Production Maintenance n°38
Dossier spécial : La maintenance des installations électriques
Dossier spécial : La maintenance des installations électriques
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www.maintenanceandco.com<br />
MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />
Relations entre donneurs<br />
d’ordres et prestataires<br />
de maintenance<br />
page > 32<br />
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
Les solutions<br />
de rayonnage pour<br />
la maintenance<br />
page > 40<br />
MAINTENANCE DES MACHINES<br />
Les moto-réducteurs<br />
à l’honneur<br />
page > 49<br />
HYGIÈNE-SANTÉ-SÉCURITÉ<br />
Sécuriser l’espace<br />
de travail<br />
page > 52<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AU TRAVAIL<br />
Quelles évolutions pour<br />
la protection des pieds ?<br />
page > 58<br />
REPORTAGE<br />
Comment l’usine SKF<br />
de St-Cyr a réduit la<br />
consommation de ses<br />
installations<br />
> page 42<br />
Dossier spécial : La maintenance<br />
des installations électriques > page 20<br />
N° 38 juillet - août - septembre 2012 TRIMESTRIEL 20 €
Éditorial<br />
Marché de la maintenance :<br />
restons vigilants<br />
Il est difficile de prendre le pouls du marché de la maintenance en France. Le compte rendu<br />
dans le prochain numéro de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> de l'enquête exclusive menée par<br />
l’Observatoire BIPE-Afim fera le point sur le secteur. Cette étude est en effet très attendue<br />
par toute la profession en raison de la conjoncture industrielle pour le moins instable.<br />
Pour l'heure, que peut-on dire de ce marché, et plus globalement de la situation économique<br />
en France ? Le premier semestre semble maintenir l'année 2012 dans l'incertitude. De<br />
l'activité certes – en fonction des secteurs – mais peu d'embauches et pas plus de demandes<br />
en termes de maintenance. Cette situation est toutefois nuancée par la bonne tenue de la<br />
filière nucléaire ou de l’industrie aéronautique (qu'il s'agisse des avionneurs tels que Boeing,<br />
Airbus ou Eurocopter), des sous-traitants ou des compagnies aériennes qui, pour beaucoup,<br />
sont en train de renouveler leurs flottes d'appareils.<br />
Mais à en croire certains ténors des métiers de la maintenance et quelques grands prestataires,<br />
l'activité tourne au ralenti. Il faut dire que les six premiers mois de l'année ont été marqués<br />
par une industrie manufacturière à l'activité timide et plus récemment par la triste réalité qui<br />
rattrape finalement l'automobile, considérée en des temps pas si lointains comme le fleuron<br />
de l'industrie française. 8 000 emplois supprimés, une usine d'Aulnay-sous-Bois qui fermera<br />
ses portes dans moins de deux ans et des sous-traitants qui boiront la tasse, regrettant<br />
amèrement d'avoir misé toutes leurs activités sur ce secteur dès le départ.<br />
Les entreprises spécialisées dans la maintenance industrielle risquent à leur tour d'être<br />
touchées. À elles maintenant de se diversifier. Ne pas mettre tous ses œufs dans le même<br />
panier, telle est la règle de survie lorsqu'un secteur – voire une filière entière – traverse une<br />
crise sans précédent ; en attendant des lendemains qui chantent...<br />
Pour l’heure, le magazine <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> s’attache à sa ligne éditoriale qui consiste<br />
à se tenir au plus près de ses lecteurs et des professionnels de la maintenance ; d’où, vous le<br />
constaterez à la lecture de ce nouveau numéro, l’apparition de nouvelles rubriques :<br />
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle (qui reprend les dossiers Technologies et Management),<br />
<strong>Maintenance</strong> en production (avec un volet Manutention) ainsi qu’Hygiène-Santé-Sécurité.<br />
L’idée : être en phase avec un marché en pleine évolution.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 1
SOMMAIRE<br />
ACTUALITÉS<br />
Entreprises & marché<br />
GMAO : 15 e année consécutive<br />
de croissance pour Carl Software...................4<br />
Contrat : EDF choisit UXP pour sécuriser<br />
les opérations de maintenance<br />
dans le nucléaire.............................................4<br />
Technologie virtuelle : La DGA lance<br />
le premier simulateur européen de formation<br />
à la maintenance.............................................6<br />
Acquisition : KSB Service Robinetterie<br />
se renforce dans la maintenance nucléaire.....6<br />
Formation-RH<br />
Carnet : Un nouveau président pour l'Afpa....8<br />
Concours : Le Trophée Frontinus<br />
récompense trois nouvelles équipes...............9<br />
Compte rendu : Les métiers de la<br />
maintenance peinent à séduire les jeunes ....10<br />
Produits & technologies<br />
Contrôleurs : RFID et capteurs réunis<br />
en un seul et même dispositif.......................12<br />
GMAO : Divalto lance une application<br />
tactile pour la maintenance ..........................12<br />
Événement : Sepem Industries lance<br />
sa 1 ère édition à Toulouse ..............................14<br />
Insolite : La RFID au service<br />
de la maintenance des parachutes<br />
de l’Armée de terre ......................................17<br />
Événement :<br />
5 e rencontres du Synamap : cap sur le BTP ....18<br />
Accord : Un partenariat innovant<br />
entre Météo-France et Dekra Industrial .......18<br />
Entraînements : Nouvel accouplement<br />
flexible Rotex à double cardan.....................19<br />
Récompenses : Des Mechatronics Awards<br />
sous le signe du développement durable......19<br />
MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />
Retour d'expérience : Éviter au maximum les risques de fuites<br />
sur les installations électriques ➤ 20<br />
Avis d'expert : <strong>Maintenance</strong> électrique : mesure de décharge<br />
partielle (DP) ➤ 23<br />
Mise en application : Protéger ses installations grâce au traçage<br />
électrique ➤ 26<br />
Solutions <strong>Maintenance</strong> électrique : solutions complémentaires ➤ 28<br />
Avis d'expert : S'attaquer à l'analyse des pertes ou plutôt<br />
à«l'amélioration au cas par cas » ➤ 30<br />
Management :<br />
Relations donneurs d'ordres – prestataires :<br />
de la méfiance à la confiance ➤ 32<br />
Interview :<br />
Prestations de maintenance à l’extérieur :<br />
comment s'y prendre ? ➤ 34<br />
HYGIÈNE - SANTÉ -<br />
SÉCURITÉ<br />
Interview : La sécurisation des postes<br />
de travail passe par un changement<br />
des mentalités...............................................52<br />
MAINTENANCE<br />
EN PRODUCTION<br />
Rayonnages pour<br />
la maintenance ➤ 40<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AU TRAVAIL<br />
Cas client : Büttel & Marx repense<br />
la sécurité de ses machines ..........................55<br />
Interview :<br />
Les chaussures de sécurité : la difficile<br />
équation entre norme, confort et prix ..........58<br />
Agenda ......................................................62<br />
Répertoire des annonceurs............. 64<br />
MAINTENANCE DES MACHINES<br />
Reportage : Réduire la consommation d'une ligne de production,<br />
mode d'emploi ➤ 42<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> est le partenaire<br />
presse de l’Afim et membre du Réseau<br />
maintenance.<br />
En pratique : S'attaquer à la consommation sur les installations<br />
à air comprimé et vapeur ➤ 45<br />
En pratique : Quels équipements pour réduire la consommation<br />
des machines ? ➤ 46<br />
PAR TENAIRES<br />
Publi-communiqué :<br />
La maintenance prédictive en très basse vitesse ➤ 48<br />
Focus technique : Les moto-réducteurs ou comment optimiser<br />
le couple d'un moteur ➤ 49<br />
En pratique : Utilisation des moto-réducteurs : ne pas faire<br />
n'importe quoi ! ➤ 50<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 3
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
PARTENARIAT ENTRE TEPF ET APAVE<br />
POUR LA REPRISE DU CFL<br />
Total E&P France (TEPF), filiale du groupe<br />
Total, et Apave SudEurope ont signé un partenariat<br />
à travers lequel la filiale du groupe<br />
Apave s’implante durablement sur la plateforme<br />
industrielle de Lacq et reprend le<br />
Centre de formation de Lacq (CFL).<br />
Dans le cadre de son développement, Apave<br />
a ainsi décidé de consolider ses pôles de<br />
formation et d’inspection sur le Bassin de<br />
Lacq, ce qui permettra de pérenniser les<br />
atouts du centre.<br />
Cette installation permet de préserver et de<br />
développer les compétences mais aussi de<br />
regrouper la trentaine d’emplois pour garantir<br />
des prestations de qualité pour les clients<br />
actuels et à venir du CFL/Apave.<br />
UN NOUVEAU DIRECTEUR GÉNÉRAL<br />
POUR ROCKWELL AUTOMATION<br />
FRANCE<br />
Matthieu Lassalle, 39 ans, a débuté sa carrière<br />
chez Rockwell Automation en 1996 en<br />
tant qu’ingénieur commercial dans l’État de<br />
New York.<br />
Deux ans plus tard, il dirige les ventes de la<br />
division Print Systems aux États-Unis avant<br />
de devenir directeur commercial Europe chez<br />
l’équipementier pour l’industrie aéronautique<br />
Firth Rixson.<br />
En 2008, Matthieu Lassalle rejoint Rockwell<br />
Automation pour y développer le compte<br />
Michelin au niveau mondial ; les deux entreprises<br />
signeront d’ailleurs en 2011 un accord<br />
de partenariat à long terme pour la fourniture<br />
de composants et solutions d’automatisme<br />
industriel à toutes les usines du groupe<br />
Michelin à travers le monde.<br />
SKF ET FIBRIA SIGNENT UN CONTRAT<br />
POUR LA FOURNITURE DE SOLUTIONS<br />
DE MAINTENANCE<br />
SKF a signé un contrat de cinq ans avec<br />
Fibria, une entreprise brésilienne de fabrication<br />
de papier. Ce contrat prévoit, entre<br />
autres, la fourniture de roulements, des prestations<br />
de services de maintenance prédictive,<br />
des solutions de lubrification, de<br />
surveillance d’état et de fiabilité pilotée par<br />
l’opérateur (ODR) ainsi que des produits de<br />
maintenance. « Nous avons travaillé avec<br />
Fibria pendant près de douze ans et instauré<br />
un partenariat qui leur a permis de réduire<br />
les coûts et d’améliorer leur productivité en<br />
gérant plus efficacement leurs outils de<br />
production », a indiqué Vartan Vartanian,<br />
président de la division Industrial Market,<br />
Regional Sales and Service de SKF.<br />
GMAO<br />
15 e année consécutive de<br />
croissance pour Carl Software<br />
Spécialisé dans les logiciels de GMAO et<br />
l’Asset Management, l’éditeur de Carl Source<br />
présente un chiffre d’affaires en croissance pour la<br />
15 e année consécutive, tout en maintenant un taux<br />
de rentabilité nette comprise entre 7 et 10% depuis<br />
2005 et un endettement nul. Selon l’entreprise lyonnaise,<br />
cette régularité de croissance résulte de la<br />
part importante de ses investissements en R&D. En<br />
2011, l’éditeur a en effet présenté une nouvelle<br />
application de GMAO mobile « Carl Touch » destinée<br />
aux smartphones.<br />
Durant l’année 2011, Carl Software a séduit de<br />
nouveaux clients dans ses quatre domaines d’activité<br />
majeurs que sont l’industrie (Armoric,<br />
Renault Trucks, Saur, Seché environnement, Thales<br />
Optronique, Valourec, Zanini France...), les services<br />
et l’immobilier (Assemblée nationale,<br />
Autoroutes Paris Rhin Rhône, Centrale des Eaux,<br />
Inéo Cote d’Azur, Unicil, Vert Marine, Volkswagen<br />
Group...), le transport (Akiem, Alstom Tunisie,<br />
EDF a retenu la technologie d’UXP « NanOpral »,<br />
une nouvelle génération de PAC (Programmable<br />
Automation Controller), dans le cadre de son<br />
système de sécurisation des opérations de maintenance<br />
lors des arrêts de tranche dans les bâtiments<br />
réacteurs nucléaires (BR). EDF avait en effet mis<br />
en place des moyens de sécurisation du fonctionnement<br />
des déprimogènes (matériels de mise en dépression)<br />
utilisés sur son parc à l’exemple des fonctions<br />
de redémarrage automatique, de report d’alarme ou<br />
de test de bon fonctionnement à distance. UXP va<br />
quant à lui intégrer les NanOpral à ces déprimogènes<br />
et assurer leur surveillance. D’autres seront intégrés<br />
aux balises de surveillance radiologique chargées<br />
de mesurer la qualité de l’air environnant.<br />
Les NanOpral sont reliés à un superviseur via une<br />
Métro Rome...) et la santé (CH Béziers, Forbach,<br />
le Mans, CHI Eure Seine, Meulan...). Pour le<br />
premier trimestre 2012, Carl Software a constaté<br />
d’ores et déjà une hausse significative de ses<br />
commandes et s’attend à une croissance plus dynamique<br />
en 2012. Verdict l’an prochain ■<br />
Chiffres clés de l'exercice 2011 :<br />
Chiffre d'affaires : 7 411 000 € (contre 7,32M€ en 2010),<br />
Résultat net : 578 000 € soit 7,8% du CA,<br />
Fonds propres : 2 422 000 € (contre 2,12M€ en 2010)<br />
Salariés : 80<br />
Contrat<br />
EDF choisit UXP pour sécuriser<br />
les opérations de maintenance<br />
dans le nucléaire<br />
interface de communication filaire ou sans fil. Ce<br />
système de supervision, situé à l’extérieur du BR hors<br />
zone contrôlée, supervise le matériel de surveillance<br />
global du BR, en cours de déploiement sur le parc<br />
EDF. Il permet de visualiser les états fonctionnels<br />
des déprimogènes et des balises de surveillance radiologique,<br />
mais aussi de suivre les niveaux d’ambiance<br />
radioactive à proximité des chantiers ou au niveau<br />
des déprimogènes ■<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 4
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
BOEING S’ATTEND À UNE CROISSANCE<br />
DES SERVICES POUR L’AVIATION<br />
COMMERCIALE<br />
Boeing a annoncé que le marché des services<br />
destinés à l’aviation commerciale devrait<br />
continuer de croître pour totaliser 2 400 Md€<br />
au cours des vingt prochaines années. Le<br />
groupe aéronautique a en effet indiqué que<br />
le marché des services allait progresser, selon<br />
ses estimations, à un rythme annuel de 4%<br />
pendant les deux prochaines décennies. Pour<br />
les services destinés à l’aviation civile, les<br />
perspectives du constructeur américain<br />
devraient se traduire par une croissance à<br />
long terme sur le marché MRO (maintenance,<br />
réparations et révisions), en raison de la<br />
demande croissante de pièces de rechange<br />
et d’autres solutions MRO.<br />
SPIE ACQUIERT LA SOCIÉTÉ PROJELEC<br />
ET RENFORCE SA PRÉSENCE<br />
DANS LE CHER<br />
Spie vient d’annoncer l’acquisition de la<br />
société Projelec, SARL spécialisée dans le<br />
génie électrique et implantée dans le Cher<br />
(18) depuis 1981. Celle-ci a réalisé en 2011<br />
un chiffre d’affaires de 3M€ avec un effectif<br />
de vingt personnes. Pour Spie Ouest-Centre,<br />
cette acquisition répond à sa volonté de développer<br />
sa présence dans le département du<br />
Cher à travers une entreprise bien implantée<br />
localement. Le groupe a également indiqué<br />
que « le positionnement et les activités de<br />
Projelec sont également en adéquation avec<br />
son plan stratégique ».<br />
JEAN-CLAUDE GUILLOT RÉÉLU<br />
À LA TÊTE DE LA FFIE<br />
Le 6 juin dernier, le conseil d’administration<br />
a confirmé Jean-Claude Guillot dans ses fonctions<br />
de président de la Fédération française<br />
des entreprises de génie électrique et énergétique<br />
(FFIE) pour un second mandat de trois<br />
ans. C’est en mai 2009, après avoir occupé<br />
les postes de président de la Commission<br />
économique et de vice-président, qu’il avait<br />
été élu président de la fédération. Au cours<br />
de ce second mandat, le nouveau président<br />
entend renforcer la place de la FFIE au sein<br />
de la filière. Il souhaite également poursuivre<br />
la valorisation des nouveaux marchés auprès<br />
des entreprises de génie électrique et énergétique<br />
en anticipant leur développement :<br />
infrastructures de recharge pour les véhicules<br />
électriques (IRVE), accessibilité et<br />
domotique entre autres. Enfin, le développement<br />
des efforts pour mieux fédérer et<br />
animer les adhérents, restera au cœur de la<br />
démarche du président.<br />
Technologie virtuelle<br />
La DGA lance le premier<br />
simulateur européen de<br />
formation à la maintenance<br />
L<br />
a Direction générale de l’armement (DGA) vient<br />
de démarrer la qualification d’un simulateur de<br />
formation des techniciens de maintenance de l’hélicoptère<br />
NH90 Caïman. Le VMT (Virtual <strong>Maintenance</strong><br />
Trainer), développé en coopération avec la Norvège<br />
et les Pays-Bas, sera opérationnel à l’été 2013. Conçu<br />
par Telespazio – société commune entre Finmeccanica<br />
et Thales – le VMT est un outil pédagogique qui permet<br />
de mettre en œuvre une formation concrète en raison<br />
du réalisme du système, tant dans l’exécution des taches<br />
de maintenance que dans le comportement de l’hélicoptère.<br />
Le démontage de la tête rotor, qui s’effectue<br />
en une journée et demi dans la réalité, demande seulement<br />
deux heures de formation grâce à la simulation.<br />
La sécurité de l’apprentissage est également renforcée<br />
puisque les opérations complexes et à risques pour<br />
l’aéronef, comme la pose et la dépose des pales, peuvent<br />
être répétées sans danger. Conçu selon une architec-<br />
Acquisition<br />
KSB Service Robinetterie<br />
se renforce dans<br />
la maintenance nucléaire<br />
Dans la continuité de la politique de développement<br />
de ses activités de service, KSB S.A.S.<br />
vient d’acquérir pour le compte de sa filiale KSB<br />
Service Robinetterie, la société S.T.I.I. (Société de<br />
travaux et d’ingénierie industrielle à Saint-Étienne<br />
du Rouvay, en Seine-Maritime), spécialisée en maintenance<br />
nucléaire. Cette opération s’inscrit dans la<br />
dynamique de renforcement de l’activité de<br />
<strong>Maintenance</strong> de robinetterie et fait suite à l’achat de<br />
deux sociétés en 2010 et 2011 : E.T.C et Mediatec.<br />
Ces différents développements portent à 280 le<br />
nombre de collaborateurs de KSB Service<br />
Robinetterie. De son côté, KSB Service rassemble<br />
environ 700 techniciens spécialisés dans l’installation,<br />
mise en service, réparation, maintenance, fiabilisation<br />
de tous types de pompes, robinetterie et<br />
ture modulaire, le VMT pourra s’adapter aux évolutions<br />
du NH90. Quatre salles de formation, permettant<br />
d’entraîner simultanément quarante-huit personnes,<br />
seront installées sur la base du Luc-en-Provence (Var),<br />
où seront formés les mécaniciens de l’armée de terre<br />
et de la marine, qui mettent toutes deux en œuvre le<br />
Caïman ■<br />
systèmes associés. Quant à S.T.I.I., l’entreprise<br />
emploie une centaine de personnes et réalise près de<br />
80% de son chiffre d’affaires auprès d’EDF, en<br />
centrales nucléaires principalement. Dans l’industrie,<br />
les autres clients de l’entreprise se répartissent<br />
à égalité entre chaudronnerie industrielle et<br />
mécanique ■<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 6
ACTUALITÉS<br />
Formation-RH<br />
Carnet<br />
Un nouveau président pour l'Afpa<br />
En pleine tourmente politicofinancière,<br />
le conseil d’orientation<br />
de l’Association nationale<br />
pour la formation professionnelle<br />
des adultes (Afpa) a nomméYves<br />
Barou à sa présidence. Le fondateur<br />
et président du Cercle des<br />
DRH européens pour la responsabilité<br />
sociale a pris au mois de<br />
juin dernier ses fonctions après la<br />
démission de Jean-Luc Vergne en<br />
raison de la tempête qui souffle sur la<br />
structure, alors au bord de la cessation<br />
de paiement.<br />
La situation d’urgence ne donne pas pour<br />
le moment la priorité à la formation<br />
professionnelle des adultes aux métiers<br />
Yves Barou,<br />
nouveau<br />
président de<br />
l'Afpa<br />
de la maintenance mais bien à la<br />
gestion de crise. Dans ce contexte,<br />
nous comprenons que le nouveau<br />
président de l’Afpa, Yves Barou,<br />
n’a pas exprimé le souhait de<br />
répondre à nos questions.<br />
Une carrière à cheval<br />
entre l’industrie<br />
et la formation<br />
Cet homme d’entreprise a occupé vingtcinq<br />
années durant des postes de responsable<br />
opérationnel et de ressources<br />
humaines dans l’industrie. Ancien directeur<br />
général adjoint en charge des ressources<br />
humaines du groupe Thales entre<br />
2000 et 2010, Yves Barou a exercé des<br />
fonctions éminemment plus politiques<br />
en étant notamment directeur-adjoint au<br />
sein du cabinet de Martine Aubry alors<br />
ministre de l’emploi et de la solidarité<br />
sous le gouvernement Jospin.<br />
Aux côtés de l’instigatrice des 35 heures,<br />
Yves Barou était chargé des question<br />
relatives au travail, à l’emploi et à la<br />
formation professionnelle entre 1998 et<br />
2000. Dix ans plus tard, à la suite de son<br />
départ du groupe Thales, il devint<br />
conseiller social du Fonds stratégique<br />
d’investissement (FSI), poste qu’il a<br />
occupé jusqu’à sa nomination à la présidence<br />
de l’Afpa ■<br />
Les industries mécaniques<br />
françaises en quête d’image<br />
Selon une enquête réalisée par<br />
OpinionWay sur l’image de<br />
l’industrie mécanique, seulement<br />
2% des personnes interrogées<br />
citent spontanément la mécanique<br />
parmi les secteurs industriels.<br />
Un Français sur trois avoue ne<br />
jamais en avoir entendu parler<br />
dont une majorité de jeunes (les<br />
18-34 ans). Du côté des chefs d’entreprise<br />
de la mécanique (ceux-ci ont<br />
également été interrogés), 56% se déclarent<br />
optimistes pour le niveau de leur<br />
activité cette année, 59% annoncent<br />
qu’ils vont recruter de nouveaux salariés<br />
dans les trois prochaines années.<br />
Enfin, 40% d’entre eux pensent que leur<br />
activité va se développer à l’international,<br />
même si 89% d’entre elles, éprouvent<br />
des difficultés à trouver les profils<br />
qu’elles recherchent. Il existe donc un<br />
décalage entre un secteur qui semble<br />
globalement bien se porter et l’ignorance<br />
du grand public sur cette industrie.<br />
Jérôme<br />
Frantz,<br />
président de<br />
la FIM<br />
Selon les principaux<br />
concernés, représentés<br />
notamment au sein de la<br />
Fédération des industries<br />
mécaniques (FIM) et son<br />
centre d’expertise R&D,<br />
le Centre technique des<br />
industries mécaniques<br />
(Cetim), « c’est avant<br />
tout une question d’image<br />
». Premier employeur<br />
industriel en France, l’industrie de la<br />
mécanique, avec un chiffre d’affaires de<br />
109 Md€ (en hausse de 8% en 2011)<br />
représente aujourd’hui 20% des effectifs<br />
industriels et affiche de belles perspectives<br />
de recrutement avec 40 000 embauches<br />
par an dans les cinq prochaines<br />
années. Dans ce contexte, la FIM et le<br />
Cetim ont décidé conjointement de lancer<br />
une grande campagne nationale de sensibilisation<br />
et d’information ayant pour<br />
thème générique « La mécanique en<br />
France, bien plus qu’une industrie » et<br />
dont la vocation est de sensibiliser et<br />
Michel<br />
Laroche,<br />
président<br />
du Cetim<br />
informer les décideurs politiques<br />
et économiques sur le poids et le<br />
rôle de l’industrie mécanique française<br />
dans l’économie nationale.<br />
L’objectif est de favoriser les<br />
prises de décisions qui permettront<br />
de continuer à produire et<br />
concevoir en France dans une<br />
économie globalisée.<br />
Trois temps forts rythment cette<br />
campagne : un manifeste diffusé aux<br />
décideurs politiques et économiques,<br />
lequel met en valeur les atouts de l’industrie<br />
mécanique et propose des pistes<br />
d’actions notamment en termes de<br />
compétitivité.<br />
Deuxième temps fort : un site internet<br />
dédié : www.bienplusqu1industrie.com<br />
et des courts-métrages «J’irai produire<br />
chez vous », à destination du grand<br />
public. Enfin, un grand événement (les<br />
Assises « So Mécanique ») aura lieu le<br />
5 février 2013 à Paris ■<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 8
ACTUALITÉS<br />
Formation-RH<br />
Concours<br />
Trophée Frontinus<br />
Destinés à faire découvrir aux jeunes les métiers et<br />
les formations dans le domaine de la maintenance,<br />
le Trophée Frontinus a été remis à trois établissements<br />
le 8 juin dernier au lycée Gustave Eiffel de<br />
Bordeaux, le même jour que l’assemblée générale<br />
de l’Association française des ingénieurs de maintenance<br />
(Afim).<br />
Cette initiative permet<br />
à des jeunes d’accéder<br />
au cœur des entreprises<br />
pour découvrir les<br />
technologies des outils de<br />
production, de dialoguer<br />
avec des professionnels et<br />
d’avoir une meilleure<br />
perception de la fonction<br />
maintenance et des métiers correspondants. Ceux-ci ont aussi<br />
l’occasion de rencontrer leurs ainés en classe de préparation<br />
aux métiers de maintenance pour mieux comprendre les matières<br />
enseignées, les différentes filières de formation et visualiser<br />
l’espace pédagogique.<br />
Avec l’aide d’une entreprise partenaire et de leurs ainés en<br />
formation dans la filière maintenance, les équipes en lice<br />
doivent réaliser une production multimédia qui a pour but<br />
de valoriser la profession. Cette vidéo doit également être<br />
utilisée comme un outil de communication à destination d’autres<br />
jeunes élèves en phase de découverte professionnelle.<br />
Cette démarche a pour objectif de motiver les jeunes en les<br />
impliquant en tant qu’acteurs dans une production multimédia<br />
originale et à mettre en valeur les établissements, les<br />
enseignants et les entreprises impliquées dans le Trophée<br />
Frontinus.<br />
Pour les entreprises souhaitant devenir partenaires de cet<br />
événement qui tente de répondre aux difficultés qu’elles<br />
rencontrent en matière de recrutement dans le secteur de la<br />
maintenance, il leur suffit d’adresser à l’Afim leur promesse<br />
d’affection des dépenses libératoires de la taxe d’apprentissage<br />
aux établissements d’enseignement de leur région participant<br />
au trophée ■<br />
Classement des régions participantes<br />
• 1 er prix : Auvergne<br />
• 2 e prix : Bourgogne<br />
• 3 e prix Alsace<br />
• Aquitaine<br />
• Centre<br />
• Île-de-France<br />
• Rhône-Alpes<br />
Pour visionner les vidéos<br />
réalisées par les élèves,<br />
rendez-vous sur le site de<br />
l’Afim (www.afim.asso.fr).<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 9
ACTUALITÉS<br />
Formation-RH<br />
Compte rendu<br />
Les métiers de la maintenance<br />
peinent à séduire les jeunes<br />
Lorsque le DLR, syndicat national des loueurs et des réparateurs des<br />
appareils et des machines, s’inquiète du sort des métiers de la maintenance,<br />
il ne va pas par quatre chemins. C’est pourquoi la Fédération<br />
s’engage auprès des Olympiades des Métiers, événement majeur chargé<br />
de promouvoir (avec succès), aux niveaux français et européen, les<br />
métiers de l’artisanat et de l’industrie auprès des jeunes. Car malgré<br />
les réticences de la part des nouvelles générations à entreprendre une<br />
carrière dans les métiers de la maintenance, les finales régionales d’Îlede-France<br />
de mai dernier ont montré un réel engouement de la part<br />
des participants et du public – nombreux – venu les encourager.<br />
nous sommes obligés de le faire, y compris<br />
pendant les années de crise. Ces dernières<br />
années, nous n’avons d’ailleurs licencié<br />
personne. Dans le cas contraire, nous savions<br />
que nous courions un risque insensé.<br />
D’ailleurs, l’un de nos meilleurs arguments<br />
pour recruter, c’est le fait que ces emplois ne<br />
sont pas délocalisables ; nous ne pouvons en<br />
effet pas délocaliser le SAV même s’il s’agit<br />
de machines et de matériels étrangers. »<br />
La rémunération ne suffit pas<br />
à séduire<br />
PDG de la société de distribution Toufflin<br />
MTP (groupe Liebherr), Philippe Papin<br />
est intervenu lors de la conférence qui réunissait<br />
les principaux acteurs du DLR sur la<br />
question de la formation. Sur ce sujet,<br />
Philippe Papin a insisté sur les efforts de<br />
formation qu’il est important de mener afin<br />
de répondre aux exigences de plus en plus<br />
fortes de la part des industriels. Celui-ci a luimême<br />
indiqué que dans son entreprise, un<br />
effort de formation de deux semaines est<br />
réalisé pour chaque opérateur et pour chaque<br />
technicien, en particulier pour se former sur<br />
de nouvelles générations de moteurs. « Cet<br />
effort de formation passe naturellement par<br />
du temps passé en entreprise à mobiliser les<br />
chefs de service mais aussi par un investissement<br />
financier qui atteint près de<br />
4 000 euros par personne. Par ailleurs, un<br />
investissement est nécessaire pour financer<br />
les outils nécessaires à la formation, d’où<br />
la hausse du montant des taux horaires de<br />
la formation ».<br />
En matière de location et de réparation, la<br />
grande problématique de cette filière réside<br />
dans l’impossibilité de recruter un technicien<br />
déjà spécialisé et rompu aux métiers de la<br />
réparation. Il est donc nécessaire de les former<br />
en interne, une fois qu’ils ont été embauchés.<br />
« Assurer une telle formation coûte cher mais<br />
Le plus grand frein à la formation, c’est naturellement<br />
la hausse des coûts car chaque<br />
module de formation est bien spécifique.<br />
C’est pour cette raison que l’entreprise de<br />
Philippe Papin assure ses formations ellemême.<br />
Face à la montée de la technicité,<br />
notamment liés aux évolutions de moteurs,<br />
mais aussi dans l’hydraulique, l’électrique ou<br />
l’hybride, sans oublier l’électronique, il est<br />
devenu essentiel d’assurer une grande partie<br />
des formations de ses technicien et de ses<br />
opérateurs de maintenance ; « les compétences<br />
ont tellement changées que l’on n’appelle<br />
même plus nos opérateurs des mécaniciens.<br />
Tant est si bien que nos investissements en<br />
termes de formation des opérateurs mais aussi<br />
dans les machines nécessaires ont considérablement<br />
augmenté ».<br />
L’idée que ces emplois liés à la réparation et<br />
à la maintenance du matériel ne sont pas délocalisables<br />
et restent pérennes y compris en<br />
temps de crise n’est pas la seule mise en avant.<br />
La rémunération, elle aussi, constitue un argument<br />
de choc en particulier pour les jeunes<br />
générations intéressées par ces métiers. « La<br />
possibilité de créer une branche de formation<br />
spécifique soulève un problème de séduction.<br />
En effet, cette filière ne séduit pas, non<br />
pas seulement parce qu’il s’agit d’un travail<br />
manuel (nous n’avons en effet pas seulement<br />
un PC entre les mains mais des outils tachés<br />
de cambouis), mais aussi parce que ce domaine<br />
d’activité est moins côté que l’automobile. Or<br />
nous rémunérons 30 à 40 % de plus que dans<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 10
ACTUALITÉS<br />
Formation-RH<br />
