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Production Maintenance n°61

La surveillance vibratoire entre dans l'ère 4.0

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DOSSIER 12<br />

La surveillance vibratoire<br />

entre dans l’ère 4.0<br />

MAINTENANCE<br />

EN PRODUCTION<br />

La gestion des stocks :<br />

une arme redoutable pour<br />

gagner en productivité<br />

N° 61 | Mai-Juin-Juillet 2018 | Trimestriel | 20€<br />

32 41 46 52<br />

MANAGEMENT<br />

Spécial Formation :<br />

Pallier le manque<br />

de ressources<br />

en maintenance<br />

MARCHÉ<br />

Quelle place<br />

occupent les femmes<br />

dans les métiers<br />

de la maintenance ?<br />

MAINTENANCE<br />

MÉCANIQUE<br />

Quand la lubrification<br />

devient connectée<br />

et intelligente


Quand c’est usé,<br />

faut en changer !<br />

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Vous ne rouleriez pas avec un pneu dans cet état.<br />

De la même manière, ne vous exposez pas<br />

à toutes les substances dangereuses que laisse<br />

passer un filtre usé… Changez-le régulièrement.<br />

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ÉDITORIAL<br />

Garder de la hauteur<br />

face à l’intelligence artificielle<br />

L’industrie du futur ne se limite pas à l’Internet des objets (IoT). Elle représente<br />

aussi une brèche ouvrant la voie à des applications bien plus larges. Car aujourd’hui,<br />

le monde industriel se prépare à l’intelligence artificielle, ce concept qui naguère<br />

relevait quasi-exclusivement des romans et des films de science-fiction, pour<br />

ensuite déferler dans les produits du quotidien ; désormais, c’est au tour du monde<br />

de l’entreprise de prendre le virage de l’IA, avant de trouver véritablement sa place<br />

dans l’industrie, comme en témoignent les conclusions du rapport Villani remis<br />

au printemps dernier ou encore les dizaines de start-up venues exposer leurs solutions<br />

sur le salon VivaTech qui s’est déroulé fin mai à Paris.<br />

Olivier guillon<br />

Rédacteur en chef<br />

Les technologies destinées à<br />

l’industrie reposant sur l’IA se<br />

multiplient, répondant à des<br />

besoins, en particulier dans la<br />

maintenance où l’on n’est parfois<br />

pas loin de parler de « miracle »,<br />

comme l’idée de « prédire les<br />

« L’IA ne doit pas être une fin en soi mais<br />

bien un moyen d’assister le technicien<br />

de maintenance »<br />

pannes », s’affranchissant d’investissements lourds et pourquoi pas, du savoirfaire<br />

humain. Or penser de la sorte conduit inévitablement à l’échec. L’IA ne<br />

doit pas être une fin en soi mais bien un moyen d’assister le technicien de maintenance<br />

afin d’identifier plus rapidement l’apparition d’un problème. Certaines<br />

sociétés vendent par exemple des capteurs absolument sous-dimensionnés pour<br />

du diagnostic vibratoire sur des roulements ; l’expérience humaine jouera donc<br />

toujours un rôle, ne serait-ce que pour savoir ce qu’on achète vraiment. ●<br />

Olivier Guillon<br />

@productionmaint<br />

éditEUR<br />

MRJ informatique<br />

Le Trèfle<br />

22, boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tel : 01 73 79 35 67<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

/Facebook.com/<br />

productionmaint<br />

/@productionmaint<br />

direction :<br />

Michaël Lévy<br />

directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Rédacteur en chef :<br />

Olivier Guillon<br />

coMMERciALisAtion<br />

Publicité :<br />

Patrick Barlier<br />

p.barlier@mrj-corp.fr<br />

diffusion et Abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

Prix au numéro :<br />

25 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

85 € / 4 numéros<br />

Étranger :<br />

100 €<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

RéALisAtion<br />

conception graphique :<br />

Eden Studio<br />

Maquette :<br />

Géraldine Lepoivre<br />

impression :<br />

Rivadeneyra, sa<br />

Calle Torneros, 16<br />

Poligono Industrial de Los Angeles<br />

28906 Gerafe - Madrid<br />

n°issn :<br />

1632 - 4153<br />

commission paritaire :<br />

0 414 T 83 214<br />

dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

numéro : 61<br />

date : mai-juin-juillet 2018<br />

RédAction<br />

ont collaboré à ce numéro :<br />

Henri Campagna (DBVib Group)<br />

Matthieu Jolens (JIConseil)<br />

Daniel Mazières (UE-Systems)<br />

Claude Pichot (Afim)<br />

Membre du réseau REPM-EMPn<br />

cRédits<br />

photo de couverture :<br />

Photo : iStock<br />

Crédit : Nostal6ie<br />

Toute reproduction, totale ou<br />

partielle, est soumise à l’accord<br />

préalable de la société MRJ.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı1


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GMAO SAV Altair<br />

SERVICE E MANAGER<br />

QHSE<br />

Themis<br />

Q HSE MANAGER


sommaire<br />

dossier<br />

12<br />

SPÉCIAL ANALYSE VIBRATOIRE<br />

12 L’analyse vibratoire, une technologie accessible à tous ?<br />

14 À propos de balourd de rotor rigide<br />

16 Ouvert à tous les vents<br />

20 L’intelligence artificielle au service de la maintenance prévisionnelle<br />

24 Le technicien de maintenance peut aussi faire de l’analyse vibratoire<br />

26 Que doit-on attendre des capteurs sans fil ?<br />

28 Plus de rentabilité pour une installation Wi-care dans le domaine HVA<br />

Actualités<br />

06 Avec Berger-Levrault,<br />

Carl Software veut prendre<br />

une autre dimension<br />

06 La méthode Value Driven<br />

<strong>Maintenance</strong> objet<br />

d’un deuxième ouvrage<br />

07 Jet Moteurs poursuit<br />

le développement de la marque<br />

Siti dans l’Hexagone<br />

09 Euromaintenance revient<br />

cet automne sur le signe<br />

de la maintenance 4.0<br />

10 La Chocolaterie Monbana<br />

s’appuie sur la GMAO Web Altair<br />

pour gérer sa maintenance<br />

<strong>Maintenance</strong><br />

en production<br />

32 Générer de la valeur par une<br />

meilleure gestion des stocks<br />

34 De la gestion des stocks<br />

de pièces détachées aux<br />

indicateurs de performances<br />

36 Gestion des stocks : l’expérience<br />

et les conseils d’un leader<br />

de la maintenance<br />

39 ec@t-npmi, un outil<br />

de performance unique<br />

pour la gestion des stocks<br />

Inventaire chez Haas – DR<br />

© WorldSkills France<br />

Management<br />

41 La France toujours impuissante<br />

face au manque de formation<br />

en maintenance<br />

44 « L’apprentissage retrouve<br />

ses lettres de noblesse »<br />

46 La maintenance, des métiers<br />

– aussi – pour les femmes<br />

47 Être une femme dans<br />

la maintenance industrielle<br />

48 Quand l’esprit créatif mène<br />

à la maintenance industrielle<br />

49 Sauter la barrière des préjugés<br />

Klüber Efficiency Support<br />

<strong>Maintenance</strong><br />

mécanique<br />

52 Vers de plus en plus de<br />

connectivité dans la lubrification<br />

54 Mettre la technologie<br />

des ultrasons au service<br />

du graissage<br />

60 Un outil logiciel pour mieux<br />

gérer la lubrification<br />

62 S’orienter vers les technologies du<br />

futur au service de la lubrification<br />

64 Hafa lance une application<br />

digitale de gestion<br />

de lubrification<br />

66 Les six indicateurs d’un programme<br />

de lubrification acoustique efficace<br />

Outils<br />

71 Agenda<br />

72 Au sommaire du prochain numéro<br />

72 Index<br />

72 Le chiffre à retenir<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı3


nos dossiers en un clin d’œil<br />

Photo : Fuchs Photo : 3M Photo : igus DBVib - solution de monitoring<br />

TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

MANAGEMENT<br />

MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

L’analyse vibratoire : point de<br />

départ de tout diagnostic p. 12 à 30<br />

La déferlante des solutions dites « prédictives » ou « 4.0 »<br />

ne doit pas faire oublier qu’optimiser la production en détectant<br />

le plus tôt possible les moindres signes de défaillances d’une<br />

machine passe avant tout par un bon diagnostic. Or celui-ci<br />

ne peut faire l’impasse sur l’analyse vibratoire, même si d’autres<br />

techniques plus « amont » existent comme les ultrasons ou<br />

encore l’optique pour du pré-diagnostic. Dans tous les cas, la<br />

connaissance de ses équipements est absolument essentielle.<br />

Mieux gérer ses stocks pour<br />

gagner en productivité p. 32 à 40<br />

La connaissance de ses équipements et de son matériel passe<br />

aussi par le stock dont la bonne organisation est primordiale<br />

pour gagner en qualité d’intervention mais aussi pour espérer<br />

entreprendre et mener à bien une démarche d’industrie<br />

du futur. Car rendre ses stocks plus performants, c’est faire<br />

la chasse à l’obsolescence des pièces et mieux identifier les<br />

équipements critiques. Des paramètres indispensables pour<br />

connaître avec précision ses besoins et intégrer de nouvelles<br />

technologies dites « 4.0 ».<br />

La formation au centre<br />

de toutes les attentions p. 41 à 50<br />

Ce trimestre, la rédaction du magazine <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

a choisi de mettre l’accent sur les besoins grandissants<br />

en formations pour les entreprises, en particulier dans<br />

les différents métiers que réunit le domaine de la maintenance<br />

industrielle. Un focus est également consacré à la place de<br />

la gente féminine, encore trop peu nombreuse dans la filière,<br />

mais qui croît d’années en années, avec à l’appui de ce dossier,<br />

trois portraits de femmes qui nous font part de leur expérience<br />

dans un monde d’hommes.<br />

Une lubrification de plus<br />

en plus connectée p. 52 à 70<br />

C’est la tendance du moment : l’industrie 4.0 et les IoT rattrapent<br />

le monde discret de la lubrification. Comment ? En apportant<br />

des solutions visant à mieux organiser les plannings de graissage,<br />

le préventif voire la maintenance conditionnelle en connectant<br />

les machines afin d’alerter un quelconque échauffement ou<br />

un manque de lubrifiant à un endroit précis. Une suite logique<br />

de l’industrie du futur mais qui n’en est pas moins importante<br />

lorsqu’on sait qu’analyser les points de lubrification constitue<br />

le point de départ de la surveillance d’un équipement.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı5


actualités<br />

en bref<br />

Athesi équipe les techniciens<br />

de maintenance sur site<br />

de Garanka de sa tablette<br />

durcie E8<br />

600 tablettes durcies 8 pouces<br />

Windows 10 E8 Athesi, ont été<br />

déployées dans toutes les antennes<br />

de maintenance Garanka (troisième<br />

acteur de la maintenance<br />

de chaudières individuelles<br />

en France, filiale du groupe Vaillant)<br />

afin d’optimiser les interventions<br />

en clientèle tout en apportant<br />

de nouvelles fonctionnalités<br />

aux techniciens. ●<br />

KLM UK Engineering et SAS<br />

signent un contrat<br />

de maintenance en ligne<br />

Leader sur le marché de la maintenance<br />

des flottes régionales et monocouloir<br />

sur les produits Boeing 737, Embraer<br />

170/190, BAe146/Avro RJ, Fokker<br />

70/100 et la famille Airbus A320,<br />

KLM UK Engineering a confirmé<br />

au printemps son contrat avec SAS,<br />

Scandinavian Airlines. KLM UK<br />

Engineering supportera les flottes<br />

Boeing 737 et famille Airbus A320<br />

de SAS, assurant depuis le début<br />

de l’année leur maintenance en ligne<br />

à Aberdeen et Edimbourg. ●<br />

Hommage à Ivry/Seine<br />

au Poilu Ponticelli<br />

Le 25 mars dernier, dix ans après<br />

la mort de Lazare Ponticelli, dernier<br />

vétéran français de la Première<br />

Guerre mondiale et, accessoirement<br />

le co-fondateur de la société éponyme,<br />

leader dans la maintenance<br />

industrielle, un hommage francoitalien<br />

a été rendu au cimetière<br />

parisien d’Ivry/Seine (94). ●<br />

Acquisition<br />

Avec Berger-Levrault, Carl Software<br />

veut prendre une autre dimension<br />

L’éditeur français de logiciels<br />

de logiciel a mis la main sur<br />

son compatriote Carl, spécialiste<br />

de la GMAO afin de « mutualiser<br />

leurs expertises, d’élargir la globalité<br />

de leur offre et d’étendre leur leadership<br />

à l’international », peut-on lire dans<br />

un communiqué. Une opération<br />

« gagnant-gagnant » si l’on en croit<br />

Éric Bonnet, fondateur et dirigeant<br />

historique de Carl Software depuis<br />

1985, pour qui ce regroupement s’inscrit<br />

dans une perspective de développement<br />

ambitieuse, stable et durable.<br />

En effet, face à la croissance impressionnante<br />

de l’éditeur lyonnais – qui<br />

est passé d’une centaine à près de 200<br />

collaborateurs en moins de dix ans –, il<br />

a fallu s’appuyer « sur la structure d’un<br />

groupe capable de soutenir nos ambitions,<br />

que ce soit en termes d’innovation<br />

produits, ou de développement international.<br />

» Pour Carl Software, cette<br />

opération doit lui permettre de dynamiser<br />

sa croissance en lui conférant une<br />

taille significative pour la conquête de<br />

nouveaux marchés, de poursuivre avec<br />

plus de moyens le développement de<br />

ses solutions-métiers sur l’ensemble de<br />

ses secteurs d’activité et d’accélérer son<br />

développement à l’international. ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.carl-software.fr<br />

Publication<br />

La méthode Value Driven <strong>Maintenance</strong><br />

objet d’un deuxième ouvrage<br />

Après un premier succès mondial<br />

avec leur première publication<br />

intitulée VDM: New Faith in<br />

<strong>Maintenance</strong>, Mark Haarman et Guy<br />

Delahay (tous deux pionniers dans la<br />

maintenance et l’asset management),<br />

ont rédigé un nouvel ouvrage bien<br />

décidé à aller plus loin dans l’analyse<br />

de cette méthode qui s’appuie<br />

sur un modèle économique, douze<br />

KPI, des analyses comparatives spécifiques<br />

et intégrant une cinquantaine<br />

de pratiques. VDM XL , Le défi des équipements<br />

& installations vieillissantes<br />

explique comment la maintenance, la<br />

prolongation de la durée de vie et la<br />

modernisation peuvent apporter une<br />

grande valeur économique à une usine,<br />

un parc ou une infrastructure existante.<br />

La méthode VDM XL avait fait l’objet le 12<br />

avril dernier, à Paris, d’une conférence<br />

de haut vol avec de multiples interventions<br />

qui ont notamment servi à rédiger<br />

l’ouvrage de Mark Haarman et Guy<br />

Delahay. Des retours d’expérience signés<br />

VolvoCars, DSM, PepsiCo ou encore<br />

GlaxoSmithKline ont en effet rythmé<br />

cette journée riche en conférences. ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.mainnovation.com<br />

6ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


RELIABILITY ENGINEERING<br />

PREDICTIVE MAINTENANCE<br />

MONITORING TOOLS


actualités<br />

Réducteurs<br />

JET Moteurs poursuit le développement<br />

de la marque Siti dans l’Hexagone<br />

Cette année, Siti fête ses 50 ans. Avec un demi-siècle d’existence et environ trente ans de présence<br />

sur le marché français, le fabricant italien de réducteurs continue d’innover avec une nouvelle gamme<br />

de réducteurs épicycloïdaux mais également avec des solutions complètes et conçues avec l’aide de JET Moteurs,<br />

son distributeur exclusif.<br />

Avec trente ans de présence en<br />

France, Siti, fabricant italien<br />

de réducteurs de tous types<br />

(roue, vis, conique, pendulaire, à renvoi<br />

d’angle, à arbres parallèles et co-axiaux<br />

atteignant des taux de rendement allant<br />

jusqu’à 95%) ambitionne d’occuper de<br />

plus en plus de place sur un marché<br />

dominé par les grands acteurs historiques<br />

; mais pas de la même manière<br />

que ses concurrents. Certes, l’entreprise<br />

continue d’innover en lançant régulièrement<br />

des nouveautés à l’exemple<br />

du récent lancement de ses nouveaux<br />

réducteurs épicycloïdaux – gamme<br />

composée de six tailles avec quatre<br />

modes de fixation et quatre arbres lents<br />

clavetés, lisses, cannelés ou creux. Mais<br />

le fabricant implanté près de Bologne<br />

(et qui emploie près de 150 personnes<br />

pour 23 M€ de chiffre d’affaires) s’appuie<br />

en outre sur la disponibilité et la<br />

forte réactivité de son distributeur français,<br />

JET Moteurs.<br />

Implanté dans la commune de Vitré<br />

(en Ille-et-Vilaine), JET Moteurs – six<br />

personnes et un CA de 3 M€ – distribue<br />

les réducteurs Siti, associés ou<br />

non à des moteurs Cantoni. Plusieurs<br />

milliers de solutions Siti équipent déjà<br />

les car-wash ; « nous avons obtenu ce<br />

marché important dont les installations<br />

se composent d’un parc machines<br />

remplies de motoréducteurs car nous<br />

avons su nous adapter aux besoins du<br />

client », précise Thierry Legal, directeur<br />

de JET Moteurs.<br />

Exemple de fabrication Vitesse 0.06 T/mn -<br />

NRG MBH<br />

Le secteur agroalimentaire représente<br />

pour le distributeur un marché encore<br />

plus important. JET Moteurs propose<br />

d’ailleurs une gamme dédiée à l’élevage.<br />

Celle-ci est notamment composée de relevages<br />

de trappe chargés d’ouvrir automatiquement<br />

les portes pour laisser les poules<br />

sortir ; un exemple de développement<br />

mené entre le distributeur et les industriels<br />

et qui a donné naissance à cette innovation<br />

chargée d’améliorer le bien-être animal.<br />

Ou encore la mise au point d’un système<br />

permettant de baisser automatiquement le<br />

plafond dans les porcheries et de le remonter<br />

en fonction de la croissance de l’animal,<br />

et dont l’objectif est d’économiser de<br />

l’énergie en maintenant la chaleur ; environ<br />

2 000 treuils de ce type ont été livrés.<br />

Outre l’agroalimentaire, JET Moteurs<br />

propose les solutions Siti dans bien<br />

d’autres secteurs comme la sidérurgie<br />

et le naval. L’entreprise bretonne<br />

travaille depuis vingt ans avec SKF sur<br />

une centrale de graissage entraînée par<br />

des motoréducteurs, ou encore plus<br />

récemment avec l’usine de production<br />

des nouvelles Alpine à Dieppe dans<br />

laquelle elle a intégré une dizaine de<br />

solutions Siti. ●<br />

Olivier Guillon<br />

De nombreuses solutions<br />

très sollicitées,<br />

notamment dans l’élevage<br />

Un des réducteurs épicycloïdal livré sur le site Renault Alpine à Dieppe<br />

8ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


ACTUALITÉS<br />

Euromaintenance<br />

de retour cet automne<br />

sur le signe<br />

de la maintenance 4.0<br />

La plus grande conférence européenne sur la maintenance<br />

et l’Asset Management revient du 24 au 27 septembre<br />

à Antwerp (Belgique) sous le nom d’Euromaintenance<br />

4.0. À l’aube de la 4 e révolution industrielle, l’IOT et l’analyse<br />

prévisionnelle apportent des possibilités inédites en matière<br />

de maintenance, de fiabilité et de condition monitoring.<br />

Euromaintenance 4.0. vise à offrir un programme complet<br />

et attrayant d’opportunités d’apprentissage pour les directeurs<br />

techniques, les gestionnaires d’actifs, les responsables<br />

de maintenance et de fiabilité, les ingénieurs de maintenance<br />

et de fiabilité, les spécialistes en Condition Monitoring et<br />

autres managers opérationnels en Europe et dans le monde.<br />

Cet événement se concentrera sur les technologies innovantes<br />

sans oublier les bases essentielles et les meilleures pratiques en<br />

<strong>Maintenance</strong>, fiabilité, condition monitoring et gestion d’actifs.<br />

