Production Maintenance n°35
Midest – Maintenance Expo : Dossier spécial sur l’événement industriel majeur de l’automne
Midest – Maintenance Expo : Dossier spécial sur l’événement industriel majeur de l’automne
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www.maintenanceandco.com<br />
DOSSIER TECHNOLOGIES<br />
Optimiser la<br />
maintenance dans les<br />
milieux difficiles<br />
page > 22<br />
DOSSIER MANAGEMENT<br />
GMAO : pratiques<br />
d’utilisation et bonnes<br />
surprises<br />
page > 38<br />
TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />
ROULEMENTS<br />
Directive Machines : ce<br />
qui va changer en 2012<br />
page > 60<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AU TRAVAIL<br />
10 ans d’AZF :<br />
Quels changements<br />
dans la prise en compte<br />
des risques ?<br />
page > 68<br />
Retrouvez en exclusivité<br />
le rapport du Bipe sur le<br />
marché de la maintenance.<br />
> page 10<br />
> page 6<br />
Midest – <strong>Maintenance</strong> Expo :<br />
Dossier spécial sur l’événement industriel majeur de l’automne<br />
N° 35 OCTOBRE - NOVEMBRE - DECEMBRE 2011 TRIMESTRIEL 20 €
Mobiliser des expertises pour trouver la solution adaptée,<br />
Élaborer un projet sur mesure,<br />
Renforcer les performances de votre outil de production,<br />
Contrôler, anticiper, intervenir en urgence...<br />
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SOMMAIRE<br />
ACTUALITÉS<br />
Entreprises & marché<br />
Distribution : RS Components converge<br />
son offre de maintenance en Europe ..............4<br />
Défense : L’Armée de l’Air renouvelle<br />
sa confiance à AFI KLM E&M pour<br />
la maintenance de ses Awacs..........................4<br />
Dossier spécial<br />
Midest/<strong>Maintenance</strong> Expo<br />
Événement : <strong>Maintenance</strong> Expo,<br />
l’événement de la maintenance 2011<br />
à Paris-Nord Villepinte ..........................6<br />
Conjoncture : Synthèse 2010<br />
et perspectives 2011-2012 de<br />
la conjoncture de la maintenance<br />
industrielle ...........................................10<br />
Tribune : 45% de diplômés<br />
maintenance en moins en 2010............12<br />
Produits & technologies<br />
Mobilité :<br />
Carl Software lance Carl Touch ...................16<br />
Aéraulique : Testo 480 Mesures<br />
en ventilation, climatisation<br />
et confort ambiant ........................................16<br />
Événement : Pollutec Horizon 2011 :<br />
cap sur le green-business .............................18<br />
Contrat : Siemens fait confiance à Denios<br />
pour assurer le stockage de ses produits<br />
inflammables................................................20<br />
TRANSMISSIONS -<br />
ÉTANCHÉITÉ - ROULEMENTS<br />
Événement : Innovative Mechatronic<br />
Automation, deuxième ! Cap sur Nantes.....55<br />
Solutions : Nouveau frein hydraulique<br />
KTR-Stop.....................................................56<br />
Robotique :<br />
Nouveau robot Delta de Parker :<br />
quasiment sans maintenance........................56<br />
Systèmes : NorStone intègre un système<br />
d’entraînement par motoréducteurs .............58<br />
Réglementation :<br />
Quel avenir en matière de sécurité<br />
des machines ? .............................................60<br />
Focus : Redémarrer ses machines<br />
après des travaux de maintenance................64<br />
DOSSIER TECHNOLOGIES<br />
Interview : Quelles solutions<br />
pour intervenir en milieu<br />
difficile ? ➤ 22<br />
Panorama : Quelques<br />
technologies pour les<br />
environnements extrêmes ➤ 24<br />
Retour d’expérience :<br />
Quelques leçons provenant<br />
des milieux marins ➤ 28<br />
Reportage : Microwave invente<br />
le maintien des appareils<br />
aéronautiques directement<br />
sur site ➤ 35<br />
DOSSIER MANAGEMENT<br />
En pratique : L’étendue<br />
d’une GMAO maîtrisée ➤ 38<br />
Interview :<br />
La GMAO : un organe vivant<br />
au sein de l’entreprise ➤ 42<br />
Contrat : Nantaise des Eaux<br />
Services se dote d’un outil<br />
de décision ➤ 44<br />
En pratique : Développer<br />
sa GMAO au même rythme<br />
que la vie de l’usine ➤ 46<br />
Focus :<br />
Quand la GMAO révèle<br />
de bonnes surprises ➤ 50<br />
Retour d’expérience :<br />
Adapter sa GMAO<br />
aux problématiques<br />
de l’entreprise ➤ 52<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AU TRAVAIL<br />
Sécurité :<br />
Securafim : plus qu’un outil, une démarche...67<br />
Interview : AZF – Quels changements<br />
dans la prise en compte des risques ? ..........68<br />
Analyse de risques :<br />
Comment réaliser le diagnostic<br />
de ses installations de sécurité ? ..................72<br />
Protection individuelle :<br />
De la casquette au casque de sécurité ..........76<br />
Formations ..............................................78<br />
Agenda ..................................................... 79<br />
Répertoire des annonceurs............. 80<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> est le partenaire<br />
presse de l’Afim et membre du Réseau<br />
maintenance.<br />
PAR TENAIRES<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 1
swww.fr<br />
Rapide et fiable,<br />
RS vous livre plus de 550 000 produits<br />
dès le lendemain.
Éditorial<br />
Quand allons-nous enfin<br />
peser tous les risques ?<br />
Le 21 septembre 2001, à 10h17 et à dix jours du traumatisme qui a frappé les États-Unis,<br />
un coup de tonnerre de 3,4 degrés sur l'échelle de Richter retentit à des kilomètres à la ronde.<br />
La ville rose et son agglomération sont secouées par l'explosion de quelques centaines de tonnes<br />
de nitrate d'ammonium qu'abritait le bâtiment 221/222 de l'usine AZF, exploitée par le géant<br />
de l'énergie Total. Bilan : trente-et-un morts, plus de 2 500 blessés et des dégâts estimés à près<br />
de 2 milliards d'euros. La relaxe prononcée le 19 novembre 2009 après des années d'enquête<br />
n'a pas pour autant révélé les causes de ce qui a été considéré « à plus de 90 % comme un<br />
accident », selon les conclusions de Michel Bréard, alors procureur de la République. Mais peuton<br />
toutefois en tirer des leçons ?<br />
Dix ans déjà que le drame a eu lieu. Pourtant, selon les professionnels de la maintenance, rien<br />
n'a réellement changé. Bien sûr, la loi du 30 juillet 2003 a tenté d'encadrer l'étude et l'analyse<br />
des risques sur les sites classés Seveso. Bien sûr, l’État, par la voie de l'actuelle ministre de<br />
l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, se dit prêt à tout mettre en œuvre pour améliorer la<br />
qualité des installations, leur maintenance et leur surveillance, rappelant au passage que<br />
« le risque zéro n'existe pas ». Bien sûr, les multiples débats et autres rapports du Sénat<br />
notamment, portant sur les actions à mener pour réduire au maximum les risques d'accident<br />
n'ont cessé d'alimenter une liste déjà exhaustive de recommandations faisant elles-mêmes<br />
l'objet d'un débat sans fin. Bien sûr, les risques relevant du recours quasi systématique à des<br />
prestataires extérieurs quant à leur formation et leur sécurité, tout comme la perte de la maîtrise<br />
des installations et de leur maintenance par l'exploitant ont été longuement montrés du doigt.<br />
Force est malgré tout de constater que la catastrophe de l'usine de Total n'a pas bousculé les<br />
mentalités et que les doléances du bon sens ne semblent toujours pas être prises en<br />
considération, que ce soit en France ou aux quatre coins du globe, de l'Angleterre à la Chine,<br />
en passant par la Russie, les États-Unis, sans oublier le Japon ; car c'est au pays du Soleil levant<br />
que le spectre de la nature s'est abattu en mars dernier, causant au passage de nombreuses<br />
victimes et des dégâts considérables. Et c'est sur cette même péninsule, pourtant si bien<br />
préparée aux séismes et aux tsunamis, que le risque nucléaire a été sous-estimé. Une mauvaise<br />
analyse des risques, tristement illustrée par la perte des sources froides, due à une démarche qui<br />
s'appuie sur la faible probabilité qu'un tel phénomène – en l'occurrence, la submersion des<br />
réacteurs – puisse se produire.<br />
Ce scénario intervenu dans la décennie qui a connu l'explosion d'AZF semble avoir une<br />
nouvelle fois échappé aux probabilistes. Faut-il attendre encore dix ans avant de changer de<br />
méthode et enfin prendre en compte tous les risques de façon à éviter qu'une nouvelle<br />
catastrophe naturelle ne tourne au cauchemar pour des générations ?<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 3
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
UN NOUVEAU DIRECTEUR INDUSTRIEL<br />
POUR 3M<br />
Ivan Donzelot a été nommé directeur industriel<br />
du groupe 3M en France. A ce titre, il est<br />
membre du comité de direction. Âgé de 40<br />
ans, ingénieur en génie mécanique et construction,<br />
diplômé de l’Insa Lyon (1994) et titulaire<br />
de l’Asian Executive International<br />
Programme de l’Insead (2011), Ivan Donzelot<br />
a démarré sa carrière chez 3M en 1995, en<br />
tant qu’ingénieur technologies industrielles.<br />
En 1998, il rejoint l’activité santé de 3M à<br />
Pithiviers (Loiret) comme chef de groupe<br />
process, avant de prendre en 2000 la direction<br />
de la production de la gamme des aérosols.<br />
En 2002, il est nommé chef de projets<br />
six sigma (Black Belt certifié). En 2004, il se<br />
voit confier le poste de directeur des techniques<br />
industrielles du site industriel de 3M<br />
à Cluses (Haute-Savoie), dédié aux télécommunications.<br />
En 2008, Ivan Donzelot poursuit<br />
sa carrière en Chine au sein du groupe<br />
autrichien Andritz AG, en tant que directeur<br />
industriel, achats et lean six sigma.<br />
DYNAE OUVRE UNE NOUVELLE AGENCE<br />
À BORDEAUX<br />
Dans le cadre de son développement, Dynae<br />
annonce l’ouverture de son agence de<br />
Bordeaux. Avec un effectif de huit ingénieurs<br />
et techniciens, l’agence couvre les activités<br />
de Dynae pour le quart sud ouest de la<br />
France : diagnostic vibratoire et électrique<br />
des machines tournantes, équilibrage sur site,<br />
analyse dynamique de structure, thermographie<br />
infrarouge.<br />
➟ http://fr.dynae.com/implantations/<br />
UNE NOUVELLE GOUVERNANCE<br />
POUR APAVE<br />
Apave franchit une étape importante dans<br />
son organisation en se dotant d’une gouvernance<br />
et d’une direction opérationnelle<br />
uniques. L’objectif est d’accroître les performances<br />
et les résultats du groupe. Un plan<br />
stratégique opérationnel intitulé Projet Alpha<br />
et qui couvre la période 2011-2013 a été bâti<br />
pour renforcer l’efficacité et la réactivité<br />
opérationnelle et commerciale de l’entreprise.<br />
Parallèlement, Apave connaît des succès<br />
notamment dans l’aéronautique et le<br />
nucléaire, tout en poursuivant son développement<br />
à l’international. Enfin, dans son cœur<br />
de métier, Apave a renforcé ses positions en<br />
inspection et conforté sa place de numéro 1<br />
du secteur privé de la formation à la maîtrise<br />
des risques.<br />
Distribution<br />
RS Components converge son<br />
offre de maintenance en Europe<br />
Components (RS), le plus grand<br />
RS distributeur mondial de composants<br />
électroniques, électromécaniques et<br />
industriels, et la marque commerciale de<br />
Electrocomponents plc, est désormais le<br />
premier distributeur à faire converger<br />
entièrement son offre de maintenance à<br />
travers l’Europe. Objectifs de RS : offrir<br />
à ses clients européens la gamme la plus<br />
complète de produits en équipement électrique,<br />
automatisme et contrôle, test et<br />
mesure, outillage, produits consommables<br />
et en hygiène et sécurité. Finalisé courant<br />
octobre, ce programme a déjà permis de<br />
réaliser une croissance des ventes importante<br />
et devrait générer environ 875 000 €<br />
supplémentaires par mois.<br />
Initié en 2010, ce programme permettra<br />
d’offrir près de 70 000 produits convergés<br />
Défense<br />
L’Armée de l’Air fait confiance<br />
à AFI KLM E&M pour<br />
la maintenance de ses Awacs<br />
Air France et la Structure intégrée de<br />
maintien en condition opérationnelle<br />
des matériels aéronautiques du ministère<br />
de la défense (Simmad) ont renouvelé le<br />
contrat de maintien en condition opérationnelle<br />
(MCO) des quatre Awacs de<br />
l’Armée de l’air pour une durée de cinq<br />
ans à compter du 1 er septembre dernier.<br />
Le MCO couvre l’intégralité des services<br />
de soutien industriel aux Awacs. Ainsi, AFI<br />
KLM E&M assurera à la fois le soutien<br />
technique et documentaire de l’avion et de<br />
son système de mission, la réalisation des<br />
peintures et des grandes visites en même<br />
temps que les chantiers de modification,<br />
la maintenance des moyens industriels<br />
en Europe, ce qui équivaut au lancement<br />
de 380 000 produits distincts dans seize<br />
pays. La moitié d’entre eux concernera<br />
la gamme automatisme et contrôle, cible<br />
technologique principale de la société<br />
dans le secteur de la maintenance en<br />
raison de sa forte croissance des ventes<br />
et de son potentiel de croissance.<br />
Selon Kevin Thompson, General Manager<br />
<strong>Maintenance</strong> chez RS Components,<br />
« cette initiative permettra à nos clients<br />
de réaliser des gains de temps et d’argent<br />
en leur donnant un accès localement<br />
à l’ensemble de notre portefeuille de<br />
produits (…). Cette initiative, combinée<br />
à notre vision e-Commerce, nous donne<br />
un avantage clé dans le secteur dédié<br />
aux produits d’automatisme et de<br />
contrôle. » ■<br />
associés ainsi que des prestations de<br />
soutien informatique et logistique.<br />
Deux projets seront également poursuivis<br />
dans le cadre de ce contrat, d’un côté<br />
l’informatisation de la documentation technique<br />
et de l’autre l’intégration d’un suivi<br />
de navigabilité dans le système informatique<br />
de l’Awacs. Olivier Dugast, responsable<br />
Flotte avions de support opérationnel<br />
à la Simmad, a souligné l’importance<br />
« d’avoir, grâce à ce contrat avec Air<br />
France, un titulaire unique responsable des<br />
prestations de soutien global sur l’Awacs,<br />
aussi bien sur l’avion que sur ses systèmes,<br />
et réalisant les modifications dues au<br />
MLU. » ■<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 4
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
DOSSIER SPÉCIAL MIDEST/MAINTENANCE EXPO – Événement<br />
<strong>Maintenance</strong> Expo<br />
l’événement de la maintenance 2011<br />
à Paris-Nord Villepinte<br />
Comme chaque année dans le hall 6 du parc des expositions de Paris-<br />
Nord Villepinte, le salon numéro 1 de la sous-traitance abritera l’événement<br />
majeur de la maintenance en France en cette fin d’année 2011 :<br />
<strong>Maintenance</strong> Expo. Avec un programme riche en conférences et son<br />
traditionnel Forum de la maintenance, cette nouvelle édition promet de<br />
répondre aux attentes de ses visiteurs. Voici un point sur le salon,<br />
suivi de l’enquête menée conjointement par le Bipe et l’Afim et dévoilée<br />
en exclusivité dans le magazine <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>.<br />
La nouvelle édition de <strong>Maintenance</strong><br />
Expo va une nouvelle fois réunir tous<br />
les acteurs de la maintenance, des responsables<br />
maintenance aux opérateurs et<br />
techniciens en passant par les directeurs<br />
généraux, les directeurs et chefs de<br />
production ou d’exploitation, sans oublier<br />
les agents de maîtrises, les consultants et<br />
experts, les acheteurs mais aussi les<br />
responsables techniques et sécurité. Les<br />
secteurs représentés portent sur les<br />
travaux et les outils de production, mais<br />
aussi les fournitures et les produits d’outillage,<br />
les fabricants et les loueurs de<br />
matériel, les éditeurs de logiciels, à<br />
commencer par la GMAO, les NTIC, les<br />
énergies, la sécurité et la santé au travail,<br />
l’ingénierie et le conseil, ainsi que la<br />
documentation technique, le contrôle et<br />
la qualité.<br />
En outre, la formation sera un secteur<br />
bel et bien présent dans les allées du<br />
salon, et ce en partie pour trouver des<br />
solutions de manière à résoudre un<br />
problème latent dans ce métier si particulier<br />
et si divers qu’est la maintenance.<br />
Cette question figure en effet au cœur du<br />
débat, en particulier depuis le passage du<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 6
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
temps de formation contenue dans le Bac<br />
professionnel de quatre à trois ans, et la<br />
chute logique et attendue du nombre de<br />
diplômés qui a diminué de 6500nouvelles<br />
têtes pourtant nécessaires sur le marché<br />
(plus de détails dans la tribune consacrée<br />
à ce sujet, en pages 12 à 14).<br />
Le Midest innove en 2011<br />
La 41 e édition du Midest, numéro un<br />
mondial des salons de sous-traitance<br />
industrielle, qui abritera <strong>Maintenance</strong><br />
Expo, entend répondre aux attentes de<br />
ses 1 800 exposants venus d’une quarantaine<br />
de pays. Surtout, le salon devra se<br />
poser en tant que moteur d’échanges,<br />
d’innovations, de solutions techniques et<br />
de contrats entre les différents acteurs de<br />
la sous-traitance présents à Villepinte<br />
cette année. Car 2011 se présente comme<br />
une année charnière pour eux, mêlant à<br />
la fois des inquiétudes, comme les conséquences<br />
de la fin de la prime à la casse<br />
ou de l’augmentation des prix des<br />
matières premières, et de réelles raisons<br />
d’espérer, avec les différentes mesures<br />
de soutien mises à leur disposition pour<br />
leur permettre de se développer et se<br />
diversifier.<br />
C’est pourquoi les organisateurs du<br />
Midest ont mis en place des actions tout<br />
au long de l’année pour les aider en leur<br />
apportant un maximum d’informations<br />
sur leurs activités. Cette édition bénéficiera<br />
ainsi, entre autres, de quatre grandes<br />
nouveautés : son ouverture au marché de<br />
la transformation du bois, la naissance<br />
d’un Village Environnement & services,<br />
la création d’un Trophée « Partenariat/Alliance<br />
» et l’arrivée de Midest sur<br />
Twitter. Sans parler de l’édition de Sistep-<br />
Midest, seul salon dédié à la sous-traitance<br />
industrielle au Maroc, qui se<br />
déroulera à Casablanca du 17 au 20 mai<br />
2012, conjointement au Mima, le salon<br />
international des machines, des équipements<br />
et des services pour l’industrie ■<br />
Informations pratiques<br />
Date et lieu<br />
<strong>Maintenance</strong> Expo se tiendra du mardi 15<br />
au vendredi 18 novembre 2011 au Parc<br />
des expositions de Paris Nord Villepinte<br />
(Hall 6) – France.<br />
Horaires<br />
Du mardi 15 au jeudi 17 novembre 2011 :<br />
9 heures – 18 heures<br />
Vendredi 18 novembre 2011 :<br />
9 heures - 16 heures<br />
Prix d’entrée<br />
Entrée gratuite pour les professionnels<br />
munis d’un badge ou d’une carte d’invitation.<br />
55€ sur place (pour toute personne sans<br />
badge ou invitation).<br />
Programme<br />
du 12e Forum de la maintenance<br />
Organisé par l’Afim, le 12 e Forum international de la maintenance<br />
2011 aura lieu du 15 au 18 novembre au parc des expositions<br />
de Paris-Nord-Villepinte dans le hall 6, salle 618. Cette<br />
année, le thème central et qui servira de fil conducteur durant<br />
les quatre jours de conférences portera sur le « partage des<br />
meilleures pratiques de maintenance pour progresser ». En voici<br />
le programme.<br />
DR<br />
➤ Mardi 15 novembre<br />
Thème : Les éléments clés des politiques de maintenance<br />
10 h : Ouverture du 12 e Forum international de la maintenance<br />
Claude Pichot (président de l’Afim)<br />
10 h 10 : Observatoire de la maintenance industrielle Bipe/Afim :<br />
évolutions du marché de la maintenance en 2011<br />
Mise à jour annuelle des données économiques et financières du marché<br />
de la maintenance.<br />
Daniel Dunet (Bipe)<br />
11 h : Contexte juridique des contrats de prestations<br />
Contrats de moyens et contrats de résultats : quelles obligations de moyens<br />
ou de résultats. Savoir gérer la responsabilité de son entreprise via les<br />
contrats.<br />
Sylvain Martin (avocat à la Cour d’appel de Paris)<br />
12 h : Relations donneurs d’ordres/prestataires<br />
La Médiation des relations inter-entreprises industrielles et de la soustraitance,<br />
confiée à Jean-Claude Volot en 2010, a pour objectifs de réhumaniser<br />
les relations clients / fournisseurs, d’aider les PME à assurer<br />
leur indépendance, de faire prendre conscience aux grandes entreprises<br />
de leur responsabilité de filière.<br />
Jean-Claude Volot (ministère de l’Économie, des finances et de l’industrie)<br />
13 h : Pause déjeuner<br />
14 h : Rôle de la maintenance pour améliorer l’efficacité énergétique<br />
des installations<br />
Mise en évidence des liens logiques entre maintenance et consommations<br />
d’énergie. Face à l’augmentation des coûts de l’énergie, la maintenance<br />
devient un levier puissant pour en diminuer la facture.<br />
Rabah Achemaoui et Vincent Bryant (Endel GDF-Suez)<br />
15 h : Des outils et des solutions pour faire progresser la profession :<br />
les e-catalogues<br />
Etat d’avancement d’ec@t-npmi.net, plateforme de publication de catalogues<br />
multimarques multilingues certifiés ec@t-npmi.net / eCl@ss pour<br />
codifier, décrire et classer les pièces de rechange et composants industriels<br />
utilisés en maintenance.<br />
Friedhelm Hausmann (eCl@ss) et Claude Pichot (président de l’Afim)<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 7
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
16 h : Génération d’indicateurs de maintenance par une approche<br />
semi-paramétrique et par une approche markovienne<br />
Une suite d’évènements particuliers peut informer l’expert d’une panne<br />
prochaine. Conférence présentée dans le cadre des travaux scientifiques<br />
et universitaires sur la maintenance relayés par l’Afim.<br />
Pascal Vrignat (université d’Orléans)<br />
17 h : Clôture de la journée<br />
➤ Mercredi 16 novembre<br />
Thème : Méthodes de travail innovantes et confirmées<br />
10 h : Mise en œuvre de la maintenance basée sur la fiabilité (MBF)<br />
dans les industries du gaz et de la chimie<br />
Présentation de la méthode, applications dans les industries du gaz et de<br />
la chimie, bénéfices attendus.<br />
Rabah Achemaoui et Pierrick Boulet (Endel GDF-Suez)<br />
11 h : Amélioration de la maintenance industrielle par l’intégration<br />
de la démarche qualité<br />
Exemple concret d’une démarche conduite sur le complexe de production<br />
de Zinc de Ghazaouet en Algérie.<br />
Elias Mami (université de Tlemcen)<br />
12 h : Utilisation de la GMAO pour la gestion des plans de maintenance<br />
Leader mondial en conception et fabrication de systèmes de freinage,<br />
Brembo appuie sa performance industrielle sur une maintenance de haute<br />
technicité. Présentation des méthodes de maintenance et du projet mené<br />
avec le logiciel Carl Source.<br />
Angello Avellino et Vladimiro Carminati (Brembo)<br />
13 h : Pause déjeuner<br />
14 h : Prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires : gestion<br />
des problèmes d’obsolescence, refonte du système de suivi des matériels<br />
en maintenance<br />
Analyse et résolution des problèmes de maintenance posés à EDF par la<br />
prolongation des centrales nucléaires jusqu’à 60 ans. Enseignements pour<br />
les autres branches industrielles.<br />
Jean-Jacques Nicolay (EDF)<br />
15 h : Optimiser la priorisation et la préparation de la maintenance<br />
courante<br />
Préparation des ordres de travaux effectuée sur le terrain et renseignée<br />
dans des outils intégrés. Retour d’expérience chez Total Raffinage.<br />
Pierre-Olivier Castagliola (Total Raffinage) et Jean Garcia (Kepler)<br />
16 h : GMAO : fournir une solution globale de pilotage des contrats<br />
de services en lieu et place de 20 applications existantes<br />
Cédric Tréguier (IBM Software)<br />
17 h : Clôture de la journée<br />
➤ Jeudi 17 novembre<br />
Thème : Les technologies innovantes et confirmées<br />
10 h : <strong>Maintenance</strong> des tubes tournants des industries mécaniques<br />
Expertise sur les broyeurs et les sécheurs, diagnostic, aide à la conception<br />
et résolution de problèmes.<br />
Jean-Louis Combeau (Cetim)<br />
11 h : Diagnostic rapide des machines à pistons par acyclisme<br />
Application aux groupes électrogènes de secours des centrales nucléaires.<br />
Christian Hoisnard (EDF) et Hamid Saiah (Impédance)<br />
12 h : <strong>Maintenance</strong> mécanique des robots en autonomie assistée par<br />
vidéo-guidage<br />
Présentation d’un outil de guidage pour intervenir sur les robots, développé<br />
et amélioré par l’expérience. Démonstration interactive.<br />
Philippe Decan et Aurélien Dodemont (ABB)<br />
13 h : Pause déjeuner<br />
14 h : Prolongation de la durée de vie des équipements électroniques<br />
industriels<br />
Prolonger la durée de vie d’équipements électroniques industriels installés<br />
jugés obsolètes par les constructeurs avec la garantie de solutions de<br />
maintenance fiables, rapides et économiques en cas de défaillance de ces<br />
derniers.<br />
Jean-Christophe Guilmin (Aserti Electronic)<br />
15 h : La maintenance conditionnelle des servomoteurs<br />
Présentation d’une technique d’analyse des courbes de courant permettant<br />
de détecter les variations de charge des servomoteurs.<br />
Guillaume Hoff (Spie)<br />
16 h : Gestion électronique de documents techniques pour la maintenance<br />
Retour d’expérience chez Total.<br />
Christophe Picard (Incitius)<br />
17 h : Clôture de la journée<br />
➤ Vendredi 18 novembre<br />
Thème : Les compétences technologiques des professionnels de terrain :<br />
les évaluer, les recruter, les adapter<br />
9 h 30 : Table ronde (participation gratuite)<br />
En clôture du 12 e Forum international de la maintenance organisé dans<br />
le cadre de <strong>Maintenance</strong> Expo, l’Afim vous invite vendredi 18 novembre<br />
de 9 heures à 11h30 à une table ronde sur le recrutement en maintenance.<br />
Les entreprises rencontrent des difficultés croissantes pour recruter<br />
les savoir-faire techniques nécessaires à la réalisation des missions de<br />
maintenance. L’Afim propose de faire témoigner des représentants d’entreprises<br />
recruteuses, des responsables de formation technique et des<br />
médiateurs du marché de l’emploi pour analyser ces difficultés, partager<br />
des bonnes pratiques et identifier des pistes de progression.<br />
Participants à la table ronde :<br />
- Florent Buisson, responsable du recrutement industriel de Randstad,<br />
société de services en ressources humaines<br />
- Nello Comelli, responsable Afim Bourgogne, en charge du concours<br />
Découverte des métiers de la maintenance au niveau national<br />
- Olivier Guillon, journaliste et rédacteur en chef de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
- Karim Kalfane, maître de conférence de l’université de Strasbourg<br />
- Jean-François Romain, journaliste et rédacteur en chef de <strong>Maintenance</strong><br />
& Entreprises<br />
- Francis Vasse, directeur du master <strong>Maintenance</strong> et maîtrise des risques<br />
industriels de Paris XII.<br />
11h30 : Clôture du 12 e Forum international de la maintenance<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 8
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ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
DOSSIER SPÉCIAL MIDEST/MAINTENANCE EXPO – Conjoncture<br />
Synthèse 2010 et perspectives<br />
2011-2012 de la conjoncture<br />
de la maintenance industrielle<br />
Chaque année, l’Observatoire du Bipe et de l’Afim fournit une étude<br />
complète et analytique du marché de la maintenance. Cette année,<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> a choisi d’en publier (en exclusivité) la synthèse<br />
à l’occasion de <strong>Maintenance</strong> Expo qui a lieu en cette fin d’année à<br />
Villepinte. L’étude fait état de la conjoncture 2010 mais aussi des<br />
perspectives 2011-2012 du marché de la maintenance industrielle.<br />
Maintien des dépenses<br />
de maintenance en 2010<br />
En 2010, avec le retour à une croissance<br />
plus vigoureuse que prévue<br />
(+5,6% en volume constaté en 2010<br />
contre +3,5% prévu en 2010), les dépenses<br />
de maintenance se sont redressées<br />
également de manière plus forte que<br />
prévue avec une croissance de +1,5% par<br />
rapport à 2009 (20,7 Md€dépensés en<br />
2010 contre 20,4 Md€prévus) ; ce qui<br />
est peu mais marque dans le même temps<br />
un coup d’arrêt au recul du budget global<br />
de maintenance dans l’industrie.<br />
Cette reprise, même timide, s’est quasiment<br />
généralisée dans tous les secteurs.<br />
Elle masque également celle encore<br />
observée dans quelques secteurs ;<br />
certains grands donneurs d’ordres en<br />
maintenance continueront de fermer des<br />
capacités de production en 2010 (papeteries,<br />
raffinage).<br />
Croissance des dépenses<br />
globales de maintenance<br />
en 2011 et en 2012<br />
En 2011 et en 2012, les dépenses globales<br />
de maintenance continuent et conti-<br />
L’évolution des valeurs et des grands ratios de la maintenance<br />
P : prévisions – Source : Bipe d’après enquêtes 2011, EAE du Sessi et Insee 2010 (pour les chiffres<br />
d’affaires industries) et prévisions Bipe – Les données sont arrondies euros courants<br />
20 ans d’expertise<br />
au service de la maintenance<br />
Depuis plus de vingt ans, l’Observatoire<br />
Bipe-Afim révèle des prévisions détaillées<br />
et des contacts privilégiés entre les<br />
professionnels de la maintenance. Son<br />
rôle est d’analyser les différents secteurs<br />
d’activités et les stratégies des prestataires<br />
de maintenance, de suivre les ratios<br />
de la maintenance par secteur et par<br />
types d’équipements, et d’anticiper les<br />
évolutions majeures de la maintenance à<br />
court et moyen termes (2010-2014).<br />
nueront de croître à un rythme élevé qui<br />
semble même « dé-corrélé » de la croissance<br />
de la production elle-même. En<br />
effet, alors que la croissance de la production<br />
industrielle ralentit sur les années<br />
2011 et 2012 par rapport à la croissance<br />
de 2010, l’accroissement des dépenses de<br />
maintenance reste à un niveau élevé<br />
(+360 M€en 2011 et +290 M€en 2012) !<br />
En conclusion, si la crise a entraîné des<br />
comportements d’adaptation spécifiques<br />
dans chaque secteur selon les moyens<br />
disponibles et les ressources humaines<br />
en place (arrêt de sous-traitance, maintien<br />
du niveau de délégation...), la reprise<br />
s’accompagne également de phénomènes<br />
constatés à l’échelle des secteurs.<br />
L’analyse doit être réalisée en dissociant<br />
les tendances budgétaires à venir dans le<br />
domaine de la maintenance nucléaire de<br />
celle des autres secteurs industriels.<br />
Le secteur nucléaire prévoit en effet<br />
d’augmenter ses dépenses de maintenance<br />
de manière très significative sur la<br />
période de projection (et après). Ainsi,<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 10
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
ce secteur prévoit une augmentation de<br />
son budget de maintenance de +245 M€<br />
en 2011 et de +230 M€en 2012. Cette<br />
augmentation de budget devrait représenter<br />
plus de 60 % de la croissance des<br />
dépenses totales de maintenance de l’industrie<br />
ces années là ! Il s’agira pour l’essentiel<br />
de dépenses de maintenance de<br />
niveau 4 et 5, réalisées en période d’arrêt<br />
(générateurs de vapeur, turbines, alternateurs…),<br />
c’est-à-dire quasiment des<br />
dépenses assimilables à des investissements<br />
de mise à niveau dans le but d’allonger<br />
la durée de vie des tranches<br />
nucléaires.<br />
En contrepoint de cette tendance, et si l’on<br />
enlève l’effet «centrales nucléaires », les<br />
mouvements de fonds dans les autres<br />
secteurs industriels sont nettement plus<br />
modérés. Dans la majorité des secteurs,<br />
l’atonie des budgets de maintenance des<br />
sites devrait caractériser les deux<br />
prochaines années.<br />
Seuls quelques secteurs en forte croissance<br />
permettent d’impulser une dynamique<br />
dans le marché :<br />
- la chimie au sens large (y ccompris la<br />
pétrochimie)<br />
- la mécanique (travail des métaux,<br />
assemblage mécanique, construction de<br />
machines) qui bénéficiera de la reprise<br />
des investissements industriels et de la<br />
bonne tenue de l’activité automobile.<br />
Dans ces secteurs, le retour à la croissance<br />
est à la fois situé à un niveau élevé<br />
(qui dépasse le seuil haut du taux de<br />
productivité de la fonction maintenance)<br />
et durable.<br />
Ailleurs, les budgets de maintenance ne<br />
redécolleront pas. L’atonie des dépenses<br />
dans ces secteurs ne sera pas compensée<br />
par l’embellie observée dans la chimie<br />
et la mécanique.<br />
L’avant et l’après-crise :<br />
quels enseignements liés<br />
aux évolutions des indicateurs<br />
économiques de la maintenance ?<br />
Le premier graphique présente l’évolution<br />
de la répartition des dépenses de<br />
maintenance, à l’échelle de l’industrie<br />
