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Journal asmac No 1 - février 2021

Réserve - Du stock obligatoire à la réserve de globules rouges Pneumologie - Fibrose pulmonaire – diagnostic et nouveaux traitements Gériatrie - Le patient âgé «récalcitrant» Politique - L’admission – un labyrinthe

Réserve - Du stock obligatoire à la réserve de globules rouges
Pneumologie - Fibrose pulmonaire – diagnostic et nouveaux traitements
Gériatrie - Le patient âgé «récalcitrant»
Politique - L’admission – un labyrinthe

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<strong>Journal</strong><br />

N o 1, <strong>février</strong> <strong>2021</strong><br />

<strong>asmac</strong><br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Réserve<br />

Du stock obligatoire<br />

à la réserve de globules<br />

rouges<br />

Page 22<br />

Pneumologie<br />

Fibrose pulmonaire – diagnostic et<br />

nouveaux traitements<br />

Page 45<br />

Gériatrie<br />

Le patient âgé «récalcitrant»<br />

Page 49<br />

Politique<br />

L’admission – un labyrinthe<br />

Page 6


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Sommaire<br />

Réserve<br />

Du stock obligatoire à la réserve<br />

de globules rouges<br />

Illustration de la page<br />

de couverture: Till Lauer<br />

Editorial<br />

5 Sauvegarder, accumuler, conserver<br />

Politique<br />

6 Un labyrinthe à l’issue inconnue<br />

9 L’essentiel en bref<br />

Formation postgraduée/<br />

Conditions de travail<br />

10 «Maintenant, nous voulons vivre<br />

encore une fois»<br />

15 Apprendre à chercher<br />

16 Le regard d’une sous-assistante<br />

<strong>asmac</strong><br />

17 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />

18 <strong>asmac</strong>-Inside<br />

19 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Point de mire: Réserve<br />

22 Les réserves suisses<br />

26 Un regard animal sur les érythrocytes<br />

29 Antipsychotiques d’action prolongée<br />

32 La peau de donneur comme substitut<br />

temporaire<br />

35 Plantes vivrières sur glace<br />

37 Un syndrome complexe<br />

41 Quand les cellules sont surchargées<br />

Perspectives<br />

45 Actualités en pneumologie – Fibrose<br />

pulmonaire – diagnostic et nouvelles<br />

approches thérapeutiques: La détresse<br />

respiratoire n’est pas une exclusivité du<br />

COVID-19<br />

49 Aus der «Praxis» : Die körperliche Untersuchung<br />

des «unkooperativen» älteren<br />

Patienten<br />

58 Les artistes de la médecine<br />

mediservice<br />

61 Honneur à mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

63 Boîte aux lettres<br />

Medpension<br />

65 <strong>No</strong>uveau nom pour l’ASMAC Fondation<br />

pour indépendants<br />

66 Impressum<br />

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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 3


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Editorial<br />

Sauvegarder,<br />

accumuler,<br />

conserver<br />

Catherine Aeschbacher<br />

Rédactrice en chef<br />

du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Cette idée avait déjà trouvé son application dans la Bible: sur<br />

ordre de Joseph, le pharaon avait fait construire d’immenses<br />

greniers pour permettre à l’Egypte de traverser les<br />

sept années maigres. Aujourd’hui, on conserve les semences<br />

du monde entier dans le Grand <strong>No</strong>rd. La réserve sur l’île de Spitzberg<br />

sert de coffre-fort pour toutes les banques de gènes nationales, tout<br />

cela dans le but d’assurer la sécurité alimentaire. Depuis le début de la<br />

pandémie, nous savons à quel point il est important de constituer des<br />

réserves – p. ex. pour ne pas être confronté à une rupture de stock,<br />

comme pour les masques. Dans notre Point de mire, nous ne parlons<br />

pas seulement des stocks obligatoires ou des banques de gènes, mais<br />

aussi des maladies de surcharge lysosomale ou du centre européen<br />

pour les dons de peau. Les animaux aussi constituent des réserves,<br />

même endogènes. Ils stockent p. ex. de la graisse pour surmonter les<br />

périodes «maigres». Mais certaines espèces vont encore plus loin. Elles<br />

sont capables de faire du «dopage sanguin». Quant au slogan «des<br />

provisions providentielles», il n’a rien perdu de son actualité. Pourtant,<br />

si cela devient une manie, on parle d’«accumulation pathologique».<br />

Vous lirez également à la rubrique Point de mire ce qui se cache derrière<br />

ce trouble et comment il est classé. Entre les différents articles<br />

figurent des photos des réfrigérateurs de nombreux membres de la<br />

rédaction. Une chose est sûre: que ce soit dans un appartement en<br />

collocation ou familial, en Suisse ou à l’étranger – les réfrigérateurs ne<br />

témoignent pas d’achats de précaution.<br />

<strong>No</strong>s chroniques sont en pleine mutation. Depuis quelque temps déjà,<br />

Lukas Staub nous a appris ce dont il fallait tenir compte en lisant des<br />

études. Maintenant, il se consacre à la pratique. «Apprendre à lire»<br />

change de nom pour devenir «Apprendre à chercher». Vous découvrirez<br />

dès à présent à la rubrique «Formation postgraduée/Conditions de<br />

travail» des conseils et astuces pour structurer et réaliser des études.<br />

Dans cette même rubrique, l’étudiante en médecine Camille Bertossa<br />

nous parle de ses expériences de sous-assistante pendant l’année<br />

d’étude à option. Dans notre dernier numéro, nous avons pris congé de<br />

Bernd Schildger qui nous a parlé de ses patients très particuliers. <strong>No</strong>us<br />

allons maintenant présenter sous le titre «Les artistes de la médecine»<br />

une nouvelle série de portraits de la peintre Bettina Reichl. Pour<br />

commencer, nous présentons l’artiste à la rubrique «Perspectives».<br />

La politique de la santé nous oblige hélas à nous pencher sur un sujet<br />

pas vraiment nouveau. Le pilotage des admissions occupe l’<strong>asmac</strong><br />

depuis des années. Il est prévu que la nouvelle ordonnance entre en<br />

vigueur au milieu de cette année. Le titre «Un labyrinthe à l’issue<br />

inconnue» nous laisse présager de la complexité du futur chemin<br />

menant à l’ouverture d’un cabinet.<br />

L’identité de mediservice vsao-<strong>asmac</strong> fait par contre peau neuve.<br />

L’organisation de services s’est offert un nouveau site web et un nouveau<br />

logo. Avec l’écriture minuscule qui concerne aussi le <strong>Journal</strong><br />

<strong>asmac</strong>, mediservice se rapproche des autres organisations de l’<strong>asmac</strong><br />

et souligne ainsi les points communs et la cohésion.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 5


Politique<br />

Un labyrinthe à<br />

l’issue inconnue<br />

Il s’agit de faire preuve d’intuition: le futur chemin menant<br />

à l’admission des médecins à l’activité ambulatoire s’avère tortueux – et où<br />