Euromaintenance 4.0 offre une opportunité unique de<br />

partager des expériences et l’expertise mais aussi de présenter<br />

des innovations dans ces domaines. Depuis 1972, Euromaintenance<br />

est la conférence européenne dans le domaine de la<br />

maintenance la plus importante ; elle a été organisée pour la<br />

première fois en Belgique en 2008. Cette année encore, Euromaintenance<br />

4.0 2018 vise plus de 750 participants venus de<br />

51 pays, et entend bien dépasser le succès de 2008. ●<br />

En sAVoiR PLUs > www.euromaintenance.org<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı9


actualités<br />

En application<br />

La Chocolaterie Monbana s’appuie sur la<br />

GMAO Web Altair pour gérer sa maintenance<br />

Enraciné en Mayenne, Monbana, un leader du chocolat français, exporte dans le monde entier et connait une<br />

croissance importante. Avec une activité en constant développement et une certification IFS/BRC à défendre,<br />

la chocolaterie Monbana a opté pour la solution GMAO Altair de DSDSystem.<br />

Chaque jour près de 3 millions de chocolats sortent des<br />

deux sites de production du chocolatier pour fournir<br />

cafés, épiceries et hôtels de France… mais aussi de<br />

l’étranger, où Monbana réalise 20% de son chiffre d’affaire.<br />

Sur dix ans, les ventes de chocolat ont quadruplé, entre l’exportation,<br />

les ouvertures de magasins Monbana et le développement<br />

de produit en marque propre. Ainsi, le nombre<br />

de sites de production est passé d’un seul en 2000 à trois<br />

2013. La première usine du groupe a été en outre remplacée<br />

par un site neuf en 2016.<br />

« Face à la hausse de la production<br />

la maintenance a dû muer pour devenir<br />

plus organisée, plus efficace »<br />

Face à la hausse de la production et la nécessité de maintenir<br />

les sites de production dans les standards du référentiel<br />

IFS/BRC, la maintenance a dû muer pour devenir plus organisée,<br />

plus efficace. Sylvain Bourgeon, responsable Service<br />

<strong>Maintenance</strong> chez Monbana, décrit le fonctionnement de<br />

la maintenance à l’aube du projet GMAO : « Nous utilisions<br />

auparavant trois tableurs Excel : un pour le magasin, un pour<br />

la traçabilité des bons de travail et un dernier pour le préventif.<br />

Les techniciens allaient sur le terrain munis de leur carnet<br />

de maintenance pour pointer et consigner leur rapport et les<br />

mesures. Il fallait parfois jusqu’à trois opérations successives<br />

pour reporter ces informations dans les tableurs ». Le manque<br />

de traçabilité ainsi que le temps perdu entre le papier et les<br />

fichiers ont rendu indispensable la migration vers un logiciel<br />

GMAO unique et centralisé.<br />

La technologie Web et la mobilité au cœur<br />

du choix d’Altair<br />

Les contraintes imposées par la norme IFS/BRC, notamment<br />

en termes de traçabilité et de fiabilité des informations, ont<br />

défini précisément les besoins des services maintenance.<br />

« Nous avions besoin d’un outil accessible à n’importe quel<br />

moment, afin d’assurer une fiabilité des mesures, des pointages<br />

et d’avoir une traçabilité parfaite, explique Sylvain Bourgeon.<br />

10ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


actualités<br />

Avec sa technologie web et sa mobilité<br />

efficace, Altair permet de remplacer<br />

avantageusement nos carnets de maintenance<br />

tout en étant accessible immédiatement<br />

et de partout ».<br />

Un changement technologique radical<br />

qui soulève une autre problématique :<br />

convertir la douzaine de techniciens et<br />

responsables qui constituent les effectifs<br />

de maintenance des deux sites à l’outil<br />

de GMAO ; c’est pourquoi une solution<br />

améliorant le confort de travail<br />

était devenue nécessaire afin de motiver<br />

les effectifs à son utilisation assidue…<br />

À l’image de la solution d’Altair,<br />

un outil qui « nous permet d’avoir plus<br />

de temps et de recul pour travailler à<br />

l’amélioration continue de la maintenance<br />

du site, un défi permanent qui<br />

rend notre métier passionnant ».<br />

« Altair nous permet d’avoir<br />

plus de temps et de recul pour<br />

travailler à l’amélioration<br />

continue de la maintenance »<br />

Pour Bernard Decoster, directeur de<br />

DSDSystem, éditeur de la GMAO Altair<br />

Enterprise, « un tournevis n’est bon que<br />

s’il est muni d’un manche confortable.<br />

C’est pour cela qu’en développant notre<br />

GMAO nous pensons autant à l’efficacité<br />

technologique et fonctionnelle<br />

qu’au confort d’utilisation. » Et de poursuivre<br />

: « c’est ce qui a motivé le choix<br />

de la GMAO Altair par Monbana, dont<br />

la problématique était à la fois de trouver<br />

une solution efficace et réactive tout<br />

en améliorant le confort de travail de<br />

la maintenance, que l’on sait parfois<br />

pénible et souvent risqué. » ●<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı11


technologies<br />

dossier<br />

L’analyse vibratoire,<br />

une technologie accessible<br />

à tous ?<br />

Il va sans dire que les solutions d’analyse vibratoires sont<br />

au cœur de toutes les attentions depuis quelque temps, et<br />

pas seulement parce qu’il s’agit d’un moyen très efficace<br />

de détecter les signes avant-coureurs d’une panne et d’aller<br />

plus loin en procédant à des premiers diagnostics suffisamment<br />

précis pour enrichir les rapports de mesure associés.<br />

L’autre raison de cet engouement quasi-général va de pair<br />

avec l’aboutissement des technologies reposant sur l’Internet<br />

industriel des objets (IIoT) et l’émergence de start-up ;<br />

ainsi le marché voit déferler pléthore de nouvelles solutions,<br />

parfois très innovantes.<br />

Surfant sur la rupture technologique (disruptive technology)<br />

qu’a apporté depuis plusieurs années les majors du Web –<br />

à commencer par les Google-Apple-Facebook-Amazon (Gafa) –,<br />

ces nouveaux outils, même s’ils promettent parfois monts et<br />

merveilles, se posent le plus souvent en bon complément des<br />

technologies traditionnelles. Toutefois, chose est sûre, c’est<br />

qu’une application Web, une solution d’intelligence artificielle<br />

ou un capteur sans fil ne remplaceront pas l’expérience d’un<br />

spécialiste en analyse vibratoire – du moins pour le moment<br />

car nul ne sait ce que l’avenir nous réserve malgré les agitations<br />

de nombreux « évangélistes » et autres « prédicateurs ».<br />

Pour l’heure, le savoir-faire humain et la connaissance de l’environnement<br />

de l’atelier dans lequel évoluent les machines et<br />

les équipements qui la composent priment, comme le montre<br />

l’essentiel des articles proposés dans ce dossier. Celui-ci fait<br />

intervenir plusieurs spécialistes du domaine venant nous faire<br />

part des bonnes pratiques à mettre en œuvre afin de réaliser<br />

le bon diagnostic et assurer du conditionnel voire de la maintenance<br />

prévisionnelle. Mais dans ce dossier, le lecteur pourra<br />

découvrir un reportage exclusif sur la première éolienne<br />

française en mer bardée de technologies SKF et, tendance<br />

oblige, découvrir une solution d’intelligence artificielle, le<br />

premier assistant personnel de maintenance développé par<br />

deux acteurs français : Eolane et la start-up Cartesiam. Bonne<br />

lecture ! ●<br />

Olivier Guillon<br />

au sommaire de ce dossier<br />

14 À propos de balourd de rotor rigide<br />

16 Ouvert à tous les vents<br />

20 L’intelligence artificielle au service<br />

de la maintenance prévisionnelle<br />

24 Le technicien de maintenance peut aussi<br />

faire de l’analyse vibratoire<br />

© DR<br />

26 Que doit-on attendre des capteurs sans fil ?<br />

12ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


SKF Enlight QuickCollect<br />

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de l’état de vos machines est désormais accessible<br />

à tous, sans formation ni expertise en diagnostic.<br />

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QuickCollect est basé sur un capteur performant<br />

et simple d’utilisation. Il détermine rapidement et<br />

facilement l’état de vos machines.<br />

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les états vibratoires peuvent être partagés avec<br />

l’ensemble de l’entreprise.<br />

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technologies<br />

Expertise<br />

À propos de balourd de rotor rigide<br />

L’analyse vibratoire est un outil incontestable pour la maintenance<br />

conditionnelle des machines tournantes. En effet, le fonctionnement<br />

des machines tournantes engendre des efforts qui sont la cause de<br />

nombreuses défaillances, parmi lesquelles le balourd est représentatif<br />

de 80% d’entre elles.<br />

Le déséquilibre du rotor ou plus communément appelé<br />

le balourd est l’une des principales causes de vibrations<br />

des machines tournantes. On parle aujourd’hui<br />

de déséquilibre mécanique généré sur un rotor lorsque sa<br />

répartition de masse est telle que son axe d’inertie n’est pas<br />

confondu avec son axe de rotation. Il en résulte donc un<br />

tenseur de force appliqué au niveau des paliers (forces et<br />

couples), dans le cas d’une vitesse de rotation fixe aux paramètres<br />

suivants :<br />

• carré de la vitesse angulaire (ω²) ;<br />

• distance entre le centre d’inertie du rotor et son axe<br />

de rotation ;<br />

• moment d’inertie du rotor.<br />

Dans un plan perpendiculaire à l’axe de rotation, les forces<br />

réactives au niveau des paliers sont tournantes de type :<br />

où<br />

• m = masse de déséquilibre « équivalente » située à la<br />

périphérie du rotor<br />

• r = rayon du rotor<br />

• ω = vitesse angulaire du rotor<br />

Cette description ne concerne que les rotors dits rigides (c’està-dire<br />

dont la vitesse de rotation nominale est inférieure à la<br />

première fréquence critique de l’arbre). De cette manière, la<br />

répartition du déséquilibre de masse le long du rotor amène<br />

à définir différents types de balourds en fonction de leurs<br />

effets induits sur le mouvement du rotor.<br />

Le balourd statique<br />

Description<br />

Ci contre, en figure 1, le balourd<br />

statique présente un axe d’inertie<br />

Δ décalé parallèlement à l’axe<br />

de rotation Z. Ceci suppose que :<br />

• le déséquilibre de masse soit<br />

réparti régulièrement le long<br />

d’une génératrice du rotor ; ceci<br />

est très peu probable.<br />

• le déséquilibre de masse soit<br />

concentré en un plan perpendiculaire<br />

à l’axe, situé au centre<br />

du rotor.<br />

Correction du balourd statique<br />

En pratique, cela concerne essentiellement<br />

les rotors comprenant<br />

une roue au milieu de l’arbre,<br />

dont le diamètre est grand par<br />

rapport à la largeur.<br />

L’équilibrage est alors réalisé en<br />

un seul plan, par la mise en place<br />

d’une masse identique, diamétralement<br />

opposé à m (voir figure 2).<br />

Déséquilibre de couple pur<br />

Description<br />

L’axe d’inertie Δ est sécant à l’axe<br />

de rotation Z en son centre de<br />

gravité G les deux axes sont dans<br />

le même plan (Cf. figure 3).<br />

Correction du balourd de couple pur<br />

En pratique, cela concerne essentiellement<br />

les rotors comprenant<br />

une roue au milieu de l’arbre,<br />

dont le diamètre est grand par<br />

rapport à la largeur.<br />

L’équilibrage est alors réalisé en<br />

un seul plan, par la mise en place<br />

d’une masse identique, diamétralement<br />

opposé à m (voir figure 2).<br />

Balourd dynamique<br />

C’est la somme des deux descriptions précédentes. Ici on<br />

montre que les efforts peuvent être annulés avec deux masses<br />

de correction dans deux plans différents. C’est le cas de déséquilibre<br />

le plus fréquent rencontré dans l’industrie.<br />

14ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


technologies<br />

Description En résumé, on peut dire que :<br />

Les axes d’inertie Δ et de rotation<br />

Z sont concourants : les axes<br />

ne sont dans le même plan (cf.<br />

figure 5).<br />

• seuls les balourds statiques peuvent s’équilibrer en un plan ;<br />

• les autres balourds peuvent s’équilibrer en deux plans.<br />

Un équilibrage 2 plans résolvant également un problème de<br />

balourd statique, tout équilibrage de rotor rigide peut donc<br />

être effectué en 2 plans.<br />

Correction<br />

Les masses de corrections ne<br />

sont pas égales et opposées. On<br />

montre que là encore deux plans<br />

d’équilibrage sont nécessaires et<br />

suffisants.<br />

Synthèse<br />

Un déséquilibre est caractérisé par non-coïncidence de l’axe<br />

principal d’inertie et de l’axe de rotation. L’opération d’équilibrage<br />

consiste donc à ramener ces deux axes confondus,<br />

de manière à supprimer les forces transmises aux paliers.<br />

Enfin et contrairement à une idée reçue, le balourd est certainement<br />

l’un des problèmes vibratoires les plus difficiles à<br />

identifier sur une machine tournante.<br />

En effet, il existe toujours un balourd résiduel. Un problème<br />

de balourd ne peut donc être détecté que par une évaluation<br />

du niveau, et non pas seulement sur la présence de manifestations<br />

spectrales spécifiques, comme pour la plupart des<br />

autres problèmes.<br />

Cette évaluation du niveau est affectée par les notions de<br />

transfert vibratoires (présence de fréquence de résonnance<br />

voisine de la vitesse de rotation).<br />

Par ailleurs bien d’autres phénomènes tels que le balourd<br />

thermique, le balourd d’origine électrique peuvent crée une<br />

ambigüité de diagnostic. ●<br />

Henri Campagna,<br />

Expert vibrations (dB Vib Groupe)<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı15


technologies<br />

Reportage<br />

Ouvert à tous les vents<br />

L’éolien offshore est l’une des filières d’énergies renouvelables les plus<br />

prometteuses. À l’heure de la transition énergétique, la France se met<br />

en devoir de rattraper son retard. Sa première éolienne en mer a pour<br />

originalité d’être flottante. Rencontre avec Ideol, une PME en pointe.<br />

Sur les quais des chantiers navals de Saint-Nazaire, le grand port de commerce<br />

de la façade atlantique, les bourrasques de vent rendent la pluie encore plus<br />

cinglante. Cela n’altère en rien la bonne humeur de l’équipe Ideol et la fierté<br />

de ses ingénieurs. Dominant le port du haut de ses 62 m, l’éolienne flottante Floatgen<br />

vient tout juste d’être terminée et sera bientôt remorquée vers un site d’essais<br />

au large pour commencer à produire ses premiers kilowattheures.<br />

L’enjeu est de taille tout comme les espoirs placés dans sa réussite. C’est la première<br />

incursion de la France dans la production d’énergie en mer et c’est aussi la première<br />

dans une solution flottante, laquelle pourrait, si elle est appliquée à des installations<br />

à grande échelle, fournir de l’électricité à des millions de consommateurs.<br />

On estime que, rien qu’au large de la côte méditerranéenne, l’éolien flottant<br />

pourrait produire 3 GW à l’horizon 2030 – soit la consommation d’électricité de<br />

6,8 millions d’habitants.<br />

Le projet Ideol a nécessité deux ans pour relever des défis techniques importants<br />

25 millions d’euros<br />

pour le projet<br />

L’aventure a commencé en 2010 lorsque<br />

les ingénieurs Paul de la Guérivière et<br />

Pierre Coulombeau ont fait le pari que<br />

le concept innovant d’une éolienne<br />

flottante avait toutes les chances de<br />

s’imposer comme un complément incontournable<br />

aux éoliennes construites sur<br />

une base fixée sur le fond sous-marin.<br />

Le principal avantage des éoliennes flottantes<br />

est de pouvoir être installées en mer<br />

profonde (à partir de 30 m). Les vents y<br />

étant plus forts et plus constants, elles<br />

peuvent produire plus régulièrement,<br />

ce qui réduit le coût final de l’énergie<br />

produite. Par ailleurs, leur éloignement<br />

des côtes diminue leur impact visuel et<br />

leur caractère flottant limite l’impact sur<br />

la faune et les fonds marins. De plus, elles<br />

sont plus facilement déconnectables.<br />

C’est ainsi qu’est née Ideol, une start-up<br />

implantée à La Ciotat, près de Marseille.<br />

Aussitôt débutèrent la conception et l’ingénierie<br />

du système flottant : la fondation<br />

flottante brevetée par Ideol – un anneau<br />

carré creux en son centre (grâce au<br />

système breveté Damping Pool), capable<br />

d’accueillir tout type de turbine. Parallèlement<br />

s’est organisé un consortium européen<br />

composé de sept partenaires, parmi<br />

lesquels l’expert en génie civil Bouygues<br />

et l’École Centrale de Nantes, pour la<br />

mise en place d’un test grandeur nature<br />

avec le soutien de l’Union européenne<br />

dans le cadre du programme FP7. Objectif<br />

: démontrer que les éoliennes flottantes<br />

représentent une solution techniquement<br />

fiable et économiquement viable. Durée<br />

prévue de l’expérimentation : deux ans<br />

minimum. Coût total : 25 millions d’euros.<br />

16ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


Experts en vibrations<br />

m+p international fournit des solutions logicielles hautement performantes<br />

pour les essais vibratoires tels que : le contrôle de vibrations sur des excitateurs<br />

électrodynamiques ou hydrauliques ; l’analyse vibratoire et acoustique ;<br />

l’acquisition de données et la surveillance de process.<br />

Nos produits combinent l’efficacité, la précision, la flexibilité et la sécurité pour<br />

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TECHNOLOGIES<br />

MOINS DE DEUx ANS<br />

POUR RELEVER L’ENSEMBLE<br />

DES DÉfIS TECHNIqUES<br />

L’ensemble des travaux de construction<br />

se déroulant à Saint-Nazaire,<br />

Ideol a envoyé sur place une équipe.<br />

« Lorsque nous nous sommes installés à<br />

Saint-Nazaire, cette aventure folle mais<br />

passionnante est devenue une réalité<br />

quotidienne, raconte Serge Gracia,<br />

responsable des projets stratégiques<br />

chez Ideol. Pour chacun de nous, il y<br />

avait surtout la fierté de participer à<br />

la construction de la première éolienne<br />

en mer flottante de France. Et nous<br />

sommes fiers de notre travail : nous<br />

avons surmonté les défis techniques, et,<br />

en moins de deux ans, nous avons réussi<br />

à construire la fondation, développer et<br />

créer la pièce de transition et la tour,<br />

effectuer les tests, etc. ».<br />

Coordinateur de l’ensemble du projet,<br />

Ideol s’est également chargé de l’acquisition<br />

et de la préparation de la turbine.<br />

L’entreprise a d’abord demandé à SKF<br />

Solution Factory France de réaliser un<br />

audit approfondi. La machine a ensuite<br />

été équipée de capteurs qui permettront<br />

à SKF d’assurer le suivi vibratoire à<br />

distance lorsqu’elle sera en mer. Après la<br />

construction du flotteur en béton, l’éolienne<br />

Floatgen a été assemblée bord à<br />

quai. Mise en flottaison en août 2017,<br />

elle a été soumise aux tests de transfert<br />

de personnel. Après son inaugurasKF<br />

participe à l’aventure Floatgen<br />

Fondation flottante – ©Ideols<br />

Commissionné par Ideol, SKF a effectué l’audit initial sur l’état de la turbine,<br />

une Vestas V80. Une équipe de la SKF Solutions Factory France est venue<br />

examiner l’état des roulements principaux et la qualité de la graisse, ainsi que<br />

l’état électrique de la génératrice (solution Baker). Un système de surveillance<br />

vibratoire continue a été installé sur l’ensemble de la chaîne cinématique de la<br />

machine (roulements principaux, multiplicateur, génératrice), ce qui permettra<br />

de surveiller à distance le comportement vibratoire de la machine.<br />

tion le 13 octobre, tous les tests opérationnels destinés notamment à évaluer la<br />

capacité de la turbine à produire de l’électricité ont été menés avec succès. Puis,<br />

l’installation flottante a été remorquée jusqu’au site d’essais SEM-REV de l’École<br />

Centrale de Nantes, où l’infrastructure nécessaire à son raccordement au réseau<br />

était déjà en place.<br />

Sur le plan social, le projet a mobilisé en phase de construction<br />

de la fondation flottante jusqu’à soixante-dix emplois<br />

à Saint-Nazaire, sans compter ceux générés auprès des<br />

sous-traitants et dans les entreprises membres du consortium.<br />

Sur le plan économique cette fois, outre les quelque 20<br />

millions d’euros de retombées dont ont bénéficié les fournisseurs<br />

français impliqués dans le projet, Floatgen représente<br />

pour Ideol le point de départ d’un déploiement en série. Une<br />

étape essentielle pour confirmer sa position de leader dans<br />

le monde. D’ores et déjà, d’importants projets, comme celui<br />

d’une ferme de quatre éoliennes de 6 MW chacune, au large<br />

de Perpignan, sont en préparation. ●<br />

Après avoir mené un audit, SKF a de nouveau été sollicité pour assurer<br />

le suivi vibratoire<br />

18ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


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TECHNOLOGIES<br />

innoVAtion<br />

L’intelligence artificielle<br />

au service de la maintenance<br />

prévisionnelle<br />

En pleine actualité du rapport Villani remis au gouvernement fin mars dernier sur l’intelligence artificielle, l’IA<br />

touche de plus en plus l’industrie, en passant par la maintenance. En s’associant avec le spécialiste des services<br />

industriels en électronique et en solutions connectées Éolane, la start-up Cartesiam a lancé sur le marché<br />

Bob, le premier assistant de maintenance prévisionnelle dédié aux équipements industriels soumis aux fortes<br />

vibrations, intégrant une IA directement dans les capteurs.<br />

«<br />

Bonjour, je suis Bob, votre assistant<br />

personnel de maintenance ». Qui<br />

aurait cru, il y a encore quelques<br />

années, que l’intelligence artificielle<br />

ferait son entrée dans les métiers de la<br />

maintenance industrielle à travers, dans<br />

ce cas précis, ce boitier comprenant des<br />

capteurs de vibration et de température<br />

et capable de diagnostiquer seul l’environnement<br />

d’une machine et en informer<br />

l’utilisateur. Plus précisément, Bob<br />

est ce qu’on appelle un assistant. Dès<br />

qu’il repère la moindre défaillance ou<br />

de la moindre dérive, celui-ci est chargé<br />

d’avertir immédiatement et de fournir<br />

le résultat de son analyse vers une<br />

console de supervision, une plateforme<br />

IOT sur Internet ou sur le smartphone<br />

d’un opérateur.<br />

La différence avec Bob, c’est qu’il<br />

n’est pas question ici de centaines ou<br />

de milliers de données aveuglément<br />

envoyées dans le Cloud. Ici, le système<br />

ne communique que l’analyse de ce qu’il<br />

a lui-même repéré comme étant anormal.<br />

« Nous avons, à travers cette innovation<br />

de rupture, souhaité développer<br />

de l’intelligence à partir du capteur »,<br />

précise Joël Rubino, co-fondateur de<br />

Cartesiam (avec son frère Michel et<br />

François de Rochebouët), avant d’argumenter<br />

que « seulement 1% des données<br />

stockées sont soumises à analyse », selon<br />

une étude menée récemment par IBM.<br />

UN fONCTIONNEMENT ADAPTÉ<br />

à L’ANALYSE VIBRATOIRE<br />

Installé sur toutes machines tournantes<br />

ou soumises à vibration, le<br />

système est attaché ou aimanté. En<br />

appuyant simplement sur un bouton,<br />

on enclenche le système qui va entrer<br />

automatiquement en phase d’apprentissage<br />

de manière à s’imprégner de son<br />

environnement et des vibrations auquel<br />

il est confronté, plusieurs heures durant.<br />

Puis vient la phase de découverte,<br />

période de plusieurs jours au cours de<br />

laquelle le système va confronter son<br />

apprentissage avec la réalité ; « s’il n’y<br />

parvient pas tout de suite, Bob continue<br />

jusqu’à arriver à un seuil de reconnaissance<br />

puis “switcher” en mode monitoring<br />

», poursuit Joël Rubino.<br />

À intervalles réguliers, Bob envoie par<br />

radio LoRaWan un rapport d’activité et<br />

de santé de l’équipement surveillé mais<br />

également des alertes en cas de suspicion<br />

d’anomalie (présente ou à venir).<br />

Bob est ainsi capable de reconnaître<br />

la signature des vibrations normales<br />

ou anormales, comme l’application<br />

Shazam le fait pour la musique afin de<br />

reconnaître le titre que l’on est en train<br />

d’écouter à la radio ou autre. « Dans<br />

le domaine de l’analyse vibratoire, il<br />

est difficile de faire un apprentissage<br />

20ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


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a priori dans la mesure où les signatures vibratoires d’un équipement<br />

tel qu’un compresseur sont différentes d’un point à<br />

l’autre, explique François de Rochebouët. C’est pourquoi nous<br />

avons eu l’idée d’embarquer l’e-learning dans le boîtier ; il suffit<br />

de l’installer et d’appuyer sur un bouton pour qu’il démarre la<br />

phase d’apprentissage ».<br />

Déjà bien implanté chez les industriels<br />

Après une période de validation chez de grands industriels<br />

(EDF, Veolia), mais également dans des PME comme par<br />

exemple SJD décolletage, Bob est désormais disponible<br />

pour la réalisation de tests industriels. Il sera commercialisé<br />

sous forme d’abonnement mensuel dans les prochaines<br />

semaines. Un premier déploiement a été effectué pendant<br />

neuf mois dans trois usines allemandes de Veolia. Un test<br />

grandeur nature et dans des environnements industriels<br />

à la fois intenses et très différents les uns des autres : Bob<br />

opère en effet dans un site de traitement et de broyage de<br />

déchets, une usine de traitement d’eau et une centrale biogaz ;<br />

« avoir en permanence une dizaine “d’assistants” experts qui<br />

écoutent, analysent vos équipements et vous alertent avant que<br />

des problèmes ne se déclenchent, a apporté une grande sérénité<br />

à nos équipes de maintenance, sans modifier aucun de<br />

nos process actuels », confie Boris Lejean, directeur de l’innovation<br />

chez Veolia Allemagne.<br />

Chez EDF, c’est au sein d’une centrale thermique située en<br />

Corse que Bob Assistant a fait ses premiers pas. « Nous testons<br />

actuellement les assistants de maintenance de la société Cartesiam<br />

sur les moteurs de notre centrale thermique d’Ajaccio,<br />

détaille Jacques-Thierry Monti, directeur régional d’EDF<br />

pour la région Paca, qui affirme avoir été séduit par la simplicité<br />

d’installation de cette technologie innovante ainsi que<br />

l’efficacité et la réactivité de l’équipe ». De son côté, Daniel<br />

Sfecci, dirigeant et fondateur de SJD décolletage, venu<br />

témoigner le 6 avril dernier à Paris de son expérience fructueuse<br />

avec Cartesiam et Éolane, explique que c’est sur ses<br />

compresseurs d’air que Bob Assistant prend tout son sens,<br />

ne serait-ce que pour identifier, dès les premières heures,<br />

qu’un de ses équipements était défectueux, et pouvoir ainsi<br />

rompre le contrat avec un prestataire extérieur de maintenance<br />

peu scrupuleux. « Mais ce système nous a surtout<br />

permis de mieux calibrer le préventif. De plus, avec la remontée<br />

d’informations dans notre dashboard, nous restons maîtres<br />

de notre solution. Nous avons à ce jour équipé toute notre<br />

usine ; prochaine étape, la mesure de la production ». ●<br />

Olivier Guillon<br />

Équipes de Cartesiam et d’Eolane<br />

22ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


technologies<br />

Solutions<br />

Le technicien de maintenance peut<br />

aussi faire de l’analyse vibratoire<br />

Après avoir imaginé la première caméra de détection ultrasonore, Synergys, spécialiste des outils de diagnostic<br />

pour la maintenance conditionnelle, a mis au point une autre caméra, cette fois dédiée à l’analyse vibratoire.<br />