toute entière, par nature de moyens. Cette<br />
analyse est effectuée sur une année<br />
d’avant-crise (2008), pendant la crise<br />
(2009) et après la crise lors de la reprise<br />
de l’activité industrielle (2010 et 2012).<br />
Baromètre » de la maintenance industrielle en 2011<br />
(Évolution 2011/2010)<br />
Source : Enquêtes Bipe 2011 (selon échantillon OMI) et prévisions Bipe<br />
Club Dynamiques sectorielles 2011<br />
En % : taux de croissance annuel moyen 2011/2010<br />
Ce qui retient l’attention est la relative<br />
stabilité des pourcentages de chacun des<br />
postes de dépense au cours du temps et<br />
ce quelle que soit la conjoncture. Outre<br />
le fait que cette évolution valide l’idée<br />
qu’il n’y avait pas eu à proprement parlé<br />
de « rapatriement de charges » de maintenance<br />
pendant la crise, cette situation<br />
montre la place actuelle de la sous-traitance<br />
dans la stratégie de la majorité des<br />
donneurs d’ordres : il s’agit avant tout<br />
d’une variable d’ajustement. Seuls<br />
quelques secteurs ont délégué des pans<br />
entiers d’activité de maintenance (délégation<br />
de la maintenance d’ateliers<br />
complets) ou encore des savoir-faire<br />
métiers (tuyauterie-chaudronnerie par<br />
exemple). Mais dans les<br />
faits, ces secteurs sont<br />
peu nombreux : raffinagepétrochimie,<br />
chimie, nucléaire,<br />
sidérurgie (qui<br />
effectue un retour en<br />
arrière sur ce critère)…<br />
Ailleurs, les donneurs<br />
d’ordres ont en général<br />
gardé des équipes internes<br />
pour ce qui concerne la<br />
plupart des grands corps<br />
de métier et sont capables<br />
d’assurer par leurs propres moyens la<br />
maintenance sur la plupart des spécialités<br />
lorsque l’activité est en diminution.<br />
Cette relative constance dans la répartition<br />
de moyens de maintenance nous<br />
indique également que le levier (actuel)<br />
d’évolution des marchés est davantage<br />
lié à l’augmentation du budget de maintenance<br />
global qu’à l’évolution du taux<br />
de sous-traitance (ou délégation) luimême<br />
– ce constat étant bien évidemment<br />
à moduler selon les secteurs et le<br />
profil de la pyramide des âges de leurs<br />
effectifs de maintenance interne... ■<br />
Daniel Dunet<br />
(Bipe-Environnement-Industrie)<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 11
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
DOSSIER SPÉCIAL MIDEST/MAINTENANCE EXPO – Tribune<br />
45% de diplômés maintenance<br />
en moins en 2010<br />
En 2010, 45 % de diplômés en moins dans la filière maintenance après<br />
la réforme du bac professionnel en trois ans pour la rendre plus attractive<br />
! - Voici la réponse de l’Association française des ingénieurs de<br />
maintenance (Afim), qui s’insurge au regard de cette inquiétante dégringolade<br />
du nombre de professionnels de la maintenance.<br />
La tête et les mains<br />
En 1998, l’Afim intervenait auprès<br />
des institutions pour alerter sur la<br />
nécessité de former en maintenance, non<br />
seulement la tête, mais aussi, les mains.<br />
Rappelons-nous : la formation intellectuelle,<br />
celle des « têtes » avait bien été<br />
prise en compte, avec les programmes<br />
théoriques des Bac Pro maintenance<br />
des systèmes mécaniques automatisés<br />
(MSMA), BTS <strong>Maintenance</strong> industrielle<br />
(MI) et DUT GIM. L’Afim attirait alors<br />
fortement l’attention sur la nécessité de<br />
la formation pratique, la formation aux<br />
gestes techniques, professionnels et<br />
qualifiés. Nous rappelions alors que ces<br />
métiers ne peuvent pas s’opérer sans des<br />
mains intelligentes et entraînées. Croire<br />
qu’il n’y aurait plus que des machines<br />
exécutant tout à la place des intervenants<br />
est parfaitement irréaliste.<br />
À la suite de cette alerte, les programmes<br />
du cursus des enseignements de la filière<br />
maintenance (BEP, Bac Pro, BTS et<br />
DUT) ont été renforcés dans leurs dimensions<br />
mécaniciennes notamment, pour<br />
donner toute sa place à l’intelligence<br />
technologique avec les référentiels MEI<br />
(<strong>Maintenance</strong> des équipements industriels).<br />
Ce processus de rénovation de la<br />
filière a été achevé en 2005, avec l’introduction<br />
de l’enseignement de la santé<br />
et de la sécurité au travail, dont nous<br />
connaissons toute l’acuité. En juillet<br />
2008, nous nous félicitions du rapport<br />
Dab et de la position du ministre du<br />
Travail, sur la nécessité d’introduire dans<br />
les formations d’ingénieurs les enseignements<br />
santé et sécurité.<br />
Aujourd’hui encore, et demain aussi, les<br />
gestes de base de 75 % des intervenants<br />
de maintenance en contact direct avec les<br />
machines consistent et consisteront à<br />
mesurer, percer, tarauder, scier, ajuster,<br />
souder, contrôler, etc. Et cela, alors que<br />
la réduction d’une année dans le cursus<br />
de formation du Bac Pro MEI est effective.<br />
On ne peut imaginer de maintenance<br />
sans l’intelligence du geste et sans la<br />
formation qui la soutient. Sans les gestes<br />
professionnels, experts et qualifiés, les<br />
patrimoines techniques et immobiliers<br />
vont connaître une inévitable dégradation,<br />
avec les conséquences fatales qu’on leur<br />
connait : dysfonctionnements, ruptures,<br />
accidents.<br />
DR<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 12
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
15 000 diplômés en 2007,<br />
moins de 8 000<br />
trois ans plus tard<br />
Construite en plus de vingt ans, la filière<br />
professionnelle maintenance a démontré<br />
son utilité depuis sa mise en place en<br />
1987. Et tous ceux qui l’ont empruntée<br />
ont trouvé un emploi qualifié et durable<br />
dans un domaine qui accueille plus de<br />
450 000 personnes dans l’industrie, l’immobilier<br />
et le tertiaire.<br />
En 2007, la filière maintenance comptait<br />
plus de 15 000 diplômés (BEP, Bac<br />
Pro, BTS, DUT) dont 14 091 relevaient<br />
de l’Education nationale hors DUT GIM.<br />
En 2009, 13 729 élèves (hors DUT GIM)<br />
ont été diplômés, dont 5 837 titulaires du<br />
BEP. Avec la disparition en 2009 du BEP<br />
après quinze années d’existence, la<br />
réforme du Bac Pro MEI en trois ans<br />
produit ses pleins effets depuis la session<br />
2010 avec un total de 7 571 diplômés.<br />
Alors que le but de la réforme était d’attirer<br />
plus de jeunes vers le bac professionnel,<br />
la chute est brutale avec<br />
6 200 diplômés de moins qu’en 2009<br />
(- 45%). Dans la période 2007-2010, les<br />
diplômés du Bac Pro ont diminué,<br />
passant de 5 275 à 4 990 bacheliers soit<br />
une baisse de 4 %.<br />
Cette situation était pourtant prévisible<br />
et l’Afim avait dès 2007 attiré l’attention<br />
sur le risque de tarissement du recrutement<br />
de la filière maintenance avec la<br />
suppression d’une année de formation<br />
pour l’obtention du bac professionnel.<br />
En 2008, l’Afim avait saisi le ministre<br />
de l’Éducation pour attirer son attention<br />
sur ce risque et en lui demandant le maintien<br />
du BEP MEI rénové en 2005. Les<br />
deux années pratiques du BEP réconciliaient<br />
beaucoup d’élèves avec les études<br />
car c’est très souvent en situation d’échec<br />
dans l’enseignement général en fin de<br />
collège qu’ils empruntaient cette voie.<br />
Et nous nous interrogions sur le devenir<br />
de ces jeunes dès lors que le BEP serait<br />
supprimé : il est à craindre que la poursuite<br />
d’études après le collège sur un<br />
cycle de trois années pour obtenir le Bac<br />
Pro MEI ne soit que la continuation du<br />
parcours d’échec antérieur. Avec leur<br />
contenu pratique centré sur le métier, les<br />
deux années de BEP MEI remettaient en<br />
moyenne depuis douze ans 11 500 élèves<br />
en fin de collège dans la voie de la réussite.<br />
67 % d’entre eux poursuivaient leurs<br />
INA-FAG<br />
études en Bac Pro MEI et 33 % des<br />
jeunes entrent dans l’emploi en sortie de<br />
BEP. Les titulaires du BEP MEI constituaient<br />
93 % des entrants en Bac Pro MEI<br />
avec un taux de réussite de 78 %.<br />
Supprimer le BEP en deux ans c’est à<br />
coup sûr tarir le recrutement en bac<br />
professionnel et en BTS ! 44 % des titulaires<br />
du Bac Pro MEI entrent dans l’emploi<br />
et 56 % poursuivent leurs études en<br />
BTS MI. Mais supprimer le BEP en deux<br />
ans, c’est aussi casser toute une filière<br />
qui donne satisfaction et de l’emploi.<br />
Croire que les jeunes en situation d’échec<br />
se rueront sur un bac professionnel<br />
déqualifié (1 an de moins pour accomplir<br />
le parcours jusqu’au bac) est une vue<br />
de l’esprit. Les employeurs connaissent<br />
la qualité des formations actuelles. Et qui<br />
pourra croire que trois années « modernisées<br />
» en vaudront quatre à contenu technologique<br />
égal. Comment apprendre à<br />
souder, percer, tarauder, meuler, mesurer,<br />
démonter et remonter des composants et<br />
comment apprendre à le faire en protégeant<br />
sa santé sans la formation pratique<br />
qui l’accompagne ? Qui fera confiance<br />
à un ouvrier ou un technicien qui ne<br />
maîtrisera pas la connaissance des risques<br />
et les techniques de base de la mécanique<br />
et de l’électromécanique en maintenance<br />
? Pourquoi tant d’obstination à<br />
vouloir réformer ce qui fonctionne à la<br />
satisfaction de tous ? Est-ce parce que<br />
ceux qui décident ignorent où se trouve<br />
les emplois d’ouvriers indispensables que<br />
les métiers d’ouvriers doivent disparaître<br />
pour autant ?<br />
Pas d’excellence sans formation<br />
technologique de qualité<br />
La maîtrise du fonctionnement des<br />
systèmes de production laisse croire que<br />
le fonctionnement piloté à distance de très<br />
grandes installations industrielles supprime<br />
aussi la nécessité de comprendre les technologies<br />
des équipements qui les composent.<br />
Les centrales thermiques à gaz, les<br />
turbines hydrauliques, les plateformes de<br />
production pétrolière et bien d’autres<br />
installations, peuvent être conduites à<br />
distance sans nécessiter de présence<br />
humaine sur ces installations. A distance,<br />
au travers des systèmes de conduite<br />
numériques, le pilotage des installations<br />
se fait sans effort car les processus<br />
complexes sont gérés et supervisés par<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 13
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
DR<br />
des automates. Quand ces systèmes fonctionnent<br />
sans aléas, on peut penser qu’il<br />
n’est pas utile de connaitre quoi que ce soit<br />
de la technologie des machines et des équipements<br />
qui constituent ces systèmes. En<br />
effet, à quoi bon savoir comment est réalisé<br />
le bobinage d’un alternateur tant qu’il ne<br />
présente pas de défaut d’isolement ? À<br />
quoi bon connaître la technologie de<br />
montage des garnitures mécaniques tant<br />
qu’elles ne fuient pas ? Mais la question<br />
de la maîtrise des technologies se repose<br />
immédiatement dès que les composants<br />
des machines sont défaillants ou qu’il<br />
s’agit de les maintenir en profondeur après<br />
plusieurs années de fonctionnement.<br />
Si notre dispositif de formation en maintenance<br />
continue de baisser la garde<br />
comme cela a été le cas avec la suppression<br />
du BEP et si l’enseignement de la<br />
physique et de la mécanique sont délaissés<br />
en classe de seconde, comme annoncé<br />
pour la filière STI, alors nous pouvons<br />
craindre le pire. Qui sera capable de maintenir<br />
ou de réparer les machines qui constituent<br />
la base de l’industrie (moteurs,<br />
alternateurs, turbines, pompes, etc.) s’il<br />
n’existe plus qu’un enseignement qui fait<br />
fi de la mécanique et de la physique ? Et<br />
quelle sera la valeur dans les filières techniques,<br />
des diplômes BTS, DUT et d’ingénieurs<br />
acquis sans que les élèves aient<br />
été confrontés à la réalité des machines<br />
avant l’âge de 18 ou 19 ans ?<br />
S’il existe des enseignements qui peuvent<br />
être dispensés efficacement avec l’appui<br />
des ordinateurs, il est dangereux de croire<br />
que l’apprentissage du geste professionnel<br />
de soudage, de perçage, de taraudage, de<br />
montage, etc. puisse se faire sans apprentissage<br />
pratique sur des machines et sans<br />
enseignant. De même que le démontage<br />
et le remontage de roulements ou le<br />
remplacement des garnitures des pompes.<br />
Agir pour inverser<br />
le cours de l’histoire<br />
La maintenance des matériels mécaniques<br />
et électromécaniques existera<br />
toujours car à l’heure du développement<br />
d’automatismes de plus en plus sophistiqués,<br />
la partie mécanique des systèmes<br />
représente toujours 80 % des investissements<br />
et la même proportion des dépenses<br />
de maintenance. Ceux qui<br />
décident de la consistance des enseignements<br />
devraient se souvenir que le défaut<br />
de compétence dans le domaine de la<br />
mécanique se traduit toujours par ce que<br />
nous appelons tous du bricolage. Il est<br />
tentant de croire les arguments des<br />
vendeurs de solutions « magiques » qui<br />
ramènent toutes les activités industrielles<br />
au management et à la gestion. Sans la<br />
conscience de la permanence de la mécanique<br />
dans tous les systèmes, nous nous<br />
acheminerons vers une société dans<br />
laquelle nul ne saura plus remettre en état<br />
les dispositifs essentiels au fonctionnement<br />
de notre économie, car<br />
personne n’en comprendra les fondements.<br />
Cet oubli de la mécanique est<br />
préjudiciable à une gestion efficace<br />
des ressources matérielles. Et si nous<br />
voulons avoir une idée de ce qui nous<br />
attend à force de délaisser la mécanique<br />
au profit du merchandising,<br />
il suffit d’aller visiter quelques<br />
usines de pays dans lesquels le<br />
système de formation technologique<br />
est défaillant ou inexistant. Les<br />
machines sont en panne, les patrimoines<br />
publics ou privés dans un état<br />
de santé préoccupant.<br />
Mais il est vrai qu’aujourd’hui, faire<br />
entendre la voix des actions à long<br />
terme dans un monde qui pense que<br />
le trimestre est l’unité raisonnable de<br />
mesure de l’efficacité n’est pas aisé.<br />
Toutefois, ce n’est pas une raison<br />
pour ne pas agir pour inverser le cours<br />
de l’histoire qui consiste à réduire les<br />
enseignements technologiques à la<br />
portion congrue. Faute de former correctement<br />
les ouvriers et les techniciens qui<br />
représentent 80 % de la population qui<br />
exerce les métiers de la maintenance,<br />
nous allons vers l’extinction des filières<br />
professionnelles alors que la politique<br />
industrielle semble revenir au goût du<br />
jour. Le dogme selon lequel les services<br />
prennent le relai de l’industrie est<br />
infondé.<br />
Les services ne se développent que s’il<br />
existe une industrie solide et prospère.<br />
Mais il est plus facile de croire aux bienfaits<br />
de l’économie de la connaissance que<br />
de former des ajusteurs, des tuyauteurs,<br />
des électriciens, des chauffagistes, des robinetiers,<br />
des chaudronniers, etc. Et pourtant<br />
notre économie a besoin de ces techniciens<br />
car le secteur de la maintenance représente<br />
plus de 450 000 emplois dans les seuls<br />
domaines industriel et immobilier. Mais<br />
aujourd’hui, ces métiers transverses,<br />
fondés sur la maîtrise des technologies<br />
souffrent d’un manque évident de reconnaissance.<br />
Ils sont pourtant ceux de l’intelligence<br />
technologique indispensables<br />
à une économie innovatrice. Pour cela<br />
nous devons consolider la filière d’enseignement<br />
à la maintenance et attirer de<br />
nouvelles vocations ■<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 14
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DE LA MAINTENANCE 2011<br />
L’Association française des ingénieurs de la<br />
maintenance (Afim) lance l’édition 2011 du<br />
Guide national de la maintenance. Cet<br />
ouvrage contient les informations nécessaires<br />
à la fois sur la formation (établissements,<br />
diplômes, du CAP au Mastère), les acteurs,<br />
les professionnels, les fournisseurs et les<br />
prestataires de maintenance adhérents de<br />
l’Afim, mais aussi des pages riches en informations<br />
concernant le marché, les normes<br />
et les documents utiles en maintenance, les<br />
règlements, codes, arrêtés, décrets, circulaires<br />
et autres notes techniques ou recommandations.<br />
Enfin, les lecteurs retrouveront<br />
dans les pages de cette nouvelle édition un<br />
panorama de la GMAO, les adresses et les<br />
sites Web utiles en maintenance, une liste<br />
des outils d’aides au diagnostic et les fiches<br />
traitant des métiers de la maintenance.<br />
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Les outils antidéflagrants ou « Non sparking<br />
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aux attentes des acteurs de la maintenance<br />
industrielle en milieu explosif et dans tous les<br />
endroits où se trouvent des vapeurs inflammables<br />
ou résidus combustibles : industries<br />
minières, pétrochimie, maintenance pipe-line,<br />
chantiers navals mais aussi industries<br />
chimiques et pyrotechnique. Ils sont également<br />
conseillés dans le domaine militaire ou<br />
dans l’agriculture (silos à grain), dans l’industrie<br />
aérospatiale et automobile, ainsi que<br />
le milieu médical pour la fabrication ou la<br />
maintenance des IRM et des scanners.<br />
SIVECO GROUP ANNONCE<br />
DE NOUVELLES RÉFÉRENCES CLIENTS<br />
Cegelec a sélectionné le logiciel Coswin 7i<br />
pour la maintenance de radars feux rouge à<br />
Étupes, dans le département du Doubs. Le<br />
Port autonome du Havre poursuit quant à lui<br />
le déploiement de la GMAO avec l’exploitation<br />
du terminal charbonnier par l’entreprise<br />
STMC6. Dans le domaine de l’industrie papetière,<br />
le groupe suédois Munksjö a choisi<br />
Coswin 7i pour la maintenance de ses usines<br />
d’Arches. Enfin, Siveco compte deux références<br />
de plus dans le secteur de la santé,<br />
avec le Groupement hospitalier intercommunal<br />
du Vexin (GHIV) dans le Val d’Oise et<br />
les Papillons Blancs du Cambrésis qui ont<br />
tous deux adopté la solution de GMAO Coswin<br />
7i Santé.<br />
Mobilité<br />
Carl Software<br />
lance Carl Touch<br />
Fruit de plus de vingt-cinq<br />
années d’expérience, Carl<br />
Software présente Carl Touch, une<br />
GMAO mobile pensée pour les<br />
techniciens. Face aux manque<br />
d’historique des interventions et<br />
d’informations sur les opérations<br />
effectuées par les techniciens, la<br />
société lyonnaise a décidé de<br />
rendre la fonction et la gestion de<br />
la maintenance assistée par ordinateur<br />
plus ludiques et plus conviviales.<br />
L’application utilise les concepts habituels<br />
du SmartPhone et ne nécessite<br />
aucune formation préalable. Carl Touch<br />
dispose d’une ergonomie épurée qui<br />
valorise l’essentiel. Son mode tactile<br />
simplifie la saisie des informations et fait<br />
gagner du temps. Des modes multimédias<br />
(photo, vidéo, commande vocale)<br />
remplacent tout clavier. Par ailleurs, le<br />
Aéraulique<br />
Testo 480 Mesures<br />
en ventilation, climatisation<br />
et confort ambiant<br />
Testo, spécialiste de la mesure, innove<br />
avec le testo 480, anémomètre multifonction<br />
pour la mise en service, la<br />
gestion et la surveillance des centrales<br />
de traitement d’air. À l’heure des nouvelles<br />
réglementations thermiques et de la<br />
révolution énergétique, la qualité de l’air<br />
intérieur (QAI) dans les bâtiments est un<br />
enjeu majeur, tant pour la production de<br />
produits sensibles que pour les conditions<br />
de travail et le confort des occupants. Le<br />
testo 480, qui réunit grâce à sa large<br />
palette de sondes, toutes les mesures<br />
nécessaires au bon fonctionnement d’une<br />
installation, compte bien, selon Testo,<br />
DR<br />
mode GMAO fonctionne en<br />
permanence ; sitôt le réseau retrouvé,<br />
tout se met à jour automatiquement.<br />
Carl Touch permet également<br />
au technicien de renseigner le<br />
compte- rendu directement sur son<br />
lieu d’intervention et en temps réel.<br />
En liaison permanente avec son<br />
entreprise, l’agent sait ce qu’il a à<br />
faire, accède aux informations utiles et<br />
envoie ses compte-rendus. Enfin, avec cette<br />
solution, le technicien n’est plus isolé sur<br />
son lieu d’intervention ; il peut solliciter<br />
une assistance (appel téléphonique d’un<br />
expert, demande de documentation technique,<br />
nomenclature d’une machine, photo<br />
d’une pièce à changer…). Les fonctions<br />
GPS du Smartphone sont exploitées pleinement<br />
par Carl Touch pour géolocaliser<br />
et optimiser les déplacements ■<br />
permettre à ses utilisateurs de réaliser des<br />
mesures de types débit, température<br />
rayonnante, mesures de confort, turbulences<br />
et CO 2 .<br />
Le testo 480 dispose d’un concept de<br />
sondes intelligentes avec une mémoire<br />
(EEPROM) destinée à informer l’utilisateur<br />
sur le prochain étalonnage. Les<br />
incertitudes de mesures sont mémorisées<br />
dans la sonde à travers le logiciel. La<br />
sonde corrige automatiquement, en fonction<br />
de la valeur mesurée, les valeurs à<br />
l’affichage pour atteindre une précision<br />
absolue ■<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 16
ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
DR<br />
Événement<br />
Pollutec Horizons 2011 :<br />
cap sur le green-business<br />
Du 29 novembre au 2 décembre prochains se tiendra à Paris Nord<br />
Villepinte le salon Pollutec Horizons 2011. Toujours fidèle à ses thématiques<br />
d’origine – à savoir le traitement des déchets et des pollutions –,<br />
cette nouvelle édition maintiendra aussi le cap vers le green-business<br />
et les green-techs. Explications avec Sylvie Fourn, commissaire générale<br />
du salon.<br />
Pollutec Horizons. La nouvelle terminologie<br />
de ce salon apparue il y a<br />
trois ans prend tout son sens au regard<br />
du positionnement de l’événement vers<br />
les nouveaux enjeux environnementaux,<br />
incarnés pour beaucoup par l’émergence<br />
des green-techs et du green-business. Car<br />
auparavant, à l’époque de Pollutec Paris<br />
(sans le terme « Horizons » qui l’accompagne<br />
désormais), le salon se limitait<br />
pour l’essentiel aux problématiques<br />
rencontrées par les collectivités locales.<br />
Depuis quelques années, l’édition parisienne,<br />
en complément de celle de Lyon,<br />
s’adresse en outre aux industriels, alors<br />
frappés de plein fouet par l’inflation<br />
législative et réglementaire (à la fois<br />
française et européenne) en matière de<br />
respect de l’environnement et de développement<br />
durable.<br />
Cette année encore, les industriels sont<br />
à l’honneur, ce qui n’empêchera évidemment<br />
pas les visiteurs d’y trouver des<br />
réponses en matière de traitement de<br />
déchets et des pollutions, d’optimisation<br />
des ressources comme l’eau, d’économie<br />
d’énergie de manière plus large et de<br />
gestion-prévention des risques. « Par<br />
ailleurs, la thématique du développement<br />
durable sera mise en avant à travers la<br />
mobilité, le génie écologique et la ville<br />
durable, ajoute Sylvie Fourn. Nous<br />
inscrivons cet événement dans la continuité<br />
avec une manifestation qui tentera<br />
à la fois d’anticiper et de suivre les<br />
tendances ».<br />
Près de 1 500 à 1 600 exposants sont<br />
attendus cette année pour l’édition parisienne<br />
de Pollutec. « La particularité de<br />
cette manifestation tient dans son caractère<br />
international, indique Sylvie Fourn.<br />
En effet, près de quarante pays différents<br />
seront représentés, ce qui permettra aux<br />
visiteurs de découvrir des technologies et<br />
des innovations venues du monde entier<br />
et parfois peu développées voire<br />
inconnues des professionnels français ou<br />
européens ». Les exposants devraient<br />
venir de lieux aussi divers et variés que<br />
la Caroline du Nord, le Japon, la Corée, la<br />
Finlande ou encore Israël. Pour consulter<br />
la liste exhaustive des exposants,<br />
rendez-vous sur le site Internet<br />
www.pollutec.com.<br />
Les procédés industriels<br />
à l’honneur<br />
Parmi ces tendances évoquées par la<br />
commissaire générale du salon Pollutec<br />
Horizon figurent notamment la ville<br />
durable avec le développement de la<br />
mobilité au sein des parcs de véhicules,<br />
l’assistance motorisée des déplacements<br />
ou encore la mise en place du génie<br />
écologique dans le but d’une restitution<br />
de la nature dans la ville.<br />
En matière d’accompagnement des entreprises,<br />
et ce dans leur souci d’optimiser<br />
leurs procédés industriels dans la gestion<br />
des fluides et la maîtrise de leurs performances<br />
énergétiques, un carrefour sera<br />
organisé de manière à répondre à toutes<br />
leurs interrogations en la matière. Enfin,<br />
« nous tenterons d’accompagner concrètement<br />
la notion même du green-business<br />
qui a pour objectif de faire émerger des<br />
techniques prometteuses issues de la<br />
recherche, d’aider les start-up dans ce<br />
domaine à trouver des lieux d’expression,<br />
encourager le matching et la mise<br />
en réseau entre les entreprises et les<br />
investisseurs de façon à créer une véritable<br />
économie verte ». Ainsi, de cet axe<br />
recherche et innovation résultera l’organisation<br />
d’un espace et d’un focus tous<br />
deux dédiés aux nouvelles techniques,<br />
grâce notamment au réseau EcoTech et,<br />
pour la première fois, à la présence des<br />
pôles de compétitivité impliqués dans<br />
le développement durable ■<br />
Michael Levy<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 18
ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
Contrat<br />
Siemens fait confiance à Denios<br />
pour assurer le stockage<br />
de ses produits inflammables<br />
Siemens, premier groupe européen de haute technologie (plus de<br />
400 000 employés), a fait appel à la société Denios pour résoudre<br />
son manque d'espace de stockage au sein de son nouveau bâtiment<br />
dédié à la production de débitmètre.<br />
ÀHaguenau, l’unité Siemens est rattachée<br />
à la branche « Industrie ». Ce<br />
site représente plus de 700 personnes<br />
réparties en cinq unités de production :<br />
capteurs de pression, débitmètres, analyseurs<br />
de gaz, cartes électroniques et SAV<br />
de tous ces produits. Début janvier 2009,<br />
Siemens à Haguenau a construit le<br />
secteur « débitmètre » de son site.<br />
L’investissement portait sur la construction<br />
d’une extension de 10 000 m 2 , dont<br />
7 000 m 2 de surfaces industrielles. La<br />
production du secteur « débitmètre » a<br />
été lancée en début d’année 2010. Ayant<br />
ainsi presque doublé la surface de<br />
production, le besoin en stockage de<br />
produits chimiques a augmenté.<br />
Le manque d’emplacement de stockage<br />
dans le bâtiment existant créait des difficultés<br />
de tri des produits. Il fallait assurer<br />
le stockage sans risques d’explosion causés<br />
par une incompatibilité entre les produits.<br />
Siemens souhaitait trouver une solution<br />
autre que la construction d’un nouveau<br />
bâtiment : une solution flexible et mobile.<br />
Travaillant déjà avec Denios dans la lutte<br />
contre les déversements de produits<br />
polluants, c’est tout naturellement que<br />
Siemens s’est tourné vers un partenaire<br />
de confiance pour réaliser son projet de<br />
stockage de produits chimiques. Denios,<br />
leader de la protection de l’environnement<br />
et de la sécurité en entreprise, a<br />
mené une analyse de la situation sur site.<br />
DR<br />
L’ingénieur commercial Denios a proposé<br />
la solution adaptée au mode de fonctionnement<br />
de l’entreprise.<br />
Un stockage des produits<br />
inflammables sécurisé<br />
Les conteneurs de stockage Denios<br />
permettent de stocker un grand volume<br />
de produits chimiques. Grâce aux rampes<br />
et aux grandes ouvertures de portes,<br />
l’accès facile au contenu des conteneurs<br />
est garanti.<br />
L’ensemble est sécurisé par une fermeture<br />
à clé centrale afin d’éviter tout accès illicite.<br />
L’équipement intérieur – dont chauffageAtex,<br />
ventilationAtex, luminaireAtex<br />
et rayonnages – sécurise les produits<br />
stockés et leur manipulation par les opérateurs.<br />
Le bac de rétention d’une capacité<br />
de 50% du volume stocké, conformément<br />
à la législation en vigueur, permet de<br />
protéger les sols et les eaux de toute pollution.<br />
Pour assurer une bonne isolation, des<br />
panneaux non inflammables d’une épaisseur<br />
de 50 millimètres ont été utilisés.<br />
Ainsi, le stockage de produits inflammables<br />
est sécurisé. Fabriqués en France, les<br />
conteneurs de stockage ont, selon Denios,<br />
une durée de vie allongée permettant ainsi<br />
de minimiser les coûts de maintenance ■<br />
DR<br />
Michael Levy<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 20
LE SYSTÈME ACTIF DE STABILITÉ TOYOTA<br />
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Expertise vibratoire - Expertise électrique - Thermographie infrarouge<br />
Nouveau DynamX ® V7, la référence en analyse vibratoire<br />
DYNAE fait évoluer son logiciel dédié au traitement des<br />
signaux dynamiques :<br />
- ergonomie repensée autour de la base de données<br />
- amélioration continue en relation avec l’équipe d’experts techniques DYNAE<br />
tout en conservant les fonctionnalités qui font la force de DynamX :<br />
- SOUPLESSE : gestion des bases de données de signaux dynamiques<br />
- COMPATIBILITÉ : pilotage d’analyseurs<br />
- PUISSANCE : post traitements avancés<br />
- PROXIMITÉ : écoute client / développements spécifiques<br />
DynamX ® V7 est compatible Windows XP, Vista, Seven<br />
Un ensemble complet de logiciels dédiés à l’analyse vibratoire<br />
> DynamX<br />
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Diagnostic par analyse du courant<br />
> SysTeo<br />
Capture de phénomènes fugitifs et télédiagnostic<br />
> Adonis<br />
Collecte de signaux temporels<br />
> Seolane<br />
Discrétion acoustique des équipements embarqués<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 21
Dossier technologies<br />
Interview<br />
Quelles solutions pour intervenir<br />
en milieu difficile ?<br />
Responsable de la maintenance au sein de l’un des principaux prestataires du marché français, Rabah<br />
Achemaoui nous explique comment les équipes d’Endel travaillent dans les milieux difficiles et quelles<br />
pratiques le service a su mettre en œuvre pour intervenir en toute sécurité. Interview.<br />
➤ Sur quels types d’équipements<br />
travaillez-vous au sein d’Endel (gaz,<br />
vapeur, liquide...) ?<br />
Endel (1) , société du groupe GDF-Suez<br />
appartenant à la branche GDF-Suez<br />
Energy Services, intervient tout au long<br />
du cycle de vie des installations de ses<br />
clients. Cela va de l’installation à la rénovation<br />
en passant par la maintenance, le<br />
transfert, et ce jusqu’au démantèlement.<br />
Les équipements sous pression sur<br />
lesquels Endel intervient sont : les accumulateurs,<br />
les bouteilles antipulsatoires,<br />
les cuves d’air comprimé, les cuves de<br />
stockages de toute nature, les échangeurs,<br />
les filtres, les sécheurs, les rebouilleurs,<br />
les bacs et sphères, les chaudières, les<br />
soupapes et, pour finir, les équipements<br />
de déshydratation ou de désulfuration.<br />
Tous les types de gaz (gaz naturel,<br />
oxygène, hydrogène, azote, vapeur…) ou<br />
de liquides (produits pétroliers divers,<br />
huiles, eau, fluides caloporteurs, eau<br />
surchauffée, etc.) sont concernés.<br />
➤ Dans quel environnement ces équipements<br />
évoluent-ils ?<br />
Ces équipements évoluent dans tous les<br />
secteurs d’activité mais principalement<br />
dans le secteur de l’énergie (comme le<br />
raffinage, le traitement et le stockage du<br />
gaz, les centrales thermiques et nucléaires<br />
de production d’électricité, etc.) et de la<br />
chimie. Les environnements sont très<br />
variés et ont chacun des spécificités,<br />
notamment au niveau des conditions<br />
d’intervention pour la maintenance.<br />
➤ Quelles sont les problématiques de<br />
ces équipements causées par leur environnement<br />
dit hostile (pérennité des<br />
appareils, facilité d’opération de maintenance,<br />
de réparation ou de remplacement<br />
de certaines pièces, etc.) ?<br />
« Le logiciel Sérénité qu’a<br />
développé Endel pour faire face<br />
aux enjeux de sécurité nous<br />
permet de définir les plans<br />
d’inspection en fonction des<br />
conditions d’exploitation et des<br />
obligations réglementaires liées<br />
à l’arrêté du 15 mars 2000<br />
modifié. » - Rabah Achemaoui,<br />
responsable du service maintenance<br />
au sein d’Endel (groupe GDF-Suez).<br />
La stratégie de maintenance de ce type<br />
d’équipement est bien souvent orientée<br />
par des décrets, des arrêtés ministériels<br />
et différents guides (décret 99-1023,<br />
arrêté 15 mars 2000, guides Gesip,<br />
Codres maintenance...).<br />
Ceux-ci définissent les modalités pour<br />
réaliser les inspections, les requalifications<br />