faibles. La composition du podium a donc été<br />
très attendue et les sept membres du jury ont<br />
prononcé finalement attribué la Médaille d’or<br />
à Charles Chenu, salarié en concession de<br />
matériel agricole. La Médaille d’argent est<br />
revenue à Olivier Garcia, apprenti TP/manutention<br />
au CFA de Tecomah, Jouy-en-Josas.<br />
Quant à la Médaille de bronze, celle-ci a été<br />
décernée à Benjamin Rima, élève en parcs et<br />
jardins au Lycée professionnel Jacques<br />
Prévert, Combes-la-Ville. Puis dans l’ordre,<br />
Alain Guermonprez, Aymeric Menard et<br />
Antoine Fontaine du Lycée professionnel<br />
Alfred Kastler, Dourdan. Lors de la cérémonie<br />
de remise des prix, les candidats se sont<br />
vus récompensés par la présidente de<br />
l’ASDM Anne Répic-Lemarchand, représentante<br />
des professions de la maintenance<br />
des matériels.<br />
Le médaillé d’or, Charles Chenu, déjà vainqueur<br />
aux sélections régionales Ile de France<br />
2010, avait déjà participé à la finale nationale<br />
des Olympiades des Métiers à Paris en 2011.<br />
Son objectif cette fois-ci est de décrocher la<br />
médaille d’or à la finale nationale qui se<br />
déroulera du 22 au 24 novembre 2012 à<br />
Clermont-Ferrand. Il devra pour cela se<br />
confronter aux vainqueurs issus des sélections<br />
des treize autres régions participant aux olympiades<br />
des métiers dans le domaine de la<br />
maintenance des matériels ■<br />
Olivier Guillon<br />
ce secteur. Ainsi un technicien peut atteindre<br />
jusqu’à 3 500 euros bruts par mois ».<br />
Attirer les jeunes dans<br />
les métiers de la maintenance :<br />
le défi du DLR et des Olympiades<br />
Métiers<br />
Du 18 au 20 mai derniers s’est déroulée la<br />
sélection régionale Ile-de-France des premières<br />
Olympiades des métiers de la maintenance<br />
des matériels. La compétition s’est déroulée<br />
sur le site de la Bergerie Nationale de<br />
Rambouillet (Yvelines). Durant trois jours,<br />
près de 2 000 visiteurs ont ainsi pu venir<br />
encourager les compétiteurs dans un hangar<br />
ouvert d’une superficie d’environ 550 mètres<br />
carrés mis à disposition par la Bergerie<br />
Nationale. À l’occasion de cet événement, les<br />
Olympiades des Métiers ont rassemblé quatre<br />
engins de travaux publics, trois tracteurs agricoles,<br />
quatre matériels de parcs et jardins ainsi<br />
qu’un matériel de manutention.<br />
Tout ce matériel a été prêté par les entreprises<br />
locales afin de permettre la réalisation de<br />
ces sélections régionales. Trois journées<br />
durant, six candidats représentant les différents<br />
domaines de la maintenance des matériels,<br />
agricoles, travaux publics, manutention<br />
et de parcs et jardins, et venant de différents<br />
établissements de formation ou entreprises<br />
de la région, se sont affrontés au cours de<br />
six épreuves de deux heures chacune.<br />
Un score serré et un niveau<br />
qualifié de « remarquable »<br />
par les membres du jury<br />
Les six candidats ont été difficiles à départager<br />
dans les différentes épreuves et les écarts<br />
de notes entre chacun ont été particulièrement<br />
Réunion de lancement de la finale nationale<br />
pour les métiers de la maintenance<br />
Le samedi 19 mai, s’est tenue, en parallèle de cette sélection Ile-de-France, la première<br />
rencontre des jurés régionaux de la maintenance des matériels. Cette réunion, animée par<br />
Stéphane Battais, expert national pour ces métiers, avait pour objet d’avoir un retour d’expériences<br />
sur l’organisation des sélections de chaque région, de constituer l’équipe de jurés<br />
nationaux, mais aussi de mener une première réflexion sur les sujets des épreuves et les<br />
matériels envisagés pour la finale. La prochaine rencontre des jurés régionaux est programmée<br />
pour septembre 2012.<br />
Les « six travaux d’Hercule »<br />
Pour encourager les participants, une délégation de quatre étudiants québécois accompagnés<br />
de leur professeur en machinisme agricole sont venus la journée du vendredi, avant<br />
de partir dans leurs entreprises d’accueil respectives pour un stage d’un mois. La compétition<br />
en maintenance des matériels s’est déroulée de la façon suivante : chaque candidat,<br />
quelle que soit sa formation, a dû faire ses preuves, durant une douzaine d’heures au<br />
total, sur l’ensemble des matériels présents.<br />
ÉPREUVE 1 : Tracteurs Case et John Deere : le moteur démarre difficilement et ne tourne<br />
pas correctement. Il s’agissait ici de réaliser un diagnostic moteur.<br />
ÉPREUVE 2 : Chargeuse New Holland : problème de démarrage, le moteur ne démarre pas<br />
en actionnant la clef de contact.<br />
ÉPREUVE 3 : Rider Husqvarna : révision de la coupe et réglage de celle-ci. L’épreuve<br />
consistait ici à un affûtage des lames, une explication et une mise en main avec le client.<br />
ÉPREUVE 4 : Télescopique Caterpillar : problème hydraulique, impossibilité de manœuvrer<br />
le bras télescopique.<br />
ÉPREUVE 5 : Tronçonneuse Husqvarna : le grippage du moteur contraignait les candidats<br />
à échanger le cylindre et le piston puis à remettre en route le matériel.<br />
ÉPREUVE 6 : Tracteur Fendt : problème de relevage avant. Il s’agissait dans ce cas d’établir<br />
un diagnostic du système.<br />
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ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
UN SYSTÈME D’ARRÊT D’URGENCE<br />
À CÂBLE ROBUSTE<br />
POUR LES APPLICATIONS SÉVÈRES<br />
Steute a sorti un nouveau dispositif de<br />
commutation qui permet l’insertion simplifiée<br />
et normalisée d’un interrupteur d’arrêt<br />
d’urgence à commande par câble dans les<br />
circuits de sécurité.<br />
Développé pour une distance de protection<br />
2 x 50 m, même les zones dangereuses très<br />
étendues peuvent être équipées d’une<br />
commande d’urgence rapidement accessible.<br />
Autres fonctions de sécurité : la surveillance<br />
interne de la commande par câble<br />
elle-même ainsi que des déchirures potentielles<br />
du câble. Il est possible – en option –<br />
de visualiser l’état d’arrêt d’urgence au<br />
moyen d un voyant lumineux ou d’un fanion<br />
de détection jaune.<br />
Le ZS 91 permet de couper l’avancée des<br />
bandes transporteuses dans le secteur<br />
minier ou les centres de recyclage, en toute<br />
sécurité.<br />
NOUVELLE PÂTE DE MONTAGE<br />
NANOLUBRICANT 2030<br />
Orapi vient de présenter sur le marché une<br />
nouvelle pâte de montage, d’assemblage et<br />
de traitement de surface, polyvalente et<br />
blanche. Le Nanolubricant 2030 est une<br />
pâte chargée de nanoparticules, aux propriétés<br />
anti-grippantes lubrifiantes, anti-usure et<br />
anticorrosion accrues par rapport aux anciennes<br />
versions. Les caractéristiques de cette<br />
nouvelle pâte de montage est de protéger<br />
contre la corrosion, le grippage et l’usure dus<br />
aux micro-mouvements. Le Nanolubricant est<br />
conforme à la norme INS H1 pour une utilisation<br />
en contact alimentaire fortuit.<br />
NOUVEAU SYSTÈME DE DOUBLE<br />
VERROUILLAGE DE PORTE<br />
DE FORTRESS INTERLOCKS<br />
Fortress Interlocks vient de d’introduire le<br />
solide DMSK2 dans sa gamme de systèmes<br />
de verrouillage d’accès DM (module de porte).<br />
Ce système de double verrouillage de porte<br />
autonome en acier inoxydable a été conçu<br />
pour les espaces hygiéniques et adapté à tous<br />
les types de portes.<br />
Le DMSK2 est adapté à l’industrie alimentaire<br />
et aux applications exigeant des procédés<br />
hygiéniques. Intégrés à un système de<br />
verrouillage, les serrures DM permettent de<br />
contrôler l’accès des espaces fermés tant<br />
que la sécurité n’est pas garantie. La<br />
séquence type consiste à insérer puis tourner<br />
la clé afin de désengager l’actionneur et d’ouvrir<br />
la porte.<br />
Contrôleurs<br />
RFID et capteurs réunis en<br />
un seul et même dispositif<br />
Balluff vient de lancer sur le marché le<br />
contrôleur RFID BIS-V. Objectif de cette<br />
nouvelle solution : développer un module<br />
d’évaluation compact permettant le raccordement<br />
simultané de quatre têtes de<br />
lecture/écriture maxi. Ces têtes de lecture à<br />
la fois HF (13,56 MHz) sont en conformité<br />
avec les normes ISO 15693 et ISO 14443,<br />
et BF (125 kHz). Automatiquement reconnues,<br />
elles peuvent être raccordées en face<br />
avant au moyen de connecteurs. Par ailleurs,<br />
ce contrôleur RFID autorise également le<br />
raccordement direct de capteurs et actionneurs<br />
compatibles IO-Link. Les résultats font<br />
état selon Balluff d’importantes économies<br />
de hardware et d’installation. Le contrôleur<br />
est équipé d’une interface Profibus et d’un<br />
port USB servant d’interface de service avec<br />
le PC.<br />
De multiples domaines d’application sont<br />
concernés par cette alliance entre les contrô-<br />
Réconcilier les techniciens<br />
terrain avec les rapports<br />
d’intervention tout en permettant<br />
aux responsables maintenance de<br />
maîtriser leur activité, voilà le<br />
défi qu’entend relever Divalto<br />
SAV Mobile IT. Cette nouvelle<br />
solution permet aux techniciens<br />
itinérants d’envoyer leurs rapports<br />
d’intervention et les informations<br />
en temps réel depuis le<br />
chantier via une tablette numérique ou un<br />
Smartphone. Directement reliés au siège<br />
social, les techniciens accèdent aux informations<br />
indispensables au bon déroulement<br />
des interventions : historique, pièces à utiliser,<br />
notes etc. Pensée avant tout pour soutenir<br />
l’activité des agents d’intervention, la<br />
solution Divalto SAV Mobile IT fait appel<br />
aux usages habituels d’une tablette tactile<br />
leurs RFID et les capteurs. Pour les tâches<br />
d’identification de gestion du flux des matériaux<br />
dans les systèmes de production, l’utilisateur<br />
bénéficie de faibles coûts de<br />
ressources matérielles et d’installation dans<br />
le cadre, par exemple, de l’acheminement par<br />
convoyeurs en ingénierie mécanique, des<br />
lignes d’assemblage, des systèmes de suspension<br />
électriques, ou encore pour l’ensemble<br />
de l’intra-logistique ■<br />
GMAO<br />
Divalto lance une application<br />
tactile pour la maintenance<br />
ou d’un Smartphone. Elle ne<br />
nécessite donc pas de formation<br />
préalable.<br />
Par ailleurs, le technicien peut<br />
travailler hors connexion et lorsque<br />
le réseau est opérationnel, les<br />
données se mettent à jour automatiquement.<br />
Du côté des gestionnaires,<br />
la solution permet une<br />
meilleure maîtrise des coûts grâce<br />
à la suppression du papier et à<br />
l’optimisation de la production : en permanence<br />
en contact avec le back office, les techniciens<br />
peuvent recevoir des informations en<br />
temps réel pour une affection plus rapide des<br />
tâches et une optimisation des déplacements<br />
grâce aux fonctions de géolocalisation. Enfin,<br />
cette solution permet d’enrichir la base de<br />
données et d’en finir avec les comptes rendus<br />
incomplets ou illisibles ■<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 12
ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
Événement<br />
Sepem Industries<br />
lance sa 1 ère édition<br />
à Toulouse<br />
Une nouvelle fois, la dernière édition du salon des services, des équipements<br />
de process et de maintenance s’est achevé sur une bonne note.<br />
D’autant que celle-ci, qui s’est déroulée au printemps dernier à Colmar,<br />
n’a fait que confirmer le succès de ces événements en région et la création<br />
prochaine d’une nouvelle étape dans le sud-ouest de la France, du<br />
25 au 27 septembre à Toulouse. Explications avec Philippe Dutheil,<br />
directeur général du Sepem.<br />
➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : Comment<br />
s’est déroulée la dernière édition<br />
du Sepem à Colmar ?<br />
Philippe Dutheil : La fréquentation y a<br />
été très bonne puisque par rapport au<br />
précédent salon qui avait eu lieu en<br />
Alsace, nous avons enregistré, sur la<br />
première journée, une hausse de 40% du<br />
nombre de visiteurs. Au total, 1 080 visiteurs<br />
ont franchi les portes du salon,<br />
contre 750 personnes la fois précédente.<br />
Ce succès s’explique par la qualité des<br />
exposants et leur offre en termes de<br />
procédés innovants. De même, leur<br />
nombre correspond à leurs attentes, de<br />
façon notamment à pouvoir faire le tour<br />
du salon en une journée entière, voire une<br />
demi-journée. Par ailleurs, le système des<br />
tickets permettant aux visiteurs arrivant<br />
avant une certaine heure de bénéficier<br />
d’un déjeuner à 5 euros plaît beaucoup.<br />
Nous renouvellerons à l’avenir ce<br />
concept.<br />
➤ Allez-vous poursuivre et développer<br />
les moyens d’accès aux différents<br />
Sepem ?<br />
Tout à fait. Nous continuerons de développer<br />
le système de navettes gratuites<br />
au départ des différents centres de production<br />
régionaux et à proximité, un<br />
concept également très apprécié des visiteurs.<br />
Notre objectif est d’être à terme<br />
encore plus performants sur des régions<br />
Secteurs représentés<br />
Chimie, Pétrochimie, Plasturgie<br />
Pharmacie, Cosmétique<br />
Énergie<br />
Papier et carton<br />
Agroalimentaire<br />
Brassicole, vinicole<br />
Traitement des eaux et effluents<br />
Métallurgie, Sidérurgie, Fonderies<br />
Automobile, Ferroviaire<br />
Éco-industries, Éco-environnement<br />
Électronique, Électrique<br />
Extraction et minéraux<br />
Plates-formes logistiques<br />
Verreries<br />
Textile, Habillement<br />
plus éloignées. Nous souhaitons nous<br />
développer davantage pour attirer les visiteurs<br />
en provenance des régions Lorraine,<br />
Champagne-Ardenne et Franche-Comté.<br />
À ce titre, nous avons constaté, et tout<br />
particulièrement à Colmar, que le système<br />
des navettes entre bel et bien dans les<br />
mœurs et qu’il devient même un vecteur<br />
intéressant pour attirer les visiteurs. Nous<br />
avons donc décuplé nos services de navettes<br />
de manière à rester performants sur<br />
toute la zone de chalandise. Pour l’édition<br />
du sud-ouest, il y aura donc cinq départs,<br />
couvrant des villes comme Bordeaux,<br />
Brives-la-Gaillarde, Cahors, Pau, Tarbes,<br />
Marmandes, Agen etc.<br />
➤ Quel est le ressenti des participants<br />
sur les Sepem ?<br />
Nous avons sur les trois jours de salon<br />
clôturé l’édition de Colmar à près de<br />
4 000 visiteurs (3 951 plus précisément).<br />
Nous avons également obtenu un bon<br />
retour sur la satisfaction générale des<br />
participants avec un taux de 84,3%<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 14
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 15
ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
de satisfaction au niveau du rapport<br />
qualité/quantité.<br />
C’est pour nous très encourageant dans<br />
la mesure où nous avions quand même<br />
augmenté le nombre de visiteurs de<br />
13% ; une bonne performance par<br />
ailleurs dans la mesure où cette partie de<br />
la France a malheureusement connu<br />
récemment quelques défections dans<br />
certaines grosses usines.<br />
➤ Comment s’annonce ce premier<br />
événement toulousain ?<br />
Comme à notre habitude, nous avons déjà<br />
clôturé les commandes (c’est d’ailleurs<br />
le cas aussi pour l’édition de Sepem<br />
Douai début 2013) pas moins de deux<br />
semaines après l’édition de Colmar. Cette<br />
événement s’annonce donc très bien. Le<br />
modèle, comme pour toutes les premières<br />
éditions, se calera sur une superficie<br />
de 7 000 mètres carrés de manière à<br />
accueillir près de 3 000 visiteurs et 394<br />
exposants. Il faut noter que lorsque nous<br />
indiquons “3 000 visiteurs”, nous comptons<br />
uniquement les professionnels et non<br />
les étudiants ; nous ouvrons toutefois<br />
grand nos portes à ces derniers qui<br />
présentent un intérêt non négligeable. Cet<br />
événement qui aura lieu du 25 au<br />
27 septembre prochains est né de la<br />
demande de nos visiteurs et de nos exposants<br />
qui souhaitaient voir naître un<br />
Sepem dans cette région. Nous avons<br />
choisi Toulouse, pas seulement pour la<br />
forte présence du secteur aéronautique<br />
mais aussi pour son tissu industriel à fort<br />
potentiel puis en raison de sa proximité<br />
à la fois avec les régions de Bordeaux<br />
et de Montpellier/Perpignan. Nous avons<br />
bien épluché le tissu industriel et nous<br />
nous sommes rendus compte qu’il y avait<br />
pléthore d’activités, et ce bien au-delà de<br />
la région Midi-Pyrénées et du département<br />
de la Haute-Garonne. Notre objectif<br />
est d’avoir une densité forte dès la<br />
première édition et, c’est plutôt bon<br />
signe, nos premiers pré-badgés viennent<br />
de régions différentes. Ce qui montre déjà<br />
que le Sepem Industries bénéficie d’une<br />
notoriété importante dans cette partie de<br />
la France. Par ailleurs, nous avons compté<br />
à ce jour 70% d’exposants nationaux<br />
pour ce salon installé en région.<br />
➤ Quels seront les grands secteurs<br />
d’activité représentés à Toulouse ?<br />
Le sud-ouest de la France est riche en<br />
termes de secteurs agroalimentaire et<br />
chimique, mais c’est bien entendu surtout<br />
l’aéronautique qui représentera un<br />
secteur très présent ; c’était d’ailleurs<br />
la volonté principale des exposants qui<br />
ont souhaité que l’on crée un salon dans<br />
cette partie du pays. Ce domaine d’activité<br />
présente des grands acteurs et des<br />
usines de toutes tailles qui ont les mêmes<br />
problématiques de sécurité, de process,<br />
de mesure, de manutention, de maintenance<br />
ou de logistique. Mais il ne s’agit<br />
pas d’un salon rassemblant spécifiquement<br />
les équipements aéronautiques ;<br />
nous reprenons, comme pour les autres<br />
éditions, exactement les mêmes réflexions<br />
et les mêmes analyses appliquées<br />
et répondant aux besoins de toutes les<br />
usines comme les sites de traitement de<br />
l’eau, de production de papier, les industries<br />
chimiques ou encore agroalimentaires.<br />
➤ Un mot sur la première édition de<br />
l’année 2013 à Douai ?<br />
L’édition historique des salons Sepem<br />
Industries marquera l’entrée dans cette<br />
nouvelle année avec des chiffres record,<br />
mais que nous tenons désormais à limiter<br />
de façon à garder l’esprit de ces salons<br />
régionaux, de proximité et de qualité.<br />
Tout d’abord, nous avons atteint la taille<br />
maximale de 12 000 mètres carrés et un<br />
nombre de 500 exposants. Le salon est à<br />
ce jour complet même s’il reste encore,<br />
à l’aube de l’été, quelques dossiers pour<br />
exposer sur des pavillons communs ■<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
Un concept innovant de<br />
salons en faveur du visiteur<br />
Outre son implantation fermement régionale,<br />
le salon des services, des équipements<br />
de process et de maintenance<br />
(Sepem) met un point d'honneur à faciliter<br />
la visite des participants en leur<br />
proposant d'une part un système de<br />
navettes gratuites de plus en plus étoffé<br />
au fil des éditions, mais également un bon<br />
de restauration d'un montant de 5€ pour<br />
tous visiteurs arrivant avant 11 heures du<br />
matin. L'idée est de permettre à chacun<br />
de se rendre rapidement sur les lieux de<br />
l'événement (facile d'accès compte tenu<br />
de son implantation dans des villes<br />
de taille moyenne – à l'exception de<br />
Toulouse) tout en rendant cette visite<br />
rentable pour l'entreprise qui mobilise une<br />
personne pendant une demi-journée, voire<br />
une journée entière.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 16
ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
Insolite<br />
La RFID au service<br />
de la maintenance des<br />
parachutes de l’Armée de terre<br />
La société Jidelec a fourni à Spie Sud-Ouest et<br />
Cinetic Service un système d’inventaire mobile et<br />
temps réel reposant sur la RFID. Objectif : assurer<br />
et optimiser le stockage et l’entretien des parachutes<br />
de manière à les maintenir en condition opérationnelle.<br />
Une tâche pas si simple qu’elle en a l’air.<br />
La maintenance des parachutes doit être parfaite, qu’il s’agisse des<br />
activités de loisir ou des opérations militaires. La garnison de<br />
Montauban en sait quelque chose. Chargée de la maintenance des parachutes<br />
pour l’Armée, elle-ci abrite une base de soutien matériel et un<br />
centre national de maintenance automatisé des parachutes (Cmap). Des<br />
milliers de parachutes en partent et y reviennent par containers afin<br />
d’équiper les régiments et les lieux d’interventions. Ainsi, tous les<br />
parachutes doivent être inspectés, reconditionnés régulièrement et leurs<br />
pièces vérifiées. Pour le Cmap de Montauban, gérer de façon efficiente<br />
le stock, c’est aussi savoir immédiatement et de façon totalement fiable,<br />
le nombre de parachutes en stock central et en circulation, leur date de<br />
mise en service et de renouvellement prévue, etc.<br />
Une gestion complexe quand on sait que le parachute est un équipement<br />
se composant de plus d’une quinzaine de pièces avec des durées de vie<br />
spécifiques, que les parachutes ont des conditions d’exploitation qui ont<br />
une incidence sur leur pérennité (saut en milieu humide, saut sur terre...)<br />
et qu’il existe, en outre, différentes catégories de parachutes militaires<br />
: parachutage humain avec ouverture automatique ou avec ouverture<br />
commandée, parachutage de matériel et d’approvisionnement. C’est pour<br />
cela qu’il a fallu choisir un partenaire de confiance...<br />
Un trio de partenaires complémentaires<br />
Il y a maintenant trois ans, un groupement d’entreprises composé de<br />
trois partenaires – Spie Sud-Ouest, Cinetic Service et Jidelec – concourent<br />
à un appel d’offre lancé par la DGA pour améliorer le système d’informations<br />
afin de lui donner plus de réactivité. Une fois l’appel d’offre<br />
remporté, les trois entreprises ont pu s’atteler à la tâche de maintenir<br />
en condition opérationnelle de la Cmap sur la base d’un marché quinquennal.<br />
Initialisé en mars 2010, le projet a permis à Jidelec de mettre au point<br />
une application de gestion des équipements en temps réel reposant<br />
sur la technologie RFID. Cette solution est un système complet de mise<br />
à jour des stocks depuis des sites distants. Ce parc de terminaux mobiles<br />
durcis communicants (PDA Psion Workabout Pro), intégrant, outre un<br />
mode 3G, une électronique spécifique pour répondre au cahier des<br />
charges et permettant l’exploitation des puces RFID d’identification<br />
des parachutes ■<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 17
ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
ASECOS INNOVE DANS LE STOCKAGE<br />
DES BOUTEILLES DE GAZ<br />
La nouvelle armoire G90.205.60- 2F a été<br />
mise au point par la société Asecos, spécialisée<br />
dans la conception et la fabrication d’armoires<br />
résistantes au feu pour le stockage<br />
de produits dangereux. D’une largeur extérieure<br />
de 60 cm, elle est la première armoire<br />
capable de stocker deux bouteilles de gaz de<br />
50 litres, type B50 classique. Il a en effet<br />
été possible d’augmenter la largeur intérieure<br />
utile de son modèle d’une largeur (60 cm)<br />
pour y placer deux bouteilles tout en respectant<br />
deux contraintes imposées par la norme<br />
NF EN 14470-2 : garantir une température<br />
maximale sur le goulot des bouteilles de gaz<br />
de 70°C et permettre la ventilation de l’armoire<br />
pour éviter des émanations gazeuses<br />
accidentelles.<br />
10 NOUVEAUX ÉPISODES DE LA SÉRIE<br />
NAPO DIFFUSÉS PAR L’INRS<br />
Plongé dans divers environnements de travail,<br />
Napo est un personnage confronté à chaque<br />
épisode à un problème particulier de santé<br />
et de sécurité : manipulation de produits<br />
chimiques, conduite de véhicule, travail<br />
physique... La série Napo comprend seize<br />
épisodes au total pouvant être téléchargés<br />
sur le site Internet de l’INRS et développé par<br />
l’Agence européenne pour la sécurité et la<br />
santé au travail EU-OSHA. En France, dix<br />
épisodes sont désormais diffusés par l’INRS<br />
sous forme de DVD et disponibles en prêt<br />
gratuit dans les Carsat/Cram/CGSS pour les<br />
entreprises relevant du régime général ou à<br />
l’achat auprès de l’INRS. Deux nouveaux films<br />
sont actuellement en cours de production.<br />
Consulter les vidéos : www.napofilm.net/fr<br />
UN KIT DE PRÉVENTION<br />
POUR OPTIMISER L’EFFICACITÉ<br />
DES EPI ANTIBRUIT<br />
Le nouveau kit de prévention Auditech comprend<br />
plusieurs supports d’information (affiches,<br />
stickers, plaquettes, livrets, disque...)<br />
destinés à être distribués auprès du personnel<br />
d’entreprise. Le but est de promouvoir<br />
l’instruction permettant de comprendre l’ensemble<br />
des risques liés à l’exposition aux<br />
bruits. La vocation d’Auditech Innovations est<br />
avant tout la conception et la commercialisation<br />
d’équipements adaptés aux personnes<br />
exposées aux nuisances sonores dans le<br />
cadre professionnel. Cependant, pour que<br />
l’efficacité des EPI antibruit soit optimale, le<br />
taux d’utilisation de ces équipements doit être<br />
de 100% du temps d’exposition.<br />
Événement<br />
5 e rencontres du Synamap :<br />
cap sur le BTP<br />
Le 8 juin dernier, le Syndicat national<br />
des acteurs du marché de la prévention<br />
et de la protection (Synamap) a organisé<br />
la 5 e édition de ses Rencontres au<br />
Palais du Luxembourg, évènement<br />
annuel au cours duquel ont été abordés<br />
des sujets liés à la prévention et à la<br />
protection des travailleurs dans le monde<br />
du BTP. L’objectif de ces rencontres est,<br />
comme le veut l’ambition du syndicat<br />
outre la représentation des fabricants et<br />
des fournisseurs d’équipements de<br />
protection, est de faire reculer le nombre<br />
d’accidents du travail. Cette année, l’évènement<br />
s’est penché sur les problématiques<br />
de santé et de sécurité dans le<br />
secteur du bâtiment et des travaux<br />
publics. De fait, le BTP est le secteur<br />
d’activité qui présente le plus haut niveau<br />
de risques et qui déplore le plus grand<br />
nombre de décès. Le nombre d’accidents<br />
Accord<br />
Un partenariat innovant entre<br />
Météo-France et Dekra Industrial<br />
Signé le 7 juin dernier, un accord entre<br />
Dekra Industrial et Météo-France<br />
permettra aux deux partenaires d’optimiser<br />
leurs investissements tout en<br />
améliorant l’efficacité de leurs actions<br />
de prévention. C’est du moins l’objectif<br />
de cet accord qui s’inscrit comme<br />
l’aboutissement d’une collaboration<br />
historique. En effet, depuis 1998, Dekra<br />
Industrial exploite les informations<br />
climatiques de Météo-France afin d’améliorer<br />
les conditions de sécurité sur les<br />
chantiers. Par exemple, les données statistiques<br />
de vent lui permettent d’optimiser<br />
le choix de type de grues à installer tout<br />
en prévenant le risque de renversement<br />
en cas de vent violent.<br />
du travail et de maladies professionnelles<br />
dans le secteur est deux fois plus élevé<br />
que la moyenne nationale.<br />
Ainsi, les interventions de Patrick Richard,<br />
directeur technique de l’Organisme<br />
professionnel de la prévention du bâtiment<br />
et des travaux publics (OPPBTP),<br />
Jean-Luc Ellart, directeur prévention<br />
Normandie chez Eiffage Construction et<br />
Jean-Luc Betard, coordonnateur SPS et<br />
directeur de Coregi, ont porté sur les<br />
différentes actions mises en œuvre pour<br />
garantir la sécurité des travailleurs du<br />
BTP et sur ce qui se passe concrètement<br />
sur les chantiers en matière de prévention<br />
des risques professionnels.<br />
Ces interventions ont pu éclairer les participants<br />
venus nombreux et ont permis<br />
aux auditeurs d’échanger sur des sujets<br />
déterminants en termes de santé et<br />
de sécurité ■<br />
Dans le cas présent, ce nouvel accord de<br />
partenariat élargit le champ de collaboration<br />
des deux spécialistes à d’autres secteurs d’activités,<br />
en particulier l’événementiel, l’éolien<br />
et l’immobilier. Au quotidien, la<br />
précision des données Météo-France permettra<br />
aux techniciens et ingénieurs de Dekra<br />
Industrial d’affiner leurs recommandations<br />
et les conclusions de leurs rapports. Pour les<br />
entreprises, le partenariat permettra de déterminer<br />
précisément la nature des travaux à<br />
prévoir évitant ainsi aux entreprises des<br />
dépenses superflues. Autre exemple, dans le<br />
domaine éolien, cette collaboration permettra<br />
d’améliorer les diagnostics de structure<br />
et d’optimiser la planification des opérations<br />
de maintenance ■<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 18
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
Retour d'expérience<br />
Éviter au maximum les risques<br />
de fuites sur les installations électriques<br />
Officier mécanicien et ingénieur de maintenance, Lionnel Parant nous<br />
livre de nombreux conseils sur les pratiques à adopter pour maintenir<br />
les installations électriques hors de danger. Ici, après une aventure<br />
menée en pleine mer dans des conditions particulièrement difficiles,<br />
l’équipage tire l’expérience d’une nuit de frayeur et des opérations<br />
de maintenance à entreprendre. Un cas qui pourrait, dans l’absolu,<br />
s’appliquer aussi en milieu industriel.<br />
Mi-novembre 1999 dans le golfe de<br />
Gascogne. Mer 8, vent force 9 par le<br />
trois-quarts avant et houle de face avec des<br />
creux de plus de huit mètres. Il est 2 heures<br />
du matin et un navire de 1 200 tonnes fait<br />
route depuis plus de vingt heures pour se<br />
rendre dans l’Océan Indien afin d’y assurer<br />
une mission opérationnelle pour une durée<br />
de quatre mois. À cette heure précise, le<br />
chef machine est réveillé simultanément<br />
par le chef de quart du PCP (1) et par le<br />
silence soudain à la suite de l’arrêt de la<br />
ventilation et du ralentissement des moteurs<br />
de propulsion.<br />
Une fois dans le compartiment machine, le<br />
chef s’aperçoit rapidement que la situation<br />
est loin d’être simple dans ce contexte où<br />
l’on marche quasiment sur les parois tant<br />
la mer fait rouler le navire bord sur bord (2) .<br />
Une entrée d’eau de mer dans le tableau<br />
principal force* vient de le faire disjoncter.<br />
En effet, à la suite des paquets de mer<br />
balayant le pont, l’eau est entrée dans un<br />
sas dont la porte était mal souquée, puis est<br />
passée par une ouverture de passage de<br />
câbles électriques (3) non retapée avant l’appareillage<br />
pour ensuite couler sur le haut<br />
du tableau principal force.<br />
Cette eau de mer s’est par la suite faufilée<br />
le long des câbles électriques via les<br />
presse-étoupes non étanches.<br />
À l’ouverture des portes du tableau, le chef<br />
machine peut constater qu’après le ruissellement<br />