Baptisée VShooter, cette solution innovante qui a fait sensation fin 2016 à Hanovre, a démarré<br />

sa commercialisation en trombe l’an passé.<br />

«<br />

La vibration est le premier élément à prendre en compte pour diagnostiquer une<br />

machine, rappelle Arabelle McKenna, directrice générale de Synergys Technologies.<br />

Afin d’aller plus loin que la simple “écoute” de l’équipement, et sans pour<br />

autant avoir recours à des technologies d’analyse vibratoire – onéreuses, complexes<br />

et surdimensionnées pour certaines applications –, nous avons décidé de développer<br />

une solution simple, intuitive et générant rapidement un rapport ». Arabelle<br />

McKenna est claire : l’ambition de la caméra VShooter n’est pas de remplacer les<br />

instruments d’analyse vibratoire poussée et nécessaires pour établir un diagnostic<br />

complet mais bien de permettre au technicien de maintenance de faire un<br />

pré-diagnostic dès qu’il rencontre un problème sur son équipement.<br />

S’appuyant sur la même technologie que le LeakShooter LKS1000, une caméra de<br />

détection ultrasonore conçue en 2013 à partir de besoins clients qui ne trouvaient<br />

pas de réponse sur le marché, le VShooter VBS1T a été développé par Synergys<br />

Technologies qui, rappelons-le, est à l’origine un distributeur de solutions.<br />

MCP (Photo de Condition de Machine) est un nouveau concept<br />

consistant à visualiser d’un coup d’œil la condition de l’état<br />

machine sur sa photo. Plus besoin de logiciel PC pour programmer<br />

la base de donnée! L’encodage est automatiquement crée<br />

sur la photo machine.<br />

FFT pour des réparations immédiates.<br />

On obtient ensuite la photo de condition<br />

de machine (MCP, Machine Condition<br />

Picture). Enfin, il est possible de<br />

décharger les fichiers sur pc pour éditer<br />

les rapports (données et alarmes). La<br />

tendance est aussi visible si on suit<br />

la machine dans le temps pour un<br />

programme prévisionnel. Il est possible<br />

de stocker 1000 MCP avec dix points de<br />

mesure pour chaque MCP.<br />

Le VShooter est destiné en particulier<br />

à la surveillance de machines à cinématique<br />

simple et a paliers roulement.<br />

Les applications sont diverses : moteur/<br />

alternateur électrique, pompe centrifuge,<br />

compresseur a vis ou centrifuge<br />

/ surpresseur, ventilateur, turbine et<br />

autres mélangeur, broche de machine<br />

outil, petit réducteur à engrenage…<br />

Simplifier au maximum l’utilisation de l’appareil<br />

Le VShooter n’est ni un gros analyseur, ni un simple vibromètre, mais plutôt un<br />

compromis entre les deux. Pour l’utiliser, il suffit de prendre une photo de la<br />

machine avec la caméra embarquée de l’appareil, de placer les points de mesure<br />

à l’aide d’un clavier/joystick, de prendre les mesures de vibration globales avec<br />

l’accéléromètre puis de visualiser les conditions machines colorisées (vibration<br />

et état de roulement). On peut également visualiser les diagnostiques d’alarmes<br />

24ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


TECHNOLOGIES<br />

DE BONS DÉBUTS SUR LE MARCHÉ<br />

Après avoir fait sensation à Hanovre et séduit de premiers<br />

clients en France notamment pour les roulements et les<br />

pompes, le VShooter devrait trouver de nouvelles applications<br />

dans la machine-outil en particulier sur les broches.<br />

« Nous continuons à développer notre solution comme nous le<br />

faisons habituellement, en étant en permanence à l’écoute de<br />

nos utilisateurs sur le terrain », affirme Arabelle McKenna.<br />

Pour l’heure, Synergys poursuit ses développements en<br />

sondant en permanence ses utilisateurs, à savoir les techniciens<br />

de maintenance ; c’est d’ailleurs grâce à ces précieuses<br />

remontées du terrain que l’entreprise en est venue à mettre<br />

au point sa première solution LeakShooter puis développer<br />

le VShooter en intégrant une caméra et en offrant ainsi un<br />

outil à portée de main et de toutes les compétences. ●<br />

Olivier Guillon<br />

Capteurs de vibration octavis<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı25


technologies<br />

Tendances<br />

Que doit-on attendre<br />

des capteurs sans fil ?<br />

Si les capteurs sont encore majoritairement alimentés par câbles,<br />

les solutions d’aujourd’hui et de demain tendent – industrie 4.0 oblige –<br />

vers des solutions sans fil et plus intelligentes. Mais attention aux belles<br />

promesses car les protocoles entourant les capteurs sans fil n’autorisent<br />

pas toutes les mesures et sur tous les équipements ; des choix doivent<br />

donc être faits en fonction des besoins identifiés sur chaque équipement.<br />

Des capteurs qui permettent, sans rien faire ou presque, de tout mesurer et de<br />

remonter un maximum de données dans le Cloud, voilà ce que proposent<br />

de plus en plus de sociétés – bien souvent des start-up n’ayant pas toujours<br />

le sens des réalités de l’atelier ni des équipements à surveiller… Tel est le constat<br />

qu’a fait la société Acoem, un des spécialistes français de la mesure et plus particulièrement<br />

de la maintenance prévisionnelle sur les machines tournantes à travers<br />

sa marque Oneprod ; son responsable marketing, Bertrand Wascat, explique que<br />

« l’engouement des industriels pour l’industrie 4.0 est fort, notamment ce qui concerne<br />

les technologies sans fil. Il nous semblait important de clarifier le positionnement de ces<br />

solutions, à la fois aujourd’hui et demain de façon à comprendre comment exploiter<br />

ce levier essentiel de compétitivité ». En somme, il s’agit d’expliquer comment réussir<br />

son passage vers le « 4.0 » et c’est pourquoi les équipes d’Oneprod publieront<br />

courant juin un livre blanc (cf. encadré) portant sur ce sujet en apparence simple<br />

mais qui revêt en réalité des aspects beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît.<br />

Le sans-fil complémentaire du capteur filaire<br />

Aujourd’hui, le premier réflexe des techniciens est d’assimiler un capteur sans fil à un<br />

capteur classique mais uniquement dépourvu d’un câble. Une vision trop restreinte<br />

qui ne prend pas en compte les deux segments que composent les appareils dits sans<br />

fil : d’un côté, on trouve les instruments de mesure portable qui privilégient la vitesse<br />

pour collecter les données ; de l’autre, les applications plus poussées, nécessitant plus<br />

de puissance pour être connectées au Cloud ou envoyer des informations à distance.<br />

Ce type de matériel se doit d’être à la fois performant et robuste – c’est-à-dire sans<br />

d’intervention pendant au moins quelques années (durée variable selon les modèles) ;<br />

ainsi, le protocole utilisé dans ce cas n’a rien à voir avec le Wifi ou encore la technologie<br />

Bluetooth. « Actuellement, les capteurs sans fil industriels s’appuient majoritairement<br />

sur la couche de communication appelée 802.15.4 utilisée par différents protocoles<br />

reconnus aujourd’hui (Wireless Hart, ISA100.11a, Zigbee), poursuit Bertrand Wascat.<br />

Ce protocole est certes moins rapide mais il consomme beaucoup moins d’énergie (garantissant<br />

plus d’autonomie) et assure une plus longue portée ; à titre d’exemple, nous avons<br />

déjà mis en place notre solution Oneprod Eagle sur des machines situées à 700 mètres de<br />

distance pour de l’analyse vibratoire (spectre et signaux temporels) ».<br />

Bertrand Wascat<br />

Responsable marketing d’Oneprod<br />

D’autres protocoles – comme LoRa et<br />

Sigfox – autorisent des portées plus<br />

longues de plusieurs kilomètres. Seul<br />

inconvénient : la taille des tuyaux de<br />

communication est beaucoup plus<br />

petite et le volume de données transférables<br />

nettement plus restreint. «<br />

Dans ce contexte, il devient nécessaire<br />

d’identifier les besoins les plus urgents<br />

et de trier au mieux les informations<br />

que l’on souhaite obtenir. Par ailleurs,<br />

Monitoring sans fil et<br />

maintenance prévisionnelle :<br />

be smart !<br />

La marque Oneprod (groupe Acoem)<br />

publie courant juin de cette année<br />

un livre blanc visant à aider et à<br />

accompagner les industriels dans<br />

le choix et l’utilisation de capteurs<br />

sans fil destinés à surveiller les<br />

machines et les équipements. Outre<br />

la présentation des différents enjeux<br />

liés à la technologie sans fil mais aussi<br />

les risques liés à certains capteurs<br />

peu performants qui inondent<br />

aujourd’hui le marché, cette publication<br />

reviendra également sur les solutions<br />

que l’on trouvera demain, alliant le<br />

plus souvent deux intelligences : celle<br />

du réseau et celle du capteur luimême,<br />

compromis prenant forme<br />

sous la notion d’« Edge Computing ».<br />

Réalisé par différents experts<br />

Oneprod, en partenariat avec Hikob,<br />

spécialiste dans les infrastructures<br />

sans fil, le livre blanc sera accessible<br />

à tous et téléchargeable gratuitement<br />

sur le site oneprod.com.<br />

26ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


technologies<br />

Semi-online – Vibration Analysis / Capteurs sans fil / Les capteurs sans fil exigent de reposer sur un protocole fiable<br />

il est évident que pour le moment, compte tenu de ses limites,<br />

le capteur sans fil est complémentaire au capteur filaire ; ce<br />

dernier sera utilisé pour des équipements hautement critiques<br />

et qu’il faut surveiller de près. Le capteur sans fil sera quant à<br />

lui davantage utilisé pour le reste du parc machine ».<br />

Mettre l’intelligence dans le capteur<br />

avant le Cloud<br />

Selon l’expert d’Oneprod, les solutions s’orienteront dans un<br />

avenir proche vers un compromis entre le Cloud et le capteur<br />

qui, de fait, intègrera plus d’intelligence qu’aujourd’hui.<br />

L’idée est qu’au niveau même du capteur, l’utilisateur obtiendra<br />

un premier niveau d’information sur l’état de santé de<br />

sa machine. « Tout transférer vers le Cloud n’est pas la solution,<br />

même si de nombreuses start-up promettent actuellement<br />

monts et merveilles, prévient Bertrand Wascat. D’autant que<br />

bien souvent, leurs solutions intègrent des capteurs basés sur<br />

des technologies d’entrée de gamme qui, limitées en performances<br />

de mesure, ne permettent pas un suivi efficace des<br />

problèmes de roulements par exemple ». ●<br />

Olivier Guillon<br />

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Eviter les arrêts imprévus<br />

Industrie 4.0 : Les plastiques intelligents augmentent la sécurité face aux défaillances.<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı27


technologies<br />

Solution<br />

Plus de rentabilité<br />

pour une installation Wi-care<br />

dans le domaine HVAC<br />

En 2013, après plus de cinq années de recherche et développement, I-care lançait sa gamme de produits Wicare,<br />

des capteurs et transmetteurs de vibration et température sans fils à la pointe de la technologie, épaulés<br />

par la plateforme de traitement de données I-see, elle aussi développée en interne. Depuis leurs lancements,<br />

Wi-care et I-see n’ont jamais cessé de s’améliorer et font aujourd’hui partie des meilleures solutions du marché<br />

pour la maintenance 4.0.<br />

Le remplacement systématique des roulements d’une<br />

installation HVAC (turbine et moteur) représente<br />

un montant non négligeable. On estime ce coût en<br />

moyenne à près de 1 000 € par HVAC et par an (préparation,<br />

pièces et main d’œuvre). De plus, le remplacement<br />

systématique introduit des modes de défaillance dont les<br />

causes racines sont l’alignement, la tension des courroies,<br />

la mortalité infantile et le cycle de vie des roulements, ainsi<br />

que l’introduction de nouveaux modes de défaillance dûs<br />

au démontage et remontage des équipements. Même si la<br />

maintenance prédictive n’empêche pas le remplacement des<br />

roulements, elle en optimise l’occurrence.<br />

La technologie sans fil Wi-care<br />

Les capteurs et transmetteurs Wi-care développés par I-care<br />

sont des capteurs sans fil de vibration mono-axe ou tri-axes,<br />

température, pression et corrosion permettant une précision<br />

de mesure identique voire supérieure à l’analyse vibratoire<br />

classique ou à d’autres systèmes de mesure. Une installation<br />

Wi-care se compose de capteurs sans fils, de range extenders<br />

(amplificateurs de signal) et d’une gateway (passerelle pour<br />

la réception et transmission des données). Chaque gateway<br />

peut gérer jusqu’à 144 capteurs et garder en mémoire près<br />

de deux mois de données, évitant ainsi toute perte d’information<br />

en cas de perte de connexion internet.<br />

Le placement des capteurs se fait en quelques minutes par<br />

équipement et une fois le système complètement installé, les<br />

premières données seront collectées quelques minutes plus<br />

tard et aussitôt transmises à la plateforme en ligne I-see. Plus<br />

besoin de logiciels complexes et coûteux. De plus, chaque<br />

client Wi-care bénéficie des mises à jour et améliorations<br />

régulières de l’outil en ligne I-see.<br />

28ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


technologies<br />

Résumé des coûts des différents scénarios<br />

Ces données pourront ensuite être analysées par les ingénieurs<br />

fiabilistes de I-care ou du propriétaire de l’installation<br />

pour anticiper tout risque de pannes. Grâce aux alertes<br />

programmables, toute déviance du spectre vibratoire, de<br />

température ou autre paramètre nécessitant une surveillance<br />

peut être détectée quasi-instantanément, même en dehors<br />

des périodes d’analyses contractuelles. Sur base d’une prise<br />

de mesure toutes les deux heures, la durée de vie des batteries<br />

des capteurs Wi-care est de cinq ans. Grâce à leur certification<br />

Atex, les capteurs Wi-care peuvent également être<br />

utilisés dans des zones à atmosphère explosive.<br />

Exemple réel<br />

Situation de départ : pas de prévisionnel...<br />

Les équipes d’Icare ont réalisé une étude chez un de leurs<br />

clients dans le secteur pharmaceutique. Les résultats de cette<br />

étude ont démontré que sur un échantillon de 71 HVAC (sur<br />

un total de 125 équipements jugés critiques 1 ), le remplacement<br />

systématique des roulements s’élevait à 71 000 € par<br />

an et qu’environ dix pannes mécaniques significatives entraînant<br />

un arrêt de plus de deux heures ont été relevées chaque<br />

année au cours des quatre dernières années.<br />

Le coût moyen d’une de ces pannes a été estimé à 16 128 €,<br />

coût établi en « best case », c’est-à-dire des coûts de maintenances<br />

volontairement tirés vers le bas, pas de prise en<br />

compte de la mobilisation du matériel de production lors<br />

de la panne, ni de comptabilisation d’un report éventuel de<br />

production. Ces données extrapolées à l’ensemble des 125<br />

équipements critiques du client représentent un coût annuel<br />

total pour notre client de plus de 415 000 € (125 000 € de<br />

remplacement des roulements et 290 304 € pour les dix-huit<br />

pannes significatives).<br />

Scénario 1 : Analyse vibratoire trimestrielle<br />

L’analyse vibratoire trimestrielle permettrait de de réduire<br />

significativement ces coûts grâce à une baisse de la probabilité<br />

de défaillance à 10%. En effet, la détection de défauts à<br />

un stade précoce permet une intervention corrective empêchant<br />

une détérioration avancée de l’équipement. Un investissement<br />

de base sera nécessaire pour équiper les HVAC de<br />

capteurs. Le coût moyen dans ce cas est de 1 050 € par HVAC,<br />

soit 131 250 € pour l’ensemble des équipements du client. Les<br />

résultats des analyses vibratoires trimestrielles permettront<br />

d’identifier les problèmes d’alignement et d’équilibrage anticipatifs<br />

à un problème de roulements. Cela évitera ainsi les<br />

remplacements systématiques et permettra au client de planifier<br />

sa maintenance de façon optimale, par exemple lors des<br />

périodes de « shutdown » ou d’intercampagne, évitant ainsi<br />

un arrêt de production inopiné. Les coûts annuels deviendraient<br />

donc les suivants :<br />

• 13 500 € pour les prises de mesures, analyses et rapports<br />

trimestriels ;<br />

• 32 256 € pour les pannes significatives (10% de probabilité<br />

de défaillance non détectée = deux pannes) ;<br />

• 16 000 € de coûts de maintenance ou réparations planifiées<br />

(90% de pannes évitées avec un coût maximal estimé<br />

à 1 000 €/HVAC).<br />

En plus de l’impact significatif sur la qualité et le volume<br />

de production, les coûts peuvent donc être réduits de plus<br />

de 85% pour atteindre un montant estimé à 61 756 € par an<br />

(hors investissement de base pour les capteurs).<br />

Scénario 2 : Solution Wi-care<br />

La solution Wi-care réduit le risque de pannes non détectées<br />

à moins de 1%. L’investissement de base complet (capteurs,<br />

transmetteurs, range extenders et gateways) est estimé à<br />

250 000€ pour équiper les 125 HVAC critiques du client.<br />

Les coûts annuels de la solution Wi-care dans ce cas-ci sont<br />

les suivants :<br />

• 12 375 € pour les prises de mesures, analyses et rapports<br />

mensuels ;<br />

• 0 € pour les pannes significatives (1% de probabilité de<br />

défaillance non détectée = 0,18 pannes par an) ;<br />

• 18 000 € de coûts de maintenance ou réparations planifiées<br />

(99% de pannes évitées avec un coût maximal estimé<br />

à 1 000 €/HVAC).<br />

Hors investissement de base, les coûts annuels de la solution<br />

Wi-care sont donc de 30 375 €, soit 93% de moins que les<br />

frais encourus en l’absence de maintenance prévisionnelle<br />

et 51% de moins que l’analyse vibratoire trimestrielle. L’investissement<br />

de base Wi-care est important mais reste néanmoins<br />

inférieur aux coûts annuels occasionnés par l’absence<br />

totale de maintenance prédictive (voir graphe de comparaison<br />

dans le point 4). De plus, la solution Wi-care présente<br />

de nombreux avantages et fonctionnalités supplémentaires à<br />

l’analyse vibratoire trimestrielle : une installation plus simple<br />

que les capteurs classiques (réel Plug&Play) générant moins<br />

de mobilisation des outils de production et main d’œuvre,<br />

une prise de mesure et enregistrements des données plusieurs<br />

fois par jour (par défaut toutes les deux heures), des analyses<br />

et des rapports mensuels 2 , donc quatre fois plus fréquents<br />

que le préventif trimestriel.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı29


technologies<br />

Autre avantages de cette solution ; des alarmes de déviance<br />

de spectre, de température ou autres envoyées par email ou<br />

sms et permettant une intervention rapide et l’évitement<br />

d’arrêts de production, le suivi en temps réel via la plateforme<br />

I-see, l’historique intégral des systèmes consultables<br />

à tout moment, un dashboard clair, évolutif et personnalisable<br />

de la santé des équipements, le benchmark de tous les<br />

systèmes mesurés et gestion de KPIs ou encore la diminution<br />

des risques HSE car pas de déplacements humains sur<br />

site et l’intégration possible avec des outils de gestion GMAO<br />

tels que SAP PM.<br />

Au vu du cas réel exposé ci-dessus, les avantages d’un<br />

programme de maintenance prévisionnelle ne sont plus à<br />

démontrer en termes d’optimisation des coûts de maintenance<br />

et de production. Les seuils de rentabilité des deux<br />

scénarios sont respectivement atteints après quatre mois et<br />

demi et huit mois par rapport à une politique de remplacement<br />

systématique. À l’heure où le monde industriel s’oriente<br />

de plus en plus vers les solutions de maintenance 4.0, l’investissement<br />

de base nécessaire à la solution Wi-care, bien que<br />

supérieur à un programme trimestriel classique, se justifie<br />

pleinement de par la réduction encore plus grande de risque<br />

de pannes non détectées, mais surtout grâce à la plus-value<br />

importante apportée par ses fonctionnalités supplémentaires<br />

énumérées précédemment. ●<br />

1<br />

Un équipement HVAC jugé critique signifie un impact important<br />

sur la production en cas de panne.<br />

2<br />

La fréquence des analyses et rapports Wi-care est déterminée dans<br />

le contrat de départ par le client et I-care mais peut être à tout moment<br />

adaptée sur demande.<br />

Représentation graphique de l’évolution<br />

des gains/coûts des différents scénarios<br />

Résumé des risques liés à chaque scénario<br />

30ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


Petrol Blauw :<br />

pantone 315 100%<br />

pantone 315 55%<br />

Groen :<br />

pantone 376 100%<br />

pantone 376 85%<br />

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maintenance en production<br />

méthode<br />

Générer de la valeur par une<br />

meilleure gestion des stocks<br />

La gestion des stocks de pièces de rechange et de pièces détachées a longtemps été la grande oubliée<br />

de l’atelier, les efforts étant systématiquement fournis en faveur de la production. Pourtant, depuis plusieurs<br />

années émergent des projets et des solutions visant à rationaliser les magasins, tant au niveau du matériel<br />

