main afin de ne pas les oublier<br />
n’est plus d’actualité. Car la mémoire<br />
passive est capable de reconnaître les caractères<br />
à la lecture. De plus en plus de<br />
jeunes Chinois ne sont cependant plus en<br />
mesure d’écrire spontanément des caractères<br />
rarement utilisés au quotidien.<br />
L’écriture était et reste un moyen de communication.<br />
Elle transmettait des notifications<br />
politiques et bureaucratiques du<br />
gouvernement impérial que l’on trouve<br />
aujourd’hui inscrites sur des stèles de<br />
pierre à des carrefours ou dans des lieux<br />
importants. Elle transmet des contenus<br />
religieux tels que les inscriptions monumentales<br />
taillées dans la roche dans la<br />
province de Shandong. Elle permet de<br />
faire part de contenus abstraits à travers<br />
la calligraphie – l’observateur ressent le<br />
froid, la solitude, la joie. La calligraphe<br />
française Fabienne Verdier l’a très bien<br />
décrit dans son ouvrage.<br />
Illustration 6: Caractères magiques manuscrits du XVIII e siècle<br />
A proximité du temple Longshan à Taipei,<br />
on rencontre aujourd’hui encore des<br />
connaisseurs capables d’écrire des caractères<br />
pour communiquer avec les ancêtres<br />
ou les démons. Il s’agit de caractères puissants<br />
inscrits sur du bois ou du papier,<br />
souvent avec la composante du tonnerre<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
33
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
qui protège contre les intempéries, le malheur<br />
et la maladie.<br />
L’écriture chinoise a cependant aussi ses<br />
limites. Dans l’écriture alphabétique, le<br />
profane peut comprendre un texte traitant<br />
d’un sujet technique, même s’il n’y<br />
connaît rien et que le langage technique<br />
ne lui est pas familier. Il peut le lire et en<br />
reproduire le contenu pour un expert<br />
aveugle. Dans l’écriture chinoise, c’est<br />
quasiment impossible. Sur le total d’environ<br />
50 000 caractères, la plupart ont une<br />
signification très spécifique et celui qui ne<br />
les a jamais vus ne saura pas comment le<br />
prononcer, il ne pourra donc pas le lire. Le<br />
petit nombre de syllabes (moins de 500)<br />
dans la langue chinoise a pour conséquence<br />
que pour chaque syllabe, que ce<br />
soit mao ou song ou li, on trouve en<br />
moyenne cent caractères utilisant cette<br />
prononciation. Cela veut dire que la<br />
langue parlée reste souvent ambiguë.<br />
L’interlocuteur demandera donc: «quel<br />
mao?» ou «quel song?» et son vis-à-vis<br />
peindra le caractère avec l’index sur sa<br />
main ou dans l’air ou éventuellement avec<br />
un crayon sur du papier. ■<br />
Médecine chinoise<br />
La médecine chinoise est aussi un domaine qui compte une terminologie avec des<br />
milliers de caractères. Beaucoup de ces caractères sont connus de chacun en raison<br />
de leur usage quotidien. Il s’agit des noms d’organes qui sont bien sûr identiques chez<br />
l’homme et l’animal. Chaque Chinois scolarisé peut lire les caractères pour les poumons,<br />
le foie, le cœur et l’estomac. La désignation des organes en tant que catégorie<br />
est par contre plus difficile. Ils sont désignés par «stock de longue durée», zang, et<br />
«stock de courte durée», fu, pour souligner que les aliments séjournent plus longtemps<br />
dans certains endroits du corps que dans d’autres. Ces termes ne sont pas<br />
connus de tous. Ce sont souvent des métaphores qui transcrivent sur l’organisme des<br />
noms d’objets quotidiens pour illustrer la physiologie et la pathologie. On y trouve de<br />
nombreuses similitudes avec notre propre métaphore, par exemple quand nous pensons<br />
à des termes tels que obstruction, écoulement et autres. En plus de cela, il existe<br />
beaucoup de termes, notamment pour désigner les maladies, qui sont très particuliers<br />
et que le profane ne connaît pas.<br />
Le terme qi est au centre de la notion chinoise du corps sain et malade. Le caractère<br />
correspondant n’est pas si ancien et n’a probablement été créé qu’au IIIe siècle av.<br />
J.-C. à partir des composantes «riz» et «vapeurs».<br />
Sources et bibliographie: :<br />
Höllmann, Thomas O., Die Chinesische Schrift,<br />
München 2015<br />
Keightley, David N., Sources of Shang History,<br />
Berkeley 1978<br />
Schmidt-Glintzer, Helwig, Geschichte der chinesischen<br />
Literatur, Bern/München/Wien<br />
1990<br />
Unschuld, Paul U., Traditionelle Chinesische<br />
Medizin, München 2013<br />
Unschuld Paul U. und Kovacs Jürgen, Essential<br />
Subtleties on the Silver Sea: The Yin-Hai<br />
Jing-Wei. A Chinese Classic on Ophthalmology.<br />
Berkeley 1999<br />
Verdier, Fabienne, Zeichen der Stille, Winterthur<br />
2006<br />
Le terme qi possède la même signification que les termes pneuma et aer dans la<br />
médecine européenne antique. Il se réfère au deuxième élément essentiel du système<br />
circulatoire de l’organisme. Au cours des siècles, le terme qi a toujours de nouveau<br />
été complété par de nouvelles facettes. Aucun mot d’une langue européenne n’est en<br />
mesure d’inclure toutes ces facettes. Le terme qi reste donc sans traduction dans les<br />
écrits occidentaux consacrés à la médecine chinoise.<br />
Illustration 7: Le caractère qi, composé des composantes<br />
«riz» et «vapeurs»<br />
34 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
Caractères figuratifs et<br />
autres symboles<br />
En 1977, la Ville de New York lança une campagne publicitaire révolutionnaire. Le slogan s’intitulait<br />
«I love NY» et «love» avait été remplacé par un cœur rouge. Aujourd’hui, les emoji font tout<br />
naturellement partie de la communication numérique. Les plus de 1300 pictogrammes sont utilisés<br />
pour remplacer des mots, mais aussi pour donner une note émotionnelle aux déclarations.<br />
Christina Margrit Siever, D r ès lettres, linguiste, Université de Zurich<br />
Au plus tard depuis que les Oxford Dictionaries<br />
britanniques ont élu l’emoji «Face<br />
with Tears of Joy» ( ) zmot de l’année<br />
2015, les emoji sont sur toutes les lèvres.<br />
Depuis l’introduction des claviers virtuels<br />
à emoji (iOs: 2011, Androïde: 2013), l’utilisation<br />
des emoji dans la communication<br />
numérique écrite augmente fortement. Ce<br />
que beaucoup ne savent pas: le mot emoji<br />
est japonais et signifie littéralement<br />
image (e) + lettre (moji). En raison des<br />
trois premières lettres, les emoji sont souvent<br />
confondus avec les émoticônes :-) et<br />
:-( qui sont très répandus depuis les débuts<br />
de la communication numérique. Emoticône<br />
est à l’origine un terme anglais né<br />
du croisement des mots anglais emotion<br />
(émotion) et icon (image, icône). Les<br />
émoticônes sont donc souvent employés<br />
pour exprimer des sentiments, mais aussi<br />
pour exprimer de l’ironie par un smiley<br />
au clin d’œil ;-). Les emoji par contre<br />
offrent une plus grande diversité. Il existe<br />
certes aussi les émoticônes qui ne sont<br />
plus composés de plusieurs caractères,<br />
mais qui sont représentés par des petits<br />
graphiques . dAu-delà, on trouve aussi<br />
des illustrations d’objets et situations<br />
courants tels que moyens de transport,<br />
animaux, plantes, bâtiments, sports, etc.<br />