de cette eau de mer à l’intérieur,<br />
les câbles et les barres humides sont<br />
couverts de sel et que le fond du tableau<br />
est rempli d’eau.<br />
Malheureusement, l’urgence et les conditions<br />
environnementales (4) conduisent par<br />
ailleurs à la précipitation et à effectuer des<br />
erreurs dans des domaines clés tels que la<br />
SST, l’analyse des risques et la gestion de<br />
l’avarie.<br />
Quelques heures après avoir séché l’ensemble<br />
du tableau principal et contrôlé tous<br />
les isolements électriques, des difficultés<br />
de couplage sont rencontrées à cause du<br />
dysfonctionnement d’un fréquencemètre.<br />
Cet incident, fort heureusement sans blessé<br />
ni avarie durable d’équipement, doit être<br />
pris comme un retour d’expérience riche<br />
en enseignements sur les règles élémentaires<br />
à respecter dans le domaine de la<br />
maintenance des installations électriques.<br />
Les règles de santé<br />
et de sécurité au travail (SST)<br />
Elles se concrétisent en priorité par l’édition<br />
d’un plan de prévention générique ou<br />
particularisé. Ce plan de prévention vise<br />
essentiellement à :<br />
- Analyser tous les risques et les dangers<br />
relatifs à l’intervention.<br />
- Supprimer ou réduire au maximum tous<br />
ces risques.<br />
- Établir les dispositifs de prévention et les<br />
procédures d’intervention.<br />
En toute rigueur, les dispositions les plus<br />
adaptées pour supprimer le risque électrique<br />
consistent à intervenir hors tension<br />
en consignant l’installation électrique afin<br />
de l’isoler de toute source d’énergie électrique.<br />
Dans ce cas, certaines règles doivent<br />
être appliquées :<br />
- Ouvrir les disjoncteurs d’alimentation de<br />
l’installation.<br />
- Installer des sabots verrouillés pour<br />
condamner ouverts ces disjoncteurs. Cette<br />
* Est appelé "tableau principal force", l’armoire<br />
électrique où arrive l’alimentation principale<br />
fournie par le ou les générateurs (i.e. par la terre<br />
lorsque le navire est accosté ou par les groupes<br />
électrogènes embarqués) et à partir de laquelle<br />
part, en ramification, la fourniture d’énergie<br />
électrique vers tous les équipements embarqués.<br />
(1) PCP : poste de contrôle propulsion où sont<br />
également gérées la sécurité, la surveillance des<br />
équipements et de la sécurité incendie et voie d’eau.<br />
(2) Ce qui est plus flagrant à faible allure.<br />
(3) Il s’agit des câbles électriques d’alimentation<br />
par la terre lors que le navire est à quai.<br />
(4) État de la mer, sécurité nautique dégradée,<br />
sécurité incendie et voie d’eau diminuée, vitesse<br />
réduite, stress et fatigue.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 20
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
disposition permet d’éviter tout ré-enclenchement<br />
intempestif ou accidentel.<br />
- Poser un panneau visible sur chaque<br />
disjoncteur condamné ouvert stipulant<br />
l’acte de consignation. Les affichettes sur<br />
papier avec une écriture manuelle doivent<br />
être proscrites. L’idéal étant de disposer<br />
d’écriteau plastique de couleur vive<br />
(rouge de préférence) sur lequel est gravée<br />
la consignation et muni d’une chainette<br />
pour le maintien.<br />
- Contrôler que l’installation est effectivement<br />
bien isolée.<br />
- Tenir à jour le cahier de consignation électrique.<br />
- Identifier et baliser clairement la zone<br />
d’intervention.<br />
Cependant, il n’est pas toujours possible<br />
d’isoler électriquement les installations.<br />
Auquel cas, les procédures d’intervention<br />
sous tension et le port des EPI adaptés<br />
doivent être appliqués avec une extrême<br />
rigueur.<br />
La liste des EPI est exhaustive et doit<br />
inclure a minima :<br />
- Casque isolant équipé d’un écran de<br />
protection faciale et oculaire contre les<br />
projections de particules en fusion.<br />
- Combinaison de travail intégrale (i.e.<br />
manches longues et jambes couvertes),<br />
quelles que soient les conditions environnementales.<br />
- Chaussures de sécurité isolantes.<br />
- Gants isolants.<br />
Tous ces EPI doivent impérativement être<br />
en très bon état, conformes aux normes et<br />
de classe adaptée aux types d’intervention<br />
(tension maximale). Pour l’anecdote et le<br />
retour d’expérience, sur un navire naviguant<br />
sous les tropiques, il peut être tentant<br />
d’adopter des tenues légères ; ce qui est<br />
naturellement à proscrire sans réserve. Par<br />
ailleurs, il faut bien entendu y ajouter les<br />
équipements de protection collectifs tels<br />
qu’un tapis isolant et un balisage.<br />
Quelques principes élémentaires<br />
de maintenance<br />
La formation et l’habilitation du personnel<br />
Une des principales préoccupations que<br />
l’on doit garder à l’esprit est de s’assurer<br />
que le personnel devant intervenir sur ou à<br />
proximité des installations électriques est<br />
parfaitement formé, régulièrement entraîné<br />
et impérativement habilité (5) .<br />
Les installations électriques doivent être<br />
maintenues en bon état de propreté<br />
Nombre de départs de feu dans des tableaux<br />
électriques sont dus à une accumulation de<br />
poussière. L’intérieur des installations électriques<br />
doit être régulièrement dépoussiéré<br />
et rester propre (6) . De plus, il faut veiller à<br />
ce que rien ne soit entreposé dans les<br />
tableaux électriques. Il n’est pas rare en<br />
effet de trouver dans des tableaux électriques<br />
de l’outillage, de la documentation,<br />
des EPI ou des schémas électriques. Aucun<br />
objet mobile ou semi-mobile ne doit se<br />
trouver dans les tableaux électriques au<br />
risque d’être en contact avec les éléments<br />
sous tension. Ces accessoires, s’il est nécessaire<br />
qu’ils soient à proximité, doivent être<br />
disposés à l’extérieur des tableaux et des<br />
boitiers électriques. Compte tenu des<br />
(5) Conformément aux articles R.4544-9 à<br />
R.4544-11 du Code du Travail – Livre II –<br />
Titre III<br />
(6) Les ouïes d’aération doivent également être<br />
dépoussiérées.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 21
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
mouvements de plateforme, les équipages<br />
embarqués sur les navires sont tout particulièrement<br />
sensibilisés à ce type de<br />
précaution.<br />
L’étanchéité due à la spécificité en milieu<br />
marin<br />
Comme il l’a été abordé en introduction,<br />
l’humidité et l’électricité ne font pas bon<br />
ménage ; d’autant plus en atmosphère saline.<br />
Il est par conséquent essentiel de maintenir<br />
en bon état les dispositifs d’étanchéité<br />
des installations électriques et en particulier<br />
les tableaux et boîtiers d’alimentation. Une<br />
mauvaise étanchéité peut conduire à une<br />
entrée d’eau dans le tableau ou le boitier<br />
électrique et engendrer une indisponibilité<br />
de l’équipement électrique concerné.<br />
Récemment, un navire s’est retrouvé sans<br />
moyen de mise à l’eau de son embarcation<br />
de sauvetage suite à l’indisponibilité de la<br />
potence. L’absence d’étanchéité du boitier<br />
d’alimentation, due au joint dégradé, avait<br />
permis à l’eau d’y entrer en entraînant ainsi<br />
une détérioration des connexions. De<br />
surcroît, le dispositif manuel de mise à l’eau<br />
était également inopérant. À la suite d’un<br />
manque d’implication dans les opérations<br />
de maintenance sur le plan électrique et<br />
mécanique, ce moyen de sauvetage fut finalement<br />
indisponible jusqu’au retour à quai.<br />
Sur un navire, une attention toute particulière<br />
doit être portée sur les points suivants :<br />
- Vérification périodique des joints des<br />
portes des tableaux et des capots de<br />
boîtiers. En cas de détérioration, ils<br />
doivent impérativement être changés dans<br />
les meilleurs délais.<br />
- L’intégrité des presse-étoupes sont à<br />
contrôler régulièrement, notamment les<br />
jours précédents l’appareillage.<br />
- Vérifier que les trous dus au retrait de<br />
presse-étoupes, des anneaux de levage ou<br />
autres accessoires sont bouchés.<br />
- Contrôler régulièrement que les vis de<br />
fermeture des capots sont tous à poste<br />
et fixées correctement. Une vis manquante<br />
ou mal disposée rend déficiente<br />
l’étanchéité et peut engendrer une entrée<br />
d’eau.<br />
- De la même manière, les fixations des<br />
tableaux électriques doivent être nominales,<br />
c’est-à-dire que toutes les charnières<br />
et le système de verrouillage<br />
doivent être à poste et en bon état. Toute<br />
détérioration doit conduire à un remplacement<br />
(7) .<br />
Récemment, la situation d’une intervention<br />
de lutte contre un incendie dans le compartiment<br />
machine d’un navire en mer s’est<br />
rapidement dégradée. En effet, le jet de la<br />
lance à incendie a aspergé le tableau électrique<br />
encore sous tension conduisant alors<br />
à une entrée d’eau dans ce tableau suivie<br />
d’un flash et d’une coupure partielle de<br />
l’énergie électrique à bord avec perte de<br />
certains moyens de lutte (8) . Il manquait en<br />
fait deux vis sur la charnière supérieure de<br />
la porte du tableau électrique.<br />
Dans ce cadre, retenons également que le<br />
rondier a un rôle et une responsabilité relativement<br />
importants pour détecter ces<br />
dysfonctionnements.<br />
La documentation<br />
La documentation doit être à jour et<br />
conforme à la réalité du terrain. C’est d’autant<br />
plus vrai pour les schémas électriques<br />
et la documentation technique devant comporter<br />
les références de tous les éléments<br />
effectivement à poste (relais, disjoncteurs,<br />
limiteurs d’intensité/de tension, etc.). Comme<br />
sur toute installation, les modifications<br />
et les évolutions doivent être enregistrées<br />
et apparaître clairement sur tous les documents<br />
concernés (historiques, procédures,<br />
schémas électriques, logistiques,…) (9) . Il<br />
est fréquent que des fautes de maintenance<br />
(intervention, approvisionnement logistique,…)<br />
soient dues à des documents<br />
erronés.<br />
Le serrage des connexions<br />
Le contrôle périodique (10) du serrage des<br />
connexions des équipements électriques (11)<br />
est essentiel pour prévenir tout risque de<br />
dysfonctionnement ou de départ d’incendie.<br />
Ce type de contrôle est souvent réalisé avec<br />
un thermographe par infrarouge, qui nécessite<br />
une formation particulière préalable.<br />
Toutefois, il convient de ne considérer le<br />
thermographe IR uniquement comme un<br />
outil (12) d’aide au diagnostic. En effet, en<br />
dépit du fait qu’elle est chronophage et<br />
qu’elle impose un isolement des installations,<br />
le contrôle manuel du serrage des<br />
connexions à l’aide de clés appropriées reste<br />
quoiqu’il en soit la méthode la plus sûre.<br />
Le contrôle des isolements<br />
Le contrôle périodique (13) de l’isolement de<br />
tous les équipements électriques est impératif<br />
puisqu’il conditionne, d’une part, la<br />
sécurité de tout le personnel et, d’autre part,<br />
la disponibilité des installations. Il s’agit<br />
également d’un moyen efficace pour détecter<br />
et prévenir les avaries potentielles. Les<br />
mesures de résistance d’isolement, réalisées<br />
sous tension ou hors tension, sont enregistrées<br />
dans un cahier spécifique de report<br />
des isolements sur lequel doivent apparaître<br />
clairement les seuils limites en mégohm<br />
(MΩ) en fonction de la température.<br />
Cette opération de maintenance est incontournable<br />
sur un navire où l’électricité et l’environnement<br />
salin se côtoient en permanence.<br />
Les équipements de mesures<br />
Enfin, il est important de s’assurer que les<br />
équipements de mesure fixes et portatifs<br />
sont conformes et correctement calibrés.<br />
Ils doivent être contrôlés périodiquement<br />
conformément aux normes ISO en vigueur.<br />
Un multimètre mal calibré peut conduire à<br />
une interprétation erronée des paramètres<br />
et conduire à mauvaise gestion des risques.<br />
Nous pouvons notamment rencontrer ce<br />
type de situation à bord d’un navire lors<br />
d’un couplage manuel de deux dieselsalternateurs<br />
dans le cas où l’un des appareils<br />
de mesure fixe a une calibration<br />
erronée (fréquencemètre, voltmètre ou<br />
phasemètre) (14) .<br />
Dans tous les cas de figure, il est essentiel<br />
de bien garder à l’esprit qu’une installation<br />
électrique véhicule une énergie<br />
invisible tout particulièrement sournoise et<br />
dangereuse qui, de surcroît, est incompatible<br />
avec un milieu humide. C’est pourquoi<br />
les opérations de maintenance des<br />
installations électriques doivent être rigoureuses<br />
et avec un souci permanent de la<br />
sécurité des personnes ■<br />
Lionnel Parant<br />
MIMarEST – MNI –<br />
MSNAME – AMRINA<br />
Officier mécanicien –<br />
Ingénieur maintenance<br />
marine.maintenance.management@gmail.com<br />
(7) En dépit du prix qui est certes assez élevé.<br />
(8) Électropompe et éclairage.<br />
(9) Il faut également s’assurer que la totalité des<br />
copies est mise à jour.<br />
(10) Tous les six mois au plus.<br />
(11) Tableaux et boitiers électriques, moteurs,<br />
embouts de câbles, liaisons de masse, etc.<br />
(12) Certes efficace et permettant de gagner un<br />
temps précieux.<br />
(13) En particulier selon leur emploi (en service<br />
ou en rechange) et leur emplacement (milieu et<br />
environnement)<br />
(14) Sur les navires récents le couplage est géré<br />
par ordinateur. Néanmoins il est fort utile que les<br />
opérateurs restent entraînés au couplage manuel.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 22
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
Avis d'expert<br />
<strong>Maintenance</strong> électrique :<br />
mesure de décharge partielle (DP)<br />
Dans le domaine de l’électricité, une décharge partielle (DP) est une<br />
« décharge électrique localisée qui court-circuite partiellement l’intervalle<br />
isolant séparant des conducteurs » sous l’effet d’une forte tension<br />
(HTB ou HTA). Leur présence conduit à une dégradation accélérée de<br />
l’isolation qu’elle soit liquide, par oxydation, solide ou par érosion.<br />
Les décharges ayant des valeurs de charges très faibles, des dispositifs<br />
de mesure complexes et exempts de parasite doivent être mis en œuvre.<br />
La vérification la plus simple des<br />
installations électriques qui consiste<br />
à une inspection visuelle nécessite une<br />
mise hors tension de l’installation afin<br />
que les plastrons soient retirés et les<br />
composants puissent être examinés en<br />
toute sécurité.<br />
Au cours des 10 dernières années, le<br />
nombre et la diversité des outils pour la<br />
maintenance des postes moyenne tension<br />
ont connu un essor considérable. Les<br />
instruments et techniques à disposition<br />
des ingénieurs de maintenance permettent<br />
notamment d’évaluer, avec précision,<br />
l’état d’une installation sans être obligé<br />
de la mettre hors tension.<br />
De même, l’aide de caméras spécialisées<br />
pour étudier les émissions corona autour<br />
des isolateurs est d’une valeur considérable,<br />
en particulier sur les installations<br />
en hauteur et à l’extérieur, mais cette<br />
technique a ses limites pour des installations<br />
comme les câbles de connexion,<br />
situés à l’intérieur du poste.<br />
de DP est l’indicateur le plus fiable pour<br />
évaluer : l’état des installations, la probabilité<br />
qu’un équipement soit défaillant et<br />
la durée de vie restante d’une installation.<br />
Tout simplement, la perception et<br />
la compréhension de l’activité DP sont<br />
les clés d’une maintenance prédictive<br />
accrue.<br />
La présence de DP se manifeste par :<br />
- du bruit (Génération d’ultrason),<br />
- des tensions transitoires (TEV – petites<br />
décharges allant à la terre: un phénomène<br />
identifié et nommé par EA<br />
Technology dans les années 1970),<br />
- des émissions de gaz à effet de serre,<br />
- des émissions d’ondes radio.<br />
Les effets des DP sont une dégradation<br />
progressive des matériaux isolants et<br />
l’érosion des composants, ce qui conduit<br />
à l’embrasement général et à l’apparition<br />
de défauts.<br />
Les caméras thermiques infrarouges ont<br />
l’avantage de pouvoir être utilisées en<br />
toute sécurité sur les installations en fonctionnement,<br />
mais l’identification de<br />
points chauds dans le cadre d’une inspection<br />
extérieure ne peut pas donner satisfaction.<br />
Imagerie infrarouge<br />
Imagerie corona<br />
À propos de l’activité<br />
des décharges partielles (DP)<br />
L’une des avancées les plus significatives<br />
de cette dernière décennie a été de<br />
mieux connaître l’importance de l’activité<br />
des décharges partielles (DP) : et<br />
le développement d’instruments nouvelle<br />
génération pour la détection, la localisation,<br />
la mesure, l’enregistrement et<br />
l’analyse de ces phénomènes.<br />
Basé sur l’expérience d’analyse de dizaines<br />
de milliers de pannes de postes sur<br />
plus de 30 ans, notre partenaire EA<br />
Technology a conclu que 85% des pannes<br />
sont dues à l’activité DP et que la mesure<br />
L’activité DP provoque<br />
une détérioration progressive<br />
des composants qui est la principale<br />
cause de panne d’installations.<br />
Si les systèmes de protection ne se<br />
déclenchent pas, ces défauts peuvent<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 23
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
causer des dommages importants et<br />
peuvent être un danger mortel pour le<br />
personnel. En effet, Les installations<br />
alimentées par inadvertance à la suite de<br />
la rupture d’isolation peuvent aussi<br />
menacer la vie du personnel. Il est donc<br />
important de mettre en place des moyens<br />
pour surveiller et vérifier les DP.<br />
L’Homme peut voir, entendre et sentir<br />
l’activité DP sous la forme d’arcs visibles<br />
et de dommages sur les équipements,<br />
de sons audibles et d’arômes gazeux ;<br />
mais lorsque cela est possible, l’activité<br />
DP est susceptible d’être à un stade très<br />
avancé, avec un risque élevé de dégâts<br />
trop importants de l’installation. Ainsi,<br />
la nécessité de détecter et de mesurer<br />
l’activité DP à un stade beaucoup plus<br />
précoce a conduit au développement de<br />
nouveaux instruments.<br />
Détection & mesure de DP<br />
Les instruments de mesure de DP les plus<br />
basiques utilisent généralement des<br />
détecteurs ultrasonores seuls pour<br />
écouter l’activité DP. Ceux-ci sont utiles<br />
en tant qu’outils de contrôle qui donneront<br />
une indication immédiate de la<br />
présence de DP de surface. Cependant,<br />
comme l’activité DP est le plus souvent<br />
localisée dans l’isolant des composants<br />
internes, les instruments ne peuvent pas<br />
toujours donner une indication précise<br />
de l’emplacement et de la gravité des<br />
décharges.<br />
EA technology en développant et mettant<br />
au point un instrument alliant la mesure<br />
ultrasonore en surface et la mesure TEV<br />
permet ainsi d’augmenter considérablement<br />
la précision des informations sur<br />
l’activité DP et sur l’état des installations.<br />
L’ UltraTEV Plus+ mesure<br />
les émissions ultrasonores de surface<br />
et de TEV internes.<br />
Le premier instrument développé en<br />
2007 a marqué un grand pas en avant<br />
dans la capacité des ingénieurs à mesurer<br />
l’activité DP avec précision et rapidité.<br />
l’UltraTEV Plus+ fut le premier de<br />
la famille des UltraTEV, ayant remporté<br />
en 2011 : the Queen’s Award for Enterprise:<br />
Innovation, le plus prestigieux des<br />
honneurs industriel au Royaume-Uni.<br />
L’instrument s’est avéré rapidement<br />
Leader du marché mondial, de la Chine<br />
aux Etats-Unis.<br />
Les émissions ultrasonores sont mesurées<br />
sur la surface de l’installation et<br />
autour des entrefers de stators. Les résultats<br />
sont affichés instantanément sur<br />
l’écran de l’instrument en décibels (dB).<br />
Les opérateurs peuvent également écouter<br />
les émissions ultrasonores à l’aide de<br />
microphones et d’un casque, et il est<br />
également possible de brancher un microphone<br />
directionnel pour écouter les DP<br />
dans les installations situées en hauteur,<br />
ou sur des équipements difficiles à atteindre<br />
comme les coins de postes. Les émissions<br />
TEV indiquent l’état de l’isolant<br />
interne et sont mesurées et affichées en<br />
picocoulombs (pC).<br />
Pour aider les opérateurs à comprendre<br />
l’importance des lectures numériques,<br />
l’instrument est calibré en usine avec<br />
un système simple d’indicateurs lumineux<br />
- vert pour «OK», jaune pour «activité<br />
DP», installations qui nécessitent une<br />
surveillance, rouge pour des niveaux de<br />
DP critiques «Doit faire l’objet d’une<br />
vérification approfondie.»<br />
Lorsqu’un opérateur maîtrise l’utilisation,<br />
il est intéressant et important qu’il<br />
utilise cet instrument pour des contrôles<br />
comparatifs. Les mesures prises sur<br />
une installation un jour peuvent être<br />
comparées avec les résultats des jours<br />
suivants pour vérifier si l’activité DP est<br />
en augmentation. Et les mesures effectuées<br />
sur des installations «réputées<br />
comme saines» peuvent être comparées<br />
à des lectures provenant d’autres installation<br />
pouvant montrer une importante<br />
activité DP.<br />
Le mesureur de TEV sert aussi de dispositif<br />
de sécurité personnelle très efficace.<br />
Les opérateurs sont invités à effectuer<br />
des vérifications minimums de DP sur<br />
toutes les installations sur lesquelles ils<br />
interviennent, à partir du moment qu’ils<br />
s’approchent d’un poste, afin d’identifier<br />
tout risque de danger pour leur sécurité.<br />
Localisation de DP<br />
et collecte de données<br />
Un système véritablement multifonctionnel<br />
pour enregistrer et analyser l’activité<br />
DP plus en détail, tout en restant<br />
portable et facile à utiliser a été développé.<br />
Les deux instruments sont souvent<br />
utilisés ensemble et deviennent une<br />
combinaison redoutable pour la recherche<br />
de défauts.<br />
Ce système dispose de deux sondes, afin<br />
de localiser la source de l’activité interne<br />
DP avec une portée de 60 cm. Il peut<br />
également être utilisé en mode sonde<br />
unique pour utiliser toutes les fonctions<br />
de l’UltraTEV Plus+ , avec les mêmes<br />
options d’utilisation d’extension, de<br />
microphones directionnels, et du casque.<br />
Le système UltraTEV Locator<br />
identifie la source de l’activité DP<br />
et enregistre les informations sur<br />
sa nature de manière très détaillée<br />
En plus de sa fonction de localisation<br />
précise des DP, ce qui fait son atout<br />
majeur, il utilise plusieurs capteurs pour<br />
mesurer les facteurs environnementaux<br />
influant sur l’activité DP tels que : La<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 24
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
température ambiante et de surface, la<br />
pression atmosphérique et l’humidité<br />
relative. Il offre également la possibilité<br />
d’utiliser un capteur ultrasonore<br />
magnétique supplémentaire et d’un<br />
convertisseur courant/fréquence radio<br />
(RFCT) pour mesurer l’activité DP dans<br />
les câbles.<br />
Toutes les informations collectées par<br />
l’UltraTEV Locator sont affichées sur<br />
un écran tactile couleur et peuvent être<br />
enregistrées dans la mémoire interne de<br />
l’instrument. Elles peuvent ensuite être<br />
analysées afin d’éditer des rapports<br />
détaillés sur l’état de chaque installation,<br />
y compris l’emplacement, l’amplitude et<br />
la fréquence de l’activité DP.<br />
Asset Management Condition<br />
Based (CBAM)<br />
Ou gestion des équipements<br />
en fonction de leur état.<br />
L’UltraTEV plus+ et Locator sont<br />
extrêmement efficaces comme moyen de<br />
détection de défaut et comme outils d’investigation,<br />
et pour de nombreux ingénieurs,<br />
leur plus grand bénéfice réside<br />
dans le fait qu’outre la collecte de<br />
données, ils peuvent être utilisés pour<br />
mettre en œuvre une nouvelle stratégie<br />
plus efficace pour la gestion d’équipements<br />
: Asset Management Condition<br />
Based (CBAM).<br />
CBAM signifie qu’au lieu de planifier<br />
des arrêts pour maintenance parfois inutiles,<br />
ou d’attendre la destruction des équipements<br />
avant leur réparation ou leur<br />
remplacement, les installations sont<br />
maintenu sur la base de leur état mesuré.<br />
L’activité DP de chaque équipement est<br />
vérifiée sans mise hors tension et se voit<br />
assigné d’un « indicateur de santé ». Si<br />
l’équipement est en « bonne santé », il<br />
n’y aura pas besoin de planifier un arrêt<br />
pour maintenance. Mais si l’équipement<br />
présente une activité DP anormale et<br />
présente donc un défaut, il est nécessaire<br />
d’intervenir pour éviter sa détérioration<br />
ou sa destruction.<br />
C’est grâce à cette stratégie de gestion<br />
des équipements en fonction de leur état<br />
défini par la mesure de l’activité des DP<br />
que Singapore Power, l’unique compagnie<br />
de distribution d’électricité et de gaz<br />
auprès de plus d’un million d’usagers à<br />
Singapour, a considérablement amélioré<br />
la fiabilité de son réseau. Comme le<br />
démontre les courbes suivantes :<br />
EA Technology capitalise de nombreuses<br />
expériences clients qui montrent l’utilité<br />
du CBAM engendrant moins de<br />
pannes, moins d’arrêts, une plus grande<br />
sécurité, une plus grande durée de vie de<br />
l’équipement et des coûts de maintenance<br />
réduits.<br />
Moniteurs DP et alarmes<br />
Pour aller encore plus loin dans la<br />
surveillance de l’activité de DP, EA<br />
Technology a développé l’UltraTEV<br />
Monitor, un système de surveillance<br />
online des installations.<br />
Il permet la surveillance de plusieurs<br />
équipements en simultané. Il enregistre<br />
les mesures et les facteurs environnementaux<br />
qu’il compare au fil du temps<br />
pour identifier des tendances et changements.<br />
Il permet de délivrer des<br />
rapports précis et détaillés sur chaque<br />
équipement.<br />
Il propose aussi un système d’alarme<br />
24h/7j, qui transmet automatiquement<br />
des alertes aux ingénieurs lorsque l’activité<br />
PD atteint un niveau critique sur un<br />
équipement.<br />
Conclusion<br />
Que se soit simplement pour repérer et<br />
remédier aux défauts avant qu’ils ne<br />
deviennent des pannes plus sévères ou<br />
que ce soit pour la mise en œuvre d’une<br />
nouvelle stratégie globale de maintenance<br />
d’un ensemble d’équipement, les<br />
instruments de mesure de l’activité DP<br />
apportent une réponse simple et fiable.<br />
Aujourd’hui, un responsable maintenance<br />
avisé ne peut plus ignorer la pertinence<br />
des informations que peut fournir<br />
la mesure et l’analyse de l’activité DP ■<br />
Pierre Campagna,<br />
PDG de dB Vib Groupe<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 25
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
Mise en application<br />
Protéger ses installations<br />
grâce au traçage électrique<br />
Pour s’assurer que l’on ne gaspille pas d’énergie sur des installations denses et complexes<br />
de l’agroalimentaire ou de la pétrochimie par exemple, un thermostat ne suffit pas. Mais<br />
grâce à des systèmes de contrôle, le traçage des câbles permet à de grands sites de production<br />
qui abritent de nombreux pipes, moteurs et turbines et dans lesquels l’électricité<br />
est partout présente, de protéger leurs installations mais aussi de réduire leur facture<br />
énergétique. Ainsi, des solutions de monitoring existent de manière à surveiller en temps<br />
réel l’évolution des machines.<br />
Dans les raffineries, les installations de<br />
production chimique ou pétrochimique, les<br />
problématiques de traçage sont nombreuses.<br />
L’omniprésence de tuyaux et de pipes permettant<br />
aux fluides de circuler nécessitent en effet des<br />
opérations de traçage indispensables au maintien<br />
en température constante des liquides lorsque le<br />
système de production est à l’arrêt. Dans l’industrie,<br />
cette question est tout aussi problématique<br />
en cas de forte baisse de température car le risque<br />
de gel par exemple, peut amener l’installation<br />
ou les canalisations à casser. Ce traçage peut être<br />
électrique ou vapeur. Thermon, entreprise dont le<br />
siège social est implanté à Ivry-sur-Seine (Valde-Marne)<br />
et spécialisée dans le traçage électrique<br />
et vapeur pour tuyauteries, réservoirs et instrumentation,<br />
est souvent confrontée à des problèmes<br />
de maintien hors gel ou en température sur<br />
des sites industriels divers.<br />
Directrice générale de l’entreprise, Évelyne Berger<br />
explique que « lorsqu’il s’agit de petites installations<br />
munies de quelques centaines de mètres de<br />
câbles, un simple thermostat suffit, à condition qu’il<br />
soit bien entendu situé au bon endroit. Mais pour<br />
des grands sites industriels, où l’électricité est<br />
partout, il est nécessaire de se munir d’une solution<br />
de monitoring extrêmement précise avec une<br />
centrale de contrôle et une salle de commandes, le<br />
tout relié à une alarme de manière à voir et savoir<br />
tout ce qui se passe en continu ».<br />
Des systèmes de surveillance<br />
électrique plus ou moins<br />
complets<br />
Plusieurs systèmes, du plus simple au plus<br />
complexe, existent sur le marché. Pour sa part, l’entreprise<br />
francilienne propose des gammes différentes<br />
avec en premier lieu le thermostat local, directement<br />
positionné sur le pipe, et qui permet d’obtenir<br />
un relais DCS, c’est-à-dire un câble capable de<br />
donner un signal vers la salle de contrôle. Ce<br />
système permet de vérifier la température et d’émettre<br />
un signal électrique. Une deuxième solution<br />
est proposée cette fois pour les tuyaux – ou pipes<br />
– plus importants contenant une armoire électrique<br />
; au niveau des disjoncteurs, il est en effet possible<br />
d’installer une armoire de contrôle munie d’un<br />
monitoring chargé de prendre en compte toutes les<br />
informations concernant les mesures avant de les<br />
envoyer dans une unité centrale de contrôle. Enfin,<br />
une solution plus élaborée, actuellement en cours<br />
de développement, n’est pas encore sortie sur le<br />
marché ; « il s’agit d’un système qui apportera<br />
davantage de précision, en particulier dans les zones<br />
explosives », révèle la directrice générale. Car ce<br />
qu’il faut toujours garder à l’esprit, c’est que la<br />
problématique première des industriels réside dans<br />
le coût du câblage. Ce n’est effectivement pas tellement<br />
les solutions de traçage qui vont coûter cher<br />
mais les mètres – voire les kilomètres – de câbles<br />