que du management lui-même.<br />

© DR<br />

La gestion des pièces détachées fluidifiée, la recherche<br />

de mise en commun des stocks – en d’autres termes,<br />

la création de stocks mutualisés – le tout associé à des<br />

outils logiciels et des solutions en matière de rayonnage particulièrement<br />

innovantes ont permis de générer de la valeur.<br />

Mais par-dessus tout, c’est la connaissance de l’état du magasin<br />

en temps réel (ou presque) qui s’avère encore plus stratégique<br />

; car accéder le plus rapidement possible à la pièce<br />

recherchée lors d’une réparation crée aussi de la valeur.<br />

Certes, on parle de plus en plus d’impression 3D. La fabrication<br />

additive, notamment métallique pour certaines pièces<br />

mécaniques unitaires de remplacement, est une solution que<br />

l’on voit émerger dans certains ateliers ; ce sera valable pour<br />

des pièces difficiles à trouver ou obsolètes, permettant ainsi de<br />

ne plus remplacer tout un ensemble. Mais avant de recourir à<br />

l’impression 3D, technologie aux multiples procédés qui exige<br />

encore des investissements importants et une certaine maîtrise,<br />

d’autres moyens existent pour éviter des délais d’approvisionnement<br />

trop importants. Ceux-ci concernent notamment des<br />

méthodes destinées à optimiser cette gestion mais aussi, pour<br />

aller plus loin dans la démarche, à la rendre plus performante.<br />

Créer de la performance et de la valeur sur la gestion des<br />

pièces détachées, c’est aussi prendre à bras le corps les<br />

problèmes que pose la digitalisation de l’entreprise. Car<br />

faire le point sur son magasin est une étape essentielle à la<br />

démarche d’industrie du futur que les entreprises devront<br />

mener tôt ou tard, comme le montre Matthieu Jolens.<br />

Dans ce nouveau numéro de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>, la<br />

rédaction a fait appel au fondateur de la société J.I.Conseil<br />

(également intervenant sur les prochaines conférences <strong>Maintenance</strong><br />

du Sepem à Colmar et à Avignon) pour expliquer<br />

comment franchir ce palier et bâtir une véritable organisation<br />

fonctionnelle de la maintenance. De son côté, Rabah Achemaoui,<br />

patron de la maintenance chez Endel (groupe Engie)<br />

livrera des clefs de réussite pour bien mener la gestion des<br />

stocks et Claude Pichot, président de l’Afim, expliquera dans<br />

un entretien en quoi la plateforme Ec@t-npmi est devenue<br />

un outil de références de pièces incontournable chez certains<br />

grands comptes tels que Renault et Airbus ; la plateforme a<br />

d’ailleurs dépassé le million de pièces référencées et ce n’est<br />

pas prêt de s’arrêter. ●<br />

Olivier Guillon<br />

32ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


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maintenance en production<br />

production<br />

De la gestion des stocks de pièces<br />

détachées aux indicateurs de performances<br />

Dans l’organisation de la maintenance, les stocks des<br />

pièces détachées se révèlent un levier de performance<br />

non négligeable. La disponibilité des moyens<br />

de productions dépend directement de la mise<br />

à disposition des pièces détachées.<br />

La criticité est définie comme le produit de la probabilité d’occurrence<br />

d’un accident (panne) par la gravité de ses conséquences<br />

: criticité = probabilité x gravité<br />

La question de la gestion des stocks est le plus souvent<br />

traité de façon « historique », par but de ne pas<br />

« manquer » ou encore « on ne sait jamais ! », rarement<br />

d’après une cartographie des processus et des flux. L’objectif<br />

est de dimensionner au plus juste les besoins afin de<br />

gagner en qualité, réactivité, diminuer les couts d’immobilisation<br />

tout en améliorant le taux de service des magasins<br />

de pièces détachées. Les gisements de productivités sont<br />

importants, tant sur les pièces dont la rotation est importante<br />

que sur les pièces dont la rotation est faible. Mais pas<br />

seulement, la performance stock des pièces détachées va<br />

impacter la sécurité, la qualité, FoodSafety, la réactivité, le<br />

produit, l’ergonomie…<br />

Un stock performant est un stock qui répond aux besoins de<br />

maintenir les moyens de production. C’est pour cela que la<br />

criticité des moyens de productions (équipement critique)<br />

et la criticité des interventions (intervention critique) sont<br />

des étapes fondamentales. Les équipements critiques sont<br />

hiérarchisés selon leur importance globale suivant un certain<br />

nombre de critère (sécurité, qualité, production, utilisation,<br />

fréquence des pannes supérieur à 10 min., maintenabilité)<br />

aboutissant à une classification en trois catégories : A/B/C.<br />

Cette classification peut être assignée à chaque équipement<br />

de la GMAO ou dans SAP. L’indicateur apparait dans la liste<br />

des ordres de travail (OT) directement lié à la « functional<br />

location ». À la suite de cette classification, les taux de rotations<br />

des pièces détachées étant sur cinq ans, il est d’usage<br />

de constater que 80% des pièces détachées tenues en stock<br />

sont rarement utilisées, 50% des surstocks seront obsolètes<br />

dans un délai de quatre ans et 40% du surstocks sont liés à<br />

la non réalisation du préventifs. Le fait d’avoir critiquer les<br />

moyens de production, il est plus simple d’appliquer par la<br />

suite sur chaque ensemble et sous-ensemble qui compose, un<br />

moyen de pondérer le coût de possession versus la criticité.<br />

A : Impact fort<br />

B : Impact modéré<br />

C : Impact faible<br />

34ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

Les pièces à mettre en stock doivent être<br />

estampillées stock de sécurité. Le stock<br />

de sécurité et dédié au curatif.<br />

LES PLANS DE MAINTENANCE<br />

PRÉVENTIVE IMPACTENT<br />

L’IMMOBILISATION DES STOCKS !<br />

Un plan de maintenance préventive se<br />

doit d’être accompagné d’une liste de<br />

pièces détachées et une fréquence. Si la<br />

GMAO vous le permet, il est judicieux<br />

de passer les préventif en commande<br />

de pièces détachées en automatique et<br />

d’anticiper les approvisionnements en<br />

fonction du délai d’approvisionnement<br />

du fournisseur afin d’obtenir une organisation<br />

du « juste à temps » !<br />

Autre conseil, en matière de mutualisation<br />

des stocks entre sites, l’organisation<br />

d’un référent pièces détachées doit<br />

permettre de rationaliser les coûts sur<br />

des références à fort couts et faible taux<br />

de rotations. On peut aussi diminuer les<br />

stocks à la suite de l’identification des<br />

pièces obsolètes, des doublons ou des<br />

pièces endommagées et demander la<br />

mise en place de stock de consignation.<br />

DES INDICATEURS DE<br />

PERfORMANCE PERTINENTS<br />

La mesure induit le comportement.<br />

Aucun moyen de gestion ne fonctionnera<br />

de manière pérenne et performant<br />

s’il n’est pas contrôlé par des indicateurs<br />

qui ont du sens. Notons qu’il<br />

existe deux types d’indicateurs : les<br />

indicateurs de résultat (ou de succès)<br />

essentiellement orientés satisfaction<br />

fournisseurs, et les indicateurs de<br />

processus (ou de progrès) qui indiquent<br />

comment fonctionne le système.<br />

Parmi les exemples d’indicateur mesurés<br />

mensuellement figurent la valeur<br />

du stock et du stock de sécurité en euro<br />

et sa dépréciation, l’objectif stock visé,<br />

l’écart Stock/Objectif, le nombre de références<br />

en stock, inventoriées et avec un<br />

écart d’inventaire, sans oublier la fiabilité<br />

du stock (Nbr de référence en stock/<br />

Nbr de référence inventorié)… ●<br />

Matthieu Jolens<br />

J.I.Conseil<br />

SOLUTIONS ÉPROUVÉES<br />

ET CONTRÔLÉES<br />

SSI SCHÄFER propose une gamme complète de<br />

solutions intralogistiques modulaires et durables,<br />

incluant des prestations de maintenance et de<br />

service sur mesure pour l’ensemble de la France.<br />

ssi-schaefer.com<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı35


maintenance en production<br />

Entretien<br />

Gestion des stocks : l’expérience et les<br />

conseils d’un leader de la maintenance<br />

Dans ce focus consacré à la gestion des stocks, il nous semblait intéressant d’interroger Rabah Achemaoui,<br />

patron de la maintenance d’Endel Engie, filiale du groupe Engie et leader en France de l’intégration<br />

de prestations industrielles autour d’un cœur de métier de spécialistes du métal, pour des environnements<br />

imposant sûreté, sécurité et qualité.<br />

Dans quels secteurs opèrent<br />

vos clients ? Quelles sont<br />

leurs problématiques en matière<br />

de maintenance ?<br />

Nos clients opèrent sur tous les secteurs<br />

industriels comme le nucléaire, la<br />

sidérurgie, la pétrochimie, la chimie,<br />

la pharmacie. Les problématiques en<br />

matière de maintenance sont souvent les<br />

mêmes et tournent autour de plusieurs<br />

aspects : la sécurité des personnes, des<br />

biens et de la protection de l’environnement,<br />

l’optimisation des coûts, la réduction<br />

des temps d’arrêt pour réaliser la<br />

maintenance, la réduction des pannes<br />

et des temps associés et l’optimisation<br />

des stocks de pièce de rechange.<br />

Quelles sont leurs problématiques<br />

en matière de stockage (espace<br />

et coûts d’immobilisation) ?<br />

Le principal problème pour les industriels<br />

est de réduire les stocks. En effet,<br />

au fur et à mesure du temps les stocks<br />

augmentent. Par exemple chez un<br />

industriel, nous avons remarqué que dès<br />

lors que vous réservez des pièces pour<br />

un gros arrêt annuel, le système informatique<br />

déclenche automatiquement<br />

une demande de ré approvisionnement.<br />

Lorsque les pièces ne sont pas consommées<br />

lors de l’arrêt elles sont alors réintégrer<br />

dans le magasin, ce qui provoque<br />

une augmentation du stock de pièce de<br />

rechange.<br />

36ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


maintenance en production<br />

Quels en sont les enjeux (financiers,<br />

réactivité et qualité d’intervention,<br />

temps d’arrêt de production...) ?<br />

Les enjeux sont importants. Ils sont<br />

en premier lieu d’ordre financier. Un<br />

stock immobilise un capital. De plus,<br />

même lorsque les pièces de rechange<br />

sont bien stockées, elles ont une durée<br />

de vie limitée. Ce stock est déprécié<br />

d’année en année et en plus il faut<br />

disposer d’un magasin avec ses équipements<br />

et du personnel pour le gérer.<br />

Avoir un stock, c’est d’abord pour gérer<br />

des risques économiques qu’engendre<br />

une pénurie de pièces. D’une part, le<br />

coût pénurie qui passe par une indisponibilité<br />

des équipements, la perte<br />

de production, de CA et MB, sans<br />

oublier l’insatisfaction du client final.<br />

D’autre part, le coût de possession :<br />

argent immobilisé, impôts, assurances,<br />

personnel, bâtiment.<br />

Sur quels leviers peut-on agir afin<br />

de mieux gérer son stockage ?<br />

La solution est de trouver un compromis<br />

économique en optimisant le coût<br />

de possession par rapport à un risque<br />

admissible de pénurie. Cela veut dire<br />

d’abord de bien catégoriser les équipements<br />

de production pour connaitre<br />

ceux qui sont critiques et ceux qui ne le<br />

sont pas. Ensuite, pour les équipements<br />

critiques, il est nécessaire de réaliser un<br />

découpage fonctionnel qui va jusqu’à la<br />

pièce de rechange. Pour chaque pièce<br />

de rechange critique, on connaît son<br />

délai d’approvisionnement, son cout<br />

et les fournisseurs potentiels. Pour<br />

chaque pièce de rechange, on calcule<br />

son coût de pénurie pour décider s’il<br />

faut la stocker. En revanche, on ne va<br />

pas traiter toutes les pièces de rechange<br />

de la même manière. Il y a les pièces<br />

courantes et les pièces stratégiques.<br />

Comment optimiser la gestion<br />

de ses pièces détachées et en faire<br />

une force plutôt qu’une faiblesse ?<br />

Lorsque nous intervenons chez nos<br />

clients pour optimiser leurs stocks, nous<br />

cherchons en permanence à réduire le<br />

capital immobilisé. Le constat est que<br />

généralement 20% des stocks tournent<br />

et les 80% restant représentent le stock<br />

dormant et le stock mort. Bien souvent,<br />

les articles pouvant engendrer un arrêt<br />

de production ne sont pas suffisamment<br />

stockés. Pour en faire une force,<br />

il faut se donner comme objectif d’avoir<br />

toujours les pièces au bon moment et au<br />

bon endroit au meilleur prix.<br />

D’une manière générale, la principale<br />

problématique est l’absence d’analyse<br />

périodique des stocks. Un intérêt<br />

certain leur est porté lors de leur<br />

constitution, mais on a tendance à<br />

oublier rapidement qu’ils revêtent<br />

un caractère dynamique. En effet, les<br />

paramètres qui permettent de définir<br />

et gérer les articles à stocker évoluent<br />

dans le temps : les cadences de production<br />

varient, les politiques de maintenance<br />

évoluent, les équipements<br />

vieillissent, ils sont parfois remplacés<br />

ou tout simplement modifiés…<br />

En l’absence d’analyses régulières, les<br />

problèmes d’obsolescence apparaissent<br />

et les consommations évoluant, il en<br />

est de même pour le dimensionnement<br />

des stocks (sous ou sur-stockage).<br />

Ces conséquences peuvent générer<br />

des coûts de possession inutiles ou<br />

une augmentation de l’indisponibilité<br />

des équipements qui se traduit directement<br />

par des pertes de production<br />

importantes. Tous ces coûts peuvent<br />

se chiffrer en plusieurs centaines de<br />

millier d’euros. Mais d’autres problèmes<br />

existent comme les stocks pirates, les<br />

doublons d’articles, l’absence du taux de<br />

service par article sans oublier les mises<br />

à jour des bases de données des ERP.<br />

En matière d’outils technologiques,<br />

quelles solutions existent sur<br />

le marché pour mieux accompagner<br />

l’organisation de son magasin ?<br />

Il existe de nombreux logiciels de<br />

gestion de stock sur le marché. Certains<br />

d’entre eux intègrent des fonctionnalités<br />

d’optimisation des stocks plus<br />

ou moins performantes. Le problème<br />

réside dans le fait que les industriels<br />

sont déjà dotés de tels outils, dans la<br />

plupart des cas, intégrés à leur ERP et<br />

n’ont pas la volonté d’utiliser un logiciel<br />

dédié déconnecté de leur principal outil.<br />

Pour répondre à cela, quelques logiciels<br />

ont vu le jour ces dernières années. Ils<br />

ne se substituent pas à l’outil de gestion<br />

des stocks existant mais en constituent<br />

plutôt un complément. Connectés à<br />

l’ERP, ils en extraient les données dans<br />

le seul but d’optimiser les stocks.<br />

Cependant, ces logiciels présentent deux<br />

inconvénients majeurs : le manque de<br />

transparence concernant les algorithmes<br />

de calcul (l’utilisateur ne peux pas apprécier<br />

la pertinence des modèles utilisés et<br />

des calculs réalisés) et un coût relativement<br />

élevé. De plus, ils sont de manière<br />

générale adaptés à des stocks d’articles<br />

à taux de rotation élevés, ce qui est<br />

loin d’être le cas des pièces de rechange<br />

dédiées à la maintenance et sont plutôt<br />

destinés à des stocks importants.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı37


maintenance en production<br />

Avez-vous mis au point des solutions « maison » ?<br />

Le constat qui vient d’être évoqué nous a poussés à innover<br />

en créant deux outils nous permettant d’optimiser les stocks<br />

de pièces de rechange. Un pour les pièces courantes et un<br />

pour les pièces stratégiques. Le premier se nomme Harristock<br />

dont vous trouverez ci-après le processus. Il permet de<br />

définir la meilleure méthode de réapprovisionnement mais<br />

aussi de calculer l’ensemble des paramètres de gestion de<br />

stock. Cet outil nous permet surtout d’établir ces paramètres<br />

à partir de prévisions de consommations.<br />

Le second outil que nous avons créé s’appelle Markspare et<br />

est dédié aux pièces stratégiques. En fonction d’un certain<br />

nombre de donnée d’entrée et d’un algorithme que nous avons<br />

développé, il nous préconise ou pas de stocker la pièce avec<br />

la quantité optimum.<br />

Quel est le rôle des magasins déportés ?<br />

Sont-ils nécessaires et dans quelles configurations ?<br />

Il existe plusieurs types de magasins déportés. Par exemple,<br />

pour les pièces de rechange stratégiques, il est possible de les<br />

stocker dans un magasin central et ainsi pouvoir alimenter en<br />

cas de besoin plusieurs usines qui ont les mêmes besoins. On<br />

peut aussi posséder des magasins déportés pour les sites industriels<br />

de grande dimension. Pour réduire les pertes de temps liés<br />

aux transports, on va créer des magasins au plus près des zones<br />

d’intervention avec les articles les plus couramment consommés.<br />

Le dernier type de magasin déporté est le stock consigné.<br />

Les pièces de rechange se trouvent alors dans le magasin du ou<br />

des fournisseurs. On parle alors de « stocks en consignation ».<br />

Au niveau management, y a-t-il de bonnes pratiques<br />

« humaines » à mettre en place ?<br />

Nous accordons aussi beaucoup d’importance au profil de base<br />

des gestionnaires de magasins. Endel Engie considère que la<br />

gestion des stocks de pièces de rechange est une fonction à part<br />

entière de la maintenance industrielle, il est donc logique que<br />

les profils de ces postes disposent de solides connaissances techniques.<br />

De plus, fort de son expérience de maintenancier, le<br />

groupe connait parfaitement les problématiques « clients » relatives<br />

à la gestion des pièces de rechange (disposer de la bonne<br />

pièce, au bon moment, au bon endroit et avec un cout minimum).<br />

Notre métier nous a appris à quel point la disponibilité des équipements<br />

de production est un enjeu majeur pour nos clients. La<br />

réactivité de nos équipes en est une conséquence et celle-ci passe<br />

par notre capacité à mettre en œuvre le plus rapidement possible<br />

les ressources humaines et matérielles nécessaires. Cette culture<br />

maintenance de services est un atout majeur qui permet de nous<br />

différencier dans ce métier. L’animation et le partage d’expérience<br />

d’une communauté construite autour de nos prestations<br />

de gestion des stocks nous permettent de nous tenir informés des<br />

dernières évolutions technologiques et organisationnelles pour<br />

ainsi être force de propositions auprès de nos clients.<br />

Avez-vous des exemples concrets à nous présenter en<br />

matière d’optimisation des stocks et des pièces détachées ?<br />

Oui, nous avons plusieurs exemples dans différents secteurs.<br />

Le premier concerne la chimie où nous avons un stock d’une<br />

valeur de près de 40 M€ avec près 65% de stock mort et 16%<br />

de stock dormant. Nos préconisations ont été bien entendues<br />

de réduire les stocks dormant et tournant. La bonne pratique<br />

simple à mettre en place que je préconise est de calculer pour<br />

chaque article le taux de couverture. Par exemple, si vous avez<br />

en stock deux articles d’une même référence et que vous en<br />

consommez un par an, alors votre taux de couverture est de<br />

deux ans. Très rapidement, vous allez mettre en évidence les<br />

articles qui ne bougent jamais. Au-delà d’un taux de quatre<br />

à cinq ans il faut vraiment se poser les bonnes questions.<br />

Le second exemple concerne un client dans le secteur de la<br />

pharmacie. Nous avons très rapidement identifié une économie<br />

réalisable représentant 20% de la valeur du stock. Nous<br />

avons également travaillé sur un plan d’actions visant à revoir<br />

en globalité l’organisation et la gestion du stock à la suite d’un<br />

constat réalisé mettant en évidence que le magasin général<br />

ne répondait pas au besoin des utilisateurs. En conséquence,<br />

des stocks pirates de volumes cumulés, presque identiques<br />

à celui du magasin général, avaient été mis en place par les<br />

utilisateurs. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

38ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


maintenance en production<br />

gestion<br />

ec@t-npmi, un outil de performance unique<br />

pour la gestion des stocks<br />

Apparue il y a une vingtaine d’années, ec@t-npmi est une plateforme<br />

permettant aux professionnels de la production et de la maintenance<br />

de gérer au sein de catalogues privés toutes les données indispensables<br />

au maintien en état… une sorte de passerelle de conversion données<br />

en somme qui a su séduire de grands noms de l’industrie pour la gestions<br />

de leurs stocks.<br />

Claude Pichot<br />

Président de l’Association française<br />

des ingénieurs de maintenance (Afim)<br />

Quand est née l’idée de créer<br />

un tel catalogue et quels étaient<br />

les besoins identifiés ?<br />

L’idée du catalogue est ancienne et<br />

remonte à 1999. PSA et Renault ont<br />

sollicité l’Afim pour rationaliser la<br />

gestion de leurs stocks de pièces de<br />

rechange. Nous sommes partis d’un<br />

constat partagé par Renault et PSA qui<br />

avaient développé dans les années 70<br />

un référentiel commun pour la classification<br />

et l’identification des pièces de<br />

rechange des équipements de production<br />

normalisés au sein de l’automobile.<br />

À partir de la même règle, chacun avait<br />

identifié en trente ans, nommé et classé<br />

plus de 30 millions de pièces identiques.<br />

In fine, aucune des pièces identiques<br />

existant chez chacun n’avait le même<br />

identifiant, pas plus qu’une désignation<br />

identique et une même classification.<br />

C’est de ce constat qu’est née l’idée<br />

de développer un système de classification<br />

et de description unique adapté aux<br />

besoins de tous les acteurs de la chaîne<br />

de valeur : fabricants, ingénieries,<br />

concepteurs, ensembliers, acheteurs,<br />

exploitants, maintenance, gestionnaires<br />

de stock, etc.<br />

En quoi consiste exactement ec@tnpmi<br />

et comment fonctionne-t-il ?<br />

Cette plateforme communautaire<br />

permet la publication de catalogues<br />

de produits manufacturés ainsi que la<br />

conversion des référentiels des utilisateurs<br />

selon la même convention universelle<br />

d’interopérabilité des données<br />

ec@t-eCl@ss. ec@t-npmi utilise la<br />

même bibliothèque multilingue de<br />

modèles de description (ec@t-eCl@ss).<br />

Pour les fabricants, la plateforme distribue<br />

ces modèles à la même version et<br />

certifie la conformité des données fournies<br />

aux exigences spécifiées dans les<br />

modèles utilisés pour la constitution de<br />

catalogues de produits. Les fiches techniques<br />

sont regroupées dans des catalogues<br />

par familles de produits selon la<br />

convention universelle d’interopérabilité<br />

ec@t-eCl@ss. Ces données peuvent<br />

être publiques ou privées pour les fabricants<br />

qui ne souhaiteraient pas rendre<br />

visibles leurs produits sur l’Internet.<br />

Pour les utilisateurs, ec@t-npmi convertit<br />

les référentiels existants (achats ou<br />

stocks) selon la même convention ec@teCl@ss<br />

tout en conservant les classifications<br />

existantes. Les articles sont<br />

regroupés dans des catalogues privés<br />

sur des serveurs dédiés. La description<br />

des articles est enrichie des caractéristiques<br />

techniques des produits déposés<br />

par les fabricants.<br />

Qu’apporte-t-il dans la gestion<br />

des stocks et des pièces de rechange ?<br />

ec@t-npmi est la passerelle de conversion<br />

des données existantes en données<br />

interopérables pour accompagner la<br />

transition numérique nécessaire pour<br />

l’industrie 4.0. Son premier apport est<br />

la conversion de référentiels hétéroclites<br />

contenant des dizaines ou des centaines<br />

de milliers d’articles issus de milliers de<br />

fournisseurs différents selon la même<br />

convention. Cette conversion automatisée<br />

permet de réorganiser les référentiels<br />

selon la convention universelle de<br />

classification et de description eCl@sec@t<br />

en conservant les classifications<br />

existantes. La plateforme ec@t-npmi<br />

permet par ailleurs la constitution de<br />

catalogues internes des produits stockés<br />

ou achetés organisés par fabricant,<br />

famille de produits, technologies,<br />

famille d’achats, équipement ou autre.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı39