et les interventions de modification<br />
ou de réparation.<br />
Après avoir défini le plan d’inspection<br />
en s’appuyant sur l’arrêté, l’exploitant<br />
fera réaliser les contrôles par un organisme<br />
notifié tel qu’Apave, Bureau<br />
Veritas, Asap (…), s’il ne dispose pas<br />
en interne d’un service d’inspection habilité.<br />
Endel intervient en tant que<br />
« sachant » dans la phase de définition,<br />
de préparation de l’équipement sous<br />
pression et de réparation lorsque les<br />
visites d’inspection ou de requalification<br />
ont décelé des problèmes<br />
sur les équipements (fissure, manque<br />
d’épaisseur…) et dans la réception<br />
(épreuve hydrostatique ou<br />
test d’étanchéité).<br />
L’impact de l’environnement sur ce<br />
type d’équipements chaudronnés<br />
intervient en particulier sur les<br />
problèmes liés à la corrosion, voire<br />
à la fatigue.<br />
➤ Quelles sont également les<br />
contraintes qui se posent à vous<br />
en tant qu’opérateur de maintenance<br />
(en matière de sécurité ou<br />
de confort de travail) ?<br />
Les contraintes sont de différentes natures<br />
pour ce type d’équipement.Tout<br />
d’abord des contraintes liées à la consignation<br />
de l’équipement qui comprend :<br />
- l’isolement de l’équipement (fermeture<br />
des vannes d’isolement),<br />
- la purge des circuits qui est réalisée<br />
généralement par l’exploitant,<br />
- les contrôles de pression avant ouverture,<br />
- les opérations d’inertage ou de lavage,<br />
- les opérations de contrôle d’atmosphère<br />
(oxygénemètre, analyseur de gaz toxique,<br />
etc.),<br />
*6 000 collaborateurs et 140 implantations en<br />
France.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 22
Dossier technologies<br />
- la délivrance des permis (autorisation<br />
d’ouverture des capacités, autorisation<br />
de pénétrer, permis de feu…).<br />
Ensuite, surviennent éventuellement des<br />
problématiques d’accès. Pour travailler<br />
en toute sécurité, nous installons des<br />
échafaudages afin d’accéder à toutes les<br />
zones spécifiées dans le plan d’inspection.<br />
De plus, pour réaliser nos interventions<br />
nous devons, lorsque cela est<br />
nécessaire, décalorifuger l’équipement,<br />
notamment lors des opérations de requalification.<br />
Enfin, nous pouvons être aussi<br />
amenés à installer des dispositifs de<br />
ventilation lorsque nous travaillons dans<br />
des espaces confinés.<br />
En termes d’organisation, nous devons<br />
prévoir lorsque cela est nécessaire des<br />
surveillants de sécurité positionnés en<br />
permanence sur les accès afin de<br />
surveiller les intervenants travaillant à<br />
l’intérieur de la capacité et pallier tout<br />
problème. Au préalable, il faut s’assurer<br />
que le personnel intervenant dispose des<br />
habilitations spécifiques, concernant<br />
notamment les risques chimiques et les<br />
équipements de protection individuels<br />
(EPI) adaptés. Le plus contraignant pour<br />
les intervenants est d’intervenir avec un<br />
appareil respiratoire isolant dans une<br />
atmosphère non respirable (toxique).<br />
Pour finir, dans le cas d’une requalification,<br />
nous sommes amenés à réaliser une<br />
épreuve hydraulique avant de rendre<br />
l’équipement à l’exploitant. Cette<br />
dernière action a pour objectif de<br />
renforcer la sécurité. L’épreuve hydrostatique<br />
est une opération du « contrôle<br />
final » qui fait partie de l’évaluation de<br />
la conformité de l’équipement sous pression<br />
à un ensemble d’exigences essentielles<br />
de sécurité.<br />
➤ Quelles solutions technologiques<br />
avez-vous adoptées pour résoudre ces<br />
difficultés ?<br />
Concernant toutes les problématiques<br />
liées aux équipements sous pression, les<br />
équipes Endel et nos clients peuvent s’appuyer<br />
sur l’expertise de notre direction<br />
technique animé par Yves Taffard.<br />
D’ailleurs, ce dernier participe à différentes<br />
commissions sur les équipements<br />
sous pression équipements pouvant<br />
présenter un risque environnemental.<br />
Face aux enjeux de sécurité, Endel a<br />
DR<br />
Les travaux :<br />
100 m de soudure,<br />
Épaisseur : 45 mm,<br />
Préchauffage et<br />
traitement thermique à<br />
590°C.<br />
Les contrôles :<br />
Contrôle : TOFD (Time<br />
of Flight Diffraction),<br />
Contrôle US (ultra-son).<br />
développé un logiciel que nous appelons<br />
Sérénité. Cette application nous permet<br />
de définir les plans d’inspection en fonction<br />
des conditions d’exploitation et des<br />
obligations réglementaires liées à l’arrêté<br />
du 15 mars 2000 modifié. Notre<br />
direction technique réalise aussi la définition<br />
et la validation des modes opératoires<br />
de soudage nécessaires à la<br />
réparation de ces types d’équipement,<br />
ainsi que des procédures techniques d’intervention.<br />
Pour ce faire, nous disposons<br />
d’une base documentaire qui regroupe<br />
l’ensemble des qualifications de mode<br />
opératoire de soudage (QMOS) et des<br />
procédures pour répondre aux problématiques<br />
de nos clients.<br />
➤ Quelles leçons avez-vous tirées de<br />
votre expérience en la matière et quels<br />
conseils pouvez-vous nous donner ?<br />
Il est important pour la maintenance et le<br />
maintien en conformité des ESP ainsi que<br />
des équipements à risque de s’appuyer sur<br />
des experts. En effet, la réglementation<br />
évolue sans cesse et cette dernière peut<br />
avoir un impact sur les plans d’inspection.<br />
N’oublions pas que le législateur a établi<br />
des arrêtés dans l’objectif de maintenir<br />
un niveau de sécurité élevé pour les<br />
personnes, les biens et pour l’environnement.<br />
La circulaire DM-T P N°31555<br />
indique d’ailleurs que « le retour d’ex-<br />
Sphère gaz liquéfié (secteur pétrochimie)<br />
périence dans le domaine des appareils<br />
à pression a montré qu’une proportion<br />
importante d’accidents est soit liée à des<br />
problèmes d’entretien, soit à des<br />
problèmes d’intégration d’équipements<br />
entre eux, ou encore à des remplacements<br />
d’accessoires de sécurité pour lesquels<br />
l’exploitant n’avait pas vérifié l’adéquation<br />
avec les équipements qu’ils<br />
protègent ». Tout désordre détecté doit<br />
faire l’objet d’une réparation. Un mode<br />
opératoire doit être alors rédigé ; par<br />
exemple pour définir les métaux d’apport,<br />
la température de préchauffage, le<br />
procédé de soudage, l’intensité et le type<br />
de contrôle (US, radio,… ) avant de<br />
réaliser la soudure.<br />
Pour finir, lorsque la réparation rentre<br />
dans un cadre réglementaire, il faut constituer<br />
un dossier comprenant :<br />
- les plans et les notes de calcul,<br />
- le cahier de soudage, les qualifications<br />
des soudeurs, les QMOS,<br />
- les certificats matières pour les métaux<br />
d’apport,<br />
- les certificats des matériaux,<br />
- les résultats des contrôles (radios),<br />
- les procès verbaux d’épreuve,<br />
- les attestations de l’organisme notifié ■<br />
Propos recueillis<br />
par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 23
Dossier technologies<br />
Panorama<br />
Quelques technologies<br />
pour les environnements extrêmes<br />
Dans certains environnements, qu’ils soient secs ou humides, soumis<br />
à des températures froides, chaudes ou brûlantes, confrontés à des vents<br />
ou à des intempéries de toutes sortes, les opérations de maintenance<br />
se trouvent inévitablement freinées et gênées. Les conséquences<br />
sur l’efficacité des interventions mais aussi, à terme, sur la pérennité<br />
des installations et plus globalement sur la production nécessitent de<br />
prendre les devants grâce aux solutions technologiques du moment.<br />
«<br />
La production de papier est un système<br />
en continu. On ne doit l’arrêter sous<br />
aucun prétexte ». Voici comment résume<br />
Raphaël Grail l’essentiel des problématiques<br />
qui se posent au secteur de la papeterie.<br />
Le chef de projets au sein de<br />
Hägglunds Drives (Bosch Rexroth), portant<br />
sur les installations vendues dans l’industrie<br />
lourdes, précise : « On ne peut tolérer<br />
les arrêts de maintenance même si, toutefois,<br />
il s’opère plusieurs arrêts de maintenance<br />
dans l’année ; il s’agit d’arrêts<br />
planifiés et dont la durée d’intervention<br />
ne doit souvent pas excéder une journée ».<br />
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Butée à rotule sur rouleaux E1 pour<br />
implantation dans des conditions extrêmes.<br />
Une exigence de délais qui implique aux<br />
opérateurs de maintenance de Bosch<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 24
Dossier technologies<br />
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Roulement à rouleaux cylindriques<br />
auto-aligneur, une solution palier<br />
libre idéale pour les cylindres<br />
sécheurs/lisseurs et les rouleaux<br />
conducteurs dans les machines<br />
à papier.<br />
la compléxité et l’état de<br />
chaque installation de<br />
leurs clients. Car les<br />
enjeux de maintenance<br />
sont éminemment déterminants.<br />
L’usure prématurée<br />
des installations et<br />
de leurs composants en<br />
est le premier risque si les<br />
conditions élémentaires<br />
ne sont pas respectées.<br />
L’absence nécessaire de<br />
maintenance peut être<br />
chaotique et mener à des<br />
pannes des machines<br />
coûteuses et des arrêts de<br />
production, du process<br />
entier voire de toute<br />
l’usine. Une situation au<br />
final bien plus onéreuse<br />
que la « simple » réparation<br />
de moteurs ou le<br />
changement de roulements. Enfin, négliger la maintenance<br />
préventive et la remplacer bien malgré soi par de la maintenance<br />
curative et la soustraire implique de travailler dans l’urgence,<br />
donc plus vite et moins bien.<br />
Dans le secteur de la papeterie, les industriels sont amenés à<br />
travailler sur des machines longues parfois d’environ 200 mètres<br />
réparties sur deux zones différentes : la partie humide et la partie<br />
sèche en sortie de la machine. Deux problématiques s’imposent<br />
alors au fonctionnement même de l’installation : l’une, évidente,<br />
concerne l’humidité, en raison de l’extraction d’eau pour la fabrication<br />
de la pâte à papier ; l’autre concerne les écarts de température.<br />
Selon les zones, des roulements spécifiques, parfois très<br />
larges (jusqu’à une dizaine de mètres) et très rapides (près de<br />
1500 mètres par minutes), sont mis en place à travers pas moins<br />
de 2 000 paliers. Ainsi, des roulements à rotule sur rouleau mais<br />
aussi des sècheurs sont confrontés à des situations dites difficiles<br />
; « les sécheurs par exemple, connaissent des écarts de<br />
température dus au passage de la vapeur et peuvent atteindre<br />
entre 120 et 140 degrés », indique Jean-Michel Aimain, ingénieur<br />
Service applications au sein du groupe Schaeffler.<br />
Des solutions technologiques<br />
adaptées aux environnements humides<br />
Dans le cadre du concept Total Cost of Ownership (TCO), le<br />
groupe Schaeffler a lancé des solutions prenant en compte le<br />
cycle de vie complet des machines et des installations. Celles-ci<br />
ont notamment été présentées à l’occasion du salon Zellcheming<br />
(spécialisé dans l’industrie des pâtes et du papier) qui s’est déroulé<br />
du 28 au 30 juin derniers enAllemagne. Les nouveautés du groupe<br />
se caractérisent par des durées de fonctionnement sensiblement<br />
plus élevées et des temps d’arrêts machines plus courts. Le FAG<br />
SmartCheck par exemple, se présente comme un nouveau système<br />
d’analyse vibratoire online et permet la surveillance des petites<br />
installations. Ce nouveau système de mesures pour la surveillance<br />
continue en temps réel de machines et d’installations intègre de<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 25
Dossier technologies<br />
DR<br />
nouvelles technologies innovantes et des<br />
fonctions d‘avenir, et contribue ainsi<br />
précieusement à l’optimisation des procédés<br />
et à la diminution des coûts de<br />
fonctionnement. L’offre est complétée<br />
par une prestation de service autour du<br />
produit – formation initiale, accompagnement<br />
lors de la phase de mise en<br />
route, aide et conseils d’experts pour des<br />
questions allant du diagnostic aux<br />
contrats de service personnalisés incluant<br />
la surveillance à distance.<br />
À d’autres problématiques d’autres solutions.<br />
Les butées à rotule sur rouleaux, par<br />
exemple, sont implantées dans des applications<br />
où s’exercent des charges axiales<br />
GE lance un nouveau Panel PC<br />
pour les environnements extrêmes et dangereux<br />
GE Intelligent Platforms vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle version de Panel PC durci<br />
Wolverine III, conçue tout particulièrement pour résister aux rigueurs de déploiement dans les<br />
applications extrêmes et dangereuses telles que l’exploration et les forages de pétrole et de gaz<br />
dans lesquels le sel, les embruns, la poussière, les chocs, les vibrations et les températures<br />
extrêmes sont autant de défis pour les ordinateurs.<br />
Le Wolverine III est utilisé pour la collecte de données et le contrôle ou l’exploitation d’équipements<br />
sophistiqués. Le cœur du système basé sur un module COM Express conçu spécialement<br />
par GE pour le Wolverine III et au cœur duquel se trouve un processeur Intel Core 2 Duo 2,26 GHz.<br />
Associée aux 4 Goctets de mémoire DDR3, cette solution affiche un nombre réduit de composants<br />
et de sous-ensembles, ainsi qu’une connexion plate étendue et un disque dur à semiconducteurs<br />
de 32 GO pour maximiser la fiabilité. Il répond aux exigences des clients afin de<br />
raccourcir le MTTR (délai moyen de réparation) en adoptant la conception Atex Zone 2 de service<br />
à l’utilisateur ; sa construction hautement modulaire facilite et accélère le service aux clients, ce<br />
qui réduit à leur minimum les temps d’arrêt. La surveillance des systèmes embarqués permet<br />
d’identifier les pannes potentielles, ce qui permet de prendre les mesures correctrices tout en<br />
interrompant au minimum les opérations.<br />
Conçu pour pouvoir être mis à niveau avec les générations futures de processeurs, Wolverine III<br />
est logé dans un boîtier Nema 4 étanche à l’environnement et résistant à la corrosion. Un système<br />
de chauffage, facultatif, permet d’obtenir une plage de températures d’exploitation de -40° à<br />
+60° C. « Les professionnels qui travaillent dans des lieux dangereux et/ou extrêmes, tels que<br />
les plateformes pétrolières, confirmeront que la fiabilité robuste et la facilité de maintenance<br />
des équipements sont des exigences fondamentales », explique Tom Behnke, directeur produits,<br />
systèmes et affichages chez GE Intelligent Platforms. « Le défi, c’est de faire tout ce qui est<br />
possible pour optimiser la fiabilité, mais également pour reconnaître qu’à un certain stade, des<br />
réparations peuvent être nécessaires ; et, par conséquent, de rendre les équipements aussi faciles<br />
à entretenir que possible, de sorte qu’ils puissent être de nouveau opérationnels en un temps<br />
minimum. Wolverine III répond à tous ces défis. »<br />
DR<br />
Wolverine III.<br />
CFM Toyota<br />
très élevées et où des défauts d’alignement<br />
des paliers sont à compenser. Les butées à<br />
rotule sur rouleaux E1 en qualité X-Life<br />
sont précisément conçues pour fonctionner<br />
dans ces conditions. Elles peuvent également<br />
être implantées sous des exigences<br />
extrêmes combinant charge et vitesse, telles<br />
que dans les défibreuses à grande vitesse.<br />
Pour les utilisateurs des installations, il en<br />
résulte une augmentation de la capacité des<br />
machines, un accroissement de la rentabilité<br />
et une baisse des coûts de fonctionnement<br />
provenant d’une consommation<br />
d’énergie réduite. Les concepteurs profitent<br />
d’une plus grande performance de ces<br />
produits pour des dimensions identiques<br />
ou de solutions plus économiques par la<br />
réduction de l’encombrement (downsizing).<br />
Compenser la variation<br />
de la longueur axiale<br />
Les roulements à rouleaux cylindriques<br />
auto-aligneurs (SCAR) sont implantés<br />
dans les cylindres sécheurs/lisseurs et les<br />
rouleaux conducteurs de machines à<br />
papier. Le roulement compense les grandes<br />
variations de longueur du cylindre<br />
sécheur entre le chemin de roulement de<br />
la bague intérieure et les rouleaux, sans<br />
aucune contrainte.<br />
La bague extérieure sphérique et la bague<br />
intermédiaire permettent l’auto-alignement.<br />
Le graissage s’effectue au travers<br />
du plan médian de la bague extérieure<br />
directement à l’intérieur du roulement, ce<br />
qui entraîne une répartition uniforme de<br />
la température dans le roulement. D’autres<br />
types de roulements, tels que les roulements<br />
à rotule sur rouleaux, peuvent être<br />
remplacés par des roulements à rouleaux<br />
cylindriques auto-aligneurs sans grande<br />
modification du palier.<br />
Ces roulements, combinés à un corps de<br />
palier fixé de façon rigide sur le bâti de la<br />
machine, ont un meilleur comportement<br />
aux vibrations et permettent ainsi d’atteindre<br />
des vitesses plus élevées.<br />
Enfin, le groupe a présenté un nouveau<br />
procédé de montage pour roulements avec<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 26
Dossier technologies<br />
CFM Toyota<br />
alésage conique. Le principe en est le suivant : le déplacement<br />
indispensable lors du montage est déterminé par la mesure du<br />
volume d’huile. Le monteur déplace alors le roulement à l’aide<br />
de la pompe et détermine la course par le nombre de coups<br />
de piston. Cette opération est non seulement simple mais également<br />
extrêmement fiable.<br />
La manutention face aux environnements difficiles<br />
La maintenance préventive<br />
d’un matériel de manutention<br />
dans un environnement classique<br />
se fait toutes les<br />
500 heures, en fonction des<br />
contrats ou des accords prévus<br />
avec le client. Dans un environnement<br />
difficile voire très<br />
sévère, la maintenance curative<br />
prend facilement le pas sur<br />
la maintenance préventive...<br />
Les visites périodiques deviennent<br />
un suivi hebdomadaire.<br />
Le réseau CFM Toyota en<br />
France est constitué de concessionnaires implantés partout<br />
dans l’Hexagone, capables d’intervenir rapidement, même<br />
dans des conditions très difficiles. C’est le cas de la concession<br />
Arzel Manutention, située à Plouedern dans le Finistère.<br />
Entre les industries agroalimentaires et les secteurs de<br />
la pêche, la maintenance des matériels de manutention en<br />
milieu sévère fait partie du quotidien de la concession. C’est<br />
pourquoi, les salaisons Tallec, spécialisée en charcuterie, a<br />
confié la maintenance de ses matériels en full service à Arzel<br />
Manutention.<br />
Chez Tallec, les matériels de magasinage Toyota sont soumis<br />
à un environnement de projection d’eau nitratée. Celle-ci a la<br />
particularité d’être plus corrosive que l’eau de mer. Ce type<br />
d’application nécessite un entretien hebdomadaire des machines<br />
avec l’obligation pour le concessionnaire de disposer en permanence<br />
d’un technicien prêt à intervenir. A ce niveau d’intervention,<br />
la maintenance curative prend le pas sur la maintenance<br />
préventive. Le technicien profite de chaque intervention pour<br />
assurer également la maintenance préventive. Malgré cela, les<br />
interventions sont nécessaires toutes les 50 heures pour assurer<br />
une qualité de travail aux salaisons Tallec.<br />
Un interrogateur de capteurs<br />
à fibre optique<br />
National Instruments a lancé il y a un peu plus d’un an un interrogateur<br />
de capteurs optique, le NI PXIe-4844, module PXI Express<br />
3U à deux emplacements pour les capteurs FBG (réseau de Bragg<br />
sur fibre). Objectif : mesurer la température en environnement sous<br />
haute tension. Les capteurs FBG de l’interrogateur fonctionnent en<br />
réfléchissant une longueur d’onde de lumière qui correspond à des<br />
variations de grandeurs physiques comme la contrainte et la température.<br />
Contrairement aux capteurs électriques classiques, les capteurs<br />
FBG sont non-conducteurs, passifs au niveau électrique et insensibles<br />
à toute interférence électromagnétique, ce qui fait d’eux une<br />
solution sécurisée et fiable dans les environnements sujets au bruit,<br />
à la corrosion et à des conditions climatiques extrêmes. Le support<br />
de transmission est une fibre optique standard plutôt qu’un câble<br />
en cuivre, permettant ainsi de relever des mesures sur de longues<br />
distances (jusqu’à 10 km). Les ingénieurs et les scientifiques peuvent<br />
utiliser les capteurs FBG pour les types de mesures les plus courants,<br />
comme la contrainte, la température ou la pression. Plusieurs de ces<br />
capteurs peuvent se chaîner le long d’une fibre optique unique pour<br />
réduire de façon conséquente la taille, le poids et la complexité du<br />
système de mesure.<br />
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NOUVEAU<br />
Dans ces environnements, la durée de vie des matériels est<br />
d’une trentaine de mois pour ce type d’utilisation. Chez ce<br />
client, les matériels utilisés sont des gerbeurs et des transpalettes<br />
Toyota sablés, métallisés et recouverts de peinture PU<br />
(polyuréthane) pour les parties du mât, du châssis, du tablier<br />
et des fourches. Le capot est en acier inoxydable de type<br />
alimentaire 304 L. Les pièces métalliques sont généralement<br />
grenaillées pour permettre une meilleure adhérence et les<br />
galets sont en vinyle polyuréthane avec un collage spécifique<br />
pour durer dans le temps ■<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 27
Dossier technologies<br />
Retour d’expérience<br />
Quelques leçons provenant<br />
des milieux marins<br />
Les méthodes et les pratiques de maintenance des installation en environnement<br />
difficile peuvent difficilement mieux s’appliquer qu’en pleine<br />
mer, sur des navires par exemple. Lionnel Parant, officier mécanicien<br />
et ingénieur en maintenance (MIMarEST – MNI), revient sur la manière<br />
d’utiliser les technologies dans le but d’assurer et d’optimiser les<br />
opérations de maintenance en milieux extrêmes.<br />
La fiabilité de fonctionnement et les<br />
opérations de maintenance des équipements<br />
restent un souci constant lorsqu’ils<br />
évoluent dans des environnements<br />
contraignants voire extrêmes. Ces<br />
contraintes sont de plusieurs ordres. On<br />
pense en premier lieu aux conditions<br />
climatiques avec des températures très<br />
froides (exemple : station de recherche<br />
Concordia en Antarctique) ou très<br />
chaudes (exemple : mine d’Arlit au Niger<br />
pour l’extraction d’uranium), des endroits<br />
exposés à des vents forts (exemple :<br />
champ d’éoliennes du col de Tehachapi<br />
aux États-Unis) et des régions saturées<br />
en humidité (exemple : centre spatial<br />
guyanais à Kourou). Viennent ensuite les<br />
contraintes mécaniques ; les aéronefs<br />
civils et de combat subissent fréquemment<br />
des accélérations particulièrement<br />
néfastes pour les équipements embarqués.<br />
L’isolement est également un paramètre<br />
essentiel à prendre en compte dans<br />
la stratégie de maintenance et les attendus<br />
en termes de fiabilité de fonctionnement<br />
des équipements. Citons pour<br />
exemples les plateformes pétrolières offshores,<br />
les engins spatiaux et les sousmarins.<br />
La proximité et l’emploi de<br />
produits extrêmement dangereux constituent<br />
un facteur déterminant voire central<br />
autour duquel tournent toutes les<br />
réflexions ; c’est le cas des installations<br />
nucléaires civiles ou militaires (exemple :<br />
SNLE (1) ). Enfin, notons aussi les conditions<br />
de stress subies par les opérateurs<br />
et les maintenanciers telles que l’on peut<br />
les rencontrer dans les zones de crises<br />
(exemple : Sud Soudan et Afghanistan).<br />
Certains navires de combat ont la particularité<br />
de cumuler toutes ces contraintes<br />
ceteris paribus : en particulier, climatiques,<br />
mécaniques, d’isolement, de<br />
transport de produits dangereux (2) et<br />
d’évolution dans des zones de guerre.<br />
Pour autant, ces navires doivent remplir<br />
leurs missions dans la durée. Pour réussir<br />
cet objectif en dépit de ces contraintes,<br />
des dispositifs matériels, technologiques<br />
et organisationnels sont mis en place en<br />
gardant toujours à l’esprit les principes<br />
de retour d’expérience, la synergie et la<br />
pugnacité.<br />
Les contraintes climatiques<br />
À la différence des sites de production<br />
ou de recherche sédentaires, le navire a<br />
la particularité de devoir faire face à des<br />
conditions météorologiques à la fois<br />
sévères et changeantes, d’un extrême à<br />
l’autre. C’est le cas, par exemple, des<br />
frégates de surveillance basées à La<br />
Réunion qui, en l’espace de quelques<br />
mois, naviguent dans des conditions<br />
climatiques très rudes et totalement différentes.<br />
Elles sont en effet amenées à<br />
effectuer des missions de police des<br />
pêches dans la zone antarctique jusqu’au<br />
60° parallèle sud avec le plus souvent des<br />
eaux à 1°C, des températures de l’air<br />
allant jusqu’à -20°C, des vents de plus<br />
de 70 nœuds (3) , une visibilité très réduite<br />
à cause du brouillard et la présence d’icebergs<br />
de toutes tailles. Les mois suivants,<br />
ces mêmes frégates peuvent avoir pour<br />
mission de surveiller les zones de piraterie<br />
au large de la Somalie. Ces zones<br />
sont humides – jusqu’à un taux d’humidité<br />
dans l’air de 100% – et chaudes (eau<br />
DR<br />
(1) Sous-marin nucléaire lanceur d’engins qui<br />
possède non seulement une propulsion nucléaire<br />
mais qui, de surcroît, transporte des missiles<br />
balistiques à têtes nucléaires… le tout sous l’eau.<br />
(2) Combustibles (gazole, essence,<br />
carburéacteur), munitions, explosifs et, pour<br />
certains, matières nucléaires.<br />
(3) 1 nœud = 1,852 km/h.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 28
Dossier technologies<br />
DR<br />
à 35°C – air à 40°C). En zone tropicale,<br />
l’usine frigorifique de climatisation pour<br />
les instruments électroniques (transmissions,<br />
systèmes d’armes, détections,…),<br />
les compartiments machines et le confort<br />
de l’équipage sont très sollicités afin de<br />
maintenir une température ambiante<br />
adéquate (maximum 25°C) et une hygrométrie<br />
nominale. Une avarie complète de<br />
l’installation étant inacceptable, le<br />
palliatif est basé sur la redondance. Le<br />
besoin maximal demandant, au plus,<br />
l’utilisation de deux groupes (compresseurs)<br />
de réfrigération, l’usine frigorifique<br />
complète en possède alors trois.<br />
La préparation des équipements avant<br />
chaque départ en mission est également<br />
primordiale. Les équipements embarqués<br />
subissent de grosses contraintes à cause<br />
d’un gradient (4) de température très important.<br />
La nature des missions et les régions<br />
où elles se déroulent imposent une excellente<br />
fiabilité de fonctionnement. Les<br />
conditions climatiques étant préalablement<br />
connues par le retour d’expérience et par<br />
les banques de données des organismes<br />
spécialisés, les maintenanciers peaufinent<br />
les opérations de maintenance préventive<br />
pour faire face aux contraintes à venir. Ces<br />
maintenanciers veillent donc, par exemple,<br />
à écouvillonner soigneusement tous les<br />
réfrigérants en eau de mer (5) des moteurs<br />
de propulsion et des groupes électrogènes.<br />
Les forts gradients de températures (eau<br />
et air) imposent par ailleurs que le personnel<br />
soit vigilant sur les paramètres de<br />
fonctionnement des équipements et, en<br />
l’absence de contrôle-commande automatique<br />
évolué, qu’il anticipe certains<br />
réglages pour éviter des débuts de dysfonctionnements<br />
annonciateurs d’avaries. Sur<br />
ce dernier point, le retour d’expérience (6) ,<br />
une fois de plus, et la maîtrise (7) des équipements<br />
sont essentiels.<br />
DR<br />
L’humidité est une contrainte également<br />
très forte sur les navires, d’autant plus<br />
qu’il s’agit d’une humidité chargée de<br />
sel. Les principales conséquences<br />
néfastes sont les dysfonctionnements<br />
électriques et la corrosion. Une attention<br />
toute particulière doit être portée sur<br />
l’étanchéité de tout ce qui renferme les<br />
équipements électriques et électroniques<br />
(borniers, boîtiers de commande,<br />
armoires électriques,…). Une mauvaise<br />
étanchéité favorise le passage d’air<br />
humide et salin et, à terme, entraîne une<br />
accumulation de sel sur les connexions<br />
électriques pouvant engendrer par la suite<br />
des courts-circuits ou, plus gravement,<br />
des flashs (sources d’avaries, de blessés<br />
et d’incendies). Un contrôle et un entretien<br />
à échéance régulière de tous les coffrets<br />
électriques est impératif (8) . Il convient<br />
également d’équiper ces mêmes coffrets<br />
de résistances chauffantes adéquates pour<br />
limiter au mieux le taux d’humidité.<br />
Notons en parallèle que les pièces de<br />
rechange sont également très sensibles à<br />
l’humidité (cartes électroniques, pièces<br />
mécaniques,…) et doivent par conséquent<br />
être protégées dans un emballage<br />
adéquate (exemple : papier gras pour les<br />
pièces mécaniques) et stockées dans un<br />
local ventilé. Par ailleurs, le marin se doit<br />
de combattre en permanence la corrosion<br />
qui représente un véritable fléau pour les<br />
navires. Lorsqu’elle est installée et qu’on<br />
la laisse progresser, la corrosion fragilise<br />
la structure du navire dans le même ordre<br />
et avec les mêmes conséquences que l’ostéoporose<br />
pour le squelette humain.<br />
Concernant le navire, une lutte efficace<br />
contre la corrosion repose en partie sur<br />
les principes suivants :<br />
- ne pas peindre sur des traces de rouille<br />
« pour faire propre »<br />
- repérer et entamer au plus tôt la réfection<br />
des revêtements de peinture présentant<br />
des cloques et des boursoufflures<br />
- traiter avant de peindre (brossage,<br />
« chromatage », séchage)<br />
- peindre dans les conditions hygrométriques<br />
préconisées par le fournisseur<br />
- intervenir rapidement en cas de présence<br />
de rouille<br />
- ne pas laisser stagner l’eau (cales,<br />
fonds, dalots,…)<br />
- traquer tous les recoins du navire ;<br />
notamment ceux qui sont exposés à<br />
l’humidité<br />
- garder en permanence à l’esprit que,<br />
d’une manière générale, l’application<br />
d’une simple couche de peinture ne<br />
suffit pas à traiter la rouille<br />
(4)Il arrive que, lors d’un transit, la température<br />
de l’eau de mer rencontrée par le navire<br />
augmente ou descende de 20°C en deux ou trois<br />
jours.<br />
(5)Propices à un encrassement rapide dû aux<br />
organismes marins et au sel, en dépit des filtres<br />
en amont.<br />
(6)D’où l’importance de la tenue rigoureuse des<br />
historiques.<br />
(7)D’où l’importance d’une formation adéquate<br />
et d’un entraînement permanent du personnel.<br />
(8) Retour d’expérience sur un navire à la mer :<br />
un joint de porte étanche défectueux a permis<br />
une entrée d’eau de mer dans un navire en<br />
s’écoulant le long d’un câble électrique passant<br />
ensuite à travers un passage de pont<br />
malheureusement également non étanche pour<br />
finalement entrer dans un tableau électrique<br />
force, pas étanche lui non plus. Résultat de ce<br />
déficit d’étanchéité cumulé par manque de<br />
vigilance : flash, court-circuit, avarie du tableau<br />
force et trois heures à la dérive dans le golfe de<br />
Gascogne par mer 8… le temps de réparer.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 30
Dossier technologies<br />
- assurer et garantir l’étanchéité des locaux,<br />
des coffrets, des armoires techniques,…<br />
- assurer une ventilation adéquate<br />
Les contraintes mécaniques<br />
Les navires de combat à la mer sont<br />
soumis à des contraintes mécaniques très<br />
importantes qui trouvent leurs origines<br />
essentiellement dans les :<br />
- mouvements de plateforme dans les<br />
trois dimensions (9)<br />
- chocs engendrés par l’état de la mer<br />
(exemple : « coup de trottoir ») ou par des<br />
impacts (abordage, « corps morts » (10) ,<br />
cétacés, mines, obus,…)<br />
- vibrations produites par les lignes propulsives,<br />
les installations de production<br />
(compresseurs, groupes électrogènes,…),<br />
les appendices de coque (propulseurs<br />
d’étrave, appareil à gouverner, stabilisateurs,…)<br />
et les systèmes d’armes (canons,<br />
lance-missiles,…).<br />
Il est fréquent que ces sources de<br />
contraintes agissent simultanément sur<br />
le navire avec des conséquences multiples<br />
pour lesquelles des solutions palliatives,<br />
parfois pérennes, sont mises en<br />
place. (voir tableaux).<br />
D’une manière générale, le marin, quel<br />
qu’il soit (plaisance, commerce, combat),<br />
prend très tôt conscience de la nécessité<br />
d’être vigilant sur tous ces aspects compte<br />