qu’il va falloir ajouter pour les relier aux différentes<br />
installations, aux transformateurs et autres systèmes<br />
; « les investissements s’alourdissent d’autant<br />
plus que dans les zones explosives nous avons<br />
besoin de câbles armés. Lorsque l’on installe une<br />
solution de monitoring, l’idéal est donc de ne pas<br />
relier les systèmes à une armoire située à l’extérieur<br />
de la zone mais plutôt de prendre les mesures<br />
en local pour contrôler les circuits électriques ».<br />
Des gains d’énergie pouvant<br />
atteindre 80%<br />
Les évolutions technologiques s’orientent donc davantage<br />
vers les économies d’échelle plutôt que vers la<br />
précision des mesures. Mais Évelyne Berger insiste<br />
toutefois sur un point : « le rôle du traçage électrique<br />
est de maintenir une température à niveau quand<br />
le process est arrêté. Il ne faut donc pas utiliser ce<br />
système lorsque le système se remet en route. » Outre<br />
ce conseil, la directrice de Thermon insiste sur les<br />
bienfaits de la mise en place d’une solution de traçage<br />
qui permet d’économiser au final entre 60 et 80%<br />
d’énergie électrique, et ce dans des secteurs industriels<br />
aussi divers que variés : le nucléaire, les procédés<br />
chimiques, l’agroalimentaire comme le chocolat<br />
et la bière pour leurs besoins en eau chaude ou pour<br />
l’évacuation des graisses. De même, les calorifuges<br />
ne suffisent guère dans les cas de gel des tuyaux ;<br />
« le calorifuge fait l’effet d’un gros manteau. Il<br />
atténue le froid mais n’empêchera jamais le gel.<br />
Les solutions de traçage comme les rubans chauffants,<br />
couplés à des systèmes de régulations, au<br />
contraire, permettront véritablement de maintenir la<br />
température souhaitée des fluides circulant à l’intérieur<br />
des câbles et d’éviter tout risque pour les<br />
outils de production. » ■<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 26
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
Solutions<br />
<strong>Maintenance</strong> électrique :<br />
solutions complémentaires<br />
La maintenance des installations électriques présente parfois des complications<br />
au sein d’un site industriel en raison des risques qu’elles représentent<br />
et des exigences de la loi vis-à-vis de leur surveillance. Pour<br />
cela, des solutions existent, en complément de celles évoquées tout<br />
au long de ce dossier spécial de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>.<br />
IGE-XAO gère la documentation des<br />
installations électriques en milieu<br />
industriel<br />
À l’image des certains grands noms de<br />
l’automobile tels que Renault, PSA ou<br />
Michelin, les clients d’IGE-XAO – qui<br />
appartiennent à différents secteurs de<br />
l’industrie tels que la machine-outil par<br />
exemple ou le traitement de l’eau – ont<br />
la totalité de la documentation de leurs<br />
installations gérées par les logiciels de<br />
l’éditeur toulousain. Ces mêmes logiciels<br />
servent à exploiter leurs installations et<br />
sont couramment utilisés par les services<br />
de maintenance et de travaux neufs.<br />
La problématique de tous ces industriels<br />
réside dans le fait que ces documents sont<br />
souvent incomplets ou ont du mal à être<br />
mis à jour. Or ce sont ces documentations<br />
qui permettent de gagner un temps considérable<br />
lors des interventions de main-<br />
tenance. Mais l’utilisation du papier<br />
persiste au quotidien. De même, les<br />
opérateurs ont souvent pour seul document<br />
la fiche cachée derrière l’armoire<br />
électrique, et celle-ci n’est pas toujours<br />
mise à jour.<br />
La suite logicielle See Electrical Expert<br />
V4 permet par exemple de travailler en<br />
ligne et en simultané sur un même projet.<br />
Les modifications réalisées par les autres<br />
utilisateurs sont visibles en temps réel.<br />
Le logiciel permet aussi de gérer les<br />
folios de contrôle commandes des installations<br />
électriques. Il est également doté<br />
d’un outil de visualisation pour gérer les<br />
schémas, retrouver plus rapidement des<br />
informations et de procéder à des annotations.<br />
Des versions disponibles sur<br />
tablettes sont prévues, tout comme des<br />
solutions d’écrans tactiles directement<br />
intégrées sur les armoires électriques.<br />
Quelques rappels de la loi sur la surveillance des installations électriques<br />
> Article R236-52, en vigueur depuis le 2 mars 2006<br />
Lorsque, à la suite d’un incident tel que disjonction, défaut à la terre ou court-circuit, on n’est pas sûr que certaines<br />
parties d’installation soient hors tension, on doit observer, avant d’intervenir sur ces parties, les mesures de<br />
sécurité prescrites par l’article R. 236-49 ou par l’article R. 236-50.<br />
Dans le cas d’utilisation dans les matériels électriques de matières isolantes solides, liquides ou gazeuses susceptibles<br />
de donner lieu, en cas d’incident d’exploitation, à des émissions de gaz, de vapeur ou de poussières toxiques,<br />
toutes précautions doivent être prises conformément aux consignes de sécurité préétablies pour pallier les conséquences<br />
de telles émissions pour les salariés.<br />
La surveillance concerne notamment :<br />
- le maintien des dispositions mettant hors de portée des salariés les parties actives de l’installation<br />
- le bon fonctionnement et le bon état de conservation des conducteurs de protection<br />
- le bon état des conducteurs souples aboutissant aux appareils amovibles ainsi qu’à leurs organes de raccordement<br />
- le maintien du calibre des fusibles et du réglage des disjoncteurs<br />
- le contrôle du bon fonctionnement des dispositifs sensibles au courant différentiel résiduel<br />
- la signalisation des défauts d’isolement par le contrôleur permanent d’isolement<br />
- le contrôle de l’éloignement des matières combustibles par rapport aux matériels électriques dissipant de l’énergie<br />
calorifique<br />
- le contrôle de l’état de propreté de certains matériels électriques en fonction des risques d’échauffement dangereux<br />
par l’accumulation de poussières<br />
- le contrôle des caractéristiques de sécurité des installations utilisées dans les locaux à risques d’explosion<br />
- la bonne application des dispositions du II de l’article R. 236-52 Source : Legifrance<br />
Schneider Electric assure<br />
la maintenance de l’installation<br />
électrique du site des Eaux<br />
d’Évian d’Amphion<br />
L’usine des Eaux d’Evian d’Amphion<br />
produit 7,5 millions de bouteilles par jour<br />
et ce de manière quasi ininterrompue.<br />
Seule une plage de huit heures permet<br />
aux équipes de Schneider Electric d’assurer<br />
la maintenance annuelle de toute<br />
l’installation électrique du site.<br />
Au total : onze transformateurs Trihal,<br />
une vingtaine de cellules moyenne<br />
tension, onze disjoncteurs de protection<br />
générale et huit disjoncteurs divisionnaires.<br />
Planifiée sur un après-midi, cette<br />
mission s’effectue sous couvert d’un plan<br />
de prévention et de sécurisation du site<br />
très rigoureux, avec notamment la consignation<br />
de tous les matériels afin d’éviter<br />
tout incident, comme une remise sous<br />
tension intempestive.<br />
Plus d’une quarantaine de personnes sont<br />
ainsi mobilisées pour cette prestation de<br />
maintenance de niveau 4.<br />
Le groupe analyse l’état de ses cellules<br />
VM6 et SM6, avant de tester tous les<br />
disjoncteurs Masterpact en vérifiant que<br />
les temps de déclenchement sont conformes<br />
aux courbes d’origine, par injection<br />
sur chaque appareil.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 28
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
Apave lance une application<br />
smartphone pour choisir la bonne<br />
formation en habilitation<br />
électrique<br />
Cette application smartphone permet de<br />
déterminer quelle formation est la plus<br />
adaptée selon les besoins de chacun. Les<br />
nouvelles dispositions réglementaires<br />
fixent le type d’habilitation que tout<br />
salarié confronté à un risque électrique<br />
doit posséder pour exercer son métier.<br />
Habi Guide sur smartphone est une application<br />
est disponible gratuitement sur les<br />
plates-formes de téléchargement iTunes,<br />
et prochainement Android et Blackberry.<br />
Après l’avoir téléchargée sur le smartphone,<br />
l’opérateur découvre un premier<br />
onglet qui lui donne un rappel des textes<br />
réglementaires et la définition de chaque<br />
obligation.<br />
Le second volet du guide virtuel reprend<br />
les tâches d’ordre électrique et les tâches<br />
d’ordre non électrique, comme le stipule<br />
désormais la nouvelle réglementation.<br />
Pour les deux types de tâches, l’application<br />
cite des exemples. Une fois les<br />
tâches identifiées, l’utilisateur pourra<br />
accéder au détail des formations et<br />
choisir la plus adéquate.<br />
Un ouvrage sur les appareillages<br />
et les installations électriques<br />
industriels<br />
Cet ouvrage vous permet de définir, en<br />
fonction de la normalisation en vigueur,<br />
les conditions d’exploitation, de protection<br />
et d’entretien des appareillages, des<br />
installations et des tableaux électriques<br />
industriels. Les thèmes abordés sont : les<br />
domaines d’utilisation et éléments de<br />
technologie, les fonctions élémentaires<br />
et caractéristiques, la structure, les modes<br />
d’étude et de calculs et la maintenance<br />
des ouvrages électriques (installations et<br />
tableaux). Cet ouvrage s’adresse aux<br />
rédacteurs des cahiers des charges des<br />
installations électriques, concepteurs et<br />
bureaux d’études, les prescripteurs de<br />
matériels et responsables produits,<br />
responsables de la mise en oeuvre, de<br />
la vérification et de la maintenance des<br />
équipements électriques ■<br />
Appareillages et installations électriques<br />
industriels : Conception, coordination,<br />
mise en œuvre, maintenance<br />
Jacques Marie Broust<br />
Collection : Technique et Ingénierie<br />
Dunod 2008<br />
352 pages<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 29
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
Avis d'expert<br />
S'attaquer à l'analyse des pertes ou<br />
plutôt à « l'amélioration au cas par cas »<br />
L’appellation « Analyse des Pertes » correspond à quelques libertés<br />
d’interprétation qui nous ont éloigné du sens original donné à ce pilier<br />
par les japonais initiateurs de TPM. Plusieurs traducteurs professionnels<br />
(deux d’origine japonaise et trois d’origine française) s’accordent<br />
à dire que la meilleure traduction française du titre japonais de ce pilier<br />
est « Amélioration au cas par cas ».<br />
« Amélioration au cas par cas » : ce titre traduit<br />
bien l’esprit du travail sous-tendu par ce pilier<br />
puisqu’il s’agit de choisir les problèmes à traiter,<br />
de s’y attaquer un par un, d’en éliminer toutes<br />
les causes les plus probables après qu’elles aient<br />
été clairement identifiées, de mettre en place<br />
les verrouillages nécessaires pour éviter qu’elles<br />
ne réapparaissent et de vérifier que la<br />
fréquence d’apparition soit devenue celle de<br />
l’objectif que l’on s’était préalablement fixé,<br />
et ce vérifié sur une période de deux à trois<br />
mois. Très souvent, cet objectif s’établira à zéro<br />
pour toutes les pertes pouvant être éliminées<br />
telles que les pannes, les défauts qualité,… Il<br />
sera différent de zéro pour les pertes que l’on<br />
ne peut que réduire dans l’état actuel d’une situation<br />
telles que les réglages, les changements<br />
d’outils usés ou encore les transformations<br />
machines pour changements de référence…<br />
Le principe d’élimination<br />
des pertes en quatre phases<br />
Ce principe, particulièrement bien adapté aux<br />
pertes causées par les pannes, peut être appliqué<br />
à d’autres catégories de pertes, par exemple<br />
aux pertes pour non qualité.<br />
Première phase : réduire la dispersion d’apparition<br />
de la perte<br />
Il s’agit de réduire la dispersion des intervalles<br />
entre les pannes, à savoir : réparer les dégradations<br />
qui avaient été négligées, réparer des<br />
défauts latents et éliminer des dégradations<br />
forcées. Ce dernier point sous-entend l’élaboration<br />
des conditions fondamentales de bon fonctionnement,<br />
de bonne utilisation et de bonne<br />
maintenance, mais aussi de clarifier les conditions<br />
d’observation de ces conditions. Il convient<br />
d’organiser la consolidation des réparations<br />
provisoires.<br />
Deuxième phase : allonger la durée de fonctionnement<br />
sans la perte<br />
On s’efforcera d’allonger la durée de vie nominale<br />
des composants réputés défaillants. Par quel<br />
moyen ? En évitant au maximum les faiblesses<br />
de conception ; cela passe par l’amélioration de<br />
la résistance des composants, l’amélioration<br />
de la précision dans la fabrication des composants,<br />
la sélection de pièces satisfaisant mieux<br />
aux conditions d’utilisation et, enfin, la réduction<br />
des surcharges ou amélioration de la résistance<br />
aux surcharges. D’autre part, il est essentiel<br />
de supprimer les pannes brusques. Cette opération<br />
passe par une augmentation des compétences<br />
en production et en entretien, des mesures<br />
pour éviter les erreurs de conduite et d’autres<br />
pour éviter les erreurs de réparation. Enfin, il<br />
est essentiel de réparer les dégradations apparentes.<br />
Troisième phase : mettre en place la remise<br />
en état périodique<br />
Elle consiste dans la mise en place de la réparation<br />
des dégradations ou de l’échange des<br />
composants incriminés à une fréquence régulière,<br />
autrement dit, selon un calendrier préétabli.<br />
Cette nouvelle phase consiste à réparer<br />
périodiquement les dégradations (estimation des<br />
durées de vie, références pour examens périodiques<br />
et pour remplacements périodiques,<br />
amélioration de l’entretien). Elle consiste également<br />
à déterminer les dégradations internes par<br />
appréciation des signes avant-coureurs : recherche<br />
de signes avant-coureurs, sélection des<br />
signes des plus significatifs d’entre eux, déterminer,<br />
enseigner et planifier la manière de les<br />
détecter.<br />
Quatrième phase : prévoir l’apparition de<br />
la perte<br />
On s’efforcera par des mesures ou des observations<br />
appropriées à prédire la durée de vie des<br />
composants de façon à les réparer ou à les échanger<br />
au plus près de leur date probable de<br />
défaillance. Cette dernière phase implique de<br />
constituer un historique de durée de vie des<br />
composants et d’analyser techniquement les<br />
pannes importantes (études concernant la fatigue<br />
des matériaux, observation de l’usure des dents<br />
d’engrenage, des glissières,...). Il s’agit aussi de<br />
mesurer pour allonger la durée vie : analyse des<br />
vibrations, des ondes de chocs, des huiles, de<br />
leur qualité et des résidus métalliques... Enfin,<br />
prévoir l’apparition de la perte implique<br />
d’échanger ou de réparer périodiquement sur la<br />
base de la prévision de la durée de vie.<br />
L’amélioration au cas par cas :<br />
quelles étapes ?<br />
L’amélioration au cas par cas est un « pilier TPM<br />
» à part entière et dont l’application se déroule<br />
en dix étapes. Il s’agit d’éliminer une par une<br />
les pertes choisies en mettant en place toutes les<br />
mesures nécessaires pour que chacune ne réapparaisse<br />
jamais. Le déroulement de ces étapes<br />
revient à décrire et à appliquer de façon détaillée<br />
le cycle PDCA (Plan : dire ce que l’on va faire,<br />
Do : faire ce que l’on a dit, Chek : vérifier que<br />
ce que l’on a fait correspond à ce que l’on avait<br />
dit, Act : mettre en place les mesures qui pérenniseront<br />
la situation décrétée satisfaisante et la<br />
déployer avec pertinence).<br />
Étape 1 : sélectionner dans le processus<br />
concerné, l’équipement, la ligne, l’installation<br />
- Déterminer les objectifs à atteindre par atelier,<br />
process,...<br />
- Hiérarchiser et choisir la ligne, le processus,<br />
l’équipement ou la machine qui est à l’origine<br />
des pertes à éradiquer.<br />
- Étudier les possibilités de démultiplication<br />
horizontale.<br />
- « Synchroniser avec les activités de maintenance<br />
autonome ».<br />
Étape 2 : constituer et organiser les groupes<br />
de travail<br />
- Pour chaque catégorie de perte un groupe pluridisciplinaire<br />
est constitué et un pilote est<br />
nommé. Rendre disponible les ressources.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 30
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
- Organiser l’animation et l’affichage : l’avancement et les résultats<br />
des différents groupes de travail sur le panneau d’activités du secteur.<br />
Étape 3 : évaluer les pertes<br />
- Identifier et quantifier les catégories de pertes avec les membres du<br />
groupe.<br />
- Hiérarchiser les catégories de pertes par rapport aux objectifs.<br />
- Le groupe valide les résultats de cette analyse.<br />
- Retenir les indicateurs appropriés pour chaque catégories de pertes<br />
(utiliser des indicateurs standards).<br />
Étape 4 : déterminer les thèmes d’amélioration continue et les objectifs<br />
locaux<br />
- Déterminer les pertes à éliminer à partir des résultats de l’analyse<br />
des catégories de pertes, de la situation actuelle, d’après les objectifs<br />
globaux.<br />
- Fixer des objectifs locaux et des délais ambitieux à chaque groupe<br />
(zéros locaux).<br />
- Valider les objectifs de chaque groupe et les afficher.<br />
Étape 5 : programmer le déroulement de chaque thème d’amélioration<br />
continue<br />
- Planifier les analyses des pertes, les mesures correctives et préparer<br />
l’organisation pour l’avancement et l’achèvement de chaque thème<br />
d’amélioration continue.<br />
- Donner la priorité aux catégories de pertes en fonction des objectifs<br />
(nombre, durée, ...).<br />
- Afficher l’avancement des groupes de travail.<br />
Étape 6 : programmer et évaluer les analyses des pertes et les mesures<br />
correctives<br />
- Utiliser à plein les techniques d’analyses, d’investigations, d’expériences<br />
(...) pour trouver les causes de perte.<br />
- Poursuivre les analyses jusqu’à trouver toutes les causes afin d’atteindre<br />
l’objectif de zéros locaux (éradication de la perte).<br />
Étape 7 : mettre en œuvre les actions d’amélioration continue<br />
- Affecter le budget nécessaire et mettre en œuvre les actions d’amélioration<br />
qui sont retenues.<br />
- Réaliser les solutions retenues.<br />
Étape 8 : confirmer les effets<br />
Vérifier la disparition de la cause, après la mise en œuvre des actions<br />
d’amélioration.<br />
Étape 9 : prendre les mesures pour éviter le retour en arrière<br />
- Mettre en œuvre les mesures nécessaires pour éviter le retour des<br />
pertes (standard provisoire de maintenance, fiche de capitalisation,<br />
leçon ponctuelle...).<br />
- Capitaliser la solution pour la démultiplier horizontalement (la rendre<br />
transversale, essaimage...).<br />
Étape 10 : reproduction horizontale systématisation<br />
- Reproduire la solution retenue sur les autres lignes, processus et équipements<br />
de même type.<br />
- Valoriser les résultats obtenus.<br />
- Donner le coup d’envoi pour éradiquer une autre perte (zéro local).<br />
groupes hydrauliques de la même machine.<br />
Pour parvenir à ces zéro locaux, les outils classiques de la qualité<br />
seront utilisés, par exemple : organisation en travail de groupe,<br />
méthode de résolution de problèmes en groupe, analyses pourquoi,<br />
diagramme de Pareto, leçon ponctuelle, standards de conduite ou<br />
de maintenance d’installation, capitalisation pour les projets, essaimage<br />
sur les installations semblables, etc.<br />
Les conditions de réussite peuvent être énumérées de la façon<br />
suivante :<br />
- la prise en compte du pilotage de ce pilier par la hiérarchie ;<br />
- les principaux participants aux groupes de travail sont les opérateurs<br />
de fabrication et les professionnels de maintenance, assistés<br />
par les fonctions supports : ingénierie, techniciens de maintenance,<br />
qualité, logistique… ;<br />
- utiliser les outils de la qualité et les méthodes de résolution de problèmes<br />
;<br />
- supprimer les anomalies en premier lieu, sources de défaillances ;<br />
- mettre en place une animation visuelle de l’analyse des pertes,<br />
des résultats et de l’avancement du travail des groupes constitués<br />
;<br />
- conduire chaque amélioration en respectant scrupuleusement le<br />
cycle PDCA ■<br />
Luc Crombois<br />
Conduite type d’une amélioration<br />
En partant de la mesure et des pertes hiérarchisées, choisir successivement<br />
les causes de pertes à éliminer pour être capable de déterminer<br />
des objectifs constitués de zéro locaux.<br />
Un zéro local consiste par exemple à éliminer définitivement les fuites<br />
d’un groupe hydraulique clairement identifié, puis celles de tous<br />
les groupes hydrauliques de la même famille ou celles de tous les<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 31
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
Management<br />
Relations donneurs<br />
d'ordres-prestataires :<br />
de la méfiance à la confiance<br />
Depuis trente ans, le Centre international de maintenance industrielle<br />
(Cimi) accompagne les entreprises industrielles et de service dans l’objectif<br />
global d’améliorer l’efficacité de la maintenance dans son rôle<br />
de fournisseur vis-à-vis de la production. La sous-traitance de certaines<br />
activités y est incontournable, selon qu’elles se rapportent à des<br />
équipements spécifiques, à des tâches peu critiques ou ponctuelles. Il<br />
n’était pas rare, dans des années récentes, que l’impression de nonqualité,<br />
d’exploitation, de surcoût ou de malhonnêteté prévale de chaque<br />
coté. Depuis, les relations sont devenues plus contractuelles et gagnantgagnant.<br />
À partir de questions fréquemment évoquées, l’équipe des<br />
consultants/formateurs du Cimi vous fait part ici d’éléments de réponse<br />
tirés de son expérience issue du terrain.<br />
➤ Quelles sont les attentes des donneurs<br />
d’ordres de la part des prestataires<br />
(urgence, qualité, sécurité) ?<br />
En termes d’urgence, les attentes des<br />
donneurs d’ordres concernent d’abord la<br />
réactivité de professionnels capables de<br />
mettre en place les qualifications et<br />
compétences adaptées aux besoins. Cela<br />
nécessite des qualités de management,<br />
d’organisation et de logistique qui doivent<br />
être complétées par les aptitudes<br />
techniques indispensables.<br />
En matière de qualité, les attentes sont<br />
d’autant plus fortes que de tous les services<br />
de l’entreprise, le service maintenance<br />
est peut-être le plus sédentaire et<br />
peut compter dans ses rangs de redoutables<br />
anciennetés et des ego bien prononcés<br />
: dans ces conditions, un cahier<br />
des charges « fermé », liste interminable<br />
de contraintes, sera – à coup sûr – sans<br />
réelle valeur ajoutée. Il ne faut pas négliger<br />
l’expérience des prestataires et, par<br />
conséquent rédiger des cahiers des<br />
charges « ouverts ».<br />
D’autre part, toute anomalie devra faire<br />
l’objet d’une proposition d’action corrective<br />
visant à l’éliminer, et tout rapport<br />
d’activités devra être tourné vers l’ave-<br />
nir, porteur d’une dynamique (et pas<br />
seulement – comme c’est trop souvent le<br />
cas – le constat d’un passé et d’événements<br />
dont on a que trop parlé). Enfin,<br />
il ne saurait être question de sacrifier la<br />
sécurité des hommes et des biens sur<br />
l’autel de la rentabilité : cela nécessite<br />
de la part des prestataires une approche<br />
raisonnée des installations dont ils auront<br />
la charge (analyse fonctionnelle, spécificités<br />
et contraintes des process), ainsi<br />
que le respect des méthodologies définies<br />
lors des préparations de chantiers<br />
(plans de prévention, méthodes d’intervention)<br />
➤ À l’inverse, que peuvent exiger les<br />
personnels extérieurs de leurs clients ?<br />
Pour répondre à ces exigences, il convient<br />
que les personnels extérieurs en aient<br />
bien assimilé le contenu. Cela ne pourra<br />
se faire qu’au travers de cahiers des<br />
charges qui ne soient pas seulement une<br />
liste de règles incertaines dont le périmètre<br />
reste vague et les objectifs mal<br />
définis. Ce serait la conséquence de<br />
cahiers des charges techniques insuffisamment<br />
réfléchis et dont les clauses<br />
fondamentales seraient noyées parmi les<br />
autres contraintes (notamment juridiques).<br />
D’autre part, et c’est une des<br />
causes premières de dysfonctionnement<br />
des contrats, il convient d’éviter les<br />
confusions entre le « hiérarchique » et le<br />
« fonctionnel ». Ainsi, la place et le rôle<br />
de chacun doivent être bien définis et,<br />
rappelons-le, les modalités d’acceptation<br />
des travaux ainsi que les interfaces sont<br />
à définir clairement par les donneurs<br />
d’ordres.<br />
➤ Sur quels types d’interventions ces<br />
relations posent-elles le plus souvent<br />
problème ?<br />
En règle générale, les difficultés apparaissent,<br />
non pas sur les opérations<br />
complexes (car elles ont été mieux préparées)<br />
mais sur les opérations de routine –<br />
ou le devenant – lesquelles, le temps<br />
faisant son œuvre, génèrent des habitudes<br />
puis des relâchements. C’est bien<br />
connu, il n’y a pas de petits contrats !<br />
➤ Comment s’organisent les relations<br />
entre ces deux acteurs ?Y a-t-il besoin<br />
parfois de faire appel à un interlocuteur<br />
externe ?<br />
Comme déjà dit précédemment, les<br />
« règles du jeu » doivent préalablement<br />
avoir été définies et acceptées, puis<br />
commentées aux différents intervenants.<br />
En effet, ceux qui ont négocié le contrat<br />
ne sont pas forcément ceux qui vont le<br />
mettre en œuvre et il convient d’en<br />
commenter les clauses aux personnels<br />
d’exécution. Il n’est pas inutile alors de<br />
s’appuyer sur l’expérience du prestataire<br />
pour bâtir préalablement avec lui la trame<br />
de ce qui pourrait devenir le cahier des<br />
clauses d’organisation et de fonctionnement<br />
du contrat venant en complément<br />
du règlement interne du donneur d’ordres<br />
(conditions générales d’intervention).<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 32
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
L’appui d’un interlocuteur externe,<br />
fréquent dans le cas de travaux neufs,<br />
reste l’exception en maintenance courante<br />
(grands chantiers exceptés). Il ne<br />
faudra pas oublier que l’ajout de ce<br />
maître d’œuvre, s’il présente l’avantage<br />
d’être l’interlocuteur unique des parties,<br />
devra défendre fidèlement les intérêts du<br />
donneur d’ordres.<br />
➤ Comment organiser les équipes de<br />
maintenance sur le terrain ?<br />
Dans tous les cas, seul le prestataire peut<br />
définir les qualifications et les compétences<br />
nécessaires à l’exécution du<br />
contrat. Afin d’éviter le délit de marchandage,<br />
le donneur d’ordres n’interviendra<br />
donc pas dans la définition des équipes<br />
ni dans leur organisation. Néanmoins, le<br />
prestataire doit informer le donneur d’ordres<br />
sur les dispositions prises pour l’exécution<br />
des travaux et s’assurer qu’elles<br />
ne sont pas contradictoires avec les<br />
contraintes du site et les dispositions du<br />
plan de prévention. En termes d’exécution,<br />
le prestataire doit s’assurer que son<br />
personnel a bien pris connaissance des<br />
dispositions adoptées dans la phase de<br />
préparation des travaux ou qu’il soit<br />
piloté par un responsable effectivement<br />
informé.<br />
➤ Qui doit prendre les décisions ?<br />
Le cahier des charges doit clairement<br />
définir les responsabilités, que ce soit<br />
pour la définition des méthodes de maintenance<br />
(quoi) ou leur mise en œuvre sur<br />
le terrain (comment). Ces responsabilités<br />
peuvent évoluer dans le temps, en<br />
fonction de l’expérience acquise par le<br />
prestataire et de la criticité des équipements<br />
objet du contrat.<br />
➤ En tant que prestataire, quelles sont<br />
les bonnes pratiques à adopter pour<br />
bien respecter les attentes de ses clients<br />
et les consignes du cahier des charges ?<br />
La première des choses à faire est de<br />
signifier sa bonne compréhension de la<br />
demande client par la reformulation des<br />
différents points abordés et la validation<br />
des réponses proposées. En principe,<br />
cette étape – incontournable – a du être<br />
vérifiée et approuvée par le client avant<br />
acceptation du contrat. Après démarrage<br />
du contrat, il convient de rassurer le client<br />
en lui rapportant régulièrement (fréquence,<br />
forme et fond à définir contractuellement).<br />
➤ Comment ne pas se faire « rouler »<br />
ou plus globalement défendre ses positions<br />
par rapport à un donneur d’ordres<br />
qui n’honore pas ses engagements<br />
(horaires, facturations...) ?<br />
Tout dysfonctionnement constaté de<br />
façon contradictoire doit être enregistré<br />
(dossier de preuves) puis, faire l’objet<br />
d’une action corrective dont l’efficacité<br />
sera mesurée. En cas de litige, il convient<br />
de privilégier la négociation mais il<br />
faudra, si nécessaire, faire preuve d’autorité<br />
en appliquant la loi des « hors<br />
jeux » : cela nécessite ainsi d’avoir prévu<br />
une clause « Obligations des parties »<br />
dans le cahier des charges.<br />
➤ Quels conseils pouvez-vous donner<br />
aux prestataires extérieurs en matière<br />
de sécurité (règles de prévention, mise<br />
à disposition d’EPI...) ?<br />
Bien que le donneur d’ordres reste, par<br />
définition, responsable de tout ce qui se<br />
passe dans l’enceinte de son entreprise,<br />
le prestataire a le devoir de s’impliquer<br />
dans l’élaboration et la mise en œuvre<br />
des plans de prévention.<br />
Ainsi, il doit s’assurer en permanence<br />
que les dispositions initialement prévues<br />
soient connues et appliquées par les<br />
personnel d’intervention et que les éventuels<br />
sous-traitants soient concernés par<br />
la démarche. Il n’est pas inutile de rappeler<br />
les points suivants. Les plans de<br />
prévention doivent être systématiquement<br />
revus et commentés en cas de changements<br />
de personnels d’exécution, de<br />
dates et heures d’intervention, de périmètre<br />
concerné. Le donneur d’ordres doit<br />
exercer son autorité sur le personnel du<br />
prestataire en cas de manquement aux<br />
règles de prévention.<br />
➤ En tant que donneur d’ordre, comment<br />
bien faire respecter les éléments<br />
d’un cahier des charges et atteindre les<br />
objectifs que l’on s’est tenus ?<br />
Une autre cause de dysfonctionnement<br />
des contrats est liée à l’absence d’objectifs<br />
quantifiés et mesurables dans les<br />
cahiers des charges. Outre le fait que ce<br />