maintenance en production<br />

Lors de la constitution de ces catalogues,<br />

les articles identiques identifiés<br />

et dénommés différemment (les<br />

doublons) sont repérés et peuvent être<br />

éliminés. Au sein des catalogues privés,<br />

les propriétés existantes sur la plateforme<br />

ec@t-npmi peuvent être complétées<br />

par les utilisateurs (équipements,<br />

données de gestion et de magasinage,<br />

plans, protocoles de communication,<br />

etc.). Les articles peuvent être recherchés<br />

à partir de caractéristiques techniques,<br />

de gestion, de documentation,<br />

d’obsolescence, etc.<br />

L’Industrie du futur nécessite la conversion<br />

des données du présent dans un<br />

système global d’échange d’informations<br />

dont les ordinateurs sont la clef<br />

de voûte. La plateforme ec@t-npmi<br />

est le connecteur d’interopérabilité<br />

des données adapté à l’Industrie 4.0.<br />

Les données issues de fichiers différents<br />

doivent être rassemblées dans un<br />

système universel cohérent qui permette<br />

aux différents acteurs du cycle de vie<br />

des objets de les retrouver sans erreur.<br />

Faute de quoi, l’interopérabilité indispensable<br />

au développement de l’Industrie<br />

4.0 ne sera pas au rendez-vous.<br />

Pour un disjoncteur communicant par<br />

exemple, les données dimensionnelles<br />

ainsi que les plans sont utiles pour le<br />

montage. Les données électriques sont<br />

indispensables au dimensionnement<br />

des protections. Les données logistiques<br />

sont nécessaires pour l’approvisionnement.<br />

L’adresse physique MAC (Media Acces Control) est<br />

incontournable pour relier le disjoncteur à un réseau. La<br />

plateforme ec@t-npmi permet de rassembler ces données<br />

dans un même système qui permet de les classer et de les<br />

décrire selon la même convention ec@t-eCl@ss avec les<br />

mêmes modèles.<br />

Parlez-nous des utilisateurs d’ec@t-npmi.<br />

Qui sont-ils et quels étaient leurs problèmes ?<br />

En quoi cette solution s’inscrit-elle<br />

dans l’industrie du futur ?<br />

L’identification de 150 000 « doublons » dans un référentiel<br />

achats de 550 000 articles, la conversion d’un référentiel<br />

de 400 000 articles et 420 000 classes selon la convention<br />

ec@t-eCl@ss et l’intégration du stock de huit entités différentes<br />

dans un seul et même ensemble sont les résultats<br />

probants du retour d’expérience avec Dalkia, Renault et le<br />

SIAAP. Avec la plateforme ec@t-npmi, chacun des utilisateurs<br />

connaît le détail des articles qu’il possède ou achète,<br />

les quantités approvisionnées ainsi que les fabricants ou<br />

fournisseurs sources.<br />

Enfin, quelles seront les évolutions d’ec@t-npmi<br />

dans les années à venir ?<br />

Elle est le point focal de la convergence entre classifications.<br />

La plateforme a vocation de contribuer au développement<br />

de modèles de description adaptés aux besoins des utilisateurs<br />

finaux et des fabricants. Ainsi, les propriétés logistiques<br />

nécessaires aux distributeurs membre d’Edoni seront intégrées<br />

aux modèles de la plateforme afin de garantir la cohérence<br />

du système global d’interopérabilité ec@t-eCl@ss. La<br />

plateforme développera les partenariats à long terme avec<br />

les utilisateurs finaux et poursuivra la concertation avec tous<br />

les acteurs afin de consolider la convention universelle des<br />

échanges numériques indispensable au développement de<br />

l’Industrie 4.0. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

40ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


management<br />

Perspectives<br />

La France toujours impuissante face<br />

au manque de formation en maintenance<br />

La reprise économique et industrielle laisse souvent les industriels français pantois et dans une certaine<br />

frustration face aux grandes difficultés de recrutement dans le domaine de la production et de la maintenance.<br />

Un problème bien français qui tarde à se régler.<br />

« Urgent : Novo Nordisk recrute dix techniciens de maintenance<br />

à Chartres ». Voici ce que les lecteurs de l’édition du 6<br />

avril dernier ont lire dans L’Écho Républicain, un périodique<br />

local d’Eure-et-Loir qui précise que « plus de 250 postes sont<br />

actuellement proposés par les industriels de tous les secteurs<br />

d’activité et ne trouvent pas technicien de maintenance ». Ce<br />

genre d’articles se multiplie dans la presse locale qui se fait<br />

parfois, sous couvert de dépeindre une réalité sociale, le relais<br />

de la vitalité des entreprises industrielles de la région et de<br />

leurs besoins de main-d’œuvre. Et le cas est loin d’être isolé,<br />

à l’image des nombreuses dépêches portant sur les initiatives<br />

de plus en plus nombreuses en matière d’emplois dans<br />

la maintenance industrielle, qu’il s’agisse des portes ouvertes<br />

de l’Afpa à l’occasion de la Semaine de l’industrie à Dijon,<br />

de « marathons de l’apprentissage » à Clermont-Ferrand ou<br />

encore des Olympiades des métiers à Caen en passant par<br />

des « job dating » à Dunkerque sans oublier les « Trophées<br />

de l’économie » remis fin janvier dans la Vienne à une société<br />

prospère spécialisée dans la maintenance industrielle…<br />

Les temps ont changé et l’industrie,<br />

toujours mal vue car largement méconnue<br />

du grand public, reprend des couleurs<br />

Face à l’afflux de commandes dans l’industrie, les entreprises<br />

ont du mal à recruter. Et le paradoxe n’est pas que français.<br />

On le trouve dans la plupart des pays européens, y compris<br />

l’Allemagne et sa puissance de frappe, ainsi qu’Outre-Atlantique.<br />

Mais en France, on note une plus grande frustration<br />

au regard des chiffres du chômage qui, soyons francs, n’ont<br />

jamais réellement réussi à remonter la pente, les emplois aidés<br />

et autres initiatives similaires du passé mis à part. Depuis les<br />

années 80, la France est comme marquée par le chômage à<br />

jamais et l’épée de Damoclès continue de planer sur les têtes<br />

Formation des futurs opérateurs chez Toyota Valenciennes<br />

de toute une génération de jeunes dont les parents, effrayés à<br />

l’idée que leur rejeton « n’échoue » dans une filière technique,<br />

s’empressent de les « jeter » dans une voie générale à défaut<br />

d’être royale. Or les temps ont changé et l’industrie, toujours<br />

mal vue car largement méconnue du grand public, reprend<br />

des couleurs et le chemin inverse de ce long déclin tricennal,<br />

auquel la crise de 2008 aurait d’ailleurs dû porter le coup de<br />

grâce. Car depuis quelques années, alors que les entreprises<br />

industrielles ré-engrangent des commandes, le manque de<br />

main-d’œuvre freine considérablement le développement de<br />

celles-ci. Pis, elles se mettent parfois à perdre des marchés.<br />

Un fossé de compétences qui se creuse<br />

entre les jeunes et les anciens<br />

Les initiatives de recrutement, poussant certaines entreprises<br />

à faire de l’affichage en 4x3 sur les bords de routes – aux<br />

Herbiers, en Vendée, par exemple – pour attirer ne serait-ce<br />

qu’un tourneur-fraiseur, un mécanicien ou un électronicien,<br />

à la rémunération confortable… Et ces opérations séduction<br />

sont tout aussi valables en production qu’en maintenance,<br />

métiers dont les techniciens font l’objet de toutes les<br />

convoitises. Encore faut-il que ceux-ci soient convenablement<br />

formés. Et c’est là, précisément, que l’on tombe dans le<br />

paradoxe franco-français : on n’a cessé depuis les années 2000<br />

© DR<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı41


management<br />

Une situation en tension<br />

© Endress+Hauser<br />

– notamment sous l’ère du Président<br />

Sarkozy – de retirer les machines des<br />

centres de formations, au prétexte<br />

qu’elles coûtaient trop cher à entretenir.<br />

Une situation grotesque qui n’a fait<br />

qu’empirer d’autant que la crise économique<br />

a vu les parcs de machines et<br />

d’équipements vieillir et donc faire l’objet<br />

de plus de problèmes de maintenance.<br />

Directeur commercial du Centre de<br />

formation et de conseil dans le domaine<br />

de la maintenance industrielle, Stéphane<br />

Le Gall se souvient qu’à la création<br />

du Cimi en 1982, il fallait former les<br />

techniciens à la maintenance afin de<br />

répondre aux besoins des industriels en<br />

matière de personnel dans ce domaine ;<br />

ce métier n’existait pas en tant que tel,<br />

ou du moins il manquait de cadre et de<br />

méthodes afin de faire passer le technicien<br />

de la phase d’entretien à celle de<br />

maintenance curative. « Aujourd’hui,<br />

le métier est toujours en pénurie ; de ce<br />

côté-ci, ça n’a pas changé depuis trentecinq<br />

ans. En revanche, les raisons de<br />

cette lacune est complètement différente<br />

: elle est davantage liée au désintérêt<br />

de l’industrie de la part des jeunes<br />

et de leurs parents mais pas seulement ;<br />

l’autre raison, et elle est toute aussi préoccupante,<br />

est que le fossé en termes de<br />

compétences entre les anciennes et les<br />

nouvelles générations s’est considérablement<br />

creusé. On assiste aujourd’hui<br />

avec de nombreuses jeunes recrues à<br />

des problèmes de diagnostic de panne<br />

et une logique d’intervention qui s’appuie<br />

bien plus sur la technique de “essaierreur”<br />

que sur une vraie logique et une<br />

vraie réflexion reposant sur des critère<br />

physiques et mécaniques ».<br />

« Le fossé en termes<br />

de compétences entre<br />

les anciennes et les nouvelles<br />

générations s’est<br />

considérablement creusé »<br />

Un décalage parfois total entre des<br />

connaissances théoriques certes en<br />

hausse mais au dépens de la pratique,<br />

comme le déplore Stéphane Le Gall ;<br />

« ces nouvelles générations ont bien<br />

souvent du mal à faire le lien entre les<br />

deux, au point même de ne plus savoir<br />

usiner une pièce de rechange alors même<br />

que les ateliers disposent toujours d’un<br />

tour ou d’un centre d’usinage en cas<br />

d’urgence comme lors d’une casse de<br />

broche ». Combler de type de lacunes<br />

dans la formation est l’une des priorités<br />

du Cimi qui, pour répondre aux besoins<br />

des industriels en matière de compétences<br />

internes, n’a pas hésité à rouvrir<br />

il y a deux ans des formations dédiées<br />

à l’usinage conventionnel ! « On parle<br />

beaucoup d’impression 3D et de la possibilité<br />

de réaliser rapidement des pièces de<br />

rechange. Mais la réalité est toute autre :<br />

à l’exception de certaines grandes entreprises,<br />

la fabrication additive est encore<br />

peu développée dans les ateliers ».<br />

La réforme de la formation et de l’apprentissage<br />

qui se profile devrait aller<br />

dans le bon sens en remettant au cœur<br />

des préoccupations les besoins des<br />

entreprises, en particulier dans l’industrie,<br />

mais aussi l’idée que les personnes<br />

doivent être formées en permanence.<br />

Car s’il fallait quelques semaines il y<br />

a encore une quinzaine d’années pour<br />

intégrer une nouvelle recrue dans l’entreprise,<br />

il n’en est pas du tout de même<br />

aujourd’hui ; avec les rapides évolutions<br />

technologiques de ces dernières<br />

années, il faut parfois autant de temps<br />

pour s’adapter au poste qu’il faut pour<br />

former l’individu en école. En 2016, la<br />

mise en place du compte personnel de<br />

formation (CPF) visant à développer le<br />

recours à la formation, connaît certes<br />

une recrudescence en 2017 mais son<br />

bilan demeure mitigé, en particulier<br />

dans le secteur privé où moins de 1%<br />

des salariés a vu son dossier validé. Le<br />

temps de prendre ses marques dans le<br />

paysage économique français, notamment<br />

industriel, même si les écueils<br />

apparaissent vite ; « le CPF est une<br />

bonne idée mais il reste difficile à utiliser,<br />

indique un spécialiste de la formation<br />

continue. On fait le maximum de<br />

© DR<br />

42ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


management<br />

De moins en moins de jeunes sont formés à l’usinage<br />

© DR<br />

formation sans pour autant répondre<br />

aux besoins de l’entreprise ». De son côté,<br />

Stéphane Le Gall ajoute qu’« un passeport<br />

serait mieux adapté : il permettrait<br />

de se former petit à petit, au moment<br />

où l’on en a le plus besoin, plutôt que<br />

d’apprendre durant plusieurs mois de<br />

nombreuses choses que l’on oublie vite<br />

faute de les mettre en pratique ».<br />

« Le CPF est une bonne idée<br />

mais il reste difficile à utiliser.<br />

On fait le maximum<br />

de formation sans pour<br />

autant répondre aux besoins<br />

de l’entreprise »<br />

Au niveau de l’apprentissage, les réformes sont de mise avec notamment le financement<br />

des centres de formation des apprentis (CFA) au contrat et non plus à<br />

coup de subventions. En d’autres termes, l’établissement recevra une somme à<br />

chaque étudiant embauché en apprentissage, à l’image par exemple des contrats<br />

de professionnalisation. Un système qui met en lumière toutefois des inquiétudes<br />

chez les principaux concernés, à savoir la forte dépendance entre les CFA et les<br />

entreprises dans lesquelles évoluent leurs élèves.<br />

Les professionnels du secteur attendent de pied ferme l’issue de cette loi destinée<br />

à réformer l’apprentissage et la formation. Pour l’heure, certains centres<br />

de formations, après avoir connu une année 2017 record, en lien avec le climat<br />

de reprise économique, connaissent une baisse de régime parfois brutale en<br />

raison de l’incertitude qui règne aujourd’hui ; « nous subissons une chute des<br />

demandes de formation de la part d’entreprises qui s’explique par un manque<br />

de visibilité », indique un salarié ayant souhaité garder l’anonymat. Un coup<br />

dur pour certains centres de formation continue qui doivent combler ce trou<br />

d’air en développant d’autres activités… en attendant d’être fixés sur leur sort<br />

et connaître un nouvel engouement pour former les spécialistes de la maintenance<br />

industrielle de demain. ●<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı43


management<br />

Entretien<br />

« L’apprentissage retrouve<br />

ses lettres de noblesse »<br />

Fondateur et dirigeant du site de diffusion d’offres<br />

d’emploi Emploi-<strong>Maintenance</strong>Industrielle.com,<br />

Miroslav Lukic, en raison d’un parcours riche dans<br />

le domaine de la maintenance et de la production<br />

industrielles, tant dans les grands comptes<br />

qu’au niveau des PME, nous fait part de son opinion<br />

sur l’état de l’apprentissage de la maintenance<br />

en France. Pour lui, les réformes à venir vont<br />

dans le bon sens.<br />

Miroslav Lukic<br />

Fondateur et dirigeant de la plateforme<br />

Emploi-<strong>Maintenance</strong>industrielle.com,<br />

Miroslav Lukic possède une longue<br />

expérience dans la maintenance<br />

industrielle.<br />

À partir de quel constat a été créé<br />

emploi-maintenanceindustrielle.com ?<br />

Lors de mon parcours en maintenance<br />

et en direction générale d’entreprise, j’ai<br />

été confronté à chacun de mes postes<br />

aux mêmes problèmes de recrutement.<br />

Hormis le bouche à oreille, il était difficile<br />

de savoir comment trouver les profils<br />

qualifiés pour la maintenance des équipements<br />

industriels : technicien de<br />

maintenance, automaticien, mécanicien<br />

industriel… Je ne connaissais pas<br />

de support proposant de faire coïncider<br />

l’offre et la demande. Ayant envie de<br />

contribuer à la promotion de ces métiers,<br />

l’idée m’est donc venue de réunir les deux<br />

au sein d’une seule et même plateforme<br />

Web, Emploi-<strong>Maintenance</strong>Industrielle.<br />

com. Il s’agit plus concrètement d’un site<br />

de diffusion d’offres d’emploi spécialisé ;<br />

son rôle est de donner un maximum de<br />

visibilité aux offres des industriels auprès<br />

d’un public ciblé de professionnels de la<br />

maintenance.<br />

Quel premier bilan tirez-vous de cette<br />

initiative ?<br />

Après cinq ans d’existence, le bilan<br />

est positif. La plateforme répond aux<br />

attentes des entreprises et tous ceux<br />

qui ont l’essayé reviennent régulièrement<br />

; c’est le cas notamment, parmi<br />

les noms les plus connus de l’industrie,<br />

d’Amada, Fives mais aussi Elis, EDF<br />

ou encore la SNCF. Le succès repose<br />

sur le fait que notre plateforme, très<br />

ciblée, contrairement aux jobboards<br />

généralistes qui suivent un très grand<br />

nombre de métiers, a une connaissance<br />

très précise des fonctions de la<br />

maintenance et des qualifications qui<br />

y sont liées. Pour assurer la qualité aux<br />

candidats, notre plateforme segmente<br />

les offres par métier et ne diffuse que<br />

des annonces pertinentes.<br />

Quel est votre sentiment sur les<br />

projets du gouvernement en matière<br />

d’apprentissage ?<br />

Ce qui est en train de se passer est une<br />

bonne chose. Je constate qu’en une vingtaine<br />

d’années, en France, l’apprentissage<br />

dans le milieu industriel a enfin<br />

acquis ses lettres de noblesse. L’apprentissage<br />

est devenu une nouvelle façon<br />

de former et de recruter ; il vient là où<br />

l’Éducation nationale pèche. L’idée de<br />

base du Gouvernement est de redonner<br />

de l’importance à l’apprentissage<br />

en mettant en place des aménagements<br />

pour les moins de 18 ans, en augmentant<br />

leur rémunération à travers un<br />

contrat ou encore en aidant les jeunes<br />

à passer leur permis de conduire, etc.<br />

L’apprenti de 2018 n’est plus celui de<br />

1995 ! ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

44ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


La formation, facteur clé du<br />

déploiement de l’usine 4.0<br />

MAINTENANCE :<br />

MANAGEMENT &<br />

ORGANISATION<br />

PRODUCTION<br />

MAITRISE DES<br />

ENERGIES<br />

MAINTENANCE des<br />

SYSTEMES AUTOMATISES<br />

& ROBOTISES<br />

Automatismes<br />

Supervision - Réseaux<br />

Robotique<br />

Variation de vitesse<br />

Régulation<br />

Simulation de process<br />

MAINTENANCE des<br />

SYSTEMES DE PRODUCTION<br />

& DE DISTRIBUTION D'ENERGIES<br />

Froid - Climatisation<br />

Air - Gaz - Vapeur<br />

Electrotechnique<br />

Formations Conseil<br />

Inter-Intra-Sur mesure<br />

MANAGEMENT &<br />

EFFICACITE PERSONNELLE<br />

MAINTENANCE des<br />

SYSTEMES DE TRANSMISSION<br />

MECANIQUE - FLUIDE<br />

OLEOPNEUMATIQUE<br />

Mécanique<br />

Usinage & Matériaux<br />

Soudage<br />

Oléohydraulique<br />

Pompes - Vannes<br />

Pneumatique<br />

Logiciels industriels<br />

www.cimi.fr<br />

02 54 74 65 15


management<br />

Tendance<br />

La maintenance, des métiers<br />

– aussi – pour les femmes<br />

Ça n’échappera à personne, l’industrie et tout particulièrement<br />

la maintenance n’attirent pas vraiment<br />

un public féminin. Pourtant, les femmes que l’on<br />

rencontre dans le secteur font souvent preuve d’une efficacité<br />

redoutable. Habituées à évoluer dans un monde d’hommes –<br />

et sensé le rester pour certains – elles doivent souvent davantage<br />

faire leurs preuves, se montrer plus offensives et parfois<br />

plus compétentes que la gente masculine.<br />

Dans ce dossier, nous nous abstiendrons de tenir des propos<br />

non fondés tels que les femmes sont plus efficaces que les<br />

hommes dans leur métier, et vice versa. Ce que la rédaction<br />

a souhaité, c’est avant toute chose à rendre hommage<br />

aux femmes ! Mais ce que nous avons aussi voulu mettre en<br />

avant, c’est que la maintenance et la diversité de tâches et<br />

de métiers qui la composent sont pas l’apanage d’un genre<br />

plutôt qu’un autre, notamment parce que les technologies<br />

évoluent et que les efforts physiques ne s’appuient plus sur<br />

la force physique.<br />

Les trois femmes dont nous avons dressé le portrait dans ce<br />

numéro spécialement consacré à la formation montrent à<br />

quel point elles ont non seulement été capables de franchir<br />

de multiples obstacles à travers des fonctions souvent très<br />

diverses dans le domaine de la maintenance industrielle, mais<br />

également à quel point elles aiment leur métier. Ce qui pêche,<br />

ce n’est pas tellement l’acceptation des femmes dans ce milieu<br />

essentiellement masculin, les mœurs évoluant parfois plus<br />

vite qu’on ne le pense, mais véritablement l’image véhiculée<br />

par des stéréotypes accusant le poids des années.<br />

© Foucha<br />

Sur le stand « Elles bougent » lors du salon Global Industrie 2018<br />

Sans mettre sur le tapis une pseudo théorie des genres, dès le<br />

plus jeune âge, il est essentiel de prendre conscience que les<br />

filières techniques, scientifiques et industrielles s’adressent<br />

tout autant aux femmes qu’aux hommes… et qu’il est grand<br />

temps de mettre les idées reçues au placard si l’on ne veut<br />

plus passer à côté de précieuses compétences qui pourraient<br />

enrichir considérablement le tissu industriel français. ●<br />

Olivier Guillon<br />

À SUIVRE, PLUSIEURS PORTRAITS<br />

47 Être une femme dans la maintenance<br />

industrielle<br />

48 Quand l’esprit créatif mène à la maintenance<br />

industrielle<br />

49 Émeline Deloffre<br />

Sauter la barrière des préjugés<br />

46ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


management<br />

Marisol Fernandez<br />

Être une femme<br />

dans la maintenance industrielle<br />

Le parcours de Marisol Fernandez démontre comment les aléas de la vie professionnelle<br />

n’ont rien de linéaires. Mais cette ingénieure de Supelec a toujours su maintenir le cap vers<br />

