Psychologie Positive N°28
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NOVEMBRE-<br />
DÉCEMBRE 2019<br />
<strong>N°28</strong><br />
Cahier spécial<br />
Affrontez<br />
vos peurs !<br />
CÉCILE DE FRANCE<br />
“Le plaisir, c'est la<br />
poésie du quotidien ”<br />
Test : quel est<br />
votre profil<br />
amoureux ?<br />
BIEN VIEILLIR<br />
“J'ai commencé<br />
ma deuxième vie<br />
à 50 ans ”<br />
ISABELLE FILLIOZAT<br />
Nos jeunes sont-ils<br />
devenus moins<br />
empathiques ?<br />
FABRICE MIDAL<br />
Nous ne sommes pas<br />
assez narcissiques !<br />
5 FAÇONS<br />
D'ENTRAÎNER<br />
NOTRE CERVEAU<br />
© Carole Bellaiche-Charlette studioRésilience
66 34<br />
© 2019 Haut et Court – 3x7 Productions, Tel France – Scope Pictures<br />
SOMMAIRE<br />
Novembre<br />
Décembre 2019<br />
20 IDÉES REÇUES SUR LE HARCÈLEMENT<br />
« Si mon enfant était harcelé, il me le dirait<br />
certainement. » Pas si sûr. La sociologue Beau<br />
Oldenburg rectifie plusieurs malentendus.<br />
24 LA RÉSILIENCE<br />
Se savoir résilient confère un sentiment<br />
de bonheur fondamental. Bonne<br />
nouvelle, nous pouvons augmenter notre<br />
capacité de résilience. Dialogue avec<br />
l’expert américain Rick Hanson.<br />
34 CÉCILE DE FRANCE<br />
L’actrice, à l’affiche d’Un monde<br />
plus grand, se raconte en dix émotions.<br />
Et un credo : de la joie, avant toute chose !<br />
42 LES COULEURS DE L’AMOUR<br />
Amical, pragmatique, possessif, romantique ?<br />
Testez votre profil amoureux.<br />
48 « JE SUIS ATTAQUÉE<br />
PAR DES MONSTRES… »<br />
Le psychologue Tobie Nathan analyse<br />
le rêve récurrent d’une lectrice.<br />
58 « J’ÉTAIS INCAPABLE DE SALUER<br />
LES GENS »<br />
Judith Visser a découvert à 36 ans qu’elle était<br />
atteinte du syndrome d’Asperger. Difficilement<br />
sociable, elle a trouvé un équilibre entre son mari,<br />
son chien-loup et la proximité de la nature.<br />
66 PERCEPTION<br />
Vous achetez un manteau jaune et soudain,<br />
vous le voyez partout. Notre perception<br />
du monde est subjective. Entretien avec<br />
la neuroscientifique Iris Sommer.<br />
4 PSYCHOLOGIE POSITIVE
100 24<br />
Abonnezvous<br />
! p. 74 et 90<br />
79 BIEN VIEILLIR<br />
Le bonheur, passé soixante<br />
ans ? Et comment !<br />
Quatre portraits qui offrent<br />
un regard serein sur la vieillesse.<br />
92 FABRICE MIDAL<br />
Sommes-nous trop<br />
narcissiques ? Certainement<br />
pas, affirme le philosophe.<br />
Les égoïstes ne s’aimeraient<br />
justement pas assez…<br />
Interview d’expert.<br />
98 DES ADOS<br />
DE MOINS EN MOINS<br />
EMPATHIQUES<br />
Écrans, bruit, stress,<br />
compétition sociale…<br />
Nos ados sont “en mode<br />
survie“. Difficile alors de se<br />
mettre à la place des autres.<br />
Heureusement, l’empathie<br />
s’exerce et peut se développer.<br />
100 DU SPORT EN GUISE<br />
DE THÉRAPIE<br />
Les dernières découvertes<br />
prouvent les effets positifs<br />
du sport sur l’esprit.<br />
Y compris pour les cas de<br />
troubles psychiques graves.<br />
106 MAIS TU ES TRÈS BIEN,<br />
SUR CETTE PHOTO !<br />
Pourquoi nous arrive-t-il parfois<br />
de ne pas nous reconnaître<br />
sur les photos ? Nous ne<br />
connaissons peut-être pas<br />
si bien notre visage.<br />
Affronter<br />
ses peurs<br />