tenu des conséquences qui peuvent potentiellement<br />
porter atteinte à la sécurité de<br />
l’équipage et à l’intégrité du navire. Des<br />
réflexes sont alors rapidement acquis. Une<br />
porte laissée battante lorsque le navire<br />
évolue sur une mer formée peut rapidement<br />
se refermer sur une main agrippée à l’encadrement<br />
pour ne pas être déséquilibré.<br />
Ce type de porte, pesant plusieurs dizaines<br />
de kilos, sectionne sans difficulté les<br />
phalanges, avec pour conséquences d’avoir<br />
à bord un blessé sérieux et une compétence<br />
en moins.<br />
Les contraintes d’isolement<br />
et de conception<br />
Une des particularités du navire est qu’il<br />
évolue en pleine mer avec la spécificité<br />
(9)C’est-à-dire par rapport à tous les degrés de<br />
liberté : roulis, tangage, pilonnement,<br />
cavalement, embardée (mouvement de lacet) et<br />
déplacement latéral.<br />
(10) Conteneurs perdus flottant entre<br />
« deux-eaux », billes de bois,…<br />
Humain<br />
Problèmes Risques Solutions<br />
Fatigue<br />
Cinétose<br />
Stress<br />
SST<br />
(Santé, Sécurité<br />
au Travail)<br />
Navire<br />
Manque d’endurance<br />
Perte d’attention<br />
Défaut de vigilance<br />
Absence de discernement<br />
Réflexes altérés<br />
Idem supra<br />
Inaptitude fonctionnelle<br />
Perte des aptitudes<br />
psychologiques et<br />
intellectuelles<br />
Traumatismes dus aux<br />
chutes ou aux chocs<br />
(personnel et objet) suite<br />
à un déséquilibre<br />
Repos<br />
Formation<br />
Entraînement<br />
Hygiène de vie<br />
Médicaments<br />
« Désensibilisation »<br />
Formation<br />
Entraînement<br />
Hygiène de vie<br />
Cohésion de l’équipage<br />
Arrimage de tous les objets susceptibles d’être<br />
projetés<br />
Installation de multiples rangements et de<br />
barres dites antiroulis dès la conception<br />
Respecter l’adage : « une main pour le navire<br />
et une main pour soi »<br />
Les portes doivent être soient ouvertes, soient<br />
fermées mais non battantes (mise en place de<br />
bloques-portes)<br />
Mise en place d’antidérapants<br />
Mise en place de garde-corps et de rambardes<br />
S’assurer d’un sol propre et non glissant<br />
Port des EPI selon les circonstances<br />
Problèmes Risques Solutions<br />
Efforts<br />
sur la<br />
structure<br />
Équipements<br />
Fatigue de la structure avec risque<br />
de déchirement consécutif à des<br />
torsions, flexions, compressions,<br />
extensions et cisaillements des<br />
éléments de structure<br />
Problèmes Risques Solutions<br />
Fatigue<br />
mécanique<br />
Fissure et rupture de<br />
supports, de boitiers, de<br />
carters,…<br />
Conception adaptée à l’emploi dans<br />
les bureaux d’études<br />
Utilisation de matériaux idoines<br />
Emploi du navire dans les limites de<br />
navigation définies à la conception<br />
Mise en place de renforts de maintien<br />
Mise en place de plots élastiques<br />
Repérer les ponts de transfert de vibrations<br />
(collecteurs, carlingages, crampages,…), les<br />
supprimer ou les atténuer<br />
Stabilité Chute et dégradation Arrimage de combat ou gros temps<br />
Logistique<br />
Problèmes Risques Solutions<br />
Transport<br />
d’une pièce<br />
de rechange<br />
d’un point à<br />
un autre du<br />
navire<br />
(maintenance)<br />
Stabilité des<br />
pièces de<br />
rechanges<br />
Chute et détérioration<br />
Choc contre des<br />
équipements et<br />
détérioration<br />
Choc contre des<br />
personnes entraînant des<br />
blessures<br />
Chute et dégradation<br />
Chocs entre pièces et<br />
détérioration<br />
Analyse des risques pour le transport<br />
notamment pour les pièces lourdes<br />
Vérifier la conformité du plan de pitonnage et<br />
des équipements de manutention<br />
Protection des pièces transportées<br />
Port des EPI<br />
Arrimage de combat ou gros temps<br />
Adapter les rangements<br />
Vérifier la fermeture correcte des rangements<br />
(verrous, sangles, filets antichute,…)<br />
Utilisation d’enveloppes protectrices et<br />
compartimentage pour éviter les chocs<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 32
26-30 MARS 2012<br />
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Dossier technologies<br />
d’être loin des côtes, parfois jusqu’à<br />
plusieurs jours de navigation de toute terre.<br />
Au mieux, en fonction des missions, il<br />
navigue de concert avec d’autres navires<br />
(flottille en pêche ou Task Force pour les<br />
militaires). À cela s’ajoute le fait qu’un<br />
navire n’est pas extensible et donc que la<br />
place à l’intérieur y est limitée ; d’autant<br />
plus qu’il doit renfermer tout ce qu’il lui<br />
est nécessaire pour naviguer, remplir ses<br />
missions et faire vivre l’équipage. Résumons<br />
qu’un navire de combat est une miniville<br />
fortifiée devant être capable d’attaquer<br />
et de se défendre. L’isolement et les<br />
contraintes de conception (i.e. l’architecture<br />
navale) ont un impact non négligeable<br />
sur les capacités de ressources humaines<br />
et logistiques.<br />
Du point de vue des ressources humaines,<br />
le besoin en compétences doit être en<br />
adéquation avec les équipements embarqués<br />
et les missions à réaliser. Le manque<br />
de place à bord, l’isolement et les<br />
contraintes budgétaires imposent une<br />
polyvalence de chaque marin. Citons, par<br />
exemple, quelques multi-compétences<br />
potentielles pour un mécanicien et un<br />
cuisinier embarqués.<br />
On voit qu’au-delà de leur spécialité principale<br />
(transmetteur, cuisinier, timonier,<br />
canonnier, mécanicien,…), les marins<br />
assurent des fonctions complémentaires<br />
Fonction<br />
Spécialité<br />
initiale<br />
Mécanicien<br />
Cuisinier<br />
DR<br />
nécessitant des compétences spécifiques<br />
avec une formation contraignante et<br />
rigoureuse, ainsi qu’un entraînement<br />
permanent. On réalise facilement, alors<br />
que le navire est en pleine mer, les conséquences<br />
lorsqu’un marin se blesse et qu’il<br />
lui devient impossible d’assurer ses fonctions.<br />
L’isolement du navire implique de<br />
trouver très difficilement une personne<br />
remplaçante ; dans ce cas c’est le reste<br />
de l’équipage, déjà bien chargé, qui prend<br />
le relais. Il convient alors de s’assurer<br />
qu’en plus de ses fonctions, chaque marin<br />
doit éventuellement être apte à remplacer<br />
partiellement un camarade au pied levé ;<br />
c’est d’autant plus vrai en zone de conflit.<br />
Côté logistique, l’isolement et les contraintes<br />
d’espace imposent une gestion<br />
pointue des stocks de pièces de rechanges<br />
et des outillages spécifiques. Une préparation<br />
minutieuse avant chaque départ en<br />
mission avec des activités opérationnelles<br />
Compétences à détenir<br />
Conduite des équipements à sa charge (exemple : groupes électrogènes,<br />
usine de production d’eau douce, compresseurs, réchauffeurs,…)<br />
<strong>Maintenance</strong>s préventive et corrective des équipements à sa charge<br />
Membre de l’équipe d’intervention sécurité incendie et voie d’eau<br />
Mécanicien sur moteur hors-bord lorsque les embarcations pneumatiques<br />
sont mises à l’eau pour diverses opérations<br />
Entretien d’une zone définie des parties extérieures du navire :<br />
«préservation du patrimoine »<br />
Plongeur de bord (équivalent niveau 2+)<br />
Traducteur<br />
Secouriste<br />
Réalisation des repas pour l’équipage<br />
Entretien des équipements de cuisine<br />
Membre de l’équipe d’intervention sécurité incendie et voie d’eau<br />
Membre de la brigade de protection du navire (capacité de tir pour diverses<br />
armes de poing)<br />
Entretien d’une zone définie des parties extérieures du navire «<br />
préservation du patrimoine »<br />
Tireur sur canon de calibre 12,7mm<br />
Gabier<br />
Membre de la garde d’honneur<br />
Secouriste<br />
est capital. Cette préparation est principalement<br />
basée sur le retour d’expérience,<br />
l’analyse des risques d’avaries, l’étude des<br />
potentiels de fonctionnement, la nature<br />
d’emploi des équipements (exemple : zones<br />
chaudes ou froides, faibles allures des<br />
moteurs diesel de propulsion,…) et les<br />
prévisions de consommation en pièces de<br />
rechange. Le bon sens incite également à<br />
avancer certaines opérations de maintenance<br />
préventive augmentant ainsi le potentiel<br />
de fonctionnement et réduisant par la<br />
suite le taux d’indisponibilité pour l’entretien<br />
au cours de la mission. Par ailleurs, il<br />
est sain de garder à l’esprit que l’on sait<br />
toujours quand une mission commence<br />
pour un navire de combat mais très rarement<br />
quand elle se termine (11) . Dans ce<br />
contexte, le marin prend régulièrement son<br />
« pied de pilote » (12) plus communément<br />
appelé marge de sécurité par les « terriens ».<br />
Le navire de combat apparaît comme un<br />
système isolé évoluant dans un milieu (la<br />
mer) et dans un contexte (la zone de<br />
conflit) dangereux et très contraignants<br />
pour l’équipage et les équipements<br />
embarqués. Ces équipements doivent<br />
alors avoir une excellente fiabilité de<br />
fonctionnement dont la responsabilité<br />
incombe aux concepteurs et aux maintenanciers<br />
(i.e. les industriels et les marins).<br />
Ajoutons que les marins sont tenus non<br />
seulement de faire preuve de ténacité,<br />
d’endurance et de polyvalence, mais<br />
également d’une maîtrise parfaite de<br />
leurs (13) équipements par un apprentissage<br />
sérieux et un entraînement rigoureux.<br />
Sans oublier qu’en multipliant les technologies<br />
embarquées on multiplie les<br />
risques de dysfonctionnements ■<br />
Lionnel Parant (MIMarEST - MNI)<br />
Officier mécanicien<br />
Ingénieur maintenance<br />
marine.maintenance.management@gmail.com<br />
(11)Cf. la mission du porte-avions Charles de<br />
Gaulle lors de sa mission au large de la Libye au<br />
cours du printemps et de l’été 2011<br />
(12) Pour être bref, il s’agit d’une hauteur de<br />
sécurité théorique sous la quille d’un bateau que<br />
se donne le marin pour éviter tout échouage<br />
lorsqu’il navigue par petits fonds<br />
(13) Il s’agit bien de « leurs » et non de « ces » car<br />
il est essentiel que l’utilisateur et le maintenancier<br />
s’approprient et se sentent responsables des<br />
équipements dont ils ont la charge.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 34
Dossier technologies<br />
Reportage<br />
Microwave invente le maintien<br />
des appareils aéronautiques<br />
directement sur site<br />
DR<br />
La maintenance d’appareils sur site, quels qu’ils soient, sont soumis<br />
aux aléas du climat, de l’humidité, des températures basses ou au<br />
contraire, anormalement élevées. Pourtant, dans certains cas, comme<br />
la réparation des appareils aéronautiques (en particulier dans le secteur<br />
de la défense), la mobilisation des engins implique souvent des investissements<br />
colossaux et une perte d’exploitation importante. Microwave<br />
Vision, société française spécialisée dans les systèmes de tests et mesures<br />
d’antennes, a mis au point une technologie inédite de maintenance des<br />
appareils directement sur site.<br />
L<br />
’arrivée sur le site parisien de<br />
Microwave (plus précisément à<br />
Palaiseau, dans l’Essonne) surprend un peu<br />
lorsque l’on pénètre dans le département<br />
maintenance. Celui-ci était en effet, lors de<br />
notre visite exclusive,…vide! L’explication<br />
ne se fait pas attendre et tient en deux mots :<br />
« globe-trotter ». Voici donc comment<br />
définit Philippe Garreau, PDG de l’entreprise,<br />
le service le plus atypique de la<br />
société. « Nous avons plus de quatre-cents<br />
systèmes présents dans le monde. Nos<br />
opérateurs interviennent directement sur<br />
site, aux quatre coins de la planète. C’est<br />
la spécificité du département maintenance,<br />
lequel ne cesse de croître d’années en<br />
années et dont les contrats s’accumulent ».<br />
Une croissance du métier qui n’est<br />
d’ailleurs pas facile à gérer en termes de<br />
recrutement puisque le patron de l’entreprise<br />
précise que, dans ce domaine à forte<br />
valeur ajoutée impliquant -outre des interventions<br />
de maintenance pure- des opérations<br />
de calibration ainsi que des mesures<br />
fines, « il est difficile de trouver les compétences<br />
nécessaires et d’embaucher ».<br />
Un savoir-faire tourné<br />
vers des compétences<br />
en électromagnétique<br />
Avant de découvrir la nouvelle stratégie de<br />
cette entreprise française hors du commun,<br />
il convient d’aborder les différents savoirfaire<br />
de Microwave Vision Group (MVG).<br />
À l’origine, cette société fondée par un<br />
professeur de Supelec n’avait pour clients<br />
exclusifs que des institutionnels comme la<br />
Défense ou l’Agence spatiale, avant de<br />
tourner son activité vers l’électromagnétique.<br />
Mais au moment où, en 1996,<br />
Philippe Garreau prit la direction de l’entreprise,<br />
celle-ci subissait depuis deux ans<br />
les conséquences d’une réduction drastique<br />
des budgets affectés à ces secteurs<br />
d’activité, à commencer par les crédits<br />
militaires. « J’ai donc proposé de nous<br />
tourner vers l’industrie. C’est de cette<br />
nouvelle orientation qu’est né le challenge<br />
de Satimo pour la mesure d’antennes. En<br />
1998, en effet, petit à petit s’était dressé<br />
un marché, celui des télécoms, qui, traditionnellement,<br />
utilisait un capteur que<br />
l’on “baladait” soi-même autour de l’appareil<br />
; notre culture jeune et innovante<br />
nous a amenés à développer des nouveautés<br />
telles que des scanners munis de capteurs<br />
tournants et capables de réaliser un<br />
balayage électronique. L’objectif étant<br />
d’utiliser le même instrument de mesure<br />
du début à la fin sur la chaîne de développement<br />
».<br />
Le paradoxe était que la technologie<br />
présentait une avance significative par<br />
rapport aux demandes militaires même<br />
si une partie des développements concernait<br />
les tests de radars. Ce savoir-faire a<br />
donc été étendu au secteur de l’automobile,<br />
dont les attentes en matière de<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 35
Dossier technologies<br />
contrôle électromagnétique présentaient<br />
des perspectives de marché particulièrement<br />
ambitieuses, mais aussi et toujours<br />
dans le domaine de l’aéronautique, notamment<br />
pour les pointes avant et arrière des<br />
appareils. « Notre volonté était d’introduire<br />
une technologie multicapteurs. Pour ce<br />
faire, il fallait nous doter d’un département<br />
mécanique.Aussi avons-nous acquis<br />
en 2008 la société américaine Orbit/FR ».<br />
À ce jour, MVG emploie près de 260 personnes<br />
dans le monde (sur douze sites<br />
allant d’Israël à San Diego en passant par<br />
l’Allemagne pour la production, et de Brest<br />
à Paris, sans oublier Rome pour la R&D),<br />
dont une trentaine de collaborateurs en<br />
maintenance.<br />
Des problématiques<br />
de maintien opérationnel<br />
La maintenance, il en est évidemment<br />
fortement question au sein de ces activités<br />
dont les clients de Microwave ne<br />
peuvent parfois se permettre d’immobiliser<br />
leurs équipements plus de quelques<br />
heures. Une contrainte qui peut se chiffrer<br />
en plusieurs centaines de milliers<br />
d’euros, hors coût de l’intervention – le<br />
montant estimé du démontage et de<br />
l’envoi d’une antenne atteignant entre<br />
200 000 et 400 000 euros). Pour tenter<br />
de pallier ces problèmes de maintien<br />
opérationnel des appareils, une quinzaine<br />
de personnes a été affectée sur le programme<br />
Satimo de manière à pouvoir<br />
opérer directement sur site. Exemple de<br />
cas, celui de l’armée française qui utilise<br />
des batteries de radars développés sur<br />
site, notamment en Afghanistan. « Il est<br />
essentiel pour eux d’avoir les bases de<br />
connaissances sur le positionnement de<br />
toute la balistique. Si le moindre doute<br />
s’installe, les militaires se voient contraints<br />
de renvoyer tout le matériel. »<br />
Une démarche extrêmement coûteuse<br />
dans la mesure où, en plus opérations de<br />
maintenance onéreuses en raison de<br />
moyens logistiques lourds à mettre en<br />
oeuvre, s’ajoute l’immobilisation du<br />
matériel défectueux. « Ces prestations<br />
coûtent ainsi très cher à tous et ne font<br />
aucun gagnant, insiste Philippe Garreau.<br />
C’est de là que nous est venue l’idée de<br />
mettre au point un système de vérification<br />
de maintenance opérationnelle sur<br />
site ». L’idée est de laisser le matériel à<br />
la disposition de l’exploitant, lequel n’est<br />
DR<br />
DR<br />
pas un spécialiste de la maintenance. Le<br />
contrat de maintenance conclu entre lui<br />
et le fabriquant (Microwave) engage ce<br />
dernier de se déplacer sur le site.<br />
La mise au point<br />
d’une technologie inédite<br />
Il s’agit donc d’une démarche nettement<br />
moins coûteuse pour les uns et les autres ;<br />
encore faut-il disposer d’un système<br />
capable de répondre au besoin de maintenance<br />
sans avoir à envoyer l’appareil<br />
en France. Cette lacune technologique a<br />
donc été comblée par le système de<br />
mesure d’antenne StarBot (le premier<br />
produit de la société pour la maintenance<br />
sur place), dont les fonctionnalités intègrent<br />
désormais une maintenance intelligente<br />
et mobile. L’intérêt du système :<br />
permettre aux opérateurs de diagnostiquer<br />
sur place mais aussi de ne pas démonter<br />
entièrement l’appareil et de mesurer plus<br />
rapidement. Exemple d’application : la<br />
caractérisation de pas moins des dix-huit<br />
antennes de l’Eurofighter.<br />
Ces opérations dans l’aéronautique à la<br />
fois civiles et militaires peuvent également<br />
servir à vérifier la qualité et l’état<br />
du radôme de l’avion (partie imperméable<br />
et protectrice destinée à protéger<br />
l’antenne de l’appareil). Des tests ont<br />
d’ailleurs été effectués sur l’A400M et<br />
l’A380 directement sur les pistes d’aéroport.<br />
« Il est aussi possible d’intervenir<br />
sur les radars en plein air grâce à un<br />
faisceau très fin et une technologie de<br />
balayage. On met en place cet outil<br />
pendant la nuit en flashant le radar<br />
défectueux pour une configuration en<br />
fonctionnement. Enfin, par extension, il<br />
serait possible de se servir de cette solution<br />
sur les stations de relais en haut d’un<br />
immeuble, d’une grue, ou pour contrôler<br />
la réalité des puissances des systèmes<br />
antennaires ». Cette technologie se révèle<br />
naturellement bien moins onéreuse que<br />
le démontage et l’envoi de l’antenne ; les<br />
prestations atteignent en moyenne entre<br />
40 et 45 000 euros et mobilisent l’appareil<br />
quelques heures, voire quelques jours<br />
maximum pour les interventions les plus<br />
importantes.<br />
Une solution encore très<br />
rattachée à la défense<br />
mais applicable<br />
à d’autres secteurs<br />
Si l’on dresse un état des lieux des<br />
secteurs les plus en vogue, celui des télécoms<br />
bat son plein en affichant un taux<br />
de croissance de près de 26% en 2010,<br />
grâce en partie à l’explosion des applications<br />
sur tablettes PC et à la bonne<br />
tenue des smartphones. Le secteur automobile<br />
n’est pas en reste, tiré vers le<br />
haut en raison d’un marché et des investissements<br />
en plein essor en Asie.<br />
Concernant l’aéronautique, le marché<br />
poursuit sur une stabilité, en particulier<br />
aux États-Unis, et sur une hausse des<br />
investissements en Chine mais aussi au<br />
Japon. Une aubaine pour StarBot qui<br />
avait auparavant subi des conjonctures<br />
difficiles, en particulier en 2003, puis<br />
en 2008-2009 au niveau des radiocommunications.<br />
Désormais, la demande<br />
forte du secteur militaire mais aussi de<br />
la part du civil, oblige le groupe à mobiliser<br />
tous les efforts de ses équipes pour<br />
réaliser un système à la fois normalisé<br />
et standardisé.<br />
La gamme est étendue mais dépendra<br />
surtout de la taille de la bande de<br />
fréquence en fonctionnement. Elle s’applique<br />
à des sondes allant de 70 à<br />
400 mégahertz, de 400 MHz à 6 gigahertz,<br />
puis de 6 à 18 GHz. Pour ce qui relève des<br />
dimensions, celles-ci atteindront entre<br />
quatre mètres (StarBot 4200) et environ<br />
six mètres (StarBot 4300). Les produits<br />
finis sont déjà utilisés sur les Eurofighter<br />
et les avions de chasse européens. Ils sont<br />
reproductibles et devront bientôt être<br />
installés sur des sites israéliens ■<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 36
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Simultanément à
Dossier management<br />
En pratique<br />
L’étendue d’une GMAO maîtrisée<br />
Arrivé en 1981, en tant que technicien d’essais à l’Onera, centre français de recherches aérospatiales, c’est<br />
en 2007 que Franck Hervy rejoint la direction de l’immobilier et des affaires générales où il prend la fonction<br />
de chef de travaux principal. Franck Hervy porte également une casquette d’administrateur de la gestion de<br />
la maintenance assistée par ordinateur (GMAO). Une position stratégique, surtout depuis que le centre de<br />
recherche a décidé la même année de se munir d’un logiciel de GMAO pour la gestion de son parc tertiaire<br />
en vue d’une certification ISO 9001. L’administrateur revient sur cette expérience et évoque notamment des<br />
fonctionnalités supplémentaires, montrant l’étendue du système une fois maîtrisé.<br />
Il y a quatre ans, le centre français de<br />
recherches aérospatiales décide de<br />
mettre en place un logiciel de GMAO.<br />
Ce virage technologique s’explique par<br />
plusieurs raisons. Tout d’abord, l’essentiel<br />
de la fonction de maintenance étant<br />
externalisé, il était devenu primordial de<br />
rationaliser et de centraliser toutes les<br />
informations ainsi que l’historique des<br />
interventions en un seul et même système.<br />
« Il fallait munir les trois centres<br />
situés dans la région Île-de-France d’une<br />
solution, explique Franck Hervy, en<br />
particulier pour les activités relevant du<br />
CVC – chauffage, ventilation et climatisation<br />
– qui revêt deux aspects : le<br />
confort dans les locaux mais aussi et<br />
surtout la régulation de la température.<br />
Certaines salles ont en effet tendance à<br />
chauffer, d’où l’importance de pouvoir<br />
refroidir l’air ambiant, notamment dans<br />
les salles où se trouvent des serveurs<br />
informatiques ». Car l’une des singularités<br />
d’un centre de recherche tel que<br />
l’Onera tient dans la nécessité de maintenir<br />
des températures bien définies et<br />
précises, c’est-à-dire avec une tolérance<br />
minimale (de l’ordre du demi-degré).<br />
Une maintenance serrée qui a mené<br />
l’Onera à se munir d’une solution de<br />
GMAO dans le but de se doter de son<br />
propre système et d’assurer la qualité du<br />
suivi de ses opérations de maintenance.<br />
« Notre problématique résidait aussi dans<br />
le fait de perdre la mémoire des interventions<br />
et leur historique au moment où<br />
nous décidions de changer de prestataire.<br />
Aujourd’hui, c’est l’Onera qui pilote<br />
désormais sa GMAO et sa maintenance.<br />
» Mais cette intégration n’est en<br />
réalité que l’un des aboutissements d’une<br />
démarche de qualité menée bien plus en<br />
amont par la structure dans le but d’être<br />
certifiée ISO 9001 ; ce qu’elle est<br />
parvenue à atteindre en mars 2010 en<br />
obtenant la reconnaissance en question<br />
(voir encadré).<br />
Recueillir l’adhésion de tous<br />
Un cahier des charges bien précis a donc<br />
été rédigé en fonction notamment des<br />
exigences de certains services dont<br />
dépend l’Onera, au premier rang desquels<br />
le ministère de la Défense... rien que ça !<br />
d’où l’importance de bien choisir son<br />
logiciel et d’être en phase avec les<br />
exigences de qualité et de fiabilité exprimées<br />
par les plus hautes instances de la<br />
République. Une fois cette fastidieuse<br />
L’Onera en quelques mots<br />
L’Onera est le premier acteur français de la R&T aéronautique, spatiale et de défense : il<br />
réalise 25 % de la R&T de ces secteurs hautement stratégiques. Etablissement public (EPIC)<br />
créé en 1946, sous tutelle du ministère de la Défense, l’Onera compte plus de 2 000 salariés.<br />
Il est le seul acteur en France à cumuler des connaissances et des compétences<br />
dans toutes les disciplines de l’aérospatial.Avec un parc de moyens d’expérimentation unique<br />
en Europe, il met ses compétences au service des agences de programmes, des institutionnels,<br />
des grands industriels et des PME-PMI. Son modèle atypique de recherche partenariale,<br />
avec cinq fois plus d’activités sur contrat par chercheur que la moyenne, lui a permis<br />
de réaliser un volume d’activités de 227 millions d’euros en 2010. Force d’innovation,<br />
d’expertise et de prospective, l’Onera a contribué aux plus grands succès de l’aérospatial :<br />
Ariane 5, gammes Airbus et Eurocopter, Rafale, Falcon 7X, le radar de veille spatiale Graves,<br />
le Very Large Telescope, etc.<br />
étape surmontée, il a fallu entamer la<br />
lourde tâche d’inventorier les équipements<br />
des différents centres. « Nous ne<br />
disposions que de peu d’informations sur<br />
les équipements que nous possédions. Le<br />
peu de références tenait sur un vieux<br />
fichier Access », regrette l’administrateur<br />
GMAO qui démarra alors, avec<br />
l’aide des responsables techniques CVC,<br />
un marathon entre les différents sites pour<br />
en dresser un état des lieux de leurs<br />
installations de façon à constituer une<br />
base assez solide permettant d’envisager<br />
d’implanter un logiciel, quel qu’il soit ;<br />
« il a fallu tout mentionner : le nom, la<br />
nature et l’état de l’équipement, s’il est<br />
dégradé ou non, dans quelle mesure il<br />
est opérationnel, si des documents y sont<br />
attachés, les éventuelles procédures en<br />
cours, etc. Au final, nous avons dû<br />
reprendre voire créer de toutes pièces de<br />
nouvelles bases de données ».<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 38
Dossier management<br />
Autre travail de fond : celui de s’approprier<br />
le système et de le faire accepter<br />
par tous. Une tâche certes pas aisée à<br />
mettre en œuvre mais qui a toutefois été<br />
facilitée par la culture de projet qui anime<br />
l’Onera, dont la grande partie des activités<br />
concernent des contrats à long<br />
terme (trois ou quatre ans) et des partenariats<br />
de recherche appliquée et industrielle<br />
avec des grands comptes à<br />
commencer par Airbus et d’autres entités<br />
du groupe EADS. De même, l’Onera a<br />
pris soin d’impliquer également ses prestataires.<br />
« Le risque, et ce dans n’importe<br />
quel projet, c’est qu’une personne ne soit<br />
pas convaincue du résultat attendu. Elle<br />
va créer de l’inertie et son scepticisme<br />
peut à lui-seul mener le projet à l’échec.<br />
Il est important de recueillir l’adhésion<br />
de tout le monde ». L’aspect humain est<br />
donc essentiel, à commencer par l’aval<br />
de la direction qui, dans le cas de Franck<br />
Hervy, a permis d’ouvrir certaines portes,<br />
de mobiliser des moyens techniques et<br />
en personnel supplémentaires.<br />
Ne pas placer<br />
la barre trop haut<br />
Les premières idées du projet échangées<br />
en réunion ont donné naissance à des<br />
ambitions malheureusement peu réalisables<br />
et, pour certaines d’entre elles, avortées.<br />
Chacun (comprendre : chaque service,<br />
à la fois scientifique, de maintenance, de<br />
production ou autres) y allait de sa plume<br />
pour alimenter un cahier des charges à la<br />
hauteur de leurs espérances. « Mais nous<br />
sommes allés trop loin, en particulier<br />
dans le détail des équipements. Nous<br />
nous sommes très vite aperçus que nos<br />
demandes, dès le départ, étaient trop<br />
fines et trop précises », concède Franck<br />
Hervy. Si bien qu’Apisoft, l’éditeur du<br />
progiciel retenu par l’Onera, est intervenu<br />
de manière à recadrer l’équipe de<br />
l’administrateur et l’accompagner dans<br />
sa démarche. « ce coup de frein nous a<br />
permis de tout rationaliser et d’aller<br />
beaucoup plus vite. À la fin 2008, le<br />
système était opérationnel ».<br />
« Nous commençons à prendre<br />
conscience des bénéfices de la<br />
traçabilité et de la gestion de ce<br />
type d’opérations. »<br />
Au total, les essais ont concerné une trentaine<br />
d’équipements, puis près de 500, pour<br />
enfin intégrer la totalité du parc, à savoir<br />
près de 3 300 équipements répartis sur pas<br />
moins de 600 installations. Pour ce qui<br />
relève de la maintenance préventive, plus<br />
de 5 000 heures ont été programmées dans<br />
le système. La maintenance sur les équi-<br />
Un organisme de recherche certifié ISO 9001<br />
depuis mars 2010<br />
Le 8 mars 2010, l’Onera est devenu l’un des premiers organismes de recherche à obtenir<br />
le certificat de qualité pour l’ensemble de ses activités. L’Onera a en effet reçu la certification<br />
ISO 9001 des mains de Bureau Veritas Certification pour l’orientation et la conduite<br />
de travaux de recherche pour l’aérospatial et la défense. Le centre de recherche a donc<br />
rejoint le cercle très fermé des quelques organismes publics de recherche certifiés dans<br />
leur ensemble.<br />
Déjà, l’Onera avait entamé depuis plus de dix ans une démarche qualité qui aboutit à la certification<br />
en 1997 de sa direction des Grands Moyens Techniques, qui gère notamment ses<br />
grandes souffleries. À cette époque, la notion de démarche qualité est encore embryonnaire<br />
dans le monde de la recherche, mais l’Onera étant particulièrement engagé dans la recherche<br />
partenariale, l’organisme avait pu anticiper les attentes de son environnement et s’organiser<br />
en vue d’une gestion toujours plus efficace des projets qui lui sont confiés. Dès lors,<br />
les départements de recherche se sont appropriés les principes de la démarche qualité,<br />
permettant à l’Onera d’obtenir en mars 2010 la certification pour l’ensemble de ses activités,<br />
y compris celles de ses directions de soutien et d’encadrement.<br />
pements a trait à la VMC sanitaire, à la<br />
gestion d’une tour aéroréfrigérée, ou encore<br />
à des gammes de maintenance sur un<br />
groupe froid de manière à éviter les variations<br />
de température. Une préoccupation<br />
en effet essentielle dans la mesure où les<br />
pannes à répétitions peuvent mettre en péril<br />
la pérennité d’appareils tels qu’un supercalculateur,<br />
dont le coût avoisine les 6 à<br />
8 M€, sans compter les centaines d’heures<br />
de travail et la valeur même des calculs.<br />
De nouvelles fonctionnalités<br />
à envisager<br />
Pour l’Onera, la GMAO peut également<br />
servir à tracer les opérations correctives.<br />
Une tâche pour le moment un peu<br />
prématurée en raison du déploiement<br />
opérationnel encore récent du<br />
progiciel au sein du centre de<br />
recherche. Toutefois, Franck Hervy<br />
assure que « nous commençons à<br />
prendre conscience des bénéfices<br />
de la traçabilité et de la gestion de<br />
ce type d’opérations. La maintenance<br />
ne se limitera pas pour nous à de<br />
simples changements de courroies. Plus<br />
sérieusement, les questions réglementaires<br />
peuvent aussi être prises en<br />
compte, à l’exemple des réservoirs de<br />
pression et des chaufferies, lesquels sont<br />
soumis à des normes bien précises ».<br />
De même, en matière de sécurité, et ce<br />
à l’Onera comme dans n’importe quelle<br />
entreprise ou n’importe quel établissement,<br />
s’y trouvent des détecteurs d’incendie<br />
et des extincteurs. Ce niveau de<br />
sécurité peut être à son tour géré et<br />
planifié par la GMAO, tout comme<br />
d’autres équipements comme les appareils<br />
de levage.<br />
Par ailleurs, l’administrateur de GMAO<br />
a eu l’idée d’y intégrer des paramètres<br />
de gestion technique centralisée (GTC)<br />
pour un bâtiment technique. La raison ?<br />
« La maintenance du logiciel de GTC<br />
d’un des bâtiments devait être effectuée<br />
par l’un de nos prestataires en juillet<br />
dernier. Mais celle-ci a été oubliée car<br />
elle n’a pas été planifiée. Cela a pu être<br />
vu et corrigé immédiatement grâce à la<br />
GMAO. » ■<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 40
Dossier management<br />
Interview<br />
La GMAO : un organe vivant<br />
au sein de l’entreprise<br />
Lorsque l’on évoque Lindt, on pense inévitablement au chocolat et<br />
autres confiseries. Mais pour un lecteur de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>,<br />
Lindt signifie aussi des usines qui tournent à plein régime et dont découlent<br />
des problématiques de maintenance bien propres au secteur agroalimentaire<br />
gérées par la GMAO. Entretien avec Jean-François Dufourg,<br />
directeur technique de l’usine d’Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-<br />
Atlantiques), qui nous explique comment il utilise le logiciel et comment<br />
il voit l’évolution du système.<br />
➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : Pouvezvous<br />
nous rappeler les activités de Lindt<br />
et votre fonction au sein de l’unité de<br />
production d’Oloron ?<br />