et des symboles (cœurs, flèches, signes du<br />
zodiaque, drapeaux, etc.).<br />
Prier ou saluer?<br />
Les emoji ont vu le jour dans les années<br />
90 au Japon. Dans le monde occidental,<br />
les emoji doivent leur existence à la standardisation<br />
Unicode. En effet, en octobre<br />
2010, ils ont pour la première fois été admis<br />
dans l’Unicode. Unicode est une<br />
norme pour les caractères qui garantit<br />
qu’ils puissent être représentés correctement,<br />
indépendamment de la police choisie.<br />
Pour les emoji, cela signifie premièrement<br />
que les emoji peuvent être utilisés au<br />
même niveau que d’autres caractères,<br />
c’est-à-dire les lettres et les chiffres. Ecriture<br />
et image se rapprochent donc. Deuxièmement,<br />
il faut définir pour les différents<br />
caractères d’une police des représentations<br />
graphiques, aussi appelés glyphes.<br />
Si ce n’est pas le cas, les emoji ne peuvent<br />
pas être représentés, ce qui peut poser problème<br />
en cas d’utilisation de différents<br />
systèmes d’exploitation ou différentes versions<br />
de celui-ci. Troisièmement, cela peut<br />
porter à confusion lors de la communication<br />
entre les systèmes d’exploitation, étant<br />
donné que les glyphes peuvent fortement<br />
varier d’une police à l’autre. On citera pour<br />
exemple l’emoji «Person with Folded<br />
Hands»: la transformation graphique de<br />
Microsoft et Samsung suggère la «prière»<br />
ou le «salut», alors que les variantes<br />
d’Apple et Google peuvent être interprétées<br />
comme un «High five». Ici aussi, le<br />
contexte culturel joue un rôle. Alors que<br />
les Japonais interprètent l’emoji<br />
comme un salut, d’autres cultures l’interprètent<br />
comme le signe de la prière.<br />
Illustration 2: Emoji Person with<br />
Folded Hands dans différentes<br />
polices<br />
Illustration 1: Emoji dans la police Apple Color Emoji<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
35
POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />
Comme les images en général, les emoji<br />
sont marqués par leur environnement<br />
culturel et ne sont donc pas forcément<br />
universels. En particulier lorsque les emoji<br />
sont utilisés à des fins symboliques, les<br />
connaissances de certaines conventions et<br />
significations sont nécessaires. L’emoji<br />
représentant une aubergine semble anodin<br />
dans nos contrées, alors qu’aux Etats-<br />
Unis il sert de symbole phallique.<br />
Symboles ou icônes?<br />
D’un point de vue théorique, les emoji<br />
peuvent être classifiés en tant que symboles<br />
ou icônes. Alors que les symboles se<br />
fondent sur la convention, les icônes se<br />
basent sur la similitude visuelle. Si l’on<br />
utilise l’emoji «Pig Face» comme<br />
icône, la communication porte sur les<br />
porcs. En allemand, le cochon est aussi<br />
un symbole de la chance. Dans un message<br />
tel que: «Da hast du aber gehabt!»<br />
(Tu as eu du bol), le même emoji peut être<br />
utilisé de façon symbolique.<br />
Illustration 3: Emoji pour noms<br />
de villes<br />
Illustration 4: Message composé pour moitié<br />
de mots ou emoji<br />
Mais que faire si je veux parler de mon<br />
cochon d’Inde? Aujourd’hui, on dispose de<br />
plus de 1300 emoji, mais il n’existe pas<br />
d’emoji pour le cochon d’Inde. Il faut donc<br />
trouver une autre solution: «Mon<br />
est malade!». Alors que les objets concrets<br />
comme le cochon d’Inde pourraient être<br />
représentés graphiquement et admis dans<br />
l’Unicode, les choses se corsent pour ce qui<br />
est abstrait ou collectif: comment représenter<br />
les mots tels que liberté ou diagnostic<br />
ou troupeau ou fruits? Dans ces<br />
cas, il faut faire preuve davantage d’imagination.<br />
La liberté peut être représentée<br />
par la statue de la liberté , les fruits<br />
peuvent être exprimés par une série de<br />
différents fruits:<br />
.<br />
Les noms propres ou toponymes tels que<br />
les noms de villes sont difficilement représentables<br />
par des emoji. Dans l’illustration<br />
ci-après, vous trouverez quatre emoji pour<br />
un lieu. Qui peut dire quel emoji représente<br />
quel lieu? (Ill. 3)<br />
Le contexte permet de conclure à un lieu<br />
en dehors de Suisse. Les quatre émoji sont<br />
l’âne, le chien, le chat et le coq, c’est-à-dire<br />
les musiciens de Brême pour Brême. La<br />
situation devient encore plus complexe<br />
pour d’autres catégories grammaticales.<br />
Les verbes, adjectifs, pronoms ou particules<br />
ne peuvent que difficilement être<br />
exprimés par des emoji. Traduire une série<br />
complète d’emoji relève de l’impossible.<br />
(Ill. 4)<br />
Un complément,<br />
pas un substitut<br />
<strong>No</strong>us constatons donc que les emoji ne<br />
remplacent pas totalement la langue et ne<br />
pourront donc pas, comme certains le<br />
craignent, la supplanter. Si l’on considère<br />
les fonctions communicatives et l’utilisation<br />
effective des emoji, on voit aussi qu’il<br />
est rare que les emoji fassent figure de<br />
référence, c’est-à-dire qu’ils remplacent<br />
des mots. Ils servent bien plus souvent à<br />
nuancer un propos. Les emoji modifient<br />
les textes, c’est-à-dire qu’ils le commentent<br />
ou l’évaluent ou insinuent comment<br />
le message doit être lu.<br />
Le premier emoji illustré, appelé «Flushed<br />
Face», ne représente pas un visage embarrassé,<br />
mais peut être interprété, en<br />
tenant compte du contexte, comme l’expression<br />
du souci de l’émetteur par rapport<br />
à l’état de santé de son interlocuteur.<br />
Le «Smiling Face With Sunglasses» signale<br />
souvent la bonne ambiance, l’emoji<br />
renforce ou complète le message positif<br />
(guet), mais renvoie aussi au ski, un sport<br />
étroitement associé à l’utilisation des lunettes<br />
de soleil. Les deux derniers emoji<br />
répètent l’information, l’arbre de <strong>No</strong>ël<br />
partiellement (soirée de <strong>No</strong>ël), le baiser<br />
entièrement.<br />
Illustration 5: Emoji pour nuancer<br />
La recherche continue<br />
Qu’en est-il de la communication au<br />
moyen d’emoji en Suisse? <strong>No</strong>us avons vu<br />
des exemples, mais nous n’avons pas de<br />
chiffres. Cela va toutefois rapidement<br />
changer avec le projet «What’s up, Switzerland?»<br />
(http://www.whatsup-switzerland.ch)<br />
consacré à la plate-forme de<br />
communication WhatsApp. Les utilisateurs<br />
de WhatsApp ont mis à disposition<br />
des messages. L’objectif est de répondre à<br />
différentes questions concernant la communication<br />
avec les emoji: quels émoji<br />
utilise-t-on et à quelle fréquence? Les<br />
femmes et les hommes, les personnes<br />
âgées et les jeunes utilisent-ils différemment<br />
les emoji? Quelles fonctions de communication<br />
les emoji remplissent-ils, dans<br />
quelle mesure servent-ils de complément<br />
ou de substitut? Quelles différences<br />
constate-t-on entre les régions linguistiques?<br />
Les résultats promettent d’être<br />
passionnants.<br />
■<br />
36 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
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PERSPECTIVES<br />
SÉRIE DISCIPLINES MÉDICALES:<br />
ACTUALITÉS EN GASTROENTÉROLOGIE – LA TRANSPLANTATION DE MICROBIOTE FÉCAL<br />
