Essais & Simulations n°129

DOSSIER
PLATEFORME
Les acteurs de l’aéronautique
se mobilisent contre les risques d’impact
Face aux risques d’impacts
que peut rencontrer un avion
ou un hélicoptère et dans un
cadre réglementaire exigeant,
les avionneurs proposent de
nouvelles conceptions adaptées
et utilisent des matériaux plus
résistants. L’Institut Clément
Ader (via Isae-Supaero et
Université Toulouse III-Paul
Sabatier), Airbus et l’IRT Saint
Exupéry ont décidé de créer la
plateforme Stimpact, essais et
simulation d’impacts à haute
vitesse, qui permettra de traiter
l’ensemble des cas d’impacts
pour l’aéronautique.
Plateforme Stimpact
©Patrick Dumas (IRT Saint-Exupéry)
©Patrick Dumas (IRT Saint-Exupéry)
Ludovic Barriäre,
ingénieur Recherche à l’IRT Saint-Exupéry
Le 15 janvier 2009, une nouvelle
frayeur s’abat sur les habitants de
New-York, plus de huit ans après
les attaques du 11 Septembre. Cinq
minutes après avoir décollé de l’aéroport
international de LaGuardia, les pilotes d’un
Airbus A320 perdent le contrôle de l’appareil,
lequel vient amerrir sur le fleuve Hudson,
face à Manhattan. Heureusement, outre
l’absence total de victime, l’origine de cette
impressionnante manœuvre n’est pas du tout
liée à un nouvel attentat mais simplement à
des bernaches du Canada, sorte d’oies noires
que l’aéronef a percutées lors du décollage.
Ce genre d’incidents, dont les conséquences
auraient pu être dramatiques, est monnaie
courante dans l’aviation civile et militaire.
C’est pourquoi différents acteurs de l’aéronautique
travaillent sur la question pour
faire émerger des solutions technologiques
de matériaux et de structures à la fois plus
légères, plus sûres et moins coûteuses. Et
c’est précisément le rôle de la plateforme
Stimpact. Son objectif est le suivant : faire
naître de nouvelles perspectives pour le développement
de nouveaux matériaux et des
concepts innovants de structures plus légères
et résistantes aux impacts. Ces derniers ne
sont d’ailleurs pas uniquement dus aux vols
d’oiseaux (déjà à l’origine d’un incident par
jour dans le monde) mais aussi à différents
types de débris, répartis en deux catégories
: les corps mous et les corps durs.
S’appuyant sur le terreau des recherches
de l’ICA et d’Airbus menées depuis vingt
ans, à l’écoute des besoins accrus d’industriels
comme Stelia Aerospace, l’IRT Saint
Exupéry s’est associé au projet Samba. Grâce
à son modèle collaboratif reposant sur un
partenariat public-privé, l’IRT Saint Exupéry
a permis d’accélérer la mise en place de la
plateforme et la formalisation du partenariat,
jouant pleinement son rôle de catalyseur
pour un transfert de technologie renforcé.
50 IESSAIS & SIMULATIONS • N°129 • Mai-Juin 2017