Jean-François Dufourg : Lindt est un<br />
fabriquant de chocolat qui possède<br />
plusieurs usines dans le monde, en Europe<br />
et deux aux États-Unis. L’unité de production<br />
d’Oloron y réalise plusieurs activités<br />
principales : la torrecfaction des fèves de<br />
cacao, la production de liqueur de cacao,<br />
de pâte de chocolat et de tablettes.<br />
Cette unité produit également les<br />
bonbons pour la France et rassemble<br />
environ 830 employés toute l’année,<br />
excepté de juin à novembre, période<br />
chargée pour la production de Noël<br />
durant laquelle le site peut embaucher<br />
jusqu’à 1 100 personnes. En tant que<br />
directeur technique, j’ai pour mission de<br />
gérer les équipements de production, le<br />
bâtiment, l’énergie et les solutions<br />
d’énergie, tout l’automatisme, l’ingénierie<br />
et bien entendu la maintenance.<br />
➤ Quelle est la particularité de<br />
l’usine?<br />
La production de ce site fonctionne en<br />
3-8, parfois en 4-8 voire en 5-8, c’est-àdire<br />
trois équipes la semaine et deux le<br />
week-end. Les machines tournent en<br />
continu ; il n’existe pas de période creuses<br />
permettant des opérations ponctuelles de<br />
maintenance.<br />
Autre particularité de nos usines : cellesci<br />
abritent des modes de production à<br />
process continu en ligne.<br />
En somme, si un défaut intervient sur<br />
l’une des machines et provoque une<br />
panne, toute le reste de la ligne s’arrête.<br />
Cette singularité dans notre processus de<br />
production relève inévitablement le<br />
niveau d’exigence.<br />
Au regard de ces deux problématiques,<br />
il est essentiel d’organiser la maintenance.<br />
C’est pourquoi nous avons eu<br />
recours à la GMAO. Mais cette intégration<br />
fait partie d’une démarche de<br />
restructuration démarrée il y a maintenant<br />
cinq ans de l’ensemble du service<br />
maintenance, lequel représente aujourd’hui<br />
soixante-dix personnes.<br />
Nous avions besoin d’un support commun<br />
de manière à analyser ce que chacun<br />
fait et en combien de temps. Il nous<br />
fallait remonter les informations, enrichir<br />
les travaux de maintenance,<br />
développer le préventif et réaliser un<br />
historique de toutes nos interventions.<br />
➤ Comment vous y êtes-vous pris pour<br />
choisir votre logiciel actuel ?<br />
DR<br />
Nous avions besoin d’un outil commun<br />
pour harmoniser l’ensemble des pratiques.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 42
Dossier management<br />
La maintenance est, certes, un service à<br />
part, mais il était important de partager<br />
les informations entre tous les services,<br />
qu’il s’agisse de la production, des automatismes<br />
etc. Nous avons donc mis en<br />
place des groupes de personnes dès 2004-<br />
2005, dans un service qui se servait<br />
essentiellement d’Excel pour analyser ses<br />
travaux.<br />
C’est ce groupe de travail qui s’est chargé<br />
d’implémenter la GMAO. Mais la<br />
première étape a pris beaucoup de temps.<br />
Pour choisir le logiciel adéquat, nous<br />
avons pris notre temps.<br />
Nous nous sommes naturellement dirigés<br />
vers neuf tenors du marché de la GMAO,<br />
puis nous avons rédigé un cahier des<br />
charges avant de contacter cinq « finalistes<br />
» et de tester leurs produits.<br />
Notre choix s’est donc porté sur le progiciel<br />
de Carl Software dans la mesure où<br />
ses modules de gestion des interventions<br />
préventives pour l’analyse statistique, de<br />
gestion des pièces détachées, de mobilisation<br />
et de facturation ainsi que la<br />
gestion des ressources humaines répondaient<br />
pleinement à nos attentes.<br />
L’objectif de n’avoir qu’un seul logiciel,<br />
performant, rapide en temps de réponse,<br />
muni d’une interface intuitive et simple a<br />
été atteint ; nous pouvions donc le moduler<br />
librement entre les entrées et les sorties<br />
avec une souplesse d’utilisation pour<br />
pouvoir être utilisé par tous les opérateurs<br />
concernés qui ont pu s’approprier l’outil<br />
grâce à une simple interface Web. Ce point<br />
était pour nous capital.<br />
➤ Quels conseils d’utilisation pouvezvous<br />
nous livrer ?<br />
Par rapport aux échecs que l’on a pu<br />
connaître précédemment avec des systèmes<br />
comme les ERP ou autres systèmes<br />
lourds, nous avons constaté que l’une des<br />
clés de réussite se trouve dans la manière<br />
d’alimenter l’outil. La qualité des données<br />
est primordiale ; si la base de<br />
données n’est pas parfaite, on s’empoisonne<br />
inévitablement. Il ne faut pas<br />
oublier que, dans notre cas, pas moins de<br />
deux cent cinquante personnes utilisent<br />
le logiciel Carl Source, dont soixante-dix<br />
en maintenance.<br />
Le paramétrage doit être parfait. Cette<br />
étape, située entre le démarrage du projet<br />
et son lancement effectif, nous a pris sept<br />
mois, d’octobre à avril 2009. Pour cela,<br />
DR<br />
nous avons constitué, avec l’appui de<br />
Carl, un groupe composé de deux à trois<br />
personnes à plein temps. Aussi, le travail<br />
de formation du personnel avant le<br />
démarrage nous a permis de ne pas partir<br />
de travers.<br />
Les deux cent cinquante personnes à<br />
former, d’une demi-journée à une journée<br />
entière, ont été sensibilisées à l’utilisation<br />
mais aussi et avant tout à l’utilité<br />
même de la GMAO et les objectifs que<br />
l’on en attend en termes de coûts, des<br />
temps de panne, etc. Il fallait avant toute<br />
chose convaincre les équipes, et ce à<br />
différents niveaux, en fonction des<br />
métiers, puis les former à l’utilisation des<br />
grilles et des interfaces qui leur sont<br />
dédiées.<br />
➤ Quelles leçons tirez-vous de cette<br />
expérience ?<br />
La leçon que je retiens tout particulièrement<br />
de notre cas concerne l’organisation.<br />
En fonction de ce qui a été mis en<br />
avant, en fonction de la taille et des activités<br />
de notre entreprise, nous avons eu<br />
besoin de mettre à disposition et à plein<br />
temps une personne chargée de suivre les<br />
évolutions, les besoins, le personnel et<br />
l’utilisation effective du logiciel. Le but<br />
étant de constamment veiller à ce que<br />
l’outil réponde toujours aux attentes du<br />
système. Au départ, nous n’étions pas<br />
sûrs d’en faire un poste à part entière.<br />
Finalement, celui-ci s’est avéré indispensable<br />
pour la cohérence du produit. Car<br />
il ne faut jamais s’ôter l’idée de la tête<br />
que la GMAO vit avec l’entreprise, les<br />
équipements et les hommes.<br />
Par ailleurs, comme je l’ai dit précédemment,<br />
lorsque l’on intègre ou que<br />
l’on change de logiciel de GMAO,<br />
comme ce fut pour nous le cas, on a deux<br />
possibilités : soit de garder les bases de<br />
données et de nettoyer, soit de partir de<br />
zéro. Nous avons préféré naturellement<br />
tout garder ; toutefois, l’opération de<br />
« nettoyage » est longue et fastidieuse.<br />
Mais tant que cela n’a pas été fait, que<br />
les bases de données ne sont pas précisément<br />
mises à jour et que votre arborescence<br />
n’est pas complète, ce n’est pas<br />
la peine de tout basculer vers la GMAO.<br />
➤ Ce logiciel correspond-il à vos<br />
attentes ?<br />
Oui car grâce à la GMAO, nous avons<br />
aujourd’hui une vision claire de nos<br />
dépenses et de nos coûts. Nous optimisons<br />
désormais tous nos choix de dépenses.<br />
Nous disposons aussi d’une mise<br />
en avant des taux de pannes. Seules les<br />
exportations d’indicateurs restent compliquées<br />
à réaliser. Les modules de gestion<br />
des stocks, le suivi du curatif, le suivi du<br />
budget, la gestion des actifs et la possiblité<br />
de venir faire doublon avec le logiciel<br />
de RH présentent des avantages<br />
significatifs.<br />
➤ Vers quelles fonctionnalités souhaitezvous<br />
faire évoluer votre GMAO ?<br />
Des passerelles sont à faire, en particulier<br />
entre les modules de planification et<br />
la gestion des ressources humaines.<br />
Ensuite, nous comptons faire évoluer<br />
la partie consacrée à la gestion du<br />
personnel.<br />
Autres évolutions possibles, celles liées<br />
à la maintenance conditionnelle. Nous<br />
disposons en effet d’une GTC que nous<br />
souhaitons relier à la GMAO de manière<br />
à pouvoir lancer des ordres de travail à<br />
destination des services adéquats. Partager<br />
des données sur la température et leur stabilité,<br />
sur les analyses vibratoires ainsi que<br />
les différences de pression pouvant intervenir<br />
au sein des machines en marche,<br />
voici notre idée pour optimiser la<br />
surveillance en continu nécessaire pour<br />
améliorer la maintenance conditionnelle<br />
de nos installations. Il en est de même<br />
pour la surveillance de tout notre réseau<br />
d’automates. Tout cela, nous sommes<br />
actuellement en train de le monter sur<br />
la GMAO de Carl. Puis, progressivement,<br />
viendra l’analyse de la consommation<br />
d’énergie à travers les capteurs et les<br />
automates ■<br />
Propos recueillis<br />
par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 43
Dossier management<br />
Contrat<br />
Nantaise des Eaux Services<br />
se dote d’un outil de décision<br />
Nantaise des Eaux Services souffrait de problèmes liés à la dispersion<br />
géographique de ses centres d’exploitation et à la pluridisciplinarité<br />
de ses opérateurs. En outre, l’entreprise devait également<br />
répondre à des obligations de contrats sur-mesures. C’est alors que les<br />
dirigeants ont décidé de doter Nantaise des Eaux d’une GMAO. En<br />
phase de test sur un site pilote, le logiciel Mainta, mis au point par<br />
l’Apave, sera déployé sur toutes les agences d’ici la fin 2011.<br />
Avec 240 collaborateurs (dont 25 en<br />
Guadeloupe) et un chiffre d’affaires<br />
annuel de près de 30 M€, Nantaise des<br />
Eaux Services (groupe Gelsenwasser)<br />
assure la délégation de services publics<br />
d’eau potable et d’assainissement ainsi que<br />
des prestations d’entretien et de maintenance<br />
pour les collectivités et les industriels.<br />
« Notre métier est le pompage et le<br />
traitement de l’eau par un affinage plus<br />
ou moins poussé, puis la distribution de<br />
l’eau potable. Mais il s’agit aussi pour<br />
nous d’assurer la collecte, le transport et<br />
le traitement dans des stations d’épuration<br />
des eaux usées et de rejeter les eaux<br />
épurées dans le milieu naturel », précise<br />
Jean-Pierre Ciglia, président de la société.<br />
« Nous sommes confrontés à un<br />
problème de dispersion géographique.<br />
Les difficultés se ressentaient surtout<br />
dans l’optimisation de la maintenance<br />
et de la logistique des trajets ».<br />
Jean-Pierre Ciglia, président de Nantaise<br />
des Eaux Services.<br />
Un métier bien particulier mais dont la<br />
spécificité n’est pas l’unique raison qui a<br />
poussé Nantaise des Eaux Services à se<br />
munir d’une solution de GMAO : « nos<br />
contraintes sont liées à l’organisation<br />
d’une PME chargée de travailler à<br />
l’échelle nationale ». Jean-Pierre Ciglia<br />
s’explique : « nous disposons de seize<br />
agences réparties sur six zones, lesquelles<br />
doivent honorer pas moins de<br />
160 contrats de délégation de service public<br />
et 800 contrats de prestation et de services<br />
divers. Nous sommes donc confrontés à un<br />
problème de dispersion géographique. Les<br />
difficultés se ressentaient surtout dans l’optimisation<br />
de la maintenance et de la logistique<br />
des trajets ».<br />
Par ailleurs, la nature même des contrats<br />
(« à la carte ») menait à des problèmes de<br />
modularité des exigences contractuelles. En<br />
d’autres termes, les interventions se font sur<br />
mesure et sont de nature ou de fréquence<br />
radicalement différentes les unes des autres.<br />
Si bien que les équipes mobilisées sur place<br />
sont dites « mixtes » ; « nos intervenants<br />
effectuent à la fois des<br />
tâches d’exploitation et de<br />
maintenance. Il s’agit de<br />
salariés initialement spécialisés<br />
dans un secteur bien<br />
défini comme l’électromécanique<br />
ou la plomberie,<br />
mais dont la polyvalence et<br />
les compétences métier<br />
s’élargissent, pouvant aller<br />
de l’analyse de contrôle à<br />
l’entretien du matériel ».<br />
Le choix de se doter<br />
d’une GMAO<br />
Face à cette liste bien définie de problèmes<br />
à résoudre et de lacunes à combler,<br />
Nantaise des Eaux Services décide alors<br />
de développer un outil de GMAO et un<br />
ordonnancement de l’activité de manière<br />
à maîtriser les obligations contractuelles,<br />
ordonnancer et tracer les interventions et<br />
optimiser l’activité. Objectif : améliorer<br />
les déplacements et les tournées, décloisonner<br />
les activités, confronter les différentes<br />
expériences pour sélectionner les<br />
meilleures méthodes de travail. Il s’agit<br />
également pour la société d’assurer des<br />
remontées d’informations et d’optimiser<br />
les reportings de sorte que la part des<br />
tâches administratives empiète moins sur<br />
l’opérationnel. « Au final, nous souhaitions<br />
avant tout gagner en productivité.<br />
Notre autre objectif était de planifier et de<br />
maîtriser au mieux nos interventions de<br />
maintenance préventive ».<br />
Pour ce faire, un cahier des charges a été<br />
rédigé avec l’aide du cabinet de conseil<br />
Veredis avant de lancer l’appel d’offres. À<br />
la fin du mois de septembre 2010, le choix<br />
s’est orienté vers l’Apave Alsace. « Les<br />
finalistes avaient les capacités de répondre<br />
à nos attentes mais la différence s’est faite<br />
grâce aux individus eux-mêmes », concède<br />
Jean-Pierre Ciglia. Une équipe projet dirigée<br />
par Patricia Dubois a donc été mise<br />
sur pied et une zone pilote s’est vue<br />
équipée de la solution Mainta. Ainsi,<br />
130 techniciens d’exploitation ont été<br />
formés et équipés de PDA Ikôn de Psion,<br />
dont la connexion à un serveur central est<br />
assurée par l’opérateur BouyguesTélécom.<br />
« Les principales difficultés résidaient<br />
dans la prise en compte des exigences dans<br />
le domaine de l’eau, en particulier aux<br />
niveaux industriel, transport et santé,<br />
indique Sacha Lukic, responsable de l’activité<br />
Mainta au sein de l’Apave. Mais<br />
Nantaise des Eaux Services s’est donnée<br />
les moyens de réussir un tel projet de mettre<br />
en place non pas seulement une GMAO<br />
mais un véritable outil décisionnel qui<br />
prend notamment en compte le renouvellement<br />
des équipements. » Un outil pour<br />
une vision d’avenir, dont le déploiement<br />
final est programmé pour la fin de l’année ■<br />
Michael Levy<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 44
Rendez-nous visite à<br />
<strong>Maintenance</strong> Expo 2011<br />
Stand L023<br />
15-18 nov. 2011
Dossier management<br />
En pratique<br />
Développer sa GMAO<br />
au même rythme que la vie de l’usine<br />
Dans le secteur de l’agroalimentaire, les problématiques de maintenance<br />
nécessitent d’implémenter un progiciel de GMAO. C’est le cas en particulier<br />
de la Coopérative Le Gouessant qui a démarré le projet d’intégration<br />
il y a déjà six ans ; pourtant, les développements à venir montrent<br />
que ce système, outre ses applications de départ le plus souvent prévues<br />
dans le cahier des charges, ne cessent d’évoluer au rythme l’entreprise.<br />
700 salariés répartis sur six sites d’aliments,<br />
une production animale de<br />
900 000 tonnes par an, un chiffre d’affaires<br />
de 511 millions d’euros en 2010<br />
et 4 800 adhérents ; voici en quelques<br />
chiffres ce que représente la Coopérative<br />
Le Gouessant implantée à Lamballe dans<br />
les Côtes d’Armor. Mais au-delà de ces<br />
données, l’appartenance de ces usines au<br />
secteur agroalimentaire en dit déjà long<br />
sur les problématiques que peuvent<br />
rencontrer de telles unités de production<br />
et les hommes qui ont la lourde charge<br />
de gérer leur fonctionnement, sans compter<br />
la maintenance des équipements et des<br />
machines qu’elles supposent. C’est le<br />
rôle d’Antoine Bureau, responsable de<br />
l’usine Poisson (Coopérative Le Gouessant)<br />
qui s’est vu attribuer la tâche de mettre<br />
en place un logiciel de GMAO de<br />
manière à organiser toute la structure et<br />
sa maintenance, sa production, les travaux,<br />
de régler les questions de qualité,<br />
de personnel et d’énergie... Rien que ça !<br />
dans un secteur dont les process doivent<br />
tourner en continu, le défi n’est pas<br />
simple à relever.<br />
Deux problèmes majeurs qu’il<br />
fallait résoudre<br />
Car c’est bien là que se pose la principale<br />
difficulté : la disponibilité des<br />
machines et des pièces de rechange.<br />
« Nous n’avons pas le droit à la panne.<br />
Nos 5 000 équipements, parmi lesquels<br />
des broyeurs, des mélangeurs, des presses<br />
à granulés, des refroidisseurs, des sécheurs,<br />
sans compter les appareils et les équipements<br />
de manutention comme les vis et les<br />
vis sans fin, chariots élévateurs, transporteurs,<br />
etc., ne doivent pas tomber en<br />
panne », indique Antoine Bureau.<br />
Le second problème majeur résidait quant<br />
à lui dans le manque – voire l’absence –<br />
d’historique d’intervention ; une lacune<br />
récurrente dans l’organisation de la maintenance.<br />
Il semble que dans le cas de la<br />
coopérative, les responsables de maintenance,<br />
comme c’est souvent le cas, se<br />
sentent beaucoup plus à l’aise dans leur<br />
métier d’origine (d’ordre technique, en<br />
étant proches de leurs équipes de techniciens)<br />
qu’à remplir des fiches d’intervention<br />
et à travailler les aspects tant<br />
organisationnels que ceux liés au management.<br />
« L’absence d’enregistrement du<br />
savoir et d’historiques d’intervention<br />
présentait un risque trop important de perte<br />
de connaissances pour continuer de la<br />
sorte. D’où le recours à la GMAO: l’objectif<br />
était que les anciens opérateurs diffusent<br />
et partagent leurs savoir-faire aux<br />
jeunes générations. Mais c’était aussi le<br />
moyen pour nous d’aller plus loin et de se<br />
servir d’un tel outil pour standardiser et<br />
partager les méthodes de travail puis, à<br />
terme, pour diffuser les bonnes pratiques ».<br />
Cette démarche a été entreprise pour<br />
répondre, notamment, à une absurdité :<br />
celle de réparer deux machines de même<br />
modèle mais de manière radicalement<br />
différente d’un site à l’autre. L’idée était<br />
donc de récupérer les meilleures méthodes<br />
et de les transmettre de manière à harmoniser<br />
les pratiques les plus efficaces dans<br />
l’ensemble des usines de la coopérative.<br />
« Nous ne sommes qu’au début<br />
de la GMAO »<br />
DR<br />
Si les deux principaux problèmes précédemment<br />
évoqués ont fait l’objet de<br />
plusieurs années de travail, du démarrage<br />
du projet à la constitution d’un site pilote<br />
en 2005 (et le déploiement trois ans plus<br />
tard sur l’ensemble des usines de la<br />
coopérative), d’autres fonctionnalités se<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 46
Le 6 e sens<br />
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DR<br />
sont ajoutées au cahier des charges. Mais<br />
avant de penser à développer d’autres<br />
applications, il a fallu résoudre certaines<br />
difficultés inhérentes à l’intégration d’un<br />
logiciel aussi dense et surmonter des<br />
obstacles tels que l’absence de paramétrage<br />
des pièces, les difficultés à se rendre<br />
et à accéder aux bases des autres unités et,<br />
le plus grand d’entre eux, la formation des<br />
opérateurs. Pour résoudre ces problèmes,<br />
un groupe de travail composé de deux<br />
collaborateurs et d’une personne issue de<br />
la société éditrice du logiciel Dimo Maint<br />
(filiale du groupe Dimo Gestion), s’est<br />
réuni deux fois par semaine durant toute<br />
la phase de mise en place du système.<br />
L’éditeur s’est également chargé de la<br />
formation des futurs utilisateurs. Une autre<br />
partie du travail a consisté à impliquer<br />
également d’autres services que la maintenance<br />
et la production à la démarche de<br />
mise en œuvre de la GMAO au sein de la<br />
coopérative. Le service informatique a<br />
donc lui aussi été sollicité ; « et aujourd’hui<br />
nous en sommes au stade où nous<br />
allons impliquer à leur tour les services<br />
qualité et le contrôle de gestion ».<br />
En matière d’utilisation du logiciel,<br />
Antoine Bureau nous avoue ne pas être<br />
encore sorti de la GMAO ; « on se rend<br />
compte jour après jour que nous n’en<br />
sommes qu’au début ; ce qui est au final,<br />
une bonne chose car cela révèle les capacités<br />
énormes de cet outil. On peut en<br />
faire beaucoup plus ! ». Sur le plan<br />
préventif par exemple, la Coopérative Le<br />
Gouessant utilise les bons de travaux ;<br />
un système utilisé au quotidien par les<br />
techniciens et les opérateurs qui saisissent<br />
toutes les informations relatives au<br />
travaux effectués, données qualifiées à<br />
la maîtrise du temps de gestion des<br />
pièces. Objectif de ces bons de travaux :<br />
valoriser au maximum les actions dans<br />
la GMAO de manière à l’enrichir<br />
toujours davantage et perpétuellement.<br />
Idem pour la documentation dédiée aux<br />
machines et aux nomenclatures des<br />
pièces de rechange ; « en ce moment,<br />
nous travaillons sur tous les moteurs.<br />
L’idée est simple : si une machine subit<br />
une panne sur un moteur élévateur par<br />
exemple, on utilise la GMAO de manière<br />
à savoir si la pièce de rechange est disponible<br />
sur le site où se trouve la machine<br />
défectueuse. Sinon, on regarde de la<br />
même manière sur l’ensemble des usines<br />
de la coopérative ».<br />
Des développements<br />
supplémentaires<br />
Les demandes d’intervention de la part de<br />
la production se multiplient. Signe que<br />
l’outil GMAO fonctionne et a pu au sein<br />
de la coopérative agricole se généraliser<br />
auprès d’autres services que la maintenance<br />
; l’idée étant d’élaborer des passerelles<br />
entre l’outil de GMAO et le logiciel<br />
de commandes internes par exemple.<br />
Le but : tout simplement permettre<br />
au personnel de pouvoir valider une<br />
commande de pièce directement dans le<br />
logiciel de GMAO.<br />
Au niveau du préventif, l’équipe d’Antoine<br />
Bureau est parvenue à introduire des<br />
notions de sécurité, en particulier orientées<br />
vers les procédures de consignation.<br />
« Nous nous sommes aperçus avec notre<br />
groupe de travail qu’il y avait une hiérarchie<br />
dans l’énumération des procédures<br />
de sécurité, à commencer par la condamnation<br />
des équipements. Nous avons donc<br />
créé des modèles de préventif que l’on<br />
décline équipement par équipement. L’intérêt<br />
est que si l’on se rend compte qu’il<br />
est nécessaire d’ajouter certaines données<br />
pour un équipement, celle-ci s’ajoute automatiquement<br />
sur les autres composants.<br />
À titre d’exemple, nous avons mis au point<br />
un modèle de préventif pour les élévateurs<br />
à godet, lesquels peuvent lever de la<br />
matière jusqu’à vingt mètres de hauteur.<br />
Or nous disposons d’une dizaine d’élévateurs<br />
par usine : nous avons donc créé<br />
un modèle élévateur spécifique et décliné<br />
à tous les autres appareils ».<br />
D’autres fonctionnalités rejoignent davantage<br />
les premiers objectifs fixés par le<br />
cahier des charges. En effet, la raison<br />
première d’une GMAO tenait dans la<br />
mesure de la performance de la maintenance,<br />
et ce à travers des indicateurs (sur<br />
la répartition, le préventif, le curatif, etc.*).<br />
L’intérêt étant naturellement d’être capable<br />
de les comparer d’une usine à l’autre, de<br />
mieux connaître les coûts de maintenance<br />
globale, les coûts de main-d’oeuvre<br />
(interne ou externe), le coûts des pièces ;<br />
« encore faut-il se mettre d’accord sur l’intitulé<br />
ou le nom des équipements et leurs<br />
pièces de rechange, leur libellé et que leur<br />
désignation soit compréhensible de tous ».<br />
Cela sert bien sûr à la coopérative à mieux<br />
constituer son budget, réaliser des opérations<br />
de benchmarking entre les usines et<br />
ses concurrents, ainsi qu’avoir la mainmise<br />
et la maîtrise de ses stocks. Enfin,Antoine<br />
Bureau entend bien développer le système<br />
vers la voie du management, avec des<br />
objectifs concrets pour mettre en place à<br />
l’aide d’indicateurs un véritable système<br />
managérial ■<br />
Olivier Guillon<br />
*Pour en savoir plus sur les indicateurs<br />
de maintenance, retrouvez le dossier consacré<br />
aux indicateurs dans le n° 34 du magazine<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 48
Dossier management<br />
Focus<br />
Quand la GMAO<br />
révèle de bonnes surprises<br />
Être expert dans son secteur d’un métier tel que le service aprèsvente<br />
ne veut pas dire que l’on optimise toujours bien en interne ses<br />
opérations, en particulier celles qui concernent la facturation. C’est<br />
pourquoi la société Filpack, spécialiste du conditionnement des fruits<br />
et des légumes, s’est orientée vers la GMAO. Au-delà du respect du<br />
cahier des charges, l’expérience s’est avérée particulièrement concluante<br />
en raison des atouts insoupçonnés que les professionnels chargés d’implémenter<br />
le système ont pu mettre à profit.<br />
Il y a un peu plus de dix ans maintenant,<br />
Filpack, groupe spécialisé dans<br />
la conception des solutions de conditionnement<br />
pour la distribution des fruits<br />
et légumes prenait un virage technologique<br />
majeur dans son organisation<br />
interne en entrant de plein pied dans le<br />
changement de son ERP.<br />
À l’origine de ce grand bouleversement,<br />
deux problématiques. La première concernait<br />
le lien entre le rapport d’intervention<br />
et la facture. Surtout, il était essentiel<br />
pour l’entreprise d’obtenir un historique<br />
et une traçabilité des interventions. Le<br />
problème n’était, selon Filpack, pas lié à<br />
d’éventuels retours de sa clientèle sur la<br />
qualité du SAV mais plutôt de l’organisation<br />
interne du service. « Il nous fallait<br />
réorganiser la gestion de notre chaine<br />
facturation, indique Stéphane Battie directeur<br />
administratif et financier (DAF) de<br />
la société. Or, cet aspect est essentiel<br />
pour améliorer la productivité et la<br />
qualité des interventions en sachant<br />
précisément ce qui a été réalisé chez tel<br />
ou tel client ». La seconde problématique,<br />
d’ordre comptable, résidait dans le souci<br />
de recenser au mieux les éléments<br />
permettant de calculer au plus juste le<br />
coût des garanties.<br />
Aidées par des personnes de l’Association<br />
nationale de la formation professionnelle<br />
des adultes (Afpa), les équipes<br />
du groupe se sont attelées à la rédaction<br />
d’un cahier des charges. « Si pour nous,<br />
grâce aux fonctions de notre ancien ERP,<br />
les aspects de gestion comptable et commerciale<br />
étaient bien gérés, ceux relevant<br />
du service après-vente étaient moins<br />
maîtrisés, car totalement nouveaux dans<br />
notre projet » précise Stéphane Battie.<br />
Nous étions plus novices en la matière si<br />
bien que les professionnels de l’Afpa nous<br />
ont présenté différents produits. Le problème<br />
était que beaucoup des solutions<br />
évoquées étaient sur-dimensionnées par<br />
rapport à notre taille et à nos besoins ».<br />
DR<br />
Plus de 20 fonctions sont directement accessibles du planning<br />
à partir dʼun simple clic.<br />
A- La charge des 4 semaines à venir.<br />
B- Le planning de la journée de lʼensemble des techniciens.<br />
C- Le puits de commandes c'est-à-dire les commandes à planifier.<br />
Le choix s’est finalement porté vers Octa<br />
et sa solution Interlogiciel, plus connue<br />
aujourd’hui sous le nom de Divalto. « Ce<br />
qui nous a convaincu, c’était le fait que<br />
cet outil de SAV était pleinement intégré<br />
à notre ERP. Nous souhaitions un système<br />
d’information unique sans redondance<br />
dans les opérations de saisie ».<br />
Concrètement, lorsque les opérateurs de<br />
Filpack modifient les données de la fiche<br />
d’un client, les modifications se font<br />
automatiquement dans l’ERP, les sites<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 50
Dossier management<br />
des clients sont directement alimentés<br />
par les mouvements matériels de la<br />
gestion commerciale de Filpack.<br />
Des fonctionnalités<br />
insoupçonnées et un niveau<br />
de précision élevé<br />
Ces atouts ont poussé la<br />
société à entreprendre en<br />
2010 une migration<br />
totale vers Divalto et<br />
Divalto Sav Version 6.3<br />
(Divalto Sav étant le<br />
nom de la fonctionnalité éditée par Octa<br />
France et intégrée à Divalto chargée de<br />
gérer l’intégralité du SAV).<br />
Cette migration concernait plus précisément<br />
les appels, les demandes, la<br />
saisie des rapports, la facturation<br />
et l’analyse. La société<br />
a d’ailleurs poursuivi<br />
cette collaboration en étant<br />
à ce jour cliente des solutions<br />
Divalto SAV, Divalto<br />
Achat Vente et Divalto Comptabilité,<br />
de sorte que la traçabilité<br />
est désormais totale et les liaisons entre<br />
les actions et les rapports d’intervention<br />
assurées.<br />
Durant l’implémentation du progiciel<br />
sont apparus aux dirigeants de la société<br />
des éléments et des nouvelles fonctionnalités<br />
à l’image de l’historique des interventions<br />
avec une précision allant du<br />
numéro de série de la machine, la date<br />
de mise en service, sa garantie, ses réparations<br />
ou sa date de remise en état, sans<br />
oublier la nature des interventions.<br />
Mais pour la bonne mise en place de ce<br />
nouvel outil, deux grandes étapes devaient<br />
être franchies. La première tenait dans le<br />
recensement du parc matériel chez les<br />
clients de Filpack. Une opération<br />
délicate dans sa mise en œuvre<br />
en raison de la précision de ce<br />
recensement par type et par<br />
famille d’équipements, numéro<br />
de série, et date de mise en<br />
service, les indications sur la<br />
vente ou la location de l’installation,<br />
sa codification ainsi que les renseignements<br />
géographiques et les sites de<br />
chaque client, les facturations etc. « Cela<br />
a représenté un travail long et fastidieux.<br />
Mais aujourd’hui, le rapport<br />
DR<br />
Divalto SAV permet un suivi poussé du matériel et centralise toutes<br />
les informations : localisation (Site), N° de série, documentation technique,<br />
caractéristiques techniques etc.<br />
d’intervention saisi, toutes les<br />
informations telles que la date<br />
d’acquisition, les noms des<br />
fournisseurs et autres sont<br />
désormais intégrées<br />
dans l’ERP ». Puis<br />
il a fallu saisir<br />
toutes les fiches<br />
de renseignements et prendre<br />
l’habitude de travailler<br />
différemment, de normaliser<br />
la saisie d’un rapport d’intervention.<br />
L’objectif étant de<br />
savoir quand et où se trouve le technicien<br />
de maintenance et ce qu’il fait, d’où<br />
l’importance d’un parc extrêmement<br />
précis; « grâce au numéro de série, on<br />
trouve la machine immédiatement. Cela<br />
sert aussi à savoir si l’équipement est<br />
toujours sous garantie ou non. Cette<br />
précision permet aussi et surtout de<br />
fiabiliser la facturation et ne pas<br />
l’oublier... ce qui peut malheureusement<br />
arriver par manque<br />
de visibilité ».<br />
Quelques bonnes<br />
surprises<br />
dans l’utilisation<br />
En matière d’utilisation, tout<br />
dépend naturellement si la<br />
GMAO se présente pour<br />
l’entreprise comme une<br />
véritable nouveauté ou au<br />
contraire est plutôt monnaie<br />
courante. Dans le cas de<br />
Filpack, c’est avec une certaine<br />
humilité que Stéphane Battie<br />
nous avoue qu’à l’époque,<br />
« nous sommes partis de rien.<br />
Mais si nous manquions d’un peu<br />
de recul, les choses se sont plutôt vite<br />
mises en place. Notre priorité était avant<br />
toute chose de valider le parc<br />
de machines ». Mais certains<br />
aspects n’étaient pas prévus<br />
par l’ERP. Les développements<br />
les plus significatifs<br />
étaient liés à la provision de<br />
garantie ; « auparavant, les<br />
opérations prenaient deux à<br />
trois semaines. Désormais, une journée<br />
suffit », se réjouit Stéphane Battie.<br />
Pour ce qui concerne la production<br />
d’historique chez les clients de<br />
Filpack, les bonnes surprises étaient<br />
également au rendez-vous. « Nous<br />
avons été particulièrement étonnés<br />
de la multitude de possibilités<br />
dans la consultation des interventions<br />
réalisées sous la forme<br />
d’un générateur de rapports-, de<br />
telle à telle date, pour tels ou tels<br />
clients, secteur géographique,<br />
machine ou rapport d’intervention,<br />
numéro de série... » ■<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 51
Dossier management<br />
Retour d’expérience<br />
Adapter sa GMAO<br />
aux problématiques de l’entreprise<br />
DR<br />
Dédiée à la performance de l’entretien des installations industrielles<br />
du groupe Vicat, la Gestion de maintenance assistée par ordinateur<br />