Cahier d’activités<br />
06 ÉDITO<br />
10 À LA LOUPE<br />
12 L’ESSENTIEL<br />
19 CINÉMA<br />
Une vie cachée,<br />
de Terrence Malick<br />
41 JEANNE SIAUD-FACCHIN<br />
Les pierres précieuses<br />
de notre passé<br />
51 FLORENCE<br />
SERVAN-SCHREIBER<br />
Gratitude et téléphonite<br />
53 LIRE<br />
64 SÉANCE PSY<br />
La psychologue Béatrice<br />
Copper-Royer répond<br />
à vos questions<br />
73 ILONA BONIWELL<br />
Les entreprises du futur<br />
76 À L’ESSAI<br />
La thérapie par réalité<br />
virtuelle<br />
91 ANNE CAZAUBON<br />
Regarde les hommes pleurer<br />
Couverture // © Carole Bellaiche-Charlette studio<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 5
24 PSYCHOLOGIE POSITIVE<br />
La résilience ne vous aide pas seulement à surmonter les épreuves,<br />
savoir que vous avez les reins solides vous confère aussi un sentiment<br />
de bonheur fondamental, affirme le célèbre psychologue américain<br />
Rick Hanson. Et ce qu’il y a de bien, c’est que vous pouvez accorder<br />
une place fixe à la résilience dans votre cerveau.
RÉSILIENCE<br />
VERS<br />
PLUS DE<br />
RÉSILIENCE<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 25
34 PSYCHOLOGIE POSITIVE<br />
C
d Cécile<br />
10 QUESTIONS<br />
10 ÉMOTIONS<br />
de France<br />
Dans son dernier film, Un monde plus grand,<br />
Cécile de France incarne un personnage à son image,<br />
mu par la curiosité et l’intuition, prompt à l’émerveillement,<br />
capable de franchir les limites. La comédienne se raconte<br />
en dix émotions et affirme le choix de la joie.<br />
Propos recueillis par Sophie Behr<br />
Photos : © 2019 Haut et Court – 3x7 Productions, Tel France – Scope Pictures<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 35
Les COULEURS<br />
de L'AMOUR<br />
Vous connaissez-vous bien en matière d’amour ? Votre profil amoureux<br />
détermine la façon dont vous vous sentez et vous comportez dans une relation.<br />
Le connaître peut vous aider à améliorer votre lien avec votre partenaire.<br />
Selon la théorie de la roue<br />
des couleurs de l’amour du<br />
psychologue canadien John<br />
Alan Lee, l’amour se<br />
conjugue en six couleurs.<br />
Il distingue six styles d’amour<br />
– parmi lesquels l’amour romantique,<br />
amical, possessif et pragmatique – qui<br />
reflètent la façon dont vous<br />
considérez l’amour. Le style d’amour<br />
détermine la manière dont quelqu’un<br />
se comporte avec sa ou son partenaire<br />
et se sent auprès d’elle ou de lui.<br />
Une carte personnelle des couleurs est<br />
toujours multicolore : personne n’a<br />
un seul style, nous avons tous un<br />
mélange sur notre palette de l’amour.<br />
La plupart du temps toutefois, l’une<br />
des couleurs domine.<br />
Clyde et Susan Hendrick, tous deux<br />
professeurs émérites de psychologie<br />
à l’université du Texas, également<br />
appelés “docteurs de l’amour”, ont<br />
élaboré ce que l’on appelle l’échelle<br />
d’attitudes amoureuses, qui permet<br />
de mesurer ces six styles.<br />
La connaissance de votre profil<br />
amoureux (actuel) peut vous aider à<br />
mieux vous connaître et ainsi à<br />
mieux choisir votre partenaire,<br />
explique Susan Hendrick.<br />
« Si vous vivez déjà une relation<br />
amoureuse, c’est une bonne façon de<br />
mieux comprendre vos<br />
