Anton Ocvirk | Monografija copy
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Résumé<br />
Il est intéressant de constater qu’il ne se sert pas du terme de mésologie inventé<br />
par Van Tieghem. Dans ce chapitre, <strong>Ocvirk</strong> s’attarde surtout sur ce<br />
que le comparatiste français aurait appelé « les individus appartenant à la<br />
nation réceptrice ». Certains exemples d’intellectuels cosmopolites (Johann<br />
Rudolf Sinner von Ballaigues, Francesco Algarotti) sont probablement repris<br />
d’un article connu de Paul Hazard (« Les récents travaux en littératures<br />
comparées », Revue universitaire 23, 1914), très attaché à ce type de recherches.<br />
Il est important pour le développement des études comparatistes slovènes<br />
qu’<strong>Ocvirk</strong> ait, à l’aide de la mésologie de Van Tieghem, analysé pour la<br />
première fois de ce point de vue les principaux intermédiaires slovènes de la<br />
littérature étrangère : le baron Sigismund Zois, rationaliste ayant initié les<br />
adeptes des Lumières slovènes à la poétique de Batteux, et le polyglotte Matija<br />
Čop qui a familiarisé le poète France Prešeren avec les formes poétiques<br />
les plus diverses. En dehors de ces personnages dotés d’une culture cosmopolite,<br />
<strong>Ocvirk</strong> mentionne d’autres poètes et écrivains intermédiaires, cependant,<br />
contrairement à Van Tieghem, il n’établit aucune distinction entre les<br />
intermédiaires du pays émetteur et ceux provenant d’un pays tiers. Comme<br />
Van Tieghem, <strong>Ocvirk</strong> mentionne en tant qu’intermédiaires les périodiques<br />
suivant l’actualité littéraire à travers le monde. Les deux auteurs analysent le<br />
rôle d’intermédiaires assumé par certains cercles et salons, insistant sur l’importance<br />
du château de Coppet. Comme Van Tieghem, <strong>Ocvirk</strong> aborde dans<br />
ce chapitre la question de la traduction qui est, selon lui, le plus puissant<br />
moyen de diffusion et de médiation des œuvres littéraires entre les peuples.<br />
Au sujet de la question de la fidélité des traductions au XVIII e siècle, <strong>Ocvirk</strong><br />
évoque comme Van Tieghem la « traduction » que Le Tourneur a effectuée<br />
des Night Thoughts de Young, cependant il analyse également avec précision<br />
la version slovène du Figaro de Beaumarchais rédigée par <strong>Anton</strong> Tomaž Linhart,<br />
dramaturge slovène adepte des Lumières.<br />
Pour l’étude scientifique des influences littéraires, <strong>Ocvirk</strong> connaît deux procédés<br />
méthodologiques distincts : la méthode linéaire et la méthode concentrique.<br />
L'analyse linéaire des influences consiste à étudier le succès et l'influence<br />
d'un écrivain ou d'une œuvre à l'étranger. Comme Van Tieghem, <strong>Ocvirk</strong><br />
distingue le succès d'un écrivain ou d'une œuvre de son influence. Il souligne<br />
que succès et influence peuvent être unis par un rapport de cause à effet,<br />
mais que ce n’est pas toujours le cas. Bien qu’employant à plusieurs reprise le<br />
couple « succès » et « influence » de Van Tieghem, <strong>Ocvirk</strong> ne mentionne<br />
que rarement le terme générique de « fortune ». Par ailleurs, dans le chapitre<br />
sur l’analyse linéaire, <strong>Ocvirk</strong> dresse la liste de quatre-vingts monographies<br />
et articles qui, selon lui, utilise cette perspective. Il analyse avec une attention<br />
particulière la monographie de Baldensperger intitulée Goethe en France. Il<br />
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