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Production Maintenance n°38

Dossier spécial : La maintenance des installations électriques

Dossier spécial : La maintenance des installations électriques

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www.maintenanceandco.com<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

Relations entre donneurs<br />

d’ordres et prestataires<br />

de maintenance<br />

page > 32<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

Les solutions<br />

de rayonnage pour<br />

la maintenance<br />

page > 40<br />

MAINTENANCE DES MACHINES<br />

Les moto-réducteurs<br />

à l’honneur<br />

page > 49<br />

HYGIÈNE-SANTÉ-SÉCURITÉ<br />

Sécuriser l’espace<br />

de travail<br />

page > 52<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

AU TRAVAIL<br />

Quelles évolutions pour<br />

la protection des pieds ?<br />

page > 58<br />

REPORTAGE<br />

Comment l’usine SKF<br />

de St-Cyr a réduit la<br />

consommation de ses<br />

installations<br />

> page 42<br />

Dossier spécial : La maintenance<br />

des installations électriques > page 20<br />

N° 38 juillet - août - septembre 2012 TRIMESTRIEL 20 €


Éditorial<br />

Marché de la maintenance :<br />

restons vigilants<br />

Il est difficile de prendre le pouls du marché de la maintenance en France. Le compte rendu<br />

dans le prochain numéro de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> de l'enquête exclusive menée par<br />

l’Observatoire BIPE-Afim fera le point sur le secteur. Cette étude est en effet très attendue<br />

par toute la profession en raison de la conjoncture industrielle pour le moins instable.<br />

Pour l'heure, que peut-on dire de ce marché, et plus globalement de la situation économique<br />

en France ? Le premier semestre semble maintenir l'année 2012 dans l'incertitude. De<br />

l'activité certes – en fonction des secteurs – mais peu d'embauches et pas plus de demandes<br />

en termes de maintenance. Cette situation est toutefois nuancée par la bonne tenue de la<br />

filière nucléaire ou de l’industrie aéronautique (qu'il s'agisse des avionneurs tels que Boeing,<br />

Airbus ou Eurocopter), des sous-traitants ou des compagnies aériennes qui, pour beaucoup,<br />

sont en train de renouveler leurs flottes d'appareils.<br />

Mais à en croire certains ténors des métiers de la maintenance et quelques grands prestataires,<br />

l'activité tourne au ralenti. Il faut dire que les six premiers mois de l'année ont été marqués<br />

par une industrie manufacturière à l'activité timide et plus récemment par la triste réalité qui<br />

rattrape finalement l'automobile, considérée en des temps pas si lointains comme le fleuron<br />

de l'industrie française. 8 000 emplois supprimés, une usine d'Aulnay-sous-Bois qui fermera<br />

ses portes dans moins de deux ans et des sous-traitants qui boiront la tasse, regrettant<br />

amèrement d'avoir misé toutes leurs activités sur ce secteur dès le départ.<br />

Les entreprises spécialisées dans la maintenance industrielle risquent à leur tour d'être<br />

touchées. À elles maintenant de se diversifier. Ne pas mettre tous ses œufs dans le même<br />

panier, telle est la règle de survie lorsqu'un secteur – voire une filière entière – traverse une<br />

crise sans précédent ; en attendant des lendemains qui chantent...<br />

Pour l’heure, le magazine <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> s’attache à sa ligne éditoriale qui consiste<br />

à se tenir au plus près de ses lecteurs et des professionnels de la maintenance ; d’où, vous le<br />

constaterez à la lecture de ce nouveau numéro, l’apparition de nouvelles rubriques :<br />

<strong>Maintenance</strong> conditionnelle (qui reprend les dossiers Technologies et Management),<br />

<strong>Maintenance</strong> en production (avec un volet Manutention) ainsi qu’Hygiène-Santé-Sécurité.<br />

L’idée : être en phase avec un marché en pleine évolution.<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 1


SOMMAIRE<br />

ACTUALITÉS<br />

Entreprises & marché<br />

GMAO : 15 e année consécutive<br />

de croissance pour Carl Software...................4<br />

Contrat : EDF choisit UXP pour sécuriser<br />

les opérations de maintenance<br />

dans le nucléaire.............................................4<br />

Technologie virtuelle : La DGA lance<br />

le premier simulateur européen de formation<br />

à la maintenance.............................................6<br />

Acquisition : KSB Service Robinetterie<br />

se renforce dans la maintenance nucléaire.....6<br />

Formation-RH<br />

Carnet : Un nouveau président pour l'Afpa....8<br />

Concours : Le Trophée Frontinus<br />

récompense trois nouvelles équipes...............9<br />

Compte rendu : Les métiers de la<br />

maintenance peinent à séduire les jeunes ....10<br />

Produits & technologies<br />

Contrôleurs : RFID et capteurs réunis<br />

en un seul et même dispositif.......................12<br />

GMAO : Divalto lance une application<br />

tactile pour la maintenance ..........................12<br />

Événement : Sepem Industries lance<br />

sa 1 ère édition à Toulouse ..............................14<br />

Insolite : La RFID au service<br />

de la maintenance des parachutes<br />

de l’Armée de terre ......................................17<br />

Événement :<br />

5 e rencontres du Synamap : cap sur le BTP ....18<br />

Accord : Un partenariat innovant<br />

entre Météo-France et Dekra Industrial .......18<br />

Entraînements : Nouvel accouplement<br />

flexible Rotex à double cardan.....................19<br />

Récompenses : Des Mechatronics Awards<br />

sous le signe du développement durable......19<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

Retour d'expérience : Éviter au maximum les risques de fuites<br />

sur les installations électriques ➤ 20<br />

Avis d'expert : <strong>Maintenance</strong> électrique : mesure de décharge<br />

partielle (DP) ➤ 23<br />

Mise en application : Protéger ses installations grâce au traçage<br />

électrique ➤ 26<br />

Solutions <strong>Maintenance</strong> électrique : solutions complémentaires ➤ 28<br />

Avis d'expert : S'attaquer à l'analyse des pertes ou plutôt<br />

à«l'amélioration au cas par cas » ➤ 30<br />

Management :<br />

Relations donneurs d'ordres – prestataires :<br />

de la méfiance à la confiance ➤ 32<br />

Interview :<br />

Prestations de maintenance à l’extérieur :<br />

comment s'y prendre ? ➤ 34<br />

HYGIÈNE - SANTÉ -<br />

SÉCURITÉ<br />

Interview : La sécurisation des postes<br />

de travail passe par un changement<br />

des mentalités...............................................52<br />

MAINTENANCE<br />

EN PRODUCTION<br />

Rayonnages pour<br />

la maintenance ➤ 40<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

AU TRAVAIL<br />

Cas client : Büttel & Marx repense<br />

la sécurité de ses machines ..........................55<br />

Interview :<br />

Les chaussures de sécurité : la difficile<br />

équation entre norme, confort et prix ..........58<br />

Agenda ......................................................62<br />

Répertoire des annonceurs............. 64<br />

MAINTENANCE DES MACHINES<br />

Reportage : Réduire la consommation d'une ligne de production,<br />

mode d'emploi ➤ 42<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> est le partenaire<br />

presse de l’Afim et membre du Réseau<br />

maintenance.<br />

En pratique : S'attaquer à la consommation sur les installations<br />

à air comprimé et vapeur ➤ 45<br />

En pratique : Quels équipements pour réduire la consommation<br />

des machines ? ➤ 46<br />

PAR TENAIRES<br />

Publi-communiqué :<br />

La maintenance prédictive en très basse vitesse ➤ 48<br />

Focus technique : Les moto-réducteurs ou comment optimiser<br />

le couple d'un moteur ➤ 49<br />

En pratique : Utilisation des moto-réducteurs : ne pas faire<br />

n'importe quoi ! ➤ 50<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 3


ACTUALITÉS<br />

entreprises & marché<br />

PARTENARIAT ENTRE TEPF ET APAVE<br />

POUR LA REPRISE DU CFL<br />

Total E&P France (TEPF), filiale du groupe<br />

Total, et Apave SudEurope ont signé un partenariat<br />

à travers lequel la filiale du groupe<br />

Apave s’implante durablement sur la plateforme<br />

industrielle de Lacq et reprend le<br />

Centre de formation de Lacq (CFL).<br />

Dans le cadre de son développement, Apave<br />

a ainsi décidé de consolider ses pôles de<br />

formation et d’inspection sur le Bassin de<br />

Lacq, ce qui permettra de pérenniser les<br />

atouts du centre.<br />

Cette installation permet de préserver et de<br />

développer les compétences mais aussi de<br />

regrouper la trentaine d’emplois pour garantir<br />

des prestations de qualité pour les clients<br />

actuels et à venir du CFL/Apave.<br />

UN NOUVEAU DIRECTEUR GÉNÉRAL<br />

POUR ROCKWELL AUTOMATION<br />

FRANCE<br />

Matthieu Lassalle, 39 ans, a débuté sa carrière<br />

chez Rockwell Automation en 1996 en<br />

tant qu’ingénieur commercial dans l’État de<br />

New York.<br />

Deux ans plus tard, il dirige les ventes de la<br />

division Print Systems aux États-Unis avant<br />

de devenir directeur commercial Europe chez<br />

l’équipementier pour l’industrie aéronautique<br />

Firth Rixson.<br />

En 2008, Matthieu Lassalle rejoint Rockwell<br />

Automation pour y développer le compte<br />

Michelin au niveau mondial ; les deux entreprises<br />

signeront d’ailleurs en 2011 un accord<br />

de partenariat à long terme pour la fourniture<br />

de composants et solutions d’automatisme<br />

industriel à toutes les usines du groupe<br />

Michelin à travers le monde.<br />

SKF ET FIBRIA SIGNENT UN CONTRAT<br />

POUR LA FOURNITURE DE SOLUTIONS<br />

DE MAINTENANCE<br />

SKF a signé un contrat de cinq ans avec<br />

Fibria, une entreprise brésilienne de fabrication<br />

de papier. Ce contrat prévoit, entre<br />

autres, la fourniture de roulements, des prestations<br />

de services de maintenance prédictive,<br />

des solutions de lubrification, de<br />

surveillance d’état et de fiabilité pilotée par<br />

l’opérateur (ODR) ainsi que des produits de<br />

maintenance. « Nous avons travaillé avec<br />

Fibria pendant près de douze ans et instauré<br />

un partenariat qui leur a permis de réduire<br />

les coûts et d’améliorer leur productivité en<br />

gérant plus efficacement leurs outils de<br />

production », a indiqué Vartan Vartanian,<br />

président de la division Industrial Market,<br />

Regional Sales and Service de SKF.<br />

GMAO<br />

15 e année consécutive de<br />

croissance pour Carl Software<br />

Spécialisé dans les logiciels de GMAO et<br />

l’Asset Management, l’éditeur de Carl Source<br />

présente un chiffre d’affaires en croissance pour la<br />

15 e année consécutive, tout en maintenant un taux<br />

de rentabilité nette comprise entre 7 et 10% depuis<br />

2005 et un endettement nul. Selon l’entreprise lyonnaise,<br />

cette régularité de croissance résulte de la<br />

part importante de ses investissements en R&D. En<br />

2011, l’éditeur a en effet présenté une nouvelle<br />

application de GMAO mobile « Carl Touch » destinée<br />

aux smartphones.<br />

Durant l’année 2011, Carl Software a séduit de<br />

nouveaux clients dans ses quatre domaines d’activité<br />

majeurs que sont l’industrie (Armoric,<br />

Renault Trucks, Saur, Seché environnement, Thales<br />

Optronique, Valourec, Zanini France...), les services<br />

et l’immobilier (Assemblée nationale,<br />

Autoroutes Paris Rhin Rhône, Centrale des Eaux,<br />

Inéo Cote d’Azur, Unicil, Vert Marine, Volkswagen<br />

Group...), le transport (Akiem, Alstom Tunisie,<br />

EDF a retenu la technologie d’UXP « NanOpral »,<br />

une nouvelle génération de PAC (Programmable<br />

Automation Controller), dans le cadre de son<br />

système de sécurisation des opérations de maintenance<br />

lors des arrêts de tranche dans les bâtiments<br />

réacteurs nucléaires (BR). EDF avait en effet mis<br />

en place des moyens de sécurisation du fonctionnement<br />

des déprimogènes (matériels de mise en dépression)<br />

utilisés sur son parc à l’exemple des fonctions<br />

de redémarrage automatique, de report d’alarme ou<br />

de test de bon fonctionnement à distance. UXP va<br />

quant à lui intégrer les NanOpral à ces déprimogènes<br />

et assurer leur surveillance. D’autres seront intégrés<br />

aux balises de surveillance radiologique chargées<br />

de mesurer la qualité de l’air environnant.<br />

Les NanOpral sont reliés à un superviseur via une<br />

Métro Rome...) et la santé (CH Béziers, Forbach,<br />

le Mans, CHI Eure Seine, Meulan...). Pour le<br />

premier trimestre 2012, Carl Software a constaté<br />

d’ores et déjà une hausse significative de ses<br />

commandes et s’attend à une croissance plus dynamique<br />

en 2012. Verdict l’an prochain ■<br />

Chiffres clés de l'exercice 2011 :<br />

Chiffre d'affaires : 7 411 000 € (contre 7,32M€ en 2010),<br />

Résultat net : 578 000 € soit 7,8% du CA,<br />

Fonds propres : 2 422 000 € (contre 2,12M€ en 2010)<br />

Salariés : 80<br />

Contrat<br />

EDF choisit UXP pour sécuriser<br />

les opérations de maintenance<br />

dans le nucléaire<br />

interface de communication filaire ou sans fil. Ce<br />

système de supervision, situé à l’extérieur du BR hors<br />

zone contrôlée, supervise le matériel de surveillance<br />

global du BR, en cours de déploiement sur le parc<br />

EDF. Il permet de visualiser les états fonctionnels<br />

des déprimogènes et des balises de surveillance radiologique,<br />

mais aussi de suivre les niveaux d’ambiance<br />

radioactive à proximité des chantiers ou au niveau<br />

des déprimogènes ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 4


ACTUALITÉS<br />

entreprises & marché<br />

BOEING S’ATTEND À UNE CROISSANCE<br />

DES SERVICES POUR L’AVIATION<br />

COMMERCIALE<br />

Boeing a annoncé que le marché des services<br />

destinés à l’aviation commerciale devrait<br />

continuer de croître pour totaliser 2 400 Md€<br />

au cours des vingt prochaines années. Le<br />

groupe aéronautique a en effet indiqué que<br />

le marché des services allait progresser, selon<br />

ses estimations, à un rythme annuel de 4%<br />

pendant les deux prochaines décennies. Pour<br />

les services destinés à l’aviation civile, les<br />

perspectives du constructeur américain<br />

devraient se traduire par une croissance à<br />

long terme sur le marché MRO (maintenance,<br />

réparations et révisions), en raison de la<br />

demande croissante de pièces de rechange<br />

et d’autres solutions MRO.<br />

SPIE ACQUIERT LA SOCIÉTÉ PROJELEC<br />

ET RENFORCE SA PRÉSENCE<br />

DANS LE CHER<br />

Spie vient d’annoncer l’acquisition de la<br />

société Projelec, SARL spécialisée dans le<br />

génie électrique et implantée dans le Cher<br />

(18) depuis 1981. Celle-ci a réalisé en 2011<br />

un chiffre d’affaires de 3M€ avec un effectif<br />

de vingt personnes. Pour Spie Ouest-Centre,<br />

cette acquisition répond à sa volonté de développer<br />

sa présence dans le département du<br />

Cher à travers une entreprise bien implantée<br />

localement. Le groupe a également indiqué<br />

que « le positionnement et les activités de<br />

Projelec sont également en adéquation avec<br />

son plan stratégique ».<br />

JEAN-CLAUDE GUILLOT RÉÉLU<br />

À LA TÊTE DE LA FFIE<br />

Le 6 juin dernier, le conseil d’administration<br />

a confirmé Jean-Claude Guillot dans ses fonctions<br />

de président de la Fédération française<br />

des entreprises de génie électrique et énergétique<br />

(FFIE) pour un second mandat de trois<br />

ans. C’est en mai 2009, après avoir occupé<br />

les postes de président de la Commission<br />

économique et de vice-président, qu’il avait<br />

été élu président de la fédération. Au cours<br />

de ce second mandat, le nouveau président<br />

entend renforcer la place de la FFIE au sein<br />

de la filière. Il souhaite également poursuivre<br />

la valorisation des nouveaux marchés auprès<br />

des entreprises de génie électrique et énergétique<br />

en anticipant leur développement :<br />

infrastructures de recharge pour les véhicules<br />

électriques (IRVE), accessibilité et<br />

domotique entre autres. Enfin, le développement<br />

des efforts pour mieux fédérer et<br />

animer les adhérents, restera au cœur de la<br />

démarche du président.<br />

Technologie virtuelle<br />

La DGA lance le premier<br />

simulateur européen de<br />

formation à la maintenance<br />

L<br />

a Direction générale de l’armement (DGA) vient<br />

de démarrer la qualification d’un simulateur de<br />

formation des techniciens de maintenance de l’hélicoptère<br />

NH90 Caïman. Le VMT (Virtual <strong>Maintenance</strong><br />

Trainer), développé en coopération avec la Norvège<br />

et les Pays-Bas, sera opérationnel à l’été 2013. Conçu<br />

par Telespazio – société commune entre Finmeccanica<br />

et Thales – le VMT est un outil pédagogique qui permet<br />

de mettre en œuvre une formation concrète en raison<br />

du réalisme du système, tant dans l’exécution des taches<br />

de maintenance que dans le comportement de l’hélicoptère.<br />

Le démontage de la tête rotor, qui s’effectue<br />

en une journée et demi dans la réalité, demande seulement<br />

deux heures de formation grâce à la simulation.<br />

La sécurité de l’apprentissage est également renforcée<br />

puisque les opérations complexes et à risques pour<br />

l’aéronef, comme la pose et la dépose des pales, peuvent<br />

être répétées sans danger. Conçu selon une architec-<br />

Acquisition<br />

KSB Service Robinetterie<br />

se renforce dans<br />

la maintenance nucléaire<br />

Dans la continuité de la politique de développement<br />

de ses activités de service, KSB S.A.S.<br />

vient d’acquérir pour le compte de sa filiale KSB<br />

Service Robinetterie, la société S.T.I.I. (Société de<br />

travaux et d’ingénierie industrielle à Saint-Étienne<br />

du Rouvay, en Seine-Maritime), spécialisée en maintenance<br />

nucléaire. Cette opération s’inscrit dans la<br />

dynamique de renforcement de l’activité de<br />

<strong>Maintenance</strong> de robinetterie et fait suite à l’achat de<br />

deux sociétés en 2010 et 2011 : E.T.C et Mediatec.<br />

Ces différents développements portent à 280 le<br />

nombre de collaborateurs de KSB Service<br />

Robinetterie. De son côté, KSB Service rassemble<br />

environ 700 techniciens spécialisés dans l’installation,<br />

mise en service, réparation, maintenance, fiabilisation<br />

de tous types de pompes, robinetterie et<br />

ture modulaire, le VMT pourra s’adapter aux évolutions<br />

du NH90. Quatre salles de formation, permettant<br />

d’entraîner simultanément quarante-huit personnes,<br />

seront installées sur la base du Luc-en-Provence (Var),<br />

où seront formés les mécaniciens de l’armée de terre<br />

et de la marine, qui mettent toutes deux en œuvre le<br />

Caïman ■<br />

systèmes associés. Quant à S.T.I.I., l’entreprise<br />

emploie une centaine de personnes et réalise près de<br />

80% de son chiffre d’affaires auprès d’EDF, en<br />

centrales nucléaires principalement. Dans l’industrie,<br />

les autres clients de l’entreprise se répartissent<br />

à égalité entre chaudronnerie industrielle et<br />

mécanique ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 6


ACTUALITÉS<br />

Formation-RH<br />

Carnet<br />

Un nouveau président pour l'Afpa<br />

En pleine tourmente politicofinancière,<br />

le conseil d’orientation<br />

de l’Association nationale<br />

pour la formation professionnelle<br />

des adultes (Afpa) a nomméYves<br />

Barou à sa présidence. Le fondateur<br />

et président du Cercle des<br />

DRH européens pour la responsabilité<br />

sociale a pris au mois de<br />

juin dernier ses fonctions après la<br />

démission de Jean-Luc Vergne en<br />

raison de la tempête qui souffle sur la<br />

structure, alors au bord de la cessation<br />

de paiement.<br />

La situation d’urgence ne donne pas pour<br />

le moment la priorité à la formation<br />

professionnelle des adultes aux métiers<br />

Yves Barou,<br />

nouveau<br />

président de<br />

l'Afpa<br />

de la maintenance mais bien à la<br />

gestion de crise. Dans ce contexte,<br />

nous comprenons que le nouveau<br />

président de l’Afpa, Yves Barou,<br />

n’a pas exprimé le souhait de<br />

répondre à nos questions.<br />

Une carrière à cheval<br />

entre l’industrie<br />

et la formation<br />

Cet homme d’entreprise a occupé vingtcinq<br />

années durant des postes de responsable<br />

opérationnel et de ressources<br />

humaines dans l’industrie. Ancien directeur<br />

général adjoint en charge des ressources<br />

humaines du groupe Thales entre<br />

2000 et 2010, Yves Barou a exercé des<br />

fonctions éminemment plus politiques<br />

en étant notamment directeur-adjoint au<br />

sein du cabinet de Martine Aubry alors<br />

ministre de l’emploi et de la solidarité<br />

sous le gouvernement Jospin.<br />

Aux côtés de l’instigatrice des 35 heures,<br />

Yves Barou était chargé des question<br />

relatives au travail, à l’emploi et à la<br />

formation professionnelle entre 1998 et<br />

2000. Dix ans plus tard, à la suite de son<br />

départ du groupe Thales, il devint<br />

conseiller social du Fonds stratégique<br />

d’investissement (FSI), poste qu’il a<br />

occupé jusqu’à sa nomination à la présidence<br />

de l’Afpa ■<br />

Les industries mécaniques<br />

françaises en quête d’image<br />

Selon une enquête réalisée par<br />

OpinionWay sur l’image de<br />

l’industrie mécanique, seulement<br />

2% des personnes interrogées<br />

citent spontanément la mécanique<br />

parmi les secteurs industriels.<br />

Un Français sur trois avoue ne<br />

jamais en avoir entendu parler<br />

dont une majorité de jeunes (les<br />

18-34 ans). Du côté des chefs d’entreprise<br />

de la mécanique (ceux-ci ont<br />

également été interrogés), 56% se déclarent<br />

optimistes pour le niveau de leur<br />

activité cette année, 59% annoncent<br />

qu’ils vont recruter de nouveaux salariés<br />

dans les trois prochaines années.<br />

Enfin, 40% d’entre eux pensent que leur<br />

activité va se développer à l’international,<br />

même si 89% d’entre elles, éprouvent<br />

des difficultés à trouver les profils<br />

qu’elles recherchent. Il existe donc un<br />

décalage entre un secteur qui semble<br />

globalement bien se porter et l’ignorance<br />

du grand public sur cette industrie.<br />

Jérôme<br />

Frantz,<br />

président de<br />

la FIM<br />

Selon les principaux<br />

concernés, représentés<br />

notamment au sein de la<br />

Fédération des industries<br />

mécaniques (FIM) et son<br />

centre d’expertise R&D,<br />

le Centre technique des<br />

industries mécaniques<br />

(Cetim), « c’est avant<br />

tout une question d’image<br />

». Premier employeur<br />

industriel en France, l’industrie de la<br />

mécanique, avec un chiffre d’affaires de<br />

109 Md€ (en hausse de 8% en 2011)<br />

représente aujourd’hui 20% des effectifs<br />

industriels et affiche de belles perspectives<br />

de recrutement avec 40 000 embauches<br />

par an dans les cinq prochaines<br />

années. Dans ce contexte, la FIM et le<br />

Cetim ont décidé conjointement de lancer<br />

une grande campagne nationale de sensibilisation<br />

et d’information ayant pour<br />

thème générique « La mécanique en<br />

France, bien plus qu’une industrie » et<br />

dont la vocation est de sensibiliser et<br />

Michel<br />

Laroche,<br />

président<br />

du Cetim<br />

informer les décideurs politiques<br />

et économiques sur le poids et le<br />

rôle de l’industrie mécanique française<br />

dans l’économie nationale.<br />

L’objectif est de favoriser les<br />

prises de décisions qui permettront<br />

de continuer à produire et<br />

concevoir en France dans une<br />

économie globalisée.<br />

Trois temps forts rythment cette<br />

campagne : un manifeste diffusé aux<br />

décideurs politiques et économiques,<br />

lequel met en valeur les atouts de l’industrie<br />

mécanique et propose des pistes<br />

d’actions notamment en termes de<br />

compétitivité.<br />

Deuxième temps fort : un site internet<br />

dédié : www.bienplusqu1industrie.com<br />

et des courts-métrages «J’irai produire<br />

chez vous », à destination du grand<br />

public. Enfin, un grand événement (les<br />

Assises « So Mécanique ») aura lieu le<br />

5 février 2013 à Paris ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 8


ACTUALITÉS<br />

Formation-RH<br />

Concours<br />

Trophée Frontinus<br />

Destinés à faire découvrir aux jeunes les métiers et<br />

les formations dans le domaine de la maintenance,<br />

le Trophée Frontinus a été remis à trois établissements<br />

le 8 juin dernier au lycée Gustave Eiffel de<br />

Bordeaux, le même jour que l’assemblée générale<br />

de l’Association française des ingénieurs de maintenance<br />

(Afim).<br />

Cette initiative permet<br />

à des jeunes d’accéder<br />

au cœur des entreprises<br />

pour découvrir les<br />

technologies des outils de<br />

production, de dialoguer<br />

avec des professionnels et<br />

d’avoir une meilleure<br />

perception de la fonction<br />

maintenance et des métiers correspondants. Ceux-ci ont aussi<br />

l’occasion de rencontrer leurs ainés en classe de préparation<br />

aux métiers de maintenance pour mieux comprendre les matières<br />

enseignées, les différentes filières de formation et visualiser<br />

l’espace pédagogique.<br />

Avec l’aide d’une entreprise partenaire et de leurs ainés en<br />

formation dans la filière maintenance, les équipes en lice<br />

doivent réaliser une production multimédia qui a pour but<br />

de valoriser la profession. Cette vidéo doit également être<br />

utilisée comme un outil de communication à destination d’autres<br />

jeunes élèves en phase de découverte professionnelle.<br />

Cette démarche a pour objectif de motiver les jeunes en les<br />

impliquant en tant qu’acteurs dans une production multimédia<br />

originale et à mettre en valeur les établissements, les<br />

enseignants et les entreprises impliquées dans le Trophée<br />

Frontinus.<br />

Pour les entreprises souhaitant devenir partenaires de cet<br />

événement qui tente de répondre aux difficultés qu’elles<br />

rencontrent en matière de recrutement dans le secteur de la<br />

maintenance, il leur suffit d’adresser à l’Afim leur promesse<br />

d’affection des dépenses libératoires de la taxe d’apprentissage<br />

aux établissements d’enseignement de leur région participant<br />

au trophée ■<br />

Classement des régions participantes<br />

• 1 er prix : Auvergne<br />

• 2 e prix : Bourgogne<br />

• 3 e prix Alsace<br />

• Aquitaine<br />

• Centre<br />

• Île-de-France<br />

• Rhône-Alpes<br />

Pour visionner les vidéos<br />

réalisées par les élèves,<br />

rendez-vous sur le site de<br />

l’Afim (www.afim.asso.fr).<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 9


ACTUALITÉS<br />

Formation-RH<br />

Compte rendu<br />

Les métiers de la maintenance<br />

peinent à séduire les jeunes<br />

Lorsque le DLR, syndicat national des loueurs et des réparateurs des<br />

appareils et des machines, s’inquiète du sort des métiers de la maintenance,<br />

il ne va pas par quatre chemins. C’est pourquoi la Fédération<br />

s’engage auprès des Olympiades des Métiers, événement majeur chargé<br />

de promouvoir (avec succès), aux niveaux français et européen, les<br />

métiers de l’artisanat et de l’industrie auprès des jeunes. Car malgré<br />

les réticences de la part des nouvelles générations à entreprendre une<br />

carrière dans les métiers de la maintenance, les finales régionales d’Îlede-France<br />

de mai dernier ont montré un réel engouement de la part<br />

des participants et du public – nombreux – venu les encourager.<br />

nous sommes obligés de le faire, y compris<br />

pendant les années de crise. Ces dernières<br />

années, nous n’avons d’ailleurs licencié<br />

personne. Dans le cas contraire, nous savions<br />

que nous courions un risque insensé.<br />

D’ailleurs, l’un de nos meilleurs arguments<br />

pour recruter, c’est le fait que ces emplois ne<br />

sont pas délocalisables ; nous ne pouvons en<br />

effet pas délocaliser le SAV même s’il s’agit<br />

de machines et de matériels étrangers. »<br />

La rémunération ne suffit pas<br />

à séduire<br />

PDG de la société de distribution Toufflin<br />

MTP (groupe Liebherr), Philippe Papin<br />

est intervenu lors de la conférence qui réunissait<br />

les principaux acteurs du DLR sur la<br />

question de la formation. Sur ce sujet,<br />

Philippe Papin a insisté sur les efforts de<br />

formation qu’il est important de mener afin<br />

de répondre aux exigences de plus en plus<br />

fortes de la part des industriels. Celui-ci a luimême<br />

indiqué que dans son entreprise, un<br />

effort de formation de deux semaines est<br />

réalisé pour chaque opérateur et pour chaque<br />

technicien, en particulier pour se former sur<br />

de nouvelles générations de moteurs. « Cet<br />

effort de formation passe naturellement par<br />

du temps passé en entreprise à mobiliser les<br />

chefs de service mais aussi par un investissement<br />

financier qui atteint près de<br />

4 000 euros par personne. Par ailleurs, un<br />

investissement est nécessaire pour financer<br />

les outils nécessaires à la formation, d’où<br />

la hausse du montant des taux horaires de<br />

la formation ».<br />

En matière de location et de réparation, la<br />

grande problématique de cette filière réside<br />

dans l’impossibilité de recruter un technicien<br />

déjà spécialisé et rompu aux métiers de la<br />

réparation. Il est donc nécessaire de les former<br />

en interne, une fois qu’ils ont été embauchés.<br />

« Assurer une telle formation coûte cher mais<br />

Le plus grand frein à la formation, c’est naturellement<br />

la hausse des coûts car chaque<br />

module de formation est bien spécifique.<br />

C’est pour cette raison que l’entreprise de<br />

Philippe Papin assure ses formations ellemême.<br />

Face à la montée de la technicité,<br />

notamment liés aux évolutions de moteurs,<br />

mais aussi dans l’hydraulique, l’électrique ou<br />

l’hybride, sans oublier l’électronique, il est<br />

devenu essentiel d’assurer une grande partie<br />

des formations de ses technicien et de ses<br />

opérateurs de maintenance ; « les compétences<br />

ont tellement changées que l’on n’appelle<br />

même plus nos opérateurs des mécaniciens.<br />

Tant est si bien que nos investissements en<br />

termes de formation des opérateurs mais aussi<br />

dans les machines nécessaires ont considérablement<br />

augmenté ».<br />

L’idée que ces emplois liés à la réparation et<br />

à la maintenance du matériel ne sont pas délocalisables<br />

et restent pérennes y compris en<br />

temps de crise n’est pas la seule mise en avant.<br />

La rémunération, elle aussi, constitue un argument<br />

de choc en particulier pour les jeunes<br />

générations intéressées par ces métiers. « La<br />

possibilité de créer une branche de formation<br />

spécifique soulève un problème de séduction.<br />

En effet, cette filière ne séduit pas, non<br />

pas seulement parce qu’il s’agit d’un travail<br />

manuel (nous n’avons en effet pas seulement<br />

un PC entre les mains mais des outils tachés<br />

de cambouis), mais aussi parce que ce domaine<br />

d’activité est moins côté que l’automobile. Or<br />

nous rémunérons 30 à 40 % de plus que dans<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 10