nous conduira-t-il? L’<strong>asmac</strong> à la recherche d’indices.<br />

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

Compte tenu d’un échec imminent,<br />

le Parlement a finalement<br />

réussi à se mettre d’accord cet<br />

été sur les règles d’admission<br />

applicables à compter du milieu de cette<br />

année. Elément-clé de la solution: les<br />

fournisseurs de prestations ne peuvent<br />

travailler à la charge de l’assurance obligatoire<br />

des soins que s’ils bénéficient d’une<br />

autorisation du canton sur le territoire<br />

duquel ils exercent.<br />

«<strong>No</strong>us avons donc une procédure formelle<br />

et complexe pour laquelle la Confédération<br />

formule des exigences claires<br />

pour les 26 cantons, tout en leur laissant<br />

une certaine marge de manœuvre», explique<br />

Sarina Keller, juriste et responsable<br />

du département formation postgraduée et<br />

droit à l’<strong>asmac</strong>. En effet, comme toujours<br />

quand les discussions sont difficiles au Palais<br />

fédéral, le résultat est un compromis,<br />

qui, dans le cas présent, est globalement<br />

acceptable pour l’association. «Même si<br />

sur le principe, nous étions toujours opposés<br />

à un pilotage étatique.»<br />

Deux succès importants<br />

A ce principe s’opposait cependant un<br />

autre bien plus fort: la volonté politique de<br />

réduire les coûts de la santé et d’établir des<br />

garde-fous plus restrictifs que par le passé.<br />

Mais heureusement pas restrictifs au point<br />

d’empêcher les deux revendications principales<br />

de l’<strong>asmac</strong> et de la FMH d’y trouver<br />

une place. D’une part les trois ans de formation<br />

médicale postgraduée suivis dans<br />

un établissement de formation postgraduée<br />

reconnu, mais avec le complément<br />

«dans la discipline faisant l’objet de la demande<br />

d’admission». Et d’autre part, une<br />

compétence linguistique élevée qui doit<br />

être attestée par un examen passé en<br />

Suisse, et ce, avant de pratiquer. Des exceptions<br />

s’appliquant pour les personnes<br />

en possession d’une maturité gymnasiale<br />

suisse ou ayant passé leur examen fédéral<br />

dans la langue officielle de la région où<br />

elles exercent.<br />

«Grâce à ces deux critères, les médecins<br />

étrangers peuvent se familiariser avec<br />

notre système de santé», résume Sarina<br />

Keller. «Ils sont en mesure de communiquer<br />

clairement dans leur travail, sont capables<br />

d’effectuer une anamnèse complète<br />

et de comprendre et reproduire des textes<br />

et discussions techniques.»<br />

Deux ombres au tableau<br />

L’appel de l’association de maintenir le<br />

libre choix du médecin, liberté à laquelle<br />

la population attache une grande importance,<br />

a aussi été entendu par les Chambres<br />

fédérales, même s’il a fallu insister. Par ailleurs,<br />

les cantons pourront eux-mêmes<br />

décider s’ils veulent stopper les nouvelles<br />

admissions de fournisseurs de prestations<br />

au cas où les coûts augmentent plus que la<br />

moyenne. Par contre, les médecins qui<br />

peuvent prouver au moins trois ans d’activité<br />

dans un établissement de formation<br />

postgraduée suisse reconnu (voir ci-dessus)<br />

ne sont désormais plus exemptés du<br />

pilotage des admissions. «Un point qui<br />

avait été clairement défini comme non négociable<br />

dès le début du processus politique»,<br />

souligne la juriste de l’<strong>asmac</strong>.<br />

Le deuxième point négatif concerne<br />

les nombres maximaux. Les cantons sont<br />

tenus de limiter le nombre de médecins<br />

qui fournissent des prestations ambulatoires<br />

dans une ou plusieurs disciplines ou<br />

dans certaines régions. C’est pourquoi l’association<br />

s’est focalisée sur ce thème décisif<br />

dans sa prise de position récemment<br />

publiée au sujet des différentes modifications<br />

d’ordonnances nécessaires.<br />

Un sujet brûlant<br />

Mais revenons à l’essentiel. La mise en<br />

œuvre des futures règles d’admission est<br />

divisée en trois projets partiels. Ils visent à<br />

clarifier les conditions d’admission, à<br />

créer un registre et à définir les critères et<br />

principes méthodologiques pour fixer les<br />

nombres maximaux de fournisseurs de<br />

prestations dans le domaine ambulatoire.<br />

Sur ce dernier point, il est essentiel de souligner<br />

que les nombres maximaux s’appliquent<br />

à tous les médecins travaillant<br />

dans le secteur ambulatoire et pas seulement<br />

à ceux qui exercent en cabinet.<br />

«Pour nous en tant qu’association dont<br />

les membres travaillent majoritairement<br />

dans les hôpitaux, la question fondamentale<br />

porte donc sur la manière de gérer le<br />

secteur ambulatoire des hôpitaux», explique<br />

Sarina Keller. «Le problème commence<br />

déjà au niveau de la base de données<br />

qui est insuffisante pour établir un tableau<br />

représentatif de la situation en ce qui<br />

concerne les taux d’occupation et le nombre<br />

d’employés.» La Confédération l’admet aussi<br />

et veut donc s’appuyer sur des estimations.<br />

«Pourtant, les estimations ne reflètent<br />

pas la complexité dans les hôpitaux – le cabinet<br />

médical et un hôpital universitaire<br />

Photo: freshidea/Adobe Stock<br />

6<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

Les propositions pour la mise en œuvre du nouveau pilotage des admissions ressemblent à un labyrinthe. Suivant leur interprétation, le résultat<br />

– c’est-à-dire la réalité – pourrait être tout différent.<br />

sont deux univers fondamentalement différents.»<br />

Même pour des prestations ambulatoires<br />

comparables, il faut tenir compte du<br />

contexte totalement différent dans lequel<br />

celles-ci sont fournies, notamment pour ce<br />

qui concerne la formation médicale<br />

postgraduée qui se déroule principalement<br />

dans les hôpitaux. Sarina Keller: «Comment<br />

peut-on précisément définir l’offre du secteur<br />

ambulatoire des hôpitaux, alors que les<br />

jeunes médecins qui suivent leur formation<br />

de spécialiste passent, dans les hôpitaux,<br />

d’un département à l’autre et aussi du secteur<br />

ambulatoire au secteur stationnaire?<br />

Qui fournit des chiffres à ce sujet? Et quelle<br />

charge administrative supplémentaire résulte<br />

s’il faut attribuer à chaque prestation<br />

un médecin responsable?»<br />

Dans le vide<br />

La question de savoir si un médecin-chef(fe)<br />

devra à l’avenir par exemple<br />

demander l’autorisation du canton avant<br />

de (re)pourvoir un poste d’assistant(e)<br />

reste également ouverte. «Comment les<br />

médecins-assistant(e)s peuvent-ils planifier<br />

leur formation postgraduée s’ils ne<br />

savent pas s’ils obtiendront les postes de<br />

formation postgraduée nécessaires pour<br />

leur cursus ou si ceux-ci existeront encore<br />

dans deux ou trois ans?» A cela vient<br />

s’ajouter qu’un grand nombre de médecins<br />

dans les hôpitaux sont engagés à durée déterminée.<br />

«S’ils exercent en partie aussi<br />

une activité ambulatoire, l’incertitude<br />

augmentera encore davantage pour les<br />

médecins concernés compte tenu des critères<br />

peu clairs ou changeant constamment.»<br />

Sarina Keller souligne qu’il ne s’agit ici<br />

que de quelques exemples. «<strong>No</strong>tre réponse<br />

à la consultation en comporte bien<br />

d’autres. <strong>No</strong>us critiquons notamment le<br />

surcroît de bureaucratie que cela engendre<br />

– avec toutes les conséquences en termes<br />

de temps et de coûts pour les employeurs<br />

et les employés. Par ailleurs, nous attendons<br />

une coordination maximale au niveau<br />

suisse pour les critères d’évaluation.»<br />

Il ne faut pas non plus oublier le déplacement<br />

des prestations stationnaires vers le<br />

secteur ambulatoire. «Le besoin en capacités<br />

ambulatoires va continuer de croître.<br />

Pour nos membres, cela implique qu’ils ne<br />

peuvent, dans le cadre de la formation médicale<br />

postgraduée en vue de l’obtention<br />

du titre de spécialiste, acquérir une grande<br />

partie de leurs connaissances plus que<br />

dans les services hospitaliers ambulatoires<br />

– raison pour laquelle il est urgent<br />

de renforcer les capacités dans ce domaine.»<br />

En seront-ils capables ...?<br />

A tout cela vient s’ajouter un problème<br />

fondamental: l’<strong>asmac</strong> se demande si tous<br />

les cantons seront en mesure de répondre<br />

aux exigences posées. Et cela de manière à<br />

ce que tous les médecins qui demandent<br />

une autorisation de pratiquer soient traités<br />

sur un pied d’égalité. Il est donc indispensable<br />

que les associations des fournisseurs<br />

de prestations soient, comme l’exige<br />

la loi, entendues avant la fixation des<br />

nombres maximaux, notamment les sociétés<br />

cantonales de médecine et les sections<br />

de l’<strong>asmac</strong>.<br />

Ces dernières sont déjà en contact<br />

avec les services cantonaux compétents<br />

ou le seront bientôt. <strong>No</strong>n pas en guise de<br />

menace, mais dans un esprit constructif<br />

pour trouver des solutions communes<br />

dans l’intérêt de toutes les parties impliquées.<br />

Vous trouverez d’autres informations<br />

sur http://www.vsao.ch/fr/politique/<br />

prises-de-position<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1 /21 7


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Politique<br />

L’autre immunité<br />

En temps de coronavirus, l’immunité est un terme<br />

souvent employé. Il s’agit ici évidemment de la résistance<br />

vis-à-vis d’un agent pathogène. Pourtant, ce mot<br />

m’est plusieurs fois venu à l’esprit également dans un<br />

autre contexte au cours des derniers mois.<br />

Je ne sais pas si nous avons déjà une fois communiqué<br />

autant qu’en 2020. Pas seulement avec les nouvelles sur notre<br />

nouveau site web et les posts dans les médias sociaux. <strong>No</strong>us<br />

nous sommes maintes fois exprimés dans des newsletters, des<br />

articles du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>, des communiqués de presse, des<br />