« tout ce qui était “électrique ” », glissant naturellement vers l’industrie et la maintenance,<br />

se frayant avec plus ou moins de difficultés un chemin au milieu des hommes.<br />

Être une femme dans un univers quasiment 100%<br />

masculin, c’est souvent à double-tranchant, un avantage<br />

avant de devenir un inconvénient. Bien loin des<br />

a priori sur les femmes, les entreprises industrielles font<br />

aujourd’hui preuve de plus en plus d’ouverture vis-à-vis de<br />

la gente féminine. Un effet de mode ? Une évolution sociétale<br />

? Pas seulement. « Postuler auprès des entreprises m’a fait<br />

prendre conscience qu’en tant que femme, dans l’industrie,<br />

j’avais parfois plus de chances d’être recrutée dans la mesure<br />

où les employeurs cherchent de plus en plus à donner une<br />

autre vision, une façon différente de voir les problèmes et de<br />

les résoudre, précise Marisol Fernandez, aujourd’hui responsable<br />

de la sécurité au sein de SNCF Réseau. Cependant, à<br />

l’intérieur, c’est une toute autre histoire. Le fait d’être acceptée<br />

par les équipes ne se fait pas du jour au lendemain ».<br />

Le parcours de Marisol Fernandez, en bref<br />

Âgée de 40 ans et nommée tout récemment responsable<br />

QSE dans une unité de production et de maintenance chez<br />

SNCF Réseau, Marisol Fernandez a débuté sa carrière en<br />

tant que chargée d’affaires chez ETDE (groupe Bouygues).<br />

Quelques années plus tard, elle intègre le groupe Arcelor-<br />

Mittal comme « Technical Excellence Energy », poste<br />

d’ingénieur-support qui porte en grande partie sur la<br />

gestion de l’énergie sur le site de Fos-sur-Mer. Elle entre<br />

ensuite, comme responsable maintenance, chez Réseaux<br />

ferrés de France (RFF), plus tard fusionné avec SNCF<br />

Réseau.<br />

C’est avant tout sur le terrain qu’une femme doit faire ses<br />

preuves. « Le fait d’être la seule femme, qui plus est diplômée<br />

d’une école d’ingénieurs, ne facilite pas l’approche ; et ça laisse<br />

des souvenirs parfois désagréables, se remémore la responsable<br />

QSE. Mais une fois que cette période est passée, que l’on<br />

a donné la preuve de nos compétences et de notre motivation,<br />

ça redevient un avantage ». En effet, comme l’explique<br />

Marisol, le simple fait d’être une femme apaise les tensions<br />

et permet de renouer avec le dialogue dans des situations<br />

parfois compliquées à gérer, lorsque les techniciens accumulent<br />

les heures de travail sur un chantier délicat, dans des<br />

contextes d’urgence et parfois de tensions sociales. « Il faut<br />

toujours savoir utiliser ses atouts ; les hommes ont souvent plus<br />

de retenues envers une femme, que certains voient parfois un<br />

peu comme leur fille. D’un autre côté, il y a peut-être davantage<br />

d’empathie de notre part ». À vérifier… En tout cas, être<br />

une femme ne suffit pas ; la reconnaissance s’obtient par les<br />

compétences et l’expérience, et non par le genre ; c’est aussi<br />

ça, l’égalité des sexes. ●<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı47


management<br />

Anaïs Rollet<br />

Quand l’esprit créatif mène<br />

à la maintenance industrielle<br />

Ingénieure méthodes maintenance au sein du groupe ADF, Anaïs Rollet<br />

a su, grâce aux encouragements de son professeur de technologies au<br />

collège, mettre à profit ses atouts pour se frayer un chemin ambitieux<br />

dans la maintenance. Portrait d’une jeune ariégeoise qui a fait de son<br />

attrait pour les arts plastiques une force dans l’industrie.<br />

Enfant, elle rêvait d’être infographiste et de travailler pour<br />

Pixar, l’un des spécialistes incontestés du film d’animation.<br />

C’est finalement vers la maintenance industrielle<br />

qu’elle s’est tournée. Erreur de parcours pour Anaïs Rollet,<br />

une jeune ingénieure Méthodes maintenance dans le groupe<br />

ADF (ex Latécoère Services) ? Pas vraiment. Car l’esprit créatif<br />

d’Anaïs l’a toujours suivi, de ses premières armes au sein du<br />

lycée toulousain Déodat de Sévrerac où elle obtient en 2008<br />

un Bac STI Génie mécanique et productique et d’y découvrir<br />

le monde de l’automatisme et de l’usinage. « On m’avait<br />

suggéré d’entrer dans une école d’arts appliqués mais je m’estimais<br />

être trop terre à terre pour intégrer une filière trop “artistique”,<br />

reconnaît Anaïs. J’ai donc opté pour la mécanique ».<br />

Tentée par un BTS de maintenance industrielle, la jeune<br />

étudiante entend finalement intégrer l’IUT du Mirail 2 à Figeac<br />

et se perfectionner dans le domaine des automatismes, « sous<br />

les conseils de mon frère qui m’a conseillée cette voie pour ne pas<br />

être bloquée ensuite ». De là s’en suit un premier stage chez un<br />

fabricant d’aluminium ; « c’est à ce moment précis que je suis<br />

tombée amoureuse de la maintenance ! » L’idée de faire face à<br />

l’urgence autrement qu’en rafistolant des tuyaux avec du Chatterton,<br />

intervenir vite et bien. « On a beau tout structurer, d’un<br />

coup, ça peut casser ; le problème est qu’on est encore trop dans le<br />

curatif, pas assez dans le préventif », déplore Anaïs. Et de poursuivre<br />

: « on découvre beaucoup de choses avec la maintenance<br />

et ma curiosité me pousse toujours à dire qu’il y a une solution<br />

à tout problème ; il faut simplement la trouver ».<br />

« Qui ne tente rien n’a rien ! »<br />

La curiosité, une autre qualité d’Anaïs qui n’a pas hésité à<br />

poursuivre son chemin vers une Licence en management<br />

de la production à Agen (université de Bordeaux 1, en alternance<br />

chez Lafarge à St-Loubès dans la mise en place d’outils<br />

de gestion tels que la GMAO) avant de passer son diplôme<br />

d’ingénieur par apprentissage en génie industriel à l’Ifma de<br />

Clermont-Ferrand, pour enfin achever son parcours scolaire<br />

à l’Ecam de Lyon avec un mastère spécialisé en Management<br />

de l’amélioration continue. « Qui ne tente rien n’a rien ! C’est ce<br />

que je suis dit lorsque j’ai de nouveau postulé à l’Ifma. Cela m’a<br />

permis d’effectuer un stage très enrichissant chez Aubert & Duval<br />

au sein de la maison-mère et de travailler sur cinq cellules de<br />

maintenance afin de mettre en place la TPM. Mais si celle-ci a<br />

échoué, nous en avons toutefois tiré de nombreux indicateurs de<br />

performances et géré les arrêts techniques des machines réparties<br />

dans toute l’usine ». Lors de sa dernière année, Anaïs a même<br />

été chargée d’organiser un service maintenance entier dans<br />

l’usine la filiale britannique Erastil (groupe Eramet) implantée<br />

à Manchester en seulement huit semaines !<br />

Chargée une année durant de l’amélioration continue chez<br />

Microturbo (groupe Safran), Anaïs Rollet intègre en enfin<br />

ADF… en tant que seule représentante de son service de la<br />

gente féminine (sur près de 300 personnes), jusqu’au jour<br />

où elle fut rejointe par une autre femme. « Je me revoie en<br />

elle il y a trois ans, à mes débuts dans l’entreprise ». Malheureusement<br />

pour cette dernière, elle se retrouvera prochainement<br />

seule, Anaïs ayant décidé de quitter ADF pour renouer<br />

avec la technique. Prochain objectif : prendre le poste de<br />

responsable maintenance. Un défi qu’elle entend bien relever,<br />

armée de principes qui ont nourri la base de sa carrière<br />

dans un monde – presque – 100% masculin : « pour réussir,<br />

il faut à la fois être curieuse, avoir du caractère et agir<br />

sans a priori ; il ne faut pas avoir peur de dire ce qu’on pense<br />

et parfois être maligne. Enfin, à l’image des outils dont on<br />

dispose aujourd’hui, il faut savoir être et penser “collaboratif”<br />

en mettant à profit les qualités et les défauts de chacun ».<br />

Une belle leçon de management, domaine qui lui non plus,<br />

n’appartient pas qu’aux hommes. ●<br />

Olivier Guillon<br />

48ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


management<br />

Émeline Deloffre<br />

Sauter la barrière des préjugés<br />

Titulaire d’un bac professionnel <strong>Maintenance</strong><br />

des équipements industriels en 2009 et d’un BTS<br />

<strong>Maintenance</strong> industrielle en 2011 effectué<br />

en apprentissage chez Grupo Antolin Cambrai,<br />

Émeline Deloffre décroche immédiatement,<br />

à la fin de ses études, un CDI directement chez<br />

Grupo Antolin Cambrai pour exercer la fonction<br />

de technicienne Méthodes maintenance, poste<br />

qu’elle occupe toujours.<br />

Quelle fonction occupez-vous aujourd'hui chez Grupo<br />

Antolin (et présentez en quelques mots les activités<br />

de cette entreprise) ?<br />

J’occupe le poste de technicienne Méthodes maintenance<br />

chez Grupo Antolin Cambrai qui est un équipementier automobile<br />

spécialisé dans la production de pièces plastiques<br />

(panneaux de portes et ébénisteries).<br />

En quoi consistent vos tâches au quotidien ?<br />

Je m’occupe de la gestion du magasin de pièces détachées<br />

maintenance, de la gestion des indicateurs (taux de panne,<br />

taux de maintenance préventive), la création de gammes de<br />

maintenance préventive, la mise en place du planning de<br />

maintenance préventive et le suivi de réalisation. La définition<br />

des pièces de rechange à tenir en stock lors de l’arrivée<br />

de nouvelles machines. Le suivi des prestataires extérieurs<br />

lors de la maintenance prédictive (thermographie, analyses<br />

vibratoires...) et la réalisation de plans de prévention.<br />

Comment en êtes-vous arrivée à la maintenance ?<br />

Quelle influence a exercé votre entourage, un professeur<br />

ou autre, sur cette voie peu empruntée par les femmes ?<br />

Après mon année de seconde générale, je suis partie en filière<br />

scientifique pour passer un bac sciences et techniques de laboratoire.<br />

Je ne me sentais pas dans mon élément, j’ai donc mis<br />

fin à mon année de 1 re après trois mois. Avec l’aide ma mère,<br />

j’ai recherché un lycée qui voulait bien me reprendre en cours<br />

d’année près de chez moi. Je suis donc arrivée en 1 re année<br />

de bac pro MEI « par hasard » et j’ai tout de suite accroché.<br />

Quelles ont été les difficultés pour vous en tant que<br />

femme à exercer ce métier ? À l'inverse, y a-t-il<br />

des avantages à ne pas être un homme ?<br />

En tant que femme, je n’ai pas eu trop de difficultés pour<br />

l’instant. Je suis arrivée dans cette entreprise à 17 ans et mes<br />

collègues ont également été mes formateurs. Il n’y a pas eu de<br />

préjugés. Ils ont appris à me connaître et me faire confiance.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı49


MANAGEMENT<br />

Le plus difficile je pense, c’est de ne pas être prise au sérieux<br />

par les supérieurs qui sont arrivés après moi et qui ne me<br />

connaissent pas. On a l’impression de toujours devoir faire<br />

ses preuves.<br />

Y a-t-il des a priori sur la maintenance que vous<br />

souhaiteriez voir disparaître ?<br />

Oui car pour moi, maintenant, tout est fait pour rendre le<br />

travail moins difficile (au niveau force par exemple) donc<br />

c’est tout à fait accessible aux femmes comme aux hommes.<br />

Enfin, quels conseils donneriez-vous à une jeune femme<br />

– ou à une femme en reconversion professionnelle – pour<br />

réussir dans le métier de technicien de maintenance ?<br />

Aux femmes qui n’osent pas se lancer de peur des préjugés<br />

ou du sexisme, je leur dirais de foncer et de croire en elles<br />

car une femme qui croit d’abord en elle peut arriver à tout. Il<br />

faut avoir du caractère et ne pas avoir peur de se heurter aux<br />

murs de temps en temps car il y aura toujours quelqu’un qui<br />

essayera de nous prouver qu’une femme n’est pas à sa place<br />

en maintenance. Et c’est faux. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

© WorldSkills France<br />

50ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


Un évènement<br />

Les<br />

Assises du<br />

Manufacturing . Enterprise . Solutions<br />

18<br />

octobre<br />

2 0 1 8<br />

Les conférences M.E.S<br />

100% retours d’expériences<br />

p a r i s<br />

Les saL ons<br />

de L’aveyron<br />

Commissariat général :<br />

assises.club-mes.com


maintenance mécanique<br />

Focus<br />

Vers de plus en plus<br />

de connectivité<br />

dans la lubrification<br />

La lubrification, point de départ de la surveillance d’un<br />

équipement, n’est plus le parent pauvre de la maintenance<br />

qu’elle était autrefois. Les machines et les équipements<br />

étant de plus en plus complexes et les temps de<br />

production toujours plus serrés, plus question de faire l’impasse<br />

sur le préventif et d’oublier les points de graissage<br />

sur les installations les plus critiques. Mais la maintenance<br />

préventive a ses limites. Les visites périodiques et systématiques<br />

assurent un graissage régulier en fonction des évolutions<br />

estimées de l’usure d’un équipement mais, a contrario,<br />

font perdre de l’argent en lubrifiant à des endroits qui n’en<br />

ont pas nécessairement besoin.<br />

Alors qu’aujourd’hui on parle à tout va de maintenance prévisionnelle<br />

ou de « predictive maintenance », les industriels<br />

sont à la recherche d’outils permettant de suivre en temps<br />

réel l’évolution de chaque équipement composant un atelier<br />

afin d’intervenir au plus près et au meilleur moment. La<br />

lubrification et le graissage n’échappent pas à cette volonté<br />

de gagner toujours davantage en réactivité, en sécurité de<br />

process et naturellement en argent. Pour ce faire, des solutions<br />

existent afin d’optimiser les opérations de lubrification.<br />

La société AMO Technologies a par exemple mis au<br />

point un logiciel de fiabilité de la maintenance qui prend en<br />

compte tous les points de graissage. Du côté des fabricants<br />

de fluides aussi les choses évoluent avec des solutions intelligentes<br />

permettant d’alerter l’opérateur lorsqu’un graissage<br />

est à prévoir, suivant des paramètres enregistrés à l’avance,<br />

en fonction des sollicitations de la machine voire en temps<br />

réel selon l’état de santé de l’équipement. ●<br />

Olivier Guillon<br />

Plantogel – Application sur roulement<br />

au sommaire de ce dossier<br />

54 Mettre la technologie des ultrasons<br />

au service du graissage<br />

60 Un outil logiciel pour mieux gérer<br />

la lubrification<br />

62 S’orienter vers les technologies du futur<br />

au service de la lubrification<br />

64 Hafa lance une application digitale de gestion<br />

de lubrification<br />

66 Les six indicateurs d’un programme<br />

de lubrification acoustique efficace<br />

© Fuchs<br />

52ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


UN CONCENTRÉ<br />

DE PUISSANCE<br />

simalube IMPULSE –<br />

amplificateur de pression<br />

simalube IMPULSE – amplificateur de pression jusqu‘à 10 bar<br />

Chaleur, hauteur, fonctionnement permanent des machines, visualisation: la solution c‘est l‘IMPULSE<br />

• Le point de lubrification devient accessible<br />

• Nouvelles normes de sécurité respectées: plus<br />

d’échelle et le point de graissage est à<br />

l’extérieur des grilles<br />

• Simplicité extrême d’utilisation<br />

• Le fonctionnement correcte du graisseur est<br />

visible de loin-installation dans des espaces<br />

très réduits<br />

• Économies considérables grâce à sa réutilisation<br />

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Mettre la technologie<br />

des ultrasons au service<br />

du graissage<br />

Le graissage est une tâche facile n’est-ce pas ? Il suffit d’utiliser le bon lubrifiant,<br />

au bon moment et avec le bon dosage ! Et si cette tâche devenait très simple à mettre<br />

en œuvre grâce à la technologie des ultrasons, selon Daniel Mazières, responsable marché<br />

francophone d’UE Systems.<br />

On estime que 60 à 80 % des défaillances de roulements<br />

sont liées à la lubrification et à l’origine d’arrêts<br />

non planifiés et coûteux. Les défaillances de<br />

roulements conduisent très souvent à des temps d’arrêts non<br />

planifiés. Ces arrêts équipements ont souvent un impact<br />

important sur la production ainsi que sur les équipements<br />

connexes. Ces temps d’arrêts sont coûteux. Bien que les coûts<br />

varient en fonction de la gravité de l’incident et de l’industrie<br />

considérée, ils s’additionnent aux coûts de production.<br />

La cause de défaillance la plus fréquente des roulements étant<br />

directement liée à leur lubrification, nous sommes donc ici<br />

en présence d’un vrai sujet. Son impact sur la fiabilité des<br />

équipements industriels n’est plus à démontrer ! Les faits<br />

montrent que pendant de nombreuses années le graissage<br />

des équipements tournants a été traité de façon plus aléatoire<br />

que méthodique et controlée. Beaucoup de techniciens<br />

s’en sont remis à une lubrification « préventive » basée sur le<br />

temps : graissage à période de temps fixe sans aucune mesure<br />

physique sur le palier prenant en compte le besoin ou pas<br />

de graissage ! Tous les X mois, une pompe à graisse fait son<br />

apparition devant le palier à graisser et les roulements sont<br />

ainsi lubrifiés. On prend se faisant les deux risques suivants :<br />

• Risque de sous-lubrification augmentant les contraintes<br />

mécaniques de rotation et pouvant être à l’origine de défaillances<br />

engendrant des casses et arrêts équipements ainsi<br />

que des interventions de maintenance curative coûteuses.<br />

• Risque de sur-lubrification étant remontée par un grand<br />

nombre d’études comme la cause origine principale de<br />

défaillance prématurée de roulements.<br />

C’est en s’appuyant sur des périodes de graissage uniquement<br />

basées sur le temps, ou même sur une combinaison de relevés<br />

de maintenance planifiées et de température comme indicateur<br />

d’état, que l’on prend ces risques de lubrification non<br />

appropriée. De cette manière, on suppose que les roulements<br />

doivent être graissés à des intervalles de temps réguliers et<br />

fixes. La question devient : comment établir ces intervalles<br />

de temps ? Cela se transforme souvent en combinaison de<br />

données constructeurs valables pour des cas généraux ou<br />

pour des roulements montés sur bancs de tests constructeurs<br />

et d’approximations basées sur une expérience empirique<br />

du même type d’équipement.<br />

En utilisant la technologie des ultrasons (ainsi que les<br />

pratiques standard telles que l’élimination des graisses usagées<br />

et leur remplacement par de nouvelles graisses appropriées),<br />

les techniciens peuvent combiner une maintenance standard<br />

reposant sur le temps et une maintenance conditionnelle<br />

basée sur l’état. Cette stratégie que nous allons détailler<br />

un peu plus loin permet d’avoir une image plus précise et<br />

plus juste de l’état des roulements et de leur lubrification :<br />

on améliore ainsi la fiabilité des ces derniers.<br />

54ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


maintenance mécanique<br />

Principe de la technologie des ultrasons<br />

et mise en œuvre pour le graissage<br />

Les instruments à ultrasons détectent les ultrasons transmis<br />

dans l’air (détection de fuites, détection de défauts électriques)<br />

ainsi que les ultrasons transmis dans les structures<br />

solides (paliers de roulements). Ces ultrasons sont inaudibles<br />

à l’oreille humaine. Dans le cas du graissage, le niveau<br />

ultrasonore détecté par un capteur en contact avec le palier<br />

est directement lié au niveau de friction des roulements.<br />

L’instrument à ultrasons détecte ce niveau ultrasonore et le<br />

traduit en signal sonore audible dans un casque d’écoute.<br />

Le technicien utilisateur écoutera ainsi la signature ultrasonore<br />

ainsi que son amplitude pour le palier concerné. Le<br />

niveau en dB mesuré par l’appareil est affiché à l’écran et<br />

peut être enregistré par ce dernier. Sur certains instruments,<br />

comme l’Ultraprobe UP15000, la forme d’onde ultrasonore<br />

peut également être visualisée et enregistrée sur un écran<br />

d’analyse spectrale embarqué. Grâce à ces informations,<br />

les techniciens en charge du contrôle des machines tournantes<br />

peuvent très rapidement et simplement connaître et<br />

analyser l’état des roulements.<br />

Lubrification de roulement, exemple 1 :<br />

Une autre forme d’onde associée au process de graissage : il<br />

a dans ce cas fallu 13 secondes pour voir l’effet de la graisse<br />

sur le niveau ultrasonore. On distingue bien l’avant de l’après<br />

graissage.<br />

Lubrification de roulement, exemple 3 : début de surgraissage<br />

Cet enregistrement ultrasonore montre l’amplitude du signal<br />

et son niveau en dB qui augmentent lorsque l’on continue à<br />

graisser : on atteint dans ce cas un niveau de sur-lubrification.<br />

Historique et suivi de lubrification :<br />

Forme d’onde d’écoute de roulement pendant le graissage.<br />

Cet enregistrement ultrasonore d’environ 1 minute montre<br />

le niveau ultrasonore ainsi que sa forme d’onde avant et après<br />

graissage.<br />

Lubrification de roulement, exemple 2 :<br />

— Ligne Verte : Référence<br />

— Ligne Jaune : Niveau d’Alarme bas : Graissage<br />

— Ligne Rouge : Niveau d’Alarme haut : Pré-Défailance<br />

Ce graphe montre un suivi de tendance des valeurs en dB<br />

mesurées sur un palier de roulement. On observe la ligne<br />

de référence (ligne verte) et les deux niveaux d’alarme positionnés.<br />

Niveau d’alarme bas (ligne jaune), niveau d’alarme<br />

élevé (ligne rouge).<br />

La technologie des ultrasons présente de nombreux avantages<br />

:<br />

• elle peut être utilisée dans pratiquement n’importe quel<br />

environnement ;<br />

• son apprentissage et mise en œuvre sont très simples et<br />

très rapides ;<br />

• une technologie relativement peu coûteuse ;<br />

56ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

• les instruments de détection ultrasonore actuels permettent<br />

d’enregistrer et d’effectuer des suivis de tendance : historiques,<br />

maintenance prédictive ;<br />

• c’est une technologie extrêmement fiable avec un seuil de<br />

détection de défaillance très précoce.<br />

• Elle permet de mettre en place des stratégies de maintenance<br />

conditionnelle très efficaces :<br />

- prévenir au plus tôt les défaillances ;<br />

- planifier et Anticiper les interventions ;<br />

- réduire les arrêts équipements ;<br />

- planifier les changements et commandes de pièces de<br />

rechange ;<br />

- réduire drastiquement les coûts de maintenance ;<br />

- éviter la sur-lubrification destructrice pour les roulements<br />

- réduire les temps de graissage et les quantités de graisse<br />

utilisées ;<br />

- diagnostiquer les faibles vitesses de rotation.<br />

Sans une bonne<br />

protection<br />

le monde<br />

serait différent<br />

COMMENT LES ULTRASONS PERMETTENT-ILS<br />

D’AMÉLIORER CONSIDÉRABLEMENT LES PRATIqUES<br />

DE LUBRIfICATION ?<br />

La technologie ultrasonore aide le technicien chargé du graissage<br />

à éliminer une grande partie des suppositions sur les<br />

besoins en lubrification. Les signaux ultrasonores sont très<br />

directionnels. Ils permettent une détection précise et localisée<br />

des paliers écoutés. Ceci évite toute perturbation extérieure<br />

produite par un palier ou équipement voisin. L’écoute<br />

ultrasonore permet de diagnostiquer et d’écouter chacun des<br />

paliers individuellement pendant leur graissage.<br />

Exemple de mise en œuvre de la technologie des ultrasons<br />

dédiée au graissage : le responsable maintenance d’un grand<br />

site industriel remonte l’information suivante : depuis qu’il a<br />

adopté la technologie des ultrasons et pratiqué la surveillance<br />

assistée par ultrasons plutôt que de « courir pour éteindre<br />

des incendies », son usine est passée de près de trente pannes<br />

d’équipement tournants par an à zéro panne en trois ans.<br />

MAIS SELON qUELLE MÉTHODE LES ULTRASONS<br />

PERMETTENT-ILS L’AIDE AU gRAISSAgE ?<br />

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La première étape consiste à établir à la fois un niveau de<br />