point est obligatoire (cf. Code Civil,<br />
Article 1162 « Dans le doute la convention<br />
s’interprète contre celui qui a stipulé<br />
et en faveur de celui qui a contracté<br />
l’obligation »), il reste évident que l’évaluation<br />
objective d’une prestation ne<br />
pourra se faire qu’à partir des résultats<br />
attendus. Faut-il encore que ceux-ci aient<br />
été clairement définis, notamment en<br />
termes de disponibilité attendue, de<br />
productivité, de qualité et de coûts, puis<br />
rapportés de façon régulière par le prestataire<br />
pour analyse contradictoire par les<br />
parties.<br />
En conclusion, nous pouvons dire que<br />
la prise de conscience réciproque des<br />
difficultés de « l’autre », la formalisation<br />
quantifiée des résultats attendus,<br />
la définition précise des responsabilités<br />
mutuelles et des fonctions des différents<br />
acteurs... tous ces éléments sont les<br />
ingrédients indispensables à la préparation<br />
du contrat. Au quotidien, la mise<br />
en œuvre nécessite une compréhension<br />
commune des tâches à réaliser avec le<br />
souci partagé du respect des engagements<br />
– notamment en termes de sécurité<br />
– ; chacune des parties ayant à cœur<br />
d’honorer les siens avant de les faire<br />
respecter (seulement si nécessaire, mais<br />
avec fermeté) par l’autre ■<br />
Patrick de la Grange<br />
et l’équipe de consultants<br />
du Cimi<br />
Le Cimi a contribué aussi bien auprès des<br />
prestataires que des donneurs d’ordre à<br />
assainir les relations en particulier en favorisant<br />
la notion de partenariat où chacun<br />
collabore à l’obtention de la meilleure<br />
réponse. Ceci grâce à un ensemble complet<br />
de formations et/ou prestations catalogue<br />
ou sur mesure, couvrant tous les<br />
points évoqués lors de l’entretien, c’est-àdire<br />
aussi bien l’expression du besoin, que<br />
l’appel d’offres, la sélection, la mise en<br />
œuvre, le pilotage du contrat et son évolution,<br />
ainsi que les aspects plus juridiques<br />
et réglementaires.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 33
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
Interview<br />
Relations donneurs<br />
d'ordre-prestataires :<br />
comment s'y prendre ?<br />
Garder la maîtrise d’un cahier des charges avec son prestataire de<br />
maintenance et entretenir de bonnes relations de travail tout en maintenant<br />
un niveau optimal de sécurité. Telles sont les problématiques des<br />
donneurs d’ordres. Mais du côté des prestataires extérieurs, la tâche<br />
n’est pas simple non plus. Rabah Achemaoui, responsable maintenance<br />
d’Endel (groupe GDF-Suez), nous explique comment ses équipes fonctionnent<br />
et quelles bonnes pratiques il est important d’adopter.<br />
➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : Pouvezvous<br />
nous présenter Cofely Endel et<br />
ses activités en tant que prestataire de<br />
maintenance ?<br />
Rabah Achemaoui : Cofely Endel<br />
société du groupe GDF Suez appartenant<br />
à la branche GDF Suez Energy Services<br />
intervient tout au long du cycle de vie des<br />
installations de ses clients ; de l’installation,<br />
à la rénovation d’équipements, en<br />
passant par la maintenance et le transfert<br />
jusqu’au démantèlement des équipements.<br />
Le chiffre d’affaires de Cofely<br />
Endel est de 680M€et le rôle de cette<br />
filiale est d’apporter des solutions globales<br />
visant à améliorer la performance<br />
industrielle de nos clients. L’entreprise se<br />
présente comme un spécialiste de la maintenance<br />
industrielle et son spectre de<br />
compétence est très large. Ses métiers<br />
historiques sont la mécanique, la robinetterie,<br />
la tuyauterie et le soudage. Ses<br />
compétences ont été enrichies au fur et<br />
à mesure de son développement technique<br />
et commercial par les métiers suivants :<br />
automatisme, électricité, électromécanique,<br />
etc.<br />
➤ Qu’est-ce qui fait le succès de cette<br />
filiale de GDF-Suez ?<br />
Sur le sujet qui se présente à nous aujourd’hui,<br />
notons que Cofely Endel dispose<br />
d’une grande expérience des contrats de<br />
maintenance pluri annuels grâce à ses<br />
140 implantations de proximité mais<br />
aussi aux compétences des femmes et des<br />
hommes qui interviennent au quotidien<br />
pour fournir un service de qualité. Cette<br />
entreprise est reconnue par ses clients<br />
et dans l’ensemble des secteurs industriels<br />
pour plusieurs aspects. Sa culture<br />
sécurité, son réseau unique d’implantations,<br />
la disponibilité et la réactivité de<br />
ses équipes, le maillage des compétences<br />
et des expertises de ses collaborateurs,<br />
et enfin, sa connaissance de tous<br />
les secteurs de l’industrie et de l’énergie.<br />
➤ Qui sont vos clients et quels sont<br />
leurs domaines d’activité ?<br />
Cofely Endel est un acteur à 100% du<br />
monde industriel. Egalement, nous disposons<br />
d’un pôle spécialisé pour le secteur<br />
du nucléaire qui nous permet d’apporter<br />
un service sur mesure à nos clients<br />
comme EDF, Areva, le CEA, etc. Mais<br />
nous intervenons aussi dans de nombreux<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 34
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
secteurs tels que l’énergie, la sidérurgie<br />
(ArcelorMittal, Vallourec, …), la pétrochimie<br />
(Total, Exxon Mobil, …), l’aéronautique<br />
(Airbus), etc. Nous apportons<br />
au quotidien nos services auprès de plus<br />
de 2 500 clients.<br />
➤ Sur quels types d’interventions<br />
travaillez-vous ?<br />
Nous intervenons sur tous les types d’interventions<br />
du niveau de maintenance n°1<br />
jusqu’au niveau n°5, selon la norme<br />
FDX60-000. Nos équipes apportent une<br />
réponse globale à nos clients avec pour<br />
objectif de renforcer leur performance<br />
industrielle. Les interventions que nous<br />
réalisons sont encadrées soit travers une<br />
commande spécifique pour une intervention<br />
donnée dans un temps fixé à<br />
l’avance, soit à travers un contrat pluri<br />
annuel de maintenance avec des objectifs<br />
de résultat.<br />
➤ Comment s’organisent les relations<br />
avec vos clients ? Qui sont les principaux<br />
interlocuteurs et les interfaces<br />
entre les différents services ?<br />
La maintenance des équipements industriels<br />
impose la présence physique de<br />
notre personnel dans les usines de nos<br />
clients pour pouvoir bénéficier du<br />
service. Dans le domaine de la maintenance<br />
industrielle, nos clients doivent<br />
obligatoirement participer à la production<br />
du service en assurant plusieurs<br />
tâches. Ils doivent en effet émettre les<br />
demandes d’intervention pour le dépannage<br />
des moyens de production, valider<br />
les plannings d’intervention que nous lui<br />
soumettons, valider les autorisations de<br />
travail puis consigner les équipements.<br />
Ensuite, l’entreprise cliente peut être<br />
amenée à réaliser éventuellement des<br />
contrôles ponctuels, puis réceptionner les<br />
équipements en fin d’intervention lors<br />
des phases d’essais et de qualifications.<br />
Enfin, il est important que les membres<br />
de l’entreprise «donneur d’ordres» participe<br />
aux différentes réunions. Cette participation<br />
de nos clients implique des<br />
interactions fortes entre les différents<br />
acteurs : tout d’abord, les directeurs de<br />
sites et les responsables des achats du<br />
client avec le directeur de région Cofely<br />
Endel. Ensuite, doivent intervenir les<br />
responsables techniques du client avec<br />
les chargés d’affaires et responsables de<br />
contrat Cofely Endel, Puis doivent entrer<br />
en scène les responsables de la sécurité<br />
de nos clients avec nos intervenants et<br />
les responsables de la sécurité notre<br />
société, etc.<br />
➤ Comment s’organisent vos équipes<br />
sur le terrain ? Qui prend les décisions<br />
(chef d’équipe au sein de Cofely Endel,<br />
un responsable nommé par l’entreprise<br />
cliente...) ?<br />
L’organisation de nos équipes sur le terrain<br />
est spécifiée dans un plan qualité spécifique<br />
pour nos contrats pluriannuels de<br />
maintenance. Le processus de traitement<br />
et de réalisation des interventions peut être<br />
différent d’un client à l’autre. Néanmoins,<br />
il existe quelques étapes fondamentales.<br />
Avant tout, il y a le lancement des interventions.<br />
Il est effectué à l’initiative de<br />
nos clients (responsable maintenance,<br />
agents d’exploitation) ou de nous-mêmes<br />
à travers le responsable de contrat, les<br />
préparateurs ou tous agents de maîtrise.<br />
Ces interventions sont formalisées sur une<br />
demande d’intervention avec un niveau<br />
d’urgence. Ensuite, les techniciens de<br />
préparation Cofely Endel doivent réaliser<br />
une analyse des risques dans le but<br />
de définir tous les moyens de prévention<br />
à mettre en œuvre. Une analyse technique<br />
est à son tour effectuée par nos chefs<br />
d’équipes et nos techniciens de préparation.<br />
Cette étape consiste à définir la<br />
réponse technique à apporter au problème<br />
du client. Elle définit le processus d’intervention<br />
qui doit se matérialiser par une<br />
gamme opératoire. Elle doit aussi définir<br />
les moyens humains et matériels (pièces<br />
de rechange, consommables, nacelle<br />
élévatrice, etc.) à prévoir.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 36
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
de maintenance et/ou de production).<br />
Enfin, il est nécessaire de ne pas oublier<br />
l’étape ultime de la mémorisation des<br />
actions. Elle est effectuée directement par<br />
nos techniciens de méthodes afin de<br />
disposer d’une traçabilité et de rechercher<br />
des améliorations dans le cadre de notre<br />
dynamique de progrès.<br />
➤ Quelles sont les autres étapes à franchir<br />
?<br />
Une fois l’analyse technique effectuée,<br />
il est alors temps de planifier l’intervention.<br />
Celle-ci est réalisée par nos préparateurs<br />
avant d’être soumise à la validation<br />
de notre client, c’est-à-dire de son responsable<br />
maintenance et de son responsable<br />
de production. Vient ensuite la réalisation<br />
de l’intervention dont le pilotage est confié<br />
à un chef d’équipe Cofely Endel. Il rend<br />
directement compte à un responsable de<br />
zone ou au responsable de contrat. C’est<br />
alors qu’est réceptionnée l’intervention.<br />
Cette étape de réception est réalisée<br />
conjointement avec le client (responsable<br />
➤ Quelles sont les bonnes pratiques à<br />
adopter en tant que prestataire pour<br />
bien respecter les attentes de vos clients<br />
et les consignes du cahier des charges ?<br />
La bonne pratique à adopter en la matière<br />
est de mettre en place des réunions périodiques<br />
entre le prestataire et le donneur<br />
d’ordre. Ces différentes réunions d’échanges<br />
doivent contribuer à respecter les<br />
attentes des clients. Ces réunions interviennent<br />
à plusieurs niveaux. Il y a tout<br />
d’abord la réunion journalière qui a pour<br />
but de partager les demandes d’intervention<br />
et d’analyser les urgences,<br />
aborder les faits marquants de la veille<br />
et du jour, prendre connaissance des<br />
évolutions des programmes d’essais<br />
(mise à disposition des installations).<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 37
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
Ensuite vient la réunion hebdomadaire<br />
qui permet de faire le récapitulatif de<br />
toutes les interventions en cours et préciser<br />
les demandes d’intervention reçues<br />
depuis la semaine précédente ainsi que<br />
les opérations « soldées ». Lors de cette<br />
réunion, il est essentiel d’aborder aussi<br />
les difficultés rencontrées par le prestataire<br />
et/ou le donneur d’ordre et les solutions<br />
à apporter, Enfin, au troisième et<br />
dernier niveau a lieu la réunion<br />
mensuelle. Celle-ci a pour objet de<br />
dresser le bilan des prestations réalisées<br />
au cours du mois écoulé. Lors de cette<br />
réunion doivent être présents le gestionnaire<br />
de contrat (du côté du donneur<br />
d’ordre), le chargé d’affaires et le responsable<br />
contrat du côté du prestataire.<br />
➤ Comment ne pas se faire « rouler »<br />
ou plus globalement défendre ses positions<br />
par rapport à un donneur d’ordres<br />
qui n’honore pas ses engagements<br />
(horaires, facturations...) ?<br />
Tout d’abord il faut s’assurer que le<br />
cahier des charges est clair et que les<br />
limites de prestation ont bien été identifiées.<br />
Si ce n’est pas le cas, le prestataire<br />
doit demander à son client de le<br />
compléter et éventuellement d’émettre<br />
un avenant au contrat (non-respect sur la<br />
date de mise à disposition des équipements,<br />
de la consignation, …). La bonne<br />
compréhension du cahier des charges est<br />
impérative pour garantir une relation<br />
basée sur la confiance et le respect des<br />
engagements. Pour les problèmes de<br />
respect des délais de paiement et de<br />
facturation, il faut s’assurer que les<br />
modalités ont bien été identifiées sur la<br />
commande et éventuellement rappeler au<br />
client la loi de modernisation de l’économie,<br />
homologuée en date du 4 août<br />
2008 et qui a été publiée le 5 août 2008<br />
au Journal Officiel (2008-776).<br />
➤ Quels sont les conseils que vous pourriez<br />
donner aux prestataires extérieurs<br />
en matière de sécurité (règles de prévention,<br />
mise à disposition d’EPI...) ?<br />
Le premier conseil que je donnerais aux<br />
prestataires extérieurs est de ne pas<br />
travailler sans commande et sans plan de<br />
prévention (décret du 20/02/92). Ensuite,<br />
il est important de bien lire et de bien<br />
expliquer le plan d’intervention à tous les<br />
intervenants. D’ailleurs, pour améliorer<br />
cet aspect, nous avons innové en créant<br />
un plan de prévention interactif. Ce Plan<br />
de prévention (PDP) est un document de<br />
la responsabilité des entreprises utilisatrices.<br />
Celui-ci génère pour ces dernières<br />
trois problématiques principales :<br />
rassembler l’ensemble des analyses de<br />
risques liées aux différentes activités de<br />
site, récupérer l’ensemble des analyses de<br />
risques des entreprises extérieures, constituer<br />
le PDP final, le mettre à jour lors<br />
des réunions de coordination et le communiquer<br />
aux entreprises intervenantes.<br />
De ces difficultés qui apparaissent du côté<br />
du client découle une problématique du<br />
côté cette fois de l’entreprise extérieure :<br />
la déclinaison simple du PDP à l’ensemble<br />
du personnel intervenant. Lors des<br />
arrêts techniques, il est en effet difficile<br />
de mettre le PDP à disposition de tous et<br />
de le commenter de manière efficace. Le<br />
format papier n’est ni interactif, ni attractif<br />
car ce support est trop lourd.<br />
➤ Comment avez-vous pu surmonter<br />
ce problème ?<br />
Profitant d’un grand arrêt chez l’un de<br />
nos clients, nous avons investi en amont<br />
dans la création d’un outil développé sur<br />
l’outil bureautique PowerPoint. Des solutions<br />
ont été créées pour nous permettre<br />
de lier les informations et donc in fine<br />
de regrouper tous les documents de sécurité.<br />
L’objectif est de se rapprocher d’un<br />
document unique permettant de passer<br />
en revue simplement et à la demande, les<br />
risques rencontrés dans chaque bâtiment<br />
ou sur chaque installation. Cet outil est<br />
ensuite rendu disponible sur le réseau<br />
informatique interne du client. Le PDP<br />
est donc accessible de n’importe quel<br />
ordinateur du site (en lecture seule). Seul<br />
l’émargement des responsables d’entreprises<br />
ayant participé au Plan de prévention<br />
doit être renseigné sur format papier<br />
et joint au document informatique.<br />
➤ Vous-mêmes, faites-vous appel à des<br />
intervenants extérieurs ? Comment<br />
bien faire respecter les éléments d’un<br />
cahier des charges et atteindre les<br />
objectifs que l’on s’est tenus ?<br />
Bien entendu, nous faisons appel à la<br />
sous-traitance. Le choix de nos sous-traitants<br />
s’opère d’abord à travers une phase<br />
de présélection d’ordre à la fois technique<br />
et financière. Ensuite, nous les consultons<br />
en transmettant un cahier des charges<br />
clair et précis. Une fois le choix<br />
réalisé, les travaux engagés par nos soustraitants<br />
sont contrôlés et réceptionnés<br />
par nos superviseurs métier. La réception<br />
finale réalisée par notre maîtrise avec<br />
l’exploitant intervient lorsque tous les<br />
contrôles d’achèvement et les vérifications<br />
techniques ont été préalablement<br />
réalisés. Tous ces contrôles et les réceptions<br />
intermédiaires réalisés par nos<br />
équipes sont tracés sur le plan de suivi<br />
d’intervention. Une procédure spécifique<br />
décrit les modalités de réalisation et de<br />
suivi de ces contrôles et réceptions. Des<br />
indicateurs de suivi pertinents sont mis<br />
en place (Tf, Tg, % avancement/planning,<br />
etc.), des jalons sont définis sur le planning<br />
et ces derniers peuvent avoir un<br />
impact sur la facturation des prestations<br />
(dispositif de bonus/malus) ■<br />
Propos recueillis<br />
par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 38
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 39
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
Solutions<br />
Rayonnages pour la maintenance :<br />
quels produits ?<br />
Quelles précautions ?<br />
Optimiser l’espace. Telle est la problématique que les industriels se<br />
doivent de prendre en compte à la fois pour disposer les machines et<br />
concevoir des espaces de travail confortables pour les opérateurs. Mais<br />
ils doivent aussi trouver les solutions adéquates pour stocker les pièces<br />
détachées et les équipements nécessaires à la maintenance grâce à des<br />
systèmes de rayonnages métalliques, mobiles ou autres. Toutefois, si de<br />
nombreuses solutions existent, il est important de bien les installer et<br />
d’analyser les risques auxquels les biens et les personnes peuvent<br />
être confrontés.<br />
Gagner 80% d’espace sur la surface<br />
disponible destinée au stockage de<br />
pièces et au magasin : voilà la promesse<br />
des fabricants de solutions de rayonnage.<br />
Il faut dire que les besoins dans ce domaine<br />
sont cruciaux pour les industriels<br />
qui ne peuvent agrandir les usines indéfiniment.<br />
Mais les besoins s’expriment<br />
également du côté des opérateurs de<br />
maintenance dont le rayonnage présente<br />
aussi l’atout de gagner un temps considérable<br />
dans la recherche de pièces ou<br />
d’outils nécessaires pour intervenir sur<br />
une machine en panne, et par là même<br />
réduire le temps d’arrêt de production.<br />
Pour cela, les techniques de stockage en<br />
hauteur permettent de gagner un<br />
maximum d’espace grâce à des palettiers,<br />
c’est-à-dire des rayonnages métalliques<br />
constitués d’échelles et de lisses pouvant<br />
être agrafées sur les poteaux, généralement<br />
utilisés pour stocker les produits<br />
sur les palettes. Toutefois, comme le<br />
mentionne une source du ministère du<br />
Travail, de l’emploi, de la formation<br />
professionnelle et du dialogue social, « la<br />
complexité du dimensionnement des<br />
rayonnages nécessite les compétences du<br />
constructeur pour garantir la sécurité du<br />
personnel dès la conception de l’installation<br />
». D’où une notion de risque à<br />
prendre en considération (ce point sera<br />
évoqué en dernière partie de cet article).<br />
À côté des solutions de rayonnages métalliques<br />
existent des systèmes mobiles. Les<br />
mezzanines sur racks par exemple offrent<br />
une surface de stockage démontable avec<br />
la possibilité d’y intégrer des niveaux de<br />
planchers multiples, un système de stockage<br />
« picking » en hauteur ou de récupération<br />
de palettes au rez-de-chaussée,<br />
et ce pour toutes charges statiques et (ou)<br />
roulantes. Cette technologie est par exemple<br />
disponible chez des fabricants tels<br />
que SSI Schaefer ou Spade Equipements,<br />
un fabricant de rack de stockage et d’équipements<br />
allant du rayonnage picking au<br />
rayonnage d’archives en passant par le<br />
matériel de manutention.<br />
Avantages des systèmes mobiles<br />
de racks à palettes<br />
SSI Schaefer<br />
Concernant les systèmes mobiles de<br />
racks à palettes, ceux-ci peuvent accepter<br />
de grandes charges ; ils sont particulièrement<br />
adaptés aux entités à faible<br />
indice de rotation ou de travail.<br />
L’avantage réside dans l’utilisation optimale<br />
du volume et de la surface disponible.<br />
De plus, en utilisant ce système<br />
mobile, les produits de grande valeur<br />
peuvent être conservés sous clé, en toute<br />
sécurité. Toutefois, comme on le stipule<br />
au sein de la société Prostock, « l’investissement<br />
nécessaire pour une prestation<br />
de ce type est approximativement cinq<br />
fois supérieur à celui d’un investissement<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 40
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
SSI Schaefer<br />
conventionnel. La plus-value est toutefois<br />
largement compensée par le gain<br />
constaté au niveau du volume, sans<br />
oublier une facilité et une maniabilité<br />
nettement accrues. » Le rayonnage mobile<br />
est en effet plus cher qu’un rayonnage<br />
classique mais son côté onéreux est<br />
compensé par le fait que le volume de<br />
stockage est accru et que ce rayonnage<br />
est particulièrement maniable et facile<br />
d’utilisation.<br />
Monté sur des rails, ce rayonnage mobile<br />
intègre une butée de sécurité « fin de<br />
course » qui se déplace latéralement.<br />
Alors que les racks sont fixés sur des<br />
embases mobiles, ce système va permettre<br />
de libérer et d’exploiter une allée<br />
transversale. Une allée libre rend ainsi<br />
possible la mise en œuvre entre huit à dix<br />
racks doubles faces. Couramment utilisé<br />
en chambre froide, le rayonnage mobile<br />
présente des avantages en termes de<br />
capacité de stockage ; celle-ci est doublée.<br />
De plus, le rack mobile supporte<br />
des charges élevées. Enfin, toutes les<br />
installations de rayonnage basique ont la<br />
possibilité d’être réalisées sous la forme<br />
de rayonnage mobile.<br />
Autres systèmes qui ont la côte : les<br />
systèmes de rayonnages mobiles entièrement<br />
automatisés. Ces installations sont<br />
munies d’un véhicule de commande sans<br />
pilote à guidage laser. Cette combinaison<br />
d’une navigation optique du véhicule<br />
et de la technologie des systèmes de<br />
rayonnages mobiles existe depuis de<br />
nombreuses années et se compose d’un<br />
système de rayonnages mobiles, d’un<br />
chariot élévateur pour allées étroites à<br />
guidage laser, de la technique de<br />
convoyage, d’un logiciel de gestion de<br />
trafic et – en niveau de commande<br />
intégré – d’un compteur de flux des<br />
marchandises. Au sein du fabricant SSI<br />
Schaefer, on nous décrit les nombreux<br />
atouts d’une telle solution. Celle-ci s’intègre<br />
en effet facilement dans des bâtiments<br />
existants, conçus pour des<br />
bâtiments à hauteur limitée. De plus, les<br />
largeurs de passage des allées, par rapport<br />
à des systèmes de rayonnages mobiles<br />
non automatisés et fonctionnant avec des<br />
gerbeurs à fourche sont réduites de<br />
moitié, ce qui signifie une augmentation<br />
de la capacité de stockage. Enfin, ce<br />
système flexible s’adapte aux exigences<br />
de traitement et à la capacité de stockage<br />
actuellement nécessaires ; il peut<br />
donc être agrandi de façon modulaire par<br />
une augmentation du parc de véhicules.<br />
Les précautions à prendre<br />
lors de l’installation<br />
Le personnel d’exploitation comme les<br />
opérateurs de maintenance sont confrontés<br />
à une multitude de risques parmi<br />
lesquels les chutes d’objets mais également,<br />
et ce de manière plus indirecte, les<br />
chocs provoqués par les véhicules et le<br />
matériel de manutention contre les structures<br />
de stockage. Ces chocs peuvent<br />
entraîner des chutes de charges ainsi que<br />
le décrochage des entretoises ou des<br />
lisses voire une déformation des éléments.<br />
Par ailleurs, cette déformation<br />
peut aussi être le fait d’un sous-dimensionnement<br />
de la part du client lors de<br />
l’installation. À une structure de rayonnage,<br />
en particulier pour des charges<br />
lourdes disposées en hauteur, correspond<br />
des poids limites de charge ainsi qu’un<br />
positionnement et un équilibre bien<br />
précis. Il ne faut pas oublier non plus que<br />
certains matériaux, la mauvaise configuration<br />
des éléments ou une géométrie<br />
imparfaite peuvent conduire à une insuffisance<br />
de la mécanique du rayonnage.<br />
Cela peut aussi provenir du chef d’usine<br />
Rayonnage mobile Proroll 250<br />
audiovisuel (Provost Distribution)<br />
SSI Schaefer<br />
lui-même qui a autorisé la modification<br />
de la structure sans en avertir le fabricant<br />
ou l’installateur.<br />
Lors de l’installation de systèmes de<br />
rayonnage, quels qu’ils soient, il est<br />
essentiel de faire appel à un responsable<br />
de la sécurité ou toute autre personne<br />
capable de vérifier certains aspects essentiels.<br />
Tout d’abord, le responsable de la<br />
sécurité doit s’assurer que des contrôles<br />
de son installation sont effectués à<br />
intervalles réguliers (en fonction de l’évaluation<br />
des risques) afin de détecter des<br />
anomalies dans un rayonnage. D’autre<br />
part, une personne compétente d’un point<br />
de vue technique doit effectuer des<br />
contrôles à des intervalles de douze mois<br />
maximum et écrire pour le responsable<br />
de la sécurité un rapport comportant des<br />
observations et des propositions d’actions<br />
nécessaires.<br />
Plus globalement, les contrôles à effectuer<br />
vont de la présence obligatoire de<br />
plaque de charge visible et compréhensible<br />
à la position des charges sur la<br />
palette, de celle des palettes sur le rayonnage<br />
et le sol aux modifications de l’installation<br />
actuelle par rapport à l’initiale.<br />
Par ailleurs, il est essentiel de veiller à la<br />
présence des boulons et des verrous d’attache<br />
de lisse mais aussi des boulons et<br />
des chevilles susceptibles d’être desserrés,<br />
des éventuels défauts de verticalité<br />
ou de l’affaissement ou de la fissuration<br />
du sol. Enfin, il est préférable de<br />
surveiller d’autres risques comme les<br />
éléments déformés après déchargement<br />
ou des soudures pouvant être fissurées<br />
ou cassées ■<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 41
<strong>Maintenance</strong> des machines<br />
Reportage<br />
Réduire la consommation d'une<br />
ligne de production, mode d'emploi<br />
Comment faire pour mener une politique de réduction de consommation<br />
d’énergie et en obtenir un retour sur investissement rapide (même<br />
si l’appréciation de la rapidité diffère d’un chef d’entreprise à l’autre) ?<br />
Bruno Valenti, responsable maintenance de l’usine SKF de St-Cyr-sur-<br />
Loire (Indre-et-Loire) explique comment la politique d’économies<br />
d’énergie au niveau du groupe suédois et baptisée « BeyondZero » a<br />
été mise en place et a permis de réduire de 35% la consommation des<br />
équipements électriques mais également d’agir sur l’eau et l’air.<br />
Bruno Valenti, responsable<br />
maintenance de l’usine SKF<br />
de St-Cyr-sur-Loire.<br />
Fabriquer des équipements et des roulements<br />
pour machines industrielles ou<br />
pour l’automobile, les éoliennes, le<br />
transport ou les panneaux solaires (…) ne<br />
suffit pas pour une entreprise comme<br />
SKF. Lorsqu’il a entamé sa politique<br />
BeyondZero (au sein même d’une démarche<br />
globale de développement durable<br />
appelée SKF Care), le spécialiste du roulement<br />
ne pensait pas uniquement à concevoir<br />
et à fabriquer des produits destinés<br />
à réduire l’impact environnemental des<br />
produits finaux ou des lignes de production<br />
industrielle. « L’idée de départ a été<br />
d’agir à la fois sur les aspects dits négatifs<br />
en réduisant notre empreinte environnementale<br />
à la fois au sein du groupe<br />
mais aussi chez nos fournisseurs, et d’agir<br />
sur le côté positif en innovant et en offrant<br />
des produits, des technologies et des services<br />
avec de meilleures performances environnementales<br />
», précise Rob Jenkinson,<br />
directeur du développement durable du<br />
groupe suédois.<br />
Rob Jenkinson, directeur<br />
du développement durable<br />
du groupe suédois.<br />
Mais le comble aurait été de développer<br />
des solutions et des technologies de<br />
pointe en matière environnementale et<br />
proposer des services à ses clients pour<br />
optimiser sa consommation sans pour<br />
autant l’appliquer chez soi ! fini l’adage<br />
« le cordonnier est toujours le plus mal<br />
chaussé ». Il en est allé de soi que SKF,<br />
dans cet engagement global, et après<br />
avoir démarré une politique de réduction<br />
d’énergie au sein d’une unité de l’usine<br />
de St-Cyr-sur-Loire, a ensuite déployé sa<br />
démarche dans toute l’usine puis dans le<br />
reste des unités de production du groupe<br />
(pas moins de onze en France).<br />
Gagner sur toutes les sources<br />
de consommation d’énergie<br />
L’unité « pilote », c’est-à-dire la première<br />
sur laquelle ont été investies d’importantes<br />
sommes pour équiper un parc de<br />
machines et de presses, a été celle qui<br />
justement fabrique les roulements de<br />
haute performance DGBB – Deep<br />
Groove Ball Bearing (voir encadré). Et<br />
c’est naturellement le responsable maintenance<br />
Bruno Valenti qui se charge de<br />
nous montrer comment l’unité de production<br />
du DGBB a réduit de près d’un tiers<br />
(34% pour être plus précis) en 2006 et<br />
2011 sa consommation électrique, en<br />
particulier grâce à une centrale de fluides,<br />
« et ce tout en augmentant notre production<br />
de 28% ! » Une bonne opération qui<br />
a permis à la production de réduire d’une<br />
part sa consommation électrique –<br />
n’oublions pas au passage que la consommation<br />
d’électricité d’un moteur représente<br />
95% de l’investissement total ! –<br />
tout en produisant davantage. Et le site<br />
gagne également sur d’autres sources de<br />
consommation telles que l’eau, dont la<br />
réduction totale est comprise entre -8%<br />
et -20% (en fonction des années) avec<br />
une augmentation de production de 6%<br />
entre 2009 et 2011 mais aussi la consommation<br />
d’électricité du bâtiment (-17%)<br />
et bien entendu la consommation d’air<br />
qui a baissé de 13% entre 2008 et 2011<br />
alors que la production a connu une<br />
hausse de 6%.<br />
Derrière cette liste exhaustive de chiffres<br />
se cache une stratégie. « Notre<br />
volonté a été en premier lieu d’agir sur<br />