ressemblances et vos différences. »<br />
Le test des styles d’amour est utilisé<br />
dans le monde entier, entre autres<br />
par les thérapeutes relationnels<br />
comme Jean-Pierre van de Ven.<br />
Il l’emploie parfois pour rassurer les<br />
gens : « On pense souvent que le<br />
véritable amour va de soi. En cas de<br />
contrariétés, d’incompréhension ou<br />
de disputes, les couples ont peur que<br />
l’amour ne soit pas solide et doutent<br />
qu’ils soient vraiment faits l’un pour<br />
l’autre. » D’après lui, bon nombre de<br />
ces personnes ont une idée fausse ou<br />
peu réaliste de l’amour. « Presque<br />
tout le monde considère l’amour<br />
romantique comme un idéal car il<br />
est au cœur de tous les films et de<br />
toutes les publicités, qui parlent de<br />
jeunesse et de beauté, d’alchimie :<br />
vous vous rencontrez et vous ne<br />
vous quittez plus. Un scénario très<br />
attrayant. » Or, dans la vraie vie,<br />
cela ne se passe souvent pas de la<br />
même façon, et le style d’amour<br />
romantique ne convient pas à tous,<br />
loin de là. Certains couples sont<br />
surtout ensemble parce qu’ils ne<br />
peuvent pas rembourser leur crédit<br />
immobilier tout seuls. Ou bien parce<br />
qu’ils trouvent malheureux pour les<br />
enfants de se séparer. Le thérapeute<br />
ajoute : « Ils sont parfois assez<br />
satisfaits et par moments même<br />
heureux, mais sont pourtant<br />
convaincus que ce n’est plus de<br />
l’amour. Lorsque j’explique que<br />
l’amour pragmatique est un style<br />
d’amour fréquent, la plupart d’entre<br />
eux sont soulagés. Ils se disent qu’ils<br />
ont peut-être un avenir ensemble.<br />
Cela leur laisse davantage de marge<br />
pour concrétiser cet avenir. »<br />
ADAPTATION CONSCIENTE<br />
Selon Jean-Pierre van de Ven, la base<br />
du style d’amour de quelqu’un est<br />
souvent posée dans sa jeunesse : la<br />
façon dont nous nous comportons<br />
quand nous sommes amoureux est<br />
fortement liée à l’exemple qui nous a<br />
été donné par nos parents. Cela ne<br />
signifie pas qu’un mélange personnel<br />
de styles d’amour soit rigide.<br />
Au contraire : « Il peut changer,<br />
par exemple au fil d’expériences<br />
amoureuses. Les partenaires<br />
s’adaptent souvent<br />
imperceptiblement l’un à l’autre.<br />
Mais vous pouvez aussi adapter très<br />
consciemment votre style d’amour,<br />
par exemple quand vous remarquez<br />
que votre attitude ne vous convient<br />
plus tout à fait, ou ne convient pas à<br />
cette relation. » De nombreuses<br />
42 PSYCHOLOGIE POSITIVE
TEST<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 43
J’étais<br />
incapable<br />
de saluer<br />
les gens.<br />
Judith Visser (40 ans) est atteinte du syndrome<br />
d’Asperger et vit retirée, à proximité de la nature.<br />
Elle éprouve peu le besoin de côtoyer les autres.<br />
C’est son chien-loup Yuriko qui l’a aidée<br />
à devenir plus sociable.<br />
En 2010, mon mari Michael<br />
et moi-même avons quitté la<br />
grande ville et son agitation<br />
pour aller vivre dans un<br />
village tranquille. Dès la première<br />
fois où, enfant, j’y suis allée, j’ai<br />
voulu habiter dans ce village. Notre<br />
maison se trouve à une minute des<br />
bois et de la plage. Les chevreuils,<br />
