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Focus Famille Automne-Hiver 2019

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automne-hiver <strong>2019</strong> | CULTIVER LA FOI EN FAMILLE<br />

Pratiquer la compassion<br />

treize manières ludiques de<br />

prier avec vos enfants<br />

êtes-vous vrai avec<br />

votre conjoint ?<br />

que faire quand quelqu’un<br />

de mon entourage est gay ?


AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

FOCUS FAMILLE<br />

ILLUSTRATION PAR DAVID POP


ÉDITORIAL<br />

Chers lecteurs,<br />

LLaissez-moi vous parler de mon petit frère, David.<br />

David était un jeune homme à l’esprit doux et<br />

humble. Plein de compassion, il était sensible aux<br />

souffrances d’autrui, cherchant toujours à alléger<br />

leur peine, bien souvent en utilisant l’humour. Il<br />

faisait attention aux plus petits, aux rejetés. Son<br />

désir était que tous se sentent aimés, qu’aucun ne<br />

soit abandonné. Il n’était pas rare qu’il s’arrête<br />

lors d’une promenade pour parler à des sans-abris,<br />

égayant leur visage d’une joke. Il ne semblait y avoir<br />

aucune malice en lui, chose qui, enfant, m’avait<br />

toujours fascinée.<br />

Ainsi, David nous a donné, avec naturel, un<br />

aperçu de la compassion infinie de Dieu pour les fils<br />

de l’homme. En effet, Dieu ne méprise personne. Il<br />

souhaite que tous soient sauvés et passent l’éternité<br />

auprès de lui.<br />

Mais qu’est-ce que la compassion, au juste ? En<br />

latin, « compatir » signifie « souffrir avec ». Il s’agit<br />

avant tout de se montrer sensible à la souffrance<br />

d’autrui, la ressentir par soi-même, voire presque<br />

la porter de manière physique. En effet, le mot<br />

grec original, traduit par « compassion » dans le<br />

Nouveau Testament, signifie être « bouleversé<br />

dans ses entrailles ». Il est intéressant de noter<br />

que la Bible utilise cette notion pour décrire un des<br />

sentiments de Dieu envers nous. Je crois que son<br />

cœur de Père souffre terriblement lorsqu’il voit<br />

sa création, faite à son image, être prisonnière de<br />

la chair, se rebeller et passer l’éternité loin de lui,<br />

incapable de se sauver par elle-même.<br />

Compatir avec quelqu’un implique également de<br />

se mettre à son niveau, le considérer comme un égal.<br />

La philosophe Agata Zielinski parle de « rencontrer<br />

autrui sans se tenir dans une position de surplomb ».<br />

Sans cette humilité, nos bons sentiments sont tout<br />

simplement de la pitié. Une fois de plus, Dieu nous<br />

a montré un exemple parfait d’humble compassion<br />

lorsqu’il s’est fait homme, vivant sur terre, souffrant<br />

comme nous, dans les limitations de notre nature<br />

humaine et ce, sans jugement ni condamnation.<br />

Jésus l’a d’ailleurs dit lui-même : il n’est pas venu<br />

pour nous condamner. Sur terre, il s’est fait serviteur,<br />

lavant même les pieds de ses disciples.<br />

Enfin, compatir n’est pas un simple sentiment<br />

passif. Rosaria Butterfield écrit : « Compatir<br />

implique […] d’entrer dans la souffrance de l’autre<br />

pour l’aider à en sortir. » Il s’agit de prendre un<br />

risque, de sortir de notre zone de confort et nous<br />

laisser toucher par la souffrance d’autrui. Ainsi, ému<br />

de compassion, ressentant notre souffrance, Dieu<br />

a décidé d’y remédier par amour. Alors que nous<br />

méritions le jugement, il a offert son Fils innocent<br />

en sacrifice, prenant nos souffrances sur lui, offrant<br />

ainsi une solution à notre vulnérabilité.<br />

Concrètement, dans notre quotidien, cela signifie<br />

que ce que nous avons reçu du Père – la compassion,<br />

l’acceptation et le pardon inconditionnels – nous<br />

sommes appelés à les partager autour de nous,<br />

remplis de l’amour insufflé dans nos cœurs par le<br />

Saint-Esprit, avec douceur et sans condamnation.<br />

Notre désir est que les articles de ce numéro vous<br />

inspirent à faire précisément cela.<br />

Bonne lecture,<br />

Elisabeth Van Essen<br />

Éditrice de <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong><br />

EN MÉMOIRE DE D AVID POP (1989 – 2017)<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

3


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AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

<strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> – <strong>Focus</strong> on the Family Canada<br />

Président<br />

Terence Rolston<br />

Vice-présidente senior<br />

Melanie Hoeppner<br />

Président du conseil<br />

Terry Jones<br />

Éditrice<br />

Elisabeth Van Essen<br />

Éditeurs associés<br />

Dominique Ourlin, Amy Van Veen<br />

Traductrice<br />

Anne Worms<br />

Design et conception graphique<br />

Amanda Regan, Shuwen Chang et Tyler Tsuyuki<br />

Directrice de la production<br />

Jane Omelaniec<br />

Note importante : pour toute demande de réutilisation d’un article, écrivez à lettres@focusfamille.ca.<br />

Magazine <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> par <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association, <strong>Automne</strong>-<strong>Hiver</strong> <strong>2019</strong>,<br />

vol. 11, no. 3, ISSN 1918-297x. © <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits<br />

réservés. Publié par <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association, une organisation caritative<br />

reconnue. Notre numéro d’enregistrement d’organisation caritative est le 106845969 RR0001.<br />

<strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> est une marque déposée de <strong>Focus</strong> on the Family.<br />

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AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

SOMMAIRE<br />

12 22 32<br />

CHEMINER DANS SA FOI<br />

9 Promesses de la Bible<br />

Des versets de la Bible pour aimer<br />

la compassion<br />

16 Aspirer à la bonté, humaine<br />

et divine<br />

Étudié à la lumière de la Bible, le concept<br />

de bonté, si à la mode, prend une tout<br />

autre profondeur<br />

25 Pas de passion sans<br />

compassion<br />

Dans notre zèle à communiquer nos<br />

convictions, n’oublions pas la compassion<br />

30 Comment aider ceux<br />

qui vivent avec une douleur<br />

chronique<br />

Des conseils pratiques pour faire preuve<br />

de compassion envers ceux qui souffrent<br />

au quotidien<br />

ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

6 Astuces éducatives<br />

Idées et conseils pour l’éducation<br />

des enfants<br />

8 Éduquer ses enfants<br />

Comment enseigner la compassion<br />

aux enfants<br />

10 Accompagner son ado<br />

Donner une deuxième chance à nos ados<br />

lorsqu’ils font fausse route<br />

11 Le pardon comme preuve<br />

de compassion<br />

Extrait de la leçon La compassion, publiée<br />

sur notre site Web Grandir dans l’intégrité<br />

12 Treize manières ludiques<br />

de prier avec vos enfants<br />

Enseignez-leur à prier pour les autres<br />

avec créativité<br />

PRENDRE SOIN DE<br />

SON COUPLE<br />

20 Le véritable pouvoir de la<br />

douceur dans le couple<br />

Comment s’y prendre lorsqu’on a des<br />

vérités difficiles à communiquer à<br />

son conjoint ?<br />

22 Êtes-vous vrai avec votre<br />

conjoint ?<br />

Les vertus de la vulnérabilité dans le<br />

couple et comment la cultiver<br />

28 Préserver votre couple quand<br />

vos enfants vont mal<br />

Quand leur fils a sombré dans la drogue,<br />

le mariage de Kathleen et Loren a été mis<br />

à rude épreuve<br />

S’INVESTIR DANS SA<br />

COMMUNAUTÉ<br />

32 Comment réagir quand<br />

quelqu’un de mon entourage<br />

est gay ?<br />

Guide pour marcher aux côtés de ceux<br />

qui ressentent une attirance pour les<br />

personnes de même sexe<br />

35 Aimer son prochain<br />

Extrait d’un entretien sur l’hospitalité<br />

avec Rosaria Champagne Butterfield,<br />

ancienne lesbienne<br />

38 Recette à partager<br />

Cuisine, gluten et compassion<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

5


ASTUCES ÉDUCATIVES<br />

Idées et conseils pour<br />

l’éducation des enfants<br />

EXPLIQUER<br />

LES CONSÉQUENCES<br />

Quand votre enfant se comporte mal, n’essayez pas<br />

de changer son attitude en menaçant de vous mettre<br />

en colère. Au lieu de cela, expliquez-lui calmement<br />

quelles seront les conséquences de ses actes. Le but<br />

est que votre enfant choisisse un bon comportement<br />

motivé par des raisons internes, non pas sous le<br />

contrôle d’un parent furieux.<br />

— Adapté du livre<br />

Des limites pour nos enfants,<br />

par Henry Cloud<br />

OFFRIR LE CADEAU<br />

DE L’ÉCOUTE<br />

Jonathan McKee, spécialiste des relations avec les<br />

jeunes, se voit souvent confier par les adolescents :<br />

« Mes parents ne m’écoutent jamais ! » Ne soyez<br />

pas de ces parents-là. Lorsque vous êtes en conflit<br />

avec votre ado, ne sautez pas aux conclusions, mais<br />

invitez plutôt votre ado à s’exprimer et à se défendre<br />

avec respect. Demandez-lui par exemple : « Y’a-t-il<br />

une raison particulière pour laquelle tu n’as pas<br />

débarrassé la table comme je te l’avais demandé ? »<br />

Vos enfants apprendront ainsi comment expliquer<br />

calmement leurs décisions ou bien comment<br />

admettre leurs mauvais choix.<br />

6 FOCUSFAMILLE.CA<br />

DES JEUNES HÔTES D’ACCUEIL<br />

Vos enfants se précipitent-ils pour accueillir leur<br />

papa quand il rentre à la maison ? Voilà une occasion<br />

parfaite de les aider à développer le don d’hospitalité.<br />

Enseignez-leur à accueillir chaleureusement leur<br />

père en lui posant des questions sur sa journée ou<br />

en proposant de lui prendre son manteau. Montrezleur<br />

où accrocher un manteau dans le placard et<br />

comment présenter papa aux invités s’il y a déjà du<br />

monde à la maison.<br />

ILLUSTRATIONS PAR AMANDA REGAN


ASTUCES ÉDUCATIVES<br />

Petites traditions familiales<br />

À QUI LE TOUR ?<br />

Enseignez l’hospitalité à vos enfants en instaurant une nouvelle<br />

tradition familiale : celle d’inviter quelqu’un à manger chez<br />

vous après l’église une fois par mois. Laissez vos enfants choisir<br />

avec vous qui vous inviterez le mois prochain.<br />

LES REPAS QUI FONT DU BIEN À L’ÂME<br />

Pendant le souper, demandez à vos enfants : « Quelles sont les<br />

erreurs que tu as faites aujourd’hui ? » Cela les aidera à se sentir à<br />

l’aise pour parler de leurs fautes. C’est également une occasion de<br />

rire ensemble de vos maladresses ou de se demander pardon les<br />

uns aux autres si nécessaire, pour ne pas garder de ressentiment.<br />

— Adapté du livre<br />

The Stickyfaith Guide for Your Family<br />

[Guide familial pour une foi durable],<br />

par Dre Kara Powell<br />

DES LUEURS DANS LA NEIGE<br />

Jour de forte neige ? Ou une journée d’hiver banale ? Essayez<br />

cette activité rigolote à faire à la nuit tombée. Dans votre<br />

arrière-cour, cachez des bâtonnets luminescents sous la neige,<br />

puis envoyez les enfants les chercher. Vous pouvez ensuite vous<br />

amuser à fabriquer des bonshommes de neige fluorescents ou<br />

des igloos illuminés.<br />

Questions à poser<br />

autour de la table<br />

Quelques idées pour lancer la discussion<br />

au moment des repas en famille et<br />

apprendre à mieux connaitre vos enfants<br />

Si tu pouvais composer le menu pour enfants<br />

d’un restaurant, que servirais-tu ?<br />

Cite-moi un sujet pour lequel tu as prié<br />

aujourd’hui.<br />

Si ton ami était malade et cloué au lit, que<br />

ferais-tu pour l’aider et le réconforter ?<br />

Cite-moi trois idées.<br />

Quel est ton chant de louange préféré en<br />

ce moment ?<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

7


ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

Comment enseigner la<br />

compassion aux enfants<br />

Des conseils pratiques pour éveiller ou cultiver la compassion chez vos enfants<br />

PAR FOCUS ON THE FAMILY<br />

La compassion et l’empathie ne sont pas toujours naturelles<br />

chez les enfants. Voici quelques conseils pour les encourager à<br />

penser aux autres et à ce qu’ils traversent.<br />

1. Observez ce qui attendrit votre enfant. De nombreux<br />

enfants se montrent particulièrement doux envers les<br />

bébés et les animaux. Parlez-en avec eux et laissez-les<br />

mettre des mots sur ce qu’ils ressentent. Se sentent-ils<br />

protecteurs ? Affectueux ? Empathiques ? Travaillez<br />

ensuite à renforcer le sentiment de compassion là où<br />

il existe déjà.<br />

2. Faites le lien entre la situation des autres et les<br />

expériences de votre enfant. Y a-t-il un nouvel élève<br />

dans la classe ? Aidez votre enfant à se rappeler un<br />

moment où il s’est senti seul et mal à l’aise. Cela l’aidera<br />

à comprendre comment cet enfant doit se sentir.<br />

Proposez-lui ensuite de réfléchir à des moyens d’aider<br />

le nouveau venu.<br />

3. Baissez un peu la garde. Vous pouvez laisser vos<br />

enfants voir certains des problèmes qui existent dans<br />

le monde et leur impact, en particulier sur les enfants.<br />

Cependant, approchez ces questions avec tact, afin<br />

qu’ils ne se sentent pas submergés.<br />

4. Encouragez vos enfants à passer à l’action. Plus le lien<br />

est fort entre les actions de vos enfants et la cause qui<br />

leur tient à cœur, plus ils comprendront l’importance<br />

de se préoccuper des autres. Vous pouvez par exemple<br />

porter votre famille bénévole pour aider dans un refuge<br />

pour animaux ou pour une soupe populaire.<br />

5. Lisez à vos enfants les histoires de la Bible qui<br />

montrent la compassion de Jésus envers les enfants, les<br />

foules, les malades et les affamés. Ils y verront le cœur<br />

compatissant de Dieu, ce qui leur enseignera à regarder<br />

les autres à travers les yeux du Père.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Extrait de <strong>Focus</strong> on<br />

Your Child’s Discovery Years, février 2008. Publié par <strong>Focus</strong> on the Family.<br />

8 FOCUSFAMILLE.CA


PROMESSES DE LA BIBLE<br />

Aimer la compassion<br />

Nous avons sélectionné quelques versets qui nous rappellent l’amour et la compassion de notre Père céleste<br />

envers ses enfants. Nous vous encourageons à les lire et à les relire. N’hésitez pas à vous les approprier et à les<br />

proclamer comme étant vôtres, afin de vous souvenir de la bonté de Dieu et de refléter avec amour la compassion<br />

que nous avons nous-mêmes reçue du Père.<br />

« Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants,<br />

pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et mœlles. » (Hébreux 4.12)<br />