La renaissance de la soupe dorée<br />
L’infection récidivante à Clostridium difficile représente un défi thérapeutique délicat. En cas de<br />
rechute après une antibiothérapie, le risque d’autres récidives augmente de façon linéaire. Dans<br />
cette situation, la transplantation de microbiote fécal est le traitement le plus efficace avec un taux<br />
de réussite d’environ 90%.<br />
Luc Biedermann, Gerhard Rogler, clinique de gastroentérologie et hépatologie, Hôpital universitaire de Zurich<br />
Une infection récidivante à Clostridium<br />
difficile est définie comme la récurrence<br />
de symptômes typiques en l’espace de huit<br />
semaines après la fin d’un traitement antibiotique<br />
efficace [1]. Autant l’incidence<br />
que la morbidité et la mortalité de l’infection<br />
à Clostridium difficile (ICD) ont fortement<br />
augmenté au cours des dernières<br />
années: une multiplication par trois a été<br />
enregistrée aux Etats-Unis entre 1996 et<br />
2005. Même si les raisons précises de cette<br />
augmentation ne sont que partiellement<br />
connues, l’augmentation générale du<br />
nombre de patients âgés et multimorbides<br />
est probablement un facteur-clé dans le<br />
contexte démographique actuel. D’autres<br />
accumulations sont constatées chez les<br />
patients immunodéprimés, les femmes<br />
enceintes et aussi chez les patients atteints<br />
d’affections intestinales inflammatoires<br />
chroniques et en particulier aussi chez les<br />
sujets sans aucun facteur de risque. Toutefois,<br />
les cas de l’infection récidivante<br />
surviennent de plus en plus souvent chez<br />
les sujets jeunes et en bonne santé n’ayant<br />
pas suivi de traitement aux antibiotiques<br />
préalable. Or, ce dernier reste, mis à part<br />
l’infection contractée à l’hôpital, le principal<br />
facteur de risque notamment chez<br />
des patients âgés et morbides, même si le<br />
risque varie quelque peu entre les différents<br />
antibiotiques.<br />
En effet, la plupart du temps, un traitement<br />
antibiotique au moyen d’une des<br />
substances fréquemment utilisées pour la<br />
thérapie ambulatoire telle que l’amoxicilline-acide<br />
clavulanique était le déclencheur<br />
des souffrances des patients chez<br />
qui nous avons dû procéder à une<br />
transplantation de microbiote fécal (TMF)<br />
pour l’infection récidivante. Cette substance<br />
a souvent été prescrite pour des infections<br />
respiratoires prolongées et donc<br />
généralement lorsque l’indication n’était<br />
pas clairement établie, ce qui souligne le<br />
danger de prescriptions à la légère.<br />
En principe, le traitement antibiotique<br />
initial est simple, rapide et efficace (dans<br />
environ 80% des cas durablement efficace).<br />
La minorité des patients qui récidivent<br />
présentent un risque nettement plus<br />
élevé (40 à 60%) de récidiver à nouveau<br />
au terme du deuxième cycle de traitement<br />
et ainsi de suite. Les directives de l’European<br />
Society of Clinical Microbiology and<br />
Infectious Diseases offrent un bon aperçu<br />
des recommandations thérapeutiques [2].<br />
On prend de plus en plus conscience de<br />
l’impact socioéconomique de l’infection<br />
récidivante à Clostridium difficile. Les<br />
coûts d’une hospitalisation peuvent être<br />
multipliés par quatre en cas d’ICD. Certes,<br />
environ deux tiers des infections sont principalement<br />
associées au système hospitalier,<br />
mais l’infection ne se manifeste encore<br />
pendant l’hospitalisation que chez<br />
environ un quart des personnes. D’après<br />
des données récentes des Etats-Unis, environ<br />
29 000 décès par année sont imputés<br />
à cette bactérie [3].<br />
TMF: histoire et<br />
fonctionnement<br />
Le principe de la TMF est déjà appliqué<br />
depuis des siècles sous le nom de transfaunation.<br />
Les premières applications ont été<br />
décrites à l’époque de la dynastie des Jin<br />
en Chine au 4 e siècle par Ge Hong dans un<br />
livre médical comme l’application interne<br />
de matériel fécal. Comme à cette époque,<br />
il n’existait ni endoscopes ni sondes, la<br />
question de la meilleure voie d’accès pour<br />
l’administration ne se posait pas. Pour<br />
rendre appétissant pour les patients son<br />
filtrat microbien préparé à cet effet, Ge<br />
Hong lui donna le nom de soupe dorée.<br />
Le premier essai thérapeutique publié sur<br />
une petite série de patients atteints d’entérocolite<br />
fulminante (même si elle n’était<br />
pas à Clostridium) avait déjà été réalisé<br />
par le chirurgien B. Eiseman en 1958. Le<br />
premier cas d’infection récidivante à Clostridium<br />
difficile n’a été décrit qu’en 1983<br />
[4]. Le fonctionnement de la TMF est très<br />
simple: une des tâches essentielles du microbiote<br />
intestinal est d’empêcher les<br />
germes pathogènes de proliférer et de déclencher<br />
une infection. Un traitement<br />
antibiotique entraîne généralement – et<br />
notamment toujours pour les traitements<br />
dirigés contre le Clostridium difficile – des<br />
altérations graves (appelées dysbiose) de<br />
la composition microbienne et crée ainsi<br />
une condition importante pour une prolifération<br />
incontrôlée de Clostridium<br />
difficile. Une TMF n’est donc pas directement<br />
dirigée contre le pathogène (en effet,<br />
comment un filtrat riche en microorganismes<br />
pourrait-il décimer de manière<br />
ciblée la bactérie Clostridium difficile?),<br />
mais vise à rétablir une composition microbienne<br />
normale ou saine (même si<br />
celle-ci diffère de la composition initiale).<br />
Cela signifie que la dysbiose est éliminée.<br />
La TMF ne s’attaque donc pas directement<br />
à l’agent pathogène à l’origine du problème,<br />
mais peut malgré tout être considérée<br />
comme un traitement causal.<br />
Taux de réussite important<br />
Au cours des 15 dernières années, un<br />
grand nombre de rapports de cas et séries<br />
de cas concernant l’utilisation de la TMF<br />
pour les infections récidivantes à Clostridium<br />
difficile ont été publiés avec des<br />
taux de réussite surprenants d’environ<br />
90%. Suite à ce succès, les détracteurs de<br />
ce procédé n’ont pas manqué de faire part<br />
de leurs réprimandes. Ils ont critiqué qu’il<br />
ne s’agissait que d’observations non<br />
contrôlées, respectivement d’un biais de<br />
sélection positif. Depuis 2013, on dispose<br />
enfin d’une étude contrôlée et randomisée<br />
qui a été publiée dans une revue renommée.<br />
La supériorité de la TMF (dans ce<br />
cas, appliquée via une sonde duodénale)<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
39
PERSPECTIVES<br />
par rapport à un traitement antibiotique<br />
isolé à la vancomycine ou vancomycine +<br />
solutions placebo appliquée par sonde<br />
était tellement évidente que la commission<br />
d’éthique a jugé qu’une poursuite de<br />
l’étude pour les patients qui avaient ou<br />
auraient été randomisés dans le groupe<br />
antibiotique n’était plus défendable, ce qui<br />
a prématurément mis un terme à<br />
l’étude [5]. A ce moment-là, environ un<br />
tiers des patients avait été randomisé. Un<br />
succès a été obtenu chez 15 sur 16 patients<br />
traités par TMF (93,8% des patients pouvaient<br />
recevoir jusqu’à 2 TMF; 3 des 16<br />