les lapins et les oiseaux de la forêt<br />
sont mes amis. Je reconnais certains<br />
chevreuils et ils n’ont plus peur de<br />
moi. C’est mon habitat, j’en profite<br />
intensément. Je m’y promène<br />
plusieurs heures par jour avec mes<br />
trois chiens, qui constituent ma<br />
“famille”.<br />
Je suis en compagnie de mes chiens<br />
24 heures sur 24. Nous vivons en<br />
meute ; je suis l’alpha, dominant les<br />
trois chiens qui ont pour leur part le<br />
même rang. Ils considèrent Michael<br />
uniquement comme un camarade<br />
de jeu, il n’a pas d’autorité sur eux.<br />
Nous dormons confortablement<br />
ensemble ; la nuit, ils ronflent tous.<br />
Michael ne veut pas avoir<br />
les chiens sur notre lit, parce que<br />
le matelas s’enfonce et qu’il a alors<br />
mal au dos. Mais dès qu’il se lève,<br />
j’appelle : « Venez, les amis ! »<br />
Dans la journée, je me promène<br />
avec les chiens et j’écris mes livres.<br />
Michael est au travail.<br />
58 PSYCHOLOGIE POSITIVE
TÉMOIGNAGE<br />
“Le diagnostic a<br />
expliqué beaucoup de<br />
choses. Le fait qu’une<br />
conversation soit pour<br />
moi épuisante, par<br />
exemple.”<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 59
VOYEZ-VOUS<br />
CE QUE<br />
JE VOIS ?<br />
Vous achetez un manteau jaune et, soudain,<br />
vous en voyez partout. C’est parce que notre<br />
perception est extrêmement subjective, selon<br />
la psychiatre et neuroscientifique Iris Sommer.<br />
Nous percevons tous le monde différemment.<br />
66 PSYCHOLOGIE POSITIVE
CERVEAU<br />
Imaginez que vous êtes la mère de deux jeunes enfants<br />
actifs et entreprenants, et que toute la journée, et<br />
même parfois la nuit, vous êtes pour eux aux petits<br />
soins. Vous êtes attentive à leurs appels à l’aide<br />
lorsqu’ils sont malades ou se sont attiré des ennuis.<br />
Leur père vous remplace le temps d’un après-midi, ouf !<br />
Vous allez alors vous détendre en ville avec une amie.<br />
Vous n’avez rien besoin de faire, puisque papa se charge<br />
de tout. Si un problème surgit, il vous appellera.<br />
Pourtant, dans le brouhaha urbain, vous entendez<br />
appeler « Maman ! ». Et vous avez déjà consulté deux<br />
fois votre téléphone, alors qu’il ne sonnait pas. Bref, vous<br />
continuez à vous attendre à ce que vos enfants vous<br />
appellent, même lorsque ce n’est pas le cas. Les médecins<br />
appellent cela le phénomène du bipeur. Lorsqu’ils sont de<br />
garde, ils doivent rester joignables pour l’hôpital. Ils sont<br />
donc très vigilants, ils ne veulent pas manquer le bip.<br />
Après leur service, ils entendent encore parfois le bipeur,<br />
alors même qu’ils ont passé l’appareil à leur successeur.<br />
Comment est-ce possible ? Les sens sont des instruments<br />
merveilleux et spécialisés grâce auxquels nous percevons<br />
les stimuli de l’extérieur. Mais ils ne le font pas de façon<br />
autonome : c’est un travail d’équipe avec le cerveau. Les<br />
sens transmettent les stimuli du monde extérieur et le<br />
cerveau rassemble ces morceaux en un tout cohérent et<br />
plus ou moins logique. Pour les compléter, il se sert<br />
d’expériences passées, de ce que nous avons appris et de<br />
ce à quoi nous nous attendons. Ce complément est un<br />
pari, et il peut manquer totalement son but. Vous obtenez<br />
