Fanzine n°1 - 1740
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“IL Y A DE BRAVES GENS<br />
QUI NE SAVENT PAS<br />
TIRER. ET DES CRAPULES<br />
QUI NE RATENT JAMAIS<br />
LEUR COUP.”<br />
--<br />
Ce sont des mots que prononce Alec Longmire dans Crépuscule<br />
Sanglant (Red Sundown) le western de Jack Arnold (1956).<br />
--<br />
Et alors ?<br />
--<br />
Je voudrais savoir si je suis du côté des braves gens ou de celui<br />
des crapules ?<br />
--<br />
Tu trouves que le texte qui précède nous parle de ça.<br />
--<br />
Il m’en parle.<br />
“Ce vers quoi nous pousse l’accélérationnisme, c’est vers un avenir<br />
qui soit plus moderne, et vers une modernité alternative que le<br />
néolibéralisme est intrinsèquement incapable d’engendrer.”<br />
J’aimais bien les manifestes étant plus jeune. J’ai collectionné les<br />
manifestes, celui du parti communiste, du réalisme, du surréalisme,<br />
du futurisme, du constructivisme, du suprématisme. Tout ces isthmes<br />
qui semblaient surnager dans l’océan de la connerie ambiante. L’avantgarde<br />
comme le salut du monde, l’île flottante de la pensée, l’espoir<br />
du meilleur porté par quelques-uns. L’espoir, le combat, et puis la<br />
libération.<br />
En 1980, j’avais 15 ans et j’étais plein de manifestes. J’ai été voir La<br />
vie de Brian. J’ai étranglé un rire en m’apercevant qu’à l’évidence le<br />
Front populaire de Judée, le Front du Peuple Judéen, les séparatistes<br />
du Front Populaire Judéen n’étaient que la métaphore des groupes<br />
d’extrême gauche que je fréquentais, des sectes religieuses que<br />
j’abhorrais, des avant-gardes artistiques auxquelles je m’identifiais et<br />
du Reform Club auquel je rêvais.<br />
“Nous voulons chanter l’amour du danger, l’habitude de l’énergie<br />
et de la témérité. Les éléments essentiels de notre poésie seront le<br />
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