patients ont nécessité une deuxième TMF<br />
avec un succès chez 2 sur 3), par rapport<br />
à 7 sur 26 dans le groupe de contrôle avec<br />
vancomycine avec/sans préparation intestinale.<br />
On constate donc clairement que<br />
les taux de succès des nombreuses séries<br />
de cas, de cette étude randomisée et de<br />
notre propre expérience clinique présentent<br />
une congruence étonnante. Si<br />
l’indication est bien posée, il est possible<br />
d’obtenir une guérison de l’infection récidivante<br />
à Clostridium difficile chez plus<br />
de 90% des patients.<br />
Questions sans réponse<br />
La TMF suscite plus de questions que de<br />
réponses. Quelles voies faut-il privilégier<br />
pour l’administration (sonde duodénale,<br />
lavement ou colonoscopie)? L’administration<br />
d’antibiotiques/probiotiques avant/<br />
pendant/après la TMF est-elle judicieuse?<br />
Quel impact le choix du donneur a-t-il sur<br />
le taux de réussite (degré de parenté? Même<br />
ménage?)? Qu’en est-il de l’innocuité?<br />
C’est-à-dire quel est le risque d’une transmission<br />
d’un agent infectieux ou de maladies<br />
associées à la composition microbienne?<br />
Qu’en est-il de la préparation du<br />
greffon (volume de selles, dosage, frais vs.<br />
congelé)? La question sans réponse à la<br />
laquelle nous sommes le plus souvent<br />
confrontés dans la pratique est celle d’une<br />
extension de l’indication. Beaucoup de<br />
patients et leurs proches ainsi que certains<br />
médecins traitants aimeraient employer la<br />
TMF pour un large éventail de maladies<br />
telles que le diabète sucré, l’adiposité, le<br />
syndrome de l’intestin irritable, la MICI, la<br />
sclérose en plaques, la maladie de Parkinson,<br />
le syndrome de fatigue chronique, la<br />
dépression, etc. <strong>No</strong>tamment parce que les<br />
efforts thérapeutiques entrepris jusqu’ici<br />
n’ont pas apporté le succès escompté ou ont<br />
été accompagnés d’effets indésirables. On<br />
espère justement éviter ces effets indésirables<br />
en appliquant cette approche thérapeutique<br />
douce et naturelle. Il faut préciser<br />
que les données relatives au bénéfice de la<br />
TMF pour d’autres maladies que l’infection<br />
récidivante à Clostridium difficile sont<br />
insuffisantes pour la quasi-totalité des pathologies<br />
citées (souvent, il s’agit uniquement<br />
de preuves individuelles ou de petites<br />
séries) ou même inexistantes. Les meilleures<br />
études sont disponibles pour la colite<br />
ulcéreuse, mais les résultats concernant<br />
l’efficacité sont hétérogènes. Si bénéfice il<br />
y a, ce n’est qu’une relativement petite part<br />
de patients qui en profite. A cela s’ajoute<br />
que l’on a constaté une forte dépendance<br />
du donneur choisi. On ne sait pas pourquoi<br />
un donneur spécifique a permis de traiter<br />
un relativement grand nombre de patients<br />
avec succès, alors que d’autres donneurs<br />
n’ont pas produit des résultats aussi bons,<br />
sans compter que l’on n’a pas constaté<br />
d’anomalies dans la composition microbienne<br />
des différents donneurs.<br />
Résumé et perspectives<br />
La TMF est très bien établie pour traiter<br />
l’infection récidivante à Clostridium difficile.<br />
Sa position dans l’algorithme thérapeutique<br />
n’a cependant pas encore été définitivement<br />
déterminée. A notre avis, la<br />
TMF est le traitement de choix pour les<br />
patients qui récidivent la deuxième fois ou<br />
plus. Le cas échéant, elle peut aussi s’avérer<br />
appropriée pour une première récidive<br />
(notamment pour les cas graves) ou même<br />
lors d’une première infection fulminante<br />
qui ne répond qu’insuffisamment ou tardivement<br />
à la vancomycine. Une extension<br />
de la méthode à d’autres pathologies ne<br />
nous semble pas recommandée, excepté<br />
dans le cadre d’études dont la méthodologie<br />
est bonne. La réalisation de la TMF<br />
dans différents centres est hétérogène. En<br />
raison des examens préalables et de la préparation<br />
du greffon, elle est relativement<br />
complexe et coûteuse. A l’avenir, on peut<br />
s’attendre à l’utilisation de solutions microbiennes<br />
standardisées avec une composition<br />
définie suivant l’indication ou même<br />
adaptées à la composition microbienne du<br />
receveur. Jusque-là, il reste cependant un<br />
long chemin à parcourir. ■<br />
Références<br />
1. Cohen, SH, Gerding, DN, Johnson, S, et al.<br />
Clinical practice guidelines for Clostridium<br />
difficile infection in adults: 2010 update by<br />
the society for healthcare epidemiology of<br />
America (SHEA) and the infectious diseases<br />
society of America (IDSA). Infect Control<br />
Hosp Epidemiol 2010;31:431–55.<br />
2. Debast, SB, Bauer, MP, Kuijper, EJ, et al.<br />
European Society of Clinical Microbiology<br />
and Infectious Diseases: update of the treatment<br />
guidance document for Clostridium<br />
difficile infection. Clin Microbiol Infect<br />
2014;20:1–26.<br />
3. Lessa, FC, Mu, Y, Bamberg, WM, et al. Burden<br />
of Clostridium difficile infection in the United<br />
States. The New England journal of medicine<br />
2015;372:825–34.<br />
4. Schwan, A, Sjölin, S, Trottestam, U, et al.<br />
Relapsing clostridium difficile enterocolitis<br />
cured by rectal infusion of homologous<br />
faeces. Lancet 1983;2:845.<br />
5. van <strong>No</strong>od, E, Vrieze, A, Nieuwdorp, M, et al.<br />
Duodenal Infusion of Donor Feces for Recurrent<br />
Clostridium difficile. N Engl J Med 2013.<br />
40 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
PERSPECTIVES<br />
AUS DER «THERAPEUTISCHEN UMSCHAU»*<br />
Renale Hypertonie – die Rolle<br />
der Nieren bei der Entstehung<br />
der arteriellen Hypertonie und<br />
die Nieren als Endorgan<br />
Die Nieren spielen eine entscheidende Rolle bei der Blutdruckregulation, indem sie bei der Salz-Wasserregulation<br />
beteiligt sind und durch das Renin-Angiotensin-Aldosteronsystem selber über Instrumente<br />
zur Blutdruckregulation verfügen. Sie sind ebenfalls Effektororgan des sympathischen Nervensystems.<br />
Das Verständnis der Pathophysiologie führt zu einem gezielten Einsatz der Sub stanzklassen, welche zur<br />
Behandlung der arteriellen Hypertonie heute zur Verfügung stehen. Als renale Hypertonie bezeichnet<br />
man eine auf dem Boden einer Nierenerkrankung bestehende arterielle Hypertonie, wobei die Nieren<br />
auch Endorgan sind und der antihypertensiven Behandlung im Sinne einer optimalen «Nephroprotektion»<br />
eine besondere Bedeutung zukommt. Dies be inhaltet die Blutdruckbehandlung innerhalb der<br />
Zielwerte < 130/80 mmHg und ein Absenken der Proteinurie auf < 1 g/d.<br />
Nephrologie, Medizinische Universitätsklinik, Kantonsspital Baselland, Liestal<br />
Ineke Grendelmeier<br />
Pathogenese der<br />
arteriellen Hypertonie<br />
Das Verständnis der Entstehung der arteriellen<br />
Hypertonie wurde wesentlich durch<br />
die Arbeiten von Arthur Guyton in den<br />
1970er Jahren beeinflusst. A. Guyton postulierte,<br />
dass der Blutdruck vor allem<br />
durch die Kapazität der Nieren, Natrium<br />
auszuscheiden gesteuert wird und diese<br />
eine zentrale Rolle bei der Blutdruckregulation<br />
spielen [1]. Neuere Erkenntnisse<br />
unterstützen dies, zeigen aber auch, dass<br />