ACTUALITÉS<br />

Formation-RH<br />

faibles. La composition du podium a donc été<br />

très attendue et les sept membres du jury ont<br />

prononcé finalement attribué la Médaille d’or<br />

à Charles Chenu, salarié en concession de<br />

matériel agricole. La Médaille d’argent est<br />

revenue à Olivier Garcia, apprenti TP/manutention<br />

au CFA de Tecomah, Jouy-en-Josas.<br />

Quant à la Médaille de bronze, celle-ci a été<br />

décernée à Benjamin Rima, élève en parcs et<br />

jardins au Lycée professionnel Jacques<br />

Prévert, Combes-la-Ville. Puis dans l’ordre,<br />

Alain Guermonprez, Aymeric Menard et<br />

Antoine Fontaine du Lycée professionnel<br />

Alfred Kastler, Dourdan. Lors de la cérémonie<br />

de remise des prix, les candidats se sont<br />

vus récompensés par la présidente de<br />

l’ASDM Anne Répic-Lemarchand, représentante<br />

des professions de la maintenance<br />

des matériels.<br />

Le médaillé d’or, Charles Chenu, déjà vainqueur<br />

aux sélections régionales Ile de France<br />

2010, avait déjà participé à la finale nationale<br />

des Olympiades des Métiers à Paris en 2011.<br />

Son objectif cette fois-ci est de décrocher la<br />

médaille d’or à la finale nationale qui se<br />

déroulera du 22 au 24 novembre 2012 à<br />

Clermont-Ferrand. Il devra pour cela se<br />

confronter aux vainqueurs issus des sélections<br />

des treize autres régions participant aux olympiades<br />

des métiers dans le domaine de la<br />

maintenance des matériels ■<br />

Olivier Guillon<br />

ce secteur. Ainsi un technicien peut atteindre<br />

jusqu’à 3 500 euros bruts par mois ».<br />

Attirer les jeunes dans<br />

les métiers de la maintenance :<br />

le défi du DLR et des Olympiades<br />

Métiers<br />

Du 18 au 20 mai derniers s’est déroulée la<br />

sélection régionale Ile-de-France des premières<br />

Olympiades des métiers de la maintenance<br />

des matériels. La compétition s’est déroulée<br />

sur le site de la Bergerie Nationale de<br />

Rambouillet (Yvelines). Durant trois jours,<br />

près de 2 000 visiteurs ont ainsi pu venir<br />

encourager les compétiteurs dans un hangar<br />

ouvert d’une superficie d’environ 550 mètres<br />

carrés mis à disposition par la Bergerie<br />

Nationale. À l’occasion de cet événement, les<br />

Olympiades des Métiers ont rassemblé quatre<br />

engins de travaux publics, trois tracteurs agricoles,<br />

quatre matériels de parcs et jardins ainsi<br />

qu’un matériel de manutention.<br />

Tout ce matériel a été prêté par les entreprises<br />

locales afin de permettre la réalisation de<br />

ces sélections régionales. Trois journées<br />

durant, six candidats représentant les différents<br />

domaines de la maintenance des matériels,<br />

agricoles, travaux publics, manutention<br />

et de parcs et jardins, et venant de différents<br />

établissements de formation ou entreprises<br />

de la région, se sont affrontés au cours de<br />

six épreuves de deux heures chacune.<br />

Un score serré et un niveau<br />

qualifié de « remarquable »<br />

par les membres du jury<br />

Les six candidats ont été difficiles à départager<br />

dans les différentes épreuves et les écarts<br />

de notes entre chacun ont été particulièrement<br />

Réunion de lancement de la finale nationale<br />

pour les métiers de la maintenance<br />

Le samedi 19 mai, s’est tenue, en parallèle de cette sélection Ile-de-France, la première<br />

rencontre des jurés régionaux de la maintenance des matériels. Cette réunion, animée par<br />

Stéphane Battais, expert national pour ces métiers, avait pour objet d’avoir un retour d’expériences<br />

sur l’organisation des sélections de chaque région, de constituer l’équipe de jurés<br />

nationaux, mais aussi de mener une première réflexion sur les sujets des épreuves et les<br />

matériels envisagés pour la finale. La prochaine rencontre des jurés régionaux est programmée<br />

pour septembre 2012.<br />

Les « six travaux d’Hercule »<br />

Pour encourager les participants, une délégation de quatre étudiants québécois accompagnés<br />

de leur professeur en machinisme agricole sont venus la journée du vendredi, avant<br />

de partir dans leurs entreprises d’accueil respectives pour un stage d’un mois. La compétition<br />

en maintenance des matériels s’est déroulée de la façon suivante : chaque candidat,<br />

quelle que soit sa formation, a dû faire ses preuves, durant une douzaine d’heures au<br />

total, sur l’ensemble des matériels présents.<br />

ÉPREUVE 1 : Tracteurs Case et John Deere : le moteur démarre difficilement et ne tourne<br />

pas correctement. Il s’agissait ici de réaliser un diagnostic moteur.<br />

ÉPREUVE 2 : Chargeuse New Holland : problème de démarrage, le moteur ne démarre pas<br />

en actionnant la clef de contact.<br />

ÉPREUVE 3 : Rider Husqvarna : révision de la coupe et réglage de celle-ci. L’épreuve<br />

consistait ici à un affûtage des lames, une explication et une mise en main avec le client.<br />

ÉPREUVE 4 : Télescopique Caterpillar : problème hydraulique, impossibilité de manœuvrer<br />

le bras télescopique.<br />

ÉPREUVE 5 : Tronçonneuse Husqvarna : le grippage du moteur contraignait les candidats<br />

à échanger le cylindre et le piston puis à remettre en route le matériel.<br />

ÉPREUVE 6 : Tracteur Fendt : problème de relevage avant. Il s’agissait dans ce cas d’établir<br />

un diagnostic du système.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 11


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

UN SYSTÈME D’ARRÊT D’URGENCE<br />

À CÂBLE ROBUSTE<br />

POUR LES APPLICATIONS SÉVÈRES<br />

Steute a sorti un nouveau dispositif de<br />

commutation qui permet l’insertion simplifiée<br />

et normalisée d’un interrupteur d’arrêt<br />

d’urgence à commande par câble dans les<br />

circuits de sécurité.<br />

Développé pour une distance de protection<br />

2 x 50 m, même les zones dangereuses très<br />

étendues peuvent être équipées d’une<br />

commande d’urgence rapidement accessible.<br />

Autres fonctions de sécurité : la surveillance<br />

interne de la commande par câble<br />

elle-même ainsi que des déchirures potentielles<br />

du câble. Il est possible – en option –<br />

de visualiser l’état d’arrêt d’urgence au<br />

moyen d un voyant lumineux ou d’un fanion<br />

de détection jaune.<br />

Le ZS 91 permet de couper l’avancée des<br />

bandes transporteuses dans le secteur<br />

minier ou les centres de recyclage, en toute<br />

sécurité.<br />

NOUVELLE PÂTE DE MONTAGE<br />

NANOLUBRICANT 2030<br />

Orapi vient de présenter sur le marché une<br />

nouvelle pâte de montage, d’assemblage et<br />

de traitement de surface, polyvalente et<br />

blanche. Le Nanolubricant 2030 est une<br />

pâte chargée de nanoparticules, aux propriétés<br />

anti-grippantes lubrifiantes, anti-usure et<br />

anticorrosion accrues par rapport aux anciennes<br />

versions. Les caractéristiques de cette<br />

nouvelle pâte de montage est de protéger<br />

contre la corrosion, le grippage et l’usure dus<br />

aux micro-mouvements. Le Nanolubricant est<br />

conforme à la norme INS H1 pour une utilisation<br />

en contact alimentaire fortuit.<br />

NOUVEAU SYSTÈME DE DOUBLE<br />

VERROUILLAGE DE PORTE<br />

DE FORTRESS INTERLOCKS<br />

Fortress Interlocks vient de d’introduire le<br />

solide DMSK2 dans sa gamme de systèmes<br />

de verrouillage d’accès DM (module de porte).<br />

Ce système de double verrouillage de porte<br />

autonome en acier inoxydable a été conçu<br />

pour les espaces hygiéniques et adapté à tous<br />

les types de portes.<br />

Le DMSK2 est adapté à l’industrie alimentaire<br />

et aux applications exigeant des procédés<br />

hygiéniques. Intégrés à un système de<br />

verrouillage, les serrures DM permettent de<br />

contrôler l’accès des espaces fermés tant<br />

que la sécurité n’est pas garantie. La<br />

séquence type consiste à insérer puis tourner<br />

la clé afin de désengager l’actionneur et d’ouvrir<br />

la porte.<br />

Contrôleurs<br />

RFID et capteurs réunis en<br />

un seul et même dispositif<br />

Balluff vient de lancer sur le marché le<br />

contrôleur RFID BIS-V. Objectif de cette<br />

nouvelle solution : développer un module<br />

d’évaluation compact permettant le raccordement<br />

simultané de quatre têtes de<br />

lecture/écriture maxi. Ces têtes de lecture à<br />

la fois HF (13,56 MHz) sont en conformité<br />

avec les normes ISO 15693 et ISO 14443,<br />

et BF (125 kHz). Automatiquement reconnues,<br />

elles peuvent être raccordées en face<br />

avant au moyen de connecteurs. Par ailleurs,<br />

ce contrôleur RFID autorise également le<br />

raccordement direct de capteurs et actionneurs<br />

compatibles IO-Link. Les résultats font<br />

état selon Balluff d’importantes économies<br />

de hardware et d’installation. Le contrôleur<br />

est équipé d’une interface Profibus et d’un<br />

port USB servant d’interface de service avec<br />

le PC.<br />

De multiples domaines d’application sont<br />

concernés par cette alliance entre les contrô-<br />

Réconcilier les techniciens<br />

terrain avec les rapports<br />

d’intervention tout en permettant<br />

aux responsables maintenance de<br />

maîtriser leur activité, voilà le<br />

défi qu’entend relever Divalto<br />

SAV Mobile IT. Cette nouvelle<br />

solution permet aux techniciens<br />

itinérants d’envoyer leurs rapports<br />

d’intervention et les informations<br />

en temps réel depuis le<br />

chantier via une tablette numérique ou un<br />

Smartphone. Directement reliés au siège<br />

social, les techniciens accèdent aux informations<br />

indispensables au bon déroulement<br />

des interventions : historique, pièces à utiliser,<br />

notes etc. Pensée avant tout pour soutenir<br />

l’activité des agents d’intervention, la<br />

solution Divalto SAV Mobile IT fait appel<br />

aux usages habituels d’une tablette tactile<br />

leurs RFID et les capteurs. Pour les tâches<br />

d’identification de gestion du flux des matériaux<br />

dans les systèmes de production, l’utilisateur<br />

bénéficie de faibles coûts de<br />

ressources matérielles et d’installation dans<br />

le cadre, par exemple, de l’acheminement par<br />

convoyeurs en ingénierie mécanique, des<br />

lignes d’assemblage, des systèmes de suspension<br />

électriques, ou encore pour l’ensemble<br />

de l’intra-logistique ■<br />

GMAO<br />

Divalto lance une application<br />

tactile pour la maintenance<br />

ou d’un Smartphone. Elle ne<br />

nécessite donc pas de formation<br />

préalable.<br />

Par ailleurs, le technicien peut<br />

travailler hors connexion et lorsque<br />

le réseau est opérationnel, les<br />

données se mettent à jour automatiquement.<br />

Du côté des gestionnaires,<br />

la solution permet une<br />

meilleure maîtrise des coûts grâce<br />

à la suppression du papier et à<br />

l’optimisation de la production : en permanence<br />

en contact avec le back office, les techniciens<br />

peuvent recevoir des informations en<br />

temps réel pour une affection plus rapide des<br />

tâches et une optimisation des déplacements<br />

grâce aux fonctions de géolocalisation. Enfin,<br />

cette solution permet d’enrichir la base de<br />

données et d’en finir avec les comptes rendus<br />

incomplets ou illisibles ■<br />

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ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

Événement<br />

Sepem Industries<br />

lance sa 1 ère édition<br />

à Toulouse<br />

Une nouvelle fois, la dernière édition du salon des services, des équipements<br />

de process et de maintenance s’est achevé sur une bonne note.<br />

D’autant que celle-ci, qui s’est déroulée au printemps dernier à Colmar,<br />

n’a fait que confirmer le succès de ces événements en région et la création<br />

prochaine d’une nouvelle étape dans le sud-ouest de la France, du<br />

25 au 27 septembre à Toulouse. Explications avec Philippe Dutheil,<br />

directeur général du Sepem.<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : Comment<br />

s’est déroulée la dernière édition<br />

du Sepem à Colmar ?<br />

Philippe Dutheil : La fréquentation y a<br />

été très bonne puisque par rapport au<br />

précédent salon qui avait eu lieu en<br />

Alsace, nous avons enregistré, sur la<br />

première journée, une hausse de 40% du<br />

nombre de visiteurs. Au total, 1 080 visiteurs<br />

ont franchi les portes du salon,<br />

contre 750 personnes la fois précédente.<br />

Ce succès s’explique par la qualité des<br />

exposants et leur offre en termes de<br />

procédés innovants. De même, leur<br />

nombre correspond à leurs attentes, de<br />

façon notamment à pouvoir faire le tour<br />

du salon en une journée entière, voire une<br />

demi-journée. Par ailleurs, le système des<br />

tickets permettant aux visiteurs arrivant<br />

avant une certaine heure de bénéficier<br />

d’un déjeuner à 5 euros plaît beaucoup.<br />

Nous renouvellerons à l’avenir ce<br />

concept.<br />

➤ Allez-vous poursuivre et développer<br />

les moyens d’accès aux différents<br />

Sepem ?<br />

Tout à fait. Nous continuerons de développer<br />

le système de navettes gratuites<br />

au départ des différents centres de production<br />

régionaux et à proximité, un<br />

concept également très apprécié des visiteurs.<br />

Notre objectif est d’être à terme<br />

encore plus performants sur des régions<br />

Secteurs représentés<br />

Chimie, Pétrochimie, Plasturgie<br />

Pharmacie, Cosmétique<br />

Énergie<br />

Papier et carton<br />

Agroalimentaire<br />

Brassicole, vinicole<br />

Traitement des eaux et effluents<br />

Métallurgie, Sidérurgie, Fonderies<br />

Automobile, Ferroviaire<br />

Éco-industries, Éco-environnement<br />

Électronique, Électrique<br />

Extraction et minéraux<br />

Plates-formes logistiques<br />

Verreries<br />

Textile, Habillement<br />

plus éloignées. Nous souhaitons nous<br />

développer davantage pour attirer les visiteurs<br />

en provenance des régions Lorraine,<br />

Champagne-Ardenne et Franche-Comté.<br />

À ce titre, nous avons constaté, et tout<br />

particulièrement à Colmar, que le système<br />

des navettes entre bel et bien dans les<br />

mœurs et qu’il devient même un vecteur<br />

intéressant pour attirer les visiteurs. Nous<br />

avons donc décuplé nos services de navettes<br />

de manière à rester performants sur<br />

toute la zone de chalandise. Pour l’édition<br />

du sud-ouest, il y aura donc cinq départs,<br />

couvrant des villes comme Bordeaux,<br />

Brives-la-Gaillarde, Cahors, Pau, Tarbes,<br />

Marmandes, Agen etc.<br />

➤ Quel est le ressenti des participants<br />

sur les Sepem ?<br />

Nous avons sur les trois jours de salon<br />

clôturé l’édition de Colmar à près de<br />

4 000 visiteurs (3 951 plus précisément).<br />

Nous avons également obtenu un bon<br />

retour sur la satisfaction générale des<br />

participants avec un taux de 84,3%<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 14


PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 15


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

de satisfaction au niveau du rapport<br />

qualité/quantité.<br />

C’est pour nous très encourageant dans<br />

la mesure où nous avions quand même<br />

augmenté le nombre de visiteurs de<br />

13% ; une bonne performance par<br />

ailleurs dans la mesure où cette partie de<br />

la France a malheureusement connu<br />

récemment quelques défections dans<br />

certaines grosses usines.<br />

➤ Comment s’annonce ce premier<br />

événement toulousain ?<br />

Comme à notre habitude, nous avons déjà<br />

clôturé les commandes (c’est d’ailleurs<br />

le cas aussi pour l’édition de Sepem<br />

Douai début 2013) pas moins de deux<br />

semaines après l’édition de Colmar. Cette<br />

événement s’annonce donc très bien. Le<br />

modèle, comme pour toutes les premières<br />

éditions, se calera sur une superficie<br />

de 7 000 mètres carrés de manière à<br />

accueillir près de 3 000 visiteurs et 394<br />

exposants. Il faut noter que lorsque nous<br />

indiquons “3 000 visiteurs”, nous comptons<br />

uniquement les professionnels et non<br />

les étudiants ; nous ouvrons toutefois<br />

grand nos portes à ces derniers qui<br />

présentent un intérêt non négligeable. Cet<br />

événement qui aura lieu du 25 au<br />

27 septembre prochains est né de la<br />

demande de nos visiteurs et de nos exposants<br />

qui souhaitaient voir naître un<br />

Sepem dans cette région. Nous avons<br />

choisi Toulouse, pas seulement pour la<br />

forte présence du secteur aéronautique<br />

mais aussi pour son tissu industriel à fort<br />

potentiel puis en raison de sa proximité<br />

à la fois avec les régions de Bordeaux<br />

et de Montpellier/Perpignan. Nous avons<br />

bien épluché le tissu industriel et nous<br />

nous sommes rendus compte qu’il y avait<br />

pléthore d’activités, et ce bien au-delà de<br />

la région Midi-Pyrénées et du département<br />

de la Haute-Garonne. Notre objectif<br />

est d’avoir une densité forte dès la<br />

première édition et, c’est plutôt bon<br />

signe, nos premiers pré-badgés viennent<br />

de régions différentes. Ce qui montre déjà<br />

que le Sepem Industries bénéficie d’une<br />

notoriété importante dans cette partie de<br />

la France. Par ailleurs, nous avons compté<br />

à ce jour 70% d’exposants nationaux<br />

pour ce salon installé en région.<br />

➤ Quels seront les grands secteurs<br />

d’activité représentés à Toulouse ?<br />

Le sud-ouest de la France est riche en<br />

termes de secteurs agroalimentaire et<br />

chimique, mais c’est bien entendu surtout<br />

l’aéronautique qui représentera un<br />

secteur très présent ; c’était d’ailleurs<br />

la volonté principale des exposants qui<br />

ont souhaité que l’on crée un salon dans<br />

cette partie du pays. Ce domaine d’activité<br />

présente des grands acteurs et des<br />

usines de toutes tailles qui ont les mêmes<br />

problématiques de sécurité, de process,<br />

de mesure, de manutention, de maintenance<br />

ou de logistique. Mais il ne s’agit<br />

pas d’un salon rassemblant spécifiquement<br />

les équipements aéronautiques ;<br />

nous reprenons, comme pour les autres<br />

éditions, exactement les mêmes réflexions<br />

et les mêmes analyses appliquées<br />

et répondant aux besoins de toutes les<br />

usines comme les sites de traitement de<br />

l’eau, de production de papier, les industries<br />

chimiques ou encore agroalimentaires.<br />

➤ Un mot sur la première édition de<br />

l’année 2013 à Douai ?<br />

L’édition historique des salons Sepem<br />

Industries marquera l’entrée dans cette<br />

nouvelle année avec des chiffres record,<br />

mais que nous tenons désormais à limiter<br />

de façon à garder l’esprit de ces salons<br />

régionaux, de proximité et de qualité.<br />

Tout d’abord, nous avons atteint la taille<br />

maximale de 12 000 mètres carrés et un<br />

nombre de 500 exposants. Le salon est à<br />

ce jour complet même s’il reste encore,<br />

à l’aube de l’été, quelques dossiers pour<br />

exposer sur des pavillons communs ■<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Un concept innovant de<br />

salons en faveur du visiteur<br />

Outre son implantation fermement régionale,<br />

le salon des services, des équipements<br />

de process et de maintenance<br />

(Sepem) met un point d'honneur à faciliter<br />

la visite des participants en leur<br />

proposant d'une part un système de<br />

navettes gratuites de plus en plus étoffé<br />

au fil des éditions, mais également un bon<br />

de restauration d'un montant de 5€ pour<br />

tous visiteurs arrivant avant 11 heures du<br />

matin. L'idée est de permettre à chacun<br />

de se rendre rapidement sur les lieux de<br />

l'événement (facile d'accès compte tenu<br />

de son implantation dans des villes<br />

de taille moyenne – à l'exception de<br />

Toulouse) tout en rendant cette visite<br />

rentable pour l'entreprise qui mobilise une<br />

personne pendant une demi-journée, voire<br />

une journée entière.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 16


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

Insolite<br />

La RFID au service<br />

de la maintenance des<br />

parachutes de l’Armée de terre<br />

La société Jidelec a fourni à Spie Sud-Ouest et<br />

Cinetic Service un système d’inventaire mobile et<br />

temps réel reposant sur la RFID. Objectif : assurer<br />

et optimiser le stockage et l’entretien des parachutes<br />

de manière à les maintenir en condition opérationnelle.<br />

Une tâche pas si simple qu’elle en a l’air.<br />

La maintenance des parachutes doit être parfaite, qu’il s’agisse des<br />

activités de loisir ou des opérations militaires. La garnison de<br />

Montauban en sait quelque chose. Chargée de la maintenance des parachutes<br />

pour l’Armée, elle-ci abrite une base de soutien matériel et un<br />

centre national de maintenance automatisé des parachutes (Cmap). Des<br />

milliers de parachutes en partent et y reviennent par containers afin<br />

d’équiper les régiments et les lieux d’interventions. Ainsi, tous les<br />

parachutes doivent être inspectés, reconditionnés régulièrement et leurs<br />

pièces vérifiées. Pour le Cmap de Montauban, gérer de façon efficiente<br />

le stock, c’est aussi savoir immédiatement et de façon totalement fiable,<br />

le nombre de parachutes en stock central et en circulation, leur date de<br />

mise en service et de renouvellement prévue, etc.<br />

Une gestion complexe quand on sait que le parachute est un équipement<br />

se composant de plus d’une quinzaine de pièces avec des durées de vie<br />

spécifiques, que les parachutes ont des conditions d’exploitation qui ont<br />

une incidence sur leur pérennité (saut en milieu humide, saut sur terre...)<br />

et qu’il existe, en outre, différentes catégories de parachutes militaires<br />

: parachutage humain avec ouverture automatique ou avec ouverture<br />

commandée, parachutage de matériel et d’approvisionnement. C’est pour<br />

cela qu’il a fallu choisir un partenaire de confiance...<br />

Un trio de partenaires complémentaires<br />

Il y a maintenant trois ans, un groupement d’entreprises composé de<br />

trois partenaires – Spie Sud-Ouest, Cinetic Service et Jidelec – concourent<br />

à un appel d’offre lancé par la DGA pour améliorer le système d’informations<br />

afin de lui donner plus de réactivité. Une fois l’appel d’offre<br />

remporté, les trois entreprises ont pu s’atteler à la tâche de maintenir<br />

en condition opérationnelle de la Cmap sur la base d’un marché quinquennal.<br />

Initialisé en mars 2010, le projet a permis à Jidelec de mettre au point<br />

une application de gestion des équipements en temps réel reposant<br />

sur la technologie RFID. Cette solution est un système complet de mise<br />

à jour des stocks depuis des sites distants. Ce parc de terminaux mobiles<br />

durcis communicants (PDA Psion Workabout Pro), intégrant, outre un<br />

mode 3G, une électronique spécifique pour répondre au cahier des<br />

charges et permettant l’exploitation des puces RFID d’identification<br />

des parachutes ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 17


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

ASECOS INNOVE DANS LE STOCKAGE<br />

DES BOUTEILLES DE GAZ<br />

La nouvelle armoire G90.205.60- 2F a été<br />

mise au point par la société Asecos, spécialisée<br />

dans la conception et la fabrication d’armoires<br />

résistantes au feu pour le stockage<br />

de produits dangereux. D’une largeur extérieure<br />

de 60 cm, elle est la première armoire<br />

capable de stocker deux bouteilles de gaz de<br />

50 litres, type B50 classique. Il a en effet<br />

été possible d’augmenter la largeur intérieure<br />

utile de son modèle d’une largeur (60 cm)<br />

pour y placer deux bouteilles tout en respectant<br />

deux contraintes imposées par la norme<br />

NF EN 14470-2 : garantir une température<br />

maximale sur le goulot des bouteilles de gaz<br />

de 70°C et permettre la ventilation de l’armoire<br />

pour éviter des émanations gazeuses<br />

accidentelles.<br />

10 NOUVEAUX ÉPISODES DE LA SÉRIE<br />

NAPO DIFFUSÉS PAR L’INRS<br />

Plongé dans divers environnements de travail,<br />

Napo est un personnage confronté à chaque<br />

épisode à un problème particulier de santé<br />

et de sécurité : manipulation de produits<br />

chimiques, conduite de véhicule, travail<br />

physique... La série Napo comprend seize<br />

épisodes au total pouvant être téléchargés<br />

sur le site Internet de l’INRS et développé par<br />

l’Agence européenne pour la sécurité et la<br />

santé au travail EU-OSHA. En France, dix<br />

épisodes sont désormais diffusés par l’INRS<br />

sous forme de DVD et disponibles en prêt<br />

gratuit dans les Carsat/Cram/CGSS pour les<br />

entreprises relevant du régime général ou à<br />

l’achat auprès de l’INRS. Deux nouveaux films<br />

sont actuellement en cours de production.<br />

Consulter les vidéos : www.napofilm.net/fr<br />

UN KIT DE PRÉVENTION<br />

POUR OPTIMISER L’EFFICACITÉ<br />

DES EPI ANTIBRUIT<br />

Le nouveau kit de prévention Auditech comprend<br />

plusieurs supports d’information (affiches,<br />

stickers, plaquettes, livrets, disque...)<br />

destinés à être distribués auprès du personnel<br />

d’entreprise. Le but est de promouvoir<br />

l’instruction permettant de comprendre l’ensemble<br />

des risques liés à l’exposition aux<br />

bruits. La vocation d’Auditech Innovations est<br />

avant tout la conception et la commercialisation<br />

d’équipements adaptés aux personnes<br />

exposées aux nuisances sonores dans le<br />

cadre professionnel. Cependant, pour que<br />

l’efficacité des EPI antibruit soit optimale, le<br />

taux d’utilisation de ces équipements doit être<br />

de 100% du temps d’exposition.<br />

Événement<br />

5 e rencontres du Synamap :<br />

cap sur le BTP<br />

Le 8 juin dernier, le Syndicat national<br />

des acteurs du marché de la prévention<br />

et de la protection (Synamap) a organisé<br />

la 5 e édition de ses Rencontres au<br />

Palais du Luxembourg, évènement<br />

annuel au cours duquel ont été abordés<br />

des sujets liés à la prévention et à la<br />

protection des travailleurs dans le monde<br />

du BTP. L’objectif de ces rencontres est,<br />

comme le veut l’ambition du syndicat<br />

outre la représentation des fabricants et<br />

des fournisseurs d’équipements de<br />

protection, est de faire reculer le nombre<br />

d’accidents du travail. Cette année, l’évènement<br />

s’est penché sur les problématiques<br />

de santé et de sécurité dans le<br />

secteur du bâtiment et des travaux<br />

publics. De fait, le BTP est le secteur<br />

d’activité qui présente le plus haut niveau<br />

de risques et qui déplore le plus grand<br />

nombre de décès. Le nombre d’accidents<br />

Accord<br />

Un partenariat innovant entre<br />

Météo-France et Dekra Industrial<br />

Signé le 7 juin dernier, un accord entre<br />

Dekra Industrial et Météo-France<br />

permettra aux deux partenaires d’optimiser<br />

leurs investissements tout en<br />

améliorant l’efficacité de leurs actions<br />

de prévention. C’est du moins l’objectif<br />

de cet accord qui s’inscrit comme<br />

l’aboutissement d’une collaboration<br />

historique. En effet, depuis 1998, Dekra<br />

Industrial exploite les informations<br />

climatiques de Météo-France afin d’améliorer<br />

les conditions de sécurité sur les<br />

chantiers. Par exemple, les données statistiques<br />

de vent lui permettent d’optimiser<br />

le choix de type de grues à installer tout<br />

en prévenant le risque de renversement<br />

en cas de vent violent.<br />

du travail et de maladies professionnelles<br />

dans le secteur est deux fois plus élevé<br />

que la moyenne nationale.<br />

Ainsi, les interventions de Patrick Richard,<br />

directeur technique de l’Organisme<br />

professionnel de la prévention du bâtiment<br />

et des travaux publics (OPPBTP),<br />

Jean-Luc Ellart, directeur prévention<br />

Normandie chez Eiffage Construction et<br />

Jean-Luc Betard, coordonnateur SPS et<br />

directeur de Coregi, ont porté sur les<br />

différentes actions mises en œuvre pour<br />

garantir la sécurité des travailleurs du<br />

BTP et sur ce qui se passe concrètement<br />

sur les chantiers en matière de prévention<br />

des risques professionnels.<br />

Ces interventions ont pu éclairer les participants<br />

venus nombreux et ont permis<br />

aux auditeurs d’échanger sur des sujets<br />

déterminants en termes de santé et<br />

de sécurité ■<br />

Dans le cas présent, ce nouvel accord de<br />

partenariat élargit le champ de collaboration<br />

des deux spécialistes à d’autres secteurs d’activités,<br />

en particulier l’événementiel, l’éolien<br />

et l’immobilier. Au quotidien, la<br />

précision des données Météo-France permettra<br />

aux techniciens et ingénieurs de Dekra<br />

Industrial d’affiner leurs recommandations<br />

et les conclusions de leurs rapports. Pour les<br />

entreprises, le partenariat permettra de déterminer<br />

précisément la nature des travaux à<br />

prévoir évitant ainsi aux entreprises des<br />

dépenses superflues. Autre exemple, dans le<br />

domaine éolien, cette collaboration permettra<br />

d’améliorer les diagnostics de structure<br />

et d’optimiser la planification des opérations<br />

de maintenance ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 18


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

Retour d'expérience<br />

Éviter au maximum les risques<br />

de fuites sur les installations électriques<br />

Officier mécanicien et ingénieur de maintenance, Lionnel Parant nous<br />

livre de nombreux conseils sur les pratiques à adopter pour maintenir<br />

les installations électriques hors de danger. Ici, après une aventure<br />

menée en pleine mer dans des conditions particulièrement difficiles,<br />

l’équipage tire l’expérience d’une nuit de frayeur et des opérations<br />

de maintenance à entreprendre. Un cas qui pourrait, dans l’absolu,<br />

s’appliquer aussi en milieu industriel.<br />

Mi-novembre 1999 dans le golfe de<br />

Gascogne. Mer 8, vent force 9 par le<br />

trois-quarts avant et houle de face avec des<br />

creux de plus de huit mètres. Il est 2 heures<br />

du matin et un navire de 1 200 tonnes fait<br />

route depuis plus de vingt heures pour se<br />

rendre dans l’Océan Indien afin d’y assurer<br />

une mission opérationnelle pour une durée<br />

de quatre mois. À cette heure précise, le<br />

chef machine est réveillé simultanément<br />

par le chef de quart du PCP (1) et par le<br />

silence soudain à la suite de l’arrêt de la<br />

ventilation et du ralentissement des moteurs<br />

de propulsion.<br />

Une fois dans le compartiment machine, le<br />

chef s’aperçoit rapidement que la situation<br />

est loin d’être simple dans ce contexte où<br />

l’on marche quasiment sur les parois tant<br />

la mer fait rouler le navire bord sur bord (2) .<br />

Une entrée d’eau de mer dans le tableau<br />

principal force* vient de le faire disjoncter.<br />

En effet, à la suite des paquets de mer<br />

balayant le pont, l’eau est entrée dans un<br />

sas dont la porte était mal souquée, puis est<br />

passée par une ouverture de passage de<br />

câbles électriques (3) non retapée avant l’appareillage<br />

pour ensuite couler sur le haut<br />

du tableau principal force.<br />

Cette eau de mer s’est par la suite faufilée<br />

le long des câbles électriques via les<br />

presse-étoupes non étanches.<br />

À l’ouverture des portes du tableau, le chef<br />

machine peut constater qu’après le ruissellement<br />

de cette eau de mer à l’intérieur,<br />

les câbles et les barres humides sont<br />

couverts de sel et que le fond du tableau<br />

est rempli d’eau.<br />

Malheureusement, l’urgence et les conditions<br />

environnementales (4) conduisent par<br />

ailleurs à la précipitation et à effectuer des<br />

erreurs dans des domaines clés tels que la<br />

SST, l’analyse des risques et la gestion de<br />

l’avarie.<br />

Quelques heures après avoir séché l’ensemble<br />

du tableau principal et contrôlé tous<br />

les isolements électriques, des difficultés<br />

de couplage sont rencontrées à cause du<br />

dysfonctionnement d’un fréquencemètre.<br />

Cet incident, fort heureusement sans blessé<br />

ni avarie durable d’équipement, doit être<br />

pris comme un retour d’expérience riche<br />

en enseignements sur les règles élémentaires<br />

à respecter dans le domaine de la<br />

maintenance des installations électriques.<br />

Les règles de santé<br />

et de sécurité au travail (SST)<br />

Elles se concrétisent en priorité par l’édition<br />

d’un plan de prévention générique ou<br />

particularisé. Ce plan de prévention vise<br />

essentiellement à :<br />

- Analyser tous les risques et les dangers<br />

relatifs à l’intervention.<br />

- Supprimer ou réduire au maximum tous<br />

ces risques.<br />

- Établir les dispositifs de prévention et les<br />

procédures d’intervention.<br />

En toute rigueur, les dispositions les plus<br />

adaptées pour supprimer le risque électrique<br />

consistent à intervenir hors tension<br />

en consignant l’installation électrique afin<br />

de l’isoler de toute source d’énergie électrique.<br />

Dans ce cas, certaines règles doivent<br />

être appliquées :<br />

- Ouvrir les disjoncteurs d’alimentation de<br />

l’installation.<br />

- Installer des sabots verrouillés pour<br />

condamner ouverts ces disjoncteurs. Cette<br />

* Est appelé "tableau principal force", l’armoire<br />

électrique où arrive l’alimentation principale<br />

fournie par le ou les générateurs (i.e. par la terre<br />

lorsque le navire est accosté ou par les groupes<br />

électrogènes embarqués) et à partir de laquelle<br />

part, en ramification, la fourniture d’énergie<br />

électrique vers tous les équipements embarqués.<br />

(1) PCP : poste de contrôle propulsion où sont<br />

également gérées la sécurité, la surveillance des<br />

équipements et de la sécurité incendie et voie d’eau.<br />

(2) Ce qui est plus flagrant à faible allure.<br />

(3) Il s’agit des câbles électriques d’alimentation<br />

par la terre lors que le navire est à quai.<br />

(4) État de la mer, sécurité nautique dégradée,<br />

sécurité incendie et voie d’eau diminuée, vitesse<br />

réduite, stress et fatigue.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 20