articles dans les journaux ou avec des lettres<br />

adressées aux autorités et instances pour<br />

rendre attentif à la situation difficile dans<br />

laquelle nos membres se trouvent depuis<br />

le début de la pandémie. <strong>No</strong>us avons<br />

lancé et soutenu – seuls et avec des<br />

partenaires sociaux – des initiatives<br />

au niveau politique et dans l’administration<br />

pour protéger le personnel.<br />

Et quelle a été la réaction?<br />

Honnêtement, j’ai plus d’une fois<br />

eu l’impression que les destinataires<br />

présentaient une certaine<br />

immunité vis-à-vis de nos appels et<br />

revendications. C’est une chose que<br />

les réponses aux lettres se fassent<br />

attendre des mois durant cette période<br />

difficile. C’en est une autre lorsque les<br />

réponses et surtout les actes des autorités<br />

nous donnent l’impression que nos revendications<br />

ne sont pas prises au sérieux. Que ce soit le<br />

manque de matériel de protection, la suspension soudaine des<br />

dispositions de la loi sur le travail visant à protéger le personnel<br />

ou le fait d’ignorer que les conditions de travail étaient et restent<br />

inacceptables. Certes, le personnel a régulièrement eu droit aux<br />

remerciements d’usage pour son engagement. Mais quand il<br />

s’agissait d’obtenir un engagement concret de la politique ou de<br />

l’OFSP pour les préoccupations du personnel, pas de réaction,<br />

rien. Et je ne parle pas d’argent.<br />

Je dois cependant évoquer l’argent dans un autre contexte,<br />

en dehors de la question des salaires et suppléments. En effet, la<br />

politique n’a toujours pas abordé ni résolu la question du<br />

financement dans cette situation difficile pour les hôpitaux. Il<br />

s’agit là hélas d’un nouvel exemple d’immunité ou d’indifférence<br />

envers le personnel de la santé. Le contexte est pourtant<br />

simple. La pression financière sur les hôpitaux – notamment de<br />

L’essentiel<br />

en bref<br />

la part de la politique et des autorités – était déjà grande avant la<br />

crise du coronavirus. Depuis lors, les interventions doivent être<br />

repoussées, le personnel réaffecté ou envoyé en quarantaine et<br />

des services fermés ou réorganisés. Quant à la question de savoir<br />

s’il y aura une indemnité et de quel montant celle-ci sera, elle<br />

sera réglée plus tard. Pour un hôpital, cela signifie assurer une<br />

exploitation la plus normale possible en parallèle à la prise en<br />

charge des patients atteints du coronavirus. Cette double<br />

contrainte n’est possible que grâce aux efforts du personnel de<br />

la santé. Et une fois de plus, cette réalité est ignorée.<br />

Je ne sais pas s’il s’agit d’un phénomène d’indifférence<br />

croissante du fait que les conditions de<br />

travail des médecins sont un sujet récurrent.<br />

Car déjà avant la pandémie, la loi<br />

sur le travail n’était pas respectée dans<br />

de nombreux hôpitaux. Peut-être que<br />

le fait de l’ignorer a trop longtemps<br />

fonctionné. Peut-être qu’il s’agit<br />

aussi d’une méfiance générale de la<br />

politique et des autorités envers le<br />

corps médical qui ne s’intéresse<br />

prétendument qu’à l’argent. Il<br />

s’agirait alors de polémique et non<br />

pas de politique! Le fait est que la<br />

situation du personnel de la santé et<br />

les conséquences de la surcharge qu’il<br />

subit ne sont pas assez prises au sérieux.<br />

C’est fatal, car cela ne pourra pas être<br />

corrigé après coup, même avec de l’argent.<br />

Quant au prix de tout cela, ce n’est pas seulement<br />

le personnel, mais nous tous qui le paieront au final – au<br />

plus tard lorsque nous serons nous-même patiente ou patient ...<br />

Simon Stettler<br />

Directeur de<br />

l’<strong>asmac</strong><br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1 /21 9


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

«Maintenant,<br />

nous voulons vivre<br />

encore une fois»<br />

<strong>No</strong>n, cette époque ne reviendra pas, mais elle est toujours présente en lui.<br />

«En Afrique, je suis devenu celui que je voulais être.» Rencontre avec<br />

Herbert Aschwanden, médecin philanthrope et philosophe, dans son «petit coin».<br />

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

Il est riche. Très riche. Tellement<br />

riche que la place ne suffit pas pour<br />

énumérer tout ce qu’il possède. Par<br />

exemple, d’innombrables souvenirs<br />

et expériences qui s’accumulent inévitablement<br />

en 87 ans de vie, mais qui,<br />

dans son cas, dépassent largement une<br />

telle période, tant du point de vue de la diversité<br />

que de la profondeur. C’est l’héritage<br />

des 32 années qu’il a passées en<br />

Afrique du Sud et en sud de la Rhodésie<br />

(aujourd’hui Zimbabwe). Elles ont été importantes<br />

et le sont restées au point de lui<br />

faire dire: «Si je pouvais choisir, je retournerai<br />

dans la brousse.» Ou «mon parcours<br />

serait aujourd’hui exactement le même».<br />

Où faut-il donc commencer et où s’arrêter<br />

pour dresser le portrait d’Herbert<br />

Aschwanden et aborder sa biographie?<br />

Une tentative de rapprochement – avec un<br />

point de départ dans le présent.<br />

Lorsque tu jettes un regard sur ta vie,<br />

Herbert: comment te perçois-tu?<br />

Comme un homme qui avait une mission<br />

qu’il pouvait au mieux accomplir dans le<br />

rôle du médecin.<br />

«Le mal n’a pas d’autre pouvoir que l’impuissance de la bonté»: la devise d’Herbert Aschwanden lors<br />

de son long engagement de médecin en Afrique australe.<br />

Quelle était ta mission?<br />

Ma jeunesse en Suisse orientale a été marquée<br />

par la détresse matérielle et notre famille<br />

éclatée. Je souffrais de ne pas pouvoir<br />

aider ma mère dans la souffrance qu’elle<br />

subissait par son mariage. En même temps,<br />

son catholicisme faisait de moi un jeune<br />

homme profondément croyant. Compte te-<br />

Photos: màd<br />

10<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

nu de ces deux expériences, je pensais avoir<br />

découvert ma vocation voulue par Dieu: aider<br />

les autres. Et ce désir est finalement devenu<br />

réalité.<br />

Le chemin pour y parvenir s’est toutefois<br />

avéré tortueux et douloureux. Il a conduit<br />

d’une première tentative infructueuse au<br />

gymnase des capucins d’Appenzell vers un<br />

emploi d’auxiliaire chez un sérigraphiste<br />

de Winterthour. Prochaine étape Frauenfeld:<br />

échec aux examens d’admission pour<br />

l’école cantonale. En contrepartie, début<br />

d’une carrière de manœuvre dans la<br />

construction. En parallèle, il réussit son<br />

entrée à l’école pallotine à Ebikon. «<strong>No</strong>us<br />

étions tous d’anciens travailleurs qui voulaient<br />

rattraper la maturité.» Et ensuite<br />

l’école cantonale à Lucerne et enfin le diplôme<br />

tant convoité!<br />

Les études étaient à portée de main ...<br />

Tu as choisi la médecine. N’aurait-il pas<br />

été plus logique d’embrasser la carrière<br />

de prêtre?<br />

C’est vrai, je le voulais d’abord, aussi parce<br />

que je voyais le sacerdoce comme une opportunité<br />

pour vivre mon idéalisme. Après<br />

deux ans, ma conviction a commencé à se<br />

fissurer, car je voulais me marier plus tard.<br />

Le métier de prêtre était donc une solution<br />

impossible à mes yeux. Au lieu de cela, j’ai<br />

décidé de devenir médecin et de m’engager à<br />

fond pour les malades dans le tiers-monde.<br />

Ce nouvel idéal m’a libéré et rendu heureux.<br />

En automne 1954, Herbert Aschwanden<br />

a donc commencé ses études de médecine<br />

à l’Université de Zurich. Pour cela, il a<br />

dû surmonter deux obstacles importants:<br />

le premier, l’examen propédeutique en<br />

sciences naturelles et le deuxième en anatomie<br />

et physiologie. Il les a réussis – les<br />

jalons pour la suite étaient donc posés.<br />

Aussi par Rita.<br />

Parle-moi de ton épouse.<br />

Elle est une de mes cousines et a grandi dans<br />

des conditions très semblables aux miennes.<br />

<strong>No</strong>tre première rencontre chez ma mère<br />

s’était déroulée dans une ambiance plutôt<br />

froide. Mais malgré cela, nous nous rencontrions<br />

de temps à autre chez d’autres<br />

membres de la famille. Et ensuite à deux.<br />

L’amour a germé lentement et véritablement<br />

au moment où nous avons réalisé que<br />

nos objectifs de vie concordaient. Ruth aurait<br />

aimé devenir médecin, ce qui n’était pas<br />

possible à cette époque. Elle a donc suivi la<br />

formation de secrétaire et ensuite, nous<br />

étions déjà un couple, celle d’assistante médicale.<br />

Pendant que j’étudiais, elle travaillait<br />

dans un cabinet médical à Zurich.<br />

Rita m’a formé. Sans elle, j’aurais probablement<br />

tôt ou tard plongé à cause de mon<br />

triste passé. Et sans elle, je n’aurais rien<br />

réussi de ce que je voulais faire.<br />

Comment faut-il se représenter ta situation<br />

pendant les études?<br />

Pendant les premières années, j’ai continué<br />

de travailler sur des chantiers routiers pour<br />

financer mes études. Après un stage de six<br />

mois à l’hôpital de Lachen (SZ), j’ai pu faire<br />

pendant six mois des remplacements dans<br />

des cabinets médicaux à la campagne. Cela<br />

m’a permis de gagner de l’argent, ce qui m’a<br />

grandement facilité les choses jusqu’à l’examen<br />

fédéral en 1962.<br />

Et ensuite l’Afrique!<br />

C’est ce que nous pensions. Rita et moi<br />

avions vu une annonce: une société missionnaire<br />

cherchait un médecin pour un<br />

hôpital en Afrique. J’ai pris contact; l’intérêt<br />

a été mutuel. J’ai écrit au médecin-chef,<br />

un Zurichois, que j’étais prêt à m’engager à<br />

condition de pouvoir suivre une formation<br />

en chirurgie. Je trouvais plus utile de travailler<br />

dans un hôpital en Afrique et d’être<br />

là pour les malades que d’attendre pendant<br />

cinq ans mon titre de spécialiste en Suisse<br />

où il y avait suffisamment de médecins. Les<br />

titres ne m’intéressaient pas, je préférais<br />

acquérir un solide savoir-faire dans la pratique.<br />

Mais un autre problème se posait encore:<br />

sans titre de docteur, l’Etat sud-africain<br />

ne voulait pas reconnaître Herbert<br />

Aschwanden comme médecin. Bon, ce<br />

problème pouvait être résolu avec une<br />

thèse de 20 pages intitulée «Onze cas de<br />

papillome malin de la glande thyroïde». Et<br />

encore un problème: son pays d’accueil<br />

exigeait un stage d’une année pour qu’il<br />

soit autorisé à travailler comme médecin.<br />

Les jeunes mariés – ils s’étaient mariés en<br />

1961 – passèrent cette année à l’hôpital de<br />

Wattwil dans le canton de St-Gall.<br />

Et donc Wattwil!<br />

Une belle expérience! Pas de médecine spécialisée,<br />

mais un peu de toutes les disciplines.<br />

Mon salaire était de 1200 francs par<br />

mois, celui de Rita comme infirmière de 250<br />

francs. Cela nous a permis de faire quelques<br />

économies pour financer notre émigration.<br />

Quelle était la charge de travail à<br />

l’époque?<br />

J’étais en service presque 24 heures sur 24.<br />

Les loisirs étaient limités au week-end, s’il y<br />

en avait. On ne connaissait rien d’autre et<br />

prenait les choses au fur et à mesure.<br />

Comme nous logions dans la maison du personnel,<br />

le lien avec le lieu de travail était<br />

encore plus fort.<br />

Finalement, en juillet 1963, le moment<br />

tant attendu est enfin arrivé: le contrat de<br />

deux ans avec l’association calviniste de la<br />

«Mission Suisse dans l’Afrique du Sud» en<br />

poche, ils sont partis vers l’hôpital Masana,<br />

à 100 kilomètres au nord de la capitale provinciale<br />

Nelspruit (aujourd’hui Mbombela).<br />

Tu avais écrit au médecin-chef que tu<br />

voulais devenir chirurgien. Comment<br />

se présentait ta formation?<br />

Toute simple, parfois bizarre. Le quatrième<br />

jour, la première césarienne et il me montrait<br />

ce qu’il fallait faire. Peu après, je devais<br />

déjà le faire seul. C’est ainsi que cela se<br />

passait. Au fil du temps, les maladies oculaires<br />

sont devenues ma spécialité, en particulier<br />

les cataractes. Je faisais beaucoup<br />

d’opérations avec mon chef qui venait une<br />

fois par mois nous voir depuis Nelspruit.<br />

<strong>No</strong>s rapports étaient un peu «anglais»: chaleureux,<br />

légèrement réservés et on se vouvoyait.<br />

Les rapports d’Herbert et Rita<br />

Aschwanden avec d’autres blancs étaient<br />

moins bons. Comme ils rejetaient le système<br />

de l’apartheid et son racisme souvent<br />

teinté de piété et qu’ils traitaient les employés<br />

noirs de l’hôpital non seulement<br />

sur un pied d’égalité, mais qu’ils entretenaient<br />

aussi des relations amicales avec<br />

eux, les conflits se multipliaient. Menaces<br />

comprises. C’est pour cette raison que le<br />

couple a décidé de partir en sud de la Rhodésie<br />

en 1965, accompagné de leur première<br />

fille. L’hôpital Musiso de la mission<br />

catholique St-Anthony, dirigé par les pères<br />

de Bethléem d’Immensee (SZ), était leur<br />

nouveau port d’attache.<br />

«Là-bas, j’étais désormais seul responsable.<br />

Ce qui signifiait inversement que je<br />

devais assumer toute la responsabilité médicale.»<br />

Tous les aspects de la médecine<br />

étaient requis. Dans ce contexte, les<br />

connaissances sur les maladies tropicales<br />

telles que la schistosomiase, l’amibiase et<br />

la malaria acquises en Suisse lui ont été<br />

d’un grand secours.<br />

1971, prochain tournant: retour en<br />

Suisse à cause des problèmes rencontrés<br />

pour la scolarisation de la fille aînée et le<br />

début de l’insurrection populaire contre le<br />

pouvoir colonial britannique. Rita a tout<br />

organisé. Tout signifiait redémarrer à zéro<br />

comme médecin de famille à Stein am<br />

Rhein (SH).<br />

18 ans plus tard – les cinq enfants<br />

étaient maintenant autonomes et les deux<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 11


Vos besoins, notre<br />

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Les hôpitaux et sections de<br />

l’<strong>asmac</strong> mettent à disposition des<br />

informations importantes relatives<br />

aux conditions de travail.<br />

Toutefois, c’est vous qui apportez<br />

la contribution la plus importante:<br />

en évaluant de manière<br />

anonyme votre ancien employeur.<br />

Vous aidez ainsi les autres et profitez<br />

de leurs expériences.<br />

Quelle est la qualité de la formation<br />

postgraduée dans les cliniques?<br />

Les visites se penchent en détail<br />

sur cette question. Il y a toujours un<br />

membre de l’<strong>asmac</strong> qui fait partie<br />

de l’équipe d’experts. Les visites<br />

sur place permettent d’identifier les<br />

possibilités d’amélioration. Car en<br />

tant que membre, nous voulons que<br />

vous puissiez profiter d’une formation<br />

postgraduée de qualité.<br />

Si vous souhaitez accompagner<br />

des visites, envoyez un e-mail<br />

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Pour vous en tant que membre,<br />

elle est fondamentale: la formation<br />

postgraduée. C’est pourquoi nous<br />

réalisons régulièrement des sondages<br />

à ce sujet auprès de notre<br />

base. Grâce au Feedback-Pool,<br />

nous pouvons orienter notre travail<br />

de manière ciblée sur vos attentes.<br />

Vous voulez y participer? Alors écrivez<br />

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Profession de<br />

médecin et famille<br />

• Comment puis-je concilier famille, loisirs et<br />

profession?<br />

• Comment puis-je reprendre mon travail<br />

après mon congé maternité?<br />

• Comment puis-je surmonter les défis<br />

quotidiens?<br />

En tant que membre de l’<strong>asmac</strong>, vous obtiendrez<br />

des réponses à ces questions avec notre<br />

coaching gratuit. Le conseil téléphonique est<br />

assuré par le Bureau UND.<br />

044 462 71 23<br />

info@und-online.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/coaching-telephonique


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Ce natif de Suisse orientale – à l’époque déjà<br />

âgé de plus de 70 ans – au travail à l’hôpital au<br />

Zimbabwe. «En Afrique, on vit une joie de vivre<br />

et une compassion qui me fascinent encore<br />

aujourd’hui.»<br />

enfants noirs recueillis étaient restés en<br />

Afrique – les époux sont repartis au Zimbabwe:<br />

à l’hôpital Matibi, qui se situe également<br />

dans le sud du pays.<br />

A Stein am Rhein, l’incompréhension<br />

était générale.<br />

On n’a pas compris votre décision?<br />

<strong>No</strong>n, pour beaucoup, elle n’était pas compréhensible.<br />

<strong>No</strong>us avions une belle maison,<br />

une famille et nous gagnions bien notre vie.<br />

Renoncer à tout cela – mais pourquoi donc?<br />

La réponse de Rita a beaucoup irrité les<br />

gens: «Parce que nous voulons vivre encore<br />

une fois.»<br />

Ce qui demande une explication ...<br />

Il faut avoir vécu en Afrique. Dans la<br />

brousse, tu assistes à la joie de vivre et à la<br />

compassion autour de toi, malgré la misère.<br />

Une chose qui n’est plus possible dans notre<br />

culture. Cela m’a fasciné. Je ne me suis jamais<br />

senti vraiment à l’aise en Suisse, malgré<br />

toute la reconnaissance que j’éprouve<br />

d’être né et de pouvoir vivre ici. C’est un paradis<br />

que j’admire, par exemple pour son<br />

système politique. C’est un aspect. Mais il y<br />

en a aussi un autre. On a tout, mais les gens<br />

sont tout de même mécontents. J’estime que<br />

nous ne méritons pas toute cette richesse, si<br />

nous ne voulons pas davantage la partager.<br />

On pourrait te répondre que tu as évidemment<br />

fait beaucoup de bien avec ton travail<br />

dans le tiers-monde, mais que la misère<br />

est restée. Et peut-être que l’aide humanitaire<br />

ne fait que cimenter les inégalités<br />

et l’exploitation des pauvres, parce<br />

qu’elle stabilise une situation précaire.<br />

Mon travail avait toujours deux aspects qui<br />

sont hélas d’importance égale et indissociables:<br />

d’une part l’engagement quotidien<br />

à l’hôpital, lors de famines et pour les orphelins,<br />

d’autre part l’influence destructrice<br />

de l’extérieur. C’est-à-dire l’apartheid,<br />

les chicaneries des autorités, la soif de pouvoir<br />

de l’église et bien d’autres choses qui<br />

entravaient mon engagement. Je ne pouvais<br />

pas le changer et devais apprendre à<br />

vivre avec. Mais je me suis dit que je l’aménagerais<br />

comme je le voulais dans mon espace<br />

de vie et compte tenu de mes possibilités.<br />

Une citation de Gertrud von Le Fort m’a<br />

aidé dans mon entreprise: «Le mal n’a pas<br />

d’autre pouvoir que l’impuissance de la<br />

bonté.»<br />

Cette citation figure sur un des nombreux<br />

bouts de papier dans son bureau. Il<br />

l’appelle d’ailleurs son «petit coin», son<br />

refuge dans la petite grange près de<br />

Bischofszell (TG). Il y habite avec Rita et sa<br />

fille ainée à côté d’une ferme. Dans des<br />

conditions modestes en location. Il aime<br />

être seul dans son «petit coin». Il passe la<br />

matinée à lire des livres ou derrière son<br />

ordinateur, médite sur des thèmes importants<br />

de la vie et couche ses idées sur le<br />

papier (voir encadré).<br />

La petite grange est devenue sa maison<br />

en 2013 lorsqu’il est rentré en Suisse à<br />

l’âge de 80 ans. Epuisé, malade, amaigri.<br />

Sa demeure définitive: le chapitre de<br />

l’Afrique est clos. Seules quelques photos<br />

au mur rappellent le continent noir. «Les<br />

adieux ont été difficiles, le nouveau départ<br />

ici aussi. Il faut pourtant reconnaître<br />

ses limites.»<br />

Pour cette dernière phrase, il faut<br />

bien tendre l’oreille. Comme lorsqu’il<br />

parle de son petit coin. Les deux ne correspondent<br />

pas à l’impression que donne<br />

Herbert Aschwanden. On réalise vite qu’il<br />

a une forte personnalité qui a très vite été<br />

obligée de devenir indépendante pour<br />

s’imposer. Qu’il avait probablement une<br />

énergie effrénée. Encore aujourd’hui à<br />

son âge, il paraît agile, fait les commissions<br />

avec sa vieille Opel et se promène<br />

chaque jour. La cigarette après le repas<br />

fait aussi partie des rituels. Il réfléchit et<br />

répond ensuite avec précision aux questions.<br />

Il analyse son interlocuteur avec un<br />

regard éveillé et un mélange d’amabilité<br />

et de curiosité. Il attend avec intérêt sa réaction<br />

à ce que celui-ci entend. S’il l’entend:<br />

l’ouïe a baissé, sa mémoire aussi.<br />

L’avant-dernière question boucle la<br />

boucle. Lorsque tu jettes un regard sur<br />

ta vie, Herbert: qu’en reste-t-il?<br />

Un jour assurément un peu de cendres.<br />

J’ai fait mon travail, j’ai pu aider et rendre<br />

des gens heureux. Cela m’a procuré une<br />

grande joie au point que je n’ai jamais douté<br />

de ma profession ou disons plutôt de ma<br />

vocation.<br />

Ce qui nous amène à la conclusion. Je te<br />

prie de terminer la phrase:<br />

... je voulais partager mes connaissances et<br />

mon savoir-faire avec mes semblables souffrants<br />

– car le partage va au-delà de l’aide.<br />

Auteur et chercheur<br />

Dans sa jeunesse, Herbert Aschwanden<br />

s’intéresse aux rêves et questions<br />

de conscience. A la recherche de<br />

réponses, il a réalisé des études ethnologiques<br />

sur les traditions et rites de la<br />

population noire. Les résultats de la<br />

recherche sont publiés dans plusieurs<br />

livres. Il y a quelques mois est par<br />

ailleurs paru l’ouvrage «Armut und<br />

Reichtum des Lebens: Das Spinngewebe<br />

der Symbolik einer bewusstseins<br />

analytischen Autobiografie».<br />

Les recettes de la vente seront reversées<br />

aux orphelins au Zimbabwe.<br />

Le travail humanitaire d’Herbert<br />

Aschwanden s’y poursuit et est soutenu<br />

par l’association suisse Hilfe<br />

für Simbabwe. Son engagement a été<br />

récompensé en 1994 avec le Schaffhauser<br />

Preis für Entwicklungszusammenarbeit<br />

et en 1999 le «Merit Award»<br />

de la Zimbabwe Medical Association.<br />

«Moi,<br />

médecin-assistant ...»<br />

Dans sa série, le <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> donne<br />

la parole à des médecins-assistant(e)s<br />

– anciens et contemporains, avec différentes<br />

biographies et de toute la<br />

Suisse. L’article veut dresser une<br />

image multidimensionnelle et personnelle<br />

de la formation postgraduée et<br />

du parcours professionnel. Déjà paru:<br />

Dina-Maria Jakob (n° 5/2018), Lisa<br />

Bircher (n° 1/2019), Jürg Schlup<br />

(n° 3/2019), Christoph Jans (n° 5/2019)<br />

et Agathe Evain (n° 4/2020). Vous<br />

souhaitez y participer?<br />

Alors, écrivez à marti@<strong>asmac</strong>.ch.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 13


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Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Apprendre à chercher<br />

La structure et les<br />

fonctions de la<br />

recherche clinique<br />

Après les articles théoriques<br />

parus dans ma série «Apprendre<br />

à lire», j’aimerais<br />

orienter la série à venir sur<br />

les questions pratiques de la recherche<br />

clinique. Le but n’est pas de créer un<br />

manuel, mais de rassembler des conseils<br />

et astuces compte tenu de mon expérience<br />

dans la recherche académique.<br />

Ils sont le reflet de mon expérience<br />

personnelle et ne correspondront donc<br />

pas toujours à celle des lecteurs.<br />

Le tableau présente la structure générale<br />

avec laquelle je conceptualise les études<br />

cliniques. Elles sont structurées à travers<br />

différents éléments en commençant par<br />

la formulation de la question sur laquelle<br />

porte l’étude et en terminant avec la pu -<br />

bli cation des résultats. Chaque élément<br />

remplit différentes fonctions. Le tableau<br />

ne prétend pas être exhaustif et les<br />

fonctions (p. ex. choix du design d’étude<br />

optimal) peuvent être pertinentes dans<br />

différentes phases de l’étude.<br />

Je vais apporter un éclairage sur différents<br />

aspects du tableau en fonction du<br />

cours de l’étude. De plus, je vous invite à<br />

m’adresser vos questions portant sur<br />

votre projet de recherche auxquelles je<br />

répondrai volontiers dans un futur<br />

article.<br />

Structure<br />

Question de l’étude<br />

Protocole de l’étude/demande<br />

d’évaluation éthique<br />

Financement (bourse)<br />

Collecte de données<br />

Analyse des données<br />

Présentation lors de conférences<br />

Rédaction du rapport d’étude<br />

Publication<br />

Fonctions<br />

• Reconnaître et décrire le projet<br />

• Définir la population<br />

• Décrire les connaissances existantes sur le thème<br />

• Définir les objectifs de l’étude<br />

• Déterminer le design de l’étude<br />

• Estimer la taille de l’échantillon<br />

• Garantir la faisabilité de l’étude<br />

• Convaincre les bailleurs de l’utilité de l’étude<br />

• Assurer le financement de l’étude<br />

• Obtenir la reconnaissance comme groupe<br />

de recherche<br />

• Garantir une collecte de données efficace<br />

• Optimiser la structure des données pour<br />

l’analyse<br />

• Assurer une analyse indépendante<br />

• Appliquer des méthodes statistiques correctes<br />

• Interpréter correctement les résultats<br />

• Communiquer les résultats de l’étude<br />

• Obtenir un premier retour de la part de collègues<br />

• Lancer le réseautage/la collaboration<br />

• Rédaction scientifique<br />

• Utilisation optimale des tableaux et graphiques<br />

• Interpréter correctement les résultats et les<br />

placer dans le contexte<br />

• Choisir un journal approprié<br />

• Formater le texte et les graphiques<br />

• Rédiger une lettre d’accompagnement<br />

• Répondre aux commentaires des experts<br />

Lukas Staub,<br />

spécialiste en<br />

épidémiologie<br />

clinique, membre<br />

de la rédaction<br />

du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 15


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Le regard d’une sous-assistante<br />

7h30: rapport<br />

J’ai longtemps attendu cet instant:<br />

le premier jour dans ma<br />

carrière de sous-assistante.<br />

Après quatre années d’apprentissage<br />

intensif et au maximum trois<br />

contacts de dix minutes chacun avec des<br />

patients (accompagnée de quatre collègues<br />

étudiants pour interroger le patient<br />

avec nos questions apprises par cœur), les<br />

choses sérieuses commencent. Enfin, les<br />

vrais patients avec de vraies pathologies,<br />

de vrais collègues médecins dans un vrai<br />

hôpital avec de vrais médicaments et<br />

évidemment un vrai système informatique<br />

(ma relation ambivalente avec les<br />

ordinateurs est donc aussi mise à rude<br />

épreuve).<br />

C’est avec la boule au ventre qu’à<br />

7h29 je suis transférée au sous-sol avec<br />

deux collègues. Une dame nous court<br />

après et nous chuchote: «A 7h30, c’est<br />

l’heure du rapport!» <strong>No</strong>us entrons dans<br />

un local sombre. Dix personnes vêtues<br />

de blanc sont assises à une table rectangulaire.<br />

Une radiographie est projetée<br />

au mur. Lorsque nous entrons, tous les<br />

regards semblent se porter sur nous<br />

pendant une fraction de seconde, mais<br />

se détournent rapidement vers la projection.<br />

Et un monsieur en blouse blanche<br />

nous explique avec un accent autrichien<br />

où l’on peut apparemment voir la fracture<br />

sur l’image. «Là, où il y a la petite boule.»<br />

Je laisse mon regard balayer le local<br />

et découvre au bout de la table un<br />

monsieur, sans blouse blanche, dont je<br />

pense qu’il fait partie des personnes les<br />

plus âgées présentes dans le local et qui<br />

est sur le point de s’assoupir. La jeune<br />

génération présente continue de regarder<br />

attentivement l’écran. Au bout de la table,<br />

avec une parfaite vue d’ensemble, trône<br />

la médecin-cheffe. Lorsqu’elle fait un<br />

commentaire, l’assemblée acquiesce,<br />

quand elle rit, tout le monde rit (même si<br />

de toute évidence de loin pas tous n’en<br />

saisissent la raison).<br />

Soudain, deux tiers des personnes<br />

présentes quittent le local. Silence. De<br />

temps à autre, un regard se porte sur<br />

l’écran, bien que celui-ci n’affiche plus<br />

rien. Ce n’est que lorsque la médecin-cheffe<br />

prononce le mot libérateur<br />

«café?» que les autres médecins se lèvent.<br />

J’apprends bientôt que pour les assistant(e)s<br />

c’est le mot-clé pour «préparer la<br />

visite», mais que pour les médecinscadres,<br />

cela signifie «café et croissants<br />

pour passer le temps jusqu’à ce que les<br />

assistant(e)s soient enfin prêts».<br />

Youpi! Je peux participer à la visite<br />

en tant que secrétaire, équipée de la liste<br />

des patients, du stéthoscope, de la liste<br />

téléphonique et du téléphone dans ma<br />

poche ainsi que d’un ordinateur sur une<br />

table mobile. – Me serais-je trompée?<br />

Ne s’agissait-il pas d’un poste de sousassistante?<br />

Camille Bertossa,<br />

étudiante en médecine<br />

de 5 e année<br />

16<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

<strong>No</strong>uvelles<br />

des sections<br />

Berne<br />

Assemblée générale et fête<br />

du jubilé <strong>2021</strong><br />

L’assemblée générale ordinaire <strong>2021</strong> est<br />

prévue le jeudi 22 avril à 19 h à la Maison<br />

des générations de Berne. <strong>No</strong>us vous informerons<br />

en temps voulu de sa tenue ou<br />

d’une éventuelle alternative.<br />

La fête à l’occasion de notre jubilé des<br />

75 ans a été reportée au 12 juin <strong>2021</strong> à cause<br />

de la crise du coronavirus. <strong>No</strong>us vous tiendrons<br />

également au courant à ce sujet.<br />

Janine Junker, directrice de l’ASMAC Berne<br />

Zurich/<br />

Schaffhouse<br />

Lifting à l’ASMAC Zurich<br />

L’année 2020 a été marquée par de nombreux<br />

défis. Dans le contexte du coronavirus,<br />

la numérisation n’a pas non plus<br />

épargné le comité de l’ASMAC Zurich. Les<br />

séances virtuelles à cadence accélérée<br />

nous ont certes rapprochés mais aussi<br />

d’une certaine manière éloignés les uns<br />

des autres. <strong>No</strong>us sommes donc impatients<br />

de nous asseoir tous autour de la même<br />

table, de mener des discussions animées<br />

et de nous couper la parole.<br />

La situation exceptionnelle nous a<br />

aussi montré que la proximité avec nos<br />

membres est plus importante que jamais<br />

et que nous, en tant que médecins, devons<br />

assumer un rôle actif dans la politique de<br />

la santé. Pour pouvoir efficacement porter<br />

votre opinion vers l’extérieur, nous avons<br />

profité du temps disponible pour remanier<br />

notre site Internet et activer les canaux<br />

dans les médias sociaux. Vous nous trouverez<br />

désormais sur LinkedIn et Instagram.<br />

Parallèlement, nous avons révisé<br />

notre calculateur des salaires. Il est dès à<br />

présent accessible sur notre nouveau site<br />

Internet. La principale fonction permet de<br />

vérifier les salaires de base des médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique<br />

dans le canton de Zurich. Grâce à notre<br />

sondage réalisé parmi nos membres, nous<br />

sommes également en mesure de fournir<br />

aux chef(fe)s de clinique une estimation<br />

du salaire global attendu en tenant compte<br />

des participations aux honoraires supplémentaires<br />

suivant les disciplines. <strong>No</strong>us<br />

tentons donc aussi d’établir plus de transparence<br />

pour les salaires des chef(fe)s de<br />

clinique. <strong>No</strong>us avons besoin de votre aide<br />

pour continuellement mettre à jour les<br />

données salariales dans le canton de Zurich.<br />

Toute information, tout contrat de<br />

travail ou autre indication de salaire sont<br />

donc les bienvenus!<br />

Outre la communication améliorée,<br />

nous avons fixé les priorités suivantes en<br />

<strong>2021</strong>: encouragement de la relève, conditions<br />

de travail et une formation postgraduée<br />

modernes à tous les niveaux. La première<br />

manifestation prévue en <strong>2021</strong> est le<br />

séminaire Coach my Career pour la relève<br />

sur le thème «Plötzlich Ärztin*Arzt!» –<br />

SAVE THE DATE 20 mars 2020!<br />

Vous trouverez le flyer SAVE THE<br />

DATE:<br />

https://www.vsao-zh.ch/wp-content/<br />

uploads/2020/12/cmc_savethedate<strong>2021</strong>_<br />

flyer.pdf<br />

Anna Wang, présidente,<br />

et Susanne Hasse, directrice<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 17


<strong>asmac</strong><br />

<strong>asmac</strong>-Inside<br />

Michael Burkhardt<br />

Lieu de domicile: Berne et Fribourg<br />

A l’<strong>asmac</strong> depuis: 2019<br />

L’<strong>asmac</strong> en trois mots:<br />

solidaire, novatrice et tournée vers<br />

l’avenir<br />

Il est quelqu’un qui veut bien faire<br />

les choses. Vraiment bien. Pas<br />

seulement pour lui-même, mais<br />

aussi pour les autres. Et quand il<br />

veut bien faire sous les yeux attentifs de<br />

l’assemblée, il est vraiment très tendu.<br />

Comme lors de la dernière séance de la<br />

Chambre médicale qui s’est déroulée<br />

virtuellement à cause du coronavirus.<br />

Michael Burkhard devait présenter dans<br />

une salle d’exposition à Berne la prise de<br />

«position du corps médical suisse sur le<br />

thème du climat et de la santé» déposée<br />

par la swimsa et l’<strong>asmac</strong>. Devant l’œil de<br />

la caméra et sous les regards attentifs du<br />

Comité central de la FMH:<br />

Quelques minutes et d’innombrables<br />

gouttes de sueur plus tard, tout allait (de<br />

nouveau) bien. Le jeune homme de 27 ans<br />

s’était comme toujours bien préparé et<br />

avait parfaitement accompli sa mission.<br />

«Pour moi, c’était une expérience intéressante<br />

et même un peu amusante de me<br />

retrouver sur un podium dans une grande<br />

salle dans laquelle il y avait plus d’infrastructure<br />

technique que de gens»,<br />

résume-t-il. «J’ai considéré ma courte<br />

intervention comme un magnifique défi<br />

pour lequel je suis reconnaissant.»<br />

Les défis ne devraient d’ailleurs pas<br />

manquer sur son futur parcours. Michael<br />

Burkhard est en quatrième année de ses<br />

études de médecine. «A l’heure actuelle,<br />

la psychiatrie et l’urologie m’intéressent<br />

le plus – même si je suis presque sûr que<br />

ces préférences changeront encore<br />

plusieurs fois à l’avenir.» Le présent est<br />

plus important. Celui-ci comprend<br />

depuis le printemps dernier son rôle de<br />

représentant de la swimsa, l’organisation<br />

des étudiants en médecine, au Comité<br />

directeur de l’<strong>asmac</strong>. «J’assure la communication<br />

entre les associations et coordonne<br />

les affaires qui concernent les<br />

deux.»<br />

Pourquoi s’engage-t-il? La prochaine<br />

étape importante dans sa formation est<br />

l’engagement comme médecin-assistant.<br />

«Je considère donc qu’il est important<br />

d’aborder déjà maintenant les responsabilités<br />

et obstacles qui jalonneront ma<br />

future profession.» L’<strong>asmac</strong> lui permet<br />

d’affiner l’image qu’il s’en fait et de<br />

contribuer aux changements. «De plus,<br />

j’ai l’opportunité de faire mes premiers<br />

pas en politique de la santé.» Et malgré<br />

ses bas-fonds, il sait déjà: «Après les<br />

études et mon engagement de délégué de<br />

la swimsa, je souhaite rester actif à<br />

l’<strong>asmac</strong> et dans la politique professionnelle.»<br />

La vie de Michael Burkhardt ne<br />

tourne cependant pas seulement autour<br />

des études et de son engagement pour<br />

l’association. Les activités avec sa<br />

compagne et ses amis y trouvent aussi<br />

leur place. «Actuellement, mon petit chat<br />

Kuro, que j’ai trouvé fin octobre devant<br />

chez moi et qui nécessitait quelques<br />

soins, me tient en haleine. Autrement,<br />

j’aime passer ma soirée avec un livre, faire<br />

du footing ou plonger dans l’univers de<br />

Netflix.»<br />

18<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Conciliation entre<br />

activité professionnelle<br />

et impératifs liés à<br />

la vie fami-liale:<br />

nouveautés législatives<br />

en droit du travail<br />

PePendant longtemps, le législateur<br />

suisse n’a pas voulu régler<br />

les questions relevant de la<br />

con-ciliation entre activité<br />

professionnelle et vie familiale, considérant<br />

qu’elles relevaient de la sphère<br />

privée. En la matière, l’assurance-maternité,<br />

introduite en 2005, a été jusqu’à<br />

aujourd’hui la seule avancée législative<br />

notable. Dans de nombreuses conventions<br />

collectives, des progrès ont été<br />

constatés. Ces derniers temps, le mouvement<br />

législatif s’est toutefois accéléré,<br />

sous la pression d’initiatives populaires<br />

ou parlementaires. Ainsi, suite à la votation<br />

du 27 septembre 2020, un congé<br />

paternité de deux semaines est entré en<br />

vigueur le 1er janvier <strong>2021</strong>. En outre, la loi<br />

fédérale sur l’amélioration de la conciliation<br />

entre activité professionnelle et prise<br />

en charge de proches, adoptée le 20 décembre<br />

2019, entraîne l’entrée en vigueur,<br />

le 1er janvier <strong>2021</strong>, d’un congé pour la<br />

prise en charge de proches, puis, le 1er<br />

juillet <strong>2021</strong>, d’une réglementation sur le<br />

congé de prise en charge d’un enfant<br />

gravement atteint dans sa santé. Enfin, en<br />

date du 18 décembre 2020, les Chambres<br />

fédérales ont accepté de prolonger la<br />

durée du congé maternité et des prestations<br />

d’assurance correspondantes en cas<br />

d’hospitalisation du nouveau-né; la date<br />

d’entrée en vigueur de cette dernière<br />

modification n’est pas encore fixée. Dans<br />

cet article, ces nouvelles réglementations<br />

légales seront présentées dans les grandes<br />

lignes.<br />

Congé paternité<br />

La nouvelle réglementation introduit,<br />

dans le Code des obligations (dont<br />

relèvent les rapports de travail de la<br />

majorité des médecins-assistant(e)s et<br />

chef(fe)s de cliniques), un congé paternité<br />

de deux semaines à prendre dans les six<br />

mois qui suivent la naissance de l’enfant.<br />

Ce droit est accordé à celui qui est le père<br />

légal au moment de la naissance de<br />

l’en fant (du fait de son mariage avec la<br />

mère) ou à celui qui le devient au cours<br />

des six mois qui suivent (du fait de sa<br />

reconnaissance de l’enfant). Contrairement<br />

au congé maternité de 14 semaines,<br />

qui doit être pris d’un trait dès le jour de<br />

l’accouchement (art. 329f CO), le congé<br />

paternité peut être pris de manière<br />

fractionnée, sous la forme de semaines ou<br />

de journées (art. 329g al. 3 CO). Les régle -<br />

mentations contractuelles ou découlant<br />

de conventions collectives déjà existantes,<br />

lorsqu’elles sont plus généreuses, restent<br />

applicables.<br />

Selon un système identique à celui<br />

appliqué pendant le congé maternité, la<br />

nouvelle loi prévoit, pendant les jours<br />

de congé paternité, le versement par le<br />

régime des allocations pour perte de gain<br />

(LAPG) d’une allocation de paternité<br />

équivalente à 80% du salaire (plafonnée à<br />

196 francs par jour calendaire). Comme<br />

pour le congé maternité, les réglementations<br />

contractuelles ou les conventions<br />

collectives peuvent évidemment prévoir<br />

le maintien du salaire entier pendant les<br />

jours de congé paternité.<br />

La loi ne contient aucune règle<br />

expresse relative aux modalités de<br />

fixation des dates du congé de paternité.<br />

En prévoyant que ce congé doit être pris<br />

dans les six mois qui suivent la naissance<br />

de l’enfant et qu’il peut être pris sous la<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 19


<strong>asmac</strong><br />

forme de semaines ou de journées, le<br />

législateur a toutefois voulu permettre<br />

aux familles de moduler ce congé selon<br />

leurs besoins. La possibilité de fractionner<br />

ce congé en jours isolés, de prendre<br />

l’essentiel de ce congé au moment de<br />

la naissance ou, au contraire, après le<br />

congé maternité de la mère doit ainsi être<br />

garantie dans tous les cas. Dans la mesure<br />

du possible, il conviendra de tenir compte<br />

des besoins de l’employeur, notamment<br />

en annonçant les dates envisagées de<br />

congé suffisamment tôt pour permettre<br />

l’organisation du travail et les remplacements.<br />

Contrairement à ce qui est prévu<br />

pour la fixation des vacances (art. 329c al.<br />

2 CO), il faut toutefois considérer qu’en<br />

cas de désaccord avec l’employeur sur les<br />

dates de prise du congé paternité, ce<br />

dernier ne peut pas imposer unilatéralement<br />

sa volonté.<br />

Comme le congé maternité, le congé<br />

paternité ne peut pas entraîner de<br />

réduction du droit aux vacances (art. 329b<br />

al. 3 let. c CO). Aucune protection contre<br />

les licenciements n’est en revanche liée<br />

au congé paternité. Toutefois, si, au<br />

moment de la résiliation du contrat de<br />

travail par l’employeur, le congé paternité<br />

n’a pas été entièrement pris, le délai de<br />

congé est prolongé du nombre de jours de<br />

congé restant à prendre (art. 335c al. 3<br />

CO); cette règle permet ainsi au père<br />

licencié de pouvoir bénéficier de la durée<br />

entière de son délai de congé pour la<br />

recherche d’un nouvel emploi. A titre<br />

d’exemple, si le père d’un enfant, né le 20<br />

janvier <strong>2021</strong>, est licencié à la fin mars <strong>2021</strong><br />

avec effet au 31 mai <strong>2021</strong> et qu’il lui reste,<br />

au moment de son licenciement, un solde<br />

de sept jours de congé paternité à<br />

prendre, son contrat de travail sera pro<br />

longé jusqu’au 7 juin <strong>2021</strong>.<br />

Congé pour la prise en charge de<br />

proches<br />

Le nouvel article 329h CO introduit un<br />

droit à un congé payé pour la prise en<br />

charge d’un membre de la famille ou du<br />

partenaire atteint dans sa santé. Ce congé<br />

payé est limité au temps nécessaire pour<br />

la prise en charge, mais ne doit pas<br />

dépasser trois jours par cas et dix jours<br />

par an au total. Ce nouvel article prévoit,<br />

dans ces limites, un droit à un congé payé<br />

par l’employeur indépendant des règles<br />

sur le droit au salaire en cas d’empêchement<br />

de travailler (art. 324a CO). Ce<br />

nouvel article va ainsi plus loin que<br />

l’article 36 al. 3 LTr, dans sa version en<br />

vigueur jusqu’au 31 décembre 2020,<br />

puisque cette ancienne disposition<br />

concernait uniquement les enfants<br />

jusqu’à l’âge de 15 ans, à l’exclusion des<br />

autres membres de la famille et du<br />

partenaire, et ne prévoyait pas de droit au<br />

salaire pendant le congé.<br />

Lorsque la prise en charge d’un<br />

proche entraîne pour la personne salariée<br />

un empêchement de travailler d’une<br />

durée excédant les trois jours par cas ou<br />

les dix jours par an, l’article 324a CO peut<br />

CERTIFIÉ<br />

HAUTE QUALITÉ:<br />

<strong>Journal</strong><br />

<strong>asmac</strong><br />

N o 1, <strong>février</strong> <strong>2021</strong><br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Réserve<br />

Du stock obligatoire<br />

à la réserve de globules<br />

rouges<br />

Page 22<br />

Publication<strong>2021</strong><br />

COMPÉTENT<br />

TRANSPARENT<br />

Le label de qualité<br />

• Etabli et reconnu pour son lectorat<br />

• Réputé pour son contenu indépendant<br />

• Pour une publicité sans perte de diffusion<br />

Pneumologie<br />

Fibrose pulmonaire – diagnostic et<br />

nouveaux traitements<br />

Page 45<br />

Gériatrie<br />

Le patient âgé «récalcitrant»<br />

Page 49<br />

Politique<br />

L’admission – un labyrinthe<br />

Page 6<br />

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20<br />

Q_Titel_Inserat_180x133mm_fr.indd 1 07.02.18 14:47<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

alors encore trouver application et, selon<br />

les circonstances, lui faire bénéficier d’un<br />

droit au salaire d’une plus longue durée.<br />

Indépendamment d’un droit à un<br />

congé payé fondé sur le nouvel article<br />

329h CO ou d’un empêchement de travailler<br />

au sens de l’article 324a CO, il découle<br />

du nouvel article 36 al. 4 LTr, également<br />

entré en vigueur le 1er janvier <strong>2021</strong>, que la<br />

prise en charge d’enfants atteints dans<br />

leur santé peut justifier un congé dépassant<br />

dix jours par an; au-delà de dix jours<br />

par an, ce congé ne sera toutefois pas<br />

nécessairement payé.<br />

Congé pour la prise en charge d’un<br />

enfant gravement atteint dans la santé<br />

La nouvelle réglementation, qui relève<br />

également du régime des allocations pour<br />

perte de gain (LAPG) et qui entrera en<br />

vigueur le 1er juillet <strong>2021</strong>, permettra aux<br />

parents d’un enfant mineur gravement<br />

atteint dans sa santé en raison d’une<br />

maladie ou d’un accident de bénéficier<br />

d’allo-cations de prise en charge pendant<br />

l’interruption de l’activité lucrative que la<br />

prise en charge de l’enfant nécessite.<br />

Lorsque les conditions du droit à cette<br />

prestation, détaillées dans la loi (art. 16i<br />

et 16j LAPG), sont remplies, il est prévu<br />

que, pendant un délai-cadre de 18 mois,<br />

les parents bénéficieront de 98 indemnités<br />

journalières au plus (14 semaines),<br />

couvrant le 80% du revenu de l’activité<br />

lucrative (avec un plafond à 196 francs<br />

par indemnité) (art. 16k à 16n LAPG);<br />

lorsque les deux parents exercent une<br />

activité lucrative, ces 98 indemnités<br />

devront être réparties entre eux, en<br />

principe par moitiés (art. 16l al. 4 LAPG).<br />

Lorsqu’une personne salariée aura<br />

droit à une telle allocation de prise en<br />

charge, elle aura simultanément le droit<br />

d’obtenir de son employeur un congé de<br />

prise en charge correspondant d’une<br />

durée totale de 14 semaines au plus, qui<br />

peut être pris en une fois ou sous forme<br />

de journées (art. 329i CO). Si les deux<br />

parents travaillent, chacun a droit en<br />

principe au total à un congé de sept<br />

semaines au plus; les parents peuvent<br />

toutefois convenir de se partager le congé<br />

de manière différente (art. 329i al. 3 CO).<br />

Lorsque l’allocation de prise en charge,<br />

du fait de son montant maximal fixé à 196<br />

francs par jour calendaire, n’atteindra pas<br />

le 80% du salaire du parent bénéficiaire,<br />

l’employeur pourra, selon les circonstances,<br />

être amené à verser la différence<br />

entre l’allocation de prise en charge et le<br />

80% du salaire (art. 324b al. 2 CO); les<br />

réglementations contractuelles ou<br />

prévues par conventions collectives<br />

peuvent évidemment prévoir le maintien<br />

du salaire entier pendant le congé de<br />

prise en charge.<br />

La prise de ce congé de prise en charge<br />

n’entraînera en outre aucune réduction des<br />

vacances (art. 329b al. 3 let. d CO). Enfin,<br />

les parents concernés bénéficieront d’une<br />

protection contre les licenciements, liée à<br />

ce congé de prise en charge, pour une<br />

période maximale de six mois à compter<br />

du jour où le délai-cadre a commencé à<br />

courir (art. 336c al. 1 let. c bis CO).<br />

Prolongation du congé maternité en<br />

cas d’hospitalisation du nouveau-né<br />

Actuellement, le congé maternité de 14<br />

semaines, durant lequel la mère bénéficie<br />

de l’allocation de maternité (couvrant<br />

80% du salaire, avec un plafond fixé à 196<br />

francs par jour calendaire), débute le jour<br />

de la naissance de l’enfant (art. 329f CO).<br />

En cas d’hospitalisation du nouveau-né<br />

de façon ininterrompue durant trois<br />

semaines au moins depuis sa naissance,<br />

le début de ce congé maternité de 14 semaines,<br />

et de l’allocation de maternité<br />

correspondante, peut être reporté<br />

jusqu’au moment où l’enfant quitte<br />

l’hôpital (art. 16c al. 2 LAPG). Durant la<br />

période de report, aucune allocation de<br />

maternité n’est toutefois versée. Etant<br />

donné que la mère doit s’occuper de son<br />

enfant et qu’elle a de toute façon l’interdiction<br />

de travailler durant les huit<br />

semaines suivant l’accouchement (art.<br />

35a al. 3 LTr), l’article 324a CO sur le<br />

salaire en cas d’empêchement de travailler<br />

trouve application durant cette<br />

période; lorsque la mère a peu d’ancienneté<br />

et qu’elle a eu un arrêt maladie de<br />

longue durée pendant sa grossesse, les<br />

prétentions en paiement du salaire<br />

fondées sur l’article 324a CO – qui sont<br />

limitées dans leur durée – peuvent être<br />

déjà épuisées au moment de l’accouchement,<br />

de sorte qu’elle peut se retrouver<br />

sans revenu en cas de demande<br />

de report du congé maternité.<br />

Selon la révision législative adoptée<br />

le 18 décembre 2020, dont l’entrée en<br />

vigueur n’est pas encore fixée, ce système<br />

de report du congé maternité sera<br />

remplacé par une prolongation du congé<br />

maternité et du versement de l’allo -<br />

cation d’une durée équivalente à la durée<br />

de l’hospi-talisation du nouveau-né (mais<br />

au maximum de 56 jours); la durée totale<br />

du congé maternité et du versement de<br />

l’allocation, prolongation comprise,<br />

pourra ainsi atteindre au maximum 22<br />

semaines à partir du jour de l’accouchement.<br />

La prolongation du congé maternité<br />

prévue par le nouveau régime est<br />

conditionnée à une hospitalisation du<br />

nouveau-né immédiatement après sa<br />

naissance d’une durée ininterrompue de<br />

deux semaines au moins (au lieu des trois<br />

semaines actuellement exigées pour<br />

obtenir le report du congé maternité).<br />

Elle suppose également que la mère<br />

apporte la preuve qu’au moment de son<br />

accouchement, elle prévoyait de reprendre<br />

une activité lucrative à la fin de<br />

son congé maternité; cette preuve doit<br />

notamment être considérée comme<br />

apportée lorsque la salariée n’a pas résilié<br />

son contrat de travail avant son accouchement.<br />

Lorsque l’allocation de maternité<br />

versée à la mère pendant la durée d’hospitalisation<br />

du nou-veau-né, du fait de<br />

son montant maximal fixé à 196 francs<br />

par jour calendaire, n’atteindra pas le 80%<br />

du salaire, l’employeur pourra,<br />

selon les circonstances, être amené à<br />

verser la différence entre l’allocation de<br />

maternité et le 80% du salaire (art. 324b<br />

al. 2 CO); les réglementations contractuelles<br />

ou prévues par conventions<br />

collectives peuvent évidemment prévoir<br />

le maintien du salaire entier pendant<br />

cette période, comme pendant le restant<br />

du congé maternité.<br />

Selon l’article 336c al. 1 let. c CO, l’employeur<br />

ne peut pas licencier une travailleuse<br />

pendant sa grossesse ainsi que<br />

pendant les 16 semaines suivant l’accouchement.<br />

Selon le nouvel article 336c al. 1<br />

let. c bis CO, introduit par cette même<br />

réforme, il ne sera pas non plus possible<br />

de licencier une travailleuse pendant un<br />

congé maternité prolongé en raison de<br />

l’hospitalisation du nouveau-né; en<br />

fonction de la durée d’hospitalisation du<br />

nouveau-né, la protection contre les<br />

licenciements à compter de l’accouchement<br />

pourra ainsi durer jusqu’à<br />

22 semaines.<br />

Christian Bruchez<br />

avocat, section