der Blutdruck nicht durch die Salz-Wasserregulation<br />
allein sondern zusätzlich<br />
durch Änderungen des Gefässsystems und<br />
des vegetativen Nervensystems im Langzeitverlauf<br />
beeinflusst wird [2].<br />
Renale Salz-/Wasserregulation<br />
Die renale Wasser-und Salzretention führt<br />
zu einer Erhöhung des Extrazellulärvolumens,<br />
des Blutvolumens und damit zu ei-<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Therapeutischen<br />
Umschau» (2015; 72 (6): 369-374). VSAO-Mitglieder<br />
können die «Therapeutische Umschau» zu äusserst<br />
günstigen Konditionen abonnieren. Details s. unter<br />
www.hogrefe.ch/downloads/vsao.<br />
nem gesteigerten kardialen Output und<br />
einem Blutdruckanstieg. Dabei gelingt es<br />
der Niere durch Natrium-/Wasserretention<br />
respektive- Exkretion so fein zu regulieren,<br />
dass das Extrazellulärvolumen unter normalen<br />
Bedingungen lediglich um 10 %<br />
variiert. Diese Effekte sind gestört bei Patienten<br />
mit eingeschränkter Nierenfunktion.<br />
Das Guyton-Modell der Blutdruckregulation<br />
postuliert, dass Langzeitänderungen<br />
des Blutdruckes entweder durch Änderungen<br />
der Kapazität der Niere bei der Natriumexkretion<br />
und/oder der Natriumzufuhr<br />
bedingt sind.<br />
Neben der Salzausscheidung in Abhängigkeit<br />
der Nierenfunktion scheint der Salzkonsum<br />
eine Rolle bei der Entstehung der<br />
arteriellen Hypertonie zu spielen. In Populationen<br />
mit einem Salzkonsum von<br />
über 2.3 g Natrium/d (entspricht etwa 6 g<br />
Kochsalz/d) ist die Prävalenz der sogenannten<br />
«essentiellen Hypertonie» wesentlich<br />
grösser als in Populationen, welche<br />
einen Salzkonsum von unter 1.2 g<br />
Natrium/d (etwa 3 g Kochsalz/d) aufweisen,<br />
in welchen diese Form der Hypertonie<br />
fast nicht existent ist [3]. Eine salzreduzierte<br />
Diät führt zu einem Absinken des<br />
systolischen sowie des diastolischen Blutdrucks<br />
vor allem bei Individuen mit Hypertonie<br />
und in Abhängigkeit des Alters<br />
[4]. Somit scheint es zumindest Kochsalz-<br />
Grenzwerte zu geben, welche langfristig<br />
das Entstehen einer Hypertonie begünstigen<br />
oder diese verhindern respektive rückgängig<br />
machen.<br />
Kurzfristige Steigerungen der Salz zufuhr<br />
führen bei unterschiedlichen Probanden<br />
zu einer variablen Blutdruck erhöhung mit<br />
interindividuellen und intraindividuellen<br />
Unterschieden zu unterschiedlichen Zeitpunkten<br />
[4]. Dies wird als «Salzsensitivität»<br />
bezeichnet. Dabei reagieren Menschen<br />
afroamerikanischer Herkunft, Patienten<br />
mit metabolischem Syndrom oder<br />
Nierenerkrankungen sensibler auf eine<br />
abrupte Salzerhöhung und haben dadurch<br />
möglicherweise ein erhöhtes Risiko<br />
für die Entwicklung einer arteriellen Hypertonie<br />
(s. Abb. 1).<br />
Die genauen Mechanismen der Salzsensitivität<br />
sind nicht gut verstanden. Bei Patienten<br />
mit eingeschränkter Natriumexkretion<br />
kann die Blutdruckerhöhung als<br />
physiologische Antwort verstanden werden,<br />
indem die Niere via eine Druck-Diurese<br />
versucht eine erhöhte renale Perfusion<br />
und Natriumexkretion zu erreichen.<br />
Patienten mit einer normalen Nierenfunktion<br />
ist es möglich ohne eine Blutdruckerhöhung<br />
über die Suppression des<br />
Renins und eine Erhöhung des Atrial<br />
Natriuretic Peptides (ANP) die Natrium<br />
Ausscheidung zu steigern (s. Abb. 2).<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
41
PERSPECTIVES<br />
Abb. 1: Diese Graphik zeigt im Tierexperiment<br />
den Effekt einer erhöhten<br />
Salzlast auf den mittleren arteriellen<br />
Druck bei Individuen mit<br />
normaler Renin-Angiotensin-Alosteronaktivität<br />
(RAA), Probanden<br />
mit niedriger RAA und erhöhter<br />
RAA. Im <strong>No</strong>rmalfall führt eine Salzbelastung<br />
zu keiner Blutdruckerhöhung,<br />
da die RAA gehemmt wird.<br />
Bei fixierten RAA (niedrig oder<br />
hoch) kommt es zu einer konstanten<br />
Salzretention und Blutdrucksteigerung,<br />
bis der Druck hoch genug<br />
für die Salzausscheidung ist<br />
(«Druck-Diurese»). Bei Probanden<br />
mit hoher RAA führt dies zu einem<br />
überhöhten Blutdruck. (Quelle:<br />
Guyton AT, Blood Pressure Control-<br />
Special Role of the Kidneys and<br />
Body Fluids; Sience 1991)<br />
Abbildung 2<br />
Zwei renale Mechanismen der Druck-Diurese<br />
sind beschrieben. Zum einen entsteht<br />
durch eine gesteigerte renale Perfusion<br />
eine Erhöhung des Blutflusses durch<br />
die Medulla, welche nicht autoreguliert<br />
ist. Dies erhöht den hy draulischen Druck<br />
im Interstitium und führt zu einer verringerten<br />
Flüssigkeitsaufnahme im Blut. Der<br />
zweite Mechanismus läuft über das Renin-Angiotensin-Aldosteronsystem.<br />
Das Renin-Angiotensin-<br />
Aldosteronsystem (RAAS)<br />
Durch ein Absinken der Natriumkonzentration<br />
und einem Bludruckabfall mit<br />
Verminderung des renalen Blutflusses<br />
und einer verminderten Dehnung des<br />
glomerulären Vas afferens kommt es zu<br />
Aktivierung des Renin-Angiotensin-Aldosteronsytems<br />
(RAAS), welches ein starker<br />
Blutdruckregulator ist. Es kommt zur<br />
Reninsekretion aus den Zellen des juxtaglomerulären<br />
Apparates (s. Abb. 3) und<br />
über Angiotensin I via das Angiotensin-<br />
Converting-Enzym zur Bildung von Angiotensin<br />
II, welches den Durst stimuliert,<br />
die Natrium- und Flüssigkeitsreabsorption<br />
in der Henle'schen Schleife und den distalen<br />
Nephronsegmenten steigert sowie<br />
via die Stimulation der Sekretion von Aldosteron<br />
und Arginin-Vasopressin und<br />
Hemmung des ANP die Rückresorption<br />
noch weiter steigert. Als Resultat steigt der<br />
Blutdruck und über negative Feedbackmechanismen<br />
wird das RAAS in der gesunden<br />
Niere nun gehemmt.<br />
Das RAAS ist nicht adäquat unterdrückt<br />
bei Patienten mit Hypertonie und bei einigen<br />
Patienten sogar erhöht. Besonders<br />
bei Patienten mit Nierenarterienstenose<br />
kommt es zu einer erhöhten Aktivität des<br />
RAAS. Dieser Effekt verliert aber mit zunehmender<br />
Fibrosierung und Sklerosierung<br />
des renalen Parenchyms und der<br />
intrarenalen Gefässe an Bedeutung, die<br />
Blutdrucksensibilität im juxtagloermulären<br />
Apparat und Interstitium nimmt ab,<br />
es kommt zu einer vermehrten Salzsensitivität<br />
und fixierten Hypertonie.<br />
Das vegetative<br />
Nervensystem<br />
Das sympathische Nervensystem wird<br />
über einen Blutdruckabfall stimuliert,<br />
wohingegen das parasympathische Nervensystem<br />
bei einer Blutdrucksteigerung<br />
stimuliert wird. Bei Patienten mit Hypertonie<br />
scheint der «set-point» sich an die<br />
bestehenden Blutdruckwerte angepasst zu<br />
42 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
PERSPECTIVES<br />
haben. Paradoxerweise haben diese Patienten<br />
eine erhöhte Herzaktivität, erhöhte<br />
Plasma-Katecholaminspiegel und eine<br />
erhöhte Aktivität sympathischer Nervenfasern.<br />
Diese Adaptation mit dem Ziel die<br />
erhöhten Blutdruckwerte zu erhalten<br />
scheint vor allem in den Barorezeptoren<br />
selber stattzufinden. Mit zunehmendem<br />
Alter werden durch athero sklerotische<br />
Veränderungen die arteriellen Gefässe<br />
weniger dehnbar und die Sensibilität der<br />