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

disposition permet d’éviter tout ré-enclenchement<br />

intempestif ou accidentel.<br />

- Poser un panneau visible sur chaque<br />

disjoncteur condamné ouvert stipulant<br />

l’acte de consignation. Les affichettes sur<br />

papier avec une écriture manuelle doivent<br />

être proscrites. L’idéal étant de disposer<br />

d’écriteau plastique de couleur vive<br />

(rouge de préférence) sur lequel est gravée<br />

la consignation et muni d’une chainette<br />

pour le maintien.<br />

- Contrôler que l’installation est effectivement<br />

bien isolée.<br />

- Tenir à jour le cahier de consignation électrique.<br />

- Identifier et baliser clairement la zone<br />

d’intervention.<br />

Cependant, il n’est pas toujours possible<br />

d’isoler électriquement les installations.<br />

Auquel cas, les procédures d’intervention<br />

sous tension et le port des EPI adaptés<br />

doivent être appliqués avec une extrême<br />

rigueur.<br />

La liste des EPI est exhaustive et doit<br />

inclure a minima :<br />

- Casque isolant équipé d’un écran de<br />

protection faciale et oculaire contre les<br />

projections de particules en fusion.<br />

- Combinaison de travail intégrale (i.e.<br />

manches longues et jambes couvertes),<br />

quelles que soient les conditions environnementales.<br />

- Chaussures de sécurité isolantes.<br />

- Gants isolants.<br />

Tous ces EPI doivent impérativement être<br />

en très bon état, conformes aux normes et<br />

de classe adaptée aux types d’intervention<br />

(tension maximale). Pour l’anecdote et le<br />

retour d’expérience, sur un navire naviguant<br />

sous les tropiques, il peut être tentant<br />

d’adopter des tenues légères ; ce qui est<br />

naturellement à proscrire sans réserve. Par<br />

ailleurs, il faut bien entendu y ajouter les<br />

équipements de protection collectifs tels<br />

qu’un tapis isolant et un balisage.<br />

Quelques principes élémentaires<br />

de maintenance<br />

La formation et l’habilitation du personnel<br />

Une des principales préoccupations que<br />

l’on doit garder à l’esprit est de s’assurer<br />

que le personnel devant intervenir sur ou à<br />

proximité des installations électriques est<br />

parfaitement formé, régulièrement entraîné<br />

et impérativement habilité (5) .<br />

Les installations électriques doivent être<br />

maintenues en bon état de propreté<br />

Nombre de départs de feu dans des tableaux<br />

électriques sont dus à une accumulation de<br />

poussière. L’intérieur des installations électriques<br />

doit être régulièrement dépoussiéré<br />

et rester propre (6) . De plus, il faut veiller à<br />

ce que rien ne soit entreposé dans les<br />

tableaux électriques. Il n’est pas rare en<br />

effet de trouver dans des tableaux électriques<br />

de l’outillage, de la documentation,<br />

des EPI ou des schémas électriques. Aucun<br />

objet mobile ou semi-mobile ne doit se<br />

trouver dans les tableaux électriques au<br />

risque d’être en contact avec les éléments<br />

sous tension. Ces accessoires, s’il est nécessaire<br />

qu’ils soient à proximité, doivent être<br />

disposés à l’extérieur des tableaux et des<br />

boitiers électriques. Compte tenu des<br />

(5) Conformément aux articles R.4544-9 à<br />

R.4544-11 du Code du Travail – Livre II –<br />

Titre III<br />

(6) Les ouïes d’aération doivent également être<br />

dépoussiérées.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 21


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

mouvements de plateforme, les équipages<br />

embarqués sur les navires sont tout particulièrement<br />

sensibilisés à ce type de<br />

précaution.<br />

L’étanchéité due à la spécificité en milieu<br />

marin<br />

Comme il l’a été abordé en introduction,<br />

l’humidité et l’électricité ne font pas bon<br />

ménage ; d’autant plus en atmosphère saline.<br />

Il est par conséquent essentiel de maintenir<br />

en bon état les dispositifs d’étanchéité<br />

des installations électriques et en particulier<br />

les tableaux et boîtiers d’alimentation. Une<br />

mauvaise étanchéité peut conduire à une<br />

entrée d’eau dans le tableau ou le boitier<br />

électrique et engendrer une indisponibilité<br />

de l’équipement électrique concerné.<br />

Récemment, un navire s’est retrouvé sans<br />

moyen de mise à l’eau de son embarcation<br />

de sauvetage suite à l’indisponibilité de la<br />

potence. L’absence d’étanchéité du boitier<br />

d’alimentation, due au joint dégradé, avait<br />

permis à l’eau d’y entrer en entraînant ainsi<br />

une détérioration des connexions. De<br />

surcroît, le dispositif manuel de mise à l’eau<br />

était également inopérant. À la suite d’un<br />

manque d’implication dans les opérations<br />

de maintenance sur le plan électrique et<br />

mécanique, ce moyen de sauvetage fut finalement<br />

indisponible jusqu’au retour à quai.<br />

Sur un navire, une attention toute particulière<br />

doit être portée sur les points suivants :<br />

- Vérification périodique des joints des<br />

portes des tableaux et des capots de<br />

boîtiers. En cas de détérioration, ils<br />

doivent impérativement être changés dans<br />

les meilleurs délais.<br />

- L’intégrité des presse-étoupes sont à<br />

contrôler régulièrement, notamment les<br />

jours précédents l’appareillage.<br />

- Vérifier que les trous dus au retrait de<br />

presse-étoupes, des anneaux de levage ou<br />

autres accessoires sont bouchés.<br />

- Contrôler régulièrement que les vis de<br />

fermeture des capots sont tous à poste<br />

et fixées correctement. Une vis manquante<br />

ou mal disposée rend déficiente<br />

l’étanchéité et peut engendrer une entrée<br />

d’eau.<br />

- De la même manière, les fixations des<br />

tableaux électriques doivent être nominales,<br />

c’est-à-dire que toutes les charnières<br />

et le système de verrouillage<br />

doivent être à poste et en bon état. Toute<br />

détérioration doit conduire à un remplacement<br />

(7) .<br />

Récemment, la situation d’une intervention<br />

de lutte contre un incendie dans le compartiment<br />

machine d’un navire en mer s’est<br />

rapidement dégradée. En effet, le jet de la<br />

lance à incendie a aspergé le tableau électrique<br />

encore sous tension conduisant alors<br />

à une entrée d’eau dans ce tableau suivie<br />

d’un flash et d’une coupure partielle de<br />

l’énergie électrique à bord avec perte de<br />

certains moyens de lutte (8) . Il manquait en<br />

fait deux vis sur la charnière supérieure de<br />

la porte du tableau électrique.<br />

Dans ce cadre, retenons également que le<br />

rondier a un rôle et une responsabilité relativement<br />

importants pour détecter ces<br />

dysfonctionnements.<br />

La documentation<br />

La documentation doit être à jour et<br />

conforme à la réalité du terrain. C’est d’autant<br />

plus vrai pour les schémas électriques<br />

et la documentation technique devant comporter<br />

les références de tous les éléments<br />

effectivement à poste (relais, disjoncteurs,<br />

limiteurs d’intensité/de tension, etc.). Comme<br />

sur toute installation, les modifications<br />

et les évolutions doivent être enregistrées<br />

et apparaître clairement sur tous les documents<br />

concernés (historiques, procédures,<br />

schémas électriques, logistiques,…) (9) . Il<br />

est fréquent que des fautes de maintenance<br />

(intervention, approvisionnement logistique,…)<br />

soient dues à des documents<br />

erronés.<br />

Le serrage des connexions<br />

Le contrôle périodique (10) du serrage des<br />

connexions des équipements électriques (11)<br />

est essentiel pour prévenir tout risque de<br />

dysfonctionnement ou de départ d’incendie.<br />

Ce type de contrôle est souvent réalisé avec<br />

un thermographe par infrarouge, qui nécessite<br />

une formation particulière préalable.<br />

Toutefois, il convient de ne considérer le<br />

thermographe IR uniquement comme un<br />

outil (12) d’aide au diagnostic. En effet, en<br />

dépit du fait qu’elle est chronophage et<br />

qu’elle impose un isolement des installations,<br />

le contrôle manuel du serrage des<br />

connexions à l’aide de clés appropriées reste<br />

quoiqu’il en soit la méthode la plus sûre.<br />

Le contrôle des isolements<br />

Le contrôle périodique (13) de l’isolement de<br />

tous les équipements électriques est impératif<br />

puisqu’il conditionne, d’une part, la<br />

sécurité de tout le personnel et, d’autre part,<br />

la disponibilité des installations. Il s’agit<br />

également d’un moyen efficace pour détecter<br />

et prévenir les avaries potentielles. Les<br />

mesures de résistance d’isolement, réalisées<br />

sous tension ou hors tension, sont enregistrées<br />

dans un cahier spécifique de report<br />

des isolements sur lequel doivent apparaître<br />

clairement les seuils limites en mégohm<br />

(MΩ) en fonction de la température.<br />

Cette opération de maintenance est incontournable<br />

sur un navire où l’électricité et l’environnement<br />

salin se côtoient en permanence.<br />

Les équipements de mesures<br />

Enfin, il est important de s’assurer que les<br />

équipements de mesure fixes et portatifs<br />

sont conformes et correctement calibrés.<br />

Ils doivent être contrôlés périodiquement<br />

conformément aux normes ISO en vigueur.<br />

Un multimètre mal calibré peut conduire à<br />

une interprétation erronée des paramètres<br />

et conduire à mauvaise gestion des risques.<br />

Nous pouvons notamment rencontrer ce<br />

type de situation à bord d’un navire lors<br />

d’un couplage manuel de deux dieselsalternateurs<br />

dans le cas où l’un des appareils<br />

de mesure fixe a une calibration<br />

erronée (fréquencemètre, voltmètre ou<br />

phasemètre) (14) .<br />

Dans tous les cas de figure, il est essentiel<br />

de bien garder à l’esprit qu’une installation<br />

électrique véhicule une énergie<br />

invisible tout particulièrement sournoise et<br />

dangereuse qui, de surcroît, est incompatible<br />

avec un milieu humide. C’est pourquoi<br />

les opérations de maintenance des<br />

installations électriques doivent être rigoureuses<br />

et avec un souci permanent de la<br />

sécurité des personnes ■<br />

Lionnel Parant<br />

MIMarEST – MNI –<br />

MSNAME – AMRINA<br />

Officier mécanicien –<br />

Ingénieur maintenance<br />

marine.maintenance.management@gmail.com<br />

(7) En dépit du prix qui est certes assez élevé.<br />

(8) Électropompe et éclairage.<br />

(9) Il faut également s’assurer que la totalité des<br />

copies est mise à jour.<br />

(10) Tous les six mois au plus.<br />

(11) Tableaux et boitiers électriques, moteurs,<br />

embouts de câbles, liaisons de masse, etc.<br />

(12) Certes efficace et permettant de gagner un<br />

temps précieux.<br />

(13) En particulier selon leur emploi (en service<br />

ou en rechange) et leur emplacement (milieu et<br />

environnement)<br />

(14) Sur les navires récents le couplage est géré<br />

par ordinateur. Néanmoins il est fort utile que les<br />

opérateurs restent entraînés au couplage manuel.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 22


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

Avis d'expert<br />

<strong>Maintenance</strong> électrique :<br />

mesure de décharge partielle (DP)<br />

Dans le domaine de l’électricité, une décharge partielle (DP) est une<br />

« décharge électrique localisée qui court-circuite partiellement l’intervalle<br />

isolant séparant des conducteurs » sous l’effet d’une forte tension<br />

(HTB ou HTA). Leur présence conduit à une dégradation accélérée de<br />

l’isolation qu’elle soit liquide, par oxydation, solide ou par érosion.<br />

Les décharges ayant des valeurs de charges très faibles, des dispositifs<br />

de mesure complexes et exempts de parasite doivent être mis en œuvre.<br />

La vérification la plus simple des<br />

installations électriques qui consiste<br />

à une inspection visuelle nécessite une<br />

mise hors tension de l’installation afin<br />

que les plastrons soient retirés et les<br />

composants puissent être examinés en<br />

toute sécurité.<br />

Au cours des 10 dernières années, le<br />

nombre et la diversité des outils pour la<br />

maintenance des postes moyenne tension<br />

ont connu un essor considérable. Les<br />

instruments et techniques à disposition<br />

des ingénieurs de maintenance permettent<br />

notamment d’évaluer, avec précision,<br />

l’état d’une installation sans être obligé<br />

de la mettre hors tension.<br />

De même, l’aide de caméras spécialisées<br />

pour étudier les émissions corona autour<br />

des isolateurs est d’une valeur considérable,<br />

en particulier sur les installations<br />

en hauteur et à l’extérieur, mais cette<br />

technique a ses limites pour des installations<br />

comme les câbles de connexion,<br />

situés à l’intérieur du poste.<br />

de DP est l’indicateur le plus fiable pour<br />

évaluer : l’état des installations, la probabilité<br />

qu’un équipement soit défaillant et<br />

la durée de vie restante d’une installation.<br />

Tout simplement, la perception et<br />

la compréhension de l’activité DP sont<br />

les clés d’une maintenance prédictive<br />

accrue.<br />

La présence de DP se manifeste par :<br />

- du bruit (Génération d’ultrason),<br />

- des tensions transitoires (TEV – petites<br />

décharges allant à la terre: un phénomène<br />

identifié et nommé par EA<br />

Technology dans les années 1970),<br />

- des émissions de gaz à effet de serre,<br />

- des émissions d’ondes radio.<br />

Les effets des DP sont une dégradation<br />

progressive des matériaux isolants et<br />

l’érosion des composants, ce qui conduit<br />

à l’embrasement général et à l’apparition<br />

de défauts.<br />

Les caméras thermiques infrarouges ont<br />

l’avantage de pouvoir être utilisées en<br />

toute sécurité sur les installations en fonctionnement,<br />

mais l’identification de<br />

points chauds dans le cadre d’une inspection<br />

extérieure ne peut pas donner satisfaction.<br />

Imagerie infrarouge<br />

Imagerie corona<br />

À propos de l’activité<br />

des décharges partielles (DP)<br />

L’une des avancées les plus significatives<br />

de cette dernière décennie a été de<br />

mieux connaître l’importance de l’activité<br />

des décharges partielles (DP) : et<br />

le développement d’instruments nouvelle<br />

génération pour la détection, la localisation,<br />

la mesure, l’enregistrement et<br />

l’analyse de ces phénomènes.<br />

Basé sur l’expérience d’analyse de dizaines<br />

de milliers de pannes de postes sur<br />

plus de 30 ans, notre partenaire EA<br />

Technology a conclu que 85% des pannes<br />

sont dues à l’activité DP et que la mesure<br />

L’activité DP provoque<br />

une détérioration progressive<br />

des composants qui est la principale<br />

cause de panne d’installations.<br />

Si les systèmes de protection ne se<br />

déclenchent pas, ces défauts peuvent<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 23


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

causer des dommages importants et<br />

peuvent être un danger mortel pour le<br />

personnel. En effet, Les installations<br />

alimentées par inadvertance à la suite de<br />

la rupture d’isolation peuvent aussi<br />

menacer la vie du personnel. Il est donc<br />

important de mettre en place des moyens<br />

pour surveiller et vérifier les DP.<br />

L’Homme peut voir, entendre et sentir<br />

l’activité DP sous la forme d’arcs visibles<br />

et de dommages sur les équipements,<br />

de sons audibles et d’arômes gazeux ;<br />

mais lorsque cela est possible, l’activité<br />

DP est susceptible d’être à un stade très<br />

avancé, avec un risque élevé de dégâts<br />

trop importants de l’installation. Ainsi,<br />

la nécessité de détecter et de mesurer<br />

l’activité DP à un stade beaucoup plus<br />

précoce a conduit au développement de<br />

nouveaux instruments.<br />

Détection & mesure de DP<br />

Les instruments de mesure de DP les plus<br />

basiques utilisent généralement des<br />

détecteurs ultrasonores seuls pour<br />

écouter l’activité DP. Ceux-ci sont utiles<br />

en tant qu’outils de contrôle qui donneront<br />

une indication immédiate de la<br />

présence de DP de surface. Cependant,<br />

comme l’activité DP est le plus souvent<br />

localisée dans l’isolant des composants<br />

internes, les instruments ne peuvent pas<br />

toujours donner une indication précise<br />

de l’emplacement et de la gravité des<br />

décharges.<br />

EA technology en développant et mettant<br />

au point un instrument alliant la mesure<br />

ultrasonore en surface et la mesure TEV<br />

permet ainsi d’augmenter considérablement<br />

la précision des informations sur<br />

l’activité DP et sur l’état des installations.<br />

L’ UltraTEV Plus+ mesure<br />

les émissions ultrasonores de surface<br />

et de TEV internes.<br />

Le premier instrument développé en<br />

2007 a marqué un grand pas en avant<br />

dans la capacité des ingénieurs à mesurer<br />

l’activité DP avec précision et rapidité.<br />

l’UltraTEV Plus+ fut le premier de<br />

la famille des UltraTEV, ayant remporté<br />

en 2011 : the Queen’s Award for Enterprise:<br />

Innovation, le plus prestigieux des<br />

honneurs industriel au Royaume-Uni.<br />

L’instrument s’est avéré rapidement<br />

Leader du marché mondial, de la Chine<br />

aux Etats-Unis.<br />

Les émissions ultrasonores sont mesurées<br />

sur la surface de l’installation et<br />

autour des entrefers de stators. Les résultats<br />

sont affichés instantanément sur<br />

l’écran de l’instrument en décibels (dB).<br />

Les opérateurs peuvent également écouter<br />

les émissions ultrasonores à l’aide de<br />

microphones et d’un casque, et il est<br />

également possible de brancher un microphone<br />

directionnel pour écouter les DP<br />

dans les installations situées en hauteur,<br />

ou sur des équipements difficiles à atteindre<br />

comme les coins de postes. Les émissions<br />

TEV indiquent l’état de l’isolant<br />

interne et sont mesurées et affichées en<br />

picocoulombs (pC).<br />

Pour aider les opérateurs à comprendre<br />

l’importance des lectures numériques,<br />

l’instrument est calibré en usine avec<br />

un système simple d’indicateurs lumineux<br />

- vert pour «OK», jaune pour «activité<br />

DP», installations qui nécessitent une<br />

surveillance, rouge pour des niveaux de<br />

DP critiques «Doit faire l’objet d’une<br />

vérification approfondie.»<br />

Lorsqu’un opérateur maîtrise l’utilisation,<br />

il est intéressant et important qu’il<br />

utilise cet instrument pour des contrôles<br />

comparatifs. Les mesures prises sur<br />

une installation un jour peuvent être<br />

comparées avec les résultats des jours<br />

suivants pour vérifier si l’activité DP est<br />

en augmentation. Et les mesures effectuées<br />

sur des installations «réputées<br />

comme saines» peuvent être comparées<br />

à des lectures provenant d’autres installation<br />

pouvant montrer une importante<br />

activité DP.<br />

Le mesureur de TEV sert aussi de dispositif<br />

de sécurité personnelle très efficace.<br />

Les opérateurs sont invités à effectuer<br />

des vérifications minimums de DP sur<br />

toutes les installations sur lesquelles ils<br />

interviennent, à partir du moment qu’ils<br />

s’approchent d’un poste, afin d’identifier<br />

tout risque de danger pour leur sécurité.<br />

Localisation de DP<br />

et collecte de données<br />

Un système véritablement multifonctionnel<br />

pour enregistrer et analyser l’activité<br />

DP plus en détail, tout en restant<br />

portable et facile à utiliser a été développé.<br />

Les deux instruments sont souvent<br />

utilisés ensemble et deviennent une<br />

combinaison redoutable pour la recherche<br />

de défauts.<br />

Ce système dispose de deux sondes, afin<br />

de localiser la source de l’activité interne<br />

DP avec une portée de 60 cm. Il peut<br />

également être utilisé en mode sonde<br />

unique pour utiliser toutes les fonctions<br />

de l’UltraTEV Plus+ , avec les mêmes<br />

options d’utilisation d’extension, de<br />

microphones directionnels, et du casque.<br />

Le système UltraTEV Locator<br />

identifie la source de l’activité DP<br />

et enregistre les informations sur<br />

sa nature de manière très détaillée<br />

En plus de sa fonction de localisation<br />

précise des DP, ce qui fait son atout<br />

majeur, il utilise plusieurs capteurs pour<br />

mesurer les facteurs environnementaux<br />

influant sur l’activité DP tels que : La<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 24


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

température ambiante et de surface, la<br />

pression atmosphérique et l’humidité<br />

relative. Il offre également la possibilité<br />

d’utiliser un capteur ultrasonore<br />

magnétique supplémentaire et d’un<br />

convertisseur courant/fréquence radio<br />

(RFCT) pour mesurer l’activité DP dans<br />

les câbles.<br />

Toutes les informations collectées par<br />

l’UltraTEV Locator sont affichées sur<br />

un écran tactile couleur et peuvent être<br />

enregistrées dans la mémoire interne de<br />

l’instrument. Elles peuvent ensuite être<br />

analysées afin d’éditer des rapports<br />

détaillés sur l’état de chaque installation,<br />

y compris l’emplacement, l’amplitude et<br />

la fréquence de l’activité DP.<br />

Asset Management Condition<br />

Based (CBAM)<br />

Ou gestion des équipements<br />

en fonction de leur état.<br />

L’UltraTEV plus+ et Locator sont<br />

extrêmement efficaces comme moyen de<br />

détection de défaut et comme outils d’investigation,<br />

et pour de nombreux ingénieurs,<br />

leur plus grand bénéfice réside<br />

dans le fait qu’outre la collecte de<br />

données, ils peuvent être utilisés pour<br />

mettre en œuvre une nouvelle stratégie<br />

plus efficace pour la gestion d’équipements<br />

: Asset Management Condition<br />

Based (CBAM).<br />

CBAM signifie qu’au lieu de planifier<br />

des arrêts pour maintenance parfois inutiles,<br />

ou d’attendre la destruction des équipements<br />

avant leur réparation ou leur<br />

remplacement, les installations sont<br />

maintenu sur la base de leur état mesuré.<br />

L’activité DP de chaque équipement est<br />

vérifiée sans mise hors tension et se voit<br />

assigné d’un « indicateur de santé ». Si<br />

l’équipement est en « bonne santé », il<br />

n’y aura pas besoin de planifier un arrêt<br />

pour maintenance. Mais si l’équipement<br />

présente une activité DP anormale et<br />

présente donc un défaut, il est nécessaire<br />

d’intervenir pour éviter sa détérioration<br />

ou sa destruction.<br />

C’est grâce à cette stratégie de gestion<br />

des équipements en fonction de leur état<br />

défini par la mesure de l’activité des DP<br />

que Singapore Power, l’unique compagnie<br />

de distribution d’électricité et de gaz<br />

auprès de plus d’un million d’usagers à<br />

Singapour, a considérablement amélioré<br />

la fiabilité de son réseau. Comme le<br />

démontre les courbes suivantes :<br />

EA Technology capitalise de nombreuses<br />

expériences clients qui montrent l’utilité<br />

du CBAM engendrant moins de<br />

pannes, moins d’arrêts, une plus grande<br />

sécurité, une plus grande durée de vie de<br />

l’équipement et des coûts de maintenance<br />

réduits.<br />

Moniteurs DP et alarmes<br />

Pour aller encore plus loin dans la<br />

surveillance de l’activité de DP, EA<br />

Technology a développé l’UltraTEV<br />

Monitor, un système de surveillance<br />

online des installations.<br />

Il permet la surveillance de plusieurs<br />

équipements en simultané. Il enregistre<br />

les mesures et les facteurs environnementaux<br />

qu’il compare au fil du temps<br />

pour identifier des tendances et changements.<br />

Il permet de délivrer des<br />

rapports précis et détaillés sur chaque<br />

équipement.<br />

Il propose aussi un système d’alarme<br />

24h/7j, qui transmet automatiquement<br />

des alertes aux ingénieurs lorsque l’activité<br />

PD atteint un niveau critique sur un<br />

équipement.<br />

Conclusion<br />

Que se soit simplement pour repérer et<br />

remédier aux défauts avant qu’ils ne<br />

deviennent des pannes plus sévères ou<br />

que ce soit pour la mise en œuvre d’une<br />

nouvelle stratégie globale de maintenance<br />

d’un ensemble d’équipement, les<br />

instruments de mesure de l’activité DP<br />

apportent une réponse simple et fiable.<br />

Aujourd’hui, un responsable maintenance<br />

avisé ne peut plus ignorer la pertinence<br />

des informations que peut fournir<br />

la mesure et l’analyse de l’activité DP ■<br />

Pierre Campagna,<br />

PDG de dB Vib Groupe<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 25


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

Mise en application<br />

Protéger ses installations<br />

grâce au traçage électrique<br />

Pour s’assurer que l’on ne gaspille pas d’énergie sur des installations denses et complexes<br />

de l’agroalimentaire ou de la pétrochimie par exemple, un thermostat ne suffit pas. Mais<br />

grâce à des systèmes de contrôle, le traçage des câbles permet à de grands sites de production<br />

qui abritent de nombreux pipes, moteurs et turbines et dans lesquels l’électricité<br />

est partout présente, de protéger leurs installations mais aussi de réduire leur facture<br />