(GMAO) est en place depuis six ans. Retour sur les grandes étapes de<br />
cette implémentation et sur les fonctionnalités que les intégrateurs<br />
ont dû ajouter en raison de la spécificité et la principale préoccupation<br />
de l’entreprise : les arrêts de maintenance.<br />
Cela fait maintenant six ans que le<br />
spécialiste du ciment, du béton et<br />
des granulats a intégré en interne un<br />
progiciel de GMAO. Une démarche<br />
essentielle selon Gaëlle Renard, coordinatrice<br />
de la GMAO au sein du groupe<br />
Vicat, et ce pour répondre à une<br />
demande : « contribuer à l’augmentation<br />
substantielle de la productivité et de la<br />
durée de vie des installations Vicat en<br />
fédérant nos activités d’entretien autour<br />
de procédures communes afin que tous<br />
les responsables, que ce soit en laboratoire,<br />
dans les services de production et<br />
de maintenance, puissent avoir accès aux<br />
informations rapidement. »<br />
Les technologies actuelles offrant de<br />
bonnes solutions, le challenge est lancé<br />
Usine de Saint-Égrève<br />
en 2005 : rassembler en l’espace de deux<br />
ans tout l’historique de manière à rendre<br />
possible et à optimiser la transmission<br />
des connaissances afin de fédérer les activités<br />
d’entretien du groupe autour de<br />
procédures communes. L’idée : intégrer<br />
un progiciel de GMAO pour avoir un<br />
support transversal au niveau des différentes<br />
activités et filiales du groupe,<br />
suivre au quotidien les installations<br />
industrielles et connaitre à tout moment<br />
l’historique, les coûts d’entretien. Retrouver<br />
très rapidement et avec efficacité<br />
n’importe quelle information sur les<br />
équipements, tout en prenant en compte<br />
les aspects qualité et sécurité dans leur<br />
entretien, et assurer une meilleure planification<br />
des interventions préventives sur<br />
les équipements, étaient les objectifs<br />
majeurs. Sans oublier la gestion des<br />
pièces de rechange des installations.<br />
« Notre parc rassemblait beaucoup de<br />
références de pièces et de stocks. Une<br />
masse importante compte-tenu du fait<br />
que les pièces détachées et les prestations<br />
étaient auparavant gérées dans<br />
l’ERP pour une couverture partielle des<br />
besoins de la gestion de maintenance ».<br />
Une situation qui s’était avérée de plus<br />
en plus compliquée à gérer dans la<br />
mesure où l’ERP s’était alourdi d’une<br />
quantité considérable de références.<br />
Le besoin de disposer<br />
d’une GMAO simple à utiliser<br />
Pour Vicat, les critères de sélection<br />
étaient simples : le logiciel devait être<br />
facile à utiliser et moins lourd que l’ancien<br />
ERP. Il devait également être muni<br />
de deux modules de gestions différenciées<br />
: l’un pour la gestion des équipements<br />
pour la maintenance des machines<br />
et l’autre pour la gestion des pièces détachées.<br />
« Siveco, avec le progiciel Coswin,<br />
répondait à toutes ces fonctionnalités.<br />
Mais surtout, à l’époque, l’interface<br />
graphique de cet outil était unique en son<br />
genre. Par ailleurs, ce qui nous a<br />
convaincu, c’est le fait que les pièces<br />
détachées enrichissaient directement et<br />
automatiquement la nomenclature en<br />
fonction des rentrées de données ; en<br />
d’autres termes, nous avons été séduits<br />
par un système qui s’auto-construit ».<br />
Le projet démarre fin 2005. La première<br />
étape du projet consistait à déterminer<br />
le choix du logiciel puis à rédiger un<br />
cahier des charges. Un site pilote a été<br />
choisi et équipé à la suite d’un travail de<br />
six mois dédiés au paramétrage des<br />
données, suivi d’une phase de formation<br />
du personnel de six mois également.<br />
Ensuite, pour les autres unités françaises<br />
de production (cinq au total), puis pour<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 52
Dossier management<br />
celles situées dans le reste du monde,<br />
quatre à huit mois pour chacune des<br />
unités ont été nécessaires pour effectuer<br />
la récupération de données, le paramétrage<br />
ainsi que la formation des employés.<br />
Tout ce travail a été mené en<br />
collaboration étroite avec la direction des<br />
systèmes d’informations groupe.<br />
Le développement<br />
d’une fonctionnalité<br />
dédiée à la sécurité<br />
Concernant la gestion de la maintenance,<br />
la volonté première était d’informatiser<br />
tous les rapports d’intervention et les<br />
opérations de maintenance. Rédigés<br />
auparavant sur des cahiers, ces rapports<br />
d’intervention avaient pour principal<br />
inconvénient d’entraver la bonne communication<br />
entre les différents services.<br />
Autre avantage de l’implémentation de<br />
la GMAO au sein du cimentier, disposer<br />
de plus d’indicateurs car nombre de sites<br />
du groupe sont certifiés ISO et en tirer<br />
des indicateurs plus facilement et plus<br />
rapidement.<br />
L’une des plus grandes préoccupations du<br />
groupe réside dans la diminution de la<br />
durée des arrêts planifiés de maintenance<br />
annuelle. « Les nôtres ont lieu en hiver et<br />
une à deux fois en été. Ils sont longs (de<br />
une à trois semaines) et coûteux [...] Il a<br />
donc fallu adapter tout le système au<br />
fonctionnement spécifique de notre industrie<br />
». Les intégrateurs de Vicat sont<br />
parvenus à détourner un module projet<br />
pour en faire un module d’arrêt. Ainsi, le<br />
logiciel GMAO intègre l’aspect gestion<br />
complète des activités de maintenance :<br />
maintenance corrective, arrêt annuel,<br />
maintenance préventive, travaux neufs et<br />
améliorations. La GMAO assure également<br />
le suivi des coûts d’entretien, que<br />
ce soit durant les arrêts annuels ou tout<br />
au long de l’année, et apparaît comme<br />
une méthode homogène de générer les<br />
ordres de travail, avec leur suivi des coûts.<br />
Par ailleurs, l’idée était d’intégrer des<br />
outils nouveaux, parmi lesquels la gestion<br />
de la sécurité. L’autonomie opérationnelle<br />
des unités a mené à la mise en place<br />
d’un portail de sécurité dans l’une des<br />
usines (Saint-Égrève). Une évolution de<br />
fonctionnalités du logiciel Coswin qui<br />
s’est traduit concrètement par une sorte<br />
de page « bis » d’accueil du site mais<br />
spécialement dédié à la sécurité ; « le<br />
résultat est particulièrement intéressant<br />
car au lieu de créer un nouveau logiciel<br />
à part entière spécialement conçu pour<br />
les questions de sécurité, les équipes de<br />
l’unité de Saint-Égrève ont greffé le<br />
système dessus de façon à être sûres que<br />
les opérateurs à la fois issus de la maintenance<br />
et de la production aient accès<br />
à cette interface ».<br />
Prendre son temps,<br />
franchir les étapes une par une<br />
Si le processus s’est globalement bien<br />
déroulé et les objectifs ont été atteints,<br />
Gaëlle Renard a toutefois, en tant que<br />
coordinatrice GMAO, été confrontée à<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 53
Dossier management<br />
deux problèmes majeurs. Le<br />
premier concernait naturellement<br />
la saisie des données des<br />
innombrables références des<br />
pièces détachées ; « nous<br />
avons beaucoup avancé. Un<br />
grand tri a été réalisé et nous<br />
avons posé des bases utiles<br />
pour le prochain ERP en<br />
projet. En revanche, nous<br />
avons rencontré davantage de<br />
soucis au niveau de l’historique.<br />
La GMAO est un travail<br />
de longue haleine. Il faut<br />
convaincre chacun des opérateurs<br />
à rédiger les historiques<br />
des interventions, de manière<br />
à avancer progressivement et<br />
pas à pas. La clé, c’est de convaincre le<br />
chef de maintenance. Mais notre rôle,<br />
outre le fait d’apporter les outils, est de<br />
nous montrer disponible, à tout moment.<br />
C’est du donnant-donnant ». Parmi les<br />
erreurs à ne pas commettre : ne pas trop<br />
rentrer dans le détail pour mettre en place<br />
le système. Autre conseil que nous livre<br />
la coordinatrice GMAO : ne pas attendre<br />
DR<br />
Le centre culturel G. Pompidou à Metz, Moselle,<br />
réalisé avec des bétons Vicat<br />
d’avoir bien terminé pour démarrer le<br />
système ; sinon, l’entreprise risque de<br />
perdre un temps précieux et les opérateurs<br />
risquent même d’oublier les fonctions<br />
de base. Dans tous les cas,<br />
l’important est de bien définir qui fait<br />
quoi ; « en effet, il s’agit d’un système<br />
ouvert. Chaque personne doit donc avoir<br />
un rôle bien défini sinon tout le monde<br />
peut accéder librement au<br />
système et risquer de faire<br />
absolument n’importe quoi.»,<br />
avertit Gaëlle Renard. Enfin,<br />
il convient de ne pas aller trop<br />
vite, ni voir trop grand dès le<br />
début, mais de prendre son<br />
temps et de franchir les étapes<br />
une par une.<br />
La GMAO chez Vicat est<br />
orientée groupe donc à destination<br />
de l’ensemble des<br />
filiales en France et à l’international.<br />
Elle est accessible<br />
par le personnel d’entretien du<br />
groupe. Afin d’en faire un<br />
outil facile d’accès, elle a été<br />
traduite en plusieurs langues.<br />
Ainsi, la GMAO a permis une amélioration<br />
du suivi, de la maîtrise et de l’entretien<br />
des équipements. Elle a généré<br />
une approche plus préventive et plus<br />
sécurisée de l’entretien avec une augmentation<br />
substantielle de la productivité et<br />
de la durée de vie des installations ■<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 54
Transmissions - étanchéité - roulements<br />
Événement<br />
Innovative Mechatronic<br />
Automation, deuxième !<br />
Cap sur Nantes<br />
La première édition d’Innovative Mechatronics Automation (IMA) s’est<br />
déroulée à Lyon-Eurexpo les 5 et 6 octobre derniers. L’occasion de faire<br />
un bilan avec Christophe Fery, directeur du salon, et d’annoncer la<br />
prochaine édition qui aura lieu cette fois les 6 et 7 décembre au parc<br />
des expositions de la Beaujoire à Nantes.<br />
La première édition d’un salon n’est<br />
jamais simple. Il faut convaincre<br />
exposants et visiteurs que participer à tel<br />
ou tel événement répondra du mieux<br />
qu’il peut à leurs attentes mutuelles et<br />
respectives.<br />
IMA Lyon s’est trouvé dans cette situation<br />
et, malgré une fréquentation quelque<br />
peu timide le premier jour, en l’occurrence<br />
le 5 octobre, date du premier<br />
épisode en région d’Innovative Mechatronics<br />
Automation. Le rendez-vous<br />
conçu par et pour les industriels a montré<br />
par la qualité des visiteurs et des échanges<br />
que l’industrie mécanique, électrique<br />
et électronique ne s’était pas éteinte en<br />
France avec la disparition successive des<br />
salons précédents et des multiples tentatives<br />
d’événements qui s’étaient traduites<br />
par des échecs.<br />
Organisé par différents acteurs des syndicats<br />
professionnels Artema et Gimelec,<br />
IMA a su répondre aux attentes de ses<br />
instigateurs même si « des détails restent<br />
à améliorer, reconnaît Christophe Fery.<br />
Pour les prochaines éditions nantaise et<br />
parisienne, nous allons aérer davantage<br />
le village des partenaires, celui-ci étant<br />
trop serré à Lyon ». Pour le reste, le directeur<br />
du salon rappelle qu’il est compliqué<br />
de lancer une première édition ; « le<br />
problème, au niveau des visiteurs, a été<br />
que le nombre de personnes préenregistrées<br />
était nettement plus important que<br />
celui des visiteurs qui s’étaient effectivement<br />
déplacés sur le salon. En revanche,<br />
les exposants s’accordent à dire que les<br />
IMA Lyon<br />
en quelques chiffres<br />
58 exposants<br />
32 exposants dans le village partenaires<br />
Lyon<br />
20 partenaires médias<br />
2 conférences plénières<br />
21 tables rondes<br />
1 953 visiteurs pré-enregistrés<br />
1 193 visiteurs venus (sans revisite)<br />
personnes qu’ils ont rencontrées sur leur<br />
stand étaient de qualité. C’était l’objectif<br />
de tous et il semble avoir été atteint. »<br />
De même, les conférences de haut<br />
niveau, dont l’une portant sur la Directive<br />
Machines (voir article pages 60-62),<br />
montrent l’intérêt que portent les industriels<br />
et les professionnels des secteurs<br />
de la mécatronique, des roulements, des<br />
systèmes et des technologies de pointes<br />
dans l’industrie pour un tel événement<br />
conçu sur-mesure. Et comme le rappelle<br />
Christian Sibileau, responsable de la<br />
communication chez SEW Usocome,<br />
« IMA, c’est notre bébé, nous l’avons<br />
voulu. Il est bel et bien né. C’est à nous<br />
aujourd’hui de lui apprendre à parler, à<br />
marcher et à le rendre visible ». Reste à<br />
Nantes – puis à Paris – de faire monter<br />
l’événement en puissance et d’asseoir sa<br />
notoriété ■<br />
GKN GLENCO INTÈGRE LE SYNDICAT<br />
DE LA MÉCATRONIQUE ARTEMA<br />
Depuis septembre, Artema compte un nouvel<br />
adhérent : GKN Glenco, l’un des leaders<br />
mondiaux chez les constructeurs pour la<br />
transmission de mouvement. Au sein de la<br />
division Driveline, GKN Glenco est en charge<br />
de la rechange pour le marché français. Les<br />
produits distribués sont répartis en trois<br />
secteurs : l’automobile (VL), les véhicules<br />
industriels (PL,TP, agricole) et l’industrie. Dans<br />
le domaine automobile plus particulièrement,<br />
GKN développe et fabrique des cardans, des<br />
embrayages, des rotules, des pompes de<br />
direction et autres courroies ainsi que des<br />
soufflets qu‘il fournit à tous les constructeurs<br />
automobiles.<br />
ARTEMA ACCROÎT SA PRÉSENCE<br />
AU SEIN DE LA FIM<br />
Membre de la Fédération des industries<br />
mécaniques, le syndicat de la mécatronique<br />
s’implique de plus en plus au sein des instances<br />
mêmes de la fédération. Didier Sepulchre<br />
(NTN SNR Roulements) et Thierry Constantin<br />
(Voith Turbo) ont en effet intégré le conseil<br />
d’administration de la FIM, lequel comptait<br />
déjà Roger Spéri (Etna industrie) et Étienne<br />
Piot (Bosch Rexroth) parmi ses administrateurs.<br />
Par ailleurs, Jean Tournoux (SKF France)<br />
fait également partie du comité de direction<br />
et Laurent Bataille (Poclain Hydraulics) a quant<br />
à lui son siège au bureau de la fédération.<br />
Enfin, Artema poursuit sa collaboration avec<br />
la FIM dans les actions communes telles que<br />
le colloque « La Mécanique, des métiers<br />
d’avenir » qui s’est déroulé le 10 octobre<br />
dernier à la Maison de la Mécanique, à Paris.<br />
FIABILITÉ DES SYSTÈMES<br />
MÉCATRONIQUES<br />
À la demande des industriels du groupe<br />
mécatronique, Artema a démarré un projet<br />
de partenariat sur la fiabilité et la sûreté de<br />
fonctionnement mécatronique. Objectifs :<br />
donner aux PME des secteurs de la transmission,<br />
de l’étanchéité et de la mécanique<br />
les outils nécessaires à la conception et à<br />
la réalisation de produits et de systèmes<br />
mécatroniques. Avec l’appui d’un financement<br />
du Fonds d’innovation dans l’industrie<br />
(F2i) de l’UIMM, Artema, en tant que porteur<br />
du projet, s’est appuyé sur les ressources du<br />
laboratoire Symme de l’université de Savoie<br />
et du Cetim. Mené par un groupe composé<br />
de deux industriels, ce projet débouchera sur<br />
une thèse qui démarrera début 2012.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 55
Transmissions - étanchéité - roulements<br />
CRC KF<br />
POURSUIT SA POLITIQUE ÉCOLOGIQUE<br />
CRC KF a entamé il y a trois ans son travail<br />
sur le développement de produits de maintenance<br />
pour les professionnels alliant efficacité<br />
et plus de respect de l’environnement.<br />
L’entreprise lance aujourd’hui sa propre<br />
gamme spécifique EPP (Environmentally<br />
Preferred Products) construite selon des critères<br />
répondant aux normes européennes. Ces<br />
critères sont définis selon les textes de loi<br />
européens sur les matériaux interdits et sur<br />
les critères de biodégradabilité et de recyclage<br />
auxquels les produits devront répondre. Par<br />
ailleurs, CRC KF a défini son propre label Eco,<br />
le premier du marché construit sur des<br />
normes européennes de biodégradabilité :<br />
le produit doit être biodégradable selon la<br />
norme OCDE 301B.<br />
DE NOUVELLES PERFORMANCES<br />
POUR LES BUS DE TERRAIN<br />
DE LA SÉRIE EX600<br />
SMC, spécialisé dans les équipements pneumatiques,<br />
vient de faire évoluer sa série EX600<br />
destinée aux applications et aux machines<br />
automatiques dont la structure de contrôle<br />
présente un certain niveau de complexité. De<br />
nouveaux modules d’entrées et de sorties<br />
“tout ou rien” et analogiques permettent<br />
désormais de piloter directement les périphériques.<br />
Le coût et la taille des embases se<br />
voient ainsi réduits et la compatibilité de ces<br />
bus de terrain élargie grâce à l’ajout du protocole<br />
EtherNet/IP. Enfin, les connexions des<br />
modules d’entrées et de sorties se font dorénavant<br />
à l’aide d’un connecteur Sub-D et d’un<br />
bloc terminal à ressorts. La série EX600 utilise<br />
l’autodiagnostic pour détecter les risques,<br />
minimise ainsi les probabilités d’arrêts des<br />
machines et permet de redémarrer rapidement<br />
les machines à l’arrêt.<br />
UN FREIN DE SÉCURITÉ POUR<br />
LES AXES À MOUVEMENTS LINÉAIRES<br />
Mayr France vient de mettre sur le marché un<br />
nouveau frein de sécurité baptisé Roba ® -<br />
linearstop. Ce freinage de sécurité entend<br />
garantir la fiabilité du freinage dynamique des<br />
axes en mouvement. Les freins de sécurité<br />
dynamiques de la série Roba ® -linearstop fonctionnent<br />
selon le principe fail-safe. La force<br />
de freinage est fournie par des ressorts pneumatiques<br />
et transférée sans à-coups via la<br />
surface conique d’un manchon. Ce dernier<br />
enserre la tige de frein en permanence, sans<br />
en modifier la position. En position fermée,<br />
le frein est capable de supporter des charges<br />
dans les deux sens de déplacement.<br />
Solutions<br />
Nouveau frein<br />
hydraulique KTR-Stop<br />
Le groupe allemand KTR (CA 2010 :<br />
185 M€) a dévoilé les chiffres révélant<br />
une bonne tenue de ses ventes et de<br />
la commercialisation de ses produits dans<br />
de nombreux pays. Avec près de 20 000<br />
solutions d’accouplement mises au point<br />
chaque année et environ 250 000 accouplements<br />
vendus en France tous les ans,<br />
KTR demeure l’un des leaders du<br />
marché. Il en est de même pour les solutions<br />
de freinage ; créée en 1995, sa<br />
filiale KTR France vient d’annoncer le<br />
lancement de son nouveau frein hydraulique<br />
baptisé KTR-Stop.<br />
Le frein hydraulique KTR-Stop est le<br />
résultat d’un design sensiblement<br />
amélioré et possède une tenue à l’usure<br />
considérablement au-dessus des systèmes<br />
habituels. La conception de KTR- Stop<br />
est basée sur une solution existante qui<br />
Robotique<br />
Nouveau robot Delta de Parker :<br />
quasiment sans maintenance<br />
Parker Hannifin, le leader<br />
mondial des technologies<br />
du mouvement et du<br />
contrôle, vient de lancer son<br />
nouveau robot Delta, un automate<br />
industriel qui allie les<br />
fonctionnalités de programmation<br />
sur mesure, les configurations<br />
sur tous les axes, les<br />
vitesses élevées et les accélérations<br />
fortes instantanées<br />
pour répondre aux cadences<br />
élevées des environnements de production<br />
intensive.<br />
Quasiment sans maintenance, le robot<br />
permet également de réduire au strict<br />
minimum les interruptions de fabrication<br />
et d’éviter ainsi les retards de production<br />
coûteux.<br />
DR<br />
a encore été améliorée de façon conséquente.<br />
Les matériaux du frein KTR-Stop<br />
sont protégés anticorrosion et donc particulièrement<br />
appropriés aux gammes<br />
suivantes d’application :<br />
• Éolienne terrestre et offshore<br />
• Mines à ciel ouvert<br />
• Levage, spécifiquement grues de<br />
fonderie<br />
• Extraction / excavation<br />
• Sidérurgie avec atmosphère agressive ■<br />
Le robot Delta de Parker<br />
s’applique dans les processus<br />
d’emballage automatisés,<br />
comme ceux des<br />
machines de cartonnage ou<br />
de chargement par le haut.<br />
Ces applications intensives<br />
nécessitent notamment des<br />
changements rapides et<br />
automatisés de format et<br />
connaissent des fluctuations<br />
fréquentes dans la<br />
configuration des produits. Selon Parker<br />
Hannifin, le robot Delta garantit un retour<br />
sur investissement maximum sur un<br />
marché aux conditions en évolution<br />
permanente.<br />
Quasiment exempt de maintenance, il ne<br />
nécessite d’aucune lubrification ■<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 56
Transmissions - étanchéité - roulements<br />
Systèmes<br />
NorStone intègre un système<br />
d’entraînement par motoréducteurs<br />
Les gravières baissent leurs coûts et réduisent leurs frais de maintenance<br />
grâce aux motoréducteurs. Pour de nombreuses carrières, unités<br />
de concassage et autres industries similaires, le système d’entraînement<br />
des convoyeurs à courroie est constitué d’un arbre et de courroies<br />
d’entraînement. C’était le cas encore récemment pour la gravière<br />
NorStone AS de Tau, située dans le sud-ouest de la Norvège.<br />
Dernièrement, NorStone, filiale de HeidelbergCement AG, a décidé<br />
de passer à un système d’entraînement par motoréducteurs.<br />
Le plus grand producteur norvégien<br />
de graviers et de sables fournit des<br />
granulats pour le béton et l’asphalte, du<br />
gravier pour la couverture de canalisations<br />
enterrées dans les régions côtières<br />
et d’autres produits spécifiques.<br />
NorStone produit également sur ses sites<br />
plus de 6,6 millions de tonnes de graviers<br />
par an.<br />
Les besoins sont vastes si bien que l’usine<br />
de Tau avait de la peine à satisfaire la<br />
demande malgré une capacité annuelle de<br />
production de 2,3 millions de tonnes de<br />
matériau. Il devenait donc urgent que<br />
l’usine soit pleinement opérationnelle, avec<br />
un minimum d’arrêts non planifiés.<br />
Si les motoréducteurs ne sont pas une<br />
nouveauté en soi dans les gravières, de plus<br />
en plus d’usines sont passées aux entraînements<br />
par courroie en raison de la disponibilité<br />
rapide des pièces détachées de ces<br />
entraînements, alors que dans le même<br />
temps, les fabricants et fournisseurs de<br />
motoréducteurs étaient incapables d’offrir<br />
des stocks de pièces de rechange avec la<br />
même disponibilité. « Nous avons découvert<br />
que le service et les pièces de rechange<br />
pour les motoréducteurs étaient maintenant<br />
rapidement disponibles. Nous détenons<br />
nous-mêmes un stock de pièces et<br />
pour le reste, nous faisons entièrement<br />
confiance à Nord Drivesystems comme<br />
fournisseur », explique Ivar Ullestad,<br />
responsable maintenance àTau, pour justifier<br />
le retour à la solution antérieure.<br />
« Nous pouvons ainsi exploiter pleinement<br />
les avantages bien connus des solutions<br />
d’entraînement par motoréducteurs. En<br />
particulier, les entraînements directs se<br />
traduisent par une plus grande fiabilité,<br />
autrement dit moins d’immobilisations<br />
machine et moins de perte de temps de<br />
production. Autre aspect non négligeable,<br />
une moindre maintenance. Outre la baisse<br />
des coûts de maintenance, cette solution<br />
accroît la sécurité dans l’usine ».<br />
Moins d’usure constatée<br />
par rapport aux solutions<br />
avec arbres et courroies<br />
Les conditions de travail constituent ici<br />
un facteur important à prendre en compte.<br />
« Il ne faut pas perdre de vue que nous<br />
travaillons en extérieur, 365 jours par an.<br />
La plupart des convoyeurs à bande sont<br />
situés à l’air libre et sans protection contre<br />
les intempéries. En raison des conditions<br />
climatiques rigoureuses dans l’ouest de<br />
la Norvège, avec vent, pluie, neige et<br />
giboulées, ainsi que des poussières et de<br />
l’environnement assez désagréable sur<br />
site, nous nous efforçons de réduire au<br />
minimum les temps de maintenance et de<br />
réparation pour notre équipe d’entretien ».<br />
L’usine de Tau fonctionne en équipes<br />
24 heures sur 24. Les 168 heures de<br />
production incluent 16 heures d’opérations<br />
de maintenance programmées.<br />
L’usine ne ferme qu’au moment des<br />
vacances d’hiver. Au cours de cette<br />
période, les tâches annuelles d’inspections<br />
et de révisions de maintenance se déroulent<br />
sur deux à trois semaines. Les entraînements<br />
directs ont contribué à une nette<br />
amélioration de la fiabilité, de l’ordre de<br />
4,5%, sur les trois dernières années.<br />
« Cette tendance nous ravit. Grâce au<br />
passage d’un système d’entraînements par<br />
arbre et courroie à un sytème d’entraînements<br />
directs par motoréducteurs de<br />
chez Nord Drivesystems, nous éliminons<br />
tout d’abord le problème d’usure des courroies<br />
qui est considérable. De plus, ni<br />
l’eau ni les poussières ne peuvent pénétrer<br />
dans le système d’entraînement.Autrement<br />
dit, le choix de motoréducteurs<br />
compactes et robustes présente des avantages<br />
évidents et s’est avéré très judicieux<br />
», explique Per Thu, responsable<br />
production de l’usine NorStone.<br />
Les systèmes d’entraînements directs<br />
apportent davantage qu’un supplément de<br />
fiabilité et qu’une réduction des dépenses<br />
financières et de personnel liées aux<br />
opérations de maintenance. Les coûts d’investissement<br />
relatifs à l’acquisition de ces<br />
motoréducteurs s’avèrent également inférieurs.<br />
Le remplacement d’un ensemble<br />
complet traditionnel, comprenant un<br />
réducteur à arbre avec les poulies, les courroies,<br />
un abri, un carter de protection de<br />
courroie et le moteur électrique, est plus<br />
onéreux que l’achat d’un motoréducteur<br />
comparable. Comme une série de remplacements<br />
périodiques de réducteurs était à<br />
l’étude, la mutation complète des entraînements<br />
à arbres et courroies constituait<br />
un choix logique dans l’esprit d’Ivar<br />
Ullestad. Il s’efforce actuellement de standardiser<br />
les systèmes d’entraînement.<br />
« Avec une réduction graduelle des<br />
systèmes d’entraînement pour convoyeurs<br />
à bande, nous standardisons certains<br />
aspects comme la dimension du moteur et<br />
du bout d’arbre, le diamètre du tambour,<br />
afin de limiter la variété et par conséquent<br />
de réduire la maintenance, la gestion de<br />
stocks et le service. Nous développons<br />
également des solutions de dépannage, ce<br />
qui implique notamment d’avoir chez nous<br />
des pièces en stock », conclut le responsable<br />
maintenance ■<br />
Michael Levy<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 58
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PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 59<br />
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Réglementation<br />
Quel avenir en matière de sécurité<br />
des machines ?<br />
Son nom de code : 2006/42 CE. Son année de sortie : comme son<br />
nom de code l’indique, en 2006. Sauf que dans les faits, comme à son<br />
habitude, le délais d’application d’une norme, quelle qu’elle soit, met<br />
toujours quelques années à inquiéter les mauvais élèves et les plus<br />
récalcitrants aux différentes mesures et bouleversements qu’elle suscite.<br />
C’est ainsi que la norme 2006/42 CE, instigatrice de la directive en<br />
matière de sécurité des machines et des installations industrielles, n’est<br />
véritablement entrée en vigueur que le 1 er janvier 2010. L’occasion de<br />
faire un point sur les grands changements qu’elle implique, à commencer<br />
par la disparition, et ce définitivement, de la norme EN 954 à<br />
compter du 31 décembre prochain.<br />
Le 29 décembre 2009, la directive machine<br />
2006/42 CE entre en vigueur,<br />
amenant une modification des plans qui<br />
lui sont associés, en particulier avec l’apparition<br />
de la norme EN 13 849-1* ainsi<br />
que l’évolution de la EN 62 061, déjà<br />
introduite en 2007. « Selon moi, le<br />
système relatif à la sécurité contenu dans<br />
la norme EN 13 849-1 se présente<br />
comme un changement majeur, certainement<br />
le plus important depuis l’introduction<br />
de la sécurité Machines en 1989,<br />
affirme Peter Seiler, chef de produits<br />
sécurité, vision, identification et câblage<br />
au sein de la société Schmersal France.<br />
Par ailleurs, concernant la norme EN<br />
954, qui porte le même nom, toujours<br />
relative à la sécurité Machines, celle-ci<br />
va définitivement être retirée le<br />
31 décembre 2011. Cette norme concernait<br />
les différentes catégories de sécurité,<br />
à savoir de 1 à 4, pour le<br />
mono-canal ou double canal, l’architecture<br />
redondante etc. ». La norme<br />
EN 954 sera donc remplacée par la<br />
EN 13 849-1. Parmi les différences, notonsen<br />
une majeure : la norme EN 954-1<br />
présentait une approche déterministe, où<br />
tout était basé sur le choix d’une architecture,<br />
alors que la EN 13 849-1 présente une<br />
approche probabiliste. Sur la norme<br />
954-1, il était impossible de traiter tout ce<br />
qui était lié à la carte électronique ou au<br />
logiciel embarqué.Avec l’approche probabiliste,<br />
il est désormais possible de calculer<br />
la probabilité de défaillance de ses<br />
systèmes. Il faut donc appliquer des formules<br />
qui aujourd’hui existent sur la statistique<br />
ou autre.<br />
Quelles nuances existent<br />
entre ces deux normes ?<br />
Tout d’abord, il est important de prendre<br />
en considération l’approche désormais<br />
statistique des nouvelles normes, chose<br />
qui est vue par l’ensemble de ses auteurs<br />
comme un gage de fiabilité. « Mais ce<br />
n’est pas tout, intervient Thierry Filley,<br />
directeur technique au sein de la société<br />
Asco Numatics. À travers ces deux<br />
nouveaux textes apparaît en outre une<br />
démarche globale qui vise à aboutir à<br />
une validation du système de commandes<br />
de manière à être en conformité avec la<br />
directive et à appliquer un marquage CE<br />
sur l’ensemble des composants de la<br />
machine. Donc le premier point vis-à-vis<br />
de cette démarche, et cela est valable<br />
pour les deux nouvelles normes, est que<br />
l’on a voulu pousser plus loin l’analyse<br />
de risque, c’est-à-dire relever dès le<br />
départ les fonctions qui détectent des<br />
risques sur la machine ; puis, ensuite,<br />
évaluer et chiffrer les performances de<br />
ces systèmes vis-à-vis de ces risques ».<br />
Olivier Guillon<br />
* Également intitulée « Partie des systèmes<br />
de commandes relatifs à la sécurité », la norme<br />
EN 13 849-1 touche tous les systèmes de sécurité,<br />
qu’ils soient électriques, électroniques,<br />
pneumatiques, hydrauliques, et qui sont chargés<br />
de stopper tous les mouvements dangereux).<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 60
Transmissions - étanchéité - roulements<br />
Si le risque est très faible, il en sera de<br />
même pour le niveau de sécurité ; à l’inverse,<br />
si le risque est élevé, le niveau de<br />
sécurité sera plus important. Hiérarchie<br />
et cohérence qui existaient déjà dans la<br />
norme EN 954 ; donc le principe de sécurité<br />
n’est pas remis en cause mais, désormais,<br />
les industriels disposent d’une<br />
vision plus globale amenée par cette<br />
approche plus probabiliste. Ensuite, on<br />
définit un système destiné à répondre à<br />
ce risque et dont on va mesurer et<br />
analyser son niveau de performance afin<br />
de vérifier qu’il est bien en adéquation<br />
avec le risque en question. Par rapport à<br />
cette démarche, on va intégrer la fiabilité<br />
des composants combinée à la structure<br />
du système de commandes utilisé ;<br />
« si bien que par rapport aux composants,<br />
vous pouvez mentionner toutes les<br />
informations en rapport avec les deux<br />
référentiels, soit l’EN 13 849-1, soit la<br />
62 061 ».<br />
Mais à quel moment doit-on appliquer<br />
une norme plutôt que l’autre ? Étant<br />
donné que la norme 954 était générale,<br />
elle ne traitait pas des particularités en<br />
fonction de la complexité des composants.<br />
La 62 061 (utilisée essentiellement<br />
aux États-Unis et dotée d’une classificiation<br />
SIL de 1 à 3) s’adresse aux<br />
composants électriques et électroniques.<br />
Elle est donc adaptée à la gestion de tous<br />
ces sytèmes (électriques, électroniques,<br />
automatismes et programmation). De son<br />
côté, l’EN 13 849, plus utilisée en Europe<br />
avec la classification de A à E, a été développée<br />
plus tard et s’adresse davantage<br />
aux systèmes électro-mécaniques, pneumatiques<br />
et principalement mécaniques.<br />
Par exemple, sur un système pneumatique,<br />
en fonction de la fiabilité des<br />
composants qui est prise en compte et de<br />
l’utilisation du système, on va pouvoir<br />
définir un niveau de performance et le<br />
mettre en relation avec le niveau de<br />
performance requis au moment de l’analyse<br />
de risque.<br />
Le rempart contre la confusion :<br />
vers une norme commune ?<br />
Un nuage évident de confusion va planer<br />
sur les têtes des fabricants de machines.<br />