référence en décibels et d’enregistrer la forme d’onde initiale.<br />

L’idéal est d’abord de comparer les niveaux en dB et les signatures<br />

ultrasonores de roulements similaires. Les anomalies<br />

seront facilement identifiables. Une fois établi, chaque enregistrement<br />

peut faire l’objet d’un suivi de tendance dans le<br />

temps : on pourra ainsi identifier tous les changements d’amplitudes<br />

et de signatures ultrasonore pour chacun des paliers.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı57


maintenance mécanique<br />

De façon générale, lorsque l’amplitude d’un roulement s’élève<br />

de plus de 8 dB par rapport à sa référence et qu’il n’y a pas de<br />

changement au niveau de la signature ultrasonore établie à la<br />

base, le roulement doit être lubrifié. Pour éviter une sur-lubrification<br />

potentiellement désastreuse, le technicien appliquera<br />

ensuite une lubrification progressive tout en écoutant<br />

et visualisant la baisse du niveau ultrasonore. De nombreux<br />

services de maintenance mettent en place leurs programmes<br />

de lubrification « conditionnelle » en intégrant une approche<br />

en deux étapes. Les ingénieurs et techniciens utilisent dans<br />

un premier temps un instrument à ultrasons relativement<br />

complet pour effectuer la surveillance et mettre en place un<br />

suivi de tendance. Un rapport sur les roulements nécessitant<br />

une lubrification est alors édité. Le technicien en charge<br />

de la lubrification utilise ensuite un instrument à ultrasons<br />

plus simple lui permettant d’écouter les roulements pendant<br />

leur graissage. L’utilisateur est alors informé de la nécessité<br />

d’arrêter son graissage au moment où le niveau ultrasonore<br />

cesse de chuter. Ces instruments très simples d’utilisation et<br />

ergonomiques peuvent être fixés sur les pompes à graisse ou<br />

être portés de façon très pratique dans un étui fixé à la ceinture<br />

de l’utilisateur.<br />

Pour améliorer l’efficacité, il est bon que le technicien note le<br />

moment où l’équipement a été graissé pour la dernière fois<br />

ainsi que la quantité de graisse utilisée. Ces informations<br />

peuvent directement être enregistrées sur certains appareils<br />

comme l’Ultraprobe UP401 Digital Grease Caddy Pro. Le<br />

responsable lubrification pourra ainsi effectuer des rondes<br />

de graissage qui seront directement téléchargées dans l’instrument.<br />

Il pourra également calculer la quantité de graisse<br />

déployée pour chacun des paliers ainsi que pour la totalité<br />

de l’installation. En utilisant cette méthode, le technicien<br />

construit une base de données lui servant de guide et lui<br />

permettant d’optimiser ses fréquences de graissages. (Logiciel<br />

Ultratrend DMS). On note ici une réduction significative<br />

du temps passé et des quantités de graisse consommées.<br />

Beaucoup plus important encore, une telle stratégie de graissage<br />

permettant de ne graisser que les paliers qui le nécessitent,<br />

au bon moment et avec la bonne quantité de lubrifiant,<br />

le graissage ainsi pratiqué n’est plus « destructeur » pour les<br />

roulements.<br />

Bien que la majeure partie de cet article porte sur les dangers<br />

de la sous-lubrification et de la sur-lubrification, les ultrasons<br />

sont tout aussi fiables pour détecter d’autres défaillances<br />

potentielles des roulements. Le technicien utilisant les ultrasons,<br />

peut entendre des sons de « grincement » et d’autres<br />

anomalies, qui s’accompagnent souvent d’une augmentation<br />

d’amplitude.<br />

58ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

KL 9H-90X274-OK.pdf 1 15/05/2018 09:41:06<br />

POURqUOI COMMENCER DèS AUJOURD’HUI<br />

LA MISE EN PLACE D’UNE STRATÉgIE DE gRAISSAgE<br />

ET DE SURVEILLANCE DE MACHINES TOURNANTES<br />

à L’AIDE DES ULTRASONS ?<br />

KL 9H<br />

Il y a toujours une certaine appréhension à investir dans une<br />

nouvelle technologie. Comment son utilisation vas-t-elle<br />

se passer ? Cela va-t-il être rentable ? Mes équipes aurontelles<br />

ou prendront-elles le temps de l’utiliser ? S’agit-il de<br />

matériel industriel robuste qui résistera dans le temps ?…<br />

Autant de question que chaque responsable maintenance se<br />

pose avant d’investir !<br />

Bien que de plus en plus d’usines utilisent les ultrasons et<br />

adoptent un état d’esprit prédictif et proactif plutôt que<br />

réactif, il reste encore pas mal de domaines où la maintenance<br />

curative demeure la principale stratégie. Le résultat<br />

final est un faible niveau de fiabilité, des heures de<br />

travail inutiles, des temps d’arrêt et une perte de productivité<br />

considérables. Bien que les ultrasons ne puissent<br />

pas solutionner tous les problèmes de fiabilité, il est avéré<br />

que dans pléthore de cas, il s’agit d’un outil de diagnostic<br />

précieux et puissant.<br />

Lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi important, à savoir la fiabilité<br />

des équipements, quand celle-ci passe par la lubrification,<br />

la question devient : « Peut-on se permettre de subir<br />

des casses liées à une stratégie de graissage non adaptée ? ».<br />

En prenant pour exemple l’usine qui est passée d’une trentaine<br />

de défaillances de roulements annuelles à zéro casse en<br />

trois ans après avoir implémenté une stratégie de graissage<br />

à l’aide des ultrasons, nous ne sommes pas ici en présence<br />

d’une coïncidence ; les ultrasons représentent une vraie solution<br />

aux problèmes de graissage ! ●<br />

Daniel Mazières<br />

UE System<br />

>> Pour de plus amples renseignements<br />

sur la technologie des ultrasons et pour accéder à<br />

de nombreuses ressources, bibliothèques ultrasonores<br />

et présentations sur ces sujets, visitez le site :<br />

http://www.uesystems.eu/fr/applications-fr/inspectionde-roulements-lubrification<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı59


maintenance mécanique<br />

Solution<br />

Un outil logiciel pour mieux<br />

gérer la lubrification<br />

La lubrification est la première étape de la fiabilité d’un équipement. C’est en partant de ce postulat que<br />

Christophe Ranson, fondateur de la société AMO (AMO pour Asset Management Optimization), s’est vite rendu<br />

compte qu’aucun outil logiciel « simple » ne prenait véritablement en compte la gestion de la lubrification.<br />

C’est chose faite avec le logiciel AMO, un outil précieux qui, loin de l’idée de remplacer les GMAO et autres ERP,<br />

se pose en solide complément des solutions de gestion de la maintenance.<br />

Spécialisé dans la fiabilité des machines tournantes et<br />

les roulements, Christophe Ranson semble bien placé<br />

pour connaître les problématiques de lubrification sur<br />

le bout des doigts et déplorait, au moment de la création de<br />

sa société en 2009, qu’aucune solution de gestion de lubrification<br />

n’existait sur le marché, en langue française du moins.<br />

Et ce n’est pas faute d’avoir cherché. Mais en décidant d’accompagner<br />

les industriels dans leur démarche de fiabilité<br />

de leurs équipements, ce spécialiste en fiabilité mécanique,<br />

après avoir passé sept ans chez SKF France, devait absolument<br />

se doter d’un outil capable de prendre en compte, et<br />

dans le détail, tout le process de lubrification afin d’agir sur ce<br />

levier d’amélioration ; « la lubrification est un point clef dans le<br />

démarrage de l’amélioration de la fiabilité or paradoxalement,<br />

celle-ci est mal prise en compte dans les logiciels de GMAO et<br />

encore moins dans les fonctions maintenance des ERP, explique<br />

le dirigeant d’AMO (AMO pour Asset Management Optimization).<br />

Plus précisément, ces systèmes intègrent des plans de<br />

graissage ou de lubrification sur des lignes complètes mais sans<br />

entrer dans le détail des équipements ou des produits à utiliser<br />

; or de nombreux points de lubrification sont à prendre en<br />

compte, du point du vue de l’équipement, qu’il s’agisse d’une<br />

pompe, d’un palier moteur, d’un arbre ou d’une turbine etc.,<br />

du type d’huile à utiliser et des fréquences qui varient souvent<br />

d’une application à l’autre ».<br />

Le logiciel AMO prend en considération la totalité des points<br />

de graissage et de lubrification (du plan d’huile au stockage<br />

en passant par la formation, les systèmes de filtration et le<br />

maintien de la propreté des huiles ou lubrifiants) ; cependant,<br />

cet outil entre dans une application plus globale d’amélioration<br />

de la fiabilité des équipements. Il s’agit en somme d’un<br />

outil une gestion détaillée des tâches de maintenance préventive<br />

intégrant la lubrification mais également les visites, les<br />

AMO devait se doter d’un outil capable de prendre en compte<br />

tout le process de lubrification afin d’améliorer la fiabilité<br />

contrôles et les inspections. Le logiciel gère à la fois le plan<br />

de lubrification, le plan de maintenance préventive, la fiabilité<br />

et l’amélioration continue, le suivi des opérations, mais<br />

également la gestion QHSE (fiches sécurité, gammes, modes<br />

opératoires), la gestion des retours ainsi que les partages d’expériences<br />

et la gestion des connaissances.<br />

Un précieux complément pour la GMAO<br />

Ce précieux outil complète ainsi les GMAO existantes qui ne<br />

sont pas conçues ou inadaptées pour gérer ce type d’activités.<br />

AMO permet aux opérateurs de développer leur capacité<br />

à diagnostiquer et de capitaliser sur l’amélioration continue.<br />

Enfin, il simplifie et améliore le suivi des opérations de<br />

maintenance préventive et des équipements de production.<br />

« Moyennant un abonnement mensuel, l’utilisateur a la possibilité<br />

de fixer des seuils de maintenance conditionnelle et de<br />

déclencher des alertes, de faire de la détection d’anomalies et<br />

de l’inspection d’équipements à partir d’un listing avec la possibilité<br />

de prendre et d’intégrer des photos puis de remonter les<br />

informations à la GMAO ».<br />

60ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


maintenance mécanique<br />

Disponible sur tablette ou en mode SAAS (Web) – les<br />

données sont hébergées de façon sécurisée chez un prestataire<br />

–, ce logiciel dédié à la gestion des tâches sur le<br />

terrain s’adresse aux opérationnels de maintenance ainsi<br />

qu’aux opérateurs de production (maintenance autonome<br />

et TPM), aux gestionnaires (maintenance, QHSE, production)<br />

ou encore aux fiabilistes et responsables de l’amélioration<br />

continue. Un outil efficace mais que Christophe Ranson<br />

souhaite néanmoins faire évoluer vers une solution « main<br />

libres », peut-être à partir de lunettes connectées ou une<br />

application destinée aux smartphones. ●<br />

Olivier Guillon<br />

Le logiciel AMO prend en considération la totalité des points de graissage<br />

et de lubrification<br />

Mobile, cet outil s’adresse aux opérationnels de maintenance<br />

ainsi qu’aux opérateurs de production<br />

Formations<br />

Expertise en lubrification et fiabilité mécanique<br />

Diagnostics<br />

Audits<br />

Plan de lubrification Logiciel de lubrification Stockage des lubrifiants<br />

Etudes<br />

Systèmes de lubrification Filtration des huiles Expertises mécaniques<br />

162 rue Emile Zola, 59162 Ostricourt, France – Tél. : +33 (0)3 27 71 13 19 – contact@amo-technologies.com<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı61


maintenance mécanique<br />

Industrie 4.0<br />

S’orienter vers les technologies du futur<br />

au service de la lubrification<br />

2017 n’a pas été qu’une année record pour le<br />

spécialiste des lubrifiants de coupe et des solutions<br />

de graissage. Elle a également ouvert à Fuchs<br />

la voie des technologies nouvelles, aujourd’hui<br />

indispensables pour accompagner les industriels<br />

dans leur démarche d’usine 4.0. Dernier exemple en<br />

date avec l’acquisition en début d’année de la société<br />

texane Fluid Vision Technologies dont les solutions<br />

permettront au fabricant allemand de renforcer son<br />

offre dans le suivi à distance de la vie du lubrifiant.<br />

Quand le plus grand fabricant indépendant de lubrifiants<br />

– en d’autres termes non issus du pétrole –<br />

débarque au Texas, puissant symbole de l’or noir,<br />

ce n’est pas pour changer de braquet mais plutôt pour<br />

faire l’acquisition d’une entreprise… mais pas n’importe<br />

laquelle puisqu’il s’agit de la société Fluid Vision Technologies<br />

LLC, implantée à Dallas et spécialisée dans la technologie<br />

de capteurs sans fil. Rien à voir avoir les précédentes<br />

opérations de croissance externe du groupe allemand qui,<br />

pour un montant inférieur à 1 million d’euros, s’offre ici la<br />

première brique d’une démarche que l’on pourrait qualifier<br />

de « fluide 4.0 ». Avec cette acquisition datant du mois<br />

de mars, les clients en fluides industriels de Fuchs auront<br />

désormais la possibilité d’automatiser le processus de suivi<br />

des fluides grâce à la technologie IoT (Internet des objets<br />

connectés). « Nous sommes ravis de cette contribution à la<br />

révolution numérique de l’industrie, s’est enthousiasmé Keith<br />

Brewer, CEO de Fuchs Lubricants CO. La technologie de<br />

Fluid Vision offre à nos clients une optimisation de la maintenance<br />

des fluides et une amélioration de la performance à<br />

un coût réduit. »<br />

De son côté, en France, Stéphane Bouilloux-Lafont, dirigeant<br />

de la filiale implantée en région parisienne, confirme<br />

que cette nouvelle compétence en matière d’automatisation<br />

vient renforcer la tendance actuelle visant à intégrer de<br />

plus en plus de solutions digitales et de monitoring. « Cette<br />

première acquisition hors du métier de base de Fuchs permettra<br />

de suivre les produits de chaque client à distance, et ce de façon<br />

personnalisée et sécurisée ». Les multiples capteurs installés<br />

sur la machine pour les lubrifiants de coupe (permettant de<br />

mieux suivre l’usage du produit dans le centre d’usinage)<br />

et sur les différents équipements nécessitant du graissage,<br />

à la fois régulier et de qualité optimale, remonteront l’ensemble<br />

des informations nécessaires en fonction des besoins<br />

des utilisateurs, des exigences en matière de qualité ou de la<br />

stabilité du produit, telles que les données de température,<br />

le PH, la conductivité ou encore l’oxygène disssous. « Fluid<br />

Vision Technologies répond à notre volonté de garder un maximum<br />

de proximité avec nos clients et leurs produits. […] Pour<br />

62ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


maintenance mécanique<br />

certains gros clients possédant de grandes centrales d’usinage de plusieurs dizaines<br />

de mètres cubes par exemple, cela pourrait devenir un outil essentiel pour contrôler<br />

le lubrifiant en service avant de franchir la prochaine étape, celle qui permettra<br />

de tout connecter ensemble ».<br />

À terme, des remontées d’informations précieuses<br />

pour le laboratoire d’analyse<br />

Outre cette plus grande surveillance en temps réel sur le suivi de ses lubrifiants<br />

utilisés aux quatre coins de la planète, Fuchs entend bien se servir de cette densité<br />

de données et de précieuses informations pour enrichir les activités de ses laboratoires<br />

et de sa R&D. Implanté à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, le<br />

laboratoire d’analyses devrait à terme tirer profit de la mise en place des technologies<br />

de vision en temps réel. Il faut dire que le laboratoire travaille depuis<br />

déjà une douzaine d’années avec les systèmes de vision automatisés permettant<br />

de connaître le parcours du lubrifiant afin de mieux comprendre les problèmes<br />

de pollution. Mais avec une solution de Fluid Vision, il sera dès lors possible de<br />

lier la performance du produit avec son historique afin d’optimiser le préventif<br />

et réduire le systématique voire améliorer l’utilisation du lubrifiant.<br />

Pour l’heure, les premières applications font l’objet d’essais au sein de sites pilotes<br />

implantés aux États-Unis. Mais des phases de qualification auront également lieu<br />

sur le Vieux Continent. ●<br />

Olivier Guillon<br />

Système automatique du suivi de fluide ; quels avantages ?<br />

La solution mise au point par la société texane s’appuie sur un système de<br />

supervision à distance des fluides en service. Celle-ci offre un accès instantané<br />

et permanent aux caractéristiques des fluides dans chacun des bacs ou des<br />

réservoirs depuis un portail en ligne. De plus, la connexion autonome permet<br />

une transmission radio-connectée depuis une unité sur batterie, et le design<br />

du produit facilite l’installation du système ; doté d’un hub intégré, les capteurs<br />

additionnels arrivent pré-calibrés et se connectent automatiquement. Enfin,<br />

outre le suivi personnalisé des fluides de chaque client, un portail sécurisé<br />

permet de recueillir les nombreuses informations nécessaires ainsi que<br />

des notifications par email en cas d’alerte.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı63


maintenance mécanique<br />

Solution<br />

Hafa lance une application digitale<br />

de gestion de lubrification<br />

Après deux années de développement en interne, le spécialiste des<br />

lubrifiants automotive et industriels lance sur le marché son application<br />

Smartlub, un outil de gestion digital dédié au suivi et à l’optimisation<br />

de la lubrification de parcs de machines.<br />

Outil digital accessible 24h/24 sur PC, mobile et<br />

tablette, Smartlub permet de réaliser et d’actualiser<br />

des plans de graissage de manière fiable et<br />

simple, de les partager à ses équipes de maintenance avec<br />

l’ensemble des fiches techniques nécessaires, de réaliser un<br />

suivi des analyses d’huile en service et d’accéder aux équivalences<br />

entre les produits. Disponible en quatre langues (français,<br />

anglais, espagnol et portugais), l’outil est destiné à de<br />

nombreux secteurs d’activité, en particulier dans les métiers<br />

du transport, des travaux publics, de l’agricole, de la forêt ou<br />

encore des loueurs de matériels.<br />

de digitalisation prometteuse. Enfin, Smartlub est également<br />

disponible sous forme d’une API (interface de communication<br />

entre applications logicielles) qui permet d’intégrer les<br />

données des plans de graissage aux logiciels de maintenance. ●<br />

« C’est notre développement à l’export qui nous a permis d’imaginer<br />

et de créer ce nouvel outil de gestion, car nous avons des<br />

clients, notamment sur le continent africain, qui possèdent des<br />

parcs d’engins très importants, et pour qui la gestion du plan<br />

de graissage des engins est un véritable enjeu, explique Adrien<br />

Oberthur, directeur général-adjoint d’Hafa. Les premiers<br />

utilisateurs sont très positifs, ils apprécient la lisibilité des<br />

informations et la fiabilité. Par exemple avec Smartlub, les<br />

chefs d’atelier mettent à disposition de leur équipe des plans<br />

de graissage mis à jour avec les nouveaux véhicules du parc. Le<br />

choix des produits, mieux appliqué par les techniciens dans les<br />

ateliers, permet d’assurer une plus grande longévité du matériel<br />

et de faire faire des économies à nos clients ».<br />

Sur Smartlub, les plans de graissage sont tous validés par le<br />

Service technique d’Hafa dans une démarche fondée sur le<br />

respect des préconisations constructeurs. Le client est alerté<br />

automatiquement sur les évolutions de préconisation et spécifications<br />

des produits utilisés dans ses engins. D’autres développement<br />

sont envisagés, selon les besoins exprimés par<br />

les premiers utilisateurs, mais également pour adapter la<br />

démarche au secteur industriel : c’est une première brique<br />

Screenshot Smartlub<br />

Plan de graissage Smartlub<br />

© HAFA<br />

© HAFA<br />

64ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


maintenance mécanique<br />

Trois questions<br />

à Adrien Oberthur,<br />

directeur général-adjoint<br />

d’Hafa<br />

Quand et à partir de quels besoins précis de la part<br />

de vos clients avez-vous développé cette solution ?<br />

Le besoin de nos clients et de nos prospects est de<br />

disposer d’un plan de graissage fiable et disponible<br />

pour toutes les équipes de maintenance. C’est-à-dire<br />

de disposer d’un document indiquant le bon produit,<br />

techniquement validé, pour chaque organe (moteur,<br />

pont, système hydraulique, ...) d’un engin. Et cela<br />

à l’échelle d’un parc d’engin, parfois de plus de<br />

500 véhicules ! La solution a été développée depuis<br />

deux ans par les équipes d’Hafa et une agence<br />

de développement Web rouennaise, la société FTEL.<br />

En quoi consiste techniquement la solution Smartlub ?<br />

En quoi est-elle innovante ?<br />

Nous avons à travers cette application industrialisée<br />

la production de ces plans de graissage.<br />

La conservation de toutes informations déjà<br />

techniquement validées pour les véhicules répertoriés,<br />

permet d’en créer de nouveau très rapidement<br />

sans aucune validation supplémentaire. Ces plans<br />

de graissage sont dorénavant accessibles au client<br />

via un site Internet, et peuvent être mis à jour avec<br />

les nouveaux véhicules d’un parc en temps réel.<br />

Enfin l’application rend possible d’autres application<br />

comme par exemple sur le suivi des analyses<br />

d’huile en fonctionnement ou encore le diagnostic<br />

de consommation (par exemple : les achats sont-ils<br />

conformes en volume à l’utilisation du matériel ?)<br />

Où en êtes-vous à ce jour et quelles sont les<br />

perspectives de développement de Smartlub ?<br />

Après un an d’utilisation en interne par les équipes<br />

commerciales d’Hafa, l’outil est en service et les<br />

premières démonstrations clients se déroulent en<br />

ce moment. Les développements de l’outil s’orientent<br />

vers l’industrie, mais également vers la fonctionnalité<br />

de maintenance opérationnelle (alerte vidange…).<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı65


maintenance mécanique<br />

Avis d’expert<br />

Les six indicateurs d’un programme<br />

de lubrification acoustique efficace<br />

La lubrification acoustique est l’une des huit applications fondamentales utilisées dans le cadre de la mise en<br />

place de programmes ultrasonores efficaces. Et il s’agit de l’une des plus importantes. Les mauvaises pratiques<br />

en matière de lubrification sont responsables d’au moins 40 % des défaillances prématurées des paliers.<br />