alors ce que l’on pourrait appeler des “non-perceptions” :<br />
vous entendez, voyez, sentez, savourez et ressentez des<br />
choses qui n’existent pas. La perception est de toute<br />
façon subjective. Notre cerveau lui donne une<br />
interprétation personnelle.<br />
PARTIAL<br />
La façon dont notre cerveau complète les informations<br />
fournies par les sens pour en faire un tout dépend de<br />
notre cadre de référence personnel. C’est ainsi que si<br />
vous désirez un enfant, vous voyez partout des femmes<br />
enceintes, et que le monde semble peuplé de couples<br />
amoureux quand votre cœur vient d’être brisé. Ce cadre<br />
est en outre façonné par notre éducation, ce qui nous<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 67
FABRICE MIDAL<br />
À force de nous dire<br />
que nous sommes<br />
trop narcissiques,<br />
nous l’avons intégré.<br />
Narcisse serait le mythe de notre siècle. Il est pourtant<br />
la source d’un grand malentendu. Fabrice Midal partage<br />
avec nous le fruit de l’enquête qu’il a menée sur<br />
l’interprétation de ce mythe fondamental dans la culture<br />
occidentale. Il nous éclaire sur un narcissisme<br />
indispensable qui nous invite à être ancrés en nous.<br />
Propos recueillis par Bénédicte Bortoli // Photo : © Roberto Frankenberg<br />
92 PSYCHOLOGIE POSITIVE
PAROLES D’EXPERT<br />
pathologique. Si j’insiste sur l’importance de repenser<br />
le narcissisme, c’est parce que cela éclaire en profondeur<br />
notre société. Vivons-nous dans un monde où les gens<br />
s’aiment intensément, au point d’être devenus<br />
indifférents aux autres, ou vivons-nous une époque où<br />
les gens sont coupés d’eux-mêmes, exploités, au point<br />
de ne plus savoir qui ils sont, ce qu’ils veulent ?<br />
La définition du narcissisme n’a eu<br />
de cesse d’être confondue avec un acte<br />
de vanité égocentrique. En quoi cette<br />
faute de lecture, qui a atteint des<br />
sommets avec l’usage détourné et<br />
galvaudé de l’expression “pervers<br />
narcissique”, est-elle dramatique ?<br />
Tout d’abord, il est étrange que<br />
l’adjectif “narcissique” soit devenu<br />
le synonyme d’“égocentrique” et<br />
renvoie à une perversion, alors que<br />
Narcisse désigne la première fleur<br />
du printemps, celle du renouveau.<br />
Il est, depuis la haute Antiquité,<br />
le symbole de la jeunesse et de<br />
l’innocence. Tous les siècles, des<br />
penseurs ont réinterprété ce mythe<br />
qui a joué un rôle majeur dans<br />
l’Occident, mais toujours comme un<br />
mythe fécond et positif. Il suffit d’un<br />
peu de bon sens pour se rendre<br />
compte que l’expression “pervers<br />
narcissique” est incohérente. Elle est<br />
attribuée à des gens qui s’aimeraient<br />
trop alors qu’en réalité les personnes<br />
égoïstes ne s’aiment pas. Et, pour<br />
cette raison, elles manipulent les<br />
autres pour obtenir ce qui leur<br />
manque. Autrement dit, les pervers<br />
ne sont pas narcissiques, mais<br />
manquent de narcissisme de manière<br />
Ce défaut de narcissisme serait<br />
responsable de nouveaux maux<br />
de notre époque ?<br />
L’un des exemples majeurs de ces<br />
nouvelles souffrances est le burnout.<br />
Il touche des hommes et des<br />
femmes qui veulent tellement bien<br />