Barorezeptoren nimmt ab. Dies könnte<br />
erklären, warum ältere Patienten mit Hypertonie<br />
eine erhöhte Aktivität der sympathischen<br />
Nerven aufweisen und erhöhte<br />
Katecholaminspiegel zeigen.<br />
Renale Ursachen einer<br />
sekundären Hypertonie<br />
Renovaskuläre Hypertonie<br />
Die renovaskuläre Hypertonie ist im Wesentlichen<br />
durch die atherosklerotische<br />
Nierenarterienstenose und bei einem kleinen<br />
Teil durch eine fibromuskuläre Dysplasie<br />
(meist junge Frauen, perlschnurartigen<br />
Stenosen der Nierenarterie) bedingt<br />
und wird bei ca. 1 % der Patienten mit arterieller<br />
Hy pertonie klinisch diagnostiziert.<br />
Der pathophysiologische Zusammenhang<br />
zwischen Nierenarterienstenose (NAS) und<br />
Hypertonie ist bei der fibromuskulären<br />
Dysplasie weitgehend gegeben, bei der<br />
atheroklerotischen Nierenarterienstenose<br />
ist diese bei einem Grossteil der Patienten<br />
nicht ursächlich, da oft nicht nur ein solitäre<br />
Läsion der Nierenarterie sondern auch<br />
eine ischämische Nierenschädigung auf<br />
dem Boden von atherosklerotischen Veränderungen<br />
der kleinen Nierengefässe vorliegt.<br />
Klinisch sollte der Verdacht auf eine<br />
hämodynamisch relevante NAS bei einer<br />
therapierefraktären Hypertonie, einer Verschlechterung<br />
einer Hypertonie innert<br />
kurzer Zeit, Auftreten einer Hypertonie in<br />
jungem Alter, einer unklaren Verschlechterung<br />
der Nierenfunktion unter Blockade<br />
des RAAS, einer einseitig verkleinerten<br />
Niere, sowie bei rezidivierendem Lungenödem<br />
bei schwerer arterieller Hypertonie<br />
gehegt werden. Diagnostisch kommen die<br />
farbcodierte Duplexsonographie, die MRund<br />
CT-Angiographie und als Goldstandard<br />
die intraarterielle digitale Substraktionsangiographie<br />
zum Einsatz, wobei<br />
hierbei gleichzeitig eine PTRA durchgeführt<br />
werden kann.<br />
Bei der fibromuskulären Dysplasie ist der<br />
Stellenwert der Angioplastie gesichert [5],<br />
bei der atherosklerotischen NAS konnten<br />
zwei grosse Studien keinen Vorteil einer<br />
interventionellen Therapie zeigen [6, 7].<br />
Die Indikation für eine PTRA sollte hier<br />
bestimmten Fällen vorbehalten werden<br />
(z. B. rezidivierendes Lungenödem, therapierefraktäre<br />
Hypertonie, progrediente<br />
Niereninsuffizienz, junger Patient mit<br />
normaler Nierengrösse) [8].<br />
Abbildung 3: Nierengewebe (HE-Färbung, 400x vergrössert) und schematische Darstellung<br />
eines Glomerulums. Man erkennt die verschiedenen Bestandteile des Nierenkörperchens =<br />
Glomerulum (Kapselraum, parietales Blatt der Bowmanschen Kapsel, Basalmembran,<br />
Gefässpol) sowie eine afferente Arteriole mit den juxtaglomerulären/granulierten Zellen,<br />
welche Renin produzieren. Man erkennt auch die extraglomerulären Mesangiumzellen.<br />
(Quelle: Dr. med. Denes Kiss/Prof. W. Wegmann)<br />
Renal-parenchymatöse<br />
Hypertonie<br />
Unter einer renoparenchymatösen Hypertonie<br />
wird eine Hypertonie auf dem Boden<br />
einer Nierenerkrankung verstanden. Diese<br />
wird bedingt durch die eingangs erwähnten<br />
pathophysiologischen Grundlagen,<br />
indem Nierenerkrankungen zu einer<br />
Salz-Wasserretention, zu einer Aktivierung<br />
respektive Fixierung des RAAS und<br />
zu einer Aktivierung des sympathischen<br />
Nervensystems sowie zu einer Störung der<br />
Funktion des Endothels führen. Aus diesem<br />
Grunde sollten Patienten mit Hypertonie<br />
abgeklärt werden mittels einer Bestimmung<br />
des Kreatinins, Harnstoffs,<br />
Natriums und Kaliums im Serum sowie<br />
einer Urinstixuntersuchung, einer mikroskopischen<br />
Urinsedimentuntersuchung,<br />
der quantitativen Messung der Proteinurie<br />
und einer Sonographie der Nieren<br />
(s. Abb. 4). Ein normales Kreatinin<br />
schliesst das Vorliegen eines Nierenschadens<br />
nicht aus da dieser auch bei einer<br />
noch normalen glomerulären Filtrationsrate<br />
vorliegen kann (s. Abb. 5).<br />
Arterielle Hypertonie<br />
und Niereninsuffizienz<br />
Die arterielle Hypertonie kann Folge und<br />
Ursache einer Nierenerkrankung sein und<br />
somit ist die Wechselwirkung komplex.<br />
Abbildung 4: Abklärung bei renaler<br />
Hypertonie<br />
Neben dem Diabetes mellitus ist die arterielle<br />
Hypertonie in unseren Breitengraden<br />
eine der häufigsten Ur sachen einer<br />
terminalen Niereninsuffi zienz. Bei 80 %<br />
der Patienten mit Niereninsuffizienz<br />
kommt es zu einer arteriellen Hypertonie<br />
und diese ist die häufigste Sekundärkomplikation,<br />
welche bereits schon in frühen<br />
Stadien der Nierenerkrankung auftritt [9].<br />
Da die arterielle Hypertonie ein wichtiger<br />
Faktor bei der Progression der Nierenerkrankung<br />
und gleichzeitig ein Risikofaktor<br />
für die Entstehung kardiovaskulärer<br />
Erkrankungen ist, kommt ihrer<br />
Behandlung bei Patienten mit Niereninsuffizienz<br />
eine wichtige Bedeutung zu.<br />
Gleichzeitig sollte berücksichtigt werden<br />
dass das Voranschreiten der Niereninsuffizienz<br />
neben der Hypertonie noch durch<br />
andere Faktoren, wie z. B. das Vorliegen<br />
einer Proteinurie, eines Diabetes mellitus,<br />
einer Adipositas, Rauchen und genetischer<br />
Faktoren beeinflusst wird. Es ist günstig,<br />
wenn niereninsuffiziente Patienten ab<br />
dem Stadium 3 der Nieren erkrankung<br />
(Clearance < 59 – 30 ml/min/1,73 m2)<br />
in Zusammenarbeit mit einem Nephrolo-<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
43
PERSPECTIVES<br />
• eGFR 3 Monate<br />
• Und/oder: <br />
- persistierende Proteinurie/Albuminurie<br />
- pathologisches Urinsediment<br />
- Abnormale Bildgebung<br />
- Abnormale Blutanalysen (z.B. Hyperkaliämie, renal<br />
tubuläre Azidose)<br />
- Die Definition einer CKD variiert nicht mit dem Alter, auch<br />
wenn die Prävalenz hoch ist (25% der 70-jährigen). Eine<br />
GFR 1 g/d vorliegen oder bei<br />
Patienten mit Zystennieren. Gleichzeitig<br />
sollte ein Absinken der Proteinurie erzielt<br />
werden, im Idealfall < 0.3 g/d.<br />
Analog zu Patienten mit erhaltener Nierenfunktion,<br />
sollte die sogenannte «lifestyle-modification»<br />
Basis der Hypertoniebehandlung<br />
sein.<br />
Diese beinhaltet die salzarme Diät, Gewichtsreduktion,<br />
körperliche Aktivität,<br />
Rauchstopp und den moderaten Alkoholkonsum.<br />
Bei Patienten mit Niereninsuffizienz<br />
ist hierbei besonderes Augenmerk<br />
auf eine Fehlernährung zu lenken und<br />
eine Diätberatung kann von Vorteil sein.<br />
Besondere Bedeutung bei der Blutdrucksenkung<br />
kommt den ACE-Hemmern und<br />
den Sartanen zu. Zahlreiche Studien<br />
konnten bei Patienten mit diabetischer<br />
Nephropathie belegen, dass diese mit Vorteil<br />
eingesetzt werden sollten. Einerseits<br />
wegen der arteriellen Blutdrucksenkung<br />
und der Reduktion der Proteinurie andererseits<br />
scheinen diese Substanzgruppen<br />
zusätzlich einen nephroprotektiven Effekt<br />
zu haben, welcher bis dato noch nicht<br />
eindeutig geklärt ist. Dies kann mittlerweile<br />
auch für primäre Nierenerkrankungen<br />
angenommen werden.<br />
ACE-Hemmer und Sartane senken den<br />
intraglomerulären Druck und somit ist zu<br />
erwarten, dass das Kreatinin zu Beginn<br />
der Therapie ansteigt. Als Faustregel ist ein<br />
