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LE BON AIR #1

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Bois Jolan<br />

Il faut aller tôt le matin à Bois Jolan<br />

pour en apprécier tous les charmes.<br />

Son lagon turquoise, son sable blanc<br />

et sa barrière de corail, tous les<br />

ingrédients d’une plage telle qu’on<br />

la rêve quand tout s’agite autour de nous.<br />

Les rivages de Bois Jolan<br />

reviennent de loin. Cette plage a<br />

beaucoup souffert d’une<br />

fréquentation anarchique : il n’était<br />

alors pas rare de côtoyer les véhicules<br />

et les serviettes des baigneurs à même<br />

le front de mer. Cette époque est<br />

heureusement révolue.<br />

Devenue site naturel protégé, des aires<br />

naturelles de stationnement bien<br />

délimitées et respectées de tous rendent<br />

à cette plage son caractère sauvage<br />

et attachant. Palmiers, cocotiers, arbres<br />

du voyageur bordent cette langue de<br />

sable blanc, fin comme de la farine et<br />

que l’on foulera aux pieds tel un tapis<br />

moelleux. Mais pas avant d’emprunter<br />

les caillebotis qui mènent à un petit<br />

promontoire et invitent à un panorama<br />

unique sur les îles des Saintes, de<br />

Marie-Galante, et par temps très<br />

favorable, de la Dominique. A gauche,<br />

la Pointe des Châteaux dresse son<br />

épieu. La mer est d’huile, protégée<br />

par la barrière de corail interdisant<br />

aux vagues de l’Atlantique de s’échouer<br />

sur ce joli rivage. Surprise ! Des bœufs<br />

accourent, venus paitre les feuilles<br />

des raisiniers, faisant fi des promeneurs<br />

ou des baigneurs.<br />

En retrait, un premier ajoupa de bonne<br />

taille et sa grande table laisse à penser<br />

que nombreuses seront les familles qui<br />

viendront bientôt s’attabler. On enjambe<br />

les arbres secs, noueux, tortueux<br />

devenus sculptures, les troncs de<br />

cocotiers penchés à l’horizontale,<br />

souvenirs de cyclones dévastateurs,<br />

et sur lesquels se greffent parfois des<br />

raisiniers bord de mer qui trempent<br />

leurs racines dans l’eau cristalline et<br />

tiède. La plage s’étire ainsi sur plus d’un<br />

kilomètre en plusieurs petits bassins.<br />

Ici et là, des briques calcinées,<br />

barbecues improvisés, révèlent la<br />

présence de quelques irréductibles<br />

malveillants. Au lever du soleil, joggeurs,<br />

marcheurs, amoureux de la nature<br />

sauvage pointent leurs talons. Sur les<br />

troncs de majestueux cocotiers, une<br />

trace orangée signale l’itinéraire à<br />

suivre. En arrière plan, la forêt sèche<br />

cache des petits sentiers propices à<br />

la promenade où raisiniers, amandiers<br />

et mapous noirs feront de l’ombre.<br />

Caché par deux ou trois filaos, un autre<br />

carbet. Il en existe ainsi deux autres.<br />

Avant que le sable ne fasse place à<br />

quelques petits rochers, un écriteau<br />

accroché à un frêle poteau annonce<br />

« Respectons les enclos,<br />

ils servent au développement<br />

d’espèces végétales. Merci de<br />

respecter le site ». Respect ! Une fois<br />

franchi un passage étroit entre deux<br />

petits poteaux de bois, ce petit bout<br />

de monde est interdit aux campeurs,<br />

le silence est d’or et la nature reprend<br />

ses droits. La plage se termine là où<br />

commence une petite falaise<br />

empruntée par les randonneurs en<br />

quête de sentiers insolites. Si le long<br />

de la plage, le bain est propice au<br />

barbotage, on se régalera ici d’une<br />

eau plus profonde. Puis les yeux<br />

distinguent alors un sous-bois invitant<br />

à faire demi-tour.<br />

Plus loin, un paysage bucolique<br />

révèle des étendues de champs de<br />

cannes parsemées de mares où les<br />

vaches étanchent leur soif. Il faut alors<br />

suivre un chemin de tuf longé par<br />

quelques pieux de bois et nous voici<br />

arrivés à notre point de départ.<br />

L’atmosphère a changé. Un peu de la<br />

magie s’envole. Déjà, balai et râteau à la<br />

main, les vacanciers d’un jour peaufinent<br />

leur territoire. On déplie les chaises,<br />

les tables et on déballe les canaris,<br />

annonciateurs d’un déjeuner familial.<br />

Plage éponyme par excellence, il ne<br />

faut pas s’en étonner.<br />

41 Le Bon Air. Mai/Juin 2011

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