notre conversion énergétique aux niveaux<br />
de la centrale de fluides, de la centrale<br />
d’air et du HVAC, c’est-à-dire les<br />
éléments qui rassemblent le chauffage,<br />
la ventilation et l’éclairage, précise le<br />
responsable maintenance. Puis l’idée était<br />
d’intervenir au niveau de la demande<br />
elle-même, à savoir pendant la production,<br />
sur les lignes de manufacturing et<br />
les bureaux, mais également après les<br />
heures de travail… il faut rappeler que<br />
nos usines fonctionnent 24 heures sur<br />
24 ». La méthode a consisté à prendre un<br />
« îlot » ou un équipement en particulier<br />
sur lequel appliquer une démarche qui<br />
s’affinera au fil des expériences ; l’objectif<br />
étant toujours le même : dupliquer<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 42
<strong>Maintenance</strong> des machines<br />
progressivement la méthode sur l’ensemble<br />
des équipements puis l’ensemble<br />
des unités de production. L’idée est de<br />
« donner confiance et envie en montrant<br />
que ça marche. Il s’agit là d’un véritable<br />
changement de culture ». Car comme<br />
le rappelle le responsable maintenance<br />
de l’usine – qui est notamment en charge<br />
de superviser la consommation énergétique<br />
– parfois (et bien trop souvent), les<br />
machines consomment presque autant<br />
à l’arrêt qu’en état de marche.<br />
Un premier site pilote<br />
L’unité de fabrication des roulements<br />
DGBB suit un process de fabrication<br />
très précis ; un rouage bien huilé qui,<br />
au-delà d’un jeu de mot un peu facile,<br />
démontre une maturité évidente dans le<br />
savoir-faire de SKF, et tout particulièrement<br />
de l’usine de St-Cyr-sur-Loire,<br />
construite en 1950 sur une superficie<br />
de 295 000 mètres carrés (CA 2011 :<br />
445M€ et 1 170 salariés). Les 40 millions<br />
de roulements produits à l’année (80%<br />
d’entre eux sont exportés) sortent de<br />
l’usine après différentes étapes : une fois<br />
la bague (intérieure et extérieure) réceptionnée,<br />
celle-ci est placée dans un centre<br />
de tournage avant de passer en opération<br />
de roulage à froid. La pièce subit ensuite<br />
un traitement thermique de manière à<br />
durcir la matière et passe en rectification<br />
(aux niveaux des faces, du diamètre et de<br />
la gorge). L’intérêt étant de déceler les<br />
défauts dès le départ pour des soucis de<br />
qualité. Se succèdent ensuite les opérations<br />
de rodage et de lavage de la pièce<br />
puis à nouveau le contrôle du diamètre<br />
(extérieur cette fois) ou le contrôle de<br />
l’alésage (pour les bagues intérieures).<br />
C’est alors que l’on remplit les bagues<br />
des billes avant les opérations successives<br />
de pose, de lavage, de contrôle des<br />
rivets, des billes, des vibrations et du jeu<br />
radial. S’en suivent le marquage laser, le<br />
capping (c’est-à-dire la pose de joints ou<br />
de flasques), le graissage et la pose de la<br />
deuxième flasque, l’enduction, la pose,<br />
la mise sous film, l’emballage dans les<br />
boîtes et, enfin, la mise en palette.<br />
L’unité de production des roulements<br />
DGBB représente un parc important de<br />
machines. Au total, pas moins de huit<br />
« channels » composés de dizaines de<br />
machines sur lesquelles travaillent pas<br />
moins de 270 opérateurs. Pour cette<br />
partie de l’usine, la gestion de l’atelier<br />
s’effectue grâce à des vannes automatiques<br />
qui permettent de voir en temps<br />
réel les systèmes qui fonctionnent et ceux<br />
qui ne fonctionnent pas, de manière à<br />
couper l’énergie et les entrées d’air des<br />
machines à l’arrêt pour éviter qu’elles<br />
continuent de consommer dans le vide.<br />
« Ce n’est que du bon sens », insiste<br />
Bruno Valenti. Il en est de même pour<br />
la ventilation ; « s’il n’y a pas besoin<br />
d’air, il est inutile de mettre la ventilation<br />
en route » (ce qui est le cas par<br />
exemple lorsque le personnel est sorti de<br />
l’atelier).<br />
Agir sur la conversion<br />
énergétique de la centrale<br />
des fluides<br />
L’autre grande partie de l’unité de<br />
production du DGBB concerne la<br />
centrale, un élément clef de la politique<br />
Beyond Zero mise en place dans l’usine.<br />
En effet, celle-ci a été équipée d’un variateur<br />
de vitesse et d’un système de suivi<br />
en temps réel des liquides. L’installation<br />
de cette « veille intelligente » s’applique<br />
en particulier sur les liquides de coupe<br />
de façon à éviter tout développement<br />
bactérien pouvant être dangereux pour la<br />
santé, à l’exemple des vapeurs d’ammoniac<br />
qui présentent des risques pour la<br />
peau. Rappelons à ce titre que le concept<br />
SKF Care tel qu’il est appliqué dans les<br />
usines du groupe agit avant tout sur la<br />
santé et la sécurité des personnes –<br />
Employee Care ; ce n’est qu’ensuite que<br />
viennent les autres composantes du<br />
concept comme Beyond Zero, Community<br />
Care et Environmental Care.<br />
Par ailleurs, intervenir sur les huiles de<br />
coupe permet de régler bon nombre de<br />
problèmes d’usinage. Sur l’huile soluble<br />
par exemple, laquelle est appliquée aux<br />
opérations de rectification et de tournage,<br />
ces outils de veille ont pu améliorer<br />
considérablement les caractéristiques<br />
physico-chimiques du liquide. Il en est<br />
de même pour les huiles entières, davantage<br />
destinées à l’hydraulique, le rodage,<br />
le roulage et le lavage.<br />
(1) Roulement E2 : voir encadré<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 43
<strong>Maintenance</strong> des machines<br />
« Nous avons également agi sur l’amélioration<br />
de nos pompes et de nos moteurs<br />
en menant une véritable politique<br />
de maintenance préventive composée<br />
d’un suivi vibratoire et de l’alignement<br />
des pompes et des composants des<br />
moteurs, et en remplaçant nos systèmes<br />
actuels par nos nouveaux roulements<br />
E2 (1) , bien plus économiques. Enfin, nous<br />
avons équipé nos opérateurs de caméras<br />
thermiques et nos channels de capteurs »<br />
Ces opérations de maintenance préventive<br />
ont permis à l’entreprise de réduire<br />
considérablement ses coûts de maintenance,<br />
notamment liées à du curatif :<br />
« Auparavant, lorsqu’une pompe cassait,<br />
son remplacement nous coûtait environ<br />
5 000 euros alors que ces opérations<br />
préventives impliquent une révision dont<br />
le coût atteint 1 700 euros ».<br />
Jouer sur les variateurs<br />
de vitesse pour adapter<br />
la puissance au besoin réel<br />
Autre levier d’action : les variateurs de<br />
vitesse installés sur les moteurs de<br />
pompes afin de parfaitement adapter la<br />
vitesse au rythme de production, en particulier<br />
durant les heures creuses ou les<br />
temps de pause. « Utiliser des vitesses<br />
variables nous permet d’adapter la puissance<br />
des moteurs en fonction de l’intensité<br />
de la demande ». Ce type de<br />
variateur muni de capteurs a nécessité un<br />
investissement de 53 000 euros afin<br />
d’équiper cinq centrales. Un investissement<br />
important mais dont le retour est<br />
significatif : 700 000 kWh économisés<br />
par an. Plus globalement, les chiffres<br />
parlent d‘eux-mêmes : en 2005, la fabrication<br />
d’un roulement nécessitait<br />
0,67 Kw. Fin 2012, il ne faut plus que<br />
0,43 Kw. Si bien qu’entre 2006 et 2011<br />
par exemple, l’unité de production a<br />
réduit sa consommation d’énergie de<br />
34 %.<br />
En investissant au total 155 000 euros,<br />
l’entreprise a réduit sa consommation de<br />
9 Gwh, ce qui représente près de<br />
540 000 euros (c’est-à-dire 9 millions de<br />
Kw, sachant que 1 million de Kw équivaut<br />
à environ 60 000 euros) et 360 tonnes<br />
de CO 2 .<br />
Il en est de même pour la consommation<br />
d’eau puisqu’entre 2009 et 2011, celleci<br />
a été baissée de 8 à 20% (en fonction<br />
des opérations) alors que l’usine a<br />
augmenté sa production de 6%. « L’idée<br />
nous est venue de changer notre manière<br />
de gérer le pilotage des bains. Nous ne<br />
procédons désormais plus à une vidange<br />
annuelle et systématique en raison<br />
notamment de l’utilisation de bactéricides<br />
qui ont posé des problèmes par le<br />
passé. Nous adaptons dès lors le volume<br />
des bains au besoin réel ». Mais Bruno<br />
Valenti ajoute une spécificité : le briquetage<br />
des boues de rectification : « Ces<br />
boues génèrent des déchets qu’on<br />
envoyait directement en destruction.<br />
Aujourd’hui, nous avons mis au point une<br />
machine qui permet de briqueter de l’eau<br />
qu’il est ensuite possible de réutiliser<br />
dans les bains mais aussi de nettoyer<br />
l’acier que nous pouvons désormais<br />
revendre ».<br />
Des outils de mesure essentiels<br />
Au niveau des actions menées par les<br />
équipes de maintenance figure l’installation<br />
d’outils de mesure comme des<br />
vannes automatiques gérées par un automate<br />
et munies de débitmètres en sortie<br />
des pompes. Rien que cette opération<br />
permet pour chaque pompe de moteur de<br />
réduire certes la consommation d’eau<br />
grâce à une maîtrise parfaite depuis le<br />
poste d’opération, mais aussi d’en finir<br />
avec une absurdité dont les industriels<br />
n’ont pas forcément conscience : près<br />
d’un tiers (32% dans l’unité de SKF St-<br />
Cyr-sur-Loire) de l’eau est consommé<br />
hors production ! parmi les autres causes<br />
de déperdition d’énergie, on trouve l’air,<br />
qui représente à lui seul près de 65% de<br />
la consommation totale, et cela dû aux<br />
rectifieuses. « Ces sur-consommations<br />
provenaient de l’air générées par ces<br />
machines alors qu’en remplaçant les<br />
équipements pneumatiques des rectifieuses,<br />
on réduit considérablement la<br />
consommation d’air ainsi que les coûts<br />
de maintenance et les pannes tout en<br />
maintenant un niveau égal de qualité et<br />
de temps de cycle. L’idée est qu’aujourd’hui<br />
il est aisément possible de travailler<br />
sur du 4,2 bars sans aller forcément<br />
jusqu’à 6 ou 7 bars » ■<br />
Quelques précisions sur le roulement E2<br />
Olivier Guillon<br />
Solution du portefeuille SKF BeyondZero, la solution E2 se définit comme un roulement<br />
SKF éco-énergétique. Objectif de ce système : allier la performance et<br />
l’efficacité énergétique avec une réduction d’au moins 30% du<br />
couple de frottement, une durée de vie du roulement au<br />
moins équivalente (doublée pour les roulements<br />
rigides à billes), un potentiel d’augmentation<br />
de la vitesse de 15%, une température de<br />
fonctionnement réduite pour moins<br />
d’échauffement et une diminution<br />
significative du bruit. Cette technologie<br />
permet de réduire d’au moins<br />
30% la consommation d’énergie. Le<br />
gain peut atteindre 50 % et plus<br />
pour des vitesses supérieures à<br />
6000 tr/min pour les roulements<br />
rigides à billes. Ainsi sur une année,<br />
si l’on considère l’exemple d’un moteur<br />
électrique de 37 kW tournant à<br />
3 000 tours/mn, le roulement E2.6312 économise<br />
140 kWh et 46 000 g de CO 2 . Pendant la<br />
durée de vie moyenne du moteur (environ dix ans), l’utilisateur<br />
final gagne de 500% à 900% de l’investissement initial<br />
du coût du roulement. La fiabilité est améliorée et la durée de service<br />
du moteur est plus que doublée.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 44
<strong>Maintenance</strong> des machines<br />
En pratique<br />
S'attaquer à la consommation sur<br />
les installations à air comprimé et vapeur<br />
La réduction de la consommation d’énergie n’est pas seulement un thème à<br />
la mode depuis le début de l’engouement et des mesures prises à la suite du<br />
Grenelle de l’Environnement initié il y a quelques années par le précédent<br />
gouvernement. Mais la tâche n‘est pas simple, tant les réseaux d’air comprimé<br />
et de vapeur nécessitent une attention bien particulière.<br />
Dans les domaine des installations à air<br />
comprimé, David Cohen, directeur de<br />
la société Engineering Mesures, nous explique<br />
que durant de très nombreuses années, la<br />
gestion des réseaux d’air comprimé a été très<br />
souvent négligée. Les services de maintenance<br />
des unités concentraient leurs efforts<br />
sur les compresseurs, la filtration et le séchage<br />
pour assurer le bon fonctionnement de la<br />
production de l’usine. Rajouter un compresseur<br />
lorsque l’installation existante avait<br />
des difficultés à maintenir une mesure de<br />
pression exigée se révélait souvent comme<br />
« La » solution d’urgence. Or le directeur<br />
d’Engineering Mesures, société d’ingénierie<br />
créée en 1992 et offrant aujourd’hui des<br />
instruments de mesures, détaille les actions<br />
à mener par ordre d’urgence.<br />
Il convient tout d’abord de mener une campagne<br />
de détection de fuite ; « on peut considérer<br />
qu’environ 15% de la production d’air<br />
comprimé représente les fuites réseaux »,<br />
indique David Cohen. Il est ensuite important<br />
d’instrumenter le – ou les – départ(s)<br />
de la centrale de production d’air comprimé<br />
(à l’aide de débitmètres) ainsi que des compteurs<br />
d’énergie électrique des compresseurs.<br />
La connaissance de ces deux valeurs (Nm 3 et<br />
Kwh) permet d’établir le suivi des ratios énergétiques<br />
(wh/Nm 3 ) permettant la comparaison<br />
par rapport aux ratios théoriques et le<br />
suivi dans le temps. Enfin, la troisième étape<br />
consiste à instrumenter les départs principaux<br />
(également avec des débitmètres). Il faut<br />
établir aussi le suivi des consommations en<br />
rapport de la production Nm 3 par kilo de<br />
production fini mais également par procédé…<br />
Les outils de suivi permettent de quantifier<br />
les actions menées par le service maintenance.<br />
L’analyse sur la longue période du profil de<br />
consommation peut conduire à des choix sur<br />
l’optimisation énergétique qui se traduisent<br />
par l’intégration de moteurs à vitesse variable,<br />
ainsi que l’optimisation des stockages<br />
et l’optimisation de la régulation d’engagement<br />
des compresseurs.<br />
Le cas des fuites de vapeur<br />
Contrairement à l’air comprimé, les fuites de<br />
vapeur sont visibles et sont souvent rapidement<br />
réparées. Les actions à mener par ordre<br />
d’urgence impliquent avant tout de soigner<br />
les calorifuges des tuyauteries et d’isoler les<br />
vannes et accessoires. Ensuite, il convient<br />
d’éliminer les points thermiques entre la<br />
conduite et le support, puis de vérifier le bon<br />
fonctionnement des purgeurs (campagne de<br />
vérification purgeurs). Les purgeurs sont<br />
destinés à évacuer les condensas sous forme<br />
liquide et stopper le passage de la vapeur.<br />
Le dysfonctionnement des purgeurs conduit<br />
à l’élévation de la température des condensas<br />
et présente un risque de vaporisation dans<br />
les bâches avec pertes d’énergie.<br />
Au niveau de la gestion de la production<br />
vapeur, l’exploitant de la chaufferie doit<br />
pouvoir disposer à tout moment d’un<br />
minimum d’informations : énergie nette<br />
produite (vapeur produite – eau alimentaire),<br />
valorisation de l’énergie (combustible)<br />
consommée, plan de comptage par atelier<br />
ou par production pour suivre les ratios... ■<br />
3 questions à David Cohen, directeur d’Engineering Mesures<br />
➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : Quelles sont les activités de votre société ?<br />
David Cohen : Engineering Mesures se positionne dans le domaine des équipements de détection par<br />
ultrasons (vente d’instrument « Sonaphone ») pour la détection de fuite des réseaux air comprimé et pour<br />
le contrôle de fonctionnement de purgeur vapeur. Nous menons des interventions sur site pour réaliser des<br />
diagnostics de détection de fuite sur réseaux d’air comprimé et vérifier le bon fonctionnement des purges<br />
vapeur.<br />
➤ Quelle place occupe aujourd’hui les économies d’énergie ?<br />
Si on cumule les instruments de détection et les instruments de mesure pour une meilleure gestion de<br />
l’énergie (30%). Pour réaliser et quantifier les économies d’énergie, il est indispensable de pouvoir disposer<br />
d’instruments fiables afin de suivre les ratios énergétiques<br />
➤ En quoi vos solutions résolvent-elles leurs problèmes ? Avez-vous des exemples concrets<br />
d’application ?<br />
Le service fournit par Engineering Mesures peut aller de la simple fourniture ou location d’un détecteur de<br />
fuite jusqu’au conseil complet sur les plans de comptage air comprimé, vapeur. Quelques centaines<br />
d’installations de débitmètres sont destinées à la gestion des fluides. On peut sélectionner une installation<br />
type dans une laiterie industrielle Ingredia à St-Pol-sur-Ternoise (pas-de-Calais). Les fluides suivants sont<br />
suivis en permanence par le service maintenance qui vérifie l’état de la vapeur surchauffée et de la vapeur<br />
saturée avec une vingtaine de débitmètres, ainsi que l’air comprimé et le gaz naturel à l’aide d’une<br />
vingtaine de débitmètres.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 45
<strong>Maintenance</strong> des machines<br />
En pratique<br />
Quels équipements pour réduire<br />
la consommation des machines ?<br />
Comment réduire la consommation de ses installations mécaniques ?<br />
Grâce à des outils de mesure bien sûr mais aussi grâce à l’utilisation<br />
d’équipements tels que des organes de sécurité, des freins ou autres<br />
limiteurs de couple. Dans ce domaine, la société Siam-Ringspann<br />
nous livre quelques solutions technologiques et des conseils de mise<br />
en pratique.<br />
➤ Quelles sont les problématiques des<br />
industriels en matière de consommation<br />
?<br />
En matière de consommation d’énergie,<br />
les clients recherchent des composants<br />
mécaniques de sécurité capables de<br />
répondre à trois critères essentiels que<br />
sont l’autonomie fonctionnelle, la restitution<br />
d’énergie, l’absence de consommation<br />
(le zéro énergie).<br />
➤ Sur quelles machines ou sur quels<br />
composants agir ?<br />
Siam-Ringspann intègre dans ses dernières<br />
innovations, les critères suivants :<br />
l’autonomie, le rendement maximum, les<br />
économies d’énergies, la mixité fonctionnelle.<br />
➤ Avec quelles technologies (limiteurs<br />
de couple, freins, réducteurs, ...) ?<br />
Par exemple, les composants mécaniques<br />
tels que nos freins électromagnétiques ont<br />
été améliorés pour minimiser leur consommation<br />
(12W), augmenter leur rapidité<br />
Convoyeur à bande équipé d’une roue<br />
libre antidévireur Siam-Ringspann<br />
Éolienne équipée d’étriers<br />
hydrauliques Siam-Ringspann<br />
d’action, doubler leur puissance dans un<br />
encombrement réduit, et permettre une<br />
économie de matière sur le produit… Nos<br />
roues libres utilisées en relayage de puissance<br />
dans les entrainements de moteurs,<br />
couplent ou désaccouplent automatiquement<br />
et instantanément la source<br />
d’énergie non utilisée. La consommation<br />
d’énergie est limitée au besoin réel. Nos<br />
limiteurs de couple à friction vont, en cas<br />
de blocage, neutraliser la transmission, et<br />
stopper la consommation d’énergie inertielle,<br />
limitant au redémarrage les courants<br />
d’appel des moteurs.<br />
➤ Quelles solutions proposez-vous et<br />
quels exemples d’applications concrètes<br />
pouvez-vous nous livrer ?<br />
Parmi les exemples de cas concrets figure<br />
les éoliennes équipées d’étriers hydrauliques<br />
Siam-Ringspann. Sur ce type<br />
d’installation, nos puissants freins hydrauliques<br />
immobilisent la couronne.<br />
Modulaires et polymorphes, ils exercent<br />
leur action indifféremment sur l’intérieur<br />
ou l’extérieur de la couronne. L’étanchéité<br />
renforcée optimise les opérations<br />
de maintenance et diminue les coûts<br />
d’optimisation.<br />
Autre cas d’applications de nos systèmes,<br />
les convoyeurs à bande équipés<br />
d’une roue libre antidévireur Siam-<br />
Ringspann. Sur les convoyeurs à bande<br />
inclinés, notre roue libre antidévireur<br />
verrouille immédiatement la marche<br />
arrière et retient la charge dès l’arrêt<br />
moteur. Elle autorise le redémarrage<br />
rapide en pleine charge, avec pour la<br />
transmission, une consommation électrique<br />
limitée au besoin réel.<br />
De plus, des innovations telles que les<br />
nouvelles cages NX MX et LX de nos<br />
roues libres antidévireurs à soulèvement<br />
centrifuge, offre une capacité de couple<br />
en moyenne 20% supérieure aux anciennes<br />
versions. Leur fonctionnement à<br />
haute vitesse n’a aucune incidence sur le<br />
rendement des moteurs et motoréducteurs.<br />
Ces technologies sont également<br />
utilisées pour l’antidévirage des pompes<br />
et des ventilateurs.<br />
➤ Quelles bonnes pratiques d’utilisation<br />
et solutions complémentaires<br />
(notamment de mesure comme les<br />
couplemètres) doit-on adopter pour<br />
installer ces éléments sur les machines ?<br />
Parmi les solutions complémentaires qui<br />
peuvent être mises en place, les couplemètres<br />
utilisés pour la mise au point de<br />
la machine peuvent être envisagés.<br />
Cependant, en process continu, le limiteur<br />
de couple ou le frein mécatronique<br />
intégrant des capteurs sont les solutions<br />
idéales ■<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 46
<strong>Maintenance</strong> des machines<br />
Publi-communiqué<br />
La maintenance prédictive<br />
en très basse vitesse<br />
Les contraintes de production liées aux raccourcissements et aux changements<br />
de cycles de production obligent les industriels à maintenir une<br />
disponibilité machine optimum. Il y 25 ans, les filiales de service<br />
Leroy-Somer proposaient déjà Diamis, un concept de maintenance basé<br />
sur l’analyse spectrale, comme alternative à la maintenance systématique<br />
périodique et leurs opérations onéreuses (immobilisation des machines,<br />
remplacement de pièces…). Cette solution nouvelle permettait une<br />
surveillance des systèmes d’entrainement des principaux équipements ou<br />
process stratégiques et leur suivi en tendance. Aujourd’hui, de nouvelles<br />
solutions ont permis d’optimiser les opérations de maintenance, comme<br />
en témoigne un cas d’étude réalisé chez un industriel de l’agroalimentaire.<br />
Les performances des appareils d’instrumentation<br />
tels les collecteurs de données<br />
et leurs capteurs ont longtemps limité l’application<br />
de la maintenance prédictive aux<br />
systèmes d’entraînement dont les vitesses de<br />
rotation étaient inférieures à 100 rpm pour<br />
les meilleurs d’entre eux. En effet, comme le<br />
niveau des signaux émis par les machines<br />
lentes, par exemple les motoréducteurs, était<br />
inférieur à la résolution du propre instrument<br />
et de sa chaine de mesure, la possibilité de<br />
détecter un défaut était nulle.<br />
L’apparition de nouveaux collecteurs CSI 2130<br />
de chez Emerson, groupe auquel sont affiliées<br />
les filiales de service Leroy-Somer, et<br />
l’utilisation de procédés de mesures et de traitement<br />
de signaux, mesures PeakVue ® , ont<br />
permis le cas d’étude suivant : celle-ci a été<br />
réalisée chez un utilisateur industriel allemand<br />
du secteur agroalimentaire, client de la filiale<br />
de service Marbaise à Dortmund, spécialisée<br />
dans la maintenance des réducteurs à très forts<br />
couples (trains planétaires, engrenages parallèles<br />
et roue et vis sans fin).<br />
La problématique du client final était de<br />
trouver une solution alternative au remplacement<br />
systématique, tous les douze mois, du<br />
roulement supérieur de son mélangeur vertical,<br />
roulement spécial dont le délai de fabrication<br />
est de plusieurs mois. Le mélangeur,<br />
d’un diamètre d’environ trois mètres et d’une<br />
hauteur de quatre mètres, est actionné par six<br />
motoréducteurs, liés par pignons chaine et<br />
positionnés sur le périmètre du mélangeur, le<br />
tout fonctionnant à une vitesse de rotation de<br />
quarante tours par heure. L’objectif de la<br />
mesure a été de vérifier si, à cette vitesse, les<br />
signaux des amplitudes transmises par le<br />
roulement sont détectables à un niveau tel que<br />
leur exploitation permette de valider la mise<br />
en place d’un programme de maintenance<br />
prédictive et de suivi.<br />
Atouts de la technique<br />
de PeakVue ®<br />
Les principales difficultés de l’exercice sont<br />
dues au fait qu’à cette vitesse de rotation,<br />
l’amplitude des signaux émis est tellement<br />
faible qu’il faut pouvoir les isoler du bruit de<br />
fond pour les rendre exploitables. Les derniers<br />
points concernent le choix du mode<br />
d’acquisition et celui de la fréquence d’échantillonnage<br />
qui sont déterminants pour permettre<br />
une acquisition de données fines.<br />
Grâce à son scan à 100 KZ, la technique de<br />
PeakVue ® , contrairement à celle de la démodulation<br />
de signal temporel, a l’avantage de<br />
détecter très précisément les amplitudes<br />
faibles, de discriminer les différentes fréquences<br />
mesurées, leur amplitude, et de mettre en<br />
évidence la présence d’un défaut naissant.<br />
Par ailleurs, le très faible niveau de bruit de<br />
fond du collecteur 2130 d’Emerson (10 -6 g/s)<br />
s’est avéré indispensable dès lors que l’on<br />
veuille mesurer des signaux d’une telle amplitude.<br />
Lors de la mesure, il était crucial de<br />
disposer d’une bonne fréquence d’échantillonnage<br />
pour obtenir une résolution suffisante.<br />
Pour la mesure, il a été choisi de<br />
travailler par acquisition de spectre en continu<br />
(Tansient) sur une plage de 0 à 100 Hz et avec<br />
une fréquence d’échantillonnage de 256 Hz.<br />
La durée de la première mesure a été de huit<br />
minutes, soit 5,3 tour de roulement. Sur cette<br />
période de 480 secondes et à 256 cycles,<br />
122 880 échantillons ont pu être obtenus,<br />
permettant une résolution théorique de<br />
0,002 Hz. Le très faible bruit de fond du<br />
collecteur 2130 d’Emerson (10 -6 g/s) a rendu<br />
possible la détection des signaux d’engrènement<br />
pignons, chaîne et leurs multiples,<br />
nettement visibles à une fréquence de 0.25 Hz<br />
et avec une amplitude de l’ordre de 10 -5 g/s.<br />
En outre, il n’a été détecté aucune fréquence,<br />
même très faible, liée à un défaut de roulement<br />
naissant.<br />
Le client a pu bénéficier de nombreux<br />
avantages :<br />
- Possibilité de mettre en place un programme<br />
de suivi par maintenance vibratoire,<br />
- Possibilité de planifier son arrêt pour remplacer<br />
le ou les roulements défaillants,<br />
- Élimination d’un arrêt du mélangeur et son<br />
immobilisation d’une semaine pour un<br />
remplacement systématique de roulement,<br />
- Élimination d’un risque et des contraintes<br />
de manutention dus au grutage d’un équipement<br />
d’une telle dimension,<br />
- Réduction de coût importante correspondant<br />
à l’organisation et la réalisation d’une<br />
opération lourde et délicate ■<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 48
<strong>Maintenance</strong> des machines<br />
Focus technique<br />
Les moto-réducteurs ou comment<br />
optimiser le couple d'un moteur<br />
Lorsque l’on parle de l’entraînement des machines, c’est aux motoréducteurs<br />
que l’on fait communément référence, tant l’association<br />
du moteur électrique et du réducteur mécanique en tant qu’unité fonctionnelle<br />
est devenue incontournable au cœur des installations industrielles.<br />
Et pas seulement à ce niveau…<br />
Le moteur livre la force motrice et le<br />
réducteur la transforme en un couple<br />
exploitable à une vitesse donnée. Si le<br />
moteur est généralement de type asynchrone,<br />
voire synchrone selon les besoins<br />
spécifiques de l’application, le réducteur<br />
présentera une sortie co-axiale ou à<br />
renvoi d’angle et se distinguera par son<br />
mode d’engrènement : trains cylindriques,<br />
couple conique, roue et vis ou<br />
planétaire pour ne citer que les plus usuels.<br />
Pour satisfaire les exigences fonctionnelles<br />
d’une machine, pour optimiser ses<br />
performances énergétiques, mais aussi<br />
pour éviter toute usure prématurée ou<br />
casse intempestive, il est primordial que<br />
le concepteur de la machine et le constructeur<br />
de systèmes d’entraînement<br />
analysent ensemble les exigences de la<br />
chaîne cinématique qui détermineront le<br />
choix du système d’entraînement.<br />
nombre croissant, ils ont pour vocation<br />
de se faire oublier alors qu’ils sont essentiels<br />
pour le bon fonctionnement de l’application<br />
qu’ils servent. Tel est du moins<br />
l’avis d’Olivier Anacker, responsable du<br />
service support client chez SEW-<br />
Usocome, constructeur de systèmes d’entraînement<br />
et de motion-control. « La<br />
multiplication des moto-réducteurs sur<br />
une même machine implique une vision<br />
globale de la chaîne cinématique et la<br />
prise en considération du coût total de<br />
possession de la machine. ».<br />
Les moto-réducteurs intéressent tant les<br />
concepteurs/constructeurs de machines<br />
qui les intègrent, que les utilisateurs<br />
finaux qui les exploitent au quotidien sur<br />
leur outil de production. Si ces derniers<br />
possèdent dans leur parc des machines<br />
anciennes, ils peuvent aussi décider de<br />
mener des opérations de rétrofit en y inté-<br />
grant des motoréducteurs de nouvelle<br />
génération, pour en améliorer l’efficacité<br />
énergétique et/ou en élargir les fonctionnalités.<br />
La consommation énergétique :<br />
un critère devenu déterminant<br />
« Nous constatons que les utilisateurs<br />
finaux expriment des besoins différents<br />
d’il y a dix ou quinze ans. Aujourd’hui,<br />
les économies d’énergie suscitent un<br />
intérêt croissant, y compris chez les<br />
constructeurs traditionnellement plus<br />
enclins à privilégier la performance au<br />
meilleur prix. Ainsi, utilisateurs et<br />
constructeurs se rejoignent sur l’importance<br />
à accorder au coût global, c’està-dire<br />
celui de l’installation complète sur<br />
toute sa durée de vie. »<br />
Cette demande stimulée par les utilisateurs<br />
tient pour origine la définition de<br />
nouvelles classes de rendement pour les<br />
moteurs électriques et leur imposition<br />
progressive dans l’espace européen.<br />
Ainsi, depuis juin 2011, l’obligation est<br />
faite aux constructeurs de mettre en<br />
œuvre sur leurs nouvelles installations<br />
Pour faire simple, un moto-réducteur peut<br />
être défini comme la combinaison d’un<br />
moteur électrique et d’un réducteur<br />
mécanique. Souvent, le moto-réducteur<br />
est associé à un variateur de vitesse<br />
électronique pour élargir le champ de ses<br />
possibilités en matière d’automatismes.<br />
Les moto-réducteurs sont partout, là où<br />
il s’agit de mettre en mouvement une<br />
machine voire toute une installation, que<br />
ce soit au cœur des sites industriels, mais<br />