Psaume 145.8-9<br />

« L’Éternel est miséricordieux et compatissant,<br />

lent à la colère et plein de bonté. L’Éternel est<br />

bon envers tous, et ses compassions s’étendent<br />

sur toutes ses œuvres. »<br />

Daniel 9.18<br />

« Mon Dieu, prête l’oreille et écoute ! […] Car<br />

ce n’est pas à cause de notre justice que nous te<br />

présentons nos supplications, c’est à cause de<br />

tes grandes compassions. »<br />

Matthieu 9.36<br />

« Voyant la foule, il fut ému de compassion pour<br />

elle, parce qu’elle était languissante et abattue,<br />

comme des brebis qui n’ont point de berger. »<br />

Michée 6.8<br />

« On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est<br />

bien ; et ce que l’Éternel demande de toi, c’est<br />

que tu pratiques la justice, que tu aimes la<br />

miséricorde, et que tu marches humblement<br />

avec ton Dieu. »<br />

1 Corinthiens 13.2<br />

« Et quand j’aurais le don de prophétie,<br />

la science de tous les mystères et toute la<br />

connaissance, quand j’aurais même toute la foi<br />

jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas<br />

l’amour, je ne suis rien. »<br />

Job 36.5<br />

« Dieu est puissant, et il ne méprise personne. »<br />

Ésaïe 58.6-7<br />

« Voici le jeûne auquel je prends plaisir :<br />

détache les chaînes de la méchanceté, dénoue<br />

les liens de la servitude, renvoie libres les<br />

opprimés, et que l’on rompe toute espèce de<br />

joug ; partage ton pain avec celui qui a faim, et<br />

fais entrer dans ta maison les malheureux sans<br />

asile ; si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne<br />

te détourne pas de ton semblable. »<br />

2 Corinthiens 1.3-4<br />

« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur<br />

Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le<br />

Dieu de toute consolation, qui nous console<br />

dans toutes nos afflictions, afin que par la<br />

consolation dont nous sommes l’objet de la<br />

part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui<br />

se trouvent dans l’affliction ! »<br />

Romains 12.15<br />

« Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ;<br />

pleurez avec ceux qui pleurent. »<br />

Éphésiens 4.15<br />

« En proclamant la vérité avec amour, nous<br />

grandirons en tout vers le Christ, qui est la<br />

tête. » (version français courant)<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

9


ACCOMPAGNER SON ADO<br />

Lorsque nos ados<br />

font fausse route<br />

Tout comme Dieu nous a pardonné nos égarements,<br />

offrons une deuxième chance à nos ados<br />

PAR MARK GREGSTON<br />

« Je choisis la joie. […] J’inviterai mon Dieu à être le Dieu des<br />

circonstances. […] Je refuserai de voir un problème comme autre<br />

chose qu’une occasion de voir Dieu. » (Max Lucado)<br />

NNous vivons dans un monde où le changement est constant. Il<br />

semblerait que les choses changent aujourd’hui à un rythme<br />

plus rapide que jamais auparavant. Certains de ces changements<br />

sont bons et d’autres le sont moins. Si nos adolescents peuvent<br />

cheminer dans ce labyrinthe mouvant et en sortir indemnes,<br />

nous avons de quoi être très reconnaissants. Pourtant, ils ne<br />

s’en sortent pas tous sans séquelles.<br />

Certains ados sont victimes de la pression négative qui<br />

existe dans nos cultures actuelles : ils choisissent une vie<br />

d’hédonisme, de désobéissance délibérée, de rébellion et de<br />

comportements autodestructeurs. C’est terriblement triste de<br />

voir des jeunes pleins de potentiel faire de tels choix. Personne<br />

n’est plus dévasté que leurs parents.<br />

DES CŒURS BRISÉS PAR LA RÉBELLION<br />

Je travaille régulièrement avec des parents qui ont versé de<br />

nombreuses larmes sur un fils ou une fille prodigue. Les mots ne<br />

sauraient décrire l’ampleur de la douleur et de la souffrance qui<br />

assaillent le cœur de ces parents, brisé par l’amour. L’intensité<br />

de leurs sentiments est telle que l’enfant lui-même ne peut<br />

l’appréhender.<br />

L’un des constats les plus difficiles à faire pour les parents<br />

est que, malgré l’expérience de vie qui est la leur et la sagesse<br />

qu’ils ont acquise à travers leurs propres erreurs et échecs,<br />

leurs enfants n’en bénéficieront probablement pas. Ils ne<br />

comprendront pas tant qu’ils ne feront pas les mêmes erreurs<br />

et en subiront les conséquences par eux-mêmes. Et des erreurs,<br />

il va y en avoir.<br />

En fait, les êtres humains ont une propension infinie à se créer<br />

des problèmes. C’est l’une des vérités les plus incontestables<br />

nous concernant. Heureusement, il existe quelque chose de<br />

bien plus grand que notre capacité à pécher : le désir de Dieu de<br />

nous aimer et de nous pardonner. Pour ceux d’entre nous qui ont<br />

accepté Jésus comme Sauveur, Dieu nous pardonne chaque fois<br />

que nous le lui demandons. Encore et encore.<br />

LES REMETTRE DANS LES MAINS DE DIEU<br />

Souvenez-vous d’une chose concernant vos adolescents :<br />

quelles que soient les erreurs qu’ils aient faites, leur vie n’en<br />

est pas pour autant complètement gâchée. Ils ne sont pas<br />

irrécupérables. L’Être le plus aimant et le plus puissant de<br />

l’univers désire les guérir. Qui plus est, il a le pouvoir et la<br />

créativité nécessaires pour le faire.<br />

Alors, plutôt que de vous attarder sur vos erreurs, déposez<br />

tous ces soucis aux pieds de Jésus et choisissez de célébrer la vie<br />

de votre enfant. Je vous recommande de ressortir des vieilles<br />

photos et de vous remémorer les moments heureux de la<br />

naissance et de l’enfance de votre ado. Laissez ces images vous<br />

rappeler la joie d’avoir reçu cet enfant comme un cadeau venant<br />

de Dieu. Son regard de Père était sur lui le jour de sa naissance<br />

et y est encore aujourd’hui.<br />

Apprenons à être reconnaissants pour les deuxièmes chances<br />

que Dieu accorde. Il aime nos enfants et s’occupe d’eux bien<br />

mieux que nous ne pourrions le faire nous-mêmes. Y a-t-il un<br />

cadeau plus merveilleux ?<br />

Mark Gregston est auteur, orateur et animateur radio. Il a fondé le<br />

ministère Heartlight, un programme d’hébergement pour les adolescents<br />

en difficulté au Texas.<br />

© 2010 Mark Gregston. Tous droits réservés. Copyright international. Utilisation autorisée.<br />