Un guide de sécurité gratuit pour préparer les industriels<br />
à la nouvelle Directive Machine<br />
Le 1 er janvier 2012 sera une date importante pour tous ceux qui sont impliqués dans la fabrication<br />
ou la fourniture de machines. À compter de cette date en effet, les standards de sécurité<br />
machine changent. La norme EN954-1 ne pourra plus être utilisée pour attester de la<br />
conformité à la directive machines européenne. Les responsables en charge du développement<br />
des systèmes de commande liés à la sécurité seront alors contraints, soit d’adopter<br />
les normes de sécurité fonctionnelle EN ISO 13849-1 et EN/IEC 62061, soit de se conformer<br />
directement aux exigences de la directive Machines.<br />
Spécialisé dans les solutions globales de sécurité pour les machines et le procédé, Rockwell<br />
Automation propose aujourd’hui un ensemble d’outils et de services d’assistance pour aider<br />
les industriels à comprendre et à maîtriser les processus liés à la nouvelle directive Machines<br />
et les seconder dans cette transition de mise en conformité : livres blancs, vidéos, manuels<br />
techniques, logiciels, bibliothèque compatible Sistema et autres guides de sécurité Safebook.<br />
Dans ce cadre, Rockwell Automation lance la dernière version du guide de sécurité Safebook<br />
(téléchargeable à l’adresse www.scalabletechnology.eu/fr/Safebook4). Intitulée « Safebook 4<br />
- Principes de la sécurité Machines ; législation, théorie et pratique », cette brochure inclut<br />
des informations sur les normes EN ISO 13849-1 et CEI/EN 62061, des exemples d’applications<br />
avec des calculs de niveau de performance ainsi que des informations sur les<br />
principes de la sécurité des machines, les normes pertinentes ou encore les méthodes de<br />
mise en œuvre de la sécurité. Disponible dans un format A5, Safebook 4 propose une vue<br />
d’ensemble de nombreux aspects de la sécurité et aborde notamment les thèmes suivants :<br />
réglementations internationales et régionales, stratégie, évaluation des risques, architecture<br />
des systèmes de commande liés à la sécurité, sécurité fonctionnelle des systèmes de<br />
commande, conception des systèmes conformément aux normes EN/CEI 62061 et<br />
EN ISO 13849-1 :2008, ainsi que des exemples d’applications avec calculs Sistema.<br />
Alors pour pallier ce manque d’homogénéisation<br />
des normes, un projet de<br />
fusion est en cours et – Cocorico ! –<br />
celui-ci est français. « Ce projet est en<br />
cours aussi bien du côté des instances de<br />
la mécanique comme l’Afnor et l’UNM<br />
(Union de normalisation de la mécanique<br />
– NDLR) que du côté électrique avec le<br />
CEI et les bureaux de normalisation<br />
UTE », a dévoilé Olivier Cloarec,<br />
conseiller technique au sein d’Artema.<br />
Un rapprochement s’est effectivement<br />
opéré entre l’UNM et l’UTE dans le but<br />
de définir une stratégie qui se veut<br />
gagnante et qui consiste à fusionner les<br />
deux normes existantes que sont la<br />
EN 13 849 et la 62 061. Ce travail de<br />
longue haleine démarre tout juste pour<br />
aboutir certainement à une norme<br />
fusionnée qui devrait voir le jour aux<br />
alentours de 2016. « Nous n’en sommes<br />
qu’au démarrage des travaux mais il est<br />
important de développer cela car sur le<br />
terrain nous constatons que l’application<br />
de l’une ou l’autre norme peut impliquer<br />
un certain nombre de confusions, à commencer<br />
dans les choix d’application. Les<br />
systèmes électroniques et mécaniques par<br />
exemple appartiennent plus à la norme<br />
CEI alors que les systèmes purement<br />
mécaniques vont davantage concerner la<br />
norme ISO qui elle-même peut s’appliquer<br />
aussi à des systèmes électriques.<br />
Donc il existe un chevauchement qui est<br />
bien réel sur le terrain et pose problème. »<br />
Les bureaux d’études sont donc face à<br />
des situations parfois très compliquées<br />
dans lesquelles il est difficile de trancher.<br />
Autre problème : celui de bien conserver<br />
les méthodes existantes. Il faudrait dans<br />
la question de l’analyse des risques qu’il<br />
existe une harmonisation des normes et<br />
une simplification.<br />
Les normes complexes amènent les fabricants<br />
de machines à faire appel à des<br />
sous-traitants, ce qui génère des coûts<br />
importants mais aussi le risque de perdre<br />
la main sur la conception même de leur<br />
produit. Ce qui présente un risque supplémentaire<br />
évident ■<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 62
Efficacité énergétique<br />
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31. Fd2 - Tf8<br />
Intégration<br />
fonctionnelle<br />
du réducteur, du moteur<br />
et du variateur<br />
Optimisation<br />
des tailles de carters<br />
et des rapports<br />
de<br />
réduction<br />
28. h3 - Th8<br />
Economie<br />
d’énergie jusqu’à<br />
50%<br />
32. Fe1 - e5<br />
Certifications<br />
internationales<br />
pour agroalimentaire<br />
et salles blanches<br />
29. Td1 - Rg6<br />
Simplification<br />
du câblage<br />
30. Td4 - Rf5<br />
Accélération<br />
de la mise en service<br />
Partie Von Gottschall - Nimzowitsch (Hanovre 1926)<br />
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industrielles<br />
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industrie<br />
établissements<br />
de santé<br />
Transmissions - étanchéité - roulements<br />
Vos risques<br />
professionnels<br />
maîtrisés ?<br />
Focus<br />
Redémarrer ses<br />
machines après<br />
des travaux<br />
de maintenance<br />
C’est le moment de redémarrer les machines.<br />
Certaines ont fait l’objet d’un vaste plan de maintenance,<br />
ou encore d’améliorations, et d’autres sont<br />
simplement restées à l’arrêt. Avant le premier coup<br />
de clé, quelques contrôles peuvent éviter bien des<br />
déboires. Le point avec Pascal Bouquet, expert en<br />
hydraulique au sein de la société nantaise In Situ.<br />
À la suite de travaux de maintenance<br />
MAÎTRISE DES RISQUES<br />
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Pour exposer : +33 (0) 5 57 54 12 65<br />
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➤ Le réservoir<br />
Avant le remplissage du réservoir l’intérieur de celui-ci doit<br />
être inspecté (pas de chiffon ou de bouchon oublié...).<br />
➤ Les accumulateurs<br />
Avant la mise en service, vérifier l’état des accumulateurs : ils ne<br />
doivent pas présenter de détérioration. Leur fixation doit être<br />
correcte. La pression en azote doit être contrôlée à 20°C.<br />
➤ Mise en huile<br />
Avant la mise en huile, vérifier que les vannes de vidange sont<br />
fermées. La mise en huile se fait au travers d’un filtre d’une<br />
finesse au moins égale à celle du filtre équipant la centrale.<br />
Le remplissage se fait avec les vérins rentrés (sauf recommandations<br />
contraires). Un volume d’air doit demeurer,<br />
permettant ainsi la dilatation de l’huile au travail.<br />
➤ Mise en marche<br />
Vérifier le sens de rotation du moteur d’entraînement, ainsi<br />
que le bon amorçage des différents éléments. Sur les moteurs<br />
thermiques : tourner au ralenti afin que les pompes puissent<br />
s’amorcer plus facilement.<br />
➤ Les carters de pompe ou moteur ayant été déposés<br />
Les carters devront être gavés par une huile filtrée avant le<br />
démarrage – la même huile que celle utilisée par le système.<br />
➤ Contrôles<br />
Dès les premiers mouvements, plusieurs contrôles peuvent<br />
être réalisés :<br />
- Vérifier le niveau (suite à la purge des éléments, le niveau baisse).<br />
- Tenir compte des bruits anormaux et en rechercher la cause.<br />
- Vérifier les pressions réglées, les noter.<br />
- Vérifier l’absence d’effet élastique dû à la présence d’air.<br />
- Bloquer les réglages<br />
➤ Les canalisations<br />
Avant la mise en service, vérifier l’état des connexions :<br />
fixations, serrage, passages...<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 64
Transmissions - étanchéité - roulements<br />
À la suite d’un arrêt simple<br />
➤ Le réservoir<br />
Le niveau d’huile doit être suffisant, il<br />
se contrôle avec les vérins rentrés sauf<br />
précisions contraires :<br />
- Une baisse est signe de fuite.<br />
- Une hausse est signe d’émulsion (prise<br />
d’air) ou de fuite sur l’échangeur eauhuile.<br />
- Purger au point bas, car l’eau a pu se<br />
décanter .<br />
➤ La température<br />
Une augmentation de la température est<br />
une perte de rendement :<br />
- détérioration interne d’un composant<br />
- détérioration des roulements<br />
- perte d’efficacité de l’échangeur<br />
(colmatage ou fluide d’échange plus<br />
chaud)<br />
- modification des paramètres de fonctionnement.<br />
➤ Les fluides<br />
Contrôler le niveau de contamination du<br />
fluide ainsi que ses propriétés.<br />
➤ Les accumulateurs<br />
Vérifier la fixation sur la machine, l’état<br />
Olivier Guillon<br />
extérieur, le besoin ou non de ré-épreuve.<br />
Contrôler les pressions de gonflage à<br />
20°C.<br />
➤ Les filtres<br />
Vérifier le colmatage des filtres et les<br />
remplacer par des éléments identiques.<br />
➤ Les fuites<br />
Vérifier l’absence de fuites sur les plans<br />
de pose et aux diverses connexions, ainsi<br />
que sur les récepteurs. Si besoin, changer<br />
les joints après arrêt de la centrale et<br />
purge des pressions résiduelles.<br />
➤ Les canalisations rigides ou flexibles<br />
Vérifier l’état des connexions et canalisations<br />
ainsi que les supports. Toute canalisation<br />
flexible ayant son renforcement<br />
apparent suite à une abrasion doit être<br />
changée.<br />
➤ Contrôles<br />
Dès les premiers mouvements, un certain<br />
nombre de contrôle peuvent être réalisés :<br />
- Vérifier le niveau (suite à la purge des<br />
éléments le niveau baisse).<br />
- Tenir compte des bruits anormaux et en<br />
rechercher la cause.<br />
- Vérifier les pressions réglées, les noter.<br />
- Vérifier l’absence d’effet élastique dû<br />
à la présence d’air.<br />
- Bloquer les réglages<br />
➤ Les échangeurs<br />
Air eau : Vérifier la propreté de la surface<br />
sur l’échangeur<br />
Eau huile: Vérifier l’ouverture de l’alimentation<br />
en eau et le bon fonctionnement<br />
de la vanne de régulation. Le débit<br />
d’eau doit être suffisant pour que les<br />
boues soient chassées par le flux. Veiller<br />
à ce qu’il soit correctement purgé de leur<br />
air car c’est une perte de surface<br />
d’échange ■<br />
Pascal Bouquet, expert In Situ<br />
www.experts-insitu.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 65
Géoptimisation on des interventions<br />
Satisfaction action client, efficacité opérationnelle...<br />
L’efficacité des forces mobiles réside pour une bonne part dans la façon dont elles maîtrisent leur espace :<br />
sectorisation équilibrée et réaliste, tournées performantes, affectation ation optimisée des ressources aux lieux…<br />
GeoConcept développe des solutions d’optimisation génératrices de gains de productivité et d’économies adaptées<br />
aux différents<br />
métiers et problématiques liés à la mobilité.<br />
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réparation en urgence<br />
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prestation technique<br />
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Avec les solutions de géoptimisation de<br />
GeoConcept, les interventions techniques sont optimisées pour proposer<br />
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de 15 à 40%<br />
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temps de déplacement<br />
des intervenants.<br />
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clients bénéficient nt du délai d’intervention ntion le plus court du marché,<br />
partout en France»<br />
Paul-François CATTIER, directeur APC by Schneider Electric<br />
Parmi nos références :<br />
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Prévention des risques au travail<br />
Sécurité<br />
Securafim :<br />
plus qu’un outil,<br />
une démarche<br />
Àl’occasion de <strong>Maintenance</strong> Expo,<br />
l’Afim présentera en exclusivité une<br />
nouvelle solution ayant pour but d’éviter<br />
– ou du moins réduire et limiter –<br />
les accidents liés aux défauts de maîtrise<br />
des énergies. En effet, l’association des<br />
ingénieurs de maintenance a constaté, au<br />
travers des multiples enquêtes qu’elle a<br />
menées et des retours<br />
d’expérience qui lui ont<br />
été soumis, que la majorité<br />
des accidents mortels<br />
reposent sur la<br />
mauvaise maîtrise de<br />
l’énergie.<br />
Les opérateurs négligent<br />
trop souvent deux aspects<br />
: la condamnation<br />
des différentes énergies<br />
et, dans certaines configurations,<br />
l’immobilisation sûre des<br />
organes mobiles dangereux. C’est pourquoi<br />
l’équipe de Pascal Persigny et de<br />
Nello Comelli, tous deux membres actifs<br />
de l’Afim, s’est penchée sur un kit de<br />
plusieurs outils destiné à améliorer la<br />
sécurisation de l’intervention par une<br />
meilleure maîtrise des énergies associées<br />
aux équipements et aux installations.<br />
Son nom : Securafim. « L’objectif est de<br />
pouvoir consigner toutes les énergies.<br />
DR<br />
Pour cela, l’entreprise doit d’abord être<br />
en mesure de repérer tous les moyens<br />
pour couper l’énergie. C’est à ces différents<br />
points que Securafim intervient »,<br />
indique Pascal Persigny.Ainsi la démarche<br />
Securafim repose sur trois principes :<br />
l’analyse préalable des risques liés aux<br />
énergies avant l’intervention, l’identification<br />
des moyens de<br />
coupure, de séparation,<br />
de dissipation des énergies<br />
résiduelles et de<br />
sécurisation vis-à-vis<br />
d’énergies mécaniques<br />
potentielles, et la mise en<br />
sécurité par coupure,<br />
condamnation et dissipation<br />
des énergies.<br />
Afin d’inciter le plus<br />
grand nombre d’utilisateurs<br />
à respecter ces consignes de sécurité,<br />
l’Afim a décidé d’y intégrer des<br />
outils utiles et allant dans la marche du<br />
bon sens pratique.<br />
Présentée sur la forme d’une trousse,<br />
cette solution comprend un guide d’utilisation,<br />
cinquante affichettes signalétiques,<br />
un stylo marqueur indélébile ainsi<br />
qu’un CD-Rom comprenant l’essentiel<br />
de ces outils sous format élétronique et<br />
le logiciel Pari <strong>Maintenance</strong> ■<br />
Mise en place des affichettes signalétiques Sécurafim<br />
Les affichettes signalétiques Sécurafim permettent d’identifier les organes de condamnation,<br />
de dissipation ou de blocage des éléments mécaniques. Elles se présentent sous la<br />
forme d’étiquettes rondes percées d’un trou de fixation. Les étiquettes sont fixées à l’organe<br />
neutralisant les énergies. Ces affichettes signalétiques devront être disposées au<br />
plus près de l’organe de neutralisation de l’énergie et être personnalisées en y inscrivant<br />
au marqueur indélébile l’identification de l’équipement, la date de mise en place (champ<br />
et date de mise en place) et le numéro de repère de la condamnation vis-à-vis du nombre<br />
total de point à condamner. Objectif de ces mesures : éviter des oublis ou des erreurs<br />
dues à des confusions du fait de la présence de plusieurs composants.<br />
UN NOUVEL ADHÉRENT<br />
AU SYNAMAP<br />
Le Synamap (organisation professionnelle<br />
regroupant les acteurs du marché de la<br />
protection de l’homme au travail - fabricants,<br />
distributeurs, sociétés de conseil, installateurs<br />
et formateurs) vient d’accueillir un<br />
nouvel adhérent, le groupe Socoda. Premier<br />
réseau français de distributeurs indépendants<br />
dans les métiers du bâtiment et de l’industrie,<br />
Socoda est l’initiateur du label EPI, label<br />
que le groupe compte développer grâce à ce<br />
partenariat avec le syndicat et à travers des<br />
échanges avec les autres adhérents, une<br />
sensibilisation et des formations.<br />
LE SIÈGE GRENOBLOIS<br />
DE PETZL S’AGRANDIT<br />
Début octobre 2011, le siège de Petzl à<br />
Crolles, dans l’Isère, s’est enrichi d’un<br />
nouveau bâtiment principalement dédié à la<br />
conception de l’offre et à la R&D. D’une<br />
surface de 2 700 m² et d’un montant total de<br />
6,5 M€, ces nouveaux bâtiments abritent<br />
110 personnes et ont pour objectifs de redonner<br />
du confort aux salariés, d’optimiser et<br />
d’accroître la compétitivité du groupe, notamment<br />
en regroupant, les bureaux d’études<br />
et les équipes qui travaillent sur l’offre. Par<br />
ce projet, la société entend également favoriser<br />
la création, l’innovation, la rupture et<br />
disposer d’un concept adaptable dans le<br />
temps pour supporter de futures évolutions.<br />
AUDITION :<br />
HOWARD LEIGHT LANCE SYNC<br />
Le fabricant leader en équipements de<br />
protection auditive, passive et intelligente<br />
vient de lancer sur le marché sa toute<br />
dernière génération de casques antibruit<br />
stéréo baptisée Sync. Objectif de ce nouveau<br />
produit : protéger l’audition tout en permettant<br />
l’utilisation de dispositifs audio portables,<br />
maintenant ainsi une qualité sonore<br />
haute fidélité. Sans bouton d’interrupteur, ni<br />
piles, ce casque de protection se branche<br />
directement sur un lecteur MP3 par exemple,<br />
ou tout autre dispositif audio personnel. Il<br />
permet ainsi une écoute personnalisée tout<br />
en se protégeant grâce à sa technologie de<br />
contrôle automatique du volume qui gère le<br />
niveau sonore des appareils audio portables<br />
à 82dBA (seuil d’action recommandé par la<br />
directive européenne).<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 67
Prévention des risques au travail<br />
Interview<br />
AZF – Quels changements dans<br />
la prise en compte des risques ?<br />
Dix ans après l’explosion de l’usine AZF, Claude Pichot, président de<br />
l’Association française des ingénieurs et responsables de maintenance<br />
(Afim), s’est exprimé sur les leçons retenues de la catastrophe. Au final,<br />
peu de changements. La raison réside dans la persistance d’une approche<br />
probabiliste qui ne laisse que trop peu de place à l’anticipation des<br />
conséquences dramatiques que peut causer un accident sur un site<br />
présentant de tels risques.<br />
➤ <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> :<br />
Monsieur Pichot, les débats<br />
sur les origines de l’explosion<br />
de l’usine AZF ne cessent de<br />
se contredire. Quelles sont,<br />
selon vous, les raisons de l’accident<br />
?<br />
Claude Pichot : Cette question pose un<br />
problème de fond car les raisons de la<br />
catastrophe demeurent toujours contestées.<br />
Il n’y a pas aujourd’hui de réponses<br />
claires, dix ans après une explosion qui<br />
a fait trente-et-un morts et près de trois<br />
mille blessés, détruit quatre-vingt hectares<br />
de terrain autour du site, interrompu<br />
l’activité de près vingt-mille salariés, etc.<br />
Mais, plus précisément, ce débat oppose<br />
les juristes et les ingénieurs.<br />
Le point important à retenir du drame<br />
d’AZF et des débats qui s’en sont suivis<br />
est qu‘à ce jour, une explosion de cette<br />
ampleur est toujours considérée comme<br />
un événement inexpliqué.<br />
Pour l’Afim, il s’agit d’un problème de<br />
fond puisque sur cette question précise,<br />
nous n’avons pas progressé d’un iota ni<br />
tiré aucune leçon pour des conceptions<br />
plus sûres.<br />
Par exemple, lorsque l’on regarde du côté<br />
des États-Unis, on se rend compte que<br />
pour l’explosion de la raffinerie BP qui<br />
a eu lieu au Texas il y a plusieurs années,<br />
tous les acteurs ont été jugés, condamnés<br />
et les causes identifiées dont celle de la<br />
négligence dans le domaine de la maintenance.<br />
DR<br />
Dans le cas d’AZF, le seul prévenu<br />
était le directeur de l’usine.<br />
➤ Concrètement, qu’a apporté<br />
la loi du 30 juillet 2003 ?<br />
Concernant les risques technologiques,<br />
la loi a mis en avant un<br />
aspect important et essentiel avec l’obligation<br />
de réaliser des études de danger<br />
sur les causes internes et externes. Elle<br />
précise également que ces études devaient<br />
être révisées tous les cinq ans.<br />
« En écartant les ingénieurs de<br />
maintenance des commissions,<br />
il s’est créé deux mondes : l’un<br />
dogmatique, l’autre scientifique »<br />
Claude Pichot, président de l’Afim.<br />
Mais cette disposition a finalement été<br />
vidée de tout son sens par une disposition<br />
du code du commerce qui rend ces<br />
études non opposables aux tiers en cas<br />
d’accident. Pour l’association que je<br />
représente, celles des ingénieurs, il s’agit<br />
d’une approche probabiliste des risques,<br />
laquelle présente de nombreuses limites.<br />
Je m’explique : lorsque l’Afim avait<br />
participé aux débats qui ont suivi l’accident<br />
sur les risques industriels, elle avait<br />
exprimé ses préoccupations sur le fait<br />
que les actionnaires de l’usine devaient<br />
se soucier des risques et donc de l’état<br />
du site ainsi que de ses installations. Or,<br />
ceux-ci ne se préoccupent que de respecter<br />
les normes ISO 14000 et autres<br />
qui, de toute évidence, laissent dans<br />
l’ombre des matières particulièrement<br />
explosives telles que le nitrate d’ammonium.<br />
Pourquoi ? Parce que le risque<br />
d’explosion a peu de chances de se<br />
produire. On préfère donc laisser dans<br />
l’ombre les conséquences possibles d’un<br />
accident du fait de sa faible probabilité.<br />
➤ C’était d’ailleurs l’une de vos<br />
recommandations lorsque l’Afim était<br />
impliquée au sein de la commission<br />
d’enquête...<br />
Oui. En particulier lorsque nous avons<br />
demandé au responsable de l’usine les<br />
plans et les informations relatives à la<br />
géographie du site. Il n’y avait plus rien.<br />
Aucune des zones n’était fractionnée,<br />
comme elles peuvent l’être sur<br />
des sites tels que celui de BASF, à<br />
Ludwigshafen, en Allemagne. Or,<br />
le dogme ici consistait à dire et à<br />
penser que puisqu’il n’y aura pas<br />
d’accident du fait d’une probabilité<br />
très faible, il n’est pas nécessaire<br />
d’entreprendre une telle<br />
démarche. La volonté de l’Afim<br />
lors de cette commission a été de<br />
démontrer les limites de l’analyse probabiliste<br />
de manière à adopter, au contraire,<br />
une approche déterministe, permettant<br />
d’évaluer les conséquences et de déterminer<br />
les parades à mettre en œuvre. Celle-ci<br />
consiste à envisager toutes les situations,<br />
même les plus improbables. “Que se passerait-il<br />
si...?’’et “Comment faire pour éviter<br />
le pire, à savoir la catastrophe qui découle<br />
des conséquences de l’accident’’. En<br />
somme, ce que nous exprimions, c’était<br />
notre souhait de voir les ingénieurs<br />
reprendre leur place sur les questions de<br />
fond qui les concernent.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 68
3M France<br />
Solutions pour la protection individuelle<br />
Inventeur du masque respiratoire, 3M apporte<br />
des solutions d’équipement de protection<br />
individuelle (EPI) assurant sécurité, confort<br />
et esthétique. Les explications de Laurence<br />
Verdier, directrice de la division EPI de 3M.<br />
De quoi parle-t-on lorsque l’on évoque le marché des EPI ?<br />
L’amélioration des conditions de travail est un enjeu majeur dans la politique<br />
sociale. Le lieu de travail étant un vivier de risques, il est donc essentiel<br />
d’équiper correctement son personnel. Si l’implication des entreprises est<br />
croissante, l’effort porte en premier lieu sur la protection collective, ce qui<br />
n’évite pas tous les risques. Des millions de personnes sont ainsi exposées<br />
aux nuisances sonores et beaucoup d’entreprises se sont équipées pour réduire<br />
le bruit, mais certains employés doivent avoir une protection personnalisée.<br />
La protection collective ne peut donc être envisagée sans l’intégration de la<br />
dimension individuelle.<br />
Dans quelle mesure la société 3M contribue au bien-être du salarié, et<br />
donc de son entreprise ?<br />
L’engagement de 3M tient dans sa volonté permanente d’innover. Que ce soit<br />
dans les domaines de la protection de la tête et du corps, respiratoire, auditif,<br />
oculaire, soudage, combinaisons et haute visibilité, ses solutions sont conçues<br />
pour ne pas gêner l’utilisateur dans la réalisation de sa tâche. Les produits<br />
3M,<br />
protections<br />
des<br />
à votre écoute<br />
“Une volonté permanente d’innover”<br />
Laurence Verdier<br />
Directrice de la division EPI de 3M.<br />
sont si légers et confortables qu’ils<br />
deviennent une seconde peau.<br />
Néanmoins, ces innovations ne sont<br />
utiles que si ces équipements sont<br />
portés. L’équipe 3M a une équipe dédiée<br />
à la création d’outils pédagogiques.<br />
Leur mission : accompagner les<br />
entreprises dans leur mission de<br />
choix d’équipement et aller au-delà<br />
du bénéfice produit, à travers de la<br />
formation. Des outils ont été développés<br />
tels que coffrets pédagogiques, outil de mesure d’efficacité des protections auditives<br />
système 3MEarfit, audits de postes, fiches sur les risques, centre conseil<br />
téléphonique répondant chaque jour à toutes les questions... Les marques 3M, Ear,<br />
Peltor, Scotchlite, Speedglass sont reconnues par nos clients comme symbole<br />
de l’excellence. Nous mettons tout en œuvre pour que l’EPI devienne un réflexe<br />
quotidien, comme mettre sa ceinture dans une voiture.<br />
Solutions pour la Protection Individuelle<br />
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Prévention des risques au travail<br />
Olivier GUILLON<br />
➤ Quel phénomène empêche les industriels<br />
de changer d’approche ?<br />
Une partie de la réponse est à trouver<br />
dans la manière de faire des actionnaires.<br />
Ceux-ci, comme je l’ai quelque peu<br />
évoqué précédemment, doivent avoir<br />
accès aux informations liées au maintien<br />
en état des biens. Ils devraient systématiquement<br />
avoir connaissance des<br />
budgets alloués mais aussi des pratiques<br />
employées en termes de maintenance. Or<br />
c’est loin d’être toujours le cas si bien<br />
qu’ils n’ont aucun moyen de connaître<br />
l’état de santé patrimonial des usines<br />
dans lesquelles ils investissent.<br />
Dans les comptes de résultats et de bilan,<br />
il n’existe aucun moyen de connaître la<br />
valeur des installations techniques et celle<br />
des dépenses affectées à leur maintien en<br />
état. De même, c’est l’assureur qui détermine<br />
la valeur vénale des biens de l’entreprise.<br />
Il faut bien que chacun sache<br />
qui assure quoi ! Il existe une obligation<br />
d’assurance des biens ; il devrait donc<br />
exister une obligation de communiquer sur<br />
les informations relatives à leur maintenance.<br />
Tout le monde y verrait plus clair<br />
avec l’identification des budgets par nature<br />
(personnel, consommables, consommation<br />
de pièces et d’équipements) pour la<br />
remise en état technique des installations,<br />
mais aussi pour la maintenance courante,<br />
réglementaire, préventive et corrective.<br />
Or, le problème est qu’il n’y a pas ou peu<br />
de communication sur ces chiffres. Pourtant,<br />
cela permettrait de savoir si l’usine<br />
respecte bien les visites obligatoires<br />
réglementaires et la mise en sécurité de<br />
ses installations, leur vérification et leur<br />
inspection, ainsi que la surveillance des<br />
installations électriques par exemple.<br />
Enfin, il faut veiller à maintenir toutes<br />
ces informations à jour. Mais avant tout,<br />
on doit déjà définir qui et combien de<br />
personnes sont affectées à la documentation<br />
technique. Or, l’on s’aperçoit que<br />
cette vision quantitative des choses<br />
n’existe pas partout, y compris dans les<br />
sites classés Seveso.<br />
➤ Aujourd’hui, dix ans après, où en<br />
sommes-nous ?<br />
Nous sommes forcés de constater qu’il<br />
ne s’est pas passé grand chose. Les<br />
lobbies et l’aspect juridique ont pris le<br />
pas sur l’aspect scientifique. Or, si l’un<br />
est soumis aux interprétations de chacun,<br />
le second est “malheureusement’’ intangible.<br />
En écartant les ingénieurs de maintenance<br />
des commissions, il s’est créé<br />
deux mondes : l’un dogmatique, l’autre<br />
scientifique.<br />
L’exemple le plus récent est intervenu<br />
cette année au Japon. Le drame de Fukushima<br />
a en effet mis en lumière un dogme<br />
que l’Afim s’est empressée de remettre<br />
en cause, à savoir celui de l’absence de<br />
risque de perte de la source froide puis<br />
des sources électriques. Selon les experts,<br />
ce n’était pas possible, tout comme<br />
n’était pas envisageable le risque de<br />
submersion des ouvrages.<br />
Tous ces risques ont été purement et<br />
simplement écartés au motif que leur<br />
probabilité était très faible. Or, le fait est<br />
scientifique : l’eau, et ce jusqu’à preuve<br />
du contraire, est incompressible ! Si la<br />
perte des sources électriques avait été<br />
imaginée, on aurait conçu des systèmes<br />
étanches et des circuits adaptés.<br />
Tout est possible lorsque l’on se donne<br />
les moyens ; on construit bien des forages<br />
de six mille mètres de profondeur en<br />
pleine mer. C’est donc bien que l’on n’a<br />
pas voulu faire tout ce qui était en notre<br />
pouvoir pour éviter qu’un accident lié au<br />
déchainement de la nature – face auquel<br />
on ne peut absolument rien – ne se transforme<br />
en drame à la fois humain, économique<br />
et social, avant de faire d’une<br />
région dynamique de 600 000 habitants<br />
une zone stérilisée. Sans compter que<br />
l’exploitant, Tepco, pour ne pas avoir<br />
investi quelques dizaines de millions<br />
d’euros, a perdu au total des milliards<br />
pour ensuite être mis en quasi faillite en<br />
ayant perdu 80 % de sa capitalisation<br />
boursière depuis l’accident.<br />
➤ Êtes-vous optimiste pour l’avenir ?<br />
Pour nous, les ingénieurs doivent reprendre<br />
leur place dans le débat qui<br />
concerne la sécurité des installations.<br />
Dans le domaine nucléaire, une avancée<br />
a été faite très récemment par l’IRSN<br />
(Institut de radioprotection et de sûreté<br />
nucléaire - NDLR) et l’Autorité de sûreté<br />
nucléaire, lesquels demandent aux exploitants<br />
d’adopter une justification<br />
déterministe des mesures, car le “cahier<br />
des charges de l’ASN précise que les<br />
démarches des exploitants doivent être<br />
déterministes, c’est-à-dire qu’elles ne<br />
doivent pas prendre en considération les<br />
probabilités des événements étudiés’’.<br />
L’Afim se réjouit qu’une recommandation<br />
qu’elle a faite en 2001 après l’accident<br />
d’AZF entre en application dix ans<br />
plus tard dans le domaine nucléaire. Aux<br />
ingénieurs des sites Sévéso de faire en<br />
sorte que l’analyse probabiliste soit<br />
écartée au profit de l’analyse déterministe<br />
des conséquences des événements<br />
indésirables, sans attendre 2021 ! ■<br />
Propos recueillis<br />
par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 70
Média<br />
Les services à l’industrie<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 71
Prévention des risques au travail<br />
Analyse de risques<br />
Comment réaliser le diagnostic<br />
de ses installations de sécurité ?<br />
Le matériel d’une installation de sécurité ou de sûreté a la même problématique<br />
: il s’agit d’un matériel qui est toujours en veille mais qui<br />
doit fonctionner le jour où l’on en a besoin. Le reste du temps, on ne<br />
doit pas en entendre parler. C’est sur la base de ce postulat que le<br />
pôle européen de sécurité (CNPP-Vernon), situé à St-Marcel dans l’Eure,<br />
a choisi de centrer ses activités et ses prestations de prévention et de<br />
lutte contre les risques électriques. Le cas ici avec les installations de<br />
sécurité, pour lesquelles Patrick Piffaut, chef de service assistance technique<br />
au sein du CNPP, nous liste les les erreurs à ne pas commettre<br />
en matière de maintenance.<br />
En matière de diagnostic des installations<br />
de sécurité, deux points sont<br />
essentiels : le premier est que le matériel<br />
doit toujours être en veille et capable<br />
d’alerter à tout moment en cas de départ<br />
d’incendie. Le second, sur lequel les<br />
assureurs se montrent d’ailleurs particulièrement<br />
vigilents, est la maintenance.<br />
Car on estime en sécurité incendie que<br />
l’installation non maintenue est considérée<br />
comme non fonctionnelle et, dans<br />
certains cas, perçue comme dangereuse ;<br />
c’est le cas des systèmes d’extinction<br />
automatique à gaz. « C’est le cas également<br />
des connections dont les câbles<br />
doivent être en CR1, c’est-à-dire qu’ils<br />
doivent brûler en dernier en cas d’incendie,<br />
indique Patrick Piffaut. On<br />
constate même parfois que les câbles de<br />
courant faible croisent les courants forts,<br />
chose qui est interdite. C’est un défaut<br />
susceptible d’entraîner des risques d’incandescence<br />
».<br />
Une installation de sécurité :<br />
pour quoi faire ?<br />
Une des premières réponses peut être tout<br />
simplement de satisfaire la réglementation.<br />
En général, pour le maître d’ouvrage,<br />
l’une des priorités est de satisfaire<br />
– un minimum du moins – la réglementation.<br />
« Mais cela peut être aussi pour<br />