faire, qui s’identifient tellement à ce<br />
qu’on leur demande qu’à un<br />
moment ils ne peuvent plus se lever,<br />
se respecter. Ils ne sont pas<br />
paresseux ; ils sont engagés et<br />
exigeants. Or, on leur dit : « Vous<br />
n’avez pas assez géré votre stress,<br />
pas assez bien fait ça. » En bref,<br />
c’est votre faute. Cela me choque<br />
profondément. On devrait leur<br />
dire : « On ne vous a pas assez<br />
respecté ou considéré. » Il y a donc<br />
un décalage radical. Des millions de<br />
gens pensent encore que le burn-out<br />
est une forme de dépression. C’est<br />
faux. Les gens qui souffrent d’un burn-out n’ont pas un<br />
problème psychologique particulier, mais on les<br />
maltraite tant qu’ils en arrivent à l’épuisement.<br />
Un autre signe de cette autoexploitation est révélé par<br />
une enquête récente qui a montré que nous dormons<br />
40 minutes de moins qu’il y a dix ans. Nous ne nous<br />
laissons pas dormir. Est-ce parce que nous sommes trop<br />
narcissiques ? Ou parce que nous sommes si peu<br />
narcissiques que nous n’arrivons même pas à écouter<br />
nos propres besoins ? Soyons narcissiques et le monde<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 93
100 PSYCHOLOGIE POSITIVE
SANTÉ<br />
LE<br />
EN GUISE DE THÉRAPIE<br />
Bonne nouvelle : le sport est également bon pour l’esprit !<br />
Une nouvelle étude a montré qu’il aide même en cas<br />
de troubles psychiques graves. Explications.<br />
Musculation, jogging ou natation<br />
en piscine : je fais assez<br />
régulièrement du sport. Mais après<br />
une semaine agitée, je zappe<br />
volontiers la salle de sport et lui<br />
préfère une soirée Netflix. Tout<br />
comme lorsque je suis très tendue,<br />
que j’ai une mauvaise journée et que<br />
je suis d’humeur maussade. Ce n’est<br />
pas très futé, car après une séance<br />
de sport, je me sens tout de suite<br />
moins stressée et je dors mieux.<br />
Je ne suis pas la seule à le<br />
remarquer : des études ont montré<br />
que l’exercice aide à lutter contre les<br />
états dépressifs, la colère et le stress.<br />
Le sport peut même jouer un rôle<br />
important dans la prise en main<br />
d’affections psychiques graves,<br />
comme les troubles anxieux,<br />
la dépression et les psychoses.<br />
BEAUCOUP D’EFFET<br />
Une étude à grande échelle sur<br />
la santé mentale de 1,2 million<br />
d’Américains a montré combien<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 101
LE VRAI COURAGE<br />
ne se laisse<br />
jamais abattre.<br />
Fénelon
Au programme…<br />
Y a-t-il une chose que vous aimeriez ou même<br />
devriez faire, mais que vous n’osez pas entreprendre ?<br />
Qu’il s’agisse de faire du ski nautique, de quitter votre emploi,<br />
de créer un profil sur Meetic, de partir seul en vacances,<br />
de rompre avec votre partenaire ou de prendre la parole<br />
en public, cet automne, vous allez vaincre vos peurs.<br />
4 TÉMOIGNAGE : “ J’AI SURMONTÉ MES PEURS ”<br />
Notre journaliste raconte comment elle a réussi<br />
à venir à bout de ses peurs. Témoignage.<br />
8 VAINCRE LES ANGOISSES PAS À PAS<br />
De l’importance de privilégier les mises<br />
en situation progressives<br />
13 5 EXERCICES<br />
POUR DAVANTAGE DE COURAGE !
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