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Quand les peintres pratiquaient les Exercices spirituels. De Lotto à Vermeer

Dans les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, le regard et l’imaginaire sont souvent sollicités. Il est proposé au retraitant de se projeter dans une scène évangélique, comme s’il y participait lui-même, au moyen de ses cinq sens. Un certain nombre de peintres du XVIe au XVIIe siècle — et pas des moindres — ont non seulement pratiqué les Exercices mais s’en sont emparés pour renouveler leur propre art. Mais comment les artistes sont-ils passés d’une image mentale, spirituelle, à son expression sur la toile ? Qu’ont-ils gagné de ce nouvel espace de l’imaginaire que leur offrait saint Ignace ? Parmi les peintres dont il sera ici question (Poussin, Rubens, Lotto...), Vermeer apparaît comme l’un de ceux dont l’œuvre a été le plus profondément marquée par la proximité avec les Exercices. Une manière originale de découvrir ou redécouvrir la fécondité de cette voie spirituelle.

Dans les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, le regard et l’imaginaire sont souvent sollicités. Il est proposé au retraitant de se projeter dans une scène évangélique, comme s’il y participait lui-même, au moyen de ses cinq sens.
Un certain nombre de peintres du XVIe au XVIIe siècle — et pas des moindres — ont non seulement pratiqué les Exercices mais s’en sont emparés pour renouveler leur propre art. Mais comment les artistes sont-ils passés d’une image mentale, spirituelle, à son expression sur la toile ? Qu’ont-ils gagné de ce nouvel espace de l’imaginaire que leur offrait saint Ignace ?
Parmi les peintres dont il sera ici question (Poussin, Rubens, Lotto...), Vermeer apparaît comme l’un de ceux dont l’œuvre a été le plus profondément marquée par la proximité avec les Exercices.
Une manière originale de découvrir ou redécouvrir la fécondité de cette voie spirituelle.

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14 Introduction<br />

la seconde moitié du xvi e siècle et la première moitié du xviii e jusqu’<strong>à</strong> sa suppression<br />

en 1774, se poursuivent aujourd’hui encore <strong>les</strong> effets d’une violence<br />

historique, un silence correspondant <strong>à</strong> une perte de mémoire de ce que la Compagnie<br />

de Jésus a été et a fait pendant au moins deux sièc<strong>les</strong>. Si l’on retient plus<br />

ou moins vaguement son rôle éducatif grâce aux anciens collèges transformés<br />

en lycées d’État, ne serait-ce que par le signe d’une chapelle, tout ce qui l’a faite<br />

et exprimée pendant ce même temps a été comme anéanti dans la mémoire de<br />

la société contemporaine. Les recherches que nous avons dû mener pour accomplir<br />

ce travail, <strong>les</strong> ouvrages consultés et utilisés, nous ont le plus souvent révélé<br />

<strong>les</strong> lourdeurs d’un silence qu’il faut dire incompréhensible dans sa puissance<br />

négatrice. Car il s’agit d’expressions et de thématiques dépendant étroitement<br />

ou directement de l’inspiration des <strong>Exercices</strong> <strong>spirituels</strong> et plus largement des<br />

inspirations de la Compagnie de Jésus œuvrant dans ses collèges et universités<br />

comme dans ses territoires de mission, proches ou lointains. Sans parler de toi<strong>les</strong><br />

égarées ici et l<strong>à</strong>, dont nous rapporterons quelques redécouvertes pour le moins<br />

cocasses, des œuvres en dépendance directe de la Compagnie ou de l’inspiration<br />

des <strong>Exercices</strong> se sont vues effacer ses liens, par exemple l’œuvre de Mora<strong>les</strong>, une<br />

des plus fameusement liée <strong>à</strong> l’inspiration des <strong>Exercices</strong> de par l’engagement<br />

explicite de l’artiste 6 .<br />

Que cet ouvrage, sans prétention, puisse contribuer <strong>à</strong> l’effacement d’un tel<br />

effacement !<br />

•••<br />

6.¥Cf. infra, chap. 5, p. 49s. Aussi, nous ne pouvons que nous féliciter de trouver ce rapport<br />

établi dans le livre El Divino Mora<strong>les</strong> (sous la direction de Leticia Ruiz Gómez, Museo Nacional<br />

del Prado, Madrid, 2015) qui pour être discret n’en est pas moins précis <strong>à</strong> plusieurs reprises<br />

(cf. notamment p. 42 et 169).

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