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Rapport annuel 2018

Rapport d’activité et comptes annuels de Swissmedic, Institut suisse des produits thérapeutiques, pour l’année 2018

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8<br />

Rappels de médicaments en raison<br />

de contaminations par des<br />

nitrosamines – et maintenant ?<br />

« Scandale du valsartan » : comment Swissmedic a géré le problème<br />

des antihypertenseurs contaminés<br />

Début juillet <strong>2018</strong>, des médicaments dont le principe actif<br />

était du valsartan produit en Chine ont dû être rappelés<br />

dans le monde entier, car ils étaient contaminés par de la<br />

NDMA, une nitrosamine considérée comme probablement<br />

cancérigène. Les investigations menées ont aussi permis de<br />

découvrir des taux non tolérables de NDMA et d’autres nitrosamines<br />

dans d’autres sartans. Le laboratoire de Swissmedic<br />

(Official Medicines Control Laboratory, OMCL) a<br />

participé et participe toujours aux analyses.<br />

La contamination d’antihypertenseurs par des nitrosamines<br />

a autant effrayé l’industrie pharmaceutique que les autorités<br />

et la population. Dans les premiers temps, l’affaire a<br />

soulevé de nombreuses questions : s’agit-il réellement d’une<br />

contamination à la NDMA ? Les concentrations relevées<br />

pourraient-elles être dangereuses pour la santé ? Peut-on<br />

déceler de la NDMA uniquement dans le principe actif ou<br />

aussi dans le médicament prêt à l’emploi ? D’autres fabricants<br />

du principe actif sont-ils concernés ?<br />

Une ampleur incertaine<br />

Il est rapidement apparu que ce problème allait prendre de<br />

l’ampleur et entraîner une crise internationale majeure.<br />

L’hypertension artérielle étant une maladie très répandue,<br />

les antihypertenseurs font partie des médicaments les plus<br />

prescrits. Il y avait donc tout lieu de penser qu’un nombre<br />

élevé de patients avaient pu prendre une préparation<br />

contaminée. La pression médiatique a augmenté progressivement<br />

et les patients, inquiets, ont posé de plus en plus de<br />

questions.<br />

Swissmedic a été touché à différents niveaux et au sein de<br />

différents secteurs. Un constat s’est vite imposé : il serait<br />

primordial de coordonner les activités à l’échelle interne<br />

pour pouvoir agir et réagir rapidement et avec efficacité.<br />

Une « équipe Valsartan » comportant des représentants de<br />

différents secteurs a donc été créée pour regrouper et coordonner<br />

les différentes tâches au sein de Swissmedic et assurer<br />

les échanges avec les autorités étrangères.<br />

Après les premiers rappels de produits, le laboratoire de<br />

Swissmedic s’est immédiatement lancé dans l’analyse préventive<br />

de toutes les préparations à base de valsartan disponibles<br />

sur le marché suisse afin d’obtenir une vue d’ensemble<br />

de la situation en termes de risque. Des contaminations par<br />

la N-nitrosodiméthylamine (NDMA) ont été recherchées dans<br />

les principes actifs et les médicaments prêts à l’emploi. Très<br />

vite, les analyses ont même été étendues aux médicaments<br />

contenant du losartan, de l’olmésartan, du candésartan et<br />

de l’irbésartan. Comme le valsartan, ces principes actifs<br />

chimiquement apparentés sont dotés d’un noyau spécifique,<br />

appelé noyau tétrazole, dont la synthèse peut entraîner une<br />

contamination par des nitrosamines selon le procédé de production<br />

utilisé. D’autres principes actifs du groupe des sartans<br />

sont dénués de ce type de noyau et ne sont donc pas<br />

concernés par les contaminations aux nitrosamines.<br />

Après la divulgation d’autres cas de contamination, le laboratoire<br />

de Swissmedic a adressé à l’automne <strong>2018</strong> un courrier<br />

à tous les titulaires d’une autorisation pour un sartan<br />

en Suisse pour leur enjoindre de lui fournir un échantillon<br />

de tous les lots de l’ensemble des préparations concernées<br />

et des lots de principe actif correspondants. Plus de<br />

1000 échantillons ont alors été analysés.<br />

Dans les semaines suivantes, les résultats ont confirmé que<br />

tous les lots de valsartan rappelés en Suisse étaient contaminés<br />

et que les rappels étaient donc justifiés. Aucune trace<br />

de NDMA n’a en revanche été mise en évidence dans les<br />

produits examinés à base d’irbésartan, d’olmésartan, de<br />

losartan ou de candésartan.<br />

Réaction rapide de Swissmedic<br />

Alors que la situation semblait un peu s’apaiser, des traces<br />

d’une autre nitrosamine (N-nitrosodiéthylamine, NDEA) ont<br />

été décelées dans les principes actifs de certains fabricants.<br />

Le laboratoire de Swissmedic a réagi rapidement en développant<br />

une méthode d’analyse pour la NDEA et recommencé à<br />

analyser tous les sartans disponibles sur le marché helvétique.<br />

Au cours de ces investigations, l’OMCL a été le premier

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