Kreatinin-Anstieg bis zu 30 % akzeptabel.<br />
Bei einem überdimensionalen Anstieg<br />
sollte eine Nierenarterienstenose oder eine<br />
Hypovolämie und Hypotonie vermutet<br />
und ausgeschlossen werden. Auch sollte<br />
eine Kombination mit NSAR strikte vermieden<br />
werden. Ebenso sollen Patienten<br />
mit Niereninsuffizienz unter einer solchen<br />
Therapie darüber informiert werden, dass<br />
zu Zeiten von Flüssigkeitsverlusten<br />
(Durchfall, Fieber, akute Erkrankung),<br />
der ACE-Hemmer oder das Sartan pausiert<br />
werden muss, was ebenfalls für die Diuretika<br />
gilt.<br />
Die zweite Komplikation ist die Hyperkaliämie,<br />
welche aufgrund der verminderten<br />
Aldosteronaktivität unter ACE-<br />
Hemmern/Sartanen vorkommen kann.<br />
Besonders gefährdet hierfür sind Patienten<br />
mit einem hyporeninämischen Hypoaldosteronismus,<br />
wie er bei Diabetikern<br />
auftreten kann. Ebenso ist Vorsicht geboten<br />
bei der Kombination von Spironolacton<br />
und ACE-Hemmern/ Sartanen. Diese<br />
Kombination ist vor allem bei Patienten<br />
mit Herzinsuffizienz üblich und kann bei<br />
kardiorenalem Syndrom und bei Patienten<br />
mit Hypovolämie zu einer gefährlichen<br />
Hyperkaliämie führen. Ebenso empfiehlt<br />
sich hier der Verzicht auf NSAR. Eine<br />
Kombination von Sartanen und ACE-<br />
Hemmern im Sinne einer «doppelten<br />
RAAS-Blockade» scheint bei der aktuellen<br />
Studienlage nicht empfehlenswert oder<br />
nur in Einzelfällen indiziert aufgrund der<br />
erhöhten Morbidität und Mortalität von<br />
Patienten unter dieser Therapie. Weitere<br />
Massnahmen zur Risikoreduktion einer<br />
Hyperkaliämie sind der gleichzeitige Einsatz<br />
eines Schleifendiuretikums oder eines<br />
Thiaziddiuretikums, die Korrektur einer<br />
metabolischen Azidose und eine kaliumarme<br />
Diät sowie der Einsatz von Kalium-<br />
Chelatbildnern.<br />
Reninantagonisten sind wirksam in der<br />
Blutdrucksenkung, die Sicherheit bei und<br />
der positive Effekt auf das Voranschreiten<br />
einer Niereninsuffizienz muss in Studien<br />
aber noch belegt werden.<br />
Eine besondere Bedeutung kommt bei<br />
Patienten mit Niereninsuffizienz dem<br />
Einsatz von Diuretika zu. Wie eingangs<br />
erwähnt kommt es bei Niereninsuffizienz<br />
zur Natriumretention, welcher mittels<br />
Schleifen-und Thiaziddiuretika entgegengewirkt<br />
werden kann. Dabei wirken Diuretika<br />
synergistisch mit ACE-Hemmern<br />
und Sartanen und werden im Idealfall<br />
kombiniert. Aufgrund ihrer Albuminbindung<br />
können Thiazide und Schleifendiuretika<br />
nicht glomerulär filtriert werden<br />
sondern werden über einen Ko-Transporter<br />
tubulär ausgeschieden. Dies erklärt,<br />
warum Patienten mit Hypalbuminämie<br />
(z. B. nephrotisches Syndrom) und mit<br />
Niereninsuffizienz (verminderter Plasmadurchfluss<br />
und verringerte Sekretionsleistung<br />
im Tubulus) höhere Dosen einer<br />
diuretischen Therapie benötigen. Gleichzeitig<br />
erklärt die flache Dosis-Wirkungsbeziehung<br />
und lange Halbwertzeit von<br />
Thiaziden, warum eine Dosissteigerung<br />
bei einer Clearance < 45 ml/min wenig<br />
effizient ist und eine Steigerung der Dosis<br />
bei Schleifendiuretika in diesem Stadium<br />
der Niereninsuffizienz eine bessere Wirkung<br />
erzielt.<br />
Kalziumantagonisten sind wirksam in der<br />
Hypertoniebehandlung, sind aber nicht<br />
gleich nephroprotektiv wie die oben erwähnten<br />
Substanzklassen und senken die<br />
Proteinurie weniger effizient. Möglicherweise<br />
hängt dies mit der vasodilatativen<br />
Wirkung der Kalziumantagonisten auf<br />
das Vas afferens des Glomerulums zusammen,<br />
welches eine Drucksteigerung im<br />
Glomerulum zur Folge hat. Somit empfehlen<br />
sich Kalziumantagonisten vor allem<br />
in Kombination mit einem ACE-<br />
44 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
PERSPECTIVES<br />
Ob und wie Betablocker einen positiven<br />
oder negativen Einfluss auf das Voranschreiten<br />
einer Niereninsuffizienz haben,<br />
muss ebenfalls in Studien noch belegt<br />
werden. Viele Patienten mit Nierenerkrankung<br />
weisen aber gleichzeitig cardiovaskuläre<br />
Erkrankungen auf und haben eine<br />
Indikation für einen Betablocker. Es bleibt<br />
ebenfalls noch zu belegen, ob Betalocker<br />
durch die Hemmung der sympathischen<br />
Ueberaktivität bei Niereninsuffizienz und<br />
Hypertonie einen positiven Effekt auf das<br />
Outcome von Nierenpatienten haben (Zusammenfassung<br />
Abb. 6).<br />
Abbildung 6: Wahl der antihypertensiven Therapie<br />
Hemmer oder einem Sartan und einer<br />
diuretischen Therapie. Idealerweise kann<br />
hier auch auf ein Kombinationspräparat<br />
zurückgegriffen werden um die Einnahme<br />
zu erleichtern.<br />
Schlussfolgerung<br />
Wichtige Grundlage bei der Behandlung<br />
von Patienten mit Niereninsuffizienz und<br />
arterieller Hypertonie ist das Verständnis<br />
der Pathophysiologie.<br />
Eine Hypertonie kann Ursache oder Folge<br />
einer Nierenerkrankung sein und Patienten<br />
mit arterieller Hypertonie sollten<br />
auf eine renale Ursache hin untersucht<br />
werden.<br />
■<br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
45
PERSPECTIVES<br />
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de la diététique médicale. L’auteur Ibn Butlan<br />
(décédé en 1066) étudia la médecine<br />
dans sa ville natale de Bagdad, une métropole<br />
florissante du califat abbasside. Plus<br />
tard, il émigra via Le Caire et Constantinople,<br />
à Alep et Antioche, où il travailla<br />
comme médecin d’hôpital.<br />
L’objectif d’Ibn Butlan ne se limitait pas à<br />
un style de vie équilibré et sain. Il visait<br />
aussi la coexistence pacifique des communautés<br />
religieuses. Adepte du nestorianisme,<br />
il était, en tant qu’hérétique, pourchassé<br />
par l’église catholique romaine.<br />
Pendant la Renaissance, son désir se réalisa<br />
de façon symbolique: ses écrits furent<br />
habillés dignement avec cette partition<br />
monastique.<br />
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fallait ensuite relier l’ouvrage, un travail<br />
fastidieux. Pour la reliure, on avait le choix<br />
parmi différents cuirs. Parfois, le relieur se<br />
servait de parchemin avec des inscriptions<br />
manuscrites.<br />
La reliure sur l’illustration présentée provient<br />
d’un antiphonaire, un livre liturgique<br />
catholique. Le texte parle de la mission de<br />
Dieu à <strong>No</strong>é. Les notes carrées trouvent leur<br />
place sur quatre lignes, la portée apparaissant<br />
en rouge. L’initiale bleue marque le<br />
début d’un nouveau verset. Cette belle partition<br />
a de toute évidence été arrachée dans<br />
un livre de cantiques pour être utilisée<br />
comme reliure pour un ouvrage de grande<br />
valeur.<br />
Qu’est-ce qui se cache donc entre cette<br />
couverture?<br />
Le livre porte le titre «Schachtafelen der<br />
Gesuntheyt», cette désignation renvoie à la<br />
présentation des contenus sous forme de<br />
tableau, nouvelle à l’époque. L’ouvrage<br />
imprimé en 1533 est dérivé d’un manuscrit<br />
arabe du Haut Moyen Age, un ouvrage-clé<br />
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Le cabinet médical que je loue est situé dans un immeuble commercial.<br />