satisfaire les besoins de l’assureur. Par<br />
exemple, pour un contrat d’assurance.<br />
On peut également envisager un aspect<br />
très important : assurer la pérennité de<br />
l’entreprise ». L’exemple avec un site où<br />
il n’y avait rien sous le sol ; en cas d’accident<br />
risquant de toucher le plancher,<br />
les conséquences peuvent être désastreuses.<br />
Cela peut être aussi pour assurer<br />
la sécurité des personnes ; on pense en<br />
effet souvent aux risques liés aux<br />
incendie et donc à tout ce qui relève de<br />
l’extinction, mais aussi la sécurité des<br />
personnes grâce à une surveillance vidéo<br />
ou alors des solutions de protection du<br />
travailleur isolé (PTI).<br />
Un diagnostic de l’installation :<br />
pour quoi faire ?<br />
Tout d’abord, pour connaître l’état de<br />
l’installation que l’on a à gérer. Le cas<br />
échéant, même si on souhaite que cela<br />
n’arrive pas mais c’est malheureusement<br />
souvent le cas : identifier les faiblesses<br />
et donner les points d’amélioration. Bien<br />
sûr, s’il y a des points forts, les équipes<br />
du CNPP le diront aussi.<br />
Les besoins du maître d’ouvrage, de quoi<br />
peuvent-ils venir ? Cela peut être des<br />
dysfonctionnements qui ne sont pas bien<br />
expliqués. Soit des dysfonctionnements<br />
intempestifs, soit des dysfonctionnements<br />
intervenus directement sur l’installation ;<br />
dans tous les cas, le problème est que l’on<br />
en ignore l’origine. Cela peut être aussi<br />
que les risques en incendie évoluent avec<br />
les biens de l’entreprise. Si elle change<br />
d’activité ou si elle s’agrandit par<br />
exemple, il convient dans ce cas de se<br />
poser de nouveau les questions relatives<br />
à la sécurité.<br />
Quelles incidences vont avoir ces changements<br />
sur la protection et la surveillance<br />
en matière d’incendie ? Et<br />
d’une manière plus générale, il convient<br />
de s’interroger sur la sécurité, l’efficacité<br />
et la pérennité de l’installation.<br />
La démarche du diagnostic<br />
« Nous allons avoir en premier lieu la<br />
réunion d’ouverture, destinée à plannifier<br />
et à vérifier si l’on s’est bien compris<br />
sur les objectifs à atteindre et les actions<br />
à mener. Elle permet également de s’assurer<br />
que celles-ci correspondent bien<br />
au périmètre souhaité par la personne.<br />
Bien-sûr, nous allons adapter le planning<br />
au contrat. Ensuite, nous procédons à la<br />
revue des documents techniques et administratifs.<br />
» L’expert va donc regarder les<br />
documents et estimer la réglementation<br />
qui s’applique sur l’installation, puis il<br />
va analyser les documents par rapport<br />
aux risques que l’on peut y trouver. Des<br />
deux côtés bien distincts, on trouve la<br />
réglementation et les risques. Les risques<br />
que peut comporter telle ou telle installation,<br />
tel ou tel bâtiment, il va falloir<br />
bien les identifier pour savoir s’ils sont<br />
bien adaptés aux solutions de détection<br />
présentes sur le site ou à installer.<br />
Viennent ensuite des entretiens avec tous<br />
les acteurs concernés par la sécurité afin<br />
de préciser le fonctionnement dans l’entreprise<br />
de l’installation. Cela passe<br />
évidemment par le service de maintenance.<br />
L’objectif est aussi de savoir<br />
comment toutes ces personnes ressentent<br />
l’installation. Est-elle bien appropriée par<br />
le personnel ? Sommes-nous en présence<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 72
DÉFI QUOTIDIEN N°3 : LE CHOIX<br />
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Prévention des risques au travail<br />
d’un ressenti intempestif ? Avons-nous<br />
subi des incidents particuliers ? De quelle<br />
manière pouvons-nous les combattre ?<br />
Etc.<br />
Enfin vient le point le plus important, à<br />
savoir la vérification du fonctionnement<br />
de l’installation par une tierce partie ou<br />
une personne issue d’un organisme entièrement<br />
indépendant. Cette personne se<br />
penchera sur les objectifs et la réglementation.<br />
Elle va vérifier les conditions<br />
de pose du matériel et de ses raccordements<br />
; « on va également analyser<br />
l’installation en fonction des dossiers<br />
d’ouvrages exécutés (DOE) et vérifier<br />
l’état fonctionnel du système. Enfin, les<br />
équipes du CNPP insisteront davantage<br />
sur les dysfonctionnements qui ont été<br />
déclarés. On va aussi vérifier comment<br />
le personnel maitrise son installation.<br />
Car il est primordial de voir les gens se<br />
servir du matériel. »<br />
À l’issu de cet audit de diagnostic, une<br />
réunion de clôture aura pour but de<br />
présenter au maître d’ouvrage les principaux<br />
résultats de l’audit et les dysfonctionnements<br />
observés, les faiblesses mais<br />
aussi les forces de l’installation, les actions<br />
et les améliorations envisagées, ainsi que<br />
les points qui nécessitent d’être mis en<br />
avant après le travail de l’expert ; sur ce<br />
dernier aspect, l’expert, avant la publication<br />
finale du rapport, peut approfondir<br />
certains points si le besoin s’en ressent.<br />
La rédaction du rapport<br />
Celui-ci a pour objectif de fomaliser le<br />
diagnostic. On va y décrire toutes les<br />
étapes, les dysfonctionnements détectés,<br />
la capacité de l’installation à assurer sa<br />
fonction par rapport aux exigences réglementaires<br />
mais aussi par rapport aux<br />
objectifs du maître d’ouvrage ou des<br />
exploitants.<br />
Une hiérarchie de recommandation pour<br />
la mise à niveau se présente sous la forme<br />
de précaunisations mentionnées par ordre<br />
en fonction de l’urgence ; « nous sommes<br />
bien conscients que tout ne peut pas être<br />
réglé en un seul coup, pour des raisons<br />
financières avant tout ».<br />
Ce diagnostic permet donc à l’entreprise<br />
de savoir comment elle maitrise ses<br />
risques en sécurité et au maître d’ouvrage<br />
d’envisager plus sereinement l’avenir de<br />
ses installations.<br />
Quelques cas d’erreurs<br />
à ne pas commettre<br />
En SSI (c’est-à-dire en détection d’incendie),<br />
concernant les déclencheurs<br />
manuels, les risques sont d’abord liés à<br />
leur emplacement : parfois ceux-ci sont<br />
placés assez loin d’une porte ou derrière<br />
un bureau, ou bien ces déclencheurs<br />
manuels peuvent être masqués par<br />
l’éventail d’une porte ; ils sont donc peu<br />
visibles, pas à proximité immédiate des<br />
issues ou situés à plus de 1,30 mètre du<br />
sol, les rendant ainsi inaccessibles pour<br />
les personnes handicapées ou à mobilité<br />
réduite.<br />
Cas plus complexes : celui d’un déclencheur<br />
situé à côté d’un extincteur automatique<br />
à gaz, présentant le risque de<br />
confusion entre les deux. Des problèmes<br />
de câblages apparaissent aussi, en particulier<br />
dans les consignes. Autre cas : une<br />
ancienne installation n’a pas été démontée<br />
alors qu’elle aurait dû l’être,<br />
d’autant qu’elle se trouve à côté de la<br />
nouvelle, rendant ainsi hors d’atteinte<br />
le haut du boîtier de la nouvelle installation<br />
qui ne pourra donc pas être réenclenchée.<br />
Aussi, la codification doit être confidentielle<br />
; « or nous constatons encore<br />
trop souvent la présence des codes écrits<br />
directement dessus, ou de la clé de sécurité<br />
qui n’a pas été retirée. Parfois il<br />
manque même le capot de protection,<br />
donnant un accès direct au câblage et<br />
aux batteries. Ce n’est qu’une question<br />
de bon sens, et pourtant... »<br />
De même, des plans d’évacuation voire<br />
des tableaux montrant la configuration<br />
du site ou indiquant le positionnement<br />
des déclencheurs sont parfois illisibles.<br />
Il est impossible de se repérer dans le<br />
minimum de temps qui nous est imparti<br />
en situation d’urgence comme lors du<br />
déclenchement d’un incendie. Plus grave,<br />
les experts du CNPP rencontrent aussi<br />
des systèmes qui ne sont pas respectueux<br />
des normes Atex alors que tout le reste<br />
du site l’est ; pour des détections d’incendie,<br />
c’est un comble. « Parfois, on voit<br />
même des systèmes de détection thermiques<br />
dont les essais ont été réalisés au<br />
briquet ! »<br />
Concernant l’extinction automatique à<br />
gaz, le problème se pose si deux systèmes<br />
(l’un de détection, l’autre d’extinction)<br />
se trouvent côte à côte. Aussi, le point<br />
important concerne l’étanchéité de la<br />
pièce : pour que le gaz agisse bien et de<br />
manière efficace contre le départ d’incendie,<br />
il ne faut pas qu’il y ait trop<br />
d’espace permettant à l’air de sortir ■<br />
DR<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 74
Prévention des risques au travail<br />
Protection individuelle<br />
De la casquette<br />
au casque de sécurité<br />
Abus Levage<br />
Le look, le confort, la simplicité d’utilisation, la légèreté...Voici quelques<br />
unes des principales raisons pour lesquelles la casquette demeure plus<br />
sollicitée que l’armature rigide et souvent plus inconfortable de son<br />
cousin le casque. Pourtant, dans de nombreuses situations de maintenance,<br />
celle-ci demeure insuffisante et son usage peut s’avérer dangereux<br />
en plus d’être non conforme aux normes. Mais c’est sans<br />
mentionner aussi que les innovations en matière de conception de casque<br />
l’ont rendu bien plus agréable à porter.<br />
Les ventes de casquettes de sécurité ne<br />
cessent de progresser. Strictement<br />
réglementée, leur utilisation est soumise<br />
à des tests aussi stricts que ceux pratiqués<br />
sur les casques, même si les poids<br />
et les chocs censés percuter le produit<br />
cobaye ne sont évidemment pas aussi<br />
élevés. Une différence qui se traduit par<br />
des normes différentes et une classification<br />
de la casquette lui fermant ainsi les<br />
portes de certains marchés à commencer<br />
par les chantiers, le bâtiment ou encore<br />
l’accès à de nombreux sites sur lesquels<br />
les problématiques de chute et de travaux<br />
en hauteur sont au cœur de l’activité.<br />
Mais concernant la maintenance et ses<br />
activités ou ses interventions multiples,<br />
aussi diverses que variées, la casquette<br />
remporte un succès inconditionnel –<br />
excepté bien entendu dans les zones où<br />
l’accès n’est autorisé qu’à condition de<br />
porter le couvre-chef rigide et à la coiffe<br />
de plastique (le plus souvent). Pourquoi ?<br />
Tout simplement pour les mêmes raisons<br />
évoquées plus haut. Surtout, le confort<br />
d’utilisation permet à un technicien de<br />
maintenance se trouvant à la fois sur les<br />
routes, aux abords d’un site industriel ou<br />
d’une entreprise puis face à une machine,<br />
de disposer d’un équipement de protection<br />
somme toute bien pratique et qu’il<br />
suffit de poser sur la tête le matin et de<br />
le retirer le soir sans trop y penser le reste<br />
de la journée. Chose impossible à faire<br />
avec un casque. Pourtant, celui-ci a bel<br />
et bien évolué ; il est aussi à même de<br />
concurrencer la casquette, à commencer<br />
sur un aspect évident de sécurité et de<br />
protection en cas de choc violent.<br />
Deux poids,<br />
deux mesures<br />
La première question que de nombreux<br />
utilisateurs posent aujourd’hui encore<br />
aux fabricants d’EPI s’appuie sur une<br />
idée reçue. Beaucoup veulent en effet<br />
savoir si tel ou tel équipement est homologué<br />
ou non. « Cela ne veut rien dire,<br />
s’insurge Jean-Marc Pautrat, président<br />
de la Commission Protection de la tête<br />
au sein du Synamap. Tout ce qu’il y a à<br />
savoir, c’est que le casque est un EPI de<br />
catégorie 2. Deux tests essentiels y sont<br />
effectués : la pénétration et l’absorption<br />
de chocs. C’est tout. Pour le casque, nous<br />
faisons chuter sur un mètre un poids de<br />
5 kilos pour une énergie de 49 joules<br />
transmise durant le test. Cette énergie<br />
n’atteint que 12 joules pour la casquette.<br />
Il ne faut pas confondre. ». Mais le président<br />
de la commission – et accessoirement<br />
chef des ventes Centurion Safety<br />
Products pour les régions France,<br />
Espagne et Portugal – a son avis sur les<br />
raisons intrinsèques de cette relative<br />
défection des opérateurs de maintenance<br />
pour le casque, en particulier dans<br />
l’Hexagone.<br />
Selon ses chiffres, il se vend environ<br />
1,5 millions de casques en France chaque<br />
année contre 3 millions au Royaume-Uni<br />
pour une population sensiblement égale.<br />
« La protection de la tête, en France, est<br />
négligée. La raison essentielle tient sans<br />
doute dans le fait que, depuis de nombreuses<br />
années, les entreprises ont préféré<br />
munir leurs salariés de casques<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 76
Prévention des risques au travail<br />
premier prix ». Et au regard – et surtout<br />
au toucher – d’un casque bas de gamme,<br />
on comprend qu’un opérateur, quel qu’il<br />
soit, se tourne davantage vers la casquette<br />
plutôt que vers la coiffe en plastique et<br />
rigide, tentant vainement d’épouser la<br />
forme d’une boîte crânienne standard.<br />
« On a fourni pendant des années au<br />
personnel des casques lourds, absolument<br />
inconfortables et pas du tout<br />
adaptés à leur taille ni à leur tête, ce<br />
qu’ils sont pourtant censés protéger,<br />
rappelle Jean-Marc Pautrat. De ce fait,<br />
ils jugeaient peu utile de le porter ».<br />
Le spécialiste nous montre que cette<br />
coiffe plastique est d’autant plus inconfortable<br />
qu’elle présente l’inconvénient<br />
de laisser passer la chaleur au contact du<br />
crâne lorsqu’il fait chaud, et inversement<br />
en hiver ou dans un environnement à<br />
basse température, à l’image des sièges<br />
en cuir d’une voiture ou des chaises de<br />
jardin en plastique.<br />
Réconcilier le casque<br />
avec ses utilisateurs<br />
grâce à la technologie<br />
Cette conduction thermique a poussé les<br />
fabricants à concevoir des solutions<br />
munies non plus de coiffes en plastique<br />
mais en matière textile, de façon à épouser<br />
la forme du crâne et donc à s’adapter<br />
à un maximum d’utilisateurs.<br />
En matière de poids, force est de reconnaître<br />
que si le poids du casque est naturellement<br />
plus élevé que celui de la<br />
casquette, ce critère de sélection et de<br />
choix pour cette dernière apparaît aux<br />
yeux du président de la Commission<br />
Protection de la tête comme psychologique<br />
; « il existe une différence de<br />
poids mais c’est avant tout un effet<br />
psychologique dans la mesure où les<br />
écarts entre les deux produits ne se jouent<br />
qu’à 200 ou 300 grammes, et non à un<br />
ou deux kilos ».<br />
Le Synamap travaille sur un recadrage<br />
de la définition d’un casque<br />
L’essentiel des travaux du Synamap, et tout particulièrement à travers sa Commission<br />
Protection de la tête, ne porte pas tant sur la sécurité, la sensibilisation sur le port<br />
d’EPI ou encore la diffusion de bonnes ou de mauvaises pratiques à prendre en considération<br />
avant d’intervenir sur un site quelconque, mais plus globalement sur la définition<br />
même d’un casque. Une manière de montrer que l’on est encore loin d’une culture<br />
de la sécurité même si celle-ci se diffuse petit à petit dans les moeurs et les pratiques<br />
d’intervention. « Nous rencontrons toujours une bonne moitié des acheteurs ou des utilisateurs<br />
– ceux qui n’ont que peu, voire aucune, notion en matière de sécurité – nous<br />
demander quelle est la durée de vie d’un casque. Or il s’agit d’une question de normalisation,<br />
pas de qualité d’un produit qui serait plus efficace qu’un autre », rappelle Jean-<br />
Marc Pautrat.<br />
Une polémique semble bel et bien exister sur la question de la durée de vie ou de la<br />
péremption d’un équipement. Pourtant, la norme est claire et celle-ci ne parle que de<br />
l’obsolescence, c’est-à-dire d’une durée de vie technique. Elle ne dépend que des prescriptions<br />
indiquées sur l’étiquette d’un produit par le fabricant, laquelle informe l’utilisateur<br />
d’une “durée de préconisation”. Il ne s’agit donc que d’une simple préconisation<br />
de la part du constructeur, pas d’une garantie. « Au sein du Synamap, nous exprimons<br />
donc l’idée d’une “durée de préconisation de cinq ans’’. Nous continuons de communiquer<br />
dans ce sens ; nous allons d’ailleurs procéder de nouveau à un recadrage ».<br />
Toutefois, cette question de péremption n’a pas vraiment lieu d’être puisque ces mêmes<br />
utilisateurs jettent ces équipements au bout d’un an – voire six mois – en raison de leur<br />
usage intensif dans bon nombre de milieux industriels et sur les chantiers.<br />
Concernant les questions de sécurité, le président de la commission met l’accent sur<br />
la pérennité du produit qui, de toute évidence, dépend inévitablement de l’utilisation qui<br />
en est faite. Toutefois, Jean-Marc Pautrat met en garde sur le risque de chocs mais<br />
aussi et surtout sur les risques de micro-chocs. Ceux-ci, invisibles et souvent imperceptibles<br />
par l’utilisateur, peuvent s’avérer dangereux, rendant un casque a priori en<br />
bon état, obsolète ou hors d’usage car incapable d’amortir le moindre choc violent ou<br />
la chute d’un outil de plusieurs mètres de hauteur. Enfin, il est essentiel de ne pas<br />
exposer l’équipement à des écarts de température trop importants. Ces contrastes<br />
peuvent altérer les capacités protectrices du plastique, tout comme les rayonnements<br />
ultraviolets sur encore de nombreux produits.<br />
Cela n’a pourtant pas empêché les<br />
constructeurs et concepteurs de nouveaux<br />
produits d’alléger toujours plus leurs<br />
casques, faisant du poids l’une de leurs<br />
priorités. D’ailleurs, le remplacement<br />
progressif de la calotte en polyéthylène<br />
par l’ABS (matière née d’un mélange à<br />
base d’acrylonitrile, le butadiène et le<br />
styrène que l’on retrouve aujourd’hui<br />
beaucoup dans l’automobile, sur les<br />
tableaux de bord par exemple), a permis<br />
aux fabricants de jouer sur deux<br />
tableaux : améliorer toujours et encore la<br />
résistance du produit, et réduire sensiblement<br />
sa masse. En somme, les casques<br />
d’aujourd’hui – et de demain – seront<br />
plus légers tout en étant toujours plus<br />
solides. « Bien sûr, ces casques seront<br />
bien entendu plus chers » ; on n’a rien<br />
sans rien ■<br />
Propos recueillis<br />
par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 77
Formations<br />
NOUVEAUTÉS FORMATIONS<br />
<strong>Maintenance</strong>, environnement, CHSCT, FM,<br />
services généraux, production...<br />
Apave<br />
Catalogue Formations 2012<br />
Parmi les nouveautés 2012 :<br />
De nouvelles formations<br />
Répondant aux obligations de formations<br />
à la santé et à la sécurité au travail, des<br />
formations ont été créées ou adaptées aux<br />
nouvelles prescriptions :<br />
- Nouvelle gamme liée au facility<br />
management : une offre spécifique qui<br />
s’adresse aux personnes chargées de la<br />
gestion et de la maintenance des installations<br />
techniques (industrie et tertiaire).<br />
- Prévention du risque amiante : cette<br />
offre évoluera avec les nouveaux textes<br />
à paraître. Mise en place de chantiers<br />
écoles répondant aux métiers et pratiques<br />
des stagiaires.<br />
- Efficacité énergétique : Apave a créé<br />
une Maison de l’énergie pour permettre<br />
aux stagiaires des mises en situation<br />
réelles. Ce centre dispose d’installations<br />
pédagogiques pour des formations<br />
portant sur le solaire thermique, l’installation<br />
de chaufferies eau chaude, de<br />
climatisation et de conditionnement<br />
d’air, de panneaux photovoltaïques,…<br />
- Risques psychosociaux : formations<br />
liées à la prévention du stress, au bienêtre<br />
au travail s’adressant tant aux salariés<br />
qu’aux équipes de management.<br />
Des journées sécurité<br />
Apave propose une animation (chasse aux<br />
risques, jeux de rôle…) sur mesure pour<br />
sensibiliser l’encadrement et les salariés<br />
d’une même entreprise dans leur environnement<br />
de travail à la prévention des risques<br />
incendie notamment, et à l’amélioration<br />
des conditions de santé et de sécurité.<br />
Des nouveaux outils<br />
- APTIS : outils informatisés de suivi<br />
des actions et des plans de formation<br />
ainsi qu’une plate-forme interopérable<br />
sécurisée pour le suivi des « habilitations<br />
» sécurité des salariés au sein d’un<br />
groupe ou d’un établissement.<br />
- Tests en ligne : pour évaluer le niveau<br />
de connaissance des stagiaires, adapter<br />
et personnaliser (individualisation) les<br />
formations et leur durée en fonction des<br />
résultats obtenus (électricité, fluides<br />
frigorigènes,...)<br />
- Blended -learning : actions associant<br />
formation à distance et formation présentielle<br />
(éléctricité, prévention incendie,<br />
sécurité du travail…)<br />
➟ www.apave-formation.com<br />
Cimi<br />
Optimisez vos activités<br />
de maintenance par la mise<br />
en œuvre efficace d’un procédé<br />
courant de soudage<br />
Pour atteindre cet objectif, développez les<br />
compétences de vos équipes en soudage.<br />
Les activités de soudage prennent un rôle<br />
de plus en plus important dans le cadre des<br />
opérations de maintenance :<br />
- pour réparer<br />
- pour prolonger la durée de vie des équipements<br />
- pour comprendre les enjeux du soudage<br />
et apprendre à exécuter efficacement et<br />
en toute sécurité des opérations courantes<br />
de soudage, le CIMI vous propose<br />
un stage découverte pour les<br />
agents de maintenance.<br />
Objectifs :<br />
Comprendre le rôle et les enjeux du<br />
soudage dans les opérations de maintenance<br />
palliative ou curative et lors des<br />
opérations d’entretien des machines et<br />
des équipements :<br />
- comprendre les bases technologiques<br />
- choisir le procédé approprié en fonction<br />
- exécuter des opérations de soudage afin<br />
de développer un savoir-faire nécessaire<br />
pour garantir la qualité de la soudure du<br />
travail demandé (homogénéité,…).<br />
Durée : 2 jours<br />
Public : Agents de maintenance<br />
Dates : 29-30 novembre 2011 et 01-02<br />
décembre 2011<br />
➟ www.cimi.fr Afim<br />
Préparer la mise en œuvre<br />
réussie de la TPM<br />
Session 3 : « <strong>Maintenance</strong> planifiée » et<br />
approche pragmatique de la TPM<br />
Profil :<br />
- Directeurs et ingénieurs de production<br />
et de maintenance, chargés d’études, de<br />
réalisation et d’installation de moyens<br />
de production, instructeurs TPM<br />
Objectifs :<br />
- connaître le rôle des personnels de maintenance<br />
dans le cadre d’une démarche TPM<br />
- réviser l’approche classique de la maintenance<br />
préventive en éliminant les<br />
opérations inapplicables, inefficaces<br />
et/ou trop coûteuses<br />
- appliquer la démarche TPM avec pragmatisme<br />
et dans la logique PDCA<br />
- positionner les activités TPM dans le<br />
schéma directeur du progrès de l’entreprise<br />
Durée : 2 jours<br />
Inscriptions : formulaires à remplir et à<br />
envoyer à l’Afim :<br />
- par courrier : 10, rue Louis Vicat -<br />
75015 Paris<br />
- par fax : 01 56 56 08 53<br />
- pour toute information, appelez le<br />
01 56 56 29 29<br />
Les 6 et 7 décembre 2011 À Paris<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 78
Agenda<br />
SALONS, COLLOQUES, SÉMINAIRES<br />
Quelques rendez-vous importants<br />
dans les prochains mois en France et à l'étranger<br />
Novembre<br />
Vision 2011<br />
La 24e édition du salon international du<br />
traitement de l’image Vision 2011 de<br />
Stuttgart, du 8 au 10 novembre prochains,<br />
présentera pour la troisième fois une<br />
surface d’exposition thématique. Celle-ci<br />
portera sur l’« Integration Area » et sera<br />
spécifiquement dédiée aux intégrateurs<br />
système et aux fournisseurs de solution.<br />
À Stuttgart<br />
Du 8 au 10 novembre 2011<br />
➟ www.vision-messe.de<br />
<strong>Maintenance</strong> Exposition<br />
Ce rendez-vous annuel permet aux professionnels<br />
en charge de patrimoines<br />
industriels et tertiaires de trouver les solutions<br />
les mieux adaptées pour pérenniser<br />
leurs outils de production, dans un environnement<br />
économique, technologique<br />
et concurrentiel en constante mutation.<br />
À Paris-Nord Villepinte (Hall 6)<br />
Du 15 au 18 novembre 2011<br />
➟ www.maintenance-expo.com<br />
Midest<br />
la 41 e édition du Midest, le numéro un<br />
mondial des salons de sous-traitance<br />
industrielle, rassemblera 1 800 exposants<br />
spécialisés dans la transformation des<br />
métaux, des plastiques, caoutchouc et<br />
composites, l’électronique et l’électricité,<br />
les microtechniques, les traitements<br />
de surfaces et finitions, les fixations<br />
industrielles et les services à l’industrie.<br />
À Paris-Nord Villepinte (Hall 6)<br />
Du 15 au 18 novembre 2011<br />
➟ www.midest.com<br />
Tôle Expo<br />
Le salon international des équipements<br />
de production pour le travail des métaux<br />
en feuille et en bobine, du tube et des<br />
profilés aura lieu en même temps et au<br />
même endroit que le Midest et <strong>Maintenance</strong><br />
Expo.<br />
À Paris Nord Villepinte<br />
Du 15 au 18 novembre 2011<br />
➟ www.tolexpo.com<br />
Secur’ Food<br />
Cet événement abritera à la fin novembre<br />
un congrès et une convention d’affaires<br />
portant sur la sécurité alimentaire et la<br />
traçabilité. Il réunit les acteurs importants<br />
du secteur de l’agroalimentaire à la<br />
recherche de compétences en sécurité,<br />
qualité, environnement et traçabilité, en<br />
gestion de l’information, conseil et certification.<br />
Au Palais des congrès d’Issy-Les-Moulineaux<br />
Du 29 au 30 novembre 2011<br />
➟ www.securfood.com<br />
Simi<br />
Le Simi est le salon consacré à l’immobilier<br />
d’entreprise. Il rassemble pendant<br />
trois jours près de 20 000 professionnels<br />
et 400 exposants. Tous les secteurs du<br />
monde de l’immobiler d’entreprise y sont<br />
représentés.<br />
Au Palais des Congrès de Paris<br />
Du 30 novembre au 2 décembre 2011<br />
➟ http://salons.groupemoniteur.fr/simi_fr<br />
Décembre<br />
Pollutec Horizons<br />
Du 29 novembre au 2 décembre prochains<br />
se tiendra à Paris Nord Villepinte<br />
le salon Pollutec Horizons 2011. Toujours<br />
fidèle à ses thématiques d’origine – à<br />
savoir le traitement des déchets et des<br />
pollutions –, cette nouvelle édition<br />
maintiendra aussi le cap vers le greenbusiness<br />
et les green-techs.<br />
À Paris-Nord Villepinte<br />
Du 29 novembre au 2 décembre 2011<br />
➟ www.pollutec.com<br />
Semaine de la Santé au travail<br />
Comundi propose depuis sept ans de<br />
réunir les professionnels et experts de<br />
la prévention des risques professionnels<br />
afin d’aborder les obligations qui pèsent<br />
sur les employeurs en matière de santé<br />
au travail et de donner des clés essentielles<br />
pour mettre en œuvre des démarches<br />
efficaces de prévention.<br />
À Paris<br />
Du 5 au 9 décembre 2011<br />
➟ www.comundi.fr<br />
China Europa<br />
China Europa est à la fois un salon et une<br />
convention d’affaires industrielle entre<br />
la Chine et l’Europe. Cette année, le<br />
thème portera sur le développement<br />
urbain durable.<br />
Au Havre<br />
Du 5 au 9 décembre 2011<br />
➟ www.china-europa.org<br />
Janvier<br />
Sepem Industries Avignon<br />
En début d’année aura lieu la deuxième<br />
édition du Salon des services, équipements,<br />
process et maintenance (Sepem<br />
Industries Sud Est) qui se déroulera à<br />
Avignon. Le Sepem est un salon national<br />
qui se déroule en région ; les autres villes<br />
ayant déjà accueilli le Sepem sont<br />
Colmar, Angers et Douai.<br />
À Avignon<br />
Du 31 janvier au 2 février 2012<br />
➟ www.sepem-industries.com/avignon/<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 79
Au sommaire<br />
du prochain numéro<br />
Technologies<br />
Quelles pratiques de maintenance et quelles solutions<br />
technologiques adopter pour éviter les risques de corrosion ?<br />
Management<br />
Comment organiser la gestion de ses stocks<br />
et des fournitures industrielles ?<br />
Transmissions<br />
Améliorer le taux de disponibilité des machines<br />
en optimisant les services de maintenance.<br />
Prévention des risques<br />
Quelles solutions en matière de protection<br />
lors des travaux de maintenance en hauteur ?<br />
CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />
MRJ - 24 rue Firmin Gillot - 75015 Paris<br />
Tél. 01 56 08 59 00<br />
Fax 01 56 08 59 01<br />
www.maintenanceandco.com<br />
(La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont<br />
adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas retournés)<br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />
Jérémie Roboh<br />
RÉDACTION<br />
Olivier Guillon (o.guillon@mrj-corp.fr)<br />
Michael Levy<br />
Comité de rédaction : Gilles Pelon (Afim),<br />
Claude Pichot (Afim), Jean-François Le Goff (Afim),<br />
Jérémie Roboh, Olivier Guillon.<br />
Ont participé à ce numéro :<br />
Daniel Dunet (Bipe-Environnement-Industrie),<br />
Lionnel Parant (MIMarEST - MNI)<br />
ÉDITION<br />
Maquette : Graphaël (Paris)<br />
Couverture : Sandrine Weyland (MRJ)<br />
PUBLICITÉ<br />
MRJ - Tél. 01 56 08 59 00<br />
www.maintenanceandco.com<br />
le site des solutions<br />
prévention, sécurité, maintenance<br />
DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />
Sonia Cheniti<br />
abonnement@production-maintenance.com<br />
Prix du numéro : 20 euros<br />
1 an d’abonnement France : 58 euros<br />
2 ans d’abonnement France : 100 euros<br />
Tarif 1 an (étranger) : 80 euros<br />
Règlement par chèque bancaire à l’ordre de MRJ<br />
RÉPERTOIRE DES ANNONCEURS<br />
01-DB METRAVIB.................................................29<br />
3 M France ..........................................................69<br />
APAVE.............................................3 e de couverture<br />
APISOFT...............................................................39<br />
APROLIS ..............................................................25<br />
BOSCH REXROTH .................................................59<br />
CARL SOFTWARE .................................................41<br />
CHAUVIN ARNOUX ................................................54<br />
CIMI .....................................................................53<br />
CORIM SOLUTIONS .........................4 e de couverture<br />
DB VIB TECHNOLOGIES ........................................61<br />
DIMO GESTION.....................................................47<br />
DSD SYSTEM .........................................................9<br />
DYNAE .................................................................21<br />
ENDEL ............................................2 e de couverture<br />
ENERIA.................................................................37<br />
EVEN PRO ............................................................17<br />
FACOM.................................................................15<br />
FARNELL..............................................................73<br />
FENWICK..............................................................75<br />
FLIR .....................................................................31<br />
FUCHS LUBRITECH...............................................65<br />
GEOCONCEPT.......................................................66<br />
GL-EVENTS ..........................................................33<br />
ITM ......................................................................49<br />
KIMO....................................................................27<br />
LOXAM.................................................................71<br />
MARECHAL ELECTRIC ..........................................59<br />
MECALUX...............................................................6<br />
MIDEST................................................................37<br />
NORELEM ............................................................24<br />
RECYLUM...............................................................5<br />
RS COMPONENTS ..................................................2<br />
Salon IMA ............................................................71<br />
Salon PREVENTICA...............................................64<br />
SART VON RHOR ..................................................57<br />
SEW USOCOME....................................................63<br />
SIVECO.................................................................45<br />
SYNERGYS ...........................................................19<br />
TOYOTA................................................................21<br />
Trimestriel N° 35<br />
Octobre - Novembre - Décembre 2011<br />
Éditeur : MRJ<br />
SARL au capital de 50 000 euros<br />
24 rue Firmin Gillot 75015 Paris<br />
RCS Paris B 491 495 743<br />
TVA intracommunautaire : FR 38491495743<br />
N° ISSN : 1632-4153<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Imprimeur : Imprimerie de Champagne<br />
ZI Les Franchises – 52200 LANGRES<br />
Toute reproduction partielle ou globale est soumise<br />
à l’autorisation écrite préalable de MRJ<br />
Photo de couverture : Facom<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 ➤ PAGE 80