10 FOCUSFAMILLE.CA


Extrait de la leçon<br />

La Compassion<br />

Le pardon comme<br />

preuve de compa ssion<br />

Commencez par lire les passages bibliques suivants<br />

avec vos enfants : Matthieu 18.21-35 ; Éphésiens 2.4-5 ;<br />

1 Timothée 1.15-17 et Tite 3.5.<br />

Questions pour lancer la discussion<br />

1. Dans l’histoire de Matthieu 18, comment le maitre<br />

a-t-il montré de la pitié envers le serviteur ?<br />

2. Le serviteur en a-t-il fait de même avec son débiteur ?<br />

3. Qu’est-il arrivé au serviteur sans pitié ?<br />

4. Comment Dieu nous montre-t-il sa miséricorde ?<br />

5. Y a-t-il des moments dans la vie où nous agissons<br />

comme le méchant serviteur ?<br />

6. Comment Dieu veut-il que nous manifestions notre<br />

miséricorde les uns envers les autres ?<br />

Concepts fondamentaux à tirer de cette histoire<br />

Les disciples de Jésus lui demandent combien de fois<br />

ils doivent se pardonner les uns aux autres. En réponse,<br />

Jésus leur raconte l’histoire d’un roi qui soldait ses<br />

comptes avec ses serviteurs.<br />

Un serviteur devait beaucoup d’argent au roi. Quand le<br />

roi lui a demandé qu’il lui rende son argent, le serviteur<br />

l’a supplié d’avoir pitié de lui car il ne pouvait pas payer.<br />

Le roi a accepté et a effacé sa dette. Peu après, ce même<br />

serviteur a été trouver un autre serviteur qui lui devait<br />

une plus petite somme d’argent et la lui a réclamée sur<br />

le champ. Le serviteur endetté a demandé plus de temps<br />

pour rembourser, mais le premier serviteur a refusé et l’a<br />

fait jeter en prison.<br />

Comme tu peux l’imaginer, quand le roi l’a appris, il s’est<br />

fâché et a fait emprisonner le premier serviteur, à qui<br />

il avait effacé la dette. Jésus termine son histoire en<br />

disant : « C’est ainsi que mon Père qui est au ciel vous traitera<br />

si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son<br />

cœur. » (Matthieu 18.35)<br />

On peut parfois être tenté de se comporter comme le<br />

méchant serviteur. Imagine si un enfant renverse du lait<br />

sur les papiers de son père par accident et celui-ci lui<br />

pardonne. Que penserais-tu si un peu plus tard, un des<br />

frères de cet enfant renverse de l’eau sur son jouet par<br />

accident et que l’enfant refuse de lui pardonner ?<br />

Quand on refuse de pardonner, on manque de<br />

miséricorde. Jésus nous explique que Dieu est comme<br />

ce roi : il fait preuve de compassion envers nous en<br />

nous pardonnant nos péchés. Dieu désire que nous<br />

pardonnions aux autres, comme lui nous a pardonnés.<br />

Quand Jésus a enseigné à ses disciples à prier, il leur<br />

a dit de prier : « Pardonne-nous nos torts, comme nous<br />

pardonnons nous aussi à ceux qui nous ont fait du tort »<br />

(Matthieu 6.12). Pardonner aux autres est une preuve de<br />

compassion.<br />

Verset correspondant<br />

« Soyez bons et pleins d’affection les uns pour les autres ;<br />

pardonnez-vous réciproquement, comme Dieu vous a<br />

pardonné par le Christ. » (Éphésiens 4.32)<br />

Téléchargez gratuitement la leçon<br />

complète sur notre site internet<br />

Grandirdanslintegrite.com<br />

3 à 10 ans<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

11


ENSEIGNEZ-LEUR À PRIER POUR LES AUTRES AVEC CRÉATIVITÉ<br />

PAR CATHERINE WILSON<br />

12 FOCUSFAMILLE.CA


ILLUSTRATIONS PAR TYLER TSUYUKI<br />

En tant que parents chrétiens, rien n’est plus important à nos<br />

yeux que de voir nos enfants tomber en amour avec leur Sauveur.<br />

Il arrive pourtant souvent que nous nous sentions incompétents<br />

quant à notre rôle dans ce processus. Notre expérience en tant<br />

qu’accompagnateur spirituel est bien limitée. Et si je m’y prends<br />

mal ?, se demande-t-on. La simple tâche d’enseigner à nos<br />

enfants à prier peut nous amener à douter.<br />

LE MYSTÈRE DE LA PRIÈRE<br />

Une partie du problème, je pense, vient du fait que la prière est<br />

un mystère. Elle est à la fois simple et incompréhensible. Ayant<br />

enseigné à nos enfants une courte prière à prononcer avant de<br />

s’endormir, comme : « Merci Jésus pour ma famille », nous nous<br />

penchons sur eux dans leur lit en nous demandant, Est-ce que<br />

c’est bon ? Est-ce réellement suffisant ? En même temps, nous<br />

ne voulons pas imposer aux plus jeunes des longues prières qui<br />

risqueraient de leur paraitre lourdes et de les éloigner de la foi.<br />

Il peut être utile de se rappeler que la prière est d’abord une<br />

relation. À l’âge de l’école primaire, ce n’est pas le moment de<br />

se demander si votre enfant suit bien les lignes directrices de<br />

la prière idéale, consacrant un temps égal à l’adoration, à la<br />

confession, aux actions de grâce et aux pétitions.<br />

Ne vous laissez pas submerger par le désir de « bien prier ».<br />

Fixez-vous simplement comme objectif de laisser votre amour<br />

et votre enthousiasme pour Jésus transparaitre chaque fois que<br />

vous priez avec votre enfant. Oui, la prière devrait toujours être<br />

empreinte de respect et de révérence mais cela ne signifie pas<br />

qu’elle ne peut pas aussi être amusante ! L’amitié se construit<br />

également dans les moments de joie et d’amusement partagés.<br />

Pourquoi en serait-il autrement dans la relation d’amitié de<br />

votre enfant avec Jésus ?<br />

TREIZE MANIÈRES LUDIQUES DE<br />

PRIER AVEC VOS ENFANTS<br />

Si votre temps de prière avec vos enfants a besoin d’être un peu<br />

secoué, voici quelques idées pour vous aider à y apporter un peu<br />

de variété. Si vous avez vous-même des idées qui marchent bien<br />

avec vos enfants, nous serions ravis que vous les partagiez avec<br />

nous en laissant un message sur notre page Facebook.<br />

1. DIRE MERCI À LA LUMIÈRE<br />

DU MONDE<br />

Réveillez les enfants avant le lever du soleil et installezles<br />

confortablement dans la voiture avec une couverture<br />

douillette. Conduisez jusqu’à un endroit qui vous donnera<br />

une belle vue sur le lever du soleil et attendez de le voir<br />

apparaitre à l’horizon. Tout en contemplant le paysage<br />

encore plongé dans le noir, demandez à vos enfants de<br />

réfléchir à ce que serait la vie si Jésus n’était pas venu, une<br />

vie sans espoir et sans l’assurance de l’amour de Dieu. Priez<br />

et remerciez Jésus pour toutes les bénédictions qui vous<br />

viennent à l’esprit. Vous pouvez compléter les réponses<br />

proposées par vos enfants en lisant à voix haute certains des<br />

versets suivants, citant les raisons qui ont amené Jésus sur<br />

terre : Jean 6.38-40 ; Jean 10.10 ; Jean 16.7,13 ; Jean 14.2-3 ;<br />

Jean 14.12-14 et Jean 12.44-46.<br />

2. MÉDITATIONS MUSICALES<br />

Prier en se basant sur des chants de louange aide certains<br />

enfants à calmer leur esprit et leur petit corps plein d’énergie<br />

et à se focaliser sur Jésus. Vous avez surement vos chansons<br />

préférées parmi celles que vous écoutez ou que vous chantez<br />

à l’église. Si vous avez des instruments de musique au son<br />

doux, tels qu’un triangle ou une maraca, vous pouvez laisser<br />

votre enfant rythmer le chant. Les enfants plus grands<br />

aimeront peut-être prier certains Psaumes avec vous ou<br />

les chanter en créant une mélodie. Agrémentez le tout de<br />

sons inhabituels en laissant un enfant faire soigneusement<br />

glisser un doigt humide sur le bord d’un verre en cristal. Pour<br />

produire des tonalités différentes, variez le niveau d’eau<br />

dans le verre.<br />

3. PRIER AVEC SA LAMPE<br />

DE POCHE<br />

Lors de la prière du soir, créez une ambiance spéciale en<br />

vous blottissant avec votre enfant sous une «tente de prière».<br />

Assis avec votre enfant sur son lit, mettez une couverture<br />

par-dessus vos têtes pour vous servir de tente et allumez<br />

vos lampes-torches pour vous éclairer pendant que vous<br />

priez ensemble. Vous trouverez dans le Psaume 139 de bons<br />

versets pour accompagner votre prière.<br />

4. UN MOMENT À PARTAGER<br />

Ces prières ont pour but de rappeler à votre enfant que Jésus<br />

est avec lui à chaque instant de la journée. Juste avant de<br />

vivre un moment spécial et merveilleux, prenez le temps<br />

d’inviter Jésus à partager cette expérience avec vous. Par<br />

exemple, tout en haut d’un toboggan, vous pouvez dire :<br />

« Sois avec nous Seigneur, nous t’invitons à partager ce<br />

moment avec nous. Merci d’avoir créé les toboggans pour<br />

qu’on puisse s’amuser ! »<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

13


5. PARTAGER CE QU’ON AIME<br />

Expliquez à votre enfant que Jésus s’intéresse à toutes ses<br />

pensées. Invitez-le à prier simplement en lui disant : « Dieu<br />

se plait à t’entendre parler de ce que tu aimes. Veux-tu lui<br />

parler de tes camions aujourd’hui ? » Pour alimenter ce type<br />

de prière, vous pouvez par exemple lire un livre à votre enfant<br />

sur un sujet qui l’intéresse et ensuite raconter ensemble à<br />

Jésus ce que vous avez appris.<br />

6. MAIN DESSUS MAIN DESSOUS<br />

Pour aider les plus petits à rester concentrés pendant la prière<br />

familiale, demandez à l’un d’entre vous de mettre sa main à plat<br />

au centre de la table. Puis tous les autres membres de la famille<br />

placent une main par-dessus, chacun son tour. La personne<br />

dont la main est sous les autres commence, en prononçant une<br />

prière courte d’une phrase. Puis elle retire sa main du dessous<br />

pour la placer au-dessus du tas. La personne dont la main se<br />

retrouve à la base prie à son tour et met sa main au-dessus des<br />

autres, etc. Quand vous sentez que c’est le moment d’arrêter,<br />

l’adulte dont la main est à la base soulève la pile. C’est le signal<br />

pour que tout le monde proclame « Amen ! »<br />

7. CHACUN SON TOUR<br />

Choisissez un jour spécifique de la semaine pour prier pour<br />

un membre de votre famille. Ce jour-là, priez ensemble pour<br />

cette personne après le repas du soir. Par exemple, le lundi,<br />

vous pouvez prier pour papa, le mardi pour l’ainé des enfants,<br />

le mercredi pour le cadet, etc. Vous pouvez être certain que<br />

chaque enfant écoutera avec attention pour entendre les<br />

prières que vous prononcerez sur lui. Ils apprendront aussi à<br />

prier pour les autres. Construire ce type de routine peut être<br />

utile lors de l’adolescence, où vos enfants auront peut-être plus<br />

de mal à partager spontanément leurs besoins de prière.<br />

la famille une rubrique du journal et prenez 10 ou 15 minutes<br />

pour la lire chacun de son côté, en identifiant les éléments<br />

pour lesquels vous pourrez prier. Ensuite, rassemblez-vous en<br />

famille et priez pour les sujets présentés par chacun. (Cette<br />

idée est tirée du livre de Mark Holmen : Faith Begins at Home –<br />

Prayer [La foi commence à la maison – Prière].)<br />

10. PRIÈRES FACEBOOK<br />

C’est un peu le même principe qu’avec le journal. Demandez<br />

à chacun de vos enfants plus grands de regarder les messages<br />

dernièrement publiés sur leur fil Facebook, Instagram ou<br />

Snapchat par des amis ou des contacts qui sont sur le champ<br />

de mission par exemple. Priez ensemble pour les personnes et<br />

les sujets qui émergent.<br />

11. UN PAQUET DE PRIÈRES<br />

Sélectionnez des photos de personnes pour lesquelles vous<br />

souhaitez prier régulièrement et placez-les en un petit tas<br />

de cartes. Chaque soir après le repas, mélangez les cartes et<br />

distribuez-en une à chaque personne présente. Priez à voix<br />

haute pour la personne qui est sur votre carte.<br />

12. PRIER EN SILENCE<br />

Pour introduire le concept de « prière silencieuse »,<br />

interrompez sciemment votre enfant plusieurs fois au cours<br />

d’une conversation. Ensuite, expliquez-lui que parfois, quand<br />

on parle trop pendant la prière, c’est comme si on interrompait<br />

Jésus alors qu’il essaye de nous parler. Ajoutez également un<br />

temps d’écoute à la fin de votre prière de famille.<br />

8. PRIÈRES CHRONOMÉTRÉES<br />

Il s’agit d’une prière accompagnée d’un défi : programmez un<br />

minuteur sur une ou deux minutes pour prier pour une personne<br />

choisie à l’avance. Voyez combien de bénédictions vous pouvez<br />

prononcer sur cette personne avant que le minuteur ne sonne.<br />

9. LES NOUVELLES DU JOUR<br />

Cette manière de prier convient mieux aux enfants un peu<br />

plus âgés. Elle a pour objectif de vous rappeler de prier pour<br />

les différentes régions du monde. Donnez à chaque membre de<br />

14 FOCUSFAMILLE.CA


13. DES SIGNES POUR LA PRIÈRE<br />

Si votre enfant est prêt pour un temps de prière un peu plus long,<br />

ces simples signes de la main l’aideront à se rappeler des différents<br />

aspects de la prière : pour l’adoration, pointez vers le haut avec<br />

votre index. Ensuite, tenez votre index et votre majeur levés pour<br />

former un signe de paix. Cela indique que c’est le moment de<br />

confesser ses péchés et de demander l’aide du Saint-Esprit pour<br />

être en paix avec tous. Troisièmement, faites le signe « OK » en<br />

formant un « O » avec votre pouce et votre index. Le « O » signifie<br />

qu’il est temps de prier pour les autres, pour qu’ils soient « OK ».<br />

Pour finir, levez vos pouces et pointez-les vers vous. C’est un temps<br />

de prière pour soi.<br />

Catherine Wilson est la rédactrice en chef de la rubrique Éduquer ses<br />

Enfants chez <strong>Focus</strong> on the Family Canada.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

POUR ALLER PLUS LOIN<br />

Le Barbier qui voulait prier<br />

Inspirez vos enfants à développer une vie de prière riche avec ce livre simple,<br />

aux illustrations magnifiques.<br />

Valentine est une petite fille qui aime parler à Dieu mais elle trouve ses<br />

prières bien trop simples. Elle demande donc à son papa de lui enseigner<br />

comment parler à Jésus. Celui-ci lui raconte alors l’histoire vraie de maître<br />

Peter, un barbier qui ne savait pas non plus comment prier, mais qui<br />

demanda à son ami Martin Luther de le conseiller pour mieux prier. En<br />

guise de réponse, Martin Luther lui écrivit une lettre.<br />

C’est en découvrant cette lettre près de 500 ans plus tard que Valentine<br />

apprendra elle aussi à parler à Dieu.<br />

À RETROUVER SUR LIBRAIRIE.FOCUSFAMILLE.CA


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ÉTUDIÉ À LA LUMIÈRE DE LA BIBLE, LE CONCEPT DE BONTÉ,<br />

SI À LA MODE, PREND UNE TOUT AUTRE PROFONDEUR<br />

par subby szterszky<br />

« On t’a fait connaitre, homme, ce qui est bien et ce que<br />

l’Éternel demande de toi : c’est que tu mettes en pratique le<br />

droit, que tu aimes la bonté et que tu marches humblement<br />

avec ton Dieu. » (Michée 6.8)<br />

IIl serait juste de relever que la bonté est devenue l’une des<br />

vertus les plus valorisées et les plus mises en avant dans notre<br />

société actuelle. Des citations inspirantes sur Twitter ou<br />

Instagram nous rappellent régulièrement l’importance d’être<br />

gentils envers les autres. À travers les blogues ou les annonces<br />

publicitaires, on nous encourage à rendre ce monde et nos vies<br />

meilleures par le biais d’actes de bonté.<br />

Tout cela est formidable. La bonté est l’une des qualités<br />

humaines les plus attrayantes. C’est une qualité que Dieu nous<br />

demande de développer et dont il est la source. Le fait qu’elle<br />

devienne populaire, surtout dans une époque d’indignations et<br />

de divergences permanentes, est plus que bienvenu.<br />

Pourtant, comme avec d’autres qualités, il existe le risque<br />

de réduire la bonté à un bon sentiment dont les applications<br />

concrètes restent floues. Par opposition, les bontés divine<br />

et humaine décrites dans la Bible sont bien plus belles et<br />

profondes. La bonté des Écritures va au-delà du fait de garder<br />

une attitude positive et d’être gentil avec les autres.<br />

LE LIVRE DE RUTH : UNE<br />

ÉTUDE SUR LA BONTÉ<br />

Bien qu’il se situe à l’époque plutôt sombre des Juges, le livre de<br />

Ruth est l’un des récits les plus lumineux et inspirants de toute la<br />

Bible. Deux femmes tout juste veuves, Naomi et sa belle-fille Ruth,<br />

reviennent en Israël sans argent et sans perspectives d’avenir. En<br />

fait, en tant qu’immigrante moabite, Ruth est doublement, voire<br />

triplement désavantagée. Malgré tout, elle sert avec dévouement<br />

Naomi et son Dieu, prenant soin de sa belle-mère rongée par le<br />

chagrin avec une énergie et un optimisme déterminés. Cela attire<br />

l’attention de Boaz, un parent fortuné de Naomi, qui décide alors<br />

d’aider les deux femmes. En temps voulu, Ruth et Boaz se marient<br />

et deviennent les ancêtres du roi David et donc de Jésus.<br />

L’histoire de Ruth est remarquablement dépourvue de tout<br />

discours sur le péché ou le jugement. Le ton du récit reste<br />

au contraire positif, tournant autour de la notion de bonté,<br />

exprimée en hébreu par le mot hesed, qui revient à plusieurs<br />

reprises dans ce court livre. Il y a la bonté de Ruth envers<br />

Naomi, celle de Boaz envers Ruth et celle de Dieu envers chacun<br />

d’entre eux, lui qui est l’ultime auteur de leur histoire.<br />

Cependant, le mot hesed peut aussi être traduit par « amour<br />

inébranlable » ou « amour fidèle », apportant une dimension<br />

supplémentaire à la bonté telle qu’elle est présentée dans<br />

ce livre et dans le reste des Écritures. Comme le résume<br />

Sarah Bowler dans sa discussion sur le commentaire de Ruth<br />

écrit par Daniel Block, le terme hesed possède trois qualités<br />

distinctes : tout d’abord, il s’exprime principalement à travers<br />

des actions, plutôt que par des paroles ou des émotions.<br />

Deuxièmement, il démontre un véritable soin préventif<br />

au service du bien-être des autres. Bowler cite ici Block :<br />

« Personne dans ce livre n’exige que Dieu comble ses besoins.<br />

Personne ne demande une intervention divine pour soimême.<br />

Le vrai engagement de foi est exprimé par le souci<br />

pour le bien-être des autres. » Troisièmement, hesed signifie<br />

un dévouement qui va au-delà de ce qui est attendu ou mérité.<br />

Ruth abandonne tout ce qu’elle connait, sa famille, son pays,<br />

ses dieux, pour se consacrer au bien-être de Naomi qui, après<br />

la mort de sa famille, est rongée par l’amertume.<br />

LA NOBLE BEAUTÉ DE LA<br />

BONTÉ DIVINE<br />

Comme toutes les qualités humaines, la bonté prend sa source<br />

dans le caractère de Dieu et démontre que les hommes sont<br />

créés à son image. La plupart des occurrences du mot hesed<br />

dans l’Ancien Testament décrivent la bonté et la gentillesse de<br />

Dieu envers l’humanité et le reste de sa création.<br />

Dans les Psaumes en particulier, on retrouve de nombreuses<br />

références à l’hesed de Dieu, le plus souvent traduit par bonté.<br />

David décrit cette bonté avec emphase et de manière poétique<br />

comme étant quelque chose qui remplit la terre, les cieux et audelà.<br />

La connaissance que nous avons maintenant de l’étendue<br />

du cosmos nous permet de percevoir la bonté divine avec<br />

encore plus de majesté et de grandeur que ne pouvait l’imaginer<br />

David. De plus, les Psaumes parlent des animaux, des oiseaux,<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

17


des vergers, des vignes, des champs et des forêts se réjouissant<br />

tous de la provision et des soins que leur apporte Dieu dans<br />

sa bonté. L’exaltation la plus condensée de l’hesed de Dieu se<br />

trouve dans le Psaume 136 avec 26 répétitions de « sa bonté dure<br />

éternellement », ancrant ainsi dans la bonté profonde de Dieu<br />

tous ses actes créatifs et rédempteurs, du début à la fin.<br />

Cette bonté divine est aussi un modèle du fait qu’elle soit<br />

répandue également sur ceux qui ne la méritent pas, ce qui veut<br />

dire sur toute l’humanité déchue. Dans le Nouveau Testament,<br />

Jésus commande à ses disciples d’aimer leurs ennemis pour<br />

montrer qu’ils sont des enfants qui ressemblent à leur Père,<br />

« car il est bon pour les ingrats et pour les méchants. » (Luc 6.35)<br />

Jésus lui-même a démontré la bonté ultime en mourant<br />

aussi pour des pécheurs qui ne lui avaient rien demandé. À la<br />

lumière de cette bonté des plus élevées, l’apôtre Paul encourage<br />

les chrétiens : « Soyez bons et pleins de compassion les uns envers<br />

les autres ; pardonnez-vous réciproquement comme Dieu nous a<br />

pardonné en Christ. » (Éphésiens 4.32)<br />

LE MARIAGE DE LA VÉRITÉ<br />

ET DE LA BONTÉ<br />

Il existe la perception, assez commune dans la culture en<br />

général aussi bien que parmi les chrétiens, que la bonté consiste<br />

à se montrer gentil et agréable en permanence, sans jamais<br />

offenser qui que ce soit. Ce n’est pourtant pas l’exemple donné<br />

par Jésus qui était l’incarnation parfaite de la bonté, aussi<br />

bien divine qu’humaine. Jésus, bien qu’infailliblement bon<br />

et plein de compassion, ne se dérobait pas lorsqu’il s’agissait<br />

de remettre en cause les idées fausses ou les comportements<br />

mauvais. Il dénonçait sans détours les pharisiens, les traitant<br />

de race de vipères. Il demandait à ceux qu’il guérissait et à qui<br />

il pardonnait de ne plus continuer à pécher.<br />

On ne peut pas dire que, dans ces moments-là, il avait<br />

oublié d’être gentil. Au contraire, Jésus se montrait bon<br />

tout en disant la vérité que les personnes avaient besoin de<br />

connaître pour leur bien, même quand elles ne voulaient pas<br />

l’entendre. La bonté n’est pas toujours agréable à se faire dire<br />

ni indolore. Pourtant, laisser les gens s’enfoncer dans un cycle<br />

de péché qui finira par les détruire n’est en rien un acte de<br />

bonté ; c’est plutôt de la cruauté.<br />

Jésus est le médecin de nos âmes. Comme tout bon<br />

médecin, il a parfois besoin de gratter une plaie pour la<br />

guérir. Ou comme le disait David : « Si le juste me frappe, c’est<br />

une faveur ; s’il me corrige, c’est de l’huile sur ma tête : elle ne<br />

s’y refusera pas. » (Psaume 141.5)<br />

La bonté ne devrait jamais être séparée de la vérité. Pour<br />

paraphraser Tim Keller : « La bonté sans la vérité, c’est de la<br />

sentimentalité : elle nous soutient et nous encourage, mais<br />

nie nos défauts. La vérité sans la bonté, c’est de la dureté : elle<br />

nous donne une information, mais d’une manière difficile<br />

à entendre. »<br />

LE POURVOIR GUÉRISSEUR<br />

DE LA BONTÉ HUMAINE<br />

Rosaria Butterfield est une ancienne professeure lesbienne.<br />

Elle est aujourd’hui une grande auteure et oratrice chrétienne.<br />

Alors qu’elle n’était pas encore croyante, elle a écrit une critique<br />

concernant un groupe évangélique dans un journal local. Elle<br />

a alors reçu autant de lettres de fans que de lettres d’insultes.<br />

Et puis, elle a reçu une lettre de deux pages, écrite par un<br />

pasteur de sa ville sur un ton chaleureux et interrogateur, lui<br />

posant des questions honnêtes, sans l’attaquer, même s’il était<br />

clairement en désaccord avec ses propos.<br />

« C’était la lettre d’opposition la plus gentille que j’aie<br />

jamais reçue », se rappelle Butterfield. Au départ, elle ne<br />

savait pas quoi en faire mais elle a fini par contacter ce pasteur<br />

et sa femme et ils sont devenus amis. « Ils me parlaient sans<br />

que je me sente effacée, niée », remarqua-t-elle, notant que<br />

son amitié avec le couple a été une étape essentielle dans son<br />

chemin vers Christ 1 .<br />

Ces dernières années, les réseaux sociaux ont été envahis<br />

de débats toxiques et polarisants concernant la politique,<br />

la religion, les sciences, la sexualité, les loisirs et à peu près<br />

n’importe quel autre sujet sur lequel on peut se disputer. Ces<br />

comportements en ligne reflètent une fragmentation profonde<br />

de notre société dans son ensemble. Elle est malheureusement<br />

présente aussi bien parmi les chrétiens que les non-chrétiens.<br />

L’église, quant à elle, a aussi été gangrenée par ses propres<br />

histoires d’abus, non seulement physiques et sexuels, mais<br />

aussi émotionnels et spirituels.<br />

Il n’est pas étonnant qu’il y ait un profond besoin de bonté à<br />

travers tout le spectre social afin de rétablir un peu de décence et<br />

de civilité dans un environnement qui s’en est résolument éloigné.<br />

Les injonctions du prophète Michée à pratiquer la justice, à aimer<br />

la bonté et à marcher humblement avec Dieu sont plus que jamais<br />

pertinentes et dignes de publications Instagram.<br />

Pour ceux qui suivent Jésus, la bonté est un fruit du Saint-<br />

Esprit, produit dans le cœur par le Seigneur lui-même. Bien plus,<br />

Dieu a aussi donné la capacité d’être bon à tous les humains qu’il a<br />

créés à son image. Il s’agit d’une bonté qui est le reflet de la sienne.<br />

Il en a fait l’une des qualités les plus belles et les plus attirantes.<br />

Il a déposé dans notre cœur le désir de la rechercher et d’en faire<br />

l’expérience. Dieu a doté la bonté d’un potentiel de guérison pour<br />

nos vies, pour nos relations, voire pour la société tout entière.<br />

18 FOCUSFAMILLE.CA


Selon Paul, la bonté de Dieu a pour but de nous conduire<br />

à la repentance (Romains 2.4). Elle fait fondre nos cœurs,<br />

enchante nos affections et éveille notre désir d’aimer Dieu<br />

et de lui faire confiance. Et puisque la repentance est un<br />

chemin qui dure toute notre vie, il incombe aux chrétiens de<br />

continuellement méditer sur la bonté de Dieu, de la tourner et<br />

retourner dans nos esprits et notre imagination pour qu’elle<br />

continue à faire son œuvre en nous.<br />

Pour finir, nous souhaitons recevoir la bonté de Dieu et de<br />

ceux qui nous entourent et en avons besoin pour inspirer la<br />

nôtre. Nous cherchons à être des instruments de guérison à<br />

un niveau personnel et sociétal, et à plaire à notre Dieu qui<br />

est la source de toute bonté.<br />

Subby Szterszky est le rédacteur en chef de la rubrique Foi et Culture chez<br />

<strong>Focus</strong> on the Family Canada.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

1 Voir l’extrait d’un entretien avec Rosaria Champagne Butterfield page 35, pour en<br />

savoir plus sur son histoire.<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

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Le véritable<br />

pouvoir de<br />

la douceur<br />

dans le couple<br />

COMMENT S’Y PRENDRE LORSQU’ON A DES VÉRITÉS DIFFICILES À<br />

COMMUNIQUER À SON CONJOINT ?<br />

PAR PAUL COUGHLIN<br />

Quand j’étais plus jeune et encore célibataire, j’ai entendu un<br />

jour un mari répondre à sa femme de manière tellement douce<br />

et pleine d’humour qu’il ne donnait pas du tout l’impression de<br />

l’avoir reprise ou corrigée.<br />

« Chéri, lui a lancé sa femme, il faudra que tu ramasses le<br />

journal du voisin pendant les jours qui viennent, parce que je<br />

lui ai promis que je le ferais. »<br />

Avec un petit sourire et un ton chaleureux, son mari lui<br />

a répondu, face à une table remplie de convives : « Mon<br />

ange, je crois qu’il est important que ceux qui prennent des<br />

engagements s’y tiennent. »<br />

Il l’a regardée dans les yeux, toujours avec son doux sourire,<br />

et toutes les personnes présentes ont souri également, y<br />

compris sa pétillante femme. Grâce à l’humour, cet homme<br />

doux et sage avait réussi à dire la vérité tout en se montrant<br />

bienveillant.<br />

Il aurait pu s’en prendre à elle et lui dire ses quatre vérités<br />

en face, comme le font si souvent les jeunes couples mariés.<br />

20 FOCUSFAMILLE.CA


Il aurait pu relever combien elle était peu digne de confiance<br />

et qu’il en avait assez de son comportement irresponsable<br />

(ce n’était pas la première fois qu’elle agissait ainsi). Au lieu<br />

de cela, il a choisi de dire la vérité avec un ton apaisant et un<br />

trait d’humour.<br />

•.•.•.•.•.•<br />

Des paroles puissantes<br />

Une telle réaction vient corriger une idée reçue assez répandue<br />

concernant la douceur conjugale. En effet, nombreux sont ceux<br />

qui confondent la douceur avec le fait de céder aux demandes<br />

de son conjoint ou de se montrer faible. La véritable douceur<br />

est un outil puissant : elle donne la possibilité de s’opposer<br />

tout en restant respectueux. Parler avec douceur permet de ne<br />

pas répondre à une insulte par l’insulte, mais de dire la vérité,<br />

même quand celle-ci est désagréable à entendre.<br />

Les conjoints doux expriment leurs désirs sans les imposer<br />

aux autres. Plutôt que de crier : « J’en ai assez que tu prennes<br />

des engagements que je doive tenir à ta place », une personne<br />

douce encourage un échange calme et respectueux.<br />

Pour certains d’entre nous cependant, agir avec douceur est<br />

comme parler une langue étrangère. Nous n’avons pas grandi<br />

avec ce langage et ne le parlons donc pas dans notre mariage.<br />

Cette carence est criante lorsqu’il s’agit de discuter ensemble<br />

des questions importantes de la vie de couple.<br />

•.•.•.•.•.•<br />

Avancer tout en douceur<br />

La manière dont une conversation commence détermine<br />

souvent si elle va être un succès ou un échec. Introduire<br />

un sujet avec calme et douceur peut aider à résoudre les<br />

problèmes qui se présentent sans blesser son conjoint. Voici<br />

quelques exemples :<br />

Puisque la douceur ne vient pas toujours naturellement, ma<br />

femme et moi avons posé un cadre simple qui nous permet de<br />

la préserver : lorsque c’est possible, nous ne discutons pas de<br />

questions importantes après 9h du soir. Les quelques fois où<br />

nous avons outrepassé cette simple règle, notre fatigue de fin<br />

de journée nous a souvent poussés à prononcer des paroles<br />

blessantes.<br />

•.•.•.•.•.•<br />

Faire le bon choix<br />

Parfois, aimer signifie apporter un peu d’inconfort dans le<br />

couple pour le bien de notre mariage. Même pendant ces<br />

moments de tension, nous avons le choix : nous pouvons nous<br />

montrer honnêtes sans tact, ce qui revient à pratiquer un acte<br />

chirurgical sans anesthésie : c’est efficace, mais cela provoque<br />

des souffrances inutiles et nourrit le ressentiment. Ou alors,<br />

nous pouvons être à la fois vrais et tendres, ce qui protège la<br />

dignité de notre conjoint et préserve l’intimité conjugale.<br />

La douceur dans le mariage est comparable à une colonne<br />

vertébrale à la fois souple et solide : elle soutient toutes les<br />

parties du squelette précisément parce qu’elle n’est pas trop<br />

rigide. Nous aimons tous les personnes douces, car elles parlent<br />

et agissent avec une force telle qu’elles n’ont pas besoin de crier<br />

ni de faire des histoires.<br />

Pour conclure, usez de douceur et d’humour dans vos<br />

échanges avec votre conjoint. En agissant ainsi, vous pourriez<br />

bien donner à votre entourage un exemple de communication<br />

conjugale qui leur servira toute leur vie.<br />

Paul Coughlin est un auteur et conférencier international. Il est fondateur<br />

et président de The Protectors, un organisme dédié à accompagner les<br />

écoles et les collectivités dans le combat contre le harcèlement.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Article écrit par<br />

Paul Coughlin. Publié initialement en anglais dans le numéro de novembre 2008 du<br />

magazine <strong>Focus</strong> on the Family.<br />

< « Le sujet que je m’apprête à aborder risque d’être<br />

difficile pour nous, mais je pense qu’il est important<br />

d’en parler. »<br />

< « Je sais que tu vois les choses d’un point de vue<br />

différent du mien, mais j’aimerais qu’on arrive à<br />

trouver un terrain d’entente. »<br />

< « Ça ne va pas être facile pour moi de te parler de ça,<br />

alors si j’ai des paroles maladroites, je te prie de me<br />

donner une chance de faire mieux. »<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

21


Êtes-vous vrai<br />

AVEC VOTRE<br />

conjoint ?<br />

LES VERTUS DE LA VULNÉRABILITÉ DANS LE<br />

COUPLE ET COMMENT LA CULTIVER<br />

— PAR HENRY CLOUD —<br />

Une session de thérapie typique avec Jérémy et Rachel<br />

se déroulait ainsi : l’un commençait par accuser l’autre et<br />

l’autre répliquait immédiatement. L’échange de ce jour-là en<br />

particulier avait pour thème la « complète irresponsabilité » de<br />

Jérémy, selon la formulation de Rachel.<br />

« Que voulez-vous dire par là ? », ai-je demandé.<br />

« Il me laisse constamment tomber, a-t-elle expliqué. Chaque<br />

fois que je m’appuie sur lui, il ne se montre pas fiable et c’est<br />

moi qui me retrouve à devoir essuyer les plâtres après que la<br />

situation ait empiré. C’est toujours la même chose avec lui. »<br />

22 FOCUSFAMILLE.CA


La « situation » à laquelle elle faisait référence ici<br />

était plutôt importante : Jérémy avait oublié de payer la<br />

facture d’électricité et elle avait été coupée. Rachel était<br />

particulièrement mécontente.<br />

Jérémy, quant à lui, n’hésitait pas à riposter : « Je fais des<br />

tonnes de choses bien et la seule chose que tu remarques,<br />

c’est celle que j’oublie. Je ne peux jamais gagner avec toi. Je<br />

pourvois aux besoins de notre famille, je prends soin de toi, je<br />

suis là pour les enfants, et à la moindre erreur, tu me tombes<br />

dessus ! » Il était à peu près aussi en colère qu’elle. Ils ont<br />

continué comme ça, s’accusant mutuellement par des phrases<br />

qui commençaient généralement par « Mais toi… » ou « Parce<br />

que tu… » Chacun voyait en l’autre la source du problème. J’ai<br />

rapidement compris que cet échange n’allait pas être efficace<br />

alors j’y ai mis un terme.<br />

« Rachel, arrêtez-vous une seconde. Que ressentez-vous ? »<br />

« Je ressens qu’il est tellement irresponsable et qu’il s’en<br />

fiche… »<br />

« Non. » Je l’ai arrêtée. « “Je ressens qu’il” n’est pas un<br />

sentiment. Que ressentez-vous quand l’électricité est coupée ? »<br />

« Je ressens qu’il devrait… »<br />

« Non. “Je ressens qu’il devrait” n’est pas un sentiment non<br />

plus. Comment vous sentez-vous ? Arrêtez-vous un instant et<br />

essayez de voir comment vous vous êtes sentie au moment où<br />

cela s’est produit. »<br />

« Eh bien, je suppose que je me suis sentie en colère », a-telle<br />

concédé.<br />

« Non, ai-je répondu. Vous vous servez de la colère pour<br />

éviter de voir ce que vous ressentez réellement. Votre colère<br />

explose instantanément, mais elle est une réaction, pas un<br />

sentiment. Si vous n’étiez pas en colère, que ressentiriez-vous ?<br />

Vous vous mettez en colère pour tenir à distance un autre<br />

sentiment. Lequel ? »<br />

« Je n’en sais rien », a-t-elle soufflé.<br />

« Eh bien, prenez le temps d’y réfléchir. Voyons ce qui<br />

vous vient. »<br />

D’un seul coup, son menton s’est mis à trembler. Il lui était<br />

difficile de parler.<br />

« Qu’y a-t-il ? »<br />

« C’est exactement comme avant », a-t-elle dit en se mettant<br />

à sangloter. « Ça a toujours été comme ça. » Ses paroles se sont<br />

noyées dans les pleurs et elle n’arrivait plus à s’exprimer.<br />

« Racontez-moi », l’ai-je encouragée.<br />

Rachel s’est alors mise à raconter combien ces épisodes avec<br />

Jérémy lui rappelaient les expériences qu’elle avait traversées<br />

des centaines de fois quand elle était enfant. Elle avait grandi<br />

avec une mère bipolaire et un père alcoolique. Elle avait souvent<br />

connu des moments ou l’électricité avait été coupée. Dans un<br />

foyer où régnait le chaos, ses parents étaient souvent incapables<br />

d’être présents pour faire à manger, pour rencontrer les<br />

professeurs ou assister à ses événements sportifs. Ils n’étaient<br />

pas à la hauteur de leurs responsabilités parentales, laissant<br />

Rachel souvent déçue.<br />

En continuant son histoire, elle s’est mise à pleurer à chaudes<br />

larmes. À ce moment-là, quelque chose s’est passé chez Jérémy.<br />

Il a complètement changé de contenance, ainsi que de posture<br />

envers elle. Il s’est penché vers elle sur le canapé, passant son<br />

bras autour de ses épaules pour la serrer contre lui pendant<br />

qu’elle pleurait.<br />

« Je ne savais pas que c’est ce que je te faisais ressentir. Je suis<br />

tellement désolé. Je ne savais pas », a-t-il murmuré.<br />

Amour et vulnérabilité<br />

À partir de là, nous avons pu commencer à démêler la pagaille<br />

dans laquelle ce couple s’était retrouvé. Jérémy faisait des<br />

gaffes, oubliant de faire quelque chose ou ne tenant pas une<br />

promesse. Rachel se mettait en colère contre lui, se plaignant<br />

de son irresponsabilité. En retour, il se défendait, trouvant<br />

qu’elle le surveillait de trop près et qu’elle ne voyait pas les<br />

efforts qu’il faisait. Elle se sentait légitimement enragée ; il se<br />

sentait injustement accusé.<br />

Une chose a réussi à interrompre ce cycle, un élément que<br />

je considère aujourd’hui comme l’un des plus importants au<br />

sein d’une relation : la vulnérabilité. Il a fallu que je mette un<br />

terme à l’accès de colère de Rachel pour pouvoir découvrir la<br />

vulnérabilité qui se cachait dessous. Une fois qu’elle a ouvert<br />

son cœur, elle a mis en mouvement la force la plus puissante de<br />

l’univers : l’amour. En se montrant vulnérable, elle a permis à<br />

Jérémy de réagir avec amour. Dès qu’elle a cessé de s’accrocher<br />

à sa colère et au jugement, il s’est senti ému d’empathie et a<br />

abordé la vulnérabilité de Rachel avec amour.<br />

Voilà le point clé à retenir : un mariage se construit sur la<br />

confiance et la vulnérabilité est indispensable pour permettre<br />

à la confiance de s’exercer.<br />

Il est intéressant de noter qu’au moment où Jésus a été<br />

interrogé sur le divorce (Matthieu 19), il mentionne la raison<br />

pour laquelle Dieu a autorisé le divorce : la dureté de cœur.<br />

Quand on se fait mutuellement du mal, si leur cœur ne peut<br />

pas revenir à un certain niveau de douceur, la relation ne peut<br />

pas être restaurée. Le problème vient du fait que, quand les<br />

gens se blessent les uns les autres, ils cherchent souvent à se<br />

protéger eux-mêmes en endurcissant leur cœur. Cela rend le<br />

rapprochement et la confiance impossibles.<br />

Ce qui est donc à retenir de tout cela, c’est que dans le couple,<br />

il faut faire alliance ensemble, en se promettant de ne pas<br />

laisser nos cœurs s’endurcir. Il ne faut pas s’accrocher à nos<br />

blessures passées ni refuser de discuter de nos désaccords mais<br />

accepter de se rendre vulnérable encore et encore.<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

23


du réconfort ailleurs, que ce soit dans la solitude, l’adultère, le<br />

travail ou les loisirs. Alors faites de votre mieux pour garder un<br />

cœur ouvert l’un envers l’autre.<br />

Si votre conjoint<br />

refuse de coopérer<br />

« Si nous protégeons<br />

notre cœur contre<br />

l’endurcissement, cela<br />

ne pourra que faire du<br />

bien à notre mariage. »<br />

Poser des limites saines<br />

Avoir un cœur doux ne signifie pas rester ouvert à tous les<br />

vents et se laisser abuser, attaquer, tromper ou détruire. Il<br />

est important de poser des limites claires. Les limites sont<br />

une manière de se protéger du danger et des blessures quand<br />

l’autre personne est dans le déni et ne prend pas sa part de<br />

responsabilité dans vos problèmes. Tout le monde a besoin de<br />

ce type de protection.<br />

Poser des limites, ce n’est pas s’endurcir. Un cœur dur est un<br />

cœur qui s’est vidé de tout sentiment et qui refuse de s’ouvrir<br />

quand cela est sûr, ou qui n’arrive pas à le faire. Un cœur tendre<br />

peut offrir le pardon et se montrer ouvert ; il désire résoudre les<br />

conflits et les blessures qui les accompagnent.<br />

Par conséquent, au sein de votre mariage, cherchez à réagir<br />

comme Rachel : elle a fait taire sa colère et a laissé s’exprimer<br />

sa vulnérabilité et les souffrances cachées par sa colère. Cela a<br />

aussi ouvert une porte pour Jérémy. Quand deux personnes sont<br />

en colère l’une contre l’autre, chacun a tendance à chercher une<br />

position de pouvoir bien plus qu’une position de vulnérabilité.<br />

Il a fallu une tierce personne pour dissiper la colère et amener<br />

Rachel et Jérémy à se montrer vulnérables et doux de cœur.<br />

Je vous suggère de parler avec votre conjoint de vulnérabilité.<br />

Expliquez-lui quand est-ce que c’est difficile pour vous de vous<br />

ouvrir à lui et quelles sont les situations douloureuses qui ont<br />

tendance à vous fermer le cœur. Un cœur fermé ira chercher<br />

Certains d’entre vous se demandent : « Et si mon conjoint n’est<br />

pas ouvert à cette conversation ? S’il/elle refuse de se montrer<br />

vulnérable ? » Ce sont de bonnes questions. La réponse consiste<br />

pour vous à faire deux choses. D’abord, évitez de laisser votre<br />

cœur s’endurcir, refusant de vous montrer aimant ou ouvert<br />

à la résolution. Montrez-vous honnête quant à ce que vous<br />

ressentez et laissez d’autres personnes vous aider dans votre<br />

souffrance. Vous pouvez aussi poser des limites pour éviter<br />

d’être blessé davantage voire, le cas échéant, d’être maltraité.<br />

Ensuite, exprimez clairement vos attentes envers votre<br />

conjoint. Il ou elle doit accepter de prendre la responsabilité<br />

de ses propres comportements destructeurs, exprimer<br />

des remords à ce sujet et reconnaitre l’impact qu’ont ces<br />

comportements sur vous. Il ou elle doit ensuite s’engager à<br />

aborder les choses différemment. Il s’agit là du processus de<br />

base de confession et de repentance. Cela permet à la relation<br />

de continuer à avancer, ce qui demande que les deux parties<br />

aient un cœur adouci.<br />

Si votre conjoint n’a pas le cœur ouvert à cela, vous pouvez<br />

tout de même suivre les deux conseils ci-dessus : posez des<br />

limites avec un cœur ouvert et demandez un changement<br />

de comportement avant de faire à nouveau confiance. C’est<br />

une position que vous pouvez tenir sur le long terme, car<br />

elle ne permet pas à l’autre de continuer à vous blesser. Les<br />

comportements blessants sont ainsi clairement nommés mais<br />

vous restez prêt à la réconciliation.<br />

Les cœurs s’endurcissent sous l’effet de la souffrance et du<br />

péché. Parfois, nous nous fermons les uns aux autres parce<br />

que nous avons été blessés dans le passé ou parce que notre<br />

conjoint vient toucher des points sensibles chez nous. C’est<br />

normal. Mais nous sommes appelés à travailler là-dessus et à ne<br />

pas laisser l’amertume nous envahir. Nous nous fermons aussi<br />

parfois parce que nous nous rebellons contre le commandement<br />

de Dieu de nous montrer humbles et de nous pardonner les uns<br />

les autres comme il l’a fait pour nous. Si nous protégeons notre<br />

cœur contre l’endurcissement, cela ne pourra que faire du bien<br />

à notre mariage.<br />

Dr Henry Cloud est l’auteur de plusieurs livres dont Oser s’affirmer : l’art de<br />

fixer des limites à autrui et Des limites pour nos enfants : l’art de poser un<br />

cadre dans l’éducation.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement en<br />

anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

24 FOCUSFAMILLE.CA


PAS DE<br />

passion<br />

SANS<br />

compassion<br />

DANS NOTRE ZÈLE À COMMUNIQUER NOS CONVICTIONS,<br />

N’OUBLIONS PAS LA COMPASSION<br />

PAR DOMINIQUE OURLIN<br />

J’admire les gens convaincus et convaincants. Assez convaincus pour vouloir partager leurs<br />

découvertes, leurs expériences et leurs certitudes avec ceux qui les entourent. Je pense et<br />

j’espère d’ailleurs être de ceux-là. Leurs arguments sont généralement solides et peut-être<br />

même « bibliquement corrects ».<br />

Mais attention quand même…<br />

Certes, nos convictions sont précieuses. Elles guident nos choix et nous aident à garder le<br />

cap dans les temps difficiles. Elles contribuent au fondement de notre identité, de notre<br />

engagement et de notre vie tout entière. Elles ne doivent toutefois pas nous rendre aveugles<br />

et sourds face au vécu de ceux qui nous entourent – bien au contraire.<br />

Avoir des convictions fortes, c’est un peu comme avoir un gros moteur sous le capot : il<br />

faut d’autant plus savoir maîtriser sa vitesse et avoir de bons freins. Faute de quoi, nous<br />

pouvons mettre les autres et nous-mêmes en danger. « Mieux vaut savoir se dominer que de<br />

conquérir des villes. » (Proverbe 16.32)<br />

Quand vient le moment de partager ce qui est important pour nous, souvenons-nous<br />

d’être attentifs. En effet, nous ne savons pas toujours d’où vient notre interlocuteur. Parler<br />

de notre Père céleste touchera une corde sensible dans le cœur de celui qui a connu un père<br />

affectueux et sage. Cela en fera vibrer une toute autre si la personne en face de vous a été<br />

abusée, maltraitée ou abandonnée dans son enfance par son géniteur… Dire à quelqu’un qu’il<br />

doit à tout prix pardonner les torts qu’il a subis est tout à fait justifié et sans aucun doute<br />

bien intentionné. Cependant, nous n’avons aucune idée de ce que le pardon peut coûter à<br />

quelqu’un qui a subi toute sa vie les moqueries, le dénigrement, le mépris de ses proches et<br />

de son entourage, ou pire encore. Le sujet du pardon demandera d’autant plus de tact et de<br />

délicatesse, ce qui n’est pas toujours dans notre nature.<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

25


Nos convictions et les certitudes qui nous sont chères ne<br />

doivent jamais nous faire oublier que chaque personne à<br />

qui nous nous adressons a son histoire et ses histoires, ses<br />

joies mais aussi ses drames.<br />

Que Dieu nous garde de « mettre notre lampe sous un<br />

seau » et d’étouffer les vérités qui sont chères à nos cœurs et<br />

que notre génération a besoin d’entendre. Mais n’oublions<br />

pas que la route qui nous a conduits à ces convictions a<br />

été pour nombre d’entre nous bien longue et sinueuse.<br />

Pourquoi en serait-il autrement des autres ?<br />

La passion ne doit pas nous pousser seulement à défendre<br />

ou déclarer haut et fort nos convictions. Elle doit aller plus<br />

loin – ou plus près. Jusqu’à nous arrêter dans notre élan<br />

pour nous mettre d’abord à l’écoute de notre prochain.<br />

La passion doit être régulée, canalisée par le respect et<br />

l’humilité alors que nous allons à la rencontre de l’autre.<br />

« Voici mon serviteur, que je soutiendrai, mon élu, en<br />

qui mon âme prend plaisir. J'ai mis mon esprit sur lui ;<br />

il annoncera la justice aux nations. Il ne criera point, il<br />

n'élèvera point la voix, et ne la fera point entendre dans les<br />

rues. Il ne brisera point le roseau cassé, et il n'éteindra point<br />

la mèche qui brûle encore ; il annoncera la justice selon la<br />

vérité. » (Ésaïe 42.1-3)<br />

À vouloir trop avoir raison, on finit<br />

souvent par avoir tort<br />

Derrière chaque visage, aussi souriant et accueillant soitil,<br />

se cachent bien plus de souffrances, de blessures non<br />

cicatrisées, de douleurs refoulées que nous ne saurions<br />

imaginer.<br />

« Voyant la foule, il fut ému de compassion [litt. :<br />

“remué dans ses entrailles”] pour elle, parce qu'elle était<br />

languissante et abattue, comme des brebis qui n'ont point de<br />

berger. » (Matthieu 9.36)<br />

Dans une foule, il n’y a pas que des anges. On y trouve<br />

toutes sortes de gens, des plus recommandables aux plus<br />

obscurs, aux plus vils, et au plus meurtris par la vie. Avant<br />

même d’ouvrir la bouche, Jésus leur ouvre son cœur et ses<br />

entrailles. Et c’est de l’abondance de son cœur rempli de la<br />

compassion du Père qu’il va s’adresser à eux. On est à des<br />

années-lumière de l’esprit vindicatif et belliqueux dont<br />

certains disciples allaient faire preuve face aux Samaritains<br />

qui ignoraient Jésus : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions<br />

au feu de descendre du ciel et de les consumer ? » Ben voyons !<br />

Ils ont tout compris… Leur zèle les dévore, mais comme le<br />

feu dans la cheminée dévorerait toute la maison. Pour ne<br />

26 FOCUSFAMILLE.CA


pas dire que leur attitude de prétendue justice cache mal<br />

leurs préjugés sociaux et raciaux envers les Samaritains,<br />

qu’ils méprisaient. Et Jésus de leur répondre : « Vous ne<br />

savez pas de quel esprit vous êtes animés. » Dans le contexte<br />

plus large de l’évangile, cela peut être compris au sens de :<br />

« Ne savez-vous donc pas que c’est un esprit de grâce et de<br />

miséricorde qui demeure en vous ? Vous ne le connaissez<br />

donc pas encore ? » « En effet, le Fils de l'homme n'est pas<br />

venu pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. »<br />

(Luc 9.54-56)<br />

Si nous nous disons chrétiens, la motivation première,<br />

le moteur de notre engagement et de notre témoignage<br />

chrétien, de nos interactions avec notre prochain, se doit<br />

d’être l’amour, et donc le respect, la patience, la douceur.<br />

« Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Revêtezvous<br />

de sentiments de compassion, de bonté, d'humilité, de<br />

douceur, de patience. Pacifiques, modérés, pleins de douceur<br />

envers tous les hommes. Toujours prêts à vous défendre, avec<br />

douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de<br />

l'espérance qui est en vous. » (Philippiens 4.5 ; Colossiens<br />

3.12 ; Tite 3.2 ; 1 Pierre 3.15)<br />

Chaque fois que nous nous lançons dans une<br />

argumentation sans fin, dans un débat hostile et tendu<br />

qui ne peut laisser qu’un arrière-goût aigre dans les cœurs,<br />

nous nous discréditons et perdons le droit d’être écoutés.<br />

C’est aussi simple que cela.<br />

« Tous ces petits gestes de compassion et d’amour<br />

qui tomberont dans l’oubli constituent les plus<br />

grands moments de la vie d’un homme. »<br />

WILLIAM WORDSWORTH<br />

« Celui qui souffre a droit à la compassion de son<br />

ami, même quand il abandonnerait la crainte du Tout-<br />

Puissant. » (Job 6.14)<br />

Nos convictions doivent être des instruments, des outils<br />

pour bénir, aider, accompagner, et non des armes pour<br />

combattre et dominer les autres. « Martelant leurs épées, ils<br />

forgeront des socs pour leurs charrues, et, de leurs lances, ils<br />

feront des faucilles. » (Ésaïe 2.4, version Bible du Semeur)<br />

Nous faisons trop souvent l’inverse.<br />

Dieu n’a pas besoin d’avocats, de défenseurs, de gardes<br />

du corps. Il nous appelle plutôt à être ambassadeurs,<br />

témoins et serviteurs de son Royaume. C’est une tout autre<br />

approche. Une autre attitude qui est bien plus en mesure<br />

d’ouvrir les cœurs et les oreilles que les arguments les plus<br />

percutants et affutés.<br />

Lors de l’arrestation de Jésus, il nous est dit que Pierre<br />

« frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui<br />

emporta l’oreille droite. Mais Jésus, prenant la parole, dit :<br />

Laissez, arrêtez ! Et, ayant touché l’oreille de cet homme, il<br />

le guérit » (Luc 22.50-51). S’il peut nous arriver de devoir<br />

trancher, ne soyons pas trop… tranchants. Jésus ne l’était<br />

pas. Nous ne sommes pas appelés à arracher les oreilles<br />

mais plutôt à les guérir et à les gagner.<br />

Nous sommes plus enclins à saisir le marteau du juge que<br />

le scalpel du chirurgien. Il est vrai que ce dernier demande<br />

plus de doigté et de discernement. Nous ne pouvons nous<br />

permettre de nous comporter comme un colporteur qui<br />

mettrait le pied dans la porte pour imposer sa marchandise.<br />

Notre passion pour la vérité nous pousse parfois à piétiner<br />

les platebandes de notre prochain, pour ne pas dire de<br />

celles de sa conscience, au nom de la vérité. Mais la vérité<br />

doit être apportée dans l’amour et ne s’impose pas par la<br />

violence, que ce soit physique ou verbale.<br />

« Ce n’est pas de sympathie ou de pitié qu’ont besoin<br />

les pauvres, mais d’amour, et de compassion. »<br />

MÈRE TERESA<br />

Quand la science constate ce que<br />

l’évidence montre déjà…<br />

Des chercheurs français en neuroscience sont parvenus<br />

à observer des mécanismes cérébraux qui font que<br />

les comportements emphatiques de l’entourage d’une<br />

personne souffrante peuvent soulager la douleur ressentie.<br />

« La reconnaissance de la souffrance, l’empathie, peut<br />

diminuer la douleur », déclare Camille Fauchon, chercheur<br />

au Centre de recherche en neurosciences de Lyon. La<br />

diminution de la douleur ressentie peut être de l’ordre de<br />

12 %... « C’est tout à fait significatif : certains médicaments<br />

ne font pas mieux », ajoute-t-il 1 .<br />

« Celui qui parle à la légère blesse comme une épée,<br />

tandis que la langue des sages apporte la guérison. »<br />

(Proverbe 12.18)<br />

La vérité peut guérir, apaiser, rassurer, réconcilier,<br />

pour autant qu’elle soit partagée dans une authentique<br />

compassion. Vérité doit rimer dans nos vies avec humilité<br />

et sensibilité. L’amour compatissant sera toujours le plus<br />

percutant et persuasif des arguments. Ne l’oublions pas.<br />

1 Radio-Canada. La signature cérébrale de l’empathie contre la douleur observée,<br />

[En ligne], 22 juillet <strong>2019</strong>, [ici.radio-canada.ca/nouvelle/1231897/empathiedouleur-cerveau-mecanismes],<br />

consulté le 26 juillet <strong>2019</strong>.<br />

Dominique Ourlin est pasteur au Québec depuis plus de 18 ans, avec<br />

son épouse Candy. Il est aussi l’auteur de deux livres, disponibles sur<br />

PainSurLesEaux.com.<br />

© <strong>2019</strong> Dominique Ourlin. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

27


QUAND LEUR FILS A SOMBRÉ DANS LA DROGUE, LE MARIAGE DE KATHLEEN<br />

ET LOREN A ÉTÉ MIS À RUDE ÉPREUVE<br />

par kathleen kohler<br />

De grosses larmes roulaient sur mes joues alors que je<br />

me rendais au travail. Je me rejouais en boucle la terrible<br />

dispute de la veille entre mon mari et moi.<br />

« Pourquoi as-tu fait ça ? m’avait demandé Loren. On avait<br />

dit qu’on ne lui donnait plus d’argent. »<br />

« Mais il avait besoin d’essence pour aller travailler, me<br />

justifiai-je. Et il a promis de me rembourser vendredi. »<br />

Loren avait secoué la tête. « Combien de fois nous a-t-il<br />

emprunté de l’argent en promettant de nous rembourser ? On<br />

n’en a jamais vu la couleur. »<br />

Je savais que mon mari avait raison, mais comment pouvaisje<br />

dire non à notre fils de dix-huit ans ?<br />

AU BOUT DU ROULEAU<br />

Je connaissais bien ce scénario. Depuis deux ans déjà, notre<br />

fils nous avait plongés dans un chemin sombre et inquiétant en<br />

glissant dans le monde des drogues et des gangs. Un monde dont<br />

nous ne connaissions rien. Nous ne savions pas comment réagir.<br />

28 FOCUSFAMILLE.CA


Loren me trouvait trop indulgente et moi, je le trouvais trop dur.<br />

Vingt ans de mariage plutôt heureux et voilà que notre vie ne<br />

semblait maintenant tourner plus qu’autour des mauvais choix<br />

de notre fils. Ce n’est pas la vie que je veux. Je n’en peux plus de<br />

tout ça, me disais-je. Le comportement de notre fils nous avait<br />

montés l’un contre l’autre, Loren et moi. J’étais excédée par nos<br />

disputes quasi quotidiennes. J’avais donc décidé de renoncer à<br />

mon mariage. Ce soir-là, j’irais dormir chez mes parents.<br />

UN RETOURNEMENT DE<br />

SITUATION INATTENDU<br />

J’avais pris ma décision le matin, avant de commencer ma journée<br />

de travail au magasin. Toute la journée, mon cœur était lourd. Les<br />

derniers clients étant enfin partis, j’ai fermé la porte derrière eux.<br />

La femme de mon patron est alors arrivée par la porte arrière.<br />

« Comment ça va, Kathy ? » a-t-elle demandé.<br />

Elle connaissait la situation avec notre fils et avait prié pour<br />

moi à de nombreuses reprises. En larmes, j’ai laissé éclater ma<br />

douleur. Une fois que je me suis calmée, elle m’a offert quelques<br />

paroles pleines de sagesse :<br />

« Tu es mariée à Loren, pas à ton fils. C’est dans cette relation<br />

que tu t’es engagée. Quand les enfants quitteront la maison,<br />

c’est ton mariage qui va devoir survivre. »<br />

Après avoir reçu encore quelques encouragements chaleureux,<br />

j’ai quitté le magasin pour rejoindre ma voiture. Un énorme<br />

bouquet de fleurs avait été déposé sur le siège avant. Un petit mot<br />

l’accompagnait : « Kathy, je t’aime et je ne veux pas qu’il y ait quoi<br />

que ce soit qui vienne se mettre entre nous, pas même un de nos<br />

enfants. On va trouver des solutions. Je t’aime. Loren »<br />

Nous avons pris la décision d’arrêter de laisser les choix de notre<br />

fils diriger nos vies. À partir de ce moment-là, lorsque mon fils<br />

venait me demander de l’argent, je le redirigeais vers son père,<br />

faisant confiance à Loren pour prendre les bonnes décisions.<br />

Puis nous nous sommes agenouillés au pied de notre lit<br />

pour prier ensemble. Nous avons prié pour l’entente entre<br />

nous et pour que Dieu nous donne force et sagesse pour les<br />

jours à venir. Nous avons également prié pour notre fils et<br />

l’avons remis entre les mains du Père.<br />

Enfin, à la première occasion, Loren et moi sommes partis en<br />

vacances dans l’Oregon, notre destination préférée. Cela nous<br />

a aidés à nous reposer, prendre du recul et renforcer notre lien.<br />

Alors que notre fils continuait à s’enfoncer dans son chemin<br />

de destruction, nous travaillions à maintenir notre mariage.<br />

Ces difficultés, qui ont duré six ans, ont continué à nous mettre<br />

à l’épreuve. Souvent trop fatigués pour se dire quoi que ce soit le<br />

soir, Loren et moi nous endormions la main dans la main. Nous<br />

étions épuisés par le chagrin et la déception.<br />

Ce n’est pas le comportement de notre fils qui a changé,<br />

ce sont nos cœurs. Nous avons persévéré au cours de ces<br />

années. Aujourd’hui, notre fils reconstruit peu à peu sa vie.<br />

Quelle tragédie cela aurait-il été si nous avions laissé ces<br />

années tumultueuses détruire notre mariage ! Mais parce<br />

que nous avons fait le choix de nous accrocher au Seigneur<br />

et à notre engagement l’un envers l’autre, Loren et moi allons<br />

bientôt fêter nos trente ans de mariage.<br />

Kathleen Kohler et son mari Loren vivent sur la côte Ouest nord-américaine.<br />

Mariés depuis 30 ans, ils sont les parents de trois enfants adultes et les<br />

grands-parents de sept.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Version originale<br />

en anglais : © 2008 Kathleen Kohler.<br />

UN PLAN D’ACTION ET<br />

L’ESPOIR RENOUVELÉ<br />

Ce soir-là, Loren et moi avons eu une discussion honnête.<br />

Nous avons reconnu que nous devions nous accrocher l’un<br />

à l’autre et nous tourner ensemble vers Dieu. Il nous fallait<br />

aussi un plan d’action.<br />

Soumettez-nous vos sujets de prière : chez <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong>, nous<br />

nous réunissons chaque matin pour prier pour vous. N’hésitez<br />

pas à nous envoyer votre requête à lettres@focusfamille.ca et<br />

nous serons heureux de vous accompagner dans la prière !<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

29


comment<br />

aider ceux<br />

— qui vivent avec —<br />

une douleur<br />

chronique<br />

DES CONSEILS PRATIQUES POUR FAIRE<br />

PREUVE DE COMPASSION ENVERS CEUX<br />

QUI SOUFFRENT AU QUOTIDIEN<br />

PAR LESLIE J. PAYNE<br />

Alors que la neige commençait à tomber doucement sur cette<br />

matinée calme et grise, tout semblait aller pour le mieux. J’étais<br />

au volant de ma voiture, arrêtée au feu rouge et chantant au son<br />

de la radio quand soudain, un bruit étrange m’a fait lever les<br />

yeux vers mon rétroviseur. Tout ce que j’ai pu voir, c’est la grille<br />

métallique d’un énorme camion qui, quelques millisecondes plus<br />

tard, a percuté mon véhicule.<br />

J’ai crié : « Jésus ! » comme une prière. A l’instant même, le<br />

feu est passé au vert et le semi-remorque devant moi s’est mis<br />

à avancer, ce qui m’a miraculeusement permis d’éviter d’être<br />

écrasée entre deux camions. Après l’accident, je n’ai vu de sang<br />

nulle part ni ressenti la moindre fracture. J’ai donc remercié<br />

Dieu en prière et suis sortie de ma voiture. Les autres autos nous<br />

contournaient lentement. Le chauffeur du camion, inquiet, m’a<br />

demandé mes coordonnées. Je l’ai assuré que j’allais bien. Je<br />

n’aurais pas pu être plus loin de la vérité.<br />

Les ravages de LA DOULEUR<br />

Cette journée, qui se déroulait en l’an 2000, a drastiquement<br />

changé ma vie. Mon corps de trente-neuf ans qui avait l’habitude<br />

de faire régulièrement de l’aérobic, de la musculation et du<br />

vélo a soudain semblé prendre vingt ans. Dès le lendemain<br />

matin, j’étais paralysée de douleur. Mon bras droit ne pouvait<br />

bouger que de quelques centimètres. Je devais le soulever en me<br />

servant de ma main gauche. Les tests médicaux ont confirmé<br />

que plusieurs nerfs avaient été sérieusement endommagés,<br />

altérant le fonctionnement des muscles de mon dos, mon cou<br />

et mes épaules. Souffrant aussi d’un traumatisme crânien,<br />

j’étais devenue incapable de tenir ma tête droite pendant plus de<br />

quelques minutes. En un instant, ma vie active s’est évaporée et<br />

ma carrière d’interprète en langage des signes s’est effondrée.<br />

De l’extérieur, mon corps n’avait pas changé de manière<br />

notable mais à l’intérieur, il hurlait constamment de douleur.<br />

Cette douleur m’empêchait de me reposer correctement. J’ai<br />

donc très vite souffert d’un profond manque de sommeil.<br />

Pendant un an et demi, j’ai passé la majorité de mon temps chez<br />

les physiothérapeutes. Les médecins me donnaient peu d’espoir,<br />

m’encourageant à accepter que ça ne s’améliorerait probablement<br />

pas. Tout en moi protestait contre ces affirmations, mais<br />

j’attendais d’être seule chez moi pour m’effondrer en sanglots. Je<br />

30 FOCUSFAMILLE.CA


ne recevais pas de réponse à mes prières pour être soulagée de la<br />

souffrance. Je dépendais pourtant profondément de Dieu pour<br />

traverser la moindre journée.<br />

Après plusieurs opérations de neurochirurgie, des années<br />

de rééducation, de nombreux spécialistes de la gestion de la<br />

douleur et ma détermination obstinée, le cauchemar s’est peu à<br />

peu estompé. Cependant, la douleur chronique et les séances de<br />

physio continuent de faire partie de ma vie quotidienne.<br />

La douleur est entrée dans ma vie à toute vitesse, un peu<br />

comme ce camion. C’est ainsi que ça commence pour certains.<br />

Pour d’autres, la douleur chronique arrive doucement, avec<br />

ou sans explications. Quelle que soit la manière dont cela<br />

commence, les Centres de prévention et de contrôle des maladies<br />

estiment que plus de 75 millions de personnes souffrent de<br />

douleurs chroniques juste aux États-Unis. Cela est plus que les<br />

personnes souffrant de diabète, de maladies cardiaques et de<br />

cancer réunies. Bien qu’elle soit rarement constante, la douleur<br />

peut affecter tous les domaines de la vie, laissant la personne qui<br />

en souffre physiquement épuisée, émotionnellement isolée et<br />

spirituellement au plus bas.<br />

Voici la définition de la douleur chronique : tout inconfort<br />

qui se poursuit un mois ou plus après la période normale de<br />

rétablissement. Elle peut être due à des blessures ou une maladie<br />

et durer des mois ou des années. La fibromyalgie, l’arthrite,<br />

le diabète, le cancer et bien d’autres maladies peuvent causer<br />

des douleurs chroniques. L’aspect trompeur de la douleur, c’est<br />

qu’elle ne peut pas se voir sur une radiographie ou dans les<br />

résultats d’un test médical, ce qui isole souvent encore plus ceux<br />

qui en souffrent.<br />

Les effets de LA COMPASSION<br />

En ce qui me concerne, il a été très difficile de m’adapter à la<br />

vie avec des douleurs chroniques. L’ampleur de mes besoins<br />

physiques et émotionnels a également rempli mes amis et ma<br />

famille d’un sentiment d’impuissance et de frustration.<br />

Si quelqu’un dans votre entourage proche souffre de douleurs<br />

chroniques, les conseils suivants peuvent vous aider à marcher à<br />

ses côtés tout en renforçant votre relation avec lui :<br />

1. Écoutez avec empathie. La capacité à écouter calmement<br />

est une qualité souvent négligée et pourtant absolument<br />

cruciale en amitié. Les personnes qui prennent le temps de<br />

vous parler de leur douleur ont besoin que vous les écoutiez<br />

avec respect et sans jugement. Montrez-vous ouvert.<br />

Acceptez ce qu’ils vous disent en sachant que des émotions<br />

très fortes peuvent être attachées à la douleur physique.<br />

2. Parlez avec compassion. La douleur chronique peut<br />

donner à certains un profond sentiment de perte, suivi<br />

d’émotions semblables à celles que l’on traverse quand on<br />

perd un être cher. Votre proche traverse peut-être les étapes<br />

du déni, de la colère, de la dépression et de la culpabilité.<br />

L’acceptation ne vient qu’après tout cela.<br />

3. Priez ensemble. La National Pain Foundation [Fondation<br />

nationale de la douleur] explique que le corps et l’âme<br />

stressés par la douleur chronique ont besoin de soins<br />

constants. Une personne épuisée peut parfois avoir tendance<br />

à négliger la prière. Vous pouvez prier avec elle pour qu’elle<br />

soit soulagée de sa douleur, pour sa relation avec Dieu, pour<br />

qu’elle soit protégée de la dépression et pour qu’elle fasse<br />

preuve de patience envers elle-même.<br />

4. Agissez. Proposez-vous de faire quelque chose de précis :<br />

faire les courses, apporter un repas ou conduire votre<br />

ami à ses rendez-vous. Même offrir un bon oreiller<br />

ou un fauteuil confortable est un acte de compassion.<br />

Rappelez-vous de vous montrer doux quand vous serrez<br />

la personne dans vos bras. De telles actions peuvent avoir<br />

un effet très positif sur quelqu’un qui traverse une phase<br />

d’impuissance ou de retrait.<br />

5. Acceptez les limitations. Les personnes souffrant de<br />

douleurs chroniques hésitent souvent à admettre leurs<br />

limitations car elles les différencient des autres. N’essayez<br />

pas de les convaincre de dépasser leurs limites. Invitez-les<br />

à partager vos activités, selon leurs capacités. Si vous<br />

faites du golf, ne vous vexez pas quand votre proche se<br />

retire de la partie au milieu du parcours. Donnez-lui<br />

des occasions de socialiser tout en acceptant les limites<br />

imposées par la douleur. Rappelez-vous que même quand<br />

la personne a l’air d’aller bien, elle peut tout de même être<br />

encore en souffrance.<br />

6. Riez ensemble et célébrez la vie. Les recherches<br />

montrent que la douleur est à la fois une sensation et une<br />

émotion. Plaisantez avec votre proche, partagez-lui des<br />

moments drôles. Regardez ensemble des vidéos rigolotes<br />

ou bien allez voir une comédie. Le rire fait monter le niveau<br />

de sérotonine qui est un antidouleur naturel. Partagez<br />

un nouveau loisir ensemble pour vivre quelque chose de<br />

nouveau et de rafraichissant. Rappelez-vous de vous réjouir<br />

ensemble des spécificités de sa personnalité et des qualités<br />

qui lui sont propres.<br />

Nous avons tous un jour ou l’autre à traverser des petites douleurs<br />

par-ci par-là, mais ceux qui vivent avec des douleurs chroniques<br />

ont besoin de s’entendre rappeler qu’ils sont précieux et aimés.<br />

Ils sont tellement plus que les limitations de leur corps. Servezvous<br />

de ces quelques conseils pour pallier quelque peu leur<br />

douleur et nourrir l’espoir dans leur vie.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié<br />

initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

31


quelqu ’ un<br />

de mon<br />

entourage<br />

gay?<br />

est<br />

Comment<br />

réagir quand<br />

32 FOCUSFAMILLE.CA


GUIDE POUR MARCHER AUX CÔTÉS DE CEUX QUI RESSENTENT UNE<br />

ATTIRANCE POUR LES PERSONNES DE MÊME SEXE<br />

PAR BOB WILSON<br />

Notre société et ses points de vue sur la sexualité ont évolué<br />

rapidement ces 50 dernières années. Nous vivons dans un<br />

pays qui a du mal à poser une définition légale du mariage.<br />

Les parents se demandent comment expliquer à leurs enfants<br />

la raison pour laquelle certains de leurs camarades ont deux<br />

papas ou deux mamans. Des séries télévisées de premier plan<br />

mettent en avant des personnages homosexuels. Le plan de<br />

Dieu pour la sexualité n’est plus le point de vue qui domine dans<br />

le monde d’aujourd’hui. L’église est mise au défi et les pasteurs<br />

sont sommés de répondre aux questions. Ils sont obligés de<br />

réfléchir à la manière dont on peut aborder l’homosexualité<br />

dans le cadre posé par Dieu.<br />

Une des questions qui revient souvent est : Comment les<br />

pasteurs et les chrétiens en général doivent-ils envisager<br />

leurs relations avec ceux qui ressentent une attirance pour les<br />

personnes de même sexe ? La réponse de base à cette question<br />

est : « De la même manière que toutes leurs autres relations. »<br />

Cependant, puisque ce n’est pas toujours facile à mettre en place,<br />

développons un peu.<br />

Comprendre les Écritures<br />

Quand nous lisons les Écritures, nous voyons que notre Dieu<br />

est un Père rempli de miséricorde et d’amour pour tous ses<br />

enfants. « L’Éternel est bon envers tous, sa compassion s’étend<br />

à toutes ses œuvres » (Psaume 145.9). Dans les évangiles, Jésus<br />

regarde souvent les individus ou bien la foule et il est « rempli<br />

de compassion » (Matthieu 20.34). De nombreux autres versets<br />

du Nouveau Testament nous rappellent que nous devons nous<br />

aimer les uns les autres. On peut par exemple lire : « Enfin, ayez<br />

tous les mêmes pensées et les mêmes sentiments, soyez pleins<br />

d'amour fraternel, de compassion, de bienveillance » (1 Pierre<br />

3.8). Nous sommes tous des pécheurs. Dieu nous demande<br />

d’exercer sa bonté et son amour envers tous les hommes, qui<br />

sont également des pécheurs.<br />

Nous savons par ailleurs que tous les péchés sont égaux<br />

devant Dieu. Le péché sexuel, qu’il s’agisse d’adultère, de<br />

convoitise ou d’homosexualité, est condamné par Dieu. Cela<br />

dit, le péché sexuel n’est pas le « pire » péché qui soit. Dieu<br />

condamne au même niveau un petit mensonge, une tricherie,<br />

la haine ou la jalousie.<br />

Alors, comment devrions-nous, en tant que chrétiens ou<br />

comme pasteurs, considérer ceux qui luttent avec des désirs<br />

homosexuels ? Avec la perspective que « toute personne est<br />

infiniment précieuse et de ce fait, mérite d’être traitée avec<br />

respect ». Qu’est-ce que cela signifie exactement ? Examinons<br />

cette affirmation plus en détails :<br />

« Toute personne… »<br />

Indépendamment de ses actions, son âge, ses croyances, sa<br />

nationalité, son niveau d’éducation, son genre, son état de santé,<br />

ses capacités mentales ou physiques, son métier, son apparence,<br />

ses opinions politiques, sa race, sa religion, son orientation<br />

sexuelle ou quoi que ce soit d’autre.<br />

« … est infiniment précieuse… »<br />

Parce que :<br />

Ä Dieu nous a créés à son image. Il nous a bénis en nous<br />

qualifiant de « très bons »<br />

Ä Nous reflétons toujours son image. Les effets de la chute<br />

et de notre péché ne peuvent pas complètement effacer<br />

cette réalité<br />

Ä Dieu nous aime de manière inconditionnelle, sans<br />

attendre d’abord de nous que nous changions et cela, que<br />

nous soyons en relation avec lui ou non (Romains 5.8)<br />

Ä L’amour de Dieu est d’une telle ampleur qu’il a donné<br />

son Fils unique (et donc lui-même) pour nous, afin que<br />

nous puissions à nouveau être en relation avec lui<br />

Ä Dieu nous appelle ses enfants<br />

« … et de ce fait, … »<br />

Nous qui suivons et servons ce Dieu, recherchons par tous les<br />

moyens à traiter les autres en accord avec l’infinie valeur qui<br />

est la leur, en prenant comme modèle ultime notre Seigneur<br />

Jésus-Christ et ses enseignements.<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

33


Le contraire de l’homosexualité<br />

n’est pas l’hétérosexualité.<br />

Le contraire de l’homosexualité<br />

est la sainteté.<br />

« … mérite d’être traitée avec respect. »<br />

Puisque tout le monde a une grande valeur aux yeux de Dieu,<br />

nous méritons tous d’être traités avec respect. Peu importe si<br />

c’est quelqu’un que vous appréciez ou non, que vous connaissez<br />

bien ou juste un peu ou avec qui vous partagez ou non les<br />

mêmes croyances, actions ou choix sexuels. Les chrétiens<br />

doivent suivre le modèle de Jésus, lui qui portait son attention<br />

sur ceux qui étaient exclus, qui passait du temps avec les<br />

marginaux de la société et qu’on appelait « l’ami des pécheurs ».<br />

Un autre aspect important de la relation avec les<br />

personnes homosexuelles est de ne pas se focaliser sur leur<br />

sexualité. D’abord et avant tout, une personne qui pratique<br />

l’homosexualité est un être humain avec des sentiments,<br />

une intelligence, des espoirs, des peurs, des compétences,<br />

des forces et des faiblesses. Tout comme vous et moi. Plus<br />

important encore, cette personne a été créée par Dieu, qui<br />

l’aime profondément. Votre manière d’interagir avec elle<br />

devrait donc refléter cet amour dans toute sa grâce et sa<br />

miséricorde. Ne laissez pas ce que vous savez de sa sexualité<br />

effacer tout ce que vous savez d’autre sur elle. Voyez cet ami ou<br />

ce membre de votre église à travers le regard de Dieu.<br />

Si vous avez récemment appris l’homosexualité d’une<br />

personne, remémorez-vous tous les bons côtés de votre<br />

relation avec elle avant que vous le sachiez. La différence est<br />

que maintenant, vous savez une chose de plus ; quelque chose<br />

de personnel et de difficile à partager. Cela est souvent un<br />

signe que cette personne vous fait confiance en tant qu’ami ou<br />

que pasteur. Il vous faut honorer cette confiance en respectant<br />

ce qui vous a été confié. De plus, la relation de votre ami avec<br />

Dieu est bien plus importante que son orientation sexuelle. On<br />

n’entre pas au paradis parce que l’on est hétéro ; on entre au<br />

paradis en disant oui à Dieu, qui a donné son Fils unique pour<br />

notre rédemption.<br />

Il est également important d’en apprendre davantage sur<br />

l’attirance homosexuelle. En écoutant votre ami, vous en saurez<br />

beaucoup. Vous pouvez aussi lire des livres et des articles qui<br />

vous donneront une multitude de perspectives sur le sujet.<br />

Regardez dans les librairies chrétiennes, sur internet et auprès<br />

des associations pour les jeunes.<br />

En tant que pasteur, voici quelques exemples de ce que<br />

vous pouvez faire pour aider un paroissien qui rencontre des<br />

difficultés dans ce domaine :<br />

Ä<br />

Ä<br />

Ä<br />

Ä<br />

Ä<br />

Prenez rendez-vous avec la personne concernée et<br />

permettez-lui de partager ses luttes en privé<br />

Si vous n’avez pas les connaissances nécessaires pour la<br />

conseiller, référez-la vers des conseillers formés ou un<br />

groupe de soutien adapté<br />

Encouragez-la régulièrement et rappelez-lui que vous<br />

priez pour elle. Prenez aussi le temps de prier avec elle<br />

Continuez à l’inclure dans les activités de groupe. Ce<br />

n’est pas ce que vous savez sur elle qui touchera une<br />

personne, c’est l’attention que vous lui manifesterez<br />

Partagez l’amour inconditionnel, le pardon et la<br />

compassion de Dieu avec elle. « Mais toi, Seigneur, tu es<br />

un Dieu de grâce et de compassion, lent à la colère, riche<br />

en bonté et en vérité. » (Psaume 86.15)<br />

Voici une dernière réflexion à prendre en compte : le<br />

contraire de l’homosexualité n’est pas l’hétérosexualité. Le<br />

contraire de l’homosexualité est la sainteté. Bien que seul<br />

Dieu puisse changer les cœurs, vous pouvez jouer un rôle<br />

important dans la vie de quelqu’un en étant un bon ami<br />

et pasteur et en vous appuyant sur les principes chrétiens<br />

d’amour et de miséricorde.<br />

Bob Wilson, un ancien homosexuel, était directeur d’Emmaus Ministries<br />

au moment de la première publication de cet article. Emmaus Ministries<br />

accompagne les personnes luttant avec l’attirance homosexuelle.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

34 FOCUSFAMILLE.CA


Aimer<br />

son prochain<br />

entretien avec Rosaria Champagne Butterfield<br />

— PAR KARLA DIAL —<br />

Dans cet extrait d’entretien pour le magazine Citizen, Rosaria, une ancienne lesbienne,<br />

nous explique comment construire des relations authentiques avec nos voisins<br />

homosexuels ou, plus généralement, avec ceux qui sont différents de nous.<br />

Rosaria s’y connait quelque peu en communication efficace.<br />

En effet, avant de donner sa vie à Jésus en 1999, elle était<br />

professeure d’anglais récemment titularisée à l’université<br />

de Syracuse, dans l’état de New York, aux É.-U. Elle était<br />

aussi lesbienne.<br />

C’est à travers une amitié improbable avec Ken Smith, le<br />

pasteur âgé d’une petite église locale, que la vie de Rosaria<br />

a commencé à changer. Sur une période de deux ans, elle<br />

a questionné son nouvel ami sur la foi chrétienne, pour<br />

finalement trouver elle-même LA réponse. Voici notre échange<br />

avec elle :<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

35


CITIZEN : Selon vous, qu’est-ce qui empêche<br />

certains chrétiens de manifester de l’amour à leurs<br />

prochains, tout en restant fidèles à la vérité ?<br />

Si vous souhaitez réellement mettre la main de celui qui souffre<br />

et qui est perdu dans la main de notre Sauveur, il vous faut<br />

vous approcher suffisamment de cette personne pour courir<br />

le risque d’être blessé par elle. Je pense que nous avons perdu<br />

cette notion. Nous avons perdu ce sens de l’intimité.<br />

C’est aussi pour cette raison que le message de l’Évangile est<br />

si dur à entendre : il s’agit d’une invitation à l’intime dans une<br />

réalité très sanglante. Si nous voulons devenir plus efficaces<br />

en ce qui concerne le partage de la vérité dans l’amour, nous<br />

devons acquérir un réel sens de la perte, que nous ne pouvons<br />

pas atteindre si nous ne connaissons pas de manière intime des<br />

personnes différentes de nous. Si nous restons parfaitement<br />

isolés dans notre petite bulle magique, nous passons à côté du<br />

fait que nous sommes en train de sacrifier nos enfants à une<br />

culture que nous ne comprenons pas. Ainsi, tout se résume<br />

aux relations. La grâce, tout comme la vérité, se trouvent<br />

toutes deux dans la personne de Jésus ; ce sont des concepts<br />

relationnels. Si nous essayons d‘aseptiser cet aspect, malheur<br />

à nous. […]<br />

Le message de l’Évangile nous montre exactement où nous<br />

nous situons. Quand nous prions pour devenir un pont entre<br />

nos amis perdus et l’Évangile, nous devons nous montrer très<br />

précis. Il ne s’agit pas de ratisser large. Avant ma conversion,<br />

quand on me disait « Jésus est la réponse », je répondais « À<br />

quelle question ? » En réagissant ainsi, c’était assez facile de<br />

faire fuir les chrétiens évangéliques. Les addictions sexuelles<br />

ne sont pas un sujet plaisant, ceux qui luttent avec le savent<br />

bien. Lorsque vous êtes esclave de quelque chose, cela n’a rien<br />

de plaisant. Ce que dit réellement le message de l’Évangile est :<br />

« Vous n’avez plus à en être esclave, vous êtes un fils/une fille du<br />

roi. » C’est réellement merveilleux. On ne peut probablement<br />

pas le voir immédiatement, au milieu des affres de l’addiction,<br />

mais une fois que l’on a dépassé ce stade, l’invitation à sortir du<br />

chemin de nos compulsions addictives est vraiment magnifique.<br />

CITIZEN : Comment vous a-t-on le mieux<br />

manifesté l'amour de Dieu lorsque vous meniez<br />

une vie homosexuelle ?<br />

L’église dans laquelle Dieu m’avait soigneusement placée<br />

était remplie de grâce et de vérité. Ces chrétiens étaient des<br />

croyants humbles et honnêtes. Ils n’avaient pas peur de moi,<br />

ni de me présenter à leurs enfants. Ils m’ont traitée comme un<br />

être humain. Ils ont répondu à mes questions. Je cherchais à<br />

connaitre les schémas de péché des autres. Les miens étaient<br />

plutôt évidents, ou du moins, l’un d’entre eux l’était. Ne partez<br />

pas du principe que le plus gros problème de votre voisin<br />

gay est son homosexualité. Mon péché principal à moi était<br />

l’incrédulité ! J’avais le sentiment d’être entourée de personnes<br />

qui prenaient la Bible suffisamment au sérieux pour examiner<br />

leur propre vie à sa lumière.<br />

La base même de la vie chrétienne est la repentance. Dieu<br />

m’a entourée de chrétiens qui partageaient réellement leur<br />

repentance et qui prenaient l’hospitalité au sérieux. Leur porte<br />

était toujours ouverte. Ce n’était pas juste : « On se retrouve<br />

une fois par mois et untel ou untel est chargé d’apporter un<br />

plat, souvent bien trop gras ou trop sucré. » Ça se faisait<br />

naturellement. La Bible n’est pas un article de musée. Elle<br />

n’a pas à rester derrière une vitrine. Elle est là pour que nous<br />

l’étudiions en profondeur et c’est ce qu’ils m’ont démontré.<br />

L’autre aspect que je trouvais particulièrement intrigant<br />

en tant que professeure d’anglais était la manière dont ils<br />

parlaient des sermons et de la Bible, ainsi que leur façon de les<br />

appliquer à leur vie. L’idée qu’il était possible de vivre sa vie<br />

à travers la Bible et la Bible à travers sa vie était une parfaite<br />

application des nombreuses compétences essentielles que<br />

j’avais apprises en tant qu’amoureuse des livres. Cela m’avait<br />

fascinée de constater qu’il existait une conversation bien plus<br />

large sur ce sujet !<br />

Chacun a des besoins particuliers quand on en vient à l’église.<br />

Il n’y a pas de solution unique. Chacun a ses propres questions,<br />

auxquelles la Bible offre des réponses percutantes. […]<br />

Nous ne sommes pas appelés à vivre des vies efficaces mais<br />

à abandonner nos vies à Dieu, qui rendra lui-même les vérités<br />

de l’Évangile efficaces à travers nous.<br />

CITIZEN : Que conseillez-vous à nos lecteurs pour<br />

construire des relations authentiques avec les<br />

personnes homosexuelles ou avec ceux qui sont<br />

différents d’eux en général ?<br />

C’est là que la notion d’hospitalité devient essentielle. Je ne<br />

pense pas qu’on puisse réellement savoir quel est notre impact<br />

en termes d’Évangile par rapport à un autre être humain si<br />

nous ne lui ouvrons jamais les portes de notre maison. Nous<br />

sommes devenus une société particulièrement renfermée<br />

et douillette. J’aime le livre écrit par Dave Runyon : The Art<br />

of Neighboring 1 . Si vous ne connaissez même pas le nom de<br />

vos voisins, vous avez probablement des progrès à faire dans<br />

le domaine de l’hospitalité. Il existe des outils et des idées<br />

pour créer des liens avec vos voisins, d’abord de manière<br />

superficielle, puis progressivement, de les connaître de<br />

36 FOCUSFAMILLE.CA


manière plus intime. Mon mari et moi y travaillons depuis un<br />

moment dans notre voisinage. Nous avons maintenant une liste<br />

d’au moins quarante de nos voisins, avec leur noms, numéros<br />

de téléphone, adresses courriel, … Nous avons instauré des<br />

« calendriers de soins » pour les personnes malades, âgées ou<br />

isolées (organisant des visites chez eux à tour de rôle, etc.).<br />

L’Évangile se répand à travers ces petits actes d’amour. Par ce<br />

biais, nous avons pu rencontrer des voisins gays et lesbiennes.<br />

Nous avons également pu constater combien chacun de nous<br />

chemine de manière similaire. Nous faisons face au même<br />

désarroi quand nous perdons un animal domestique, aux<br />

mêmes peurs quand un enfant est malade, …<br />

Dans le fond, c’est de cette manière que Ken avait procédé<br />

avec moi. Un des anciens de son église lui a apporté un article<br />

que j’avais écrit dans le journal local en lui disant : « Il faut la<br />

faire taire ! Cette femme est dangereuse. » Ken lui a répondu :<br />

« Je pense que ma femme et moi devrions l’inviter à souper. »<br />

C’est ainsi que notre amitié est née. La communauté gay et<br />

lesbienne est très ouverte et prompte à l’hospitalité. J’étais<br />

donc très à l’aise dans ce cadre de conversations autour d’un<br />

bon repas, alors que je ne l’aurais pas du tout été si on m’avait<br />

dit : « Viens donc à l’église et laisse-moi t’expliquer tout ce qui<br />

ne va pas avec toi. » Ce soir-là, il a enfreint les deux règles de<br />

la vie chrétienne : il ne m’a pas parlé de l’Évangile, et il ne m’a<br />

pas invitée à l’église. C’est comme ça que j’ai su que je pouvais<br />

nouer une amitié avec lui en toute sécurité.<br />

1 L’Art de connaître ses voisins. Livre uniquement disponible en anglais.<br />

Épouse d’un pasteur depuis 13 ans, Rosaria Champagne<br />

Butterfield sert dans une église presbytérienne réformée.<br />

Elle est aussi mère de quatre enfants adoptés, dont<br />

deux qu’elle scolarise à la maison. Elle partage<br />

régulièrement son témoignage avec des étudiants,<br />

dans des universités chrétiennes ou non.<br />

© <strong>2019</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié<br />

initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

POUR EN SAVOIR PLUS<br />

De l’homosexualité à la découverte de la foi chrétienne<br />

Extrait : « À l’âge de vingt-huit ans, je me déclarais ouvertement lesbienne. Je<br />

venais de terminer un doctorat de littérature et d’études culturelles. Des universités<br />

m’enrôlaient pour faire progresser des idéologies de la gauche radicale dans le domaine<br />

administratif et dans le domaine de l’enseignement. J’étais persuadée que j’aidais à<br />

améliorer le monde. Mon intérêt pour la foi était purement intellectuel, et je n’avais<br />

pas l’intention de changer.<br />

Je n’ai pas demandé à me convertir au christianisme. Comment tout cela a-t-il pu<br />

arriver à une fille futée comme moi ? »<br />

Avec un style direct et percutant, Rosaria Champagne Butterfield relate sa<br />

conversion improbable à la foi chrétienne et les défis, autant internes qu’externes,<br />

qu’elle a rencontrés sur son chemin.<br />

À retrouver sur Librairie.<strong>Focus</strong><strong>Famille</strong>.ca<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

37


RECETTE À PARTAGER<br />

Cuisine, gluten et compassion<br />

Comment j’ai changé de regard sur les restrictions alimentaires<br />

PAR ANNE WORMS<br />

« JJ’ai fait des lasagnes, tu veux venir à la maison pour le diner ? »<br />

« Désolée ! Je ne mange plus de gluten et je ne digère pas le<br />

fromage, ça me tord les boyaux. »<br />

Quelle barbe ! Encore une personne qui a cédé à la mode du<br />

« sans, sans, sans » : sans gluten, sans produits laitiers, sans<br />

graines, et j’en passe. Ils nous embêtent avec leurs restrictions,<br />

ils peuvent rien manger de normal… Vous est-il déjà arrivé de<br />

vous faire ce type de réflexion ?<br />

Moi, je vous avoue que je l’ai pensé plusieurs fois quand certains<br />

de mes amis m’ont fait ce type d’annonce. Soit il faut tout adapter<br />

à leurs besoins, soit ils vous regardent avec un sourire gêné avant<br />

de refuser les cookies que vous avez préparés avec tant de cœur. Ils<br />

sont quand même casse-pieds avec leurs « sensibilités » !<br />

Jusqu’au jour où… Après avoir souffert de fatigue chronique<br />

pendant des années, j’en étais au point de ne plus pouvoir<br />

fonctionner dans mon quotidien. J’avais vu des médecins à ce<br />

sujet, qui m’avaient à chaque fois confirmé que mes analyses<br />

étaient excellentes et que j’étais en pleine forme. Mais je ne<br />

me sentais pas en forme et je savais qu’il fallait que je trouve<br />

une solution. Alors, à bout d’idées, je suis allée consulter une<br />

naturopathe, qui m’a annoncé exactement ce que je craignais :<br />

« Il faudrait que vous arrêtiez le gluten, le sucre et tout ce qui est<br />

à base de lait de vache. » Elle voulait me retirer toute raison de<br />

vivre ou quoi ? (Oui, j’ai un côté un peu dramatique !) Pourtant,<br />

je savais que je n’avais pas le choix. Après m’être moquée de<br />

ces « modes » alimentaires, j’allais devoir m’y mettre moi aussi.<br />

Alors j’ai dit au revoir à la crème et au fromage, aux pâtes, au<br />

pain, aux biscuits et à tant d’autres choses réconfortantes et<br />

je suis devenue, du jour au lendemain, cette personne qui dit<br />

« Non merci ! »<br />

Snif ! Je vous avoue que j’ai trouvé ça difficile au début !<br />

Limite déprimant parfois… Mais au bout de seulement quelques<br />

semaines, j’ai commencé à ressentir un peu plus d’énergie. Je<br />

n’avais plus les yeux qui se fermaient en permanence quand<br />

j’étais au travail, je ne m’écroulais plus à 8h30 du soir sans<br />

pouvoir faire la moindre activité.<br />

Que ce soit pour des raisons de santé ou par conviction<br />

personnelle, je me rends compte que ce sont des choix<br />

(parfois des obligations) respectables. Ils ne devraient pas<br />

nous éloigner les uns des autres mais plutôt devenir des<br />

occasions de prendre soins les uns des autres.<br />

L’autre bénéfice que j’ai trouvé à cette expérience est que cela<br />

38 FOCUSFAMILLE.CA


RECETTE À PARTAGER<br />

m’a forcée à chercher des moyens créatifs de cuisiner. J’ai dû<br />

sortir de ma zone de confort et explorer tout un tas d’ingrédients<br />

et de techniques que je ne connaissais pas. Ça m’a forcée à être<br />

beaucoup plus intentionnelle et attentive quant à ce que je<br />

mettais dans mon assiette et donc dans mon corps. Il y a des gens<br />

qui mangent sain naturellement, c’est ce qu’ils aiment. Croyezmoi,<br />

je ne fais pas partie de ce club ! Mais même si c’est parfois<br />

difficile, je continue à aimer découvrir des recettes surprenantes<br />

et intégrer des aliments sains dans mon quotidien. Saviez-vous<br />

qu’on peut faire des gâteaux au chocolat à base de pois-chiches ?<br />

Qu’il existe du sucre de noix de coco ou de bouleau moins nocifs<br />

que le sucre raffiné ? Qu’on peut trouver au supermarché des tas<br />

de céréales délicieuses qui ne contiennent pas de gluten ?<br />

Et puis ça m’a tout simplement rappelé l’importance de<br />

placer les besoins des autres avant les miens. Si un ami à un<br />

régime particulier, au lieu de râler, je peux prendre plaisir à<br />

préparer quelque chose de spécial pour lui, même si cela me<br />

demande un peu plus d’efforts et de réflexion. À travers cette<br />

aventure, Dieu a mis le doigt sur mon égoïsme et il continue à<br />

m’en guérir avec grâce et humour !<br />

Note : j’ai choisi une recette qui ne contient ni gluten, ni<br />

produits laitiers, ni sucre raffiné. Elle contient cependant des<br />

arachides et du sésame, qui peuvent poser problème pour certains.<br />

On peut supprimer le sésame et remplacer le beurre d’arachide<br />

par du beurre de noix de cajou.<br />

Anne Worms est traductrice et coordinatrice chez <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong>. Disciple<br />

de Jésus, elle aime cuisiner de bons petits plats pour ses proches et trouver<br />

des recettes délicieuses et saines à partager.<br />

© <strong>2019</strong> Anne Worms. Tous droits réservés. Utilisation autorisée..<br />

Spaghettis de courgettes à la thaïlandaise<br />

Ingrédients :<br />

• 2 cuillères à soupe d’huile de sésame<br />

• 400 g de poulet haché<br />

• 1 carotte en lanières (servez-vous de<br />

votre économe)<br />

• 1 poivron rouge en lamelles<br />

• 1 oignon en lamelles<br />

• 3 courgettes<br />

• 2 cuillères à soupe d’ail haché<br />

• Selon vos goûts, pour assaisonner à la fin :<br />

des graines de sésame, des arachides hachées, de<br />

la coriandre fraiche, des oignons verts hachés<br />

Sauce aux arachides :<br />

• ½ tasse de beurre d’arachide naturel<br />

• 1⁄3 de tasse de miel ou de sirop d’agave<br />

• 1⁄3 de tasse sauce soja sans gluten (sauce Tamari)<br />

• 2 cuillères à soupe de vinaigre de riz<br />

• 2 cuillères à soupe de gingembre frais émincé<br />

• 1 cuillère à thé de sauce piquante type Sriracha<br />

ou autre (optionnel)<br />

Pour quatre personnes<br />

Temps de préparation : 30 min<br />

Instructions :<br />

Commencez par préparer vos spaghettis de courgettes. Pour<br />

cela, vous pouvez utiliser un spiraliseur ou un taille-légumes<br />

sous forme de taille crayon, petit gadget qui ne prendra pas<br />

de place dans vos placards et ne coute pas cher. Laissez vos<br />

spaghettis dans un bol de côté.<br />

Dans de l’huile de sésame, faites revenir le poulet haché<br />

avec l’ail. Une fois qu’il commence à cuire, ajoutez l’oignon<br />

puis un peu plus tard, les poivrons et la carotte.<br />

Au bout de cinq minutes environ, ajoutez vos spaghettis de<br />

courgette et mélangez le tout. Laissez cuire au maximum<br />

trois minutes et retirez du feu. Le secret pour les spaghettis<br />

de courgettes est de les cuire très peu pour qu’ils gardent une<br />

forme et une consistance agréables.<br />

Dans une petite casserole, mélangez les ingrédients de la<br />

sauce aux arachides et placez le tout sur feu doux. Mélangez<br />

jusqu’à ce que le beurre d’arachide soit bien dilué et que la<br />

sauce soit chaude.<br />

Versez la sauce sur les spaghettis et mélangez bien le tout.<br />

Au moment de servir, rajoutez les éléments de décoration<br />

que vous voulez (coriandre, sésame, etc.).<br />

AUTOMNE-HIVER <strong>2019</strong><br />

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Jésus dit :<br />

« Venez à moi, [...]<br />

car je suis doux et<br />

humble de cœur. »<br />

MATTHIEU 11.28,29<br />

19946 80a avenue<br />

langley, bc v2y 0j8<br />

courriel lettres@focusfamille.ca<br />

web focusfamille.ca<br />

FF19J

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