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Marie-Galante<br />
1. La cheminée de l’ancienne sucrerie répertoriée aux monuments historiques<br />
2. Les vestiges de l’usine qui fonctionna jusqu’en 1873<br />
3. Vue d’ensemble de l’ancienne sucrerie<br />
4. L’ancienne écurie est toujours en très bon état de conservation<br />
5. La mare alimentait les cultures et servait au bétail<br />
6. Le moulin à vent de l’habitation est un des plus beaux de l’île<br />
7. La nature reprend ses droits<br />
8. La culture de la canne et son exploitation intimement liées au bétail<br />
Entendez-vous la pierre ?<br />
Elle témoigne. Elle rappelle que<br />
l’habitation Roussel-Trianon a<br />
été prospère, grâce à la canne à<br />
sucre, base de la fabrication du sucre<br />
roux, pendant et après la période<br />
esclavagiste. Aujourd’hui faussement<br />
à l’abandon, le site est laissé tel que<br />
le temps a bien voulu le rendre et<br />
expose son authenticité. Ce qui a<br />
disparu est implicite, pour peu qu’on<br />
parvienne à le deviner.<br />
L’habitation principale et la sucrerie<br />
traditionnelle occupaient le devant<br />
de la scène.<br />
La maison, en bois, comportait deux<br />
niveaux. Il n’en reste aujourd’hui que<br />
les dalles, dont la plus importante<br />
couvre 208 m 2 .<br />
À ses côtés trônaient une cuisine et<br />
une « case à eau ». Une seconde<br />
maison, plus petite, avait été construite<br />
au même emplacement après le<br />
cyclone de 1928, puis détruite en 2006.<br />
Non loin de là, un carré de terre<br />
rappelle la présence d’un jardin<br />
potager, élément essentiel dans les<br />
propriétés de l’époque.<br />
3<br />
Les grandes écuries sont facilement<br />
repérables au milieu des vestiges.<br />
Elles occupaient une bâtisse encore<br />
en excellent état, faite de briques<br />
rouges et aux ouvertures en pierres<br />
de taille. Portes et fenêtres sont en bois<br />
massif. À l’intérieur, trois espaces :<br />
au centre, la salle dans laquelle étaient<br />
aménagées les stalles, et aux extrémités,<br />
deux petites pièces qui auraient pu<br />
être une sellerie et une réserve.<br />
Comme toutes les mares de l’archipel<br />
guadeloupéen, celle de Trianon était<br />
un point de ravitaillement<br />
incontournable à l’époque coloniale,<br />
particulièrement en période de<br />
sécheresse. Source de vie, elle<br />
fournissait en eau potable les<br />
usagers de l’habitation, servait<br />
d’abreuvoir au bétail et de source<br />
d’irrigation pour les cultures.<br />
4 6<br />
Le site comptait également un moulin<br />
à bêtes, dont il ne subsiste que le socle,<br />
à peine visible de nos jours. D’un<br />
ancien parc à mulets, on distingue<br />
encore une auge en pierre.<br />
Qui a foulé les marches de cet<br />
escalier de pierres ? Etaient-elles<br />
empruntées par les maîtres, les<br />
esclaves ou les travailleurs de la<br />
période post-esclavagiste ?<br />
En arrière plan, l’usine à vapeur qui<br />
comprenait une balance, une distillerie<br />
et l’usine proprement dite, avec sa<br />
majestueuse cheminée en briques<br />
de couleur ocre.<br />
5 7<br />
Marie-Galante est dite « l’île aux<br />
cent moulins ». Il va donc de soi que<br />
Trianon en possède un !<br />
De l’ancien moulin à vent, il ne<br />
demeure que la tour en pierre de<br />
taille et un reste de poutraison. Son<br />
socle culmine à 1,80 mètre, d’où<br />
l’existence d’un escalier latéral.<br />
Après le séisme de 1843, il a été<br />
partiellement restauré, notamment<br />
au niveau de la partie supérieure de<br />
la tour.<br />
De ce qui fût la balance, il ne reste<br />
plus que la délimitation, matérialisée<br />
par quatre fûts de canon plantés.<br />
C’est donc là qu’étaient pesés les<br />
« cabrouets » dans lesquels étaient<br />
transportées les cannes à sucre.<br />
Le Bon Air. Mai/Juin 2011 20