Gaumont Pathé! Le mag - Mars 2017

Dans Her, tout d’abord, elle prête sa
voix à une intelligence artificielle si
touchante que son propriétaire finit
par en tomber amoureux. On ne verra
jamais les traits de l’actrice dans
cette satire de la solitude actuelle, et
pourtant, c’est l’un de ses rôles les
plus fascinants. Qui a dit que Scarlett
était au sommet pour son physique ?
Dans Under the Skin, véritable ovni de
cinéma, Scarlett Johansson se change
en extraterrestre mangeuse d’hommes,
erre en caméra cachée dans les rues
glaciales de Glasgow pour séduire et
dévorer ses victimes. Presque nue,
sans artifice, affublée d’une affreuse
perruque, l’actrice apparaît plus terrifiante
et vulnérable que jamais. Mais
elle signe ici une prestation surprenante,
à des lieux des rôles habituels
d’une star hollywoodienne. Ghost in
the Shell lui permet pour la première
fois de continuer ce travail d’actrice
studio à une échelle bien plus grand
public. Dans la peau de cet androïde
romantique, Scarlett Johansson peut
se reconstruire dans un personnage
hors du monde, tout en restant l’action
woman glamour que l’on connaît et
que l’on adore.
Lucy in the Shell
Flingueuse hors pair et cascadeuse
infatigable, l’héroïne de Lucy trouve
dans Ghost in the Shell un terrain de
jeu à la hauteur. « Il y a très peu de
personnes qui ont vingt ans d’expérience,
et disposent d’une âme
cyberpunk aussi prononcée qu’elle »,
confiait récemment Rupert Sanders,
le réalisateur surdoué de Ghost in
the Shell. « C’est la meilleure actrice
de sa génération et j’étais flatté et
honoré qu’elle accepte de jouer dans
ce film. » Bien qu’habituée à slalomer
entre les balles et à porter des blockbusters
sur ses épaules, incarner le
Major était un vrai défi pour l’actrice :
« J’ai l’habitude de faire des cascades,
c’est cet engagement du corps
qui rend mon métier aussi passionnant,
mais c’est le personnage du
Major qui m’a vraiment donné le plus
de challenge. De l’extérieur, c’est
un être parfait et méticuleux, mais
sous son enveloppe, le Major est
démuni face à des sentiments qu’il
ne comprend pas. J’ai dû ressentir
des émotions à sa place, pour réussir
à percer sa carapace, à lui donner
une sensibilité humaine. » Il faudra
d’autres chef-d’œuvres pour percer,
à notre tour, le mystère Scarlett
Johansson. Tant mieux, elle vient
sans doute d’amorcer la partie la plus
fascinante de sa carrière.
LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ 7