J’ai dû faire rénover complètement ma salle de radiologie. Pour ce<br />
faire, j’ai signé un contrat (d’entreprise) avec un entrepreneur. Après<br />
les travaux, il est apparu que la radioprotection était insuffisante,<br />
raison pour laquelle je refuse de régler la facture de l’entrepreneur<br />
dans sa totalité. Celui-ci exige le paiement complet. Que dois-je faire?<br />
Quelles sont les conséquences possibles?<br />
Une radioprotection insuffisante constitue un défaut de l’ouvrage devant être signalé<br />
immédiatement à l’entrepreneur. A des fins de preuve, il est recommandé de procéder<br />
par écrit, de préférence par courrier recommandé et de la façon la plus précise possible.<br />
Envoyer un e-mail ne suffit pas.<br />
De plus, il est conseillé de fixer dans le courrier un délai pour la réparation à l’entrepreneur.<br />
Vous pouvez d’ores et déjà prendre contact avec votre assurance de protection juridique<br />
afin de discuter des prochaines démarches.<br />
Sven Walser, licencié en droit,<br />
avocat, LL.M., AXA-ARAG Protection<br />
juridique SA, droit immobilier<br />
Dans votre cas, il s’agit notamment d’éviter que l’entrepreneur ne demande l’inscription<br />
d’une hypothèque légale des artisans et entrepreneurs sur l’immeuble du propriétaire.<br />
Bénéficient de ce droit, en garantie de leur créance, tous les entrepreneurs ayant, sur un<br />
immeuble, fourni des matériaux et du travail, ou du travail seulement, pour un ouvrage<br />
(dans votre cas, la salle de radiologie). Peu importe à cet égard que ce soit le propriétaire/<br />
bailleur ou le locataire qui ait mandaté l’entrepreneur pour les travaux de rénovation.<br />
Si le locataire ne règle pas la créance de l’entrepreneur, ce dernier peut faire inscrire une<br />
hypothèque légale au registre foncier sur l’immeuble du bailleur, ce qui peut aboutir<br />
dans le pire des cas à la vente aux enchères du cabinet voire de tout l’immeuble commercial.<br />
Si l’inscription de l’hypothèque légale des artisans et des entrepreneurs ne peut être<br />
évitée, le locataire risque, en plus de son litige relatif à la facture de l’entrepreneur, d’être<br />
impliqué dans un litige avec son bailleur qui exigera la suppression de l’hypothèque<br />
légale sur son immeuble.<br />
La souscription d’une assurance de protection juridique couvrant les litiges relevant du<br />
droit du bail et du contrat d’entreprise est donc recommandée avant même l’ouverture<br />
d’un cabinet.<br />
L’assureur examine la situation avec le preneur d’assurance et définit la procédure à<br />
suivre. Dans un premier temps, il s’agit de trouver une solution à l’amiable avec toutes<br />
les parties impliquées.<br />
Dans votre cas, il faut en priorité vérifier le bien-fondé de la créance de l’entrepreneur et<br />
la défectuosité de la salle de radiologie (éventuellement, faire établir une expertise). En<br />
trouvant une solution avec l’entrepreneur, il est possible d’obtenir de lui qu’il fasse supprimer<br />
l’inscription de l’hypothèque, ce qui règlerait du même coup le litige avec le<br />
bailleur.<br />
Dans le cas contraire, le litige devra être réglé devant les tribunaux. Si ce cas de figure<br />
est couvert, votre assurance de protection juridique vous assistera en cas de procédure<br />
judiciaire. ■<br />
AXA-ARAG propose aux membres de MEDISERVICE une assurance de protection<br />
juridique à des conditions très avantageuses. Vous avez d’autres questions? N’hésitez<br />
pas à vous adresser à votre interlocuteur MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />
48 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
49
IMPRESSUM<br />
ADRESSES DE CONTACT DES SECTIONS<br />
N o 5 • 35 e année • <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />
Editeur<br />
AG<br />
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
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Téléphone 031 350 44 88, fax 031 350 44 89<br />
journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />
www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Rédaction<br />
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />
Franziska Holzner-Arnold, Kerstin Jost, Lukas Staub,<br />
Jan Vontobel, Anna Wang, Sophie Yammine<br />
Comité directeur<br />
Daniel Schröpfer (président),<br />
Anja Zyska Cherix (vice-présidente), Angelo Barrile<br />
(vice-président), <strong>No</strong>ra Bienz, Christoph Bosshard,<br />
Cyrill Bühlmann, Michel Clément, Marc Oliver Eich<br />
(swimsa), Karin Etter, Lars Frauchiger,<br />
Dina-Maria Jakob, Gert Printzen, Miodrag Savic,<br />
Hervé Spechbach, Marius Suter<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />
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Maquette<br />
Tom Wegner<br />
Annonces<br />
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Tirage<br />
Exemplaires imprimés: 22 851<br />
Certification des tirages par la REMP/FRP 2015:<br />
21 136 exemplaires<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 6/<strong>2016</strong> paraîtra en décembre <strong>2016</strong>.<br />
Sujet: Top up (y c. <strong>Journal</strong> de l’association)<br />
© <strong>2016</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
BL/BS<br />
BE<br />
VSAO Sektion beider Basel,<br />
Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />
Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, téléphone 061 421 05 95,<br />
Fax 061 421 25 60, sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />
VSAO Sektion Bern, Geschäftsführung: Janine Junker, Gerhard Hauser,<br />
Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, téléphone 031 381 39 39,<br />
fax 031 381 82 41, bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch<br />
FR <strong>ASMAC</strong> section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler, Wattenwylweg 21,<br />
3006 Bern, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12, info@gkaufmann.ch<br />
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />
GR<br />
JU<br />
Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte Sektion<br />
Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/<br />
Verbandsjurist, Tel. +41 78 880 81 64, info@vsao-gr.ch / www.vsao-gr.ch<br />
ASMAJ c/o Karim Bayoumy, Rue de l’Église 6, 2800 Delémont,<br />
<strong>ASMAC</strong>.jura@gmail.com<br />
NE <strong>ASMAC</strong> section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat, Rue du Musée 6,<br />
Case postale 2247, 2001 Neuchâtel, tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />
SG/AI/AR VSAO Sektion St.Gallen-Appenzell, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
SO<br />
TI<br />
TG<br />
VD<br />
VS<br />
VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
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Avv. Lorenza Pedrazzini, c/o Ordine dei Medici del Cantone Ticino,<br />
Via Cantonale-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />
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Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
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asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />
ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />
Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />
Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />
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