énergétique. Ainsi, des solutions de monitoring existent de manière à surveiller en temps<br />

réel l’évolution des machines.<br />

Dans les raffineries, les installations de<br />

production chimique ou pétrochimique, les<br />

problématiques de traçage sont nombreuses.<br />

L’omniprésence de tuyaux et de pipes permettant<br />

aux fluides de circuler nécessitent en effet des<br />

opérations de traçage indispensables au maintien<br />

en température constante des liquides lorsque le<br />

système de production est à l’arrêt. Dans l’industrie,<br />

cette question est tout aussi problématique<br />

en cas de forte baisse de température car le risque<br />

de gel par exemple, peut amener l’installation<br />

ou les canalisations à casser. Ce traçage peut être<br />

électrique ou vapeur. Thermon, entreprise dont le<br />

siège social est implanté à Ivry-sur-Seine (Valde-Marne)<br />

et spécialisée dans le traçage électrique<br />

et vapeur pour tuyauteries, réservoirs et instrumentation,<br />

est souvent confrontée à des problèmes<br />

de maintien hors gel ou en température sur<br />

des sites industriels divers.<br />

Directrice générale de l’entreprise, Évelyne Berger<br />

explique que « lorsqu’il s’agit de petites installations<br />

munies de quelques centaines de mètres de<br />

câbles, un simple thermostat suffit, à condition qu’il<br />

soit bien entendu situé au bon endroit. Mais pour<br />

des grands sites industriels, où l’électricité est<br />

partout, il est nécessaire de se munir d’une solution<br />

de monitoring extrêmement précise avec une<br />

centrale de contrôle et une salle de commandes, le<br />

tout relié à une alarme de manière à voir et savoir<br />

tout ce qui se passe en continu ».<br />

Des systèmes de surveillance<br />

électrique plus ou moins<br />

complets<br />

Plusieurs systèmes, du plus simple au plus<br />

complexe, existent sur le marché. Pour sa part, l’entreprise<br />

francilienne propose des gammes différentes<br />

avec en premier lieu le thermostat local, directement<br />

positionné sur le pipe, et qui permet d’obtenir<br />

un relais DCS, c’est-à-dire un câble capable de<br />

donner un signal vers la salle de contrôle. Ce<br />

système permet de vérifier la température et d’émettre<br />

un signal électrique. Une deuxième solution<br />

est proposée cette fois pour les tuyaux – ou pipes<br />

– plus importants contenant une armoire électrique<br />

; au niveau des disjoncteurs, il est en effet possible<br />

d’installer une armoire de contrôle munie d’un<br />

monitoring chargé de prendre en compte toutes les<br />

informations concernant les mesures avant de les<br />

envoyer dans une unité centrale de contrôle. Enfin,<br />

une solution plus élaborée, actuellement en cours<br />

de développement, n’est pas encore sortie sur le<br />

marché ; « il s’agit d’un système qui apportera<br />

davantage de précision, en particulier dans les zones<br />

explosives », révèle la directrice générale. Car ce<br />

qu’il faut toujours garder à l’esprit, c’est que la<br />

problématique première des industriels réside dans<br />

le coût du câblage. Ce n’est effectivement pas tellement<br />

les solutions de traçage qui vont coûter cher<br />

mais les mètres – voire les kilomètres – de câbles<br />

qu’il va falloir ajouter pour les relier aux différentes<br />

installations, aux transformateurs et autres systèmes<br />

; « les investissements s’alourdissent d’autant<br />

plus que dans les zones explosives nous avons<br />

besoin de câbles armés. Lorsque l’on installe une<br />

solution de monitoring, l’idéal est donc de ne pas<br />

relier les systèmes à une armoire située à l’extérieur<br />

de la zone mais plutôt de prendre les mesures<br />

en local pour contrôler les circuits électriques ».<br />

Des gains d’énergie pouvant<br />

atteindre 80%<br />

Les évolutions technologiques s’orientent donc davantage<br />

vers les économies d’échelle plutôt que vers la<br />

précision des mesures. Mais Évelyne Berger insiste<br />

toutefois sur un point : « le rôle du traçage électrique<br />

est de maintenir une température à niveau quand<br />

le process est arrêté. Il ne faut donc pas utiliser ce<br />

système lorsque le système se remet en route. » Outre<br />

ce conseil, la directrice de Thermon insiste sur les<br />

bienfaits de la mise en place d’une solution de traçage<br />

qui permet d’économiser au final entre 60 et 80%<br />

d’énergie électrique, et ce dans des secteurs industriels<br />

aussi divers que variés : le nucléaire, les procédés<br />

chimiques, l’agroalimentaire comme le chocolat<br />

et la bière pour leurs besoins en eau chaude ou pour<br />

l’évacuation des graisses. De même, les calorifuges<br />

ne suffisent guère dans les cas de gel des tuyaux ;<br />

« le calorifuge fait l’effet d’un gros manteau. Il<br />

atténue le froid mais n’empêchera jamais le gel.<br />

Les solutions de traçage comme les rubans chauffants,<br />

couplés à des systèmes de régulations, au<br />

contraire, permettront véritablement de maintenir la<br />

température souhaitée des fluides circulant à l’intérieur<br />

des câbles et d’éviter tout risque pour les<br />

outils de production. » ■<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 26


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

Solutions<br />

<strong>Maintenance</strong> électrique :<br />

solutions complémentaires<br />

La maintenance des installations électriques présente parfois des complications<br />

au sein d’un site industriel en raison des risques qu’elles représentent<br />

et des exigences de la loi vis-à-vis de leur surveillance. Pour<br />

cela, des solutions existent, en complément de celles évoquées tout<br />

au long de ce dossier spécial de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>.<br />

IGE-XAO gère la documentation des<br />

installations électriques en milieu<br />

industriel<br />

À l’image des certains grands noms de<br />

l’automobile tels que Renault, PSA ou<br />

Michelin, les clients d’IGE-XAO – qui<br />

appartiennent à différents secteurs de<br />

l’industrie tels que la machine-outil par<br />

exemple ou le traitement de l’eau – ont<br />

la totalité de la documentation de leurs<br />

installations gérées par les logiciels de<br />

l’éditeur toulousain. Ces mêmes logiciels<br />

servent à exploiter leurs installations et<br />

sont couramment utilisés par les services<br />

de maintenance et de travaux neufs.<br />

La problématique de tous ces industriels<br />

réside dans le fait que ces documents sont<br />

souvent incomplets ou ont du mal à être<br />

mis à jour. Or ce sont ces documentations<br />

qui permettent de gagner un temps considérable<br />

lors des interventions de main-<br />

tenance. Mais l’utilisation du papier<br />

persiste au quotidien. De même, les<br />

opérateurs ont souvent pour seul document<br />

la fiche cachée derrière l’armoire<br />

électrique, et celle-ci n’est pas toujours<br />

mise à jour.<br />

La suite logicielle See Electrical Expert<br />

V4 permet par exemple de travailler en<br />

ligne et en simultané sur un même projet.<br />

Les modifications réalisées par les autres<br />

utilisateurs sont visibles en temps réel.<br />

Le logiciel permet aussi de gérer les<br />

folios de contrôle commandes des installations<br />

électriques. Il est également doté<br />

d’un outil de visualisation pour gérer les<br />

schémas, retrouver plus rapidement des<br />

informations et de procéder à des annotations.<br />

Des versions disponibles sur<br />

tablettes sont prévues, tout comme des<br />

solutions d’écrans tactiles directement<br />

intégrées sur les armoires électriques.<br />

Quelques rappels de la loi sur la surveillance des installations électriques<br />

> Article R236-52, en vigueur depuis le 2 mars 2006<br />

Lorsque, à la suite d’un incident tel que disjonction, défaut à la terre ou court-circuit, on n’est pas sûr que certaines<br />

parties d’installation soient hors tension, on doit observer, avant d’intervenir sur ces parties, les mesures de<br />

sécurité prescrites par l’article R. 236-49 ou par l’article R. 236-50.<br />

Dans le cas d’utilisation dans les matériels électriques de matières isolantes solides, liquides ou gazeuses susceptibles<br />

de donner lieu, en cas d’incident d’exploitation, à des émissions de gaz, de vapeur ou de poussières toxiques,<br />

toutes précautions doivent être prises conformément aux consignes de sécurité préétablies pour pallier les conséquences<br />

de telles émissions pour les salariés.<br />

La surveillance concerne notamment :<br />

- le maintien des dispositions mettant hors de portée des salariés les parties actives de l’installation<br />

- le bon fonctionnement et le bon état de conservation des conducteurs de protection<br />

- le bon état des conducteurs souples aboutissant aux appareils amovibles ainsi qu’à leurs organes de raccordement<br />

- le maintien du calibre des fusibles et du réglage des disjoncteurs<br />

- le contrôle du bon fonctionnement des dispositifs sensibles au courant différentiel résiduel<br />

- la signalisation des défauts d’isolement par le contrôleur permanent d’isolement<br />

- le contrôle de l’éloignement des matières combustibles par rapport aux matériels électriques dissipant de l’énergie<br />

calorifique<br />

- le contrôle de l’état de propreté de certains matériels électriques en fonction des risques d’échauffement dangereux<br />

par l’accumulation de poussières<br />

- le contrôle des caractéristiques de sécurité des installations utilisées dans les locaux à risques d’explosion<br />

- la bonne application des dispositions du II de l’article R. 236-52 Source : Legifrance<br />

Schneider Electric assure<br />

la maintenance de l’installation<br />

électrique du site des Eaux<br />

d’Évian d’Amphion<br />

L’usine des Eaux d’Evian d’Amphion<br />

produit 7,5 millions de bouteilles par jour<br />

et ce de manière quasi ininterrompue.<br />

Seule une plage de huit heures permet<br />

aux équipes de Schneider Electric d’assurer<br />

la maintenance annuelle de toute<br />

l’installation électrique du site.<br />

Au total : onze transformateurs Trihal,<br />

une vingtaine de cellules moyenne<br />

tension, onze disjoncteurs de protection<br />

générale et huit disjoncteurs divisionnaires.<br />

Planifiée sur un après-midi, cette<br />

mission s’effectue sous couvert d’un plan<br />

de prévention et de sécurisation du site<br />

très rigoureux, avec notamment la consignation<br />

de tous les matériels afin d’éviter<br />

tout incident, comme une remise sous<br />

tension intempestive.<br />

Plus d’une quarantaine de personnes sont<br />

ainsi mobilisées pour cette prestation de<br />

maintenance de niveau 4.<br />

Le groupe analyse l’état de ses cellules<br />

VM6 et SM6, avant de tester tous les<br />

disjoncteurs Masterpact en vérifiant que<br />

les temps de déclenchement sont conformes<br />

aux courbes d’origine, par injection<br />

sur chaque appareil.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 28


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

Apave lance une application<br />

smartphone pour choisir la bonne<br />

formation en habilitation<br />

électrique<br />

Cette application smartphone permet de<br />

déterminer quelle formation est la plus<br />

adaptée selon les besoins de chacun. Les<br />

nouvelles dispositions réglementaires<br />

fixent le type d’habilitation que tout<br />

salarié confronté à un risque électrique<br />

doit posséder pour exercer son métier.<br />

Habi Guide sur smartphone est une application<br />

est disponible gratuitement sur les<br />

plates-formes de téléchargement iTunes,<br />

et prochainement Android et Blackberry.<br />

Après l’avoir téléchargée sur le smartphone,<br />

l’opérateur découvre un premier<br />

onglet qui lui donne un rappel des textes<br />

réglementaires et la définition de chaque<br />

obligation.<br />

Le second volet du guide virtuel reprend<br />

les tâches d’ordre électrique et les tâches<br />

d’ordre non électrique, comme le stipule<br />

désormais la nouvelle réglementation.<br />

Pour les deux types de tâches, l’application<br />

cite des exemples. Une fois les<br />

tâches identifiées, l’utilisateur pourra<br />

accéder au détail des formations et<br />

choisir la plus adéquate.<br />

Un ouvrage sur les appareillages<br />

et les installations électriques<br />

industriels<br />

Cet ouvrage vous permet de définir, en<br />

fonction de la normalisation en vigueur,<br />

les conditions d’exploitation, de protection<br />

et d’entretien des appareillages, des<br />

installations et des tableaux électriques<br />

industriels. Les thèmes abordés sont : les<br />

domaines d’utilisation et éléments de<br />

technologie, les fonctions élémentaires<br />

et caractéristiques, la structure, les modes<br />

d’étude et de calculs et la maintenance<br />

des ouvrages électriques (installations et<br />

tableaux). Cet ouvrage s’adresse aux<br />

rédacteurs des cahiers des charges des<br />

installations électriques, concepteurs et<br />

bureaux d’études, les prescripteurs de<br />

matériels et responsables produits,<br />

responsables de la mise en oeuvre, de<br />

la vérification et de la maintenance des<br />

équipements électriques ■<br />

Appareillages et installations électriques<br />

industriels : Conception, coordination,<br />

mise en œuvre, maintenance<br />

Jacques Marie Broust<br />

Collection : Technique et Ingénierie<br />

Dunod 2008<br />

352 pages<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 29


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

Avis d'expert<br />

S'attaquer à l'analyse des pertes ou<br />

plutôt à « l'amélioration au cas par cas »<br />

L’appellation « Analyse des Pertes » correspond à quelques libertés<br />

d’interprétation qui nous ont éloigné du sens original donné à ce pilier<br />

par les japonais initiateurs de TPM. Plusieurs traducteurs professionnels<br />

(deux d’origine japonaise et trois d’origine française) s’accordent<br />

à dire que la meilleure traduction française du titre japonais de ce pilier<br />

est « Amélioration au cas par cas ».<br />

« Amélioration au cas par cas » : ce titre traduit<br />

bien l’esprit du travail sous-tendu par ce pilier<br />

puisqu’il s’agit de choisir les problèmes à traiter,<br />

de s’y attaquer un par un, d’en éliminer toutes<br />

les causes les plus probables après qu’elles aient<br />

été clairement identifiées, de mettre en place<br />

les verrouillages nécessaires pour éviter qu’elles<br />

ne réapparaissent et de vérifier que la<br />

fréquence d’apparition soit devenue celle de<br />

l’objectif que l’on s’était préalablement fixé,<br />

et ce vérifié sur une période de deux à trois<br />

mois. Très souvent, cet objectif s’établira à zéro<br />

pour toutes les pertes pouvant être éliminées<br />

telles que les pannes, les défauts qualité,… Il<br />

sera différent de zéro pour les pertes que l’on<br />

ne peut que réduire dans l’état actuel d’une situation<br />

telles que les réglages, les changements<br />

d’outils usés ou encore les transformations<br />

machines pour changements de référence…<br />

Le principe d’élimination<br />

des pertes en quatre phases<br />

Ce principe, particulièrement bien adapté aux<br />

pertes causées par les pannes, peut être appliqué<br />

à d’autres catégories de pertes, par exemple<br />

aux pertes pour non qualité.<br />

Première phase : réduire la dispersion d’apparition<br />

de la perte<br />

Il s’agit de réduire la dispersion des intervalles<br />

entre les pannes, à savoir : réparer les dégradations<br />

qui avaient été négligées, réparer des<br />

défauts latents et éliminer des dégradations<br />

forcées. Ce dernier point sous-entend l’élaboration<br />

des conditions fondamentales de bon fonctionnement,<br />

de bonne utilisation et de bonne<br />

maintenance, mais aussi de clarifier les conditions<br />

d’observation de ces conditions. Il convient<br />

d’organiser la consolidation des réparations<br />

provisoires.<br />

Deuxième phase : allonger la durée de fonctionnement<br />

sans la perte<br />

On s’efforcera d’allonger la durée de vie nominale<br />

des composants réputés défaillants. Par quel<br />

moyen ? En évitant au maximum les faiblesses<br />

de conception ; cela passe par l’amélioration de<br />

la résistance des composants, l’amélioration<br />

de la précision dans la fabrication des composants,<br />

la sélection de pièces satisfaisant mieux<br />

aux conditions d’utilisation et, enfin, la réduction<br />

des surcharges ou amélioration de la résistance<br />

aux surcharges. D’autre part, il est essentiel<br />

de supprimer les pannes brusques. Cette opération<br />

passe par une augmentation des compétences<br />

en production et en entretien, des mesures<br />

pour éviter les erreurs de conduite et d’autres<br />

pour éviter les erreurs de réparation. Enfin, il<br />

est essentiel de réparer les dégradations apparentes.<br />

Troisième phase : mettre en place la remise<br />

en état périodique<br />

Elle consiste dans la mise en place de la réparation<br />

des dégradations ou de l’échange des<br />

composants incriminés à une fréquence régulière,<br />

autrement dit, selon un calendrier préétabli.<br />

Cette nouvelle phase consiste à réparer<br />

périodiquement les dégradations (estimation des<br />

durées de vie, références pour examens périodiques<br />

et pour remplacements périodiques,<br />

amélioration de l’entretien). Elle consiste également<br />

à déterminer les dégradations internes par<br />

appréciation des signes avant-coureurs : recherche<br />

de signes avant-coureurs, sélection des<br />

signes des plus significatifs d’entre eux, déterminer,<br />

enseigner et planifier la manière de les<br />

détecter.<br />

Quatrième phase : prévoir l’apparition de<br />

la perte<br />

On s’efforcera par des mesures ou des observations<br />

appropriées à prédire la durée de vie des<br />

composants de façon à les réparer ou à les échanger<br />

au plus près de leur date probable de<br />

défaillance. Cette dernière phase implique de<br />

constituer un historique de durée de vie des<br />

composants et d’analyser techniquement les<br />

pannes importantes (études concernant la fatigue<br />

des matériaux, observation de l’usure des dents<br />

d’engrenage, des glissières,...). Il s’agit aussi de<br />

mesurer pour allonger la durée vie : analyse des<br />

vibrations, des ondes de chocs, des huiles, de<br />

leur qualité et des résidus métalliques... Enfin,<br />

prévoir l’apparition de la perte implique<br />

d’échanger ou de réparer périodiquement sur la<br />

base de la prévision de la durée de vie.<br />

L’amélioration au cas par cas :<br />

quelles étapes ?<br />

L’amélioration au cas par cas est un « pilier TPM<br />

» à part entière et dont l’application se déroule<br />

en dix étapes. Il s’agit d’éliminer une par une<br />

les pertes choisies en mettant en place toutes les<br />

mesures nécessaires pour que chacune ne réapparaisse<br />

jamais. Le déroulement de ces étapes<br />

revient à décrire et à appliquer de façon détaillée<br />

le cycle PDCA (Plan : dire ce que l’on va faire,<br />

Do : faire ce que l’on a dit, Chek : vérifier que<br />

ce que l’on a fait correspond à ce que l’on avait<br />

dit, Act : mettre en place les mesures qui pérenniseront<br />

la situation décrétée satisfaisante et la<br />

déployer avec pertinence).<br />

Étape 1 : sélectionner dans le processus<br />

concerné, l’équipement, la ligne, l’installation<br />

- Déterminer les objectifs à atteindre par atelier,<br />

process,...<br />

- Hiérarchiser et choisir la ligne, le processus,<br />

l’équipement ou la machine qui est à l’origine<br />

des pertes à éradiquer.<br />

- Étudier les possibilités de démultiplication<br />

horizontale.<br />

- « Synchroniser avec les activités de maintenance<br />

autonome ».<br />

Étape 2 : constituer et organiser les groupes<br />

de travail<br />

- Pour chaque catégorie de perte un groupe pluridisciplinaire<br />

est constitué et un pilote est<br />

nommé. Rendre disponible les ressources.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 30


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

- Organiser l’animation et l’affichage : l’avancement et les résultats<br />

des différents groupes de travail sur le panneau d’activités du secteur.<br />

Étape 3 : évaluer les pertes<br />

- Identifier et quantifier les catégories de pertes avec les membres du<br />

groupe.<br />

- Hiérarchiser les catégories de pertes par rapport aux objectifs.<br />

- Le groupe valide les résultats de cette analyse.<br />

- Retenir les indicateurs appropriés pour chaque catégories de pertes<br />

(utiliser des indicateurs standards).<br />

Étape 4 : déterminer les thèmes d’amélioration continue et les objectifs<br />

locaux<br />

- Déterminer les pertes à éliminer à partir des résultats de l’analyse<br />

des catégories de pertes, de la situation actuelle, d’après les objectifs<br />

globaux.<br />

- Fixer des objectifs locaux et des délais ambitieux à chaque groupe<br />

(zéros locaux).<br />

- Valider les objectifs de chaque groupe et les afficher.<br />

Étape 5 : programmer le déroulement de chaque thème d’amélioration<br />

continue<br />

- Planifier les analyses des pertes, les mesures correctives et préparer<br />

l’organisation pour l’avancement et l’achèvement de chaque thème<br />

d’amélioration continue.<br />

- Donner la priorité aux catégories de pertes en fonction des objectifs<br />

(nombre, durée, ...).<br />

- Afficher l’avancement des groupes de travail.<br />

Étape 6 : programmer et évaluer les analyses des pertes et les mesures<br />

correctives<br />

- Utiliser à plein les techniques d’analyses, d’investigations, d’expériences<br />

(...) pour trouver les causes de perte.<br />

- Poursuivre les analyses jusqu’à trouver toutes les causes afin d’atteindre<br />

l’objectif de zéros locaux (éradication de la perte).<br />

Étape 7 : mettre en œuvre les actions d’amélioration continue<br />

- Affecter le budget nécessaire et mettre en œuvre les actions d’amélioration<br />

qui sont retenues.<br />

- Réaliser les solutions retenues.<br />

Étape 8 : confirmer les effets<br />

Vérifier la disparition de la cause, après la mise en œuvre des actions<br />

d’amélioration.<br />

Étape 9 : prendre les mesures pour éviter le retour en arrière<br />

- Mettre en œuvre les mesures nécessaires pour éviter le retour des<br />

pertes (standard provisoire de maintenance, fiche de capitalisation,<br />

leçon ponctuelle...).<br />

- Capitaliser la solution pour la démultiplier horizontalement (la rendre<br />

transversale, essaimage...).<br />

Étape 10 : reproduction horizontale systématisation<br />

- Reproduire la solution retenue sur les autres lignes, processus et équipements<br />

de même type.<br />

- Valoriser les résultats obtenus.<br />

- Donner le coup d’envoi pour éradiquer une autre perte (zéro local).<br />

groupes hydrauliques de la même machine.<br />

Pour parvenir à ces zéro locaux, les outils classiques de la qualité<br />

seront utilisés, par exemple : organisation en travail de groupe,<br />

méthode de résolution de problèmes en groupe, analyses pourquoi,<br />

diagramme de Pareto, leçon ponctuelle, standards de conduite ou<br />

de maintenance d’installation, capitalisation pour les projets, essaimage<br />

sur les installations semblables, etc.<br />

Les conditions de réussite peuvent être énumérées de la façon<br />

suivante :<br />

- la prise en compte du pilotage de ce pilier par la hiérarchie ;<br />

- les principaux participants aux groupes de travail sont les opérateurs<br />

de fabrication et les professionnels de maintenance, assistés<br />

par les fonctions supports : ingénierie, techniciens de maintenance,<br />

qualité, logistique… ;<br />

- utiliser les outils de la qualité et les méthodes de résolution de problèmes<br />

;<br />

- supprimer les anomalies en premier lieu, sources de défaillances ;<br />

- mettre en place une animation visuelle de l’analyse des pertes,<br />

des résultats et de l’avancement du travail des groupes constitués<br />

;<br />

- conduire chaque amélioration en respectant scrupuleusement le<br />

cycle PDCA ■<br />

Luc Crombois<br />

Conduite type d’une amélioration<br />

En partant de la mesure et des pertes hiérarchisées, choisir successivement<br />

les causes de pertes à éliminer pour être capable de déterminer<br />

des objectifs constitués de zéro locaux.<br />

Un zéro local consiste par exemple à éliminer définitivement les fuites<br />

d’un groupe hydraulique clairement identifié, puis celles de tous<br />

les groupes hydrauliques de la même famille ou celles de tous les<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 31


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

Management<br />

Relations donneurs<br />

d'ordres-prestataires :<br />

de la méfiance à la confiance<br />

Depuis trente ans, le Centre international de maintenance industrielle<br />

(Cimi) accompagne les entreprises industrielles et de service dans l’objectif<br />

global d’améliorer l’efficacité de la maintenance dans son rôle<br />

de fournisseur vis-à-vis de la production. La sous-traitance de certaines<br />

activités y est incontournable, selon qu’elles se rapportent à des<br />

équipements spécifiques, à des tâches peu critiques ou ponctuelles. Il<br />

n’était pas rare, dans des années récentes, que l’impression de nonqualité,<br />

d’exploitation, de surcoût ou de malhonnêteté prévale de chaque<br />

coté. Depuis, les relations sont devenues plus contractuelles et gagnantgagnant.<br />

À partir de questions fréquemment évoquées, l’équipe des<br />

consultants/formateurs du Cimi vous fait part ici d’éléments de réponse<br />

tirés de son expérience issue du terrain.<br />

➤ Quelles sont les attentes des donneurs<br />

d’ordres de la part des prestataires<br />

(urgence, qualité, sécurité) ?<br />

En termes d’urgence, les attentes des<br />

donneurs d’ordres concernent d’abord la<br />

réactivité de professionnels capables de<br />

mettre en place les qualifications et<br />

compétences adaptées aux besoins. Cela<br />

nécessite des qualités de management,<br />

d’organisation et de logistique qui doivent<br />

être complétées par les aptitudes<br />

techniques indispensables.<br />

En matière de qualité, les attentes sont<br />

d’autant plus fortes que de tous les services<br />

de l’entreprise, le service maintenance<br />

est peut-être le plus sédentaire et<br />

peut compter dans ses rangs de redoutables<br />

anciennetés et des ego bien prononcés<br />

: dans ces conditions, un cahier<br />

des charges « fermé », liste interminable<br />

de contraintes, sera – à coup sûr – sans<br />

réelle valeur ajoutée. Il ne faut pas négliger<br />

l’expérience des prestataires et, par<br />

conséquent rédiger des cahiers des<br />

charges « ouverts ».<br />

D’autre part, toute anomalie devra faire<br />

l’objet d’une proposition d’action corrective<br />

visant à l’éliminer, et tout rapport<br />

d’activités devra être tourné vers l’ave-<br />

nir, porteur d’une dynamique (et pas<br />

seulement – comme c’est trop souvent le<br />

cas – le constat d’un passé et d’événements<br />

dont on a que trop parlé). Enfin,<br />

il ne saurait être question de sacrifier la<br />

sécurité des hommes et des biens sur<br />

l’autel de la rentabilité : cela nécessite<br />

de la part des prestataires une approche<br />

raisonnée des installations dont ils auront<br />

la charge (analyse fonctionnelle, spécificités<br />

et contraintes des process), ainsi<br />

que le respect des méthodologies définies<br />

lors des préparations de chantiers<br />

(plans de prévention, méthodes d’intervention)<br />

➤ À l’inverse, que peuvent exiger les<br />

personnels extérieurs de leurs clients ?<br />

Pour répondre à ces exigences, il convient<br />

que les personnels extérieurs en aient<br />

bien assimilé le contenu. Cela ne pourra<br />

se faire qu’au travers de cahiers des<br />

charges qui ne soient pas seulement une<br />

liste de règles incertaines dont le périmètre<br />

reste vague et les objectifs mal<br />

définis. Ce serait la conséquence de<br />

cahiers des charges techniques insuffisamment<br />

réfléchis et dont les clauses<br />

fondamentales seraient noyées parmi les<br />

autres contraintes (notamment juridiques).<br />

D’autre part, et c’est une des<br />

causes premières de dysfonctionnement<br />

des contrats, il convient d’éviter les<br />

confusions entre le « hiérarchique » et le<br />

« fonctionnel ». Ainsi, la place et le rôle<br />

de chacun doivent être bien définis et,<br />

rappelons-le, les modalités d’acceptation<br />

des travaux ainsi que les interfaces sont<br />

à définir clairement par les donneurs<br />

d’ordres.<br />

➤ Sur quels types d’interventions ces<br />

relations posent-elles le plus souvent<br />

problème ?<br />

En règle générale, les difficultés apparaissent,<br />

non pas sur les opérations<br />

complexes (car elles ont été mieux préparées)<br />

mais sur les opérations de routine –<br />

ou le devenant – lesquelles, le temps<br />

faisant son œuvre, génèrent des habitudes<br />

puis des relâchements. C’est bien<br />

connu, il n’y a pas de petits contrats !<br />

➤ Comment s’organisent les relations<br />

entre ces deux acteurs ?Y a-t-il besoin<br />

parfois de faire appel à un interlocuteur<br />

externe ?<br />

Comme déjà dit précédemment, les<br />

« règles du jeu » doivent préalablement<br />

avoir été définies et acceptées, puis<br />

commentées aux différents intervenants.<br />

En effet, ceux qui ont négocié le contrat<br />

ne sont pas forcément ceux qui vont le<br />

mettre en œuvre et il convient d’en<br />

commenter les clauses aux personnels<br />

d’exécution. Il n’est pas inutile alors de<br />

s’appuyer sur l’expérience du prestataire<br />

pour bâtir préalablement avec lui la trame<br />

de ce qui pourrait devenir le cahier des<br />

clauses d’organisation et de fonctionnement<br />

du contrat venant en complément<br />

du règlement interne du donneur d’ordres<br />

(conditions générales d’intervention).<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 32