Le recours aux ultrasons dans l’évaluation des besoins en lubrification et la programmation des intervalles<br />

de renouvellement de la graisse fait chuter ce chiffre à 10 %. Dans votre entreprise, avez-vous une idée<br />

de l’impact qu’aurait une réduction de 30 % des défaillances de paliers ?<br />

Appliquer les méthodes modernes<br />

de lubrification conditionnelle<br />

des paliers devient indispensable.<br />

Les avancées récentes proposées<br />

par SDT dans ce domaine transforment<br />

la façon dont nous considérons<br />

les tâches de graissage. Le LUBExpert<br />

de SDT est une solution ultrasonore qui<br />

aide à lubrifier correctement les paliers<br />

et qui simplifie ce processus complexe<br />

en une procédure en deux étapes.<br />

La mise en place réussie d’un<br />

programme de lubrification acoustique<br />

sera un gage de réussite pour votre<br />

entreprise. Moins de frais d’entretien,<br />

moins de graisse consommée et moins<br />

d’arrêts non programmés : voilà qui<br />

ouvre de nouvelles perspectives pour<br />

les équipes de maintenance, notamment<br />

une meilleure efficacité à l’échelle<br />

de l’usine. Des paliers correctement<br />

entretenus et lubrifiés fonctionnent<br />

de manière plus efficace, consomment<br />

moins d’énergie et présentent un impact<br />

environnemental réduit.<br />

Ces solutions innovantes sont à la portée<br />

de tous, sont-elles toutes appliquées<br />

dans votre usine ? Voici les six signes<br />

qui vont vous permettre de le savoir.<br />

Les six signes qui indiquent que votre<br />

programme de lubrification remplit<br />

ses objectifs<br />

1. Une réduction de la quantité de graisse<br />

consommée<br />

Les services de maintenance doivent suivre la consommation<br />

de graisse afin de surveiller et maîtriser leurs dépenses. L’analyse<br />

des causes fondamentales des défaillances des paliers<br />

indique que la surlubrification en est l’une des principales<br />

raisons. Les mauvaises pratiques conduisent généralement<br />

à ce que les paliers reçoivent plus de graisse qu’ils n’en ont<br />

besoin. L’excédant de graisse se trouve entraîné dans le carter<br />

du moteur ou est purgé à même le sol ! Une réduction de<br />

la consommation de graisse est un signe certain que votre<br />

programme va dans le bon sens.<br />

66ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


maintenance mécanique<br />

La sur-lubrification se produit lorsque les intervalles de graissage<br />

sont programmés en fonction du temps (hebdomadaire,<br />

mensuel…) plutôt qu’en fonction de l’état de santé des paliers<br />

et des besoins réels en graisse. Les ultrasons vous aident à<br />

maîtriser les tâches de lubrification en surveillant l’état des<br />

paliers et en contrôlant que le niveau de frottements est optimal.<br />

Généralement, la durée entre les intervalles de lubrification<br />

s’en trouve augmentée, ce qui de facto diminue la<br />

quantité de graisse utilisée.<br />

Les machines sur-lubrifiées sont non seulement sujettes à<br />

des défaillances plus fréquentes, mais elles sont aussi bien<br />

moins efficaces. Les paliers présentant une lubrification optimale<br />

consomment moins d’énergie et contribuent à rendre<br />

l’usine plus respectueuse de l’environnement. Ce seul argument<br />

devrait être une motivation suffisante pour lubrifier<br />

correctement les paliers !<br />

2. Moins de défaillances liées<br />

à la lubrification<br />

Votre entreprise doit surveiller les défaillances et réaliser une<br />

analyse des causes fondamentales pour éliminer les sources<br />

de défauts.<br />

L’optimisation des programmes de lubrification permet de<br />

réduire les défaillances liées à la lubrification. Moins de réparations<br />

à effectuer et de situations de crise à gérer libèrent du<br />

temps qui sera utilement consacré à d’autres tâches de maintenance<br />

tout aussi importantes pour le maintien de l’outil<br />

ou l’élargissement du programme de lubrification à d’autres<br />

machines considérées comme moins « critiques ».<br />

En outre, grâce aux ultrasons, vous détecterez de nombreux<br />

défauts non-identifiables par le seul suivi des tendances.<br />

Par exemple, des tuyaux de graisse bouchés ou cassés et des<br />

circuits de lubrification mal raccordés qui empêchent la<br />

graisse d’atteindre le palier.<br />

3. Une gestion optimisée des pièces détachées<br />

pour la maintenance, les réparations<br />

et le fonctionnement<br />

Votre nouveau programme de lubrification amélioré est synonyme<br />

de réussite, d’une meilleure maîtrise de la consommation<br />

de graisse, de moins de défaillances et d’une amélioration<br />

de la productivité du service de maintenance. Utilisez le temps<br />

gagné pour étudier les tendances et mieux gérer votre stock.<br />

La réduction des défaillances liées aux paliers permet d’optimiser<br />

la gestion des pièces détachées. Partagez vos données<br />

de lubrification ultrasonore avec le responsable de votre<br />

magasin de pièces détachées afin de créer un plan de réduction<br />

du nombre de pièces d’urgence en stock.<br />

Et puisque vous gérez votre stock de pièces détachées, pourquoi<br />

ne pas confier cette tâche à vos fournisseurs ? Demandez-leur<br />

de confirmer la disponibilité de vos pièces d’urgence<br />

dans leurs propres stocks. S’ils peuvent vous fournir une pièce<br />

dans la journée, à quoi bon la conserver dans votre inventaire ?<br />

4. Une augmentation du nombre de machines<br />

sous surveillance<br />

L’un des avantages d’un programme de lubrification efficace<br />

est le gain de temps.<br />

• Du temps qui peut être consacré à la surveillance des<br />

machines, plutôt qu’à leur réparation.<br />

• Du temps qui peut être consacré à l’évaluation correcte des<br />

besoins réels en lubrification.<br />

• Du temps qui peut être consacré à obtenir une vision<br />

globale de la situation.<br />

Considérons par exemple l’évaluation de la criticité. De<br />

nombreux programmes de lubrification commencent en se<br />

fixant de petits objectifs. Toutes les machines critiques de<br />

niveau A sont prioritaires, ce qui est normal. Et les autres ?<br />

Si vous disposez maintenant de davantage de temps pour<br />

planifier, organiser et programmer, augmentez le nombre<br />

de machines qui font l’objet d’une surveillance acoustique<br />

afin d’obtenir une lubrification optimale.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı67


maintenance mécanique<br />

5. Gagnez du temps. Combinez<br />

la lubrificatio nacoustique<br />

et la maintenance<br />

prévisionnelle<br />

Vous avez travaillé dur pour obtenir<br />

ces résultats. Il est temps d’utiliser vos<br />

données pour autre chose que la lubrification.<br />

La lubrification acoustique est une<br />

méthode éprouvée qui garantit une<br />

lubrification précise des paliers. L’utilisation<br />

du LUBExpert proposé par<br />

SDT associe la lubrification guidée<br />

par quatre indicateurs de surveillance<br />

à l’évaluation de l’état de santé général<br />

des paliers en terme de frictions ou<br />

d’impacts.<br />

Le gain de temps résultant de l’évaluation<br />

de l’état des paliers lors du processus<br />

de lubrification est inestimable et<br />

constitue une autre preuve que votre<br />

programme de lubrification remplit<br />

bien son rôle.<br />

6. Des inspecteurs toujours<br />

plus confiants<br />

La fiabilité des machines est le reflet<br />

d’un programme de lubrification efficace.<br />

Il se mesure par :<br />

• une consommation de graisse maîtrisée<br />

;<br />

• moins de défaillances de paliers liées<br />

à la graisse ;<br />

• une gestion optimisée des pièces détachées<br />

;<br />

• davantage de machines sous surveillance<br />

;<br />

• des intervalles prolongés entre les<br />

collectes de données.<br />

En intégrant la technologie ultrasonore<br />

à votre programme de lubrification,<br />

vous augmentez la fiabilité. Et la<br />

fiabilité est source de confiance. Des<br />

inspecteurs plus confiants prennent de<br />

meilleures décisions et propagent une<br />

culture positive dans l’entreprise.<br />

La lubrification assistée par ultrasons<br />

des outils de production présente des<br />

avantages significatifs qu’une lubrification<br />

programmée à intervalles de temps<br />

définis n’offre pas. Le premier objectif de<br />

la lubrification consiste à créer une fine<br />

couche de lubrifiant entre les éléments<br />

roulants et les éléments glissants afin<br />

de réduire les frottements. Il est donc<br />

logique de penser que la meilleure façon<br />

de déterminer les besoins en lubrification<br />

d’une machine est de surveiller les<br />

niveaux de frottement, et certainement<br />

pas sa durée de fonctionnement.<br />

Les machines qui sont correctement<br />

lubrifiées nécessitent moins d’énergie<br />

pour fonctionner. Pensez qu’en réduisant<br />

votre consommation de graisse,<br />

vous réduisez également vos factures<br />

d’électricité. Les machines qui consomment<br />

moins d’électricité chauffent<br />

moins et leurs cycles de vie s’en voient<br />

allongés.<br />

Enfin, en surveillant l’état de lubrification<br />

de vos machines, vous collectez en même<br />

temps de précieuses données sur l’état<br />

de santé de vos machines elles-mêmes.<br />

Les données ultrasonores dynamiques et<br />

statiques combinées aux quatre indicateurs<br />

de surveillance (valeur RMS, valeur<br />

RMS Max, valeur Crête et facteur Crête)<br />

permettent un diagnostic précis de l’état<br />

de santé des roulements.<br />

L’optimisation de la lubrification des<br />

machines à l’aide des ultrasons réduit de<br />

façon significative la consommation de<br />

graisse. Les programmes ultrasonores<br />

efficaces accélèrent la mise en place<br />

d’une culture positive dans l’entreprise.<br />

Qui aurait pu imaginer tous les avantages<br />

apportés par le simple fait de passer d’une<br />

maintenance basée sur le temps à une<br />

maintenance prévisionnelle ? ●<br />

68ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


Devenez un LUBExpert ®<br />

UTILISEZ LES ULTRASONS POUR OPTIMISER VOTRE PROGRAMME DE LUBRIFICATION<br />

Les mauvaises pratiques de<br />

graissage sont la cause majeure de<br />

défaillance des roulements.<br />

De nombreux départements de maintenance planifient<br />

inutilement les intervalles de regraissage en se basant<br />

sur une périodicité préétablie. Il en résulte des<br />

roulements avec trop ou trop peu de graisse qui<br />

n’atteignent pas leur durée de vie théorique.<br />

Le LUBExpert vous dit quand<br />

graisser... et en quelle quantité.<br />

La graisse réduit le frottement dans les paliers. Moins<br />

de friction signifie une plus longue vie. Le LUBExpert<br />

vous avertit lorsque les niveaux de frottement<br />

augmentent, vous guide pendant le re-graissage et<br />

évite une sur-lubrification.<br />

LUBRIFICATION OPTIMALE<br />

DES ROULEMENTS :<br />

Bon lubrifiant<br />

Bon endroit<br />

Bon intervalle<br />

Bon dosage<br />

Bons indicateurs<br />

Ultrasound Solutions<br />

+32 (0) 2332 3225<br />

info@sdt.be<br />

www.sdtultrasound.com/lubexpert


publi maintenance communiqué mécanique<br />

Un concentré de puissance complet :<br />

Le nouvel amplificateur de pression simalube IMPULSE<br />

Enfin disponible ! Le simalube IMPULSE est le complément idéal du graisseur éprouvé simalube, dans toutes<br />

les situations où la pression doit être élevée. Il résiste sans problème à des contre-pressions allant jusqu’à<br />

10 bar et constitue donc la solution parfaite pour une contre-pression élevée et de longs tubes de graissage.<br />

Placez tout simplement simalube IMPULSE sur le point de graissage, vissez et activez le graisseur simalube<br />

désiré pour la durée d’utilisation souhaitée. Pas de réglages supplémentaires nécessaires sur le simalube<br />

IMPULSE. La DEL informe à chaque instant de son état et de son fonctionnement. Une fois complètement vidé,<br />

le simalube IMPULSE, muni d’un nouveau graisseur simalube et d’un nouveau bloc de batterie, peut être<br />

réutilisé plusieurs fois.<br />

Mode de fonctionnement convaincant<br />

Le simalube IMPULSE équipé des graisseurs simalube de 60, 125 ou 250 ml assure<br />

un graissage fiable avec une pression élevée et des tubes de graissage jusqu’à quatre<br />

mètres de long. Des impulsions de lubrification continues de 0,5 ml d’huile ou de<br />

graisse jusqu’à NLGI 2 pour une pression allant jusqu’à 10 bar lubrifient le point de<br />

graissage. L’appareil est peu gourmand en lubrifiant, puisque seule la dose est sous<br />

pression. De plus, l’amplificateur de pression intelligent informe en continu sur l’état<br />

de fonctionnement actuel. L’affichage DEL du simalube IMPULSE émet un clignotement<br />

vert à intervalles réguliers lorsque l’appareil fonctionne correctement. La<br />

surpression, l’arrêt ou un niveau vide sont signalés par une DEL rouge clignotante.<br />

Simplicité de montage et d’utilisation<br />

Le simalube IMPULSE est mis en service dès que le bloc de batterie est inséré et<br />

que le graisseur est vissé. Le graisseur simalube sert à donner la cadence. Sa durée<br />

de fonctionnement peut être modifiée à tout moment et le simalube IMPULSE<br />

s’ajuste automatiquement au nouveau réglage du graisseur. Lors d’un remplacement<br />

du graisseur, le simalube IMPULSE reste fixé sur le point de graissage. Il<br />

faut simplement insérer un nouveau bloc de batterie avant de visser un nouveau<br />

graisseur simalube. Le point de raccordement reste ainsi étanche même pendant<br />

le changement du graisseur, et aucun lubrifiant ne reflue.<br />

Le simalube IMPULSE avec un graisseur de<br />

125 ml est utilisé dans les usines de gravier.<br />

L’IMPULSE pousse le lubrifiant avec une pression<br />

de 10 bar à travers une tube de 4 mètres.<br />

Polyvalent et, grâce à sa réutilisation, très rentable<br />

Les dimensions compactes du simalube IMPULSE permettent une installation dans<br />

des espaces très réduits et dans tous les milieux, y compris sous l’eau. Car, en tant<br />

qu’appareil de classe de protection IP68, l’amplificateur de pression est étanche à la<br />

poussière et à l’eau et convient à l’utilisation dans diverses branches de l’industrie.<br />

Le simalube IMPULSE peut, s’il est équipé d’un nouveau bloc de batterie, être utilisé<br />

pour dix vidages d’un graisseur simalube 125 ml ou pendant près de trois ans. ●<br />

Fabricant et distributeur<br />

simatec ag, Stadthof 2, CH-3380 Wangen a. Aare<br />

Tél. : +41 32 636 50 00 / Fax : +41 32 636 50 19<br />

Site Internet : www.simatec.com / aE-mail : welcome@simatec.com<br />

Un mécanicien installe le simalube IMPULSE au<br />

bout d’un long tube de lubrification, à un milieu<br />

pratique et facile d’accès. (Le point de lubrification<br />

se trouve à 3,5 mètres au-dessus du sol).<br />

70ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


agenda<br />

Du 24 au 27 septembre 2018<br />

Euromaintenance 4.0<br />

La plus grande conférence européenne<br />

sur la maintenance et l’Asset<br />

Management revient cette année.<br />

Euromaintenance 4.0 2018 vise plus<br />

de 750 participants venus de 51 pays, et<br />

entend bien dépasser le succès de 2008.<br />

À Antwerp en Belgique<br />

www.euromaintenance.org<br />

Du 25 au 27 septembre 2018<br />

Sepem Avignon<br />

La nouvelle édition du sud-est des salons<br />

Sepem Industries se déroulera à la fin<br />

septembre à Avignon avec toujours un<br />

programme riche de conférences sur la<br />

maintenance et la prévention des risques<br />

au travail.<br />

Au parc des expositions d’Avignon<br />

avignon.sepem-industries.com<br />

Le 18 octobre 2018<br />

Assises du M.E.S.<br />

Les Assises du M.E.S est l’évènement<br />

100% retours d’expérience. Des<br />

industriels et des experts reconnus<br />

traitent des applications concrètes<br />

d’un déploiement M.E.S, le tout dans un<br />

environnement propice aux échanges.<br />

Aux Salons de l’Aveyron - Bercy Village<br />

assises.club-mes.com<br />

Les 23 et 24 octobre 2018<br />

Enova Paris<br />

L’édition parisienne d’Enova posera<br />

ses valises comme chaque années<br />

à la Porte de Versailles et se posera<br />

comme une véritable plateforme de<br />

convergence des technologies de<br />

l’électronique, de la mesure, de la vision<br />

et de l’optique.<br />

À Paris-Porte de Versailles<br />

www.enova-event.com<br />

Le 6 novembre 2018<br />

<strong>Production</strong> Temps Réel<br />

Une nouvelle édition régionale se<br />

déroulera à Bordeaux et rassemblera<br />

les experts du pilotage de l’entreprise<br />

industrielle.<br />

Au Stade Matmut Atlantique<br />

production-temps-reel.com<br />

Du 6 au 8 novembre 2018<br />

Expoprotection 2018<br />

Cette année, la biennale parisienne de<br />

la protection et de la prévention des<br />

risques prévoit d’accueillir près de 750<br />

exposants.<br />

À Paris-Porte de Versailles<br />

www.expoprotection.com<br />

Du 26 au 29 novembre 2018<br />

All 4 Pack 2018<br />

Toutes les nouveautés en Emballage,<br />

Processing, Printing et Manutention<br />

seront à découvrir lors du Salon<br />

All4Pack Paris (anciennement<br />

Emballage et Manutention) dont la<br />

prochaine édition aura lieu à Paris.<br />

À Paris Nord Villepinte<br />

www.all4pack.fr<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı71


index<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

TECHNOLOGIES<br />

Le bon fonctionnement des machines :<br />

les technologies de mesure et de contrôle<br />

par thermographie infrarouge pour assurer<br />

le bon fonctionnement des machies<br />

management<br />

DOSSIER > Assises du M.E.S. :<br />

tous les acteurs du M.E.S. se réuniront dans<br />

un dossier riche de retours d’expérience<br />

et de « best practices »<br />

MAINTENANCE mécanique<br />

© Flir<br />

© Keyence<br />

Spécial Moteurs électriques :<br />

augmenter la performance des<br />

moteurs et des servo-moteurs<br />

tout en garantissant leur fiabilité<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

Traçabilité et identification :<br />

garantir la sécurité des équipements par la traçabilité<br />

des composants<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

Spécial > Expotrotection :<br />

bonnes pratiques et EPI pour<br />

assurer une meilleure protection<br />

dans les ateliers de maintenance<br />

© O. Guillon<br />

Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />

3M...................................2 e de couverture<br />

ACOEM................................21 et 26<br />

AFI KLM E&M....................................6<br />

AFIM.............................................39<br />

AMO TECHNOLOGIE......................61<br />

ASSISES DU M.E.S.............51 et 71<br />

ATHESI..................................................6<br />

BEMAS............................9, 31 et 71<br />

BITO SYSTEM...............................33<br />

CARTESIAM..................................20<br />

CIMI..............................................45<br />

CORIM.............................................4<br />

ENDEL ENGIE..............................36<br />

ENOVA...........................................71<br />

EXPOPROTECTION......................71<br />

DBVIB..................................14 et 23<br />

DENIOS.............................(encartage)<br />

DSD SYSTEM........................2 et 10<br />

ELECTROCLASS.................23 et 26<br />

EMPLOI-<br />

MAINTENANCEINDUSTRIELLE<br />

.COM..............................................44<br />

EOLANE.......................................20<br />

EVEN PRO..................3 e de couverture<br />

FUCHS LUBRIFIANT..........57 et 62<br />

HAFA.............................................64<br />

ICARE.………………………………..7 et 28<br />

IDEOL…............................…………..16<br />

IFM ELECTRONIC……........………..25<br />

IGUS……..............................………..27<br />

JET MOTEURS…..................11 et 15<br />

JICONSEIL….................................34<br />

KLÜBER LUBRICATION…............65<br />

KTR...............................................55<br />

M+P INTERNATIONAL................17<br />

MAINNOVATION............................6<br />

MOLYDAL......................................59<br />

MSA.................................................9<br />

PONTICELLI...................................6<br />

PRODUCTION TEMPS RÉEL.......71<br />

RS COMPONENTS.....4 e de couverture<br />

SDT INTERNATIONAL........66 et 69<br />

SIMATEC (publi-communiqué)............53<br />

SKF......................................13 et 16<br />

SSI SCHAEFFER..........................35<br />

SYNERGYS..........................19 et 24<br />

UE-SYSTEM...............................56s<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

Le chiffre à retenir :<br />

4, 904 Md$<br />

C’est le montant total que devrait<br />

atteindre le marché de la « predictive<br />

maintenance » (maintenance<br />

prévisionnelle en français), contre<br />

1,404 Md$ en 2016, soit un taux<br />

de croissance annuel de 28,4% au<br />

cours de la période de prévision. Ces<br />

chiffres ont été dévoilés à l’occasion<br />

d’une étude menée par le cabinet<br />

MarketsandMarkets, laquelle révèle<br />

également que l’industrie devrait<br />

être le plus gros marché pour<br />

la maintenance prévisionnelle. Les<br />

nouvelles solutions de maintenance<br />

prévisionnelle affichent en effet<br />

une forte croissance boostée par<br />

une demande du marché dans tous<br />

les secteurs verticaux majeurs tels<br />

que le gouvernement, l’aérospatiale,<br />

la défense, l’industrie, l’énergie,<br />

les services publics, la santé,<br />

le transport et la logistique.<br />

www.production-maintenance.com<br />

72ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018


SALON DES SERVICES, ÉQUIPEMENTS, PROCESS ET MAINTENANCE<br />

LA RÉPONSE À TOUTES VOS PROBLÉMATIQUES :<br />

PRODUCTION, MAINTENANCE,<br />

SÉCURITÉ, ENVIRONNEMENT...<br />

AVIGNON<br />

NOUVELLES<br />

DATES<br />

DOUAI<br />

7 SALONS NATIONAUX<br />

EN RÉGIONS<br />

25>27 SEPTEMBRE 2018<br />

Pôle Sous-traitance<br />

TOULOUSE<br />

NOUVELLES<br />

DATES<br />

29>31 JANVIER 2019<br />

Pôle Sous-traitance &<br />

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08>10 OCTOBRE 2019<br />

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