aussi dans le domaine environnemental<br />
(traitement et valorisation de l’eau et des<br />
déchets) ou encore dans l’espace public<br />
(stations de lavage, escalators ou équipements<br />
scéniques, etc.). Même s’ils sont<br />
omniprésents, ils ne sont souvent pas<br />
visibles pour autant ; et malgré leur<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 49
<strong>Maintenance</strong> des machines<br />
des moteurs au moins conformes à la<br />
classe de rendement IE2. En 2015, ils<br />
auront pour obligation d’adopter l’IE3<br />
pour les grosses puissances avant de le<br />
généraliser en 2017 sur toutes les puissances<br />
de 0,75 à 375 kW (voir encadré).<br />
La classe de rendement IE4 est d’ores<br />
et déjà définie. Elle attend d’être intégrée<br />
dans les directives européennes et<br />
mondiales. Chez un constructeur tel que<br />
SEW-Usocome, comme le confirme<br />
Olivier Anacker, ces évolutions techniques<br />
sont complètement intégrées<br />
depuis quelques années déjà ; « cette<br />
avance, nous la devons aussi au fait que<br />
notre marché est mondial, pas seulement<br />
européen et que les législations américaines<br />
et australiennes étaient plus<br />
contraignantes bien avant celles duVieux<br />
Continent » ■<br />
Directive Européenne<br />
EuP en bref<br />
La directive européenne EuP – lot 11 a<br />
été votée en juillet 2009 et s’appuie sur<br />
la norme CEI 60034-30 (norme définissant<br />
les classes de rendement énergétique<br />
des moteurs électriques dans le<br />
monde). Elle précise et planifie dans le<br />
temps les niveaux de rendement à atteindre<br />
pour les machines vendues sur le<br />
marché européen. La directive européenne<br />
EuP oblige les industriels de<br />
mettre sur le marché des moteurs hauts<br />
rendements des moteurs de Classe IE 2<br />
depuis le 16 juin 2011, de Classe IE 31<br />
à compter du 1 er janvier 2015 pour les<br />
puissances allant de 7,5 à 375 kW seulement<br />
puis pour les puissances démarrant<br />
à 0,75 kW.<br />
En pratique<br />
Utilisation des moto-réducteurs :<br />
ne pas faire n'importe quoi !<br />
Les moto-réducteurs servent à gagner en rendement, à condition de<br />
respecter certaines règles de pratique. L’erreur la plus souvent commise<br />
consiste à suralimenter le moteur, mettre 7,5 kW alors que l’on n’a<br />
besoin que d’une puissance de 4 kW. C’est rassurant, mais au final,<br />
cette logique se révèle bien plus coûteuse à l’achat mais aussi au moment<br />
de l’exploitation de la machine puisque la consommation d’énergie,<br />
rappelons-le, représente 90% du coût total de possession d’un produit<br />
tout au long de sa durée de vie.<br />
« Le moteur électrique par exemple, c’est<br />
la dernière chose que l’on définit dans<br />
une machine, concède Fabrice Hugnet,<br />
directeur commercial d’Oriental Motor<br />
France. Pour être clair, beaucoup de gens<br />
font n’importe quoi ! j’ai visité des entreprises<br />
dans lesquelles on prenait, lors<br />
d’une panne, le premier moteur venu ou<br />
que l’on trouve en magasin. Ce qui<br />
implique une chose : on prend systématiquement<br />
le moteur le plus gros. Or la<br />
mécanique doit être dimensionnée par<br />
rapport au couple et à la puissance du<br />
moteur sinon on risque la casse ».<br />
Si les bureaux d’études ont fait des<br />
efforts dans le dimensionnement du<br />
moteur par rapport au besoin, dans<br />
l’esprit du consommateur persiste l’idée<br />
que plus un moteur est gros, plus il est<br />
fiable. « Or, chez Oriental Motors,<br />
lorsque l’on arrivait chez le client avec<br />
des moteurs asynchrones de petites puissances,<br />
on nous regardait avec des yeux<br />
ronds ! » Mais la technologie convainc<br />
peu à peu les consommateurs qui prennent<br />
conscience des avantages de ces<br />
petits moteurs, en particulier en termes<br />
de consommation d’énergie, d’encombrement<br />
et de rendements moteur et<br />
mécanique ; près de 60% de l’énergie<br />
part dans les frottements. D’ailleurs, en<br />
termes de maintenance, le préventif s’impose<br />
avec une lubrification et une<br />
vidange à faire de manière régulière.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 50
<strong>Maintenance</strong> des machines<br />
Surtout, le système doit être bien calculé<br />
sinon les roulements risquent de s’abimer<br />
beaucoup plus vite et les arbres<br />
cisaillés par les charges radiales. Enfin,<br />
en termes d’usure, l’organe le plus<br />
impacté reste le frein ; le frein arrête la<br />
charge et s’use donc à chaque opération<br />
du fait de l’énergie emmagasinée et qu’il<br />
faut évacuer.<br />
La tendance<br />
vers des solutions complètes<br />
Un moto-réducteur ne peut être pensé<br />
seul, isolé. Par essence, il est un organe<br />
mixte, composé comme son nom l’indique<br />
d’un moteur et d’un réducteur.<br />
Auparavant, les constructeurs fabriquaient<br />
des systèmes séparés ; aujourd’-<br />
hui, on ne trouve sur le marché que des<br />
ensembles complets. Mais la tendance<br />
est d’aller davantage vers la mécatronique,<br />
laquelle répond de plus en plus à<br />
un besoin réel du fait que les clients, et<br />
en particulier les bureaux d’études, n’ont<br />
plus le temps d’intégrer toutes les pièces<br />
mécaniques. Tous cherchent des systèmes<br />
complets à l’exemple des plateaux<br />
roulants ou linéaires. Ces ensembles<br />
s’installent directement et permettent de<br />
gagner du temps sur la mise au point,<br />
de réduire les coûts, d’être livré dans des<br />
délais plus courts tout en gardant un bon<br />
niveau de fiabilité. Cela permet aussi<br />
de réduire les interventions de maintenance<br />
(les services après-vente des<br />
constructeurs étant, certains plus que<br />
d’autres, plutôt efficaces) car les systèmes<br />
de retrofit et l’ajout d’installations<br />
supplémentaires impliquent beaucoup<br />
d’éléments mécaniques dissociés qu’il<br />
convient de surveiller de près et indépendamment<br />
les uns des autres. Les<br />
temps de réglage sont également très<br />
longs sur ce type d’installations alors que<br />
la mécatronique présente l’avantage<br />
d’être plus simple et autonome.<br />
Les solutions complètes intègrent également<br />
des variateurs de vitesse qui sont<br />
essentiels pour adapter la vitesse au<br />
moteur, maîtriser le temps de démarragefreinage<br />
et réguler la vitesse ou encore<br />
faire du positionnement et maîtriser la<br />
charge à l’arrêt (pour les opérations de<br />
levage par exemple). Enfin, la mécatronique<br />
implique la présence de bus de<br />
terrain qui assurent un dialogue permanent<br />
entre les différents automates et les<br />
éléments que l’on doit piloter. Quant<br />
au contrôle automatique des moteurs,<br />
celui-ci est assuré par des variateurs de<br />
fréquence. Ainsi, le moteur seul n’existe<br />
plus. Toutefois, il est important de garder<br />
à l’esprit qu’il est bien présent, qu’il ne<br />
faut ni l’oublier, ni négliger les opérations<br />
élémentaires de maintenance préventive,<br />
à commencer par les roulements<br />
et la disponibilité de certaines pièces<br />
détachées comme des axes linéaires ou<br />
même un moteur car celui-ci n’est pas<br />
pour autant éternel... ■<br />
Olivier Guillon<br />
Exemple d’application de moto-réducteurs dans une carrière<br />
Pradier Carrières, société créée en 2010 (filiale<br />
de Pradier, groupe français qui produit<br />
400 000 tonnes de blocs béton et entrevous<br />
par an pour les distributeurs en matériaux de<br />
construction), a ouvert l’an dernier son premier<br />
site d’exploitation à Mondragon, dans le sud<br />
de la France. Constituée d’un gisement d’environ<br />
150 hectares, cette carrière représente<br />
20 millions de tonnes de minerai avec une<br />
autorisation d’extraction de 450 000 tonnes<br />
par an sur trente ans. 350 000 tonnes sont<br />
ensuite acheminées par la route et 100 000<br />
tonnes par voie fluviale. Une usine de traitement<br />
installée à proximité du gisement permet<br />
grâce à un kilomètre par tapis d’établir différentes<br />
coupures et de catégories avec une<br />
capacité de production de 400 tonnes par<br />
heure. C’est l’entreprise IECS, dirigée par Paul<br />
Cachot, qui a réalisé l’ensemble de cette installation<br />
assurant le concassage du minerai, le<br />
criblage et le convoyage des granulats vers<br />
leurs points d’expédition. Sur ce tapis, pas<br />
moins de trente-sept moto-réducteurs à couples coniques du fabricant Nord Drivesystems<br />
ont été installés. Il s’agit des modèles SK9072 & SK9042 équipés de moteurs IEC B5 en<br />
IE2. Ces moto-réducteurs se composent d’un réducteur équipé d’une interface et d’un accouplement<br />
sur lequel vient se fixer le moteur normalisé à bride B5, facilitant ainsi un éventuel<br />
remplacement du moteur.<br />
L’ensemble de l’installation de production de granulat a la particularité d’être en zone<br />
inondable avec des crues pouvant atteindre un niveau de 2,5 mètres : il a donc fallu concevoir<br />
toute l’installation sur pilotis ; un travail colossal de génie civil qu‘a dû réaliser en interne<br />
les équipes de Pradier pour mettre les installations à l’abri de l’eau. Mais l’essentiel de la<br />
problématique résidait dans la consommation d’énergie. C’est pourquoi, le choix s’est immédiatement<br />
orienté vers des moteurs IE2 (conformément à la norme), ce qui a permis à<br />
l’entreprise d’obtenir un meilleur rendement des moteurs, de réduire les points de chauffe<br />
et de prolonger la durée de vie de l’entraînement. Ces optimisations entraînent également<br />
de plus grandes réserves de puissance, ce qui ouvre de nouvelles possibilités en matière<br />
de conception des systèmes d’entraînement. La mise en service a eu lieu en décembre 2010,<br />
pour une mise en production à plein régime au premier semestre 2011.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 51
Hygiène – Santé – Sécurité<br />
Interview<br />
La sécurisation des postes<br />
de travail passe par un changement<br />
des mentalités<br />
À l’occasion du lancement de la nouvelle Campagne européenne intitulée<br />
« Ensemble pour la prévention des risques », Gérard Neyret, vice-président<br />
Afim et ancien responsable du comité Santé-Sécurité-Environnement<br />
de la Fédération européenne des associations nationales de maintenance<br />
(EFNMS) nous rappelle les règles d’usage pour sécuriser le poste de travail,<br />
à commencer par prendre davantage en compte les risques.<br />
➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : En quoi<br />
consiste cette nouvelle campagne ? À<br />
qui s’adresse-t-elle ?<br />
Gérard Neyret : Comme vous avez pu<br />
le lire dans sa littérature, cette campagne<br />
incite à une collaboration et une action<br />
cohérente en matière de prévention à l’intérieur<br />
des sociétés, entre direction,<br />
cadres intermédiaires, personnel d’exécution<br />
et les corps externes chargés de la<br />
prévention du risque (Sécurité Sociale,<br />
médecins du travail, préventeurs, etc.).<br />
Elle s’adresse en particulier aux directions<br />
(c’est la tête qui impulse les campagnes)<br />
et aux PME, notamment celles qui<br />
n’ont pas les moyens d’avoir les structures<br />
“sécurité” étoffées des grandes<br />
organisations.<br />
➤ Quelles sont les catégories de travailleurs,<br />
en particulier dans la maintenance,<br />
les plus touchées par les<br />
accidents et les risques de santé au<br />
travail ?<br />
Il faut se référer aux précédentes enquêtes<br />
de l’Afim (Association française des<br />
ingénieurs de maintenance). Sur le plan<br />
du statut, les personnels les plus touchés<br />
sont les travailleurs inexpérimentés<br />
(jeunes travailleurs, intérimaires, contractuels).<br />
Sur le plan du métier, ce sont bien<br />
sûr ceux qui travaillent en contact direct<br />
avec les équipements : les opérateurs de<br />
maintenance dans le BTP, les monteurs,<br />
les chaudronniers-tuyauteurs, les soudeurs,<br />
le personnel du levage. Paradoxalement<br />
les électriciens, formés par les<br />
habilitations successives, ont davantage<br />
le réflexe «sécurité».<br />
➤ Concernant l’environnement de<br />
travail, quels sont les risques les plus<br />
récurrents ?<br />
Sur le plan des accidents, le risque principal<br />
est devenu le risque routier dans les<br />
déplacements professionnels (un accident<br />
de travail mortel sur trois). Sur site,<br />
au niveau de la gravité, les risques les<br />
plus importants sont les chutes en<br />
hauteur, les accidents de manutention<br />
(chute d’objets), les mises en marche<br />
intempestives durant les interventions.<br />
Enfin, en termes de fréquence, les glissades<br />
et les chutes au niveau du sol sont<br />
les risques les plus répandus, sans oublier<br />
la mauvaise utilisation de l’outillage...<br />
Les situations les plus dangereuses se<br />
présentent lors des interventions d’urgence<br />
non préparées qui se multiplient à<br />
la suite de l’abandon fréquent de la maintenance<br />
préventive “pour faire des économies”.<br />
Un autre facteur de danger est le<br />
contact avec des pièces en mouvement<br />
ou sous alimentation d’énergie : même<br />
dans le cas où une stricte politique de<br />
consignation est appliquée, il est parfois<br />
nécessaire d’être en contact avec des<br />
équipements en action pour pouvoir<br />
poser un diagnostic ou réaliser les essais<br />
de fonctionnement après réparation.<br />
Sur le plan des maladies professionnelles,<br />
les risques les plus fréquents identifiés<br />
sont l’amiante, le contact avec des<br />
produits dangereux pour la santé (benzène<br />
par exemple) et les surdités dues au<br />
bruit. Enfin, les risques émergents sont<br />
les troubles musculo-squelettiques (TMS)<br />
provoqués par la répétition fréquente des<br />
mêmes gestes, ainsi que les troubles<br />
psycho-sociaux (RPS). Il est intéressant<br />
de se référer à l’enquête ESENER<br />
publiée par l’Agence européenne pour la<br />
sécurité et la santé au travail (EU-OSHA)<br />
à Bilbao.<br />
➤ Quelles erreurs fréquentes rencontrez-vous<br />
sur le terrain ?<br />
La liste serait interminable. À mon avis,<br />
c’est le résultat de la pratique insuffisante<br />
d’une évaluation correcte et complète des<br />
risques avant toute action. J’ai aussi cité<br />
ci-dessus les interventions en catastrophe<br />
à effectuer rapidement quand on fait l’impasse<br />
sur le préventif (on n’a pas le temps<br />
de chercher les plans, d’amener le matériel<br />
ou équipements de sécurité, etc). Une<br />
autre cause – concernant surtout la maintenance<br />
– est la difficulté d’accès, notamment<br />
dans les travaux en hauteur, ou dans<br />
le manque d’accessibilité d’installations ;<br />
il faut alors se transformer en hommeserpent<br />
pour intervenir dans des postures<br />
invraisemblables (exemple caractéristique :<br />
l’accessibilité difficile des installations de<br />
conditionnement d’air, ou d’éclairage). On<br />
néglige fréquemment aussi l’impact de<br />
la manutention, que ce soit pour porter de<br />
lourdes caisses d’outillages, ou déplacer<br />
de lourds composants de machines.<br />
➤ Quelles bonnes pratiques préconisez-vous<br />
?<br />
La meilleure des pratiques demeure<br />
l’évaluation préalable des risques avant<br />
toute intervention, dont il faut savoir<br />
prendre le temps, même en cas d’extrême<br />
urgence : évaluation d’abord à tête<br />
reposée, suivie d’un dernier coup d’œil<br />
de contrôle au moment d’agir.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 52
Hygiène – Santé – Sécurité<br />
Deux citations sont utiles pour appuyer cette pratique qui doit<br />
devenir une habitude : la première provient d’un homme illustre,<br />
Descartes : “Réfléchir avant d’agir, tel est le principe de<br />
la morale”. La deuxième citation, beaucoup plus triviale, entendue<br />
de la bouche d’un vieux second-maître bosco de la Marine:<br />
“Il arrive toujours des catastrophes à celui qui est tellement<br />
pressé de pisser qu’il ne prend même pas le temps de déboutonner<br />
sa braguette...”<br />
Afin de faciliter la tâche de l’analyse rapide des risques,<br />
l’Afim, de concert avec la Caisse d’assurance maladie (Cram)<br />
d’Alsace-Moselle et l’Éducation nationale, fait de son mieux<br />
pour susciter l’intérêt des entreprises (notamment les PME)<br />
envers le logiciel gratuit d’analyse des risques « Pari<br />
<strong>Maintenance</strong> ». Elle met de plus sur le marché la trousse<br />
“Securafim”, qui permet une consignation complète des énergies,<br />
quelles qu’en soient la nature (1) . En ce qui concerne les<br />
entreprises de maintenance, la certification d’assurance-sécurité<br />
MASE, désormais unifiée, doit continuer à se développer<br />
en France. Un système analogue existe dans le Benelux,<br />
le SCC/VCA.<br />
➤ Pouvez-vous nous parler du « passeport de sécurité »<br />
(safety pass) ? En quoi consiste ce concept ?<br />
Il s’agit d’un passeport bilingue, développé par exemple dans<br />
l’industrie énergétique allemande et où sont notées les caractéristiques<br />
du travailleur, ses qualifications, ses antécédents<br />
médicaux (aptitudes/inaptitudes), la ou les langues pratiquées,<br />
les formations suivies (notamment en matière de sécurité)<br />
avec leurs résultats, certifiées par les examinateurs, etc. L’accès<br />
du site de travail est interdit à qui n’a pas ce passeport sur lui.<br />
Ce système se développe en Europe un concept similaire :<br />
la carte de sécurité (safety card). Ce concept doit être évoqué<br />
dans un prochain séminaire (Safety Card Seminar) qui se<br />
tiendra lors de la 6 e «Working on Safety Conference (WOS<br />
2012)», organisée par l’ENSHPO (European Network on<br />
Safety and Health Professionals Organisations) à Sopot<br />
(Pologne) du 11 au 14 septembre 2012.<br />
L’ENSHPO est un partenaire de l’organisation Eusafe<br />
(European Qualification of Occupational Safety and Health<br />
Professionals) qui collabore étroitement avec l’Agence européenne<br />
pour la sécurité et la santé au travail. Le but de ces<br />
dispositions est de faire face, sur le plan de la sécurité, à la<br />
présence de plus en plus fréquente sur un même site de<br />
travailleurs de diverses nationalités, langues et cultures –<br />
conséquence de l’accroissement de la mobilité transfrontalière<br />
constatée dans le monde du travail.<br />
➤ Plus globalement, que faudrait-il changer (sensibilisation<br />
du top management, des jeunes etc.) ?<br />
Bien sûr, il est essentiel de faire évoluer les mentalités par des<br />
campagnes répétitives dans les médias lus dans les milieux<br />
professionnels, les médias syndicaux et tous les médias concernant<br />
la santé au travail. Par exemple, certaines grandes compagnies<br />
allemandes organisent des semaines complètes de<br />
formation à la sécurité, spécifiquement conçue pour l’échelon<br />
supérieur, auxquelles assistent non seulement les membres<br />
(1) Se référer aux numéros 35 et 36 de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>).<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 53
Hygiène – Santé – Sécurité<br />
de la direction mais aussi ceux du conseil<br />
d’administration, afin que le concept<br />
«sécurité» redescende en pluie tout le<br />
long des échelons hiérarchiques. Bien<br />
entendu, ces membres sont tenus de<br />
donner le bon exemple.<br />
Le point le plus délicat est celui de la<br />
hiérarchie intermédiaire. Au contact du<br />
réel, celle-ci est récompensée quand elle<br />
obtient une bonne productivité. Elle<br />
risque donc de voir d’un mauvais œil le<br />
temps nécessaire à consacrer à une bonne<br />
sécurité. Il incombe donc au management<br />
de motiver de façon appropriée cette<br />
hiérarchie intermédiaire (par exemple<br />
avec des primes collectives de bons résultats<br />
« sécurité »).<br />
➤ Avez-vous des exemples concrets<br />
(bonnes et mauvaises pratiques, situations<br />
dangereuses ou absurdes,...) à<br />
nous dévoiler ?<br />
J’insiste d’abord sur un exemple précis :<br />
l’attention à porter aux installations de<br />
production, distribution et d’utilisation<br />
de gaz naturel, dont l’usage se développe<br />
de façon exponentielle, notamment en<br />
matière de production d’énergie. Infiniment<br />
plus commode d’emploi que le<br />
charbon, il actionne des centrales à cycle<br />
combiné, de bas coût d’investissement<br />
mais puissantes et à haut rendement,<br />
émettant trois fois moins de CO 2 au kWh<br />
que les centrales charbonnières. Elles<br />
sont aussi rapidement disponibles quand<br />
on en a besoin et fiables. Ce combustible<br />
est en fait, dans les conditions actuelles,<br />
la véritable alternative réaliste au<br />
nucléaire. Mais son fort potentiel énergétique<br />
(10.000 KCal/NM 3 ) rend ses<br />
explosions dévastatrices (cf. les catastrophes<br />
sur plateformes offshore, les<br />
explosions de foyer dans les fours et<br />
chaudières au gaz...).<br />
Il y a aussi par exemple de plus en plus<br />
d’accidents dus aux ruptures de canalisations<br />
enterrées de gaz naturel, causées<br />
par des travaux de terrassement locaux<br />
mal contrôlés, du fait de la réduction des<br />
effectifs des agents chargés de surveiller<br />
dans une zone donnée le bon respect des<br />
autorisations de creuser. De même, il<br />
importe de réagir dès qu’est constatée la<br />
présence d’une odeur suspecte (le gaz<br />
étant “odorisé’’). Dans un pays proche,<br />
une fuite de gaz dans les cuisines d’un<br />
restaurant universitaire a ainsi entraîné<br />
très récemment une explosion entraînant<br />
la mort de huit personnes et une quarantaine<br />
de blessés. Une campagne européenne<br />
ciblée sur les risques liés au gaz<br />
naturel et les moyens de s’en prémunir<br />
est hautement souhaitable.<br />
Autre exemple : celui des décès par<br />
asphyxie par l’azote, le CO 2 ou un gaz<br />
inerte, dans des récipients ou cuves auparavant<br />
rendus inertes par de tels gaz, et<br />
qu’on a par négligence oublié de ventiler<br />
après l’opération d’inertage ; ce qui<br />
entraîne le décès immédiat de tout intervenant<br />
pénétrant ultérieurement dans<br />
cette capacité... et du collègue qui s’y<br />
précipite pour le secourir. Troisième et<br />
dernier exemple : la chute d’intervenants<br />
amenés à marcher sur une fragile toiture<br />
en fibrociment (il en reste encore), sans<br />
avoir pris la précaution de répartir leur<br />
poids par des planches posées sur ce type<br />
de toiture, et qui passent à travers ce toit<br />
(j’en ai connu ainsi quatre cas durant ma<br />
carrière).<br />
➤ Enfin, au niveau de la conception<br />
des postes de travail, note-t-on une<br />
prise en compte croissante de la sécurité<br />
?<br />
Il est difficile de répondre à cette question,<br />
faute d’enquêtes. Il semble que les<br />
résultats concernant les “accidents”<br />
s’améliorent, à l’exception du risque<br />
routier; mais d’une façon générale il<br />
apparaît que le risque «maladie professionnelle»,<br />
jadis largement sous-estimé,<br />
se révèle de plus en plus fréquent. On<br />
peut assimiler à ce genre de risque les<br />
risques émergents (TMS, RPS).<br />
Malheureusement, les sinistres majeurs<br />
frappant l’environnement continuent de<br />
se produire dans le monde, quelles qu’en<br />
soient les causes, naturelles ou humaines.<br />
Parmi eux on évalue, paraît-il, à 12%<br />
le nombre de sinistres dus à une maintenance<br />
inadéquate). Il suffit de lire la<br />
presse pour s’en rendre compte.<br />
Que ce soit pour la sécurité des personnes,<br />
des équipements ou de l’environnement,<br />
il importe de mettre l’accent sur la<br />
nécessité de prévoir la sécurité sur les<br />
équipements nouveaux dès le stade de la<br />
planche à dessin, avec la nécessité d’en<br />
faire auditer la conception par des gens<br />
de terrain sur le plan de la maintenabilité<br />
(accès, par exemple), de la fiabilité,<br />
de la disponibilité et de la sécurité.<br />
L’épouvantable catastrophe de Bhopal en<br />
Inde (3 500 morts officiels) a été causée<br />
par la fuite d’un réservoir d’isocyanate<br />
de méthyle, consécutive à plusieurs<br />
facteurs dont une mauvaise maintenance.<br />
Mais on s’est aperçu après coup qu’il<br />
aurait été possible, sur le plan des études<br />
du procédé de fabrication, d’éviter la<br />
présence d’un tel réservoir.<br />
C’est la raison pour laquelle la campagne<br />
européenne 2012/2013 “Ensemble<br />
pour la prévention des risques” doit<br />
inclure tous ceux qui prennent des décisions<br />
sur les équipements nouveaux : les<br />
concepteurs des équipements, mais aussi<br />
et surtout ceux qui prennent les décisions<br />
et arbitrages d’ordre financier.<br />
➤ En quoi cette nouvelle campagne<br />
peut-elle changer les mentalités ?<br />
Il est primordial de prendre des décisions<br />
pertinentes en ce qui concerne les investissements<br />
permettant d’éviter ou limiter<br />
le risque : un outillage adéquat, par exemple<br />
en matière d’aides à la manutention<br />
(palans, monorails, nacelles élévatrices...),<br />
une dotation suffisante en pièces détachées,<br />
une documentation bien conçue<br />
et accessible aux opérateurs et aux agents<br />
de maintenance (à Bhopal la documentation<br />
en anglais n’était pas lisible par<br />
les opérateurs qui ne comprenaient que<br />
l’hindi !), une organisation du travail efficace,<br />
et, évidemment les moyens nécessaires<br />
à la prévention et à la lutte contre<br />
les sinistres. Et, bien entendu, prévoir des<br />
moyens humains et matériels suffisants,<br />
avec une politique intelligente de recrutement<br />
et de formation du personnel. Les<br />
responsables des ressources humaines<br />
doivent donc être eux aussi impliqués au<br />
premier chef dans la présente campagne.<br />
Cette campagne devrait aussi aider à faire<br />
prendre conscience, au plus haut niveau,<br />
des conséquences néfastes de la logique<br />
du court terme. Le sinistre de la raffinerie<br />
BP de Texas-City en 2005, pour<br />
cause entre autres de mauvaise maintenance<br />
et de réduction trop poussée de ses<br />
effectifs, a causé quinze morts, plus de<br />
cent cinquante blessés, une destruction<br />
d’usine et un coût financier colossal. Elle<br />
a aussi porté un sérieux coup à la bonne<br />
réputation de BP et entraîné l’éviction de<br />
son grand patron, Lord Browne. Leçon<br />
que les grands décideurs ne devraient pas<br />
oublier ! ■<br />
Propos recueillis<br />
par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 54
Prévention des risques au travail<br />
Cas client<br />
Büttel & Marx repense la sécurité<br />
de ses machines<br />
En intégrant sur ses machines de productions des solutions complètes<br />
de sécurité constituées de capteurs, d’un automate et du diagnostic<br />
pour les automates de contrôle, le constructeur de machines est parvenu<br />
à accroître le niveau de sécurité de ses employés et de ses équipements,<br />
tout en maintenant un haut niveau de productivité.<br />
Là où il est nécessaire de contrôler et<br />
d’installer, une sécurité maximale est<br />
de rigueur. Les techniques médicales se<br />
présentent comme un secteur d’activités<br />
avec des exigences particulièrement<br />
élevées ; celui de l’automobile, quant à<br />
lui, effectue une « sécurité contrôlée »<br />
à 100% des pièces sous-traitées. Pour<br />
pouvoir satisfaire à ces exigences, des<br />
automates de contrôle permanent et des<br />
automates de mesure doivent couvrir une<br />
multitude de critères de contrôles variés,<br />
en même temps et en toute fiabilité. Si<br />
les températures sont extrêmes et si des<br />
mouvements s’enchaînent, la protection<br />
de l’utilisateur est un critère qu’ils doivent<br />
également satisfaire. Il existe toutefois<br />
sur le marché des solutions complètes<br />
qui garantissent que les hommes<br />
et les machines ne sont exposés à aucun<br />
danger au cours du process de contrôle.<br />
Ces solutions impliquent des composants<br />
parfaitement adaptés les uns aux autres<br />
et constituées de capteurs, de techniques<br />
de commande de sécurité mais également<br />
d’un diagnostic.<br />
L’entreprise Büttel & Marx GmbH intervient<br />
dans la construction de machines<br />
spéciales. Fondée en 1994 en tant que<br />
bureau d’ingénierie, l’entreprise a pu,<br />
deux ans plus tard, en plus de ses prestations<br />
de conception, se lancer dans la<br />
construction de ses propres machines, ses<br />
clients étant surtout originaires des<br />
secteurs sous-traitance automobile et<br />
techniques médicales.<br />
L’offre du fabricant de machines spéciales<br />
de Dettingen an der Erms (Allemagne)<br />
comprend actuellement la construction de<br />
postes de travail manuel, d’automates rotatifs,<br />
de systèmes de transfert pour les<br />
secteurs du montage et du contrôle ainsi<br />
que des automatisations complètes de<br />
laboratoires pour le secteur des contrôles<br />
permanents. « Les machines spéciales<br />
sont toujours conçues sur mesure en<br />
fonction des besoins de nos clients »,<br />
affirme le gérant Dietmar Marx, chez<br />
Büttel & Marx. Même en développant<br />
ses machines, l’entreprise place au<br />
premier plan la sécurité des futurs utilisateurs.<br />
Par conséquent, le fabricant de<br />
machines spéciales propose à ses clients<br />
des solutions économiques qui s’appuient<br />
sur la directive Machines en vigueur.<br />
Exercer un contrôle complet<br />
des pièces à usiner<br />
Pour ses automates rotatifs, l’entreprise<br />
utilise une solution complète composée<br />
de capteurs de sécurité et d’un automate<br />
de sécurité fournie par l’automaticien<br />
et expert en normes Pilz (société de 1 400<br />
personnes spécialisée dans les techniques<br />
d’automatismes de sécurité et implantée<br />
à Ostfildern en Allemagne) qui veille à<br />
ce que ni les machines, ni les hommes<br />
ne soient exposés à aucune situation<br />
dangereuse. Le point décisif pour Büttel<br />
& Marx fut que ces solutions complètes<br />
de sécurité ont été conçues pour une<br />
sécurité maximale. « Avec Pilz à nos<br />
côtés, nous avons un partenaire des automatismes<br />
de sécurité qui nous apporte<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 55
Prévention des risques au travail<br />
son soutien, non seulement avec ses<br />
produits, mais aussi avec un vaste savoirfaire<br />
concernant les normes ou la directive<br />
Machines, lors de la planification et<br />
de la création de projets », témoigne<br />
Dietmar Marx.<br />
Les automates de contrôle chargés de<br />
mesurer et de contrôler les objets et les<br />
matériaux arrondis sont créés ou calibrés<br />
à partir d’un objet de test maître. Le<br />
comportement de l’objet de test – et plus<br />
précisément la modification du diamètre<br />
– est contrôlé à différentes températures.<br />
On recherche aussi pour différentes<br />
vitesses de rotation – pouvant aller<br />
jusqu’à 10 000 tours par minute – la rotation<br />
de la pièce à usiner qui doit à son<br />
tour être vérifiée. Le contrôle de la pièce<br />
à usiner a lieu dans des conditions de<br />
températures extrêmes, la plage de<br />
températures oscillant entre -40 et<br />
+200 °C.<br />
Pour pouvoir produire ces températures,<br />
une armoire climatique est directement<br />
raccordée à l’automate de contrôle.<br />
Les deux critères de contrôle de température<br />
et de vitesse de rotation permettent<br />
de simuler la charge de l’objet de test<br />
dans des conditions extrêmes afin d’exclure<br />
les pièces à usiner défectueuses.<br />
Sécuriser suffisamment<br />
et efficacement les automates<br />
de contrôle<br />
Tant que l’automate de contrôle fonctionne<br />
pendant le process de contrôle, les<br />
utilisateurs ne sont exposés à aucune<br />
situation dangereuse. En effet, l’intérieur<br />
de l’automate de contrôle est composé<br />
de plaques en acier qui protègent l’environnement<br />
situé à proximité, si l’objet<br />
de test devait être détruit. Pour garantir<br />
la protection des personnes, le constructeur<br />
de machines spéciales utilise des<br />
capteurs de sécurité PSEN de Pilz.<br />
Ainsi, le protecteur mobile permettant<br />
d’accéder à l’intérieur de l’automate de<br />
contrôle est sécurisé par le système pour<br />
protecteurs mobiles PSENsgate. Les<br />
systèmes de sécurité pour protecteurs<br />
mobiles PSENsgate peuvent être utilisés<br />
dans tous les secteurs d’activités, là où il<br />
est nécessaire d’ouvrir fréquemment des<br />
protecteurs mobiles pour effectuer des<br />
montages et pour leur exploitation. Chez<br />
Büttel & Marx, le PSENsgate sécurise le<br />
fonctionnement de l’automate de contrôle<br />
de telle sorte que le déverrouillage ne<br />
peut être ouvert que lorsque le moteur et<br />
l’inertie sont coupés en toute sécurité.<br />
De cette manière, la protection des<br />
mouvements dangereux et de l’inertie est<br />
assurée à 100%.<br />
Le système pour protecteurs mobiles<br />
d’une largeur de seulement 45 millimètres<br />
réunit l’ensemble des fonctions de<br />
sécurité : dans un encombrement réduit,<br />
il regroupe l’inter-verrouillage de sécurité<br />
ainsi que les boutons-poussoirs<br />
d’arrêt d’urgence, de demande d’accès<br />
et d’acquittement et des fonctions supplémentaires.<br />
Le PSENsgate est une nouvelle combinaison<br />
de l’électronique et de la mécanique<br />
qui permet d’atteindre un plus haut<br />
niveau de performance et peut être utilisé<br />
dans des applications jusqu’au PL e selon<br />
l’EN ISO 13849-1, SIL 3 selon l’EN/CEI<br />
62061 ou jusqu’à la catégorie de sécurité<br />
4 selon l’EN 954-1.<br />
L’arrêt d’urgence intégré permet de se<br />
passer d’entrées de sécurité supplémentaires<br />
et est facilement extensible grâce<br />
à sa poignée d’assentiment qui peut être<br />
obtenue en option. Un codage garantit<br />
une protection très élevée contre le<br />
contournement et la fraude. D’autre part,<br />
il est aussi possible de réaliser un blocage<br />
de la fermeture à l’aide d’un cadenas sur<br />
le verrou. Comme la casse de la tige<br />
d’inter-verrouillage et du pêne est détectée<br />
en toute sécurité, l’équipement de<br />
l’entreprise allemande offre un plus en<br />
sécurité pour les machines disposant d’un<br />
potentiel de risque particulièrement<br />
élevé. D’autre part, le raccordement et la<br />
création de projets sont possibles simplement<br />
et rapidement. Enfin, il est possible<br />
d’ajouter à tout moment et en toute<br />
flexibilité d’autres fonctions spécifiques<br />
aux applications, grâce à des boutonspoussoirs<br />
supplémentaires avec éclairage<br />
et avec une inscription décidée par l’industriel<br />
en fonction de ses besoins.<br />
Une technique sans usure<br />
L’intérieur de l’automate de contrôle est<br />
sécurisé par un capteur de choc qui<br />
désactive l’entraînement en cas de dysfonctionnement.<br />
Par ailleurs, le blocage<br />
de l’axe de la tige d’inter-verrouillage est<br />
surveillé. Ce dispositif de sécurité est<br />
réalisé par le détecteur de proximité de<br />
sécurité PSENini de Pilz. Dans ce cas,<br />
cet équipement détecte sans contact le<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 56
Prévention des risques au travail<br />
rapprochement de la tige d’interverrouillage,<br />
donc de l’objet métallique.<br />
Dans sa version IP67, le PSENini<br />
s’adapte à une utilisation dans des conditions<br />
industrielles difficiles, telles que<br />
les secousses ou les vibrations importantes.<br />
La technologie sans usure est<br />
particulièrement adaptée aux fréquences<br />
de commutation élevées et garantit une<br />
grande productivité et une longue durée<br />
de vie.<br />
Les détecteurs de proximité de sécurité<br />
détectent, avec une précision de répétition,<br />
des objets métalliques et fournissent<br />
des signaux concernant leur position<br />
et leur fin de course. Des temps de<br />
réponse courts ainsi qu’un diagnostic<br />
convivial via des LEDs garantissent une<br />
désactivation de la machine particulièrement<br />
rapide en cas de dysfonctionnement.<br />
L’automate de contrôle peut en<br />
principe fonctionner en deux modes, en<br />
mode manuel et en mode automatique.<br />
En mode manuel, le calibrage du dispositif<br />
de contrôle est entre autres possible.<br />
Dans un menu de configuration, les paramètres<br />
de contrôle sont définis et enregistrés<br />
en fonction de l’objet de test.<br />
C’est en fonction de l’objet de test que<br />
des programmes de contrôle sont créés<br />
et administrés. Tous les résultats de<br />
mesure sont immédiatement affichés<br />
graphiquement via l’outil de diagnostic<br />
et peuvent ensuite être analysés.<br />
La difficile équation de mêler<br />
sécurité et productivité<br />
La gestion d’un protecteur mobile<br />
dépend certes des différents composants,<br />
mais aussi, en même temps, de la fonction<br />
que doit remplir le protecteur mobile.<br />
Des solutions complètes avec des composants<br />
adaptés les uns aux autres, qui sont<br />
constituées de capteurs PSEN et de techniques<br />
de commande de sécurité, comme<br />
par exemple, le système de commande<br />
configurable PNOZmulti, offrent des<br />
possibilités flexibles et ajustables qui<br />
fournissent finalement un potentiel<br />
économique important grâce à la protection<br />
de l’investissement.<br />
Les capteurs de sécurité de l’automate<br />
rotatif sont surveillés par le système de<br />
commande configurable PNOZmulti.<br />
L’objectif de cette solution est de garantir<br />
que la commande évolue en toute<br />
sécurité de l’automate de contrôle.<br />
L’utilisation du système de commande<br />
multifonctionnel et librement configurable<br />
permet à l’automate de contrôle de<br />
s’adapter avec une extrême flexibilité aux<br />
fonctions de sécurité requises en fonction<br />
du scénario de contrôle. Par conséquent,<br />
il est possible de piloter et de<br />
surveiller en toute sécurité chacun des<br />
process standard en cours. Chez Büttel<br />
& Marx, la décision s’est portée sur une<br />
solution complète, composée de capteurs<br />
de sécurité et d’un automate de sécurité<br />
avec diagnostic intégré ■<br />
Guillon<br />
Conférence sur la sécurité<br />
des systèmes industriels automatisés<br />
La 7 e conférence internationale SIAS (sécurité des systèmes industriels automatisés) se<br />
déroulera en octobre prochain à Montréal.<br />
Elle est organisée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du<br />
travail (IRSST) ; l’INRS est à ce titre membre du comité d’organisation cette manifestation.<br />
Le SIAS sera l’occasion de faire le point sur l’avancement des connaissances en matière<br />
de sécurité des machines industrielles et de méthodes d’analyse, tout en permettant de<br />
mieux comprendre les interactions entre l’homme et la machine.<br />
Cette conférence est destinée aux utilisateurs et concepteurs de machines, aux normalisateurs,<br />
aux fabricants de systèmes et dispositifs de sécurité et aux experts en santé et<br />
sécurité du travail préoccupés par les risques associés aux machines.<br />
Les principaux thèmes abordés lors du SIAS 2012 porteront sur la sécurité des machines<br />
(concepts généraux), l’appréciation du risque machine, les applications pratiques, la formation,<br />
les dispositifs de protection, la conception et l’évaluation des systèmes de commande,<br />
la sécurité des robots industriels et la sécurité fonctionnelle.<br />
La manifestation, en bref :<br />
7 e conférence internationale sur la sécurité des systèmes industriels automatisés<br />
Les 11 et 12 octobre 2012, à Montréal (Canada)<br />
Organisateur : Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST)<br />
Lieu : centre Mont-Royal de Montréal<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 57
Prévention des risques au travail<br />
Interview<br />
Les chaussures de sécurité :<br />
la difficile équation entre norme,<br />
confort et prix<br />
Président de la Commission technique du Synamap* consacrée aux<br />
chaussures de sécurité, Jean-Pierre Boutonnet (société Lemaitre) nous<br />
explique comment les fabricants doivent aujourd’hui répondre à des<br />
attentes multiples de la part des utilisateurs : une amélioration continue<br />
du confort et de la légèreté de la chaussure et le respect des normes<br />
européennes, tout en maintenant les prix à un niveau compétitif.<br />
➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : Monsieur<br />
Boutonnet, quel est le rôle de la<br />
commission que vous présidez ?<br />
Jean-Pierre Boutonnet : La Commission<br />
« Chaussures de sécurité » a pour<br />
principale préoccupation la normalisation<br />
et plus particulièrement l’harmonisation<br />
européenne.<br />
Nous avons en effet pour difficulté en<br />
France – et cela est le cas dans tous les<br />
autres pays européens – à être bien<br />
présents en amont sur toutes les décisions<br />
qui se prennent à Bruxelles, à commencer<br />
par la norme ISO-EN 20 345 (voir<br />
encadré), en date de 2011. Or la France<br />
doit appliquer ces nouvelles directives<br />
tout en s’adaptant en fonction de ses<br />
spécificités.<br />
➤ En quoi consistent les spécificités<br />
propres à la France ?<br />
Le marché français est divisé en quatre<br />
catégories : les chaussures imperméables<br />
ou non, les chaussures anti-perforation<br />
ou non...<br />
Plus clairement, les catégories vont du<br />
S1 au S4, des chaussures les moins élaborées<br />
en termes de protection aux plus<br />
exigeantes.<br />
Il se trouve qu’en France, on est plus<br />
« protectionniste » ! je veux dire par là<br />
que, en cohérence avec l’adage « qui peut<br />
le plus peut le moins », on préfère surprotéger<br />
les opérateurs de maintenance et de<br />
production avec des chaussures parfois<br />
trop lourdes ou trop rigides, appartenant<br />
à la catégorie S3, alors même que du S1<br />
ou S2 auraient amplement suffi.<br />
➤ D’où vient cette surprotection et<br />
qu’implique-t-elle pour les fabricants ?<br />
Les chaussures de catégorie S3 représentent<br />
à elles-seules 48% du marché en<br />
France. Elles possèdent toutes, à ce titre,<br />
des semelles anti-perforation.<br />
On les utilise partout, dans toutes sortes<br />
d’industrie, y compris dans des établissements<br />
très propres, avec pas ou très peu<br />
de risques de chute de charges lourdes<br />
ou d’objets tranchants.<br />
En Allemagne en revanche, les chaussures<br />
de catégorie S3 ne sont obligatoires<br />
que dans le secteur de la<br />
construction ; le reste du marché est<br />
donc particulièrement mature pour les<br />
catégories inférieures.<br />
En France, à l’origine, les catégories plus<br />
élevées s’étaient imposées sous la pression<br />
des distributeurs. Mais ce n’est pas<br />
forcément une mauvaise chose ; le fait<br />
de se mieux protéger n’est pas négatif,<br />
même pour un logisticien qui, bien que<br />
peu soumis à des risques pour les pieds,<br />
n’est pas à l’abri de marcher sur une<br />
palette avec des pointes qui dépassent.<br />
De notre côté, en tant que fabricants,<br />
nous nous adaptons.<br />
➤ Quelles sont les demandes de vos<br />
clients et comment y répondez-vous ?<br />
Au sein de notre entreprise, nous avons<br />
la particularité d’être très présent chez<br />
les industriels de manière à pouvoir<br />
mieux préconiser des produits en phase<br />
avec leurs besoins.<br />
Nous constatons à ce titre, lors de nos<br />
visites sur le terrain, que de plus en plus<br />
de sites sont sûrs et sécurisés. Le risque<br />
n’est plus aussi omniprésent qu’il y a<br />
quinze ans par exemple. Surtout, les<br />
mentalités ont fortement évolué et les<br />
jeunes générations ne voient plus l’utilisation<br />
des équipements et des vêtements<br />
de protection comme une contrainte ou<br />
uniquement une obligation, mais bien<br />
comme un réflex à adopter.<br />
C’est une réelle prise de conscience qui<br />
a parallèlement augmenté les exigences<br />
de confort. Car le défi des fabricants<br />
aujourd’hui est de concevoir et de mettre<br />
au point des chaussures qui respectent<br />
à la lettre les contraintes réglementaires<br />
tout en étant de plus en plus confortables.<br />
* Syndicat national des acteurs du marché de la<br />
prévention et de la protection.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 58
Prévention des risques au travail<br />
➤ Des exigences supplémentaires sontelles<br />
à prendre en compte pour les<br />
professionnels de la maintenance ?<br />
Pour nous, les opérateurs et les agents de<br />
maintenance font partie d’un même<br />
univers : celui de l’industrie. Ils ont donc,<br />
à nos yeux, les mêmes équipements de<br />
protection et donc les mêmes chaussures<br />
que le reste du personnel en production<br />
du fait que l’environnement de travail<br />
présente exactement les mêmes risques.<br />
En revanche, les professionnels de la<br />
maintenance sont mobiles et ont besoin<br />
d’une chaussure plus polyvalente.<br />
Tiger Grip (sur-chaussures de sécurité)<br />
Si l’on devait dresser un portrait-robot<br />
de la chaussure idéale pour un opérateur<br />
de maintenance, celle-ci serait à la fois<br />
résistante à la perforation avec un embout<br />
normalisé et une structure imperméable,<br />
confortable, légère et agréable à porter,<br />
sans oublier un talon décroché pour<br />
pouvoir monter à l’échelle, ainsi qu’une<br />
semelle antidérapante. Nous devons dans<br />
ce cas intégrer un maximum de problématiques<br />
pour développer des standards<br />
très polyvalents. Ensuite viennent les<br />
demandes plus spécifiques pour des<br />
secteurs particulièrement exposés aux<br />
risques comme le nucléaire mais aussi<br />
l’agroalimentaire ; ce dernier domaine<br />
industriel est en effet fortement soumis<br />
à des contraintes réglementaires strictes<br />
en termes d’hygiène, avec l’obligation<br />
de porter des combinaisons pour<br />
salles blanches, des sur-chaussures etc.<br />
De plus, les risques de glissades sont<br />
élevés, d’où l’importance de fournir des<br />
semelles antidérapantes.<br />
Notre rôle est de nous adapter au marché,<br />
proposer des produits à un coût intéressant<br />
à l’achat tout en améliorant le<br />
« look », critère de plus en plus déterminant,<br />
tout en respectant à la fois les<br />
contraintes réglementaires et le type d’activités<br />
de nos clients (s’il s’agit de<br />
soudeurs, si les salariés sont susceptibles<br />
de recevoir une charge lourde sur le<br />
pied, etc.).<br />
➤ Quelles sont les tendances technologiques<br />
en matière de chaussures de<br />
sécurité ?<br />
Nous travaillons aujourd’hui essentiellement<br />
sur la réduction du poids de la<br />
chaussure mais aussi sa souplesse.<br />
C’est donc pour nous, fabricants, de plus<br />
en plus compliqué dans la mesure où,<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 59
Prévention des risques au travail<br />
dans le même temps, les contraintes<br />
réglementaires se sont durcies. Or pour<br />
nous, le respect de la législation est la<br />
priorité ; cela veut dire que si nous répondions<br />
à 100% aux attentes des utilisateurs,<br />
ces équipements ne seraient plus<br />
conformes.<br />
Avant tout, il est important pour nous<br />
de respecter les normes puis de répondre<br />
aux besoins des utilisateurs en termes de<br />
confort, de poids et de souplesse, sachant<br />
que leurs chaussures destinées pour l’utilisation<br />
quotidienne et les loisirs sont<br />
elles aussi de plus en plus légères.<br />
L’équation se complique aussi depuis<br />
trois ans car les prix ont fortement<br />
diminué en raison de la crise et des distributeurs<br />
qui ont lancé leurs propres<br />
marques. C’était pour eux une nécessité<br />
économique de se positionner, mais qui<br />
a entraîné une chute des prix des chaussures<br />
de sécurité ■<br />
Propos recueillis<br />
par Olivier Guillon<br />
Un point sur la norme ISO-EN 20 345 et les catégories de chaussures<br />
La norme EN ISO 20 345 définit les chaussures et les bottes de sécurité comme tel : « chaussures<br />
pourvues de coquilles résistant à une charge d’une énergie équivalente ou inférieure<br />
à 200 joules ». Par ailleurs, les chaussures de sécurité doivent satisfaire plusieurs<br />
normes spécifiques en fonction des circonstances dans lesquelles les chaussures sont utilisées.<br />
Cette classification au sein de la norme EN ISO 20 345 répertorie différents risques<br />
selon les classifications suivantes : S1, S2, S3, S4 et S5.<br />
La catégorie S1 concerne les chaussures utilisées dans des conditions sèches. Les chaussures<br />
avec empeigne perforée ou en cuir velours entrent dans cette catégorie. Les exigences<br />
demandées impliquent de comporter un embout antistatique et un amortissement<br />
des chocs au niveau des talons. La catégorie S2 s’applique aux chaussures utilisées dans<br />
des conditions humides (ou lorsque ces conditions sont susceptibles de se présenter). Les<br />
exigences sont identiques aux S1 outre le fait que ces équipements doivent être hydrofuges.<br />
Les catégories S3 correspondent aux chaussures utilisées dans des lieux où l’on risque<br />
de marcher sur des objets tranchants (verre, copeaux de tournage, clous, etc.). Outre les<br />
exigences de la catégorie S2, ces chaussures sont équipées de semelles anti-perforation.<br />
La catégorie S4 correspond quant à elle aux normes spécifiques pour les bottes et les chaussures<br />
matricées en une pièce ou vulcanisées. Les exigences impliquent un talon fermé, un<br />
embout, une semelle résistante à l’huile, des propriétés antistatiques ainsi qu’une semelle<br />
absorbant les chocs. Enfin, la catégorie S5 reprend les exigences de S4, à l’exception de<br />
la semelle anti-perforation et de la semelle à crampons.<br />
➤ Liste des normes européennes<br />
A : Chaussure de sécurité antistatique<br />
E : Absorption du choc dans la zone du talon de la chaussure de sécurité<br />
FO : Chaussure de sécurité avec semelle résistante aux hydrocarbures<br />
P : Chaussure de sécurité avec semelle en acier anti-perforation<br />
HRO : Chaussure de sécurité avec semelle de contact résistante à la chaleur pour contact<br />
CI : Chaussure de sécurité avec isolation au froid<br />
HI : Chaussure de sécurité avec isolation à la chaleur<br />
WR : Chaussure de sécurité hydrofuge<br />
WRU : Chaussure de sécurité tige hydrofuge<br />
M : Chaussure de sécurité avec protection métatarsienne<br />
CR : Chaussure de sécurité avec tige qui résiste à la coupure<br />
Des protecteurs de pieds face aux jets d’eau THP à l’essai<br />
Au sein du département ingénierie des équipements de travail de l’Institut national de recherche<br />
et de sécurité (INRS), une mise à l’épreuve a été menée sur les protecteurs de pieds susceptibles<br />
de protéger contre les jets d’eau très haute pression (THP).<br />
Groupe THP de l’INRS.<br />
Trace de jet sur une botte<br />
La méthode d’essais mise en oeuvre a consisté à faire passer un protecteur de pieds à une vitesse<br />
de 0,5 m/s devant un jet d’eau THP ; la distance entre le protecteur et la buse est de 10 cm. Le<br />
système de détection de la perforation est une feuille de latex d’épaisseur 0,18 mm qui recouvre<br />
un pied artificiel ; l’ensemble est inséré dans la botte à tester. Les bottes ont été testées en utilisant<br />
différents types de jets (droits, rotatifs, plats, orbitaux).<br />
Quatre modèles de bottes, couramment utilisées par les opérateurs, ont ainsi été testées. Les<br />
résultats montrent que, dans les conditions d’essais de l’étude, les bottes en cuir et en caoutchouc<br />
normal sont à proscrire. De plus, la botte de bûcheron convient uniquement pour les jets plats<br />
jusqu’à une pression de 1 050 bars. Enfin, dernière constatation : seule la botte revendiquant la<br />
protection contre les jets THP protège contre tous les types de jets avec une pression allant jusqu’à<br />
1150 bars et un débit de 35 litres/minute. Pour découvrir l’étude dans son intégralité, rendez-vous<br />
sur le site de l’INRS (www.inrs.fr).<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 60
Agenda<br />
SALONS, COLLOQUES, SÉMINAIRES<br />
Quelques rendez-vous importants<br />
dans les prochains mois en France et à l'étranger<br />
Octobre<br />
Pollutec Maroc 2012<br />
Pollutec Maroc, salon International des<br />
équipements, des technologies et des<br />
services de l’environnement, rassemblera<br />
pour sa 4 e édition 450 éco-industriels<br />
marocains et internationaux – fournisseurs<br />
d’équipements et prestataires de<br />
services des secteurs de l’eau, des<br />
déchets, du recyclage, de la prévention<br />
des risques et du développement durable<br />
– et près de 8 000 visiteurs professionnels,<br />
prescripteurs et décideurs du secteur,<br />
issus des administrations, des<br />
collectivités locales, de l’industrie, des<br />
éco-activités, du BTP et des services.<br />
À Casablanca (Maroc)<br />
Du 3 au 6 octobre 2012<br />
➟ www.pollutec-maroc.com<br />
SIAS 2012<br />
La 7 e conférence internationale sur la<br />
sécurité des systèmes industriels automatisés<br />
(SIAS) sera l’occasion de faire<br />
le point sur l’avancement des connaissances<br />
en matière de sécurité des machines<br />
industrielles et de méthodes d’analyse,<br />
tout en permettant de mieux comprendre<br />
les interactions entre l’homme et la<br />
machine.<br />
Des spécialistes animeront des conférences<br />
sur des thèmes en phase avec les<br />
problématiques des utilisateurs et des<br />
concepteurs de machines, des normalisateurs,<br />
des manufacturiers de systèmes<br />
et dispositifs de sécurité ainsi que des<br />
experts en santé et sécurité du travail.<br />
Au Centre Mont-Royal de Montréal<br />
(Québec-Canada)<br />
Les 11 et 12 octobre 2012<br />
➟ www.irsst.qc.ca<br />
18 e congrès Lambda Mu<br />
L’Institut pour la maîtrise des risques<br />
(IMDR) organise son 18 e congrès. Cette<br />
édition aura pour thème « la maîtrise des<br />
risques des systèmes complexes». Elle<br />
réunira plus de 400 participants et abordera<br />
plusieurs aspects : l'analyse et la<br />
gestion des risques, la sûreté et sécurité, la<br />
maintenance et le retour d’expérience, les<br />
méthodes de sûreté de fonctionnement,<br />
l'apport des sciences humaines et sociales<br />
à la maîtrise des risques, la législation<br />
et la normalisation ainsi que l'innovation<br />
et culture de maîtrise des risques.<br />
Du 16 au 18 octobre 2012<br />
Au Centre international de congrès deTours<br />
➟ www.imdr.eu<br />
Mesurexpo Vision<br />
Salon de référence des professionnels de<br />
la mesure, du test et des solutions de<br />
vision en France, Mesurexpo Vision aura<br />
lieu à la Porte de Versailles 23 au<br />
25 octobre prochain. Simultanément se<br />
déroulera le Congrès international de<br />
métrologie (CFM), lieu d’échanges techniques<br />
entre les acteurs du monde de la<br />
mesure : experts, organismes, fabricants<br />
et utilisateurs industriels.<br />
À Paris – Porte de Versailles<br />
Du 23 au 25 octobre 2012<br />
➟ www.mesurexpovision.com<br />
Inter Mecatronic<br />
Le salon biennal des systèmes et technologies<br />
mécatroniques est le seul salon du<br />
grand ouest de la France consacré à l’innovation<br />
dans les activités de la mécanique,<br />
l’électronique et l’informatique.<br />
Cet événement se déroulera à Angoulême,<br />
au coeur de la Mecatronic Valley.<br />
À Angoulême<br />
Les 24 et 25 octobre 2012<br />
➟ www.intermecatronic.com<br />
Novembre<br />
<strong>Maintenance</strong> Expo<br />
Depuis maintenant sept ans, les responsables<br />
de patrimoines industriels et<br />
tertiaires ont fait de <strong>Maintenance</strong> Expo<br />
leur rendez-vous national annuel avec les<br />
fournisseurs de solutions de maintenance<br />
industrielle et tertiaire. Organisé simultanément<br />
avec le Midest, le salon industriel<br />
de la sous-traitance, <strong>Maintenance</strong><br />
Expo permet aux professionnels en<br />
charge de patrimoines industriels et<br />
tertiaires de trouver des réponses concrètes<br />
à leurs problématiques de maintenance<br />
et d’anticiper les nouveaux défis<br />
liés à un environnement exigeant et<br />
concurrentiel.<br />
Du 6 au 9 novembre 2012<br />
Au Parc des expositions de Paris-Nord<br />
Villepinte (Hall 6)<br />
➟ www.maintenance-expo.com<br />
Décembre<br />
ExpoProtection<br />
Expoprotection 2012 aura lieu du 4 au<br />
7 décembre 2012 à Paris Porte de<br />
Versailles. Ce salon de la prévention et<br />
de la gestion des risques regroupe<br />
plusieurs thématiques comme la lutte<br />
contre le feu (extincteur, détecteur avertisseur<br />
de fumée et autres produits. On y<br />
retrouvera également les thématique de<br />
la santé et la sécurité au travail, les<br />
risques industriels et naturels etc.<br />
750 exposants et 23 000 visiteurs étaient<br />
présents en 2010 au salon de la prévention<br />
; pour cette nouvelle édition, les<br />
organisateurs attendent davantage de visiteurs<br />
et de participants.<br />
À Paris – Porte de Versailles<br />
Du 4 au 7 décembre 2012<br />
➟ www.expoprotection.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 62
Au sommaire du prochain numéro<br />
<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />
Gérer les questions d'obsolescence des composants des installations<br />
grâce aux technologies du marché et à des cas d'applications concrets.<br />
Dossier spécial GMAO<br />
La mise en place d'une GMAO : retours d'expérience, cas pratique.<br />
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
Dossier Manutention/Levage<br />
Les solutions de manutention convoyeurs, installations de stockage,<br />
d'empilage et de levage pour les responsables de maintenance.<br />
<strong>Maintenance</strong> des machines<br />
Focus technique : <strong>Maintenance</strong> préventive des éléments de transmission.<br />
Le rôle des joints d'étanchéité dans la maintenance des machines.<br />
Hygiène-santé-sécurité<br />
Nettoyage industriel<br />
Acheter ou louer son parc de machines : la question de l'externalisation.<br />
Prévention des risques au travail<br />
Spécial Expoprotection<br />
Le point sur les innovations en matière d'EPI.<br />
CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />
MRJ - 24, rue Firmin Gillot - 75015 Paris<br />
Tél. 01 56 08 59 00<br />
Fax 01 56 08 59 01<br />
www.maintenanceandco.com<br />
(La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont<br />
adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas retournés)<br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />
Jérémie Roboh<br />
RÉDACTION<br />
Olivier Guillon (o.guillon@mrj-corp.fr)<br />
Comité de rédaction : Gilles Pelon (Afim),<br />
Claude Pichot (Afim), Jean-François Le Goff (Afim),<br />
Jérémie Roboh, Olivier Guillon.<br />
Ont participé à ce numéro :<br />
Pierre Campagna (dB Vib Groupe), Luc Crombois,<br />
Patrick de la Grange (Cimi), Lionnel Parant (MIMarEST –<br />
MNI – MSNAME – AMRINA)<br />
ÉDITION<br />
Maquette : Graphaël (Paris)<br />
Couverture : Sandrine Weyland (MRJ)<br />
PUBLICITÉ<br />
Sonia Cheniti<br />
s.cheniti@mrj-corp.fr<br />
01 56 08 59 00<br />
MRJ - Tél. 01 56 08 59 00<br />
DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />
abonnement@production-maintenance.com<br />
Prix du numéro : 20 euros<br />
1 an d’abonnement France : 58 euros<br />
2 ans d’abonnement France : 100 euros<br />
Tarif 1 an (étranger) : 80 euros<br />
Règlement par chèque bancaire à l’ordre de MRJ<br />
Abonnez-vous sur : www.production-maintenance.com<br />
www.maintenanceandco.com<br />
le site des solutions<br />
prévention, sécurité, maintenance<br />
RÉPERTOIRE DES ANNONCEURS<br />
3M................................................................................59<br />
APISOFT........................................................................35<br />
BOSH REXROTH ............................................................47<br />
CARREFOUR ELECTRONIQUE.........................................39<br />
CIMI..............................................................................29<br />
CORDIA PROTECTION...................................................53<br />
DBVIB GROUPE .............................................................21<br />
DSD SYSTEM ..................................................................5<br />
GATES .....................................................4 e de couverture<br />
ENDEL ............................................................................2<br />
ENERIA .........................................................................17<br />
EQUIP'USINE .................................................................15<br />
EXPOPROTECTION.........................................................39<br />
IGE XAO...................................................3 e de couverture<br />
LEROY SOMER.........................................2 e de couverture<br />
LOXAM............................................................................9<br />
MARECHAL ELECTRIC .....................................................7<br />
MESUREXPO VISION......................................................15<br />
MIDEST-MAINTENANCE EXPO .......................................13<br />
SART VON RHOR ...........................................................19<br />
SCHNEIDER ELECTRIC...................................................27<br />
SETON ..........................................................................61<br />
SIVECO .........................................................................37<br />
WERMA.........................................................................31<br />
Trimestriel N° 38<br />
Juillet - Août - Septembre 2012<br />
Éditeur : MRJ<br />
SARL au capital de 50 000 euros<br />
24, rue Firmin Gillot 75015 Paris<br />
RCS Paris B 491 495 743<br />
TVA intracommunautaire : FR 38491495743<br />
N° CPPAP : 0 414 T 83 214<br />
N° ISSN : 1632-4153<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Imprimeur : Imprimerie de Champagne<br />
ZI Les Franchises – 52200 LANGRES<br />
Toute reproduction partielle ou globale est soumise<br />
à l’autorisation écrite préalable de MRJ<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 64