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

L’appui d’un interlocuteur externe,<br />

fréquent dans le cas de travaux neufs,<br />

reste l’exception en maintenance courante<br />

(grands chantiers exceptés). Il ne<br />

faudra pas oublier que l’ajout de ce<br />

maître d’œuvre, s’il présente l’avantage<br />

d’être l’interlocuteur unique des parties,<br />

devra défendre fidèlement les intérêts du<br />

donneur d’ordres.<br />

➤ Comment organiser les équipes de<br />

maintenance sur le terrain ?<br />

Dans tous les cas, seul le prestataire peut<br />

définir les qualifications et les compétences<br />

nécessaires à l’exécution du<br />

contrat. Afin d’éviter le délit de marchandage,<br />

le donneur d’ordres n’interviendra<br />

donc pas dans la définition des équipes<br />

ni dans leur organisation. Néanmoins, le<br />

prestataire doit informer le donneur d’ordres<br />

sur les dispositions prises pour l’exécution<br />

des travaux et s’assurer qu’elles<br />

ne sont pas contradictoires avec les<br />

contraintes du site et les dispositions du<br />

plan de prévention. En termes d’exécution,<br />

le prestataire doit s’assurer que son<br />

personnel a bien pris connaissance des<br />

dispositions adoptées dans la phase de<br />

préparation des travaux ou qu’il soit<br />

piloté par un responsable effectivement<br />

informé.<br />

➤ Qui doit prendre les décisions ?<br />

Le cahier des charges doit clairement<br />

définir les responsabilités, que ce soit<br />

pour la définition des méthodes de maintenance<br />

(quoi) ou leur mise en œuvre sur<br />

le terrain (comment). Ces responsabilités<br />

peuvent évoluer dans le temps, en<br />

fonction de l’expérience acquise par le<br />

prestataire et de la criticité des équipements<br />

objet du contrat.<br />

➤ En tant que prestataire, quelles sont<br />

les bonnes pratiques à adopter pour<br />

bien respecter les attentes de ses clients<br />

et les consignes du cahier des charges ?<br />

La première des choses à faire est de<br />

signifier sa bonne compréhension de la<br />

demande client par la reformulation des<br />

différents points abordés et la validation<br />

des réponses proposées. En principe,<br />

cette étape – incontournable – a du être<br />

vérifiée et approuvée par le client avant<br />

acceptation du contrat. Après démarrage<br />

du contrat, il convient de rassurer le client<br />

en lui rapportant régulièrement (fréquence,<br />

forme et fond à définir contractuellement).<br />

➤ Comment ne pas se faire « rouler »<br />

ou plus globalement défendre ses positions<br />

par rapport à un donneur d’ordres<br />

qui n’honore pas ses engagements<br />

(horaires, facturations...) ?<br />

Tout dysfonctionnement constaté de<br />

façon contradictoire doit être enregistré<br />

(dossier de preuves) puis, faire l’objet<br />

d’une action corrective dont l’efficacité<br />

sera mesurée. En cas de litige, il convient<br />

de privilégier la négociation mais il<br />

faudra, si nécessaire, faire preuve d’autorité<br />

en appliquant la loi des « hors<br />

jeux » : cela nécessite ainsi d’avoir prévu<br />

une clause « Obligations des parties »<br />

dans le cahier des charges.<br />

➤ Quels conseils pouvez-vous donner<br />

aux prestataires extérieurs en matière<br />

de sécurité (règles de prévention, mise<br />

à disposition d’EPI...) ?<br />

Bien que le donneur d’ordres reste, par<br />

définition, responsable de tout ce qui se<br />

passe dans l’enceinte de son entreprise,<br />

le prestataire a le devoir de s’impliquer<br />

dans l’élaboration et la mise en œuvre<br />

des plans de prévention.<br />

Ainsi, il doit s’assurer en permanence<br />

que les dispositions initialement prévues<br />

soient connues et appliquées par les<br />

personnel d’intervention et que les éventuels<br />

sous-traitants soient concernés par<br />

la démarche. Il n’est pas inutile de rappeler<br />

les points suivants. Les plans de<br />

prévention doivent être systématiquement<br />

revus et commentés en cas de changements<br />

de personnels d’exécution, de<br />

dates et heures d’intervention, de périmètre<br />

concerné. Le donneur d’ordres doit<br />

exercer son autorité sur le personnel du<br />

prestataire en cas de manquement aux<br />

règles de prévention.<br />

➤ En tant que donneur d’ordre, comment<br />

bien faire respecter les éléments<br />

d’un cahier des charges et atteindre les<br />

objectifs que l’on s’est tenus ?<br />

Une autre cause de dysfonctionnement<br />

des contrats est liée à l’absence d’objectifs<br />

quantifiés et mesurables dans les<br />

cahiers des charges. Outre le fait que ce<br />

point est obligatoire (cf. Code Civil,<br />

Article 1162 « Dans le doute la convention<br />

s’interprète contre celui qui a stipulé<br />

et en faveur de celui qui a contracté<br />

l’obligation »), il reste évident que l’évaluation<br />

objective d’une prestation ne<br />

pourra se faire qu’à partir des résultats<br />

attendus. Faut-il encore que ceux-ci aient<br />

été clairement définis, notamment en<br />

termes de disponibilité attendue, de<br />

productivité, de qualité et de coûts, puis<br />

rapportés de façon régulière par le prestataire<br />

pour analyse contradictoire par les<br />

parties.<br />

En conclusion, nous pouvons dire que<br />

la prise de conscience réciproque des<br />

difficultés de « l’autre », la formalisation<br />

quantifiée des résultats attendus,<br />

la définition précise des responsabilités<br />

mutuelles et des fonctions des différents<br />

acteurs... tous ces éléments sont les<br />

ingrédients indispensables à la préparation<br />

du contrat. Au quotidien, la mise<br />

en œuvre nécessite une compréhension<br />

commune des tâches à réaliser avec le<br />

souci partagé du respect des engagements<br />

– notamment en termes de sécurité<br />

– ; chacune des parties ayant à cœur<br />

d’honorer les siens avant de les faire<br />

respecter (seulement si nécessaire, mais<br />

avec fermeté) par l’autre ■<br />

Patrick de la Grange<br />

et l’équipe de consultants<br />

du Cimi<br />

Le Cimi a contribué aussi bien auprès des<br />

prestataires que des donneurs d’ordre à<br />

assainir les relations en particulier en favorisant<br />

la notion de partenariat où chacun<br />

collabore à l’obtention de la meilleure<br />

réponse. Ceci grâce à un ensemble complet<br />

de formations et/ou prestations catalogue<br />

ou sur mesure, couvrant tous les<br />

points évoqués lors de l’entretien, c’est-àdire<br />

aussi bien l’expression du besoin, que<br />

l’appel d’offres, la sélection, la mise en<br />

œuvre, le pilotage du contrat et son évolution,<br />

ainsi que les aspects plus juridiques<br />

et réglementaires.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 33


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

Interview<br />

Relations donneurs<br />

d'ordre-prestataires :<br />

comment s'y prendre ?<br />

Garder la maîtrise d’un cahier des charges avec son prestataire de<br />

maintenance et entretenir de bonnes relations de travail tout en maintenant<br />

un niveau optimal de sécurité. Telles sont les problématiques des<br />

donneurs d’ordres. Mais du côté des prestataires extérieurs, la tâche<br />

n’est pas simple non plus. Rabah Achemaoui, responsable maintenance<br />

d’Endel (groupe GDF-Suez), nous explique comment ses équipes fonctionnent<br />

et quelles bonnes pratiques il est important d’adopter.<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : Pouvezvous<br />

nous présenter Cofely Endel et<br />

ses activités en tant que prestataire de<br />

maintenance ?<br />

Rabah Achemaoui : Cofely Endel<br />

société du groupe GDF Suez appartenant<br />

à la branche GDF Suez Energy Services<br />

intervient tout au long du cycle de vie des<br />

installations de ses clients ; de l’installation,<br />

à la rénovation d’équipements, en<br />

passant par la maintenance et le transfert<br />

jusqu’au démantèlement des équipements.<br />

Le chiffre d’affaires de Cofely<br />

Endel est de 680M€et le rôle de cette<br />

filiale est d’apporter des solutions globales<br />

visant à améliorer la performance<br />

industrielle de nos clients. L’entreprise se<br />

présente comme un spécialiste de la maintenance<br />

industrielle et son spectre de<br />

compétence est très large. Ses métiers<br />

historiques sont la mécanique, la robinetterie,<br />

la tuyauterie et le soudage. Ses<br />

compétences ont été enrichies au fur et<br />

à mesure de son développement technique<br />

et commercial par les métiers suivants :<br />

automatisme, électricité, électromécanique,<br />

etc.<br />

➤ Qu’est-ce qui fait le succès de cette<br />

filiale de GDF-Suez ?<br />

Sur le sujet qui se présente à nous aujourd’hui,<br />

notons que Cofely Endel dispose<br />

d’une grande expérience des contrats de<br />

maintenance pluri annuels grâce à ses<br />

140 implantations de proximité mais<br />

aussi aux compétences des femmes et des<br />

hommes qui interviennent au quotidien<br />

pour fournir un service de qualité. Cette<br />

entreprise est reconnue par ses clients<br />

et dans l’ensemble des secteurs industriels<br />

pour plusieurs aspects. Sa culture<br />

sécurité, son réseau unique d’implantations,<br />

la disponibilité et la réactivité de<br />

ses équipes, le maillage des compétences<br />

et des expertises de ses collaborateurs,<br />

et enfin, sa connaissance de tous<br />

les secteurs de l’industrie et de l’énergie.<br />

➤ Qui sont vos clients et quels sont<br />

leurs domaines d’activité ?<br />

Cofely Endel est un acteur à 100% du<br />

monde industriel. Egalement, nous disposons<br />

d’un pôle spécialisé pour le secteur<br />

du nucléaire qui nous permet d’apporter<br />

un service sur mesure à nos clients<br />

comme EDF, Areva, le CEA, etc. Mais<br />

nous intervenons aussi dans de nombreux<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 34


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

secteurs tels que l’énergie, la sidérurgie<br />

(ArcelorMittal, Vallourec, …), la pétrochimie<br />

(Total, Exxon Mobil, …), l’aéronautique<br />

(Airbus), etc. Nous apportons<br />

au quotidien nos services auprès de plus<br />

de 2 500 clients.<br />

➤ Sur quels types d’interventions<br />

travaillez-vous ?<br />

Nous intervenons sur tous les types d’interventions<br />

du niveau de maintenance n°1<br />

jusqu’au niveau n°5, selon la norme<br />

FDX60-000. Nos équipes apportent une<br />

réponse globale à nos clients avec pour<br />

objectif de renforcer leur performance<br />

industrielle. Les interventions que nous<br />

réalisons sont encadrées soit travers une<br />

commande spécifique pour une intervention<br />

donnée dans un temps fixé à<br />

l’avance, soit à travers un contrat pluri<br />

annuel de maintenance avec des objectifs<br />

de résultat.<br />

➤ Comment s’organisent les relations<br />

avec vos clients ? Qui sont les principaux<br />

interlocuteurs et les interfaces<br />

entre les différents services ?<br />

La maintenance des équipements industriels<br />

impose la présence physique de<br />

notre personnel dans les usines de nos<br />

clients pour pouvoir bénéficier du<br />

service. Dans le domaine de la maintenance<br />

industrielle, nos clients doivent<br />

obligatoirement participer à la production<br />

du service en assurant plusieurs<br />

tâches. Ils doivent en effet émettre les<br />

demandes d’intervention pour le dépannage<br />

des moyens de production, valider<br />

les plannings d’intervention que nous lui<br />

soumettons, valider les autorisations de<br />

travail puis consigner les équipements.<br />

Ensuite, l’entreprise cliente peut être<br />

amenée à réaliser éventuellement des<br />

contrôles ponctuels, puis réceptionner les<br />

équipements en fin d’intervention lors<br />

des phases d’essais et de qualifications.<br />

Enfin, il est important que les membres<br />

de l’entreprise «donneur d’ordres» participe<br />

aux différentes réunions. Cette participation<br />

de nos clients implique des<br />

interactions fortes entre les différents<br />

acteurs : tout d’abord, les directeurs de<br />

sites et les responsables des achats du<br />

client avec le directeur de région Cofely<br />

Endel. Ensuite, doivent intervenir les<br />

responsables techniques du client avec<br />

les chargés d’affaires et responsables de<br />

contrat Cofely Endel, Puis doivent entrer<br />

en scène les responsables de la sécurité<br />

de nos clients avec nos intervenants et<br />

les responsables de la sécurité notre<br />

société, etc.<br />

➤ Comment s’organisent vos équipes<br />

sur le terrain ? Qui prend les décisions<br />

(chef d’équipe au sein de Cofely Endel,<br />

un responsable nommé par l’entreprise<br />

cliente...) ?<br />

L’organisation de nos équipes sur le terrain<br />

est spécifiée dans un plan qualité spécifique<br />

pour nos contrats pluriannuels de<br />

maintenance. Le processus de traitement<br />

et de réalisation des interventions peut être<br />

différent d’un client à l’autre. Néanmoins,<br />

il existe quelques étapes fondamentales.<br />

Avant tout, il y a le lancement des interventions.<br />

Il est effectué à l’initiative de<br />

nos clients (responsable maintenance,<br />

agents d’exploitation) ou de nous-mêmes<br />

à travers le responsable de contrat, les<br />

préparateurs ou tous agents de maîtrise.<br />

Ces interventions sont formalisées sur une<br />

demande d’intervention avec un niveau<br />

d’urgence. Ensuite, les techniciens de<br />

préparation Cofely Endel doivent réaliser<br />

une analyse des risques dans le but<br />

de définir tous les moyens de prévention<br />

à mettre en œuvre. Une analyse technique<br />

est à son tour effectuée par nos chefs<br />

d’équipes et nos techniciens de préparation.<br />

Cette étape consiste à définir la<br />

réponse technique à apporter au problème<br />

du client. Elle définit le processus d’intervention<br />

qui doit se matérialiser par une<br />

gamme opératoire. Elle doit aussi définir<br />

les moyens humains et matériels (pièces<br />

de rechange, consommables, nacelle<br />

élévatrice, etc.) à prévoir.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 36


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

de maintenance et/ou de production).<br />

Enfin, il est nécessaire de ne pas oublier<br />

l’étape ultime de la mémorisation des<br />

actions. Elle est effectuée directement par<br />

nos techniciens de méthodes afin de<br />

disposer d’une traçabilité et de rechercher<br />

des améliorations dans le cadre de notre<br />

dynamique de progrès.<br />

➤ Quelles sont les autres étapes à franchir<br />

?<br />

Une fois l’analyse technique effectuée,<br />

il est alors temps de planifier l’intervention.<br />

Celle-ci est réalisée par nos préparateurs<br />

avant d’être soumise à la validation<br />

de notre client, c’est-à-dire de son responsable<br />

maintenance et de son responsable<br />

de production. Vient ensuite la réalisation<br />

de l’intervention dont le pilotage est confié<br />

à un chef d’équipe Cofely Endel. Il rend<br />

directement compte à un responsable de<br />

zone ou au responsable de contrat. C’est<br />

alors qu’est réceptionnée l’intervention.<br />

Cette étape de réception est réalisée<br />

conjointement avec le client (responsable<br />

➤ Quelles sont les bonnes pratiques à<br />

adopter en tant que prestataire pour<br />

bien respecter les attentes de vos clients<br />

et les consignes du cahier des charges ?<br />

La bonne pratique à adopter en la matière<br />

est de mettre en place des réunions périodiques<br />

entre le prestataire et le donneur<br />

d’ordre. Ces différentes réunions d’échanges<br />

doivent contribuer à respecter les<br />

attentes des clients. Ces réunions interviennent<br />

à plusieurs niveaux. Il y a tout<br />

d’abord la réunion journalière qui a pour<br />

but de partager les demandes d’intervention<br />

et d’analyser les urgences,<br />

aborder les faits marquants de la veille<br />

et du jour, prendre connaissance des<br />

évolutions des programmes d’essais<br />

(mise à disposition des installations).<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 37


<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

Ensuite vient la réunion hebdomadaire<br />

qui permet de faire le récapitulatif de<br />

toutes les interventions en cours et préciser<br />

les demandes d’intervention reçues<br />

depuis la semaine précédente ainsi que<br />

les opérations « soldées ». Lors de cette<br />

réunion, il est essentiel d’aborder aussi<br />

les difficultés rencontrées par le prestataire<br />

et/ou le donneur d’ordre et les solutions<br />

à apporter, Enfin, au troisième et<br />

dernier niveau a lieu la réunion<br />

mensuelle. Celle-ci a pour objet de<br />

dresser le bilan des prestations réalisées<br />

au cours du mois écoulé. Lors de cette<br />

réunion doivent être présents le gestionnaire<br />

de contrat (du côté du donneur<br />

d’ordre), le chargé d’affaires et le responsable<br />

contrat du côté du prestataire.<br />

➤ Comment ne pas se faire « rouler »<br />

ou plus globalement défendre ses positions<br />

par rapport à un donneur d’ordres<br />

qui n’honore pas ses engagements<br />

(horaires, facturations...) ?<br />

Tout d’abord il faut s’assurer que le<br />

cahier des charges est clair et que les<br />

limites de prestation ont bien été identifiées.<br />

Si ce n’est pas le cas, le prestataire<br />

doit demander à son client de le<br />

compléter et éventuellement d’émettre<br />

un avenant au contrat (non-respect sur la<br />

date de mise à disposition des équipements,<br />

de la consignation, …). La bonne<br />

compréhension du cahier des charges est<br />

impérative pour garantir une relation<br />

basée sur la confiance et le respect des<br />

engagements. Pour les problèmes de<br />

respect des délais de paiement et de<br />

facturation, il faut s’assurer que les<br />

modalités ont bien été identifiées sur la<br />

commande et éventuellement rappeler au<br />

client la loi de modernisation de l’économie,<br />

homologuée en date du 4 août<br />

2008 et qui a été publiée le 5 août 2008<br />

au Journal Officiel (2008-776).<br />

➤ Quels sont les conseils que vous pourriez<br />

donner aux prestataires extérieurs<br />

en matière de sécurité (règles de prévention,<br />

mise à disposition d’EPI...) ?<br />

Le premier conseil que je donnerais aux<br />

prestataires extérieurs est de ne pas<br />

travailler sans commande et sans plan de<br />

prévention (décret du 20/02/92). Ensuite,<br />

il est important de bien lire et de bien<br />

expliquer le plan d’intervention à tous les<br />

intervenants. D’ailleurs, pour améliorer<br />

cet aspect, nous avons innové en créant<br />

un plan de prévention interactif. Ce Plan<br />

de prévention (PDP) est un document de<br />

la responsabilité des entreprises utilisatrices.<br />

Celui-ci génère pour ces dernières<br />

trois problématiques principales :<br />

rassembler l’ensemble des analyses de<br />

risques liées aux différentes activités de<br />

site, récupérer l’ensemble des analyses de<br />

risques des entreprises extérieures, constituer<br />

le PDP final, le mettre à jour lors<br />

des réunions de coordination et le communiquer<br />

aux entreprises intervenantes.<br />

De ces difficultés qui apparaissent du côté<br />

du client découle une problématique du<br />

côté cette fois de l’entreprise extérieure :<br />

la déclinaison simple du PDP à l’ensemble<br />

du personnel intervenant. Lors des<br />

arrêts techniques, il est en effet difficile<br />

de mettre le PDP à disposition de tous et<br />

de le commenter de manière efficace. Le<br />

format papier n’est ni interactif, ni attractif<br />

car ce support est trop lourd.<br />

➤ Comment avez-vous pu surmonter<br />

ce problème ?<br />

Profitant d’un grand arrêt chez l’un de<br />

nos clients, nous avons investi en amont<br />

dans la création d’un outil développé sur<br />

l’outil bureautique PowerPoint. Des solutions<br />

ont été créées pour nous permettre<br />

de lier les informations et donc in fine<br />

de regrouper tous les documents de sécurité.<br />

L’objectif est de se rapprocher d’un<br />

document unique permettant de passer<br />

en revue simplement et à la demande, les<br />

risques rencontrés dans chaque bâtiment<br />

ou sur chaque installation. Cet outil est<br />

ensuite rendu disponible sur le réseau<br />

informatique interne du client. Le PDP<br />

est donc accessible de n’importe quel<br />

ordinateur du site (en lecture seule). Seul<br />

l’émargement des responsables d’entreprises<br />

ayant participé au Plan de prévention<br />

doit être renseigné sur format papier<br />

et joint au document informatique.<br />

➤ Vous-mêmes, faites-vous appel à des<br />

intervenants extérieurs ? Comment<br />

bien faire respecter les éléments d’un<br />

cahier des charges et atteindre les<br />

objectifs que l’on s’est tenus ?<br />

Bien entendu, nous faisons appel à la<br />

sous-traitance. Le choix de nos sous-traitants<br />

s’opère d’abord à travers une phase<br />

de présélection d’ordre à la fois technique<br />

et financière. Ensuite, nous les consultons<br />

en transmettant un cahier des charges<br />

clair et précis. Une fois le choix<br />

réalisé, les travaux engagés par nos soustraitants<br />

sont contrôlés et réceptionnés<br />

par nos superviseurs métier. La réception<br />

finale réalisée par notre maîtrise avec<br />

l’exploitant intervient lorsque tous les<br />

contrôles d’achèvement et les vérifications<br />

techniques ont été préalablement<br />

réalisés. Tous ces contrôles et les réceptions<br />

intermédiaires réalisés par nos<br />

équipes sont tracés sur le plan de suivi<br />

d’intervention. Une procédure spécifique<br />

décrit les modalités de réalisation et de<br />

suivi de ces contrôles et réceptions. Des<br />

indicateurs de suivi pertinents sont mis<br />

en place (Tf, Tg, % avancement/planning,<br />

etc.), des jalons sont définis sur le planning<br />

et ces derniers peuvent avoir un<br />

impact sur la facturation des prestations<br />

(dispositif de bonus/malus) ■<br />

Propos recueillis<br />

par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 38


PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 39


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Solutions<br />

Rayonnages pour la maintenance :<br />

quels produits ?<br />

Quelles précautions ?<br />

Optimiser l’espace. Telle est la problématique que les industriels se<br />

doivent de prendre en compte à la fois pour disposer les machines et<br />

concevoir des espaces de travail confortables pour les opérateurs. Mais<br />

ils doivent aussi trouver les solutions adéquates pour stocker les pièces<br />

détachées et les équipements nécessaires à la maintenance grâce à des<br />

systèmes de rayonnages métalliques, mobiles ou autres. Toutefois, si de<br />

nombreuses solutions existent, il est important de bien les installer et<br />

d’analyser les risques auxquels les biens et les personnes peuvent<br />

être confrontés.<br />

Gagner 80% d’espace sur la surface<br />

disponible destinée au stockage de<br />

pièces et au magasin : voilà la promesse<br />

des fabricants de solutions de rayonnage.<br />

Il faut dire que les besoins dans ce domaine<br />

sont cruciaux pour les industriels<br />

qui ne peuvent agrandir les usines indéfiniment.<br />

Mais les besoins s’expriment<br />

également du côté des opérateurs de<br />

maintenance dont le rayonnage présente<br />

aussi l’atout de gagner un temps considérable<br />

dans la recherche de pièces ou<br />

d’outils nécessaires pour intervenir sur<br />

une machine en panne, et par là même<br />

réduire le temps d’arrêt de production.<br />

Pour cela, les techniques de stockage en<br />

hauteur permettent de gagner un<br />

maximum d’espace grâce à des palettiers,<br />

c’est-à-dire des rayonnages métalliques<br />

constitués d’échelles et de lisses pouvant<br />

être agrafées sur les poteaux, généralement<br />

utilisés pour stocker les produits<br />

sur les palettes. Toutefois, comme le<br />

mentionne une source du ministère du<br />

Travail, de l’emploi, de la formation<br />

professionnelle et du dialogue social, « la<br />

complexité du dimensionnement des<br />

rayonnages nécessite les compétences du<br />

constructeur pour garantir la sécurité du<br />

personnel dès la conception de l’installation<br />

». D’où une notion de risque à<br />

prendre en considération (ce point sera<br />

évoqué en dernière partie de cet article).<br />

À côté des solutions de rayonnages métalliques<br />

existent des systèmes mobiles. Les<br />

mezzanines sur racks par exemple offrent<br />

une surface de stockage démontable avec<br />

la possibilité d’y intégrer des niveaux de<br />

planchers multiples, un système de stockage<br />

« picking » en hauteur ou de récupération<br />

de palettes au rez-de-chaussée,<br />

et ce pour toutes charges statiques et (ou)<br />

roulantes. Cette technologie est par exemple<br />

disponible chez des fabricants tels<br />

que SSI Schaefer ou Spade Equipements,<br />

un fabricant de rack de stockage et d’équipements<br />

allant du rayonnage picking au<br />

rayonnage d’archives en passant par le<br />

matériel de manutention.<br />

Avantages des systèmes mobiles<br />

de racks à palettes<br />

SSI Schaefer<br />

Concernant les systèmes mobiles de<br />

racks à palettes, ceux-ci peuvent accepter<br />

de grandes charges ; ils sont particulièrement<br />

adaptés aux entités à faible<br />

indice de rotation ou de travail.<br />

L’avantage réside dans l’utilisation optimale<br />

du volume et de la surface disponible.<br />

De plus, en utilisant ce système<br />

mobile, les produits de grande valeur<br />

peuvent être conservés sous clé, en toute<br />

sécurité. Toutefois, comme on le stipule<br />

au sein de la société Prostock, « l’investissement<br />

nécessaire pour une prestation<br />

de ce type est approximativement cinq<br />

fois supérieur à celui d’un investissement<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 40


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

SSI Schaefer<br />

conventionnel. La plus-value est toutefois<br />

largement compensée par le gain<br />

constaté au niveau du volume, sans<br />

oublier une facilité et une maniabilité<br />

nettement accrues. » Le rayonnage mobile<br />

est en effet plus cher qu’un rayonnage<br />

classique mais son côté onéreux est<br />

compensé par le fait que le volume de<br />

stockage est accru et que ce rayonnage<br />

est particulièrement maniable et facile<br />

d’utilisation.<br />

Monté sur des rails, ce rayonnage mobile<br />

intègre une butée de sécurité « fin de<br />

course » qui se déplace latéralement.<br />

Alors que les racks sont fixés sur des<br />

embases mobiles, ce système va permettre<br />

de libérer et d’exploiter une allée<br />

transversale. Une allée libre rend ainsi<br />

possible la mise en œuvre entre huit à dix<br />

racks doubles faces. Couramment utilisé<br />

en chambre froide, le rayonnage mobile<br />

présente des avantages en termes de<br />

capacité de stockage ; celle-ci est doublée.<br />

De plus, le rack mobile supporte<br />

des charges élevées. Enfin, toutes les<br />

installations de rayonnage basique ont la<br />

possibilité d’être réalisées sous la forme<br />

de rayonnage mobile.<br />

Autres systèmes qui ont la côte : les<br />

systèmes de rayonnages mobiles entièrement<br />

automatisés. Ces installations sont<br />

munies d’un véhicule de commande sans<br />

pilote à guidage laser. Cette combinaison<br />

d’une navigation optique du véhicule<br />

et de la technologie des systèmes de<br />

rayonnages mobiles existe depuis de<br />

nombreuses années et se compose d’un<br />

système de rayonnages mobiles, d’un<br />

chariot élévateur pour allées étroites à<br />

guidage laser, de la technique de<br />

convoyage, d’un logiciel de gestion de<br />

trafic et – en niveau de commande<br />

intégré – d’un compteur de flux des<br />

marchandises. Au sein du fabricant SSI<br />

Schaefer, on nous décrit les nombreux<br />

atouts d’une telle solution. Celle-ci s’intègre<br />

en effet facilement dans des bâtiments<br />

existants, conçus pour des<br />

bâtiments à hauteur limitée. De plus, les<br />

largeurs de passage des allées, par rapport<br />

à des systèmes de rayonnages mobiles<br />

non automatisés et fonctionnant avec des<br />

gerbeurs à fourche sont réduites de<br />

moitié, ce qui signifie une augmentation<br />

de la capacité de stockage. Enfin, ce<br />

système flexible s’adapte aux exigences<br />

de traitement et à la capacité de stockage<br />

actuellement nécessaires ; il peut<br />

donc être agrandi de façon modulaire par<br />

une augmentation du parc de véhicules.<br />

Les précautions à prendre<br />

lors de l’installation<br />

Le personnel d’exploitation comme les<br />

opérateurs de maintenance sont confrontés<br />

à une multitude de risques parmi<br />

lesquels les chutes d’objets mais également,<br />

et ce de manière plus indirecte, les<br />

chocs provoqués par les véhicules et le<br />

matériel de manutention contre les structures<br />

de stockage. Ces chocs peuvent<br />

entraîner des chutes de charges ainsi que<br />

le décrochage des entretoises ou des<br />

lisses voire une déformation des éléments.<br />

Par ailleurs, cette déformation<br />

peut aussi être le fait d’un sous-dimensionnement<br />

de la part du client lors de<br />

l’installation. À une structure de rayonnage,<br />

en particulier pour des charges<br />

lourdes disposées en hauteur, correspond<br />

des poids limites de charge ainsi qu’un<br />

positionnement et un équilibre bien<br />

précis. Il ne faut pas oublier non plus que<br />

certains matériaux, la mauvaise configuration<br />

des éléments ou une géométrie<br />

imparfaite peuvent conduire à une insuffisance<br />

de la mécanique du rayonnage.<br />

Cela peut aussi provenir du chef d’usine<br />

Rayonnage mobile Proroll 250<br />

audiovisuel (Provost Distribution)<br />

SSI Schaefer<br />

lui-même qui a autorisé la modification<br />

de la structure sans en avertir le fabricant<br />

ou l’installateur.<br />

Lors de l’installation de systèmes de<br />

rayonnage, quels qu’ils soient, il est<br />

essentiel de faire appel à un responsable<br />

de la sécurité ou toute autre personne<br />

capable de vérifier certains aspects essentiels.<br />

Tout d’abord, le responsable de la<br />

sécurité doit s’assurer que des contrôles<br />

de son installation sont effectués à<br />

intervalles réguliers (en fonction de l’évaluation<br />

des risques) afin de détecter des<br />

anomalies dans un rayonnage. D’autre<br />

part, une personne compétente d’un point<br />

de vue technique doit effectuer des<br />

contrôles à des intervalles de douze mois<br />

maximum et écrire pour le responsable<br />

de la sécurité un rapport comportant des<br />

observations et des propositions d’actions<br />

nécessaires.<br />

Plus globalement, les contrôles à effectuer<br />

vont de la présence obligatoire de<br />

plaque de charge visible et compréhensible<br />

à la position des charges sur la<br />

palette, de celle des palettes sur le rayonnage<br />

et le sol aux modifications de l’installation<br />

actuelle par rapport à l’initiale.<br />

Par ailleurs, il est essentiel de veiller à la<br />

présence des boulons et des verrous d’attache<br />

de lisse mais aussi des boulons et<br />

des chevilles susceptibles d’être desserrés,<br />

des éventuels défauts de verticalité<br />

ou de l’affaissement ou de la fissuration<br />

du sol. Enfin, il est préférable de<br />

surveiller d’autres risques comme les<br />

éléments déformés après déchargement<br />

ou des soudures pouvant être fissurées<br />

ou cassées ■<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 41


<strong>Maintenance</strong> des machines<br />

Reportage<br />

Réduire la consommation d'une<br />

ligne de production, mode d'emploi<br />

Comment faire pour mener une politique de réduction de consommation<br />

d’énergie et en obtenir un retour sur investissement rapide (même<br />

si l’appréciation de la rapidité diffère d’un chef d’entreprise à l’autre) ?<br />

Bruno Valenti, responsable maintenance de l’usine SKF de St-Cyr-sur-<br />

Loire (Indre-et-Loire) explique comment la politique d’économies<br />

d’énergie au niveau du groupe suédois et baptisée « BeyondZero » a<br />

été mise en place et a permis de réduire de 35% la consommation des<br />

équipements électriques mais également d’agir sur l’eau et l’air.<br />

Bruno Valenti, responsable<br />

maintenance de l’usine SKF<br />

de St-Cyr-sur-Loire.<br />

Fabriquer des équipements et des roulements<br />

pour machines industrielles ou<br />

pour l’automobile, les éoliennes, le<br />

transport ou les panneaux solaires (…) ne<br />

suffit pas pour une entreprise comme<br />

SKF. Lorsqu’il a entamé sa politique<br />

BeyondZero (au sein même d’une démarche<br />

globale de développement durable<br />

appelée SKF Care), le spécialiste du roulement<br />

ne pensait pas uniquement à concevoir<br />

et à fabriquer des produits destinés<br />

à réduire l’impact environnemental des<br />

produits finaux ou des lignes de production<br />

industrielle. « L’idée de départ a été<br />

d’agir à la fois sur les aspects dits négatifs<br />

en réduisant notre empreinte environnementale<br />

à la fois au sein du groupe<br />

mais aussi chez nos fournisseurs, et d’agir<br />

sur le côté positif en innovant et en offrant<br />

des produits, des technologies et des services<br />

avec de meilleures performances environnementales<br />

», précise Rob Jenkinson,<br />

directeur du développement durable du<br />

groupe suédois.<br />

Rob Jenkinson, directeur<br />

du développement durable<br />

du groupe suédois.<br />

Mais le comble aurait été de développer<br />

des solutions et des technologies de<br />

pointe en matière environnementale et<br />

proposer des services à ses clients pour<br />

optimiser sa consommation sans pour<br />

autant l’appliquer chez soi ! fini l’adage<br />

« le cordonnier est toujours le plus mal<br />

chaussé ». Il en est allé de soi que SKF,<br />

dans cet engagement global, et après<br />

avoir démarré une politique de réduction<br />

d’énergie au sein d’une unité de l’usine<br />

de St-Cyr-sur-Loire, a ensuite déployé sa<br />

démarche dans toute l’usine puis dans le<br />

reste des unités de production du groupe<br />

(pas moins de onze en France).<br />

Gagner sur toutes les sources<br />

de consommation d’énergie<br />

L’unité « pilote », c’est-à-dire la première<br />

sur laquelle ont été investies d’importantes<br />

sommes pour équiper un parc de<br />

machines et de presses, a été celle qui<br />

justement fabrique les roulements de<br />

haute performance DGBB – Deep<br />

Groove Ball Bearing (voir encadré). Et<br />

c’est naturellement le responsable maintenance<br />

Bruno Valenti qui se charge de<br />

nous montrer comment l’unité de production<br />

du DGBB a réduit de près d’un tiers<br />

(34% pour être plus précis) en 2006 et<br />

2011 sa consommation électrique, en<br />

particulier grâce à une centrale de fluides,<br />

« et ce tout en augmentant notre production<br />

de 28% ! » Une bonne opération qui<br />

a permis à la production de réduire d’une<br />

part sa consommation électrique –<br />

n’oublions pas au passage que la consommation<br />

d’électricité d’un moteur représente<br />

95% de l’investissement total ! –<br />

tout en produisant davantage. Et le site<br />

gagne également sur d’autres sources de<br />

consommation telles que l’eau, dont la<br />

réduction totale est comprise entre -8%<br />

et -20% (en fonction des années) avec<br />

une augmentation de production de 6%<br />

entre 2009 et 2011 mais aussi la consommation<br />

d’électricité du bâtiment (-17%)<br />

et bien entendu la consommation d’air<br />

qui a baissé de 13% entre 2008 et 2011<br />

alors que la production a connu une<br />

hausse de 6%.<br />

Derrière cette liste exhaustive de chiffres<br />

se cache une stratégie. « Notre<br />

volonté a été en premier lieu d’agir sur<br />

notre conversion énergétique aux niveaux<br />

de la centrale de fluides, de la centrale<br />

d’air et du HVAC, c’est-à-dire les<br />

éléments qui rassemblent le chauffage,<br />

la ventilation et l’éclairage, précise le<br />

responsable maintenance. Puis l’idée était<br />

d’intervenir au niveau de la demande<br />

elle-même, à savoir pendant la production,<br />

sur les lignes de manufacturing et<br />

les bureaux, mais également après les<br />

heures de travail… il faut rappeler que<br />

nos usines fonctionnent 24 heures sur<br />

24 ». La méthode a consisté à prendre un<br />

« îlot » ou un équipement en particulier<br />

sur lequel appliquer une démarche qui<br />

s’affinera au fil des expériences ; l’objectif<br />

étant toujours le même : dupliquer<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 42


<strong>Maintenance</strong> des machines<br />

progressivement la méthode sur l’ensemble<br />

des équipements puis l’ensemble<br />

des unités de production. L’idée est de<br />

« donner confiance et envie en montrant<br />

que ça marche. Il s’agit là d’un véritable<br />

changement de culture ». Car comme<br />

le rappelle le responsable maintenance<br />

de l’usine – qui est notamment en charge<br />

de superviser la consommation énergétique<br />

– parfois (et bien trop souvent), les<br />

machines consomment presque autant<br />

à l’arrêt qu’en état de marche.<br />

Un premier site pilote<br />

L’unité de fabrication des roulements<br />

DGBB suit un process de fabrication<br />

très précis ; un rouage bien huilé qui,<br />

au-delà d’un jeu de mot un peu facile,<br />

démontre une maturité évidente dans le<br />

savoir-faire de SKF, et tout particulièrement<br />

de l’usine de St-Cyr-sur-Loire,<br />

construite en 1950 sur une superficie<br />

de 295 000 mètres carrés (CA 2011 :<br />

445M€ et 1 170 salariés). Les 40 millions<br />

de roulements produits à l’année (80%<br />

d’entre eux sont exportés) sortent de<br />

l’usine après différentes étapes : une fois<br />

la bague (intérieure et extérieure) réceptionnée,<br />

celle-ci est placée dans un centre<br />

de tournage avant de passer en opération<br />

de roulage à froid. La pièce subit ensuite<br />

un traitement thermique de manière à<br />

durcir la matière et passe en rectification<br />

(aux niveaux des faces, du diamètre et de<br />

la gorge). L’intérêt étant de déceler les<br />

défauts dès le départ pour des soucis de<br />

qualité. Se succèdent ensuite les opérations<br />

de rodage et de lavage de la pièce<br />

puis à nouveau le contrôle du diamètre<br />

(extérieur cette fois) ou le contrôle de<br />

l’alésage (pour les bagues intérieures).<br />

C’est alors que l’on remplit les bagues<br />

des billes avant les opérations successives<br />

de pose, de lavage, de contrôle des<br />

rivets, des billes, des vibrations et du jeu<br />

radial. S’en suivent le marquage laser, le<br />

capping (c’est-à-dire la pose de joints ou<br />

de flasques), le graissage et la pose de la<br />

deuxième flasque, l’enduction, la pose,<br />

la mise sous film, l’emballage dans les<br />

boîtes et, enfin, la mise en palette.<br />

L’unité de production des roulements<br />

DGBB représente un parc important de<br />

machines. Au total, pas moins de huit<br />

« channels » composés de dizaines de<br />

machines sur lesquelles travaillent pas<br />

moins de 270 opérateurs. Pour cette<br />

partie de l’usine, la gestion de l’atelier<br />

s’effectue grâce à des vannes automatiques<br />

qui permettent de voir en temps<br />

réel les systèmes qui fonctionnent et ceux<br />

qui ne fonctionnent pas, de manière à<br />

couper l’énergie et les entrées d’air des<br />

machines à l’arrêt pour éviter qu’elles<br />

continuent de consommer dans le vide.<br />

« Ce n’est que du bon sens », insiste<br />

Bruno Valenti. Il en est de même pour<br />

la ventilation ; « s’il n’y a pas besoin<br />

d’air, il est inutile de mettre la ventilation<br />

en route » (ce qui est le cas par<br />

exemple lorsque le personnel est sorti de<br />

l’atelier).<br />

Agir sur la conversion<br />

énergétique de la centrale<br />

des fluides<br />

L’autre grande partie de l’unité de<br />

production du DGBB concerne la<br />

centrale, un élément clef de la politique<br />

Beyond Zero mise en place dans l’usine.<br />

En effet, celle-ci a été équipée d’un variateur<br />

de vitesse et d’un système de suivi<br />

en temps réel des liquides. L’installation<br />

de cette « veille intelligente » s’applique<br />

en particulier sur les liquides de coupe<br />

de façon à éviter tout développement<br />

bactérien pouvant être dangereux pour la<br />

santé, à l’exemple des vapeurs d’ammoniac<br />

qui présentent des risques pour la<br />

peau. Rappelons à ce titre que le concept<br />

SKF Care tel qu’il est appliqué dans les<br />

usines du groupe agit avant tout sur la<br />

santé et la sécurité des personnes –<br />

Employee Care ; ce n’est qu’ensuite que<br />

viennent les autres composantes du<br />

concept comme Beyond Zero, Community<br />

Care et Environmental Care.<br />

Par ailleurs, intervenir sur les huiles de<br />

coupe permet de régler bon nombre de<br />

problèmes d’usinage. Sur l’huile soluble<br />

par exemple, laquelle est appliquée aux<br />

opérations de rectification et de tournage,<br />

ces outils de veille ont pu améliorer<br />

considérablement les caractéristiques<br />

physico-chimiques du liquide. Il en est<br />

de même pour les huiles entières, davantage<br />

destinées à l’hydraulique, le rodage,<br />

le roulage et le lavage.<br />

(1) Roulement E2 : voir encadré<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 43


<strong>Maintenance</strong> des machines<br />

« Nous avons également agi sur l’amélioration<br />

de nos pompes et de nos moteurs<br />

en menant une véritable politique<br />

de maintenance préventive composée<br />

d’un suivi vibratoire et de l’alignement<br />

des pompes et des composants des<br />

moteurs, et en remplaçant nos systèmes<br />

actuels par nos nouveaux roulements<br />

E2 (1) , bien plus économiques. Enfin, nous<br />

avons équipé nos opérateurs de caméras<br />

thermiques et nos channels de capteurs »<br />

Ces opérations de maintenance préventive<br />

ont permis à l’entreprise de réduire<br />

considérablement ses coûts de maintenance,<br />

notamment liées à du curatif :<br />

« Auparavant, lorsqu’une pompe cassait,<br />

son remplacement nous coûtait environ<br />

5 000 euros alors que ces opérations<br />

préventives impliquent une révision dont<br />

le coût atteint 1 700 euros ».<br />

Jouer sur les variateurs<br />

de vitesse pour adapter<br />

la puissance au besoin réel<br />

Autre levier d’action : les variateurs de<br />

vitesse installés sur les moteurs de<br />

pompes afin de parfaitement adapter la<br />

vitesse au rythme de production, en particulier<br />

durant les heures creuses ou les<br />

temps de pause. « Utiliser des vitesses<br />

variables nous permet d’adapter la puissance<br />

des moteurs en fonction de l’intensité<br />

de la demande ». Ce type de<br />

variateur muni de capteurs a nécessité un<br />

investissement de 53 000 euros afin<br />

d’équiper cinq centrales. Un investissement<br />

important mais dont le retour est<br />

significatif : 700 000 kWh économisés<br />

par an. Plus globalement, les chiffres<br />

parlent d‘eux-mêmes : en 2005, la fabrication<br />

d’un roulement nécessitait<br />

0,67 Kw. Fin 2012, il ne faut plus que<br />

0,43 Kw. Si bien qu’entre 2006 et 2011<br />

par exemple, l’unité de production a<br />

réduit sa consommation d’énergie de<br />

34 %.<br />

En investissant au total 155 000 euros,<br />

l’entreprise a réduit sa consommation de<br />

9 Gwh, ce qui représente près de<br />

540 000 euros (c’est-à-dire 9 millions de<br />

Kw, sachant que 1 million de Kw équivaut<br />

à environ 60 000 euros) et 360 tonnes<br />

de CO 2 .<br />

Il en est de même pour la consommation<br />

d’eau puisqu’entre 2009 et 2011, celleci<br />

a été baissée de 8 à 20% (en fonction<br />

des opérations) alors que l’usine a<br />

augmenté sa production de 6%. « L’idée<br />

nous est venue de changer notre manière<br />

de gérer le pilotage des bains. Nous ne<br />

procédons désormais plus à une vidange<br />

annuelle et systématique en raison<br />

notamment de l’utilisation de bactéricides<br />

qui ont posé des problèmes par le<br />

passé. Nous adaptons dès lors le volume<br />

des bains au besoin réel ». Mais Bruno<br />

Valenti ajoute une spécificité : le briquetage<br />

des boues de rectification : « Ces<br />

boues génèrent des déchets qu’on<br />

envoyait directement en destruction.<br />

Aujourd’hui, nous avons mis au point une<br />

machine qui permet de briqueter de l’eau<br />

qu’il est ensuite possible de réutiliser<br />

dans les bains mais aussi de nettoyer<br />

l’acier que nous pouvons désormais<br />

revendre ».<br />

Des outils de mesure essentiels<br />

Au niveau des actions menées par les<br />

équipes de maintenance figure l’installation<br />

d’outils de mesure comme des<br />

vannes automatiques gérées par un automate<br />

et munies de débitmètres en sortie<br />

des pompes. Rien que cette opération<br />

permet pour chaque pompe de moteur de<br />

réduire certes la consommation d’eau<br />

grâce à une maîtrise parfaite depuis le<br />

poste d’opération, mais aussi d’en finir<br />

avec une absurdité dont les industriels<br />

n’ont pas forcément conscience : près<br />

d’un tiers (32% dans l’unité de SKF St-<br />

Cyr-sur-Loire) de l’eau est consommé<br />

hors production ! parmi les autres causes<br />

de déperdition d’énergie, on trouve l’air,<br />

qui représente à lui seul près de 65% de<br />

la consommation totale, et cela dû aux<br />

rectifieuses. « Ces sur-consommations<br />

provenaient de l’air générées par ces<br />

machines alors qu’en remplaçant les<br />

équipements pneumatiques des rectifieuses,<br />

on réduit considérablement la<br />

consommation d’air ainsi que les coûts<br />

de maintenance et les pannes tout en<br />

maintenant un niveau égal de qualité et<br />

de temps de cycle. L’idée est qu’aujourd’hui<br />

il est aisément possible de travailler<br />

sur du 4,2 bars sans aller forcément<br />

jusqu’à 6 ou 7 bars » ■<br />

Quelques précisions sur le roulement E2<br />

Olivier Guillon<br />

Solution du portefeuille SKF BeyondZero, la solution E2 se définit comme un roulement<br />

SKF éco-énergétique. Objectif de ce système : allier la performance et<br />

l’efficacité énergétique avec une réduction d’au moins 30% du<br />

couple de frottement, une durée de vie du roulement au<br />

moins équivalente (doublée pour les roulements<br />

rigides à billes), un potentiel d’augmentation<br />

de la vitesse de 15%, une température de<br />

fonctionnement réduite pour moins<br />

d’échauffement et une diminution<br />

significative du bruit. Cette technologie<br />

permet de réduire d’au moins<br />

30% la consommation d’énergie. Le<br />

gain peut atteindre 50 % et plus<br />

pour des vitesses supérieures à<br />

6000 tr/min pour les roulements<br />

rigides à billes. Ainsi sur une année,<br />

si l’on considère l’exemple d’un moteur<br />

électrique de 37 kW tournant à<br />

3 000 tours/mn, le roulement E2.6312 économise<br />

140 kWh et 46 000 g de CO 2 . Pendant la<br />

durée de vie moyenne du moteur (environ dix ans), l’utilisateur<br />

final gagne de 500% à 900% de l’investissement initial<br />

du coût du roulement. La fiabilité est améliorée et la durée de service<br />

du moteur est plus que doublée.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 44


<strong>Maintenance</strong> des machines<br />

En pratique<br />

S'attaquer à la consommation sur<br />

les installations à air comprimé et vapeur<br />

La réduction de la consommation d’énergie n’est pas seulement un thème à<br />

la mode depuis le début de l’engouement et des mesures prises à la suite du<br />

Grenelle de l’Environnement initié il y a quelques années par le précédent<br />

gouvernement. Mais la tâche n‘est pas simple, tant les réseaux d’air comprimé<br />

et de vapeur nécessitent une attention bien particulière.<br />

Dans les domaine des installations à air<br />

comprimé, David Cohen, directeur de<br />

la société Engineering Mesures, nous explique<br />

que durant de très nombreuses années, la<br />

gestion des réseaux d’air comprimé a été très<br />

souvent négligée. Les services de maintenance<br />

des unités concentraient leurs efforts<br />

sur les compresseurs, la filtration et le séchage<br />

pour assurer le bon fonctionnement de la<br />

production de l’usine. Rajouter un compresseur<br />

lorsque l’installation existante avait<br />

des difficultés à maintenir une mesure de<br />

pression exigée se révélait souvent comme<br />

« La » solution d’urgence. Or le directeur<br />

d’Engineering Mesures, société d’ingénierie<br />

créée en 1992 et offrant aujourd’hui des<br />

instruments de mesures, détaille les actions<br />

à mener par ordre d’urgence.<br />

Il convient tout d’abord de mener une campagne<br />

de détection de fuite ; « on peut considérer<br />

qu’environ 15% de la production d’air<br />

comprimé représente les fuites réseaux »,<br />

indique David Cohen. Il est ensuite important<br />

d’instrumenter le – ou les – départ(s)<br />

de la centrale de production d’air comprimé<br />

(à l’aide de débitmètres) ainsi que des compteurs<br />

d’énergie électrique des compresseurs.<br />

La connaissance de ces deux valeurs (Nm 3 et<br />

Kwh) permet d’établir le suivi des ratios énergétiques<br />

(wh/Nm 3 ) permettant la comparaison<br />

par rapport aux ratios théoriques et le<br />

suivi dans le temps. Enfin, la troisième étape<br />

consiste à instrumenter les départs principaux<br />

(également avec des débitmètres). Il faut<br />

établir aussi le suivi des consommations en<br />

rapport de la production Nm 3 par kilo de<br />

production fini mais également par procédé…<br />

Les outils de suivi permettent de quantifier<br />

les actions menées par le service maintenance.<br />

L’analyse sur la longue période du profil de<br />

consommation peut conduire à des choix sur<br />

l’optimisation énergétique qui se traduisent<br />

par l’intégration de moteurs à vitesse variable,<br />

ainsi que l’optimisation des stockages<br />

et l’optimisation de la régulation d’engagement<br />

des compresseurs.<br />

Le cas des fuites de vapeur<br />

Contrairement à l’air comprimé, les fuites de<br />

vapeur sont visibles et sont souvent rapidement<br />

réparées. Les actions à mener par ordre<br />

d’urgence impliquent avant tout de soigner<br />

les calorifuges des tuyauteries et d’isoler les<br />

vannes et accessoires. Ensuite, il convient<br />

d’éliminer les points thermiques entre la<br />

conduite et le support, puis de vérifier le bon<br />

fonctionnement des purgeurs (campagne de<br />

vérification purgeurs). Les purgeurs sont<br />

destinés à évacuer les condensas sous forme<br />

liquide et stopper le passage de la vapeur.<br />

Le dysfonctionnement des purgeurs conduit<br />

à l’élévation de la température des condensas<br />

et présente un risque de vaporisation dans<br />

les bâches avec pertes d’énergie.<br />

Au niveau de la gestion de la production<br />

vapeur, l’exploitant de la chaufferie doit<br />

pouvoir disposer à tout moment d’un<br />

minimum d’informations : énergie nette<br />

produite (vapeur produite – eau alimentaire),<br />

valorisation de l’énergie (combustible)<br />

consommée, plan de comptage par atelier<br />

ou par production pour suivre les ratios... ■<br />

3 questions à David Cohen, directeur d’Engineering Mesures<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : Quelles sont les activités de votre société ?<br />

David Cohen : Engineering Mesures se positionne dans le domaine des équipements de détection par<br />

ultrasons (vente d’instrument « Sonaphone ») pour la détection de fuite des réseaux air comprimé et pour<br />

le contrôle de fonctionnement de purgeur vapeur. Nous menons des interventions sur site pour réaliser des<br />

diagnostics de détection de fuite sur réseaux d’air comprimé et vérifier le bon fonctionnement des purges<br />

vapeur.<br />

➤ Quelle place occupe aujourd’hui les économies d’énergie ?<br />

Si on cumule les instruments de détection et les instruments de mesure pour une meilleure gestion de<br />

l’énergie (30%). Pour réaliser et quantifier les économies d’énergie, il est indispensable de pouvoir disposer<br />

d’instruments fiables afin de suivre les ratios énergétiques<br />

➤ En quoi vos solutions résolvent-elles leurs problèmes ? Avez-vous des exemples concrets<br />

d’application ?<br />

Le service fournit par Engineering Mesures peut aller de la simple fourniture ou location d’un détecteur de<br />

fuite jusqu’au conseil complet sur les plans de comptage air comprimé, vapeur. Quelques centaines<br />

d’installations de débitmètres sont destinées à la gestion des fluides. On peut sélectionner une installation<br />

type dans une laiterie industrielle Ingredia à St-Pol-sur-Ternoise (pas-de-Calais). Les fluides suivants sont<br />

suivis en permanence par le service maintenance qui vérifie l’état de la vapeur surchauffée et de la vapeur<br />

saturée avec une vingtaine de débitmètres, ainsi que l’air comprimé et le gaz naturel à l’aide d’une<br />

vingtaine de débitmètres.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 45


<strong>Maintenance</strong> des machines<br />

En pratique<br />

Quels équipements pour réduire<br />

la consommation des machines ?<br />

Comment réduire la consommation de ses installations mécaniques ?<br />

Grâce à des outils de mesure bien sûr mais aussi grâce à l’utilisation<br />

d’équipements tels que des organes de sécurité, des freins ou autres<br />

limiteurs de couple. Dans ce domaine, la société Siam-Ringspann<br />

nous livre quelques solutions technologiques et des conseils de mise<br />

en pratique.<br />

➤ Quelles sont les problématiques des<br />

industriels en matière de consommation<br />

?<br />

En matière de consommation d’énergie,<br />

les clients recherchent des composants<br />

mécaniques de sécurité capables de<br />

répondre à trois critères essentiels que<br />

sont l’autonomie fonctionnelle, la restitution<br />

d’énergie, l’absence de consommation<br />

(le zéro énergie).<br />

➤ Sur quelles machines ou sur quels<br />

composants agir ?<br />

Siam-Ringspann intègre dans ses dernières<br />

innovations, les critères suivants :<br />

l’autonomie, le rendement maximum, les<br />

économies d’énergies, la mixité fonctionnelle.<br />

➤ Avec quelles technologies (limiteurs<br />

de couple, freins, réducteurs, ...) ?<br />

Par exemple, les composants mécaniques<br />

tels que nos freins électromagnétiques ont<br />

été améliorés pour minimiser leur consommation<br />

(12W), augmenter leur rapidité<br />

Convoyeur à bande équipé d’une roue<br />

libre antidévireur Siam-Ringspann<br />

Éolienne équipée d’étriers<br />

hydrauliques Siam-Ringspann<br />

d’action, doubler leur puissance dans un<br />

encombrement réduit, et permettre une<br />

économie de matière sur le produit… Nos<br />

roues libres utilisées en relayage de puissance<br />

dans les entrainements de moteurs,<br />

couplent ou désaccouplent automatiquement<br />

et instantanément la source<br />

d’énergie non utilisée. La consommation<br />

d’énergie est limitée au besoin réel. Nos<br />

limiteurs de couple à friction vont, en cas<br />

de blocage, neutraliser la transmission, et<br />

stopper la consommation d’énergie inertielle,<br />

limitant au redémarrage les courants<br />

d’appel des moteurs.<br />

➤ Quelles solutions proposez-vous et<br />

quels exemples d’applications concrètes<br />

pouvez-vous nous livrer ?<br />

Parmi les exemples de cas concrets figure<br />

les éoliennes équipées d’étriers hydrauliques<br />

Siam-Ringspann. Sur ce type<br />

d’installation, nos puissants freins hydrauliques<br />

immobilisent la couronne.<br />

Modulaires et polymorphes, ils exercent<br />

leur action indifféremment sur l’intérieur<br />

ou l’extérieur de la couronne. L’étanchéité<br />

renforcée optimise les opérations<br />

de maintenance et diminue les coûts<br />

d’optimisation.<br />

Autre cas d’applications de nos systèmes,<br />

les convoyeurs à bande équipés<br />

d’une roue libre antidévireur Siam-<br />

Ringspann. Sur les convoyeurs à bande<br />

inclinés, notre roue libre antidévireur<br />

verrouille immédiatement la marche<br />

arrière et retient la charge dès l’arrêt<br />

moteur. Elle autorise le redémarrage<br />

rapide en pleine charge, avec pour la<br />

transmission, une consommation électrique<br />

limitée au besoin réel.<br />

De plus, des innovations telles que les<br />

nouvelles cages NX MX et LX de nos<br />

roues libres antidévireurs à soulèvement<br />

centrifuge, offre une capacité de couple<br />

en moyenne 20% supérieure aux anciennes<br />

versions. Leur fonctionnement à<br />

haute vitesse n’a aucune incidence sur le<br />

rendement des moteurs et motoréducteurs.<br />

Ces technologies sont également<br />

utilisées pour l’antidévirage des pompes<br />

et des ventilateurs.<br />

➤ Quelles bonnes pratiques d’utilisation<br />

et solutions complémentaires<br />

(notamment de mesure comme les<br />

couplemètres) doit-on adopter pour<br />

installer ces éléments sur les machines ?<br />

Parmi les solutions complémentaires qui<br />

peuvent être mises en place, les couplemètres<br />

utilisés pour la mise au point de<br />

la machine peuvent être envisagés.<br />

Cependant, en process continu, le limiteur<br />

de couple ou le frein mécatronique<br />

intégrant des capteurs sont les solutions<br />

idéales ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 46


<strong>Maintenance</strong> des machines<br />

Publi-communiqué<br />

La maintenance prédictive<br />

en très basse vitesse<br />

Les contraintes de production liées aux raccourcissements et aux changements<br />

de cycles de production obligent les industriels à maintenir une<br />

disponibilité machine optimum. Il y 25 ans, les filiales de service<br />

Leroy-Somer proposaient déjà Diamis, un concept de maintenance basé<br />

sur l’analyse spectrale, comme alternative à la maintenance systématique<br />

périodique et leurs opérations onéreuses (immobilisation des machines,<br />

remplacement de pièces…). Cette solution nouvelle permettait une<br />

surveillance des systèmes d’entrainement des principaux équipements ou<br />

process stratégiques et leur suivi en tendance. Aujourd’hui, de nouvelles<br />

solutions ont permis d’optimiser les opérations de maintenance, comme<br />

en témoigne un cas d’étude réalisé chez un industriel de l’agroalimentaire.<br />

Les performances des appareils d’instrumentation<br />

tels les collecteurs de données<br />

et leurs capteurs ont longtemps limité l’application<br />

de la maintenance prédictive aux<br />

systèmes d’entraînement dont les vitesses de<br />

rotation étaient inférieures à 100 rpm pour<br />

les meilleurs d’entre eux. En effet, comme le<br />

niveau des signaux émis par les machines<br />

lentes, par exemple les motoréducteurs, était<br />

inférieur à la résolution du propre instrument<br />

et de sa chaine de mesure, la possibilité de<br />

détecter un défaut était nulle.<br />

L’apparition de nouveaux collecteurs CSI 2130<br />

de chez Emerson, groupe auquel sont affiliées<br />

les filiales de service Leroy-Somer, et<br />

l’utilisation de procédés de mesures et de traitement<br />

de signaux, mesures PeakVue ® , ont<br />

permis le cas d’étude suivant : celle-ci a été<br />

réalisée chez un utilisateur industriel allemand<br />

du secteur agroalimentaire, client de la filiale<br />

de service Marbaise à Dortmund, spécialisée<br />

dans la maintenance des réducteurs à très forts<br />

couples (trains planétaires, engrenages parallèles<br />

et roue et vis sans fin).<br />

La problématique du client final était de<br />

trouver une solution alternative au remplacement<br />

systématique, tous les douze mois, du<br />

roulement supérieur de son mélangeur vertical,<br />

roulement spécial dont le délai de fabrication<br />

est de plusieurs mois. Le mélangeur,<br />

d’un diamètre d’environ trois mètres et d’une<br />

hauteur de quatre mètres, est actionné par six<br />

motoréducteurs, liés par pignons chaine et<br />

positionnés sur le périmètre du mélangeur, le<br />

tout fonctionnant à une vitesse de rotation de<br />

quarante tours par heure. L’objectif de la<br />

mesure a été de vérifier si, à cette vitesse, les<br />

signaux des amplitudes transmises par le<br />

roulement sont détectables à un niveau tel que<br />

leur exploitation permette de valider la mise<br />

en place d’un programme de maintenance<br />

prédictive et de suivi.<br />

Atouts de la technique<br />

de PeakVue ®<br />

Les principales difficultés de l’exercice sont<br />

dues au fait qu’à cette vitesse de rotation,<br />

l’amplitude des signaux émis est tellement<br />

faible qu’il faut pouvoir les isoler du bruit de<br />

fond pour les rendre exploitables. Les derniers<br />

points concernent le choix du mode<br />

d’acquisition et celui de la fréquence d’échantillonnage<br />

qui sont déterminants pour permettre<br />

une acquisition de données fines.<br />

Grâce à son scan à 100 KZ, la technique de<br />

PeakVue ® , contrairement à celle de la démodulation<br />

de signal temporel, a l’avantage de<br />

détecter très précisément les amplitudes<br />

faibles, de discriminer les différentes fréquences<br />

mesurées, leur amplitude, et de mettre en<br />

évidence la présence d’un défaut naissant.<br />

Par ailleurs, le très faible niveau de bruit de<br />

fond du collecteur 2130 d’Emerson (10 -6 g/s)<br />

s’est avéré indispensable dès lors que l’on<br />

veuille mesurer des signaux d’une telle amplitude.<br />

Lors de la mesure, il était crucial de<br />

disposer d’une bonne fréquence d’échantillonnage<br />

pour obtenir une résolution suffisante.<br />

Pour la mesure, il a été choisi de<br />

travailler par acquisition de spectre en continu<br />

(Tansient) sur une plage de 0 à 100 Hz et avec<br />

une fréquence d’échantillonnage de 256 Hz.<br />

La durée de la première mesure a été de huit<br />

minutes, soit 5,3 tour de roulement. Sur cette<br />

période de 480 secondes et à 256 cycles,<br />

122 880 échantillons ont pu être obtenus,<br />

permettant une résolution théorique de<br />

0,002 Hz. Le très faible bruit de fond du<br />

collecteur 2130 d’Emerson (10 -6 g/s) a rendu<br />

possible la détection des signaux d’engrènement<br />

pignons, chaîne et leurs multiples,<br />

nettement visibles à une fréquence de 0.25 Hz<br />

et avec une amplitude de l’ordre de 10 -5 g/s.<br />

En outre, il n’a été détecté aucune fréquence,<br />

même très faible, liée à un défaut de roulement<br />

naissant.<br />

Le client a pu bénéficier de nombreux<br />

avantages :<br />

- Possibilité de mettre en place un programme<br />

de suivi par maintenance vibratoire,<br />

- Possibilité de planifier son arrêt pour remplacer<br />

le ou les roulements défaillants,<br />

- Élimination d’un arrêt du mélangeur et son<br />

immobilisation d’une semaine pour un<br />

remplacement systématique de roulement,<br />

- Élimination d’un risque et des contraintes<br />

de manutention dus au grutage d’un équipement<br />

d’une telle dimension,<br />

- Réduction de coût importante correspondant<br />

à l’organisation et la réalisation d’une<br />

opération lourde et délicate ■<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 48


<strong>Maintenance</strong> des machines<br />

Focus technique<br />

Les moto-réducteurs ou comment<br />

optimiser le couple d'un moteur<br />

Lorsque l’on parle de l’entraînement des machines, c’est aux motoréducteurs<br />

que l’on fait communément référence, tant l’association<br />

du moteur électrique et du réducteur mécanique en tant qu’unité fonctionnelle<br />

est devenue incontournable au cœur des installations industrielles.<br />

Et pas seulement à ce niveau…<br />

Le moteur livre la force motrice et le<br />

réducteur la transforme en un couple<br />

exploitable à une vitesse donnée. Si le<br />

moteur est généralement de type asynchrone,<br />

voire synchrone selon les besoins<br />

spécifiques de l’application, le réducteur<br />

présentera une sortie co-axiale ou à<br />

renvoi d’angle et se distinguera par son<br />

mode d’engrènement : trains cylindriques,<br />

couple conique, roue et vis ou<br />

planétaire pour ne citer que les plus usuels.<br />

Pour satisfaire les exigences fonctionnelles<br />

d’une machine, pour optimiser ses<br />

performances énergétiques, mais aussi<br />

pour éviter toute usure prématurée ou<br />

casse intempestive, il est primordial que<br />

le concepteur de la machine et le constructeur<br />

de systèmes d’entraînement<br />

analysent ensemble les exigences de la<br />

chaîne cinématique qui détermineront le<br />

choix du système d’entraînement.<br />

nombre croissant, ils ont pour vocation<br />

de se faire oublier alors qu’ils sont essentiels<br />

pour le bon fonctionnement de l’application<br />

qu’ils servent. Tel est du moins<br />

l’avis d’Olivier Anacker, responsable du<br />

service support client chez SEW-<br />

Usocome, constructeur de systèmes d’entraînement<br />

et de motion-control. « La<br />

multiplication des moto-réducteurs sur<br />

une même machine implique une vision<br />

globale de la chaîne cinématique et la<br />

prise en considération du coût total de<br />

possession de la machine. ».<br />

Les moto-réducteurs intéressent tant les<br />

concepteurs/constructeurs de machines<br />

qui les intègrent, que les utilisateurs<br />

finaux qui les exploitent au quotidien sur<br />

leur outil de production. Si ces derniers<br />

possèdent dans leur parc des machines<br />

anciennes, ils peuvent aussi décider de<br />

mener des opérations de rétrofit en y inté-<br />

grant des motoréducteurs de nouvelle<br />

génération, pour en améliorer l’efficacité<br />

énergétique et/ou en élargir les fonctionnalités.<br />

La consommation énergétique :<br />

un critère devenu déterminant<br />

« Nous constatons que les utilisateurs<br />

finaux expriment des besoins différents<br />

d’il y a dix ou quinze ans. Aujourd’hui,<br />

les économies d’énergie suscitent un<br />

intérêt croissant, y compris chez les<br />

constructeurs traditionnellement plus<br />

enclins à privilégier la performance au<br />

meilleur prix. Ainsi, utilisateurs et<br />

constructeurs se rejoignent sur l’importance<br />

à accorder au coût global, c’està-dire<br />

celui de l’installation complète sur<br />

toute sa durée de vie. »<br />

Cette demande stimulée par les utilisateurs<br />

tient pour origine la définition de<br />

nouvelles classes de rendement pour les<br />

moteurs électriques et leur imposition<br />

progressive dans l’espace européen.<br />

Ainsi, depuis juin 2011, l’obligation est<br />

faite aux constructeurs de mettre en<br />

œuvre sur leurs nouvelles installations<br />

Pour faire simple, un moto-réducteur peut<br />

être défini comme la combinaison d’un<br />

moteur électrique et d’un réducteur<br />

mécanique. Souvent, le moto-réducteur<br />

est associé à un variateur de vitesse<br />

électronique pour élargir le champ de ses<br />

possibilités en matière d’automatismes.<br />

Les moto-réducteurs sont partout, là où<br />

il s’agit de mettre en mouvement une<br />

machine voire toute une installation, que<br />

ce soit au cœur des sites industriels, mais<br />

aussi dans le domaine environnemental<br />

(traitement et valorisation de l’eau et des<br />

déchets) ou encore dans l’espace public<br />

(stations de lavage, escalators ou équipements<br />

scéniques, etc.). Même s’ils sont<br />

omniprésents, ils ne sont souvent pas<br />

visibles pour autant ; et malgré leur<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 49


<strong>Maintenance</strong> des machines<br />

des moteurs au moins conformes à la<br />

classe de rendement IE2. En 2015, ils<br />

auront pour obligation d’adopter l’IE3<br />

pour les grosses puissances avant de le<br />

généraliser en 2017 sur toutes les puissances<br />

de 0,75 à 375 kW (voir encadré).<br />

La classe de rendement IE4 est d’ores<br />

et déjà définie. Elle attend d’être intégrée<br />

dans les directives européennes et<br />

mondiales. Chez un constructeur tel que<br />

SEW-Usocome, comme le confirme<br />

Olivier Anacker, ces évolutions techniques<br />

sont complètement intégrées<br />

depuis quelques années déjà ; « cette<br />

avance, nous la devons aussi au fait que<br />

notre marché est mondial, pas seulement<br />

européen et que les législations américaines<br />

et australiennes étaient plus<br />

contraignantes bien avant celles duVieux<br />

Continent » ■<br />

Directive Européenne<br />

EuP en bref<br />

La directive européenne EuP – lot 11 a<br />

été votée en juillet 2009 et s’appuie sur<br />

la norme CEI 60034-30 (norme définissant<br />

les classes de rendement énergétique<br />

des moteurs électriques dans le<br />

monde). Elle précise et planifie dans le<br />

temps les niveaux de rendement à atteindre<br />

pour les machines vendues sur le<br />

marché européen. La directive européenne<br />

EuP oblige les industriels de<br />

mettre sur le marché des moteurs hauts<br />

rendements des moteurs de Classe IE 2<br />

depuis le 16 juin 2011, de Classe IE 31<br />

à compter du 1 er janvier 2015 pour les<br />

puissances allant de 7,5 à 375 kW seulement<br />

puis pour les puissances démarrant<br />

à 0,75 kW.<br />

En pratique<br />

Utilisation des moto-réducteurs :<br />

ne pas faire n'importe quoi !<br />

Les moto-réducteurs servent à gagner en rendement, à condition de<br />

respecter certaines règles de pratique. L’erreur la plus souvent commise<br />

consiste à suralimenter le moteur, mettre 7,5 kW alors que l’on n’a<br />

besoin que d’une puissance de 4 kW. C’est rassurant, mais au final,<br />

cette logique se révèle bien plus coûteuse à l’achat mais aussi au moment<br />

de l’exploitation de la machine puisque la consommation d’énergie,<br />

rappelons-le, représente 90% du coût total de possession d’un produit<br />

tout au long de sa durée de vie.<br />

« Le moteur électrique par exemple, c’est<br />

la dernière chose que l’on définit dans<br />

une machine, concède Fabrice Hugnet,<br />

directeur commercial d’Oriental Motor<br />

France. Pour être clair, beaucoup de gens<br />

font n’importe quoi ! j’ai visité des entreprises<br />

dans lesquelles on prenait, lors<br />

d’une panne, le premier moteur venu ou<br />

que l’on trouve en magasin. Ce qui<br />

implique une chose : on prend systématiquement<br />

le moteur le plus gros. Or la<br />

mécanique doit être dimensionnée par<br />

rapport au couple et à la puissance du<br />

moteur sinon on risque la casse ».<br />

Si les bureaux d’études ont fait des<br />

efforts dans le dimensionnement du<br />

moteur par rapport au besoin, dans<br />

l’esprit du consommateur persiste l’idée<br />

que plus un moteur est gros, plus il est<br />

fiable. « Or, chez Oriental Motors,<br />

lorsque l’on arrivait chez le client avec<br />

des moteurs asynchrones de petites puissances,<br />

on nous regardait avec des yeux<br />

ronds ! » Mais la technologie convainc<br />

peu à peu les consommateurs qui prennent<br />

conscience des avantages de ces<br />

petits moteurs, en particulier en termes<br />

de consommation d’énergie, d’encombrement<br />

et de rendements moteur et<br />

mécanique ; près de 60% de l’énergie<br />

part dans les frottements. D’ailleurs, en<br />

termes de maintenance, le préventif s’impose<br />

avec une lubrification et une<br />

vidange à faire de manière régulière.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 50


<strong>Maintenance</strong> des machines<br />

Surtout, le système doit être bien calculé<br />

sinon les roulements risquent de s’abimer<br />

beaucoup plus vite et les arbres<br />

cisaillés par les charges radiales. Enfin,<br />

en termes d’usure, l’organe le plus<br />

impacté reste le frein ; le frein arrête la<br />

charge et s’use donc à chaque opération<br />

du fait de l’énergie emmagasinée et qu’il<br />

faut évacuer.<br />

La tendance<br />

vers des solutions complètes<br />

Un moto-réducteur ne peut être pensé<br />

seul, isolé. Par essence, il est un organe<br />

mixte, composé comme son nom l’indique<br />

d’un moteur et d’un réducteur.<br />

Auparavant, les constructeurs fabriquaient<br />

des systèmes séparés ; aujourd’-<br />

hui, on ne trouve sur le marché que des<br />

ensembles complets. Mais la tendance<br />

est d’aller davantage vers la mécatronique,<br />

laquelle répond de plus en plus à<br />

un besoin réel du fait que les clients, et<br />

en particulier les bureaux d’études, n’ont<br />

plus le temps d’intégrer toutes les pièces<br />

mécaniques. Tous cherchent des systèmes<br />

complets à l’exemple des plateaux<br />

roulants ou linéaires. Ces ensembles<br />

s’installent directement et permettent de<br />

gagner du temps sur la mise au point,<br />

de réduire les coûts, d’être livré dans des<br />

délais plus courts tout en gardant un bon<br />

niveau de fiabilité. Cela permet aussi<br />

de réduire les interventions de maintenance<br />

(les services après-vente des<br />

constructeurs étant, certains plus que<br />

d’autres, plutôt efficaces) car les systèmes<br />

de retrofit et l’ajout d’installations<br />

supplémentaires impliquent beaucoup<br />

d’éléments mécaniques dissociés qu’il<br />

convient de surveiller de près et indépendamment<br />

les uns des autres. Les<br />

temps de réglage sont également très<br />

longs sur ce type d’installations alors que<br />

la mécatronique présente l’avantage<br />

d’être plus simple et autonome.<br />

Les solutions complètes intègrent également<br />

des variateurs de vitesse qui sont<br />

essentiels pour adapter la vitesse au<br />

moteur, maîtriser le temps de démarragefreinage<br />

et réguler la vitesse ou encore<br />

faire du positionnement et maîtriser la<br />

charge à l’arrêt (pour les opérations de<br />

levage par exemple). Enfin, la mécatronique<br />

implique la présence de bus de<br />

terrain qui assurent un dialogue permanent<br />

entre les différents automates et les<br />

éléments que l’on doit piloter. Quant<br />

au contrôle automatique des moteurs,<br />

celui-ci est assuré par des variateurs de<br />

fréquence. Ainsi, le moteur seul n’existe<br />

plus. Toutefois, il est important de garder<br />

à l’esprit qu’il est bien présent, qu’il ne<br />

faut ni l’oublier, ni négliger les opérations<br />

élémentaires de maintenance préventive,<br />

à commencer par les roulements<br />

et la disponibilité de certaines pièces<br />

détachées comme des axes linéaires ou<br />

même un moteur car celui-ci n’est pas<br />

pour autant éternel... ■<br />

Olivier Guillon<br />

Exemple d’application de moto-réducteurs dans une carrière<br />

Pradier Carrières, société créée en 2010 (filiale<br />

de Pradier, groupe français qui produit<br />

400 000 tonnes de blocs béton et entrevous<br />

par an pour les distributeurs en matériaux de<br />

construction), a ouvert l’an dernier son premier<br />

site d’exploitation à Mondragon, dans le sud<br />

de la France. Constituée d’un gisement d’environ<br />

150 hectares, cette carrière représente<br />

20 millions de tonnes de minerai avec une<br />

autorisation d’extraction de 450 000 tonnes<br />

par an sur trente ans. 350 000 tonnes sont<br />

ensuite acheminées par la route et 100 000<br />

tonnes par voie fluviale. Une usine de traitement<br />

installée à proximité du gisement permet<br />

grâce à un kilomètre par tapis d’établir différentes<br />

coupures et de catégories avec une<br />

capacité de production de 400 tonnes par<br />

heure. C’est l’entreprise IECS, dirigée par Paul<br />

Cachot, qui a réalisé l’ensemble de cette installation<br />

assurant le concassage du minerai, le<br />

criblage et le convoyage des granulats vers<br />

leurs points d’expédition. Sur ce tapis, pas<br />

moins de trente-sept moto-réducteurs à couples coniques du fabricant Nord Drivesystems<br />

ont été installés. Il s’agit des modèles SK9072 & SK9042 équipés de moteurs IEC B5 en<br />

IE2. Ces moto-réducteurs se composent d’un réducteur équipé d’une interface et d’un accouplement<br />

sur lequel vient se fixer le moteur normalisé à bride B5, facilitant ainsi un éventuel<br />

remplacement du moteur.<br />

L’ensemble de l’installation de production de granulat a la particularité d’être en zone<br />

inondable avec des crues pouvant atteindre un niveau de 2,5 mètres : il a donc fallu concevoir<br />

toute l’installation sur pilotis ; un travail colossal de génie civil qu‘a dû réaliser en interne<br />

les équipes de Pradier pour mettre les installations à l’abri de l’eau. Mais l’essentiel de la<br />

problématique résidait dans la consommation d’énergie. C’est pourquoi, le choix s’est immédiatement<br />

orienté vers des moteurs IE2 (conformément à la norme), ce qui a permis à<br />

l’entreprise d’obtenir un meilleur rendement des moteurs, de réduire les points de chauffe<br />

et de prolonger la durée de vie de l’entraînement. Ces optimisations entraînent également<br />

de plus grandes réserves de puissance, ce qui ouvre de nouvelles possibilités en matière<br />

de conception des systèmes d’entraînement. La mise en service a eu lieu en décembre 2010,<br />

pour une mise en production à plein régime au premier semestre 2011.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 51


Hygiène – Santé – Sécurité<br />

Interview<br />

La sécurisation des postes<br />

de travail passe par un changement<br />

des mentalités<br />

À l’occasion du lancement de la nouvelle Campagne européenne intitulée<br />

« Ensemble pour la prévention des risques », Gérard Neyret, vice-président<br />

Afim et ancien responsable du comité Santé-Sécurité-Environnement<br />

de la Fédération européenne des associations nationales de maintenance<br />

(EFNMS) nous rappelle les règles d’usage pour sécuriser le poste de travail,<br />

à commencer par prendre davantage en compte les risques.<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : En quoi<br />

consiste cette nouvelle campagne ? À<br />

qui s’adresse-t-elle ?<br />

Gérard Neyret : Comme vous avez pu<br />

le lire dans sa littérature, cette campagne<br />

incite à une collaboration et une action<br />

cohérente en matière de prévention à l’intérieur<br />

des sociétés, entre direction,<br />

cadres intermédiaires, personnel d’exécution<br />

et les corps externes chargés de la<br />

prévention du risque (Sécurité Sociale,<br />

médecins du travail, préventeurs, etc.).<br />

Elle s’adresse en particulier aux directions<br />

(c’est la tête qui impulse les campagnes)<br />

et aux PME, notamment celles qui<br />

n’ont pas les moyens d’avoir les structures<br />

“sécurité” étoffées des grandes<br />

organisations.<br />

➤ Quelles sont les catégories de travailleurs,<br />

en particulier dans la maintenance,<br />

les plus touchées par les<br />

accidents et les risques de santé au<br />

travail ?<br />

Il faut se référer aux précédentes enquêtes<br />

de l’Afim (Association française des<br />

ingénieurs de maintenance). Sur le plan<br />

du statut, les personnels les plus touchés<br />

sont les travailleurs inexpérimentés<br />

(jeunes travailleurs, intérimaires, contractuels).<br />

Sur le plan du métier, ce sont bien<br />

sûr ceux qui travaillent en contact direct<br />

avec les équipements : les opérateurs de<br />

maintenance dans le BTP, les monteurs,<br />

les chaudronniers-tuyauteurs, les soudeurs,<br />

le personnel du levage. Paradoxalement<br />

les électriciens, formés par les<br />

habilitations successives, ont davantage<br />

le réflexe «sécurité».<br />

➤ Concernant l’environnement de<br />

travail, quels sont les risques les plus<br />

récurrents ?<br />

Sur le plan des accidents, le risque principal<br />

est devenu le risque routier dans les<br />

déplacements professionnels (un accident<br />

de travail mortel sur trois). Sur site,<br />

au niveau de la gravité, les risques les<br />

plus importants sont les chutes en<br />

hauteur, les accidents de manutention<br />

(chute d’objets), les mises en marche<br />

intempestives durant les interventions.<br />

Enfin, en termes de fréquence, les glissades<br />

et les chutes au niveau du sol sont<br />

les risques les plus répandus, sans oublier<br />

la mauvaise utilisation de l’outillage...<br />

Les situations les plus dangereuses se<br />

présentent lors des interventions d’urgence<br />

non préparées qui se multiplient à<br />

la suite de l’abandon fréquent de la maintenance<br />

préventive “pour faire des économies”.<br />

Un autre facteur de danger est le<br />

contact avec des pièces en mouvement<br />

ou sous alimentation d’énergie : même<br />

dans le cas où une stricte politique de<br />

consignation est appliquée, il est parfois<br />

nécessaire d’être en contact avec des<br />

équipements en action pour pouvoir<br />

poser un diagnostic ou réaliser les essais<br />

de fonctionnement après réparation.<br />

Sur le plan des maladies professionnelles,<br />

les risques les plus fréquents identifiés<br />

sont l’amiante, le contact avec des<br />

produits dangereux pour la santé (benzène<br />

par exemple) et les surdités dues au<br />

bruit. Enfin, les risques émergents sont<br />

les troubles musculo-squelettiques (TMS)<br />

provoqués par la répétition fréquente des<br />

mêmes gestes, ainsi que les troubles<br />

psycho-sociaux (RPS). Il est intéressant<br />

de se référer à l’enquête ESENER<br />

publiée par l’Agence européenne pour la<br />

sécurité et la santé au travail (EU-OSHA)<br />

à Bilbao.<br />

➤ Quelles erreurs fréquentes rencontrez-vous<br />

sur le terrain ?<br />

La liste serait interminable. À mon avis,<br />

c’est le résultat de la pratique insuffisante<br />

d’une évaluation correcte et complète des<br />

risques avant toute action. J’ai aussi cité<br />

ci-dessus les interventions en catastrophe<br />

à effectuer rapidement quand on fait l’impasse<br />

sur le préventif (on n’a pas le temps<br />

de chercher les plans, d’amener le matériel<br />

ou équipements de sécurité, etc). Une<br />

autre cause – concernant surtout la maintenance<br />

– est la difficulté d’accès, notamment<br />

dans les travaux en hauteur, ou dans<br />

le manque d’accessibilité d’installations ;<br />

il faut alors se transformer en hommeserpent<br />

pour intervenir dans des postures<br />

invraisemblables (exemple caractéristique :<br />

l’accessibilité difficile des installations de<br />

conditionnement d’air, ou d’éclairage). On<br />

néglige fréquemment aussi l’impact de<br />

la manutention, que ce soit pour porter de<br />

lourdes caisses d’outillages, ou déplacer<br />

de lourds composants de machines.<br />

➤ Quelles bonnes pratiques préconisez-vous<br />

?<br />

La meilleure des pratiques demeure<br />

l’évaluation préalable des risques avant<br />

toute intervention, dont il faut savoir<br />

prendre le temps, même en cas d’extrême<br />

urgence : évaluation d’abord à tête<br />

reposée, suivie d’un dernier coup d’œil<br />

de contrôle au moment d’agir.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 52


Hygiène – Santé – Sécurité<br />

Deux citations sont utiles pour appuyer cette pratique qui doit<br />

devenir une habitude : la première provient d’un homme illustre,<br />

Descartes : “Réfléchir avant d’agir, tel est le principe de<br />

la morale”. La deuxième citation, beaucoup plus triviale, entendue<br />

de la bouche d’un vieux second-maître bosco de la Marine:<br />

“Il arrive toujours des catastrophes à celui qui est tellement<br />

pressé de pisser qu’il ne prend même pas le temps de déboutonner<br />

sa braguette...”<br />

Afin de faciliter la tâche de l’analyse rapide des risques,<br />

l’Afim, de concert avec la Caisse d’assurance maladie (Cram)<br />

d’Alsace-Moselle et l’Éducation nationale, fait de son mieux<br />

pour susciter l’intérêt des entreprises (notamment les PME)<br />

envers le logiciel gratuit d’analyse des risques « Pari<br />

<strong>Maintenance</strong> ». Elle met de plus sur le marché la trousse<br />

“Securafim”, qui permet une consignation complète des énergies,<br />

quelles qu’en soient la nature (1) . En ce qui concerne les<br />

entreprises de maintenance, la certification d’assurance-sécurité<br />

MASE, désormais unifiée, doit continuer à se développer<br />

en France. Un système analogue existe dans le Benelux,<br />

le SCC/VCA.<br />

➤ Pouvez-vous nous parler du « passeport de sécurité »<br />

(safety pass) ? En quoi consiste ce concept ?<br />

Il s’agit d’un passeport bilingue, développé par exemple dans<br />

l’industrie énergétique allemande et où sont notées les caractéristiques<br />

du travailleur, ses qualifications, ses antécédents<br />

médicaux (aptitudes/inaptitudes), la ou les langues pratiquées,<br />

les formations suivies (notamment en matière de sécurité)<br />

avec leurs résultats, certifiées par les examinateurs, etc. L’accès<br />

du site de travail est interdit à qui n’a pas ce passeport sur lui.<br />

Ce système se développe en Europe un concept similaire :<br />

la carte de sécurité (safety card). Ce concept doit être évoqué<br />

dans un prochain séminaire (Safety Card Seminar) qui se<br />

tiendra lors de la 6 e «Working on Safety Conference (WOS<br />

2012)», organisée par l’ENSHPO (European Network on<br />

Safety and Health Professionals Organisations) à Sopot<br />

(Pologne) du 11 au 14 septembre 2012.<br />

L’ENSHPO est un partenaire de l’organisation Eusafe<br />

(European Qualification of Occupational Safety and Health<br />

Professionals) qui collabore étroitement avec l’Agence européenne<br />

pour la sécurité et la santé au travail. Le but de ces<br />

dispositions est de faire face, sur le plan de la sécurité, à la<br />

présence de plus en plus fréquente sur un même site de<br />

travailleurs de diverses nationalités, langues et cultures –<br />

conséquence de l’accroissement de la mobilité transfrontalière<br />

constatée dans le monde du travail.<br />

➤ Plus globalement, que faudrait-il changer (sensibilisation<br />

du top management, des jeunes etc.) ?<br />

Bien sûr, il est essentiel de faire évoluer les mentalités par des<br />

campagnes répétitives dans les médias lus dans les milieux<br />

professionnels, les médias syndicaux et tous les médias concernant<br />

la santé au travail. Par exemple, certaines grandes compagnies<br />

allemandes organisent des semaines complètes de<br />

formation à la sécurité, spécifiquement conçue pour l’échelon<br />

supérieur, auxquelles assistent non seulement les membres<br />

(1) Se référer aux numéros 35 et 36 de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>).<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 53


Hygiène – Santé – Sécurité<br />

de la direction mais aussi ceux du conseil<br />

d’administration, afin que le concept<br />

«sécurité» redescende en pluie tout le<br />

long des échelons hiérarchiques. Bien<br />

entendu, ces membres sont tenus de<br />

donner le bon exemple.<br />

Le point le plus délicat est celui de la<br />

hiérarchie intermédiaire. Au contact du<br />

réel, celle-ci est récompensée quand elle<br />

obtient une bonne productivité. Elle<br />

risque donc de voir d’un mauvais œil le<br />

temps nécessaire à consacrer à une bonne<br />

sécurité. Il incombe donc au management<br />

de motiver de façon appropriée cette<br />

hiérarchie intermédiaire (par exemple<br />

avec des primes collectives de bons résultats<br />

« sécurité »).<br />

➤ Avez-vous des exemples concrets<br />

(bonnes et mauvaises pratiques, situations<br />

dangereuses ou absurdes,...) à<br />

nous dévoiler ?<br />

J’insiste d’abord sur un exemple précis :<br />

l’attention à porter aux installations de<br />

production, distribution et d’utilisation<br />

de gaz naturel, dont l’usage se développe<br />

de façon exponentielle, notamment en<br />

matière de production d’énergie. Infiniment<br />

plus commode d’emploi que le<br />

charbon, il actionne des centrales à cycle<br />

combiné, de bas coût d’investissement<br />

mais puissantes et à haut rendement,<br />

émettant trois fois moins de CO 2 au kWh<br />

que les centrales charbonnières. Elles<br />

sont aussi rapidement disponibles quand<br />

on en a besoin et fiables. Ce combustible<br />

est en fait, dans les conditions actuelles,<br />

la véritable alternative réaliste au<br />

nucléaire. Mais son fort potentiel énergétique<br />

(10.000 KCal/NM 3 ) rend ses<br />

explosions dévastatrices (cf. les catastrophes<br />

sur plateformes offshore, les<br />

explosions de foyer dans les fours et<br />

chaudières au gaz...).<br />

Il y a aussi par exemple de plus en plus<br />

d’accidents dus aux ruptures de canalisations<br />

enterrées de gaz naturel, causées<br />

par des travaux de terrassement locaux<br />

mal contrôlés, du fait de la réduction des<br />

effectifs des agents chargés de surveiller<br />

dans une zone donnée le bon respect des<br />

autorisations de creuser. De même, il<br />

importe de réagir dès qu’est constatée la<br />

présence d’une odeur suspecte (le gaz<br />

étant “odorisé’’). Dans un pays proche,<br />

une fuite de gaz dans les cuisines d’un<br />

restaurant universitaire a ainsi entraîné<br />

très récemment une explosion entraînant<br />

la mort de huit personnes et une quarantaine<br />

de blessés. Une campagne européenne<br />

ciblée sur les risques liés au gaz<br />

naturel et les moyens de s’en prémunir<br />

est hautement souhaitable.<br />

Autre exemple : celui des décès par<br />

asphyxie par l’azote, le CO 2 ou un gaz<br />

inerte, dans des récipients ou cuves auparavant<br />

rendus inertes par de tels gaz, et<br />

qu’on a par négligence oublié de ventiler<br />

après l’opération d’inertage ; ce qui<br />

entraîne le décès immédiat de tout intervenant<br />

pénétrant ultérieurement dans<br />

cette capacité... et du collègue qui s’y<br />

précipite pour le secourir. Troisième et<br />

dernier exemple : la chute d’intervenants<br />

amenés à marcher sur une fragile toiture<br />

en fibrociment (il en reste encore), sans<br />

avoir pris la précaution de répartir leur<br />

poids par des planches posées sur ce type<br />

de toiture, et qui passent à travers ce toit<br />

(j’en ai connu ainsi quatre cas durant ma<br />

carrière).<br />

➤ Enfin, au niveau de la conception<br />

des postes de travail, note-t-on une<br />

prise en compte croissante de la sécurité<br />

?<br />

Il est difficile de répondre à cette question,<br />

faute d’enquêtes. Il semble que les<br />

résultats concernant les “accidents”<br />

s’améliorent, à l’exception du risque<br />

routier; mais d’une façon générale il<br />

apparaît que le risque «maladie professionnelle»,<br />

jadis largement sous-estimé,<br />

se révèle de plus en plus fréquent. On<br />

peut assimiler à ce genre de risque les<br />

risques émergents (TMS, RPS).<br />

Malheureusement, les sinistres majeurs<br />

frappant l’environnement continuent de<br />

se produire dans le monde, quelles qu’en<br />

soient les causes, naturelles ou humaines.<br />

Parmi eux on évalue, paraît-il, à 12%<br />

le nombre de sinistres dus à une maintenance<br />

inadéquate). Il suffit de lire la<br />

presse pour s’en rendre compte.<br />

Que ce soit pour la sécurité des personnes,<br />

des équipements ou de l’environnement,<br />

il importe de mettre l’accent sur la<br />

nécessité de prévoir la sécurité sur les<br />

équipements nouveaux dès le stade de la<br />

planche à dessin, avec la nécessité d’en<br />

faire auditer la conception par des gens<br />

de terrain sur le plan de la maintenabilité<br />

(accès, par exemple), de la fiabilité,<br />

de la disponibilité et de la sécurité.<br />

L’épouvantable catastrophe de Bhopal en<br />

Inde (3 500 morts officiels) a été causée<br />

par la fuite d’un réservoir d’isocyanate<br />

de méthyle, consécutive à plusieurs<br />

facteurs dont une mauvaise maintenance.<br />

Mais on s’est aperçu après coup qu’il<br />

aurait été possible, sur le plan des études<br />

du procédé de fabrication, d’éviter la<br />

présence d’un tel réservoir.<br />

C’est la raison pour laquelle la campagne<br />

européenne 2012/2013 “Ensemble<br />

pour la prévention des risques” doit<br />

inclure tous ceux qui prennent des décisions<br />

sur les équipements nouveaux : les<br />

concepteurs des équipements, mais aussi<br />

et surtout ceux qui prennent les décisions<br />

et arbitrages d’ordre financier.<br />

➤ En quoi cette nouvelle campagne<br />

peut-elle changer les mentalités ?<br />

Il est primordial de prendre des décisions<br />

pertinentes en ce qui concerne les investissements<br />

permettant d’éviter ou limiter<br />

le risque : un outillage adéquat, par exemple<br />

en matière d’aides à la manutention<br />

(palans, monorails, nacelles élévatrices...),<br />

une dotation suffisante en pièces détachées,<br />

une documentation bien conçue<br />

et accessible aux opérateurs et aux agents<br />

de maintenance (à Bhopal la documentation<br />

en anglais n’était pas lisible par<br />

les opérateurs qui ne comprenaient que<br />

l’hindi !), une organisation du travail efficace,<br />

et, évidemment les moyens nécessaires<br />

à la prévention et à la lutte contre<br />

les sinistres. Et, bien entendu, prévoir des<br />

moyens humains et matériels suffisants,<br />

avec une politique intelligente de recrutement<br />

et de formation du personnel. Les<br />

responsables des ressources humaines<br />

doivent donc être eux aussi impliqués au<br />

premier chef dans la présente campagne.<br />

Cette campagne devrait aussi aider à faire<br />

prendre conscience, au plus haut niveau,<br />

des conséquences néfastes de la logique<br />

du court terme. Le sinistre de la raffinerie<br />

BP de Texas-City en 2005, pour<br />

cause entre autres de mauvaise maintenance<br />

et de réduction trop poussée de ses<br />

effectifs, a causé quinze morts, plus de<br />

cent cinquante blessés, une destruction<br />

d’usine et un coût financier colossal. Elle<br />

a aussi porté un sérieux coup à la bonne<br />

réputation de BP et entraîné l’éviction de<br />

son grand patron, Lord Browne. Leçon<br />

que les grands décideurs ne devraient pas<br />

oublier ! ■<br />

Propos recueillis<br />

par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 54


Prévention des risques au travail<br />

Cas client<br />

Büttel & Marx repense la sécurité<br />

de ses machines<br />

En intégrant sur ses machines de productions des solutions complètes<br />

de sécurité constituées de capteurs, d’un automate et du diagnostic<br />

pour les automates de contrôle, le constructeur de machines est parvenu<br />

à accroître le niveau de sécurité de ses employés et de ses équipements,<br />

tout en maintenant un haut niveau de productivité.<br />

Là où il est nécessaire de contrôler et<br />

d’installer, une sécurité maximale est<br />

de rigueur. Les techniques médicales se<br />

présentent comme un secteur d’activités<br />

avec des exigences particulièrement<br />

élevées ; celui de l’automobile, quant à<br />

lui, effectue une « sécurité contrôlée »<br />

à 100% des pièces sous-traitées. Pour<br />

pouvoir satisfaire à ces exigences, des<br />

automates de contrôle permanent et des<br />

automates de mesure doivent couvrir une<br />

multitude de critères de contrôles variés,<br />

en même temps et en toute fiabilité. Si<br />

les températures sont extrêmes et si des<br />

mouvements s’enchaînent, la protection<br />

de l’utilisateur est un critère qu’ils doivent<br />

également satisfaire. Il existe toutefois<br />

sur le marché des solutions complètes<br />

qui garantissent que les hommes<br />

et les machines ne sont exposés à aucun<br />

danger au cours du process de contrôle.<br />

Ces solutions impliquent des composants<br />

parfaitement adaptés les uns aux autres<br />

et constituées de capteurs, de techniques<br />

de commande de sécurité mais également<br />

d’un diagnostic.<br />

L’entreprise Büttel & Marx GmbH intervient<br />

dans la construction de machines<br />

spéciales. Fondée en 1994 en tant que<br />

bureau d’ingénierie, l’entreprise a pu,<br />

deux ans plus tard, en plus de ses prestations<br />

de conception, se lancer dans la<br />

construction de ses propres machines, ses<br />

clients étant surtout originaires des<br />

secteurs sous-traitance automobile et<br />

techniques médicales.<br />

L’offre du fabricant de machines spéciales<br />

de Dettingen an der Erms (Allemagne)<br />

comprend actuellement la construction de<br />

postes de travail manuel, d’automates rotatifs,<br />

de systèmes de transfert pour les<br />

secteurs du montage et du contrôle ainsi<br />

que des automatisations complètes de<br />

laboratoires pour le secteur des contrôles<br />

permanents. « Les machines spéciales<br />

sont toujours conçues sur mesure en<br />

fonction des besoins de nos clients »,<br />

affirme le gérant Dietmar Marx, chez<br />

Büttel & Marx. Même en développant<br />

ses machines, l’entreprise place au<br />

premier plan la sécurité des futurs utilisateurs.<br />

Par conséquent, le fabricant de<br />

machines spéciales propose à ses clients<br />

des solutions économiques qui s’appuient<br />

sur la directive Machines en vigueur.<br />

Exercer un contrôle complet<br />

des pièces à usiner<br />

Pour ses automates rotatifs, l’entreprise<br />

utilise une solution complète composée<br />

de capteurs de sécurité et d’un automate<br />

de sécurité fournie par l’automaticien<br />

et expert en normes Pilz (société de 1 400<br />

personnes spécialisée dans les techniques<br />

d’automatismes de sécurité et implantée<br />

à Ostfildern en Allemagne) qui veille à<br />

ce que ni les machines, ni les hommes<br />

ne soient exposés à aucune situation<br />

dangereuse. Le point décisif pour Büttel<br />

& Marx fut que ces solutions complètes<br />

de sécurité ont été conçues pour une<br />

sécurité maximale. « Avec Pilz à nos<br />

côtés, nous avons un partenaire des automatismes<br />

de sécurité qui nous apporte<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 55


Prévention des risques au travail<br />

son soutien, non seulement avec ses<br />

produits, mais aussi avec un vaste savoirfaire<br />

concernant les normes ou la directive<br />

Machines, lors de la planification et<br />

de la création de projets », témoigne<br />

Dietmar Marx.<br />

Les automates de contrôle chargés de<br />

mesurer et de contrôler les objets et les<br />

matériaux arrondis sont créés ou calibrés<br />

à partir d’un objet de test maître. Le<br />

comportement de l’objet de test – et plus<br />

précisément la modification du diamètre<br />

– est contrôlé à différentes températures.<br />

On recherche aussi pour différentes<br />

vitesses de rotation – pouvant aller<br />

jusqu’à 10 000 tours par minute – la rotation<br />

de la pièce à usiner qui doit à son<br />

tour être vérifiée. Le contrôle de la pièce<br />

à usiner a lieu dans des conditions de<br />

températures extrêmes, la plage de<br />

températures oscillant entre -40 et<br />

+200 °C.<br />

Pour pouvoir produire ces températures,<br />

une armoire climatique est directement<br />

raccordée à l’automate de contrôle.<br />

Les deux critères de contrôle de température<br />

et de vitesse de rotation permettent<br />

de simuler la charge de l’objet de test<br />

dans des conditions extrêmes afin d’exclure<br />

les pièces à usiner défectueuses.<br />

Sécuriser suffisamment<br />

et efficacement les automates<br />

de contrôle<br />

Tant que l’automate de contrôle fonctionne<br />

pendant le process de contrôle, les<br />

utilisateurs ne sont exposés à aucune<br />

situation dangereuse. En effet, l’intérieur<br />

de l’automate de contrôle est composé<br />

de plaques en acier qui protègent l’environnement<br />

situé à proximité, si l’objet<br />

de test devait être détruit. Pour garantir<br />

la protection des personnes, le constructeur<br />

de machines spéciales utilise des<br />

capteurs de sécurité PSEN de Pilz.<br />

Ainsi, le protecteur mobile permettant<br />

d’accéder à l’intérieur de l’automate de<br />

contrôle est sécurisé par le système pour<br />

protecteurs mobiles PSENsgate. Les<br />

systèmes de sécurité pour protecteurs<br />

mobiles PSENsgate peuvent être utilisés<br />

dans tous les secteurs d’activités, là où il<br />

est nécessaire d’ouvrir fréquemment des<br />

protecteurs mobiles pour effectuer des<br />

montages et pour leur exploitation. Chez<br />

Büttel & Marx, le PSENsgate sécurise le<br />

fonctionnement de l’automate de contrôle<br />

de telle sorte que le déverrouillage ne<br />

peut être ouvert que lorsque le moteur et<br />

l’inertie sont coupés en toute sécurité.<br />

De cette manière, la protection des<br />

mouvements dangereux et de l’inertie est<br />

assurée à 100%.<br />

Le système pour protecteurs mobiles<br />

d’une largeur de seulement 45 millimètres<br />

réunit l’ensemble des fonctions de<br />

sécurité : dans un encombrement réduit,<br />

il regroupe l’inter-verrouillage de sécurité<br />

ainsi que les boutons-poussoirs<br />

d’arrêt d’urgence, de demande d’accès<br />

et d’acquittement et des fonctions supplémentaires.<br />

Le PSENsgate est une nouvelle combinaison<br />

de l’électronique et de la mécanique<br />

qui permet d’atteindre un plus haut<br />

niveau de performance et peut être utilisé<br />

dans des applications jusqu’au PL e selon<br />

l’EN ISO 13849-1, SIL 3 selon l’EN/CEI<br />

62061 ou jusqu’à la catégorie de sécurité<br />

4 selon l’EN 954-1.<br />

L’arrêt d’urgence intégré permet de se<br />

passer d’entrées de sécurité supplémentaires<br />

et est facilement extensible grâce<br />

à sa poignée d’assentiment qui peut être<br />

obtenue en option. Un codage garantit<br />

une protection très élevée contre le<br />

contournement et la fraude. D’autre part,<br />

il est aussi possible de réaliser un blocage<br />

de la fermeture à l’aide d’un cadenas sur<br />

le verrou. Comme la casse de la tige<br />

d’inter-verrouillage et du pêne est détectée<br />

en toute sécurité, l’équipement de<br />

l’entreprise allemande offre un plus en<br />

sécurité pour les machines disposant d’un<br />

potentiel de risque particulièrement<br />

élevé. D’autre part, le raccordement et la<br />

création de projets sont possibles simplement<br />

et rapidement. Enfin, il est possible<br />

d’ajouter à tout moment et en toute<br />

flexibilité d’autres fonctions spécifiques<br />

aux applications, grâce à des boutonspoussoirs<br />

supplémentaires avec éclairage<br />

et avec une inscription décidée par l’industriel<br />

en fonction de ses besoins.<br />

Une technique sans usure<br />

L’intérieur de l’automate de contrôle est<br />

sécurisé par un capteur de choc qui<br />

désactive l’entraînement en cas de dysfonctionnement.<br />

Par ailleurs, le blocage<br />

de l’axe de la tige d’inter-verrouillage est<br />

surveillé. Ce dispositif de sécurité est<br />

réalisé par le détecteur de proximité de<br />

sécurité PSENini de Pilz. Dans ce cas,<br />

cet équipement détecte sans contact le<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 56


Prévention des risques au travail<br />

rapprochement de la tige d’interverrouillage,<br />

donc de l’objet métallique.<br />

Dans sa version IP67, le PSENini<br />

s’adapte à une utilisation dans des conditions<br />

industrielles difficiles, telles que<br />

les secousses ou les vibrations importantes.<br />

La technologie sans usure est<br />

particulièrement adaptée aux fréquences<br />

de commutation élevées et garantit une<br />

grande productivité et une longue durée<br />

de vie.<br />

Les détecteurs de proximité de sécurité<br />

détectent, avec une précision de répétition,<br />

des objets métalliques et fournissent<br />

des signaux concernant leur position<br />

et leur fin de course. Des temps de<br />

réponse courts ainsi qu’un diagnostic<br />

convivial via des LEDs garantissent une<br />

désactivation de la machine particulièrement<br />

rapide en cas de dysfonctionnement.<br />

L’automate de contrôle peut en<br />

principe fonctionner en deux modes, en<br />

mode manuel et en mode automatique.<br />

En mode manuel, le calibrage du dispositif<br />

de contrôle est entre autres possible.<br />

Dans un menu de configuration, les paramètres<br />

de contrôle sont définis et enregistrés<br />

en fonction de l’objet de test.<br />

C’est en fonction de l’objet de test que<br />

des programmes de contrôle sont créés<br />

et administrés. Tous les résultats de<br />

mesure sont immédiatement affichés<br />

graphiquement via l’outil de diagnostic<br />

et peuvent ensuite être analysés.<br />

La difficile équation de mêler<br />

sécurité et productivité<br />

La gestion d’un protecteur mobile<br />

dépend certes des différents composants,<br />

mais aussi, en même temps, de la fonction<br />

que doit remplir le protecteur mobile.<br />

Des solutions complètes avec des composants<br />

adaptés les uns aux autres, qui sont<br />

constituées de capteurs PSEN et de techniques<br />

de commande de sécurité, comme<br />

par exemple, le système de commande<br />

configurable PNOZmulti, offrent des<br />

possibilités flexibles et ajustables qui<br />

fournissent finalement un potentiel<br />

économique important grâce à la protection<br />

de l’investissement.<br />

Les capteurs de sécurité de l’automate<br />

rotatif sont surveillés par le système de<br />

commande configurable PNOZmulti.<br />

L’objectif de cette solution est de garantir<br />

que la commande évolue en toute<br />

sécurité de l’automate de contrôle.<br />

L’utilisation du système de commande<br />

multifonctionnel et librement configurable<br />

permet à l’automate de contrôle de<br />

s’adapter avec une extrême flexibilité aux<br />

fonctions de sécurité requises en fonction<br />

du scénario de contrôle. Par conséquent,<br />

il est possible de piloter et de<br />

surveiller en toute sécurité chacun des<br />

process standard en cours. Chez Büttel<br />

& Marx, la décision s’est portée sur une<br />

solution complète, composée de capteurs<br />

de sécurité et d’un automate de sécurité<br />

avec diagnostic intégré ■<br />

Guillon<br />

Conférence sur la sécurité<br />

des systèmes industriels automatisés<br />

La 7 e conférence internationale SIAS (sécurité des systèmes industriels automatisés) se<br />

déroulera en octobre prochain à Montréal.<br />

Elle est organisée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du<br />

travail (IRSST) ; l’INRS est à ce titre membre du comité d’organisation cette manifestation.<br />

Le SIAS sera l’occasion de faire le point sur l’avancement des connaissances en matière<br />

de sécurité des machines industrielles et de méthodes d’analyse, tout en permettant de<br />

mieux comprendre les interactions entre l’homme et la machine.<br />

Cette conférence est destinée aux utilisateurs et concepteurs de machines, aux normalisateurs,<br />

aux fabricants de systèmes et dispositifs de sécurité et aux experts en santé et<br />

sécurité du travail préoccupés par les risques associés aux machines.<br />

Les principaux thèmes abordés lors du SIAS 2012 porteront sur la sécurité des machines<br />

(concepts généraux), l’appréciation du risque machine, les applications pratiques, la formation,<br />

les dispositifs de protection, la conception et l’évaluation des systèmes de commande,<br />

la sécurité des robots industriels et la sécurité fonctionnelle.<br />

La manifestation, en bref :<br />

7 e conférence internationale sur la sécurité des systèmes industriels automatisés<br />

Les 11 et 12 octobre 2012, à Montréal (Canada)<br />

Organisateur : Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST)<br />

Lieu : centre Mont-Royal de Montréal<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 57


Prévention des risques au travail<br />

Interview<br />

Les chaussures de sécurité :<br />

la difficile équation entre norme,<br />

confort et prix<br />

Président de la Commission technique du Synamap* consacrée aux<br />

chaussures de sécurité, Jean-Pierre Boutonnet (société Lemaitre) nous<br />

explique comment les fabricants doivent aujourd’hui répondre à des<br />

attentes multiples de la part des utilisateurs : une amélioration continue<br />

du confort et de la légèreté de la chaussure et le respect des normes<br />

européennes, tout en maintenant les prix à un niveau compétitif.<br />

➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : Monsieur<br />

Boutonnet, quel est le rôle de la<br />

commission que vous présidez ?<br />

Jean-Pierre Boutonnet : La Commission<br />

« Chaussures de sécurité » a pour<br />

principale préoccupation la normalisation<br />

et plus particulièrement l’harmonisation<br />

européenne.<br />

Nous avons en effet pour difficulté en<br />

France – et cela est le cas dans tous les<br />

autres pays européens – à être bien<br />

présents en amont sur toutes les décisions<br />

qui se prennent à Bruxelles, à commencer<br />

par la norme ISO-EN 20 345 (voir<br />

encadré), en date de 2011. Or la France<br />

doit appliquer ces nouvelles directives<br />

tout en s’adaptant en fonction de ses<br />

spécificités.<br />

➤ En quoi consistent les spécificités<br />

propres à la France ?<br />

Le marché français est divisé en quatre<br />

catégories : les chaussures imperméables<br />

ou non, les chaussures anti-perforation<br />

ou non...<br />

Plus clairement, les catégories vont du<br />

S1 au S4, des chaussures les moins élaborées<br />

en termes de protection aux plus<br />

exigeantes.<br />

Il se trouve qu’en France, on est plus<br />

« protectionniste » ! je veux dire par là<br />

que, en cohérence avec l’adage « qui peut<br />

le plus peut le moins », on préfère surprotéger<br />

les opérateurs de maintenance et de<br />

production avec des chaussures parfois<br />

trop lourdes ou trop rigides, appartenant<br />

à la catégorie S3, alors même que du S1<br />

ou S2 auraient amplement suffi.<br />

➤ D’où vient cette surprotection et<br />

qu’implique-t-elle pour les fabricants ?<br />

Les chaussures de catégorie S3 représentent<br />

à elles-seules 48% du marché en<br />

France. Elles possèdent toutes, à ce titre,<br />

des semelles anti-perforation.<br />

On les utilise partout, dans toutes sortes<br />

d’industrie, y compris dans des établissements<br />

très propres, avec pas ou très peu<br />

de risques de chute de charges lourdes<br />

ou d’objets tranchants.<br />

En Allemagne en revanche, les chaussures<br />

de catégorie S3 ne sont obligatoires<br />

que dans le secteur de la<br />

construction ; le reste du marché est<br />

donc particulièrement mature pour les<br />

catégories inférieures.<br />

En France, à l’origine, les catégories plus<br />

élevées s’étaient imposées sous la pression<br />

des distributeurs. Mais ce n’est pas<br />

forcément une mauvaise chose ; le fait<br />

de se mieux protéger n’est pas négatif,<br />

même pour un logisticien qui, bien que<br />

peu soumis à des risques pour les pieds,<br />

n’est pas à l’abri de marcher sur une<br />

palette avec des pointes qui dépassent.<br />

De notre côté, en tant que fabricants,<br />

nous nous adaptons.<br />

➤ Quelles sont les demandes de vos<br />

clients et comment y répondez-vous ?<br />

Au sein de notre entreprise, nous avons<br />

la particularité d’être très présent chez<br />

les industriels de manière à pouvoir<br />

mieux préconiser des produits en phase<br />

avec leurs besoins.<br />

Nous constatons à ce titre, lors de nos<br />

visites sur le terrain, que de plus en plus<br />

de sites sont sûrs et sécurisés. Le risque<br />

n’est plus aussi omniprésent qu’il y a<br />

quinze ans par exemple. Surtout, les<br />

mentalités ont fortement évolué et les<br />

jeunes générations ne voient plus l’utilisation<br />

des équipements et des vêtements<br />

de protection comme une contrainte ou<br />

uniquement une obligation, mais bien<br />

comme un réflex à adopter.<br />

C’est une réelle prise de conscience qui<br />

a parallèlement augmenté les exigences<br />

de confort. Car le défi des fabricants<br />

aujourd’hui est de concevoir et de mettre<br />

au point des chaussures qui respectent<br />

à la lettre les contraintes réglementaires<br />

tout en étant de plus en plus confortables.<br />

* Syndicat national des acteurs du marché de la<br />

prévention et de la protection.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 58


Prévention des risques au travail<br />

➤ Des exigences supplémentaires sontelles<br />

à prendre en compte pour les<br />

professionnels de la maintenance ?<br />

Pour nous, les opérateurs et les agents de<br />

maintenance font partie d’un même<br />

univers : celui de l’industrie. Ils ont donc,<br />

à nos yeux, les mêmes équipements de<br />

protection et donc les mêmes chaussures<br />

que le reste du personnel en production<br />

du fait que l’environnement de travail<br />

présente exactement les mêmes risques.<br />

En revanche, les professionnels de la<br />

maintenance sont mobiles et ont besoin<br />

d’une chaussure plus polyvalente.<br />

Tiger Grip (sur-chaussures de sécurité)<br />

Si l’on devait dresser un portrait-robot<br />

de la chaussure idéale pour un opérateur<br />

de maintenance, celle-ci serait à la fois<br />

résistante à la perforation avec un embout<br />

normalisé et une structure imperméable,<br />

confortable, légère et agréable à porter,<br />

sans oublier un talon décroché pour<br />

pouvoir monter à l’échelle, ainsi qu’une<br />

semelle antidérapante. Nous devons dans<br />

ce cas intégrer un maximum de problématiques<br />

pour développer des standards<br />

très polyvalents. Ensuite viennent les<br />

demandes plus spécifiques pour des<br />

secteurs particulièrement exposés aux<br />

risques comme le nucléaire mais aussi<br />

l’agroalimentaire ; ce dernier domaine<br />

industriel est en effet fortement soumis<br />

à des contraintes réglementaires strictes<br />

en termes d’hygiène, avec l’obligation<br />

de porter des combinaisons pour<br />

salles blanches, des sur-chaussures etc.<br />

De plus, les risques de glissades sont<br />

élevés, d’où l’importance de fournir des<br />

semelles antidérapantes.<br />

Notre rôle est de nous adapter au marché,<br />

proposer des produits à un coût intéressant<br />

à l’achat tout en améliorant le<br />

« look », critère de plus en plus déterminant,<br />

tout en respectant à la fois les<br />

contraintes réglementaires et le type d’activités<br />

de nos clients (s’il s’agit de<br />

soudeurs, si les salariés sont susceptibles<br />

de recevoir une charge lourde sur le<br />

pied, etc.).<br />

➤ Quelles sont les tendances technologiques<br />

en matière de chaussures de<br />

sécurité ?<br />

Nous travaillons aujourd’hui essentiellement<br />

sur la réduction du poids de la<br />

chaussure mais aussi sa souplesse.<br />

C’est donc pour nous, fabricants, de plus<br />

en plus compliqué dans la mesure où,<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 59


Prévention des risques au travail<br />

dans le même temps, les contraintes<br />

réglementaires se sont durcies. Or pour<br />

nous, le respect de la législation est la<br />

priorité ; cela veut dire que si nous répondions<br />

à 100% aux attentes des utilisateurs,<br />

ces équipements ne seraient plus<br />

conformes.<br />

Avant tout, il est important pour nous<br />

de respecter les normes puis de répondre<br />

aux besoins des utilisateurs en termes de<br />

confort, de poids et de souplesse, sachant<br />

que leurs chaussures destinées pour l’utilisation<br />

quotidienne et les loisirs sont<br />

elles aussi de plus en plus légères.<br />

L’équation se complique aussi depuis<br />

trois ans car les prix ont fortement<br />

diminué en raison de la crise et des distributeurs<br />

qui ont lancé leurs propres<br />

marques. C’était pour eux une nécessité<br />

économique de se positionner, mais qui<br />

a entraîné une chute des prix des chaussures<br />

de sécurité ■<br />

Propos recueillis<br />

par Olivier Guillon<br />

Un point sur la norme ISO-EN 20 345 et les catégories de chaussures<br />

La norme EN ISO 20 345 définit les chaussures et les bottes de sécurité comme tel : « chaussures<br />

pourvues de coquilles résistant à une charge d’une énergie équivalente ou inférieure<br />

à 200 joules ». Par ailleurs, les chaussures de sécurité doivent satisfaire plusieurs<br />

normes spécifiques en fonction des circonstances dans lesquelles les chaussures sont utilisées.<br />

Cette classification au sein de la norme EN ISO 20 345 répertorie différents risques<br />

selon les classifications suivantes : S1, S2, S3, S4 et S5.<br />

La catégorie S1 concerne les chaussures utilisées dans des conditions sèches. Les chaussures<br />

avec empeigne perforée ou en cuir velours entrent dans cette catégorie. Les exigences<br />

demandées impliquent de comporter un embout antistatique et un amortissement<br />

des chocs au niveau des talons. La catégorie S2 s’applique aux chaussures utilisées dans<br />

des conditions humides (ou lorsque ces conditions sont susceptibles de se présenter). Les<br />

exigences sont identiques aux S1 outre le fait que ces équipements doivent être hydrofuges.<br />

Les catégories S3 correspondent aux chaussures utilisées dans des lieux où l’on risque<br />

de marcher sur des objets tranchants (verre, copeaux de tournage, clous, etc.). Outre les<br />

exigences de la catégorie S2, ces chaussures sont équipées de semelles anti-perforation.<br />

La catégorie S4 correspond quant à elle aux normes spécifiques pour les bottes et les chaussures<br />

matricées en une pièce ou vulcanisées. Les exigences impliquent un talon fermé, un<br />

embout, une semelle résistante à l’huile, des propriétés antistatiques ainsi qu’une semelle<br />

absorbant les chocs. Enfin, la catégorie S5 reprend les exigences de S4, à l’exception de<br />

la semelle anti-perforation et de la semelle à crampons.<br />

➤ Liste des normes européennes<br />

A : Chaussure de sécurité antistatique<br />

E : Absorption du choc dans la zone du talon de la chaussure de sécurité<br />

FO : Chaussure de sécurité avec semelle résistante aux hydrocarbures<br />

P : Chaussure de sécurité avec semelle en acier anti-perforation<br />

HRO : Chaussure de sécurité avec semelle de contact résistante à la chaleur pour contact<br />

CI : Chaussure de sécurité avec isolation au froid<br />

HI : Chaussure de sécurité avec isolation à la chaleur<br />

WR : Chaussure de sécurité hydrofuge<br />

WRU : Chaussure de sécurité tige hydrofuge<br />

M : Chaussure de sécurité avec protection métatarsienne<br />

CR : Chaussure de sécurité avec tige qui résiste à la coupure<br />

Des protecteurs de pieds face aux jets d’eau THP à l’essai<br />

Au sein du département ingénierie des équipements de travail de l’Institut national de recherche<br />

et de sécurité (INRS), une mise à l’épreuve a été menée sur les protecteurs de pieds susceptibles<br />

de protéger contre les jets d’eau très haute pression (THP).<br />

Groupe THP de l’INRS.<br />

Trace de jet sur une botte<br />

La méthode d’essais mise en oeuvre a consisté à faire passer un protecteur de pieds à une vitesse<br />

de 0,5 m/s devant un jet d’eau THP ; la distance entre le protecteur et la buse est de 10 cm. Le<br />

système de détection de la perforation est une feuille de latex d’épaisseur 0,18 mm qui recouvre<br />

un pied artificiel ; l’ensemble est inséré dans la botte à tester. Les bottes ont été testées en utilisant<br />

différents types de jets (droits, rotatifs, plats, orbitaux).<br />

Quatre modèles de bottes, couramment utilisées par les opérateurs, ont ainsi été testées. Les<br />

résultats montrent que, dans les conditions d’essais de l’étude, les bottes en cuir et en caoutchouc<br />

normal sont à proscrire. De plus, la botte de bûcheron convient uniquement pour les jets plats<br />

jusqu’à une pression de 1 050 bars. Enfin, dernière constatation : seule la botte revendiquant la<br />

protection contre les jets THP protège contre tous les types de jets avec une pression allant jusqu’à<br />

1150 bars et un débit de 35 litres/minute. Pour découvrir l’étude dans son intégralité, rendez-vous<br />

sur le site de l’INRS (www.inrs.fr).<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 60


Agenda<br />

SALONS, COLLOQUES, SÉMINAIRES<br />

Quelques rendez-vous importants<br />

dans les prochains mois en France et à l'étranger<br />

Octobre<br />

Pollutec Maroc 2012<br />

Pollutec Maroc, salon International des<br />

équipements, des technologies et des<br />

services de l’environnement, rassemblera<br />

pour sa 4 e édition 450 éco-industriels<br />

marocains et internationaux – fournisseurs<br />

d’équipements et prestataires de<br />

services des secteurs de l’eau, des<br />

déchets, du recyclage, de la prévention<br />

des risques et du développement durable<br />

– et près de 8 000 visiteurs professionnels,<br />

prescripteurs et décideurs du secteur,<br />

issus des administrations, des<br />

collectivités locales, de l’industrie, des<br />

éco-activités, du BTP et des services.<br />

À Casablanca (Maroc)<br />

Du 3 au 6 octobre 2012<br />

➟ www.pollutec-maroc.com<br />

SIAS 2012<br />

La 7 e conférence internationale sur la<br />

sécurité des systèmes industriels automatisés<br />

(SIAS) sera l’occasion de faire<br />

le point sur l’avancement des connaissances<br />

en matière de sécurité des machines<br />

industrielles et de méthodes d’analyse,<br />

tout en permettant de mieux comprendre<br />

les interactions entre l’homme et la<br />

machine.<br />

Des spécialistes animeront des conférences<br />

sur des thèmes en phase avec les<br />

problématiques des utilisateurs et des<br />

concepteurs de machines, des normalisateurs,<br />

des manufacturiers de systèmes<br />

et dispositifs de sécurité ainsi que des<br />

experts en santé et sécurité du travail.<br />

Au Centre Mont-Royal de Montréal<br />

(Québec-Canada)<br />

Les 11 et 12 octobre 2012<br />

➟ www.irsst.qc.ca<br />

18 e congrès Lambda Mu<br />

L’Institut pour la maîtrise des risques<br />

(IMDR) organise son 18 e congrès. Cette<br />

édition aura pour thème « la maîtrise des<br />

risques des systèmes complexes». Elle<br />

réunira plus de 400 participants et abordera<br />

plusieurs aspects : l'analyse et la<br />

gestion des risques, la sûreté et sécurité, la<br />

maintenance et le retour d’expérience, les<br />

méthodes de sûreté de fonctionnement,<br />

l'apport des sciences humaines et sociales<br />

à la maîtrise des risques, la législation<br />

et la normalisation ainsi que l'innovation<br />

et culture de maîtrise des risques.<br />

Du 16 au 18 octobre 2012<br />

Au Centre international de congrès deTours<br />

➟ www.imdr.eu<br />

Mesurexpo Vision<br />

Salon de référence des professionnels de<br />

la mesure, du test et des solutions de<br />

vision en France, Mesurexpo Vision aura<br />

lieu à la Porte de Versailles 23 au<br />

25 octobre prochain. Simultanément se<br />

déroulera le Congrès international de<br />

métrologie (CFM), lieu d’échanges techniques<br />

entre les acteurs du monde de la<br />

mesure : experts, organismes, fabricants<br />

et utilisateurs industriels.<br />

À Paris – Porte de Versailles<br />

Du 23 au 25 octobre 2012<br />

➟ www.mesurexpovision.com<br />

Inter Mecatronic<br />

Le salon biennal des systèmes et technologies<br />

mécatroniques est le seul salon du<br />

grand ouest de la France consacré à l’innovation<br />

dans les activités de la mécanique,<br />

l’électronique et l’informatique.<br />

Cet événement se déroulera à Angoulême,<br />

au coeur de la Mecatronic Valley.<br />

À Angoulême<br />

Les 24 et 25 octobre 2012<br />

➟ www.intermecatronic.com<br />

Novembre<br />

<strong>Maintenance</strong> Expo<br />

Depuis maintenant sept ans, les responsables<br />

de patrimoines industriels et<br />

tertiaires ont fait de <strong>Maintenance</strong> Expo<br />

leur rendez-vous national annuel avec les<br />

fournisseurs de solutions de maintenance<br />

industrielle et tertiaire. Organisé simultanément<br />

avec le Midest, le salon industriel<br />

de la sous-traitance, <strong>Maintenance</strong><br />

Expo permet aux professionnels en<br />

charge de patrimoines industriels et<br />

tertiaires de trouver des réponses concrètes<br />

à leurs problématiques de maintenance<br />

et d’anticiper les nouveaux défis<br />

liés à un environnement exigeant et<br />

concurrentiel.<br />

Du 6 au 9 novembre 2012<br />

Au Parc des expositions de Paris-Nord<br />

Villepinte (Hall 6)<br />

➟ www.maintenance-expo.com<br />

Décembre<br />

ExpoProtection<br />

Expoprotection 2012 aura lieu du 4 au<br />

7 décembre 2012 à Paris Porte de<br />

Versailles. Ce salon de la prévention et<br />

de la gestion des risques regroupe<br />

plusieurs thématiques comme la lutte<br />

contre le feu (extincteur, détecteur avertisseur<br />

de fumée et autres produits. On y<br />

retrouvera également les thématique de<br />

la santé et la sécurité au travail, les<br />

risques industriels et naturels etc.<br />

750 exposants et 23 000 visiteurs étaient<br />

présents en 2010 au salon de la prévention<br />

; pour cette nouvelle édition, les<br />

organisateurs attendent davantage de visiteurs<br />

et de participants.<br />

À Paris – Porte de Versailles<br />

Du 4 au 7 décembre 2012<br />

➟ www.expoprotection.com<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 62


Au sommaire du prochain numéro<br />

<strong>Maintenance</strong> conditionnelle<br />

Gérer les questions d'obsolescence des composants des installations<br />

grâce aux technologies du marché et à des cas d'applications concrets.<br />

Dossier spécial GMAO<br />

La mise en place d'une GMAO : retours d'expérience, cas pratique.<br />

<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Dossier Manutention/Levage<br />

Les solutions de manutention convoyeurs, installations de stockage,<br />

d'empilage et de levage pour les responsables de maintenance.<br />

<strong>Maintenance</strong> des machines<br />

Focus technique : <strong>Maintenance</strong> préventive des éléments de transmission.<br />

Le rôle des joints d'étanchéité dans la maintenance des machines.<br />

Hygiène-santé-sécurité<br />

Nettoyage industriel<br />

Acheter ou louer son parc de machines : la question de l'externalisation.<br />

Prévention des risques au travail<br />

Spécial Expoprotection<br />

Le point sur les innovations en matière d'EPI.<br />

CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />

MRJ - 24, rue Firmin Gillot - 75015 Paris<br />

Tél. 01 56 08 59 00<br />

Fax 01 56 08 59 01<br />

www.maintenanceandco.com<br />

(La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont<br />

adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas retournés)<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Jérémie Roboh<br />

RÉDACTION<br />

Olivier Guillon (o.guillon@mrj-corp.fr)<br />

Comité de rédaction : Gilles Pelon (Afim),<br />

Claude Pichot (Afim), Jean-François Le Goff (Afim),<br />

Jérémie Roboh, Olivier Guillon.<br />

Ont participé à ce numéro :<br />

Pierre Campagna (dB Vib Groupe), Luc Crombois,<br />

Patrick de la Grange (Cimi), Lionnel Parant (MIMarEST –<br />

MNI – MSNAME – AMRINA)<br />

ÉDITION<br />

Maquette : Graphaël (Paris)<br />

Couverture : Sandrine Weyland (MRJ)<br />

PUBLICITÉ<br />

Sonia Cheniti<br />

s.cheniti@mrj-corp.fr<br />

01 56 08 59 00<br />

MRJ - Tél. 01 56 08 59 00<br />

DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />

abonnement@production-maintenance.com<br />

Prix du numéro : 20 euros<br />

1 an d’abonnement France : 58 euros<br />

2 ans d’abonnement France : 100 euros<br />

Tarif 1 an (étranger) : 80 euros<br />

Règlement par chèque bancaire à l’ordre de MRJ<br />

Abonnez-vous sur : www.production-maintenance.com<br />

www.maintenanceandco.com<br />

le site des solutions<br />

prévention, sécurité, maintenance<br />

RÉPERTOIRE DES ANNONCEURS<br />

3M................................................................................59<br />

APISOFT........................................................................35<br />

BOSH REXROTH ............................................................47<br />

CARREFOUR ELECTRONIQUE.........................................39<br />

CIMI..............................................................................29<br />

CORDIA PROTECTION...................................................53<br />

DBVIB GROUPE .............................................................21<br />

DSD SYSTEM ..................................................................5<br />

GATES .....................................................4 e de couverture<br />

ENDEL ............................................................................2<br />

ENERIA .........................................................................17<br />

EQUIP'USINE .................................................................15<br />

EXPOPROTECTION.........................................................39<br />

IGE XAO...................................................3 e de couverture<br />

LEROY SOMER.........................................2 e de couverture<br />

LOXAM............................................................................9<br />

MARECHAL ELECTRIC .....................................................7<br />

MESUREXPO VISION......................................................15<br />

MIDEST-MAINTENANCE EXPO .......................................13<br />

SART VON RHOR ...........................................................19<br />

SCHNEIDER ELECTRIC...................................................27<br />

SETON ..........................................................................61<br />

SIVECO .........................................................................37<br />

WERMA.........................................................................31<br />

Trimestriel N° 38<br />

Juillet - Août - Septembre 2012<br />

Éditeur : MRJ<br />

SARL au capital de 50 000 euros<br />

24, rue Firmin Gillot 75015 Paris<br />

RCS Paris B 491 495 743<br />

TVA intracommunautaire : FR 38491495743<br />

N° CPPAP : 0 414 T 83 214<br />

N° ISSN : 1632-4153<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Imprimeur : Imprimerie de Champagne<br />

ZI Les Franchises – 52200 LANGRES<br />

Toute reproduction partielle ou globale est soumise<br />

à l’autorisation écrite préalable de MRJ<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2012 ➤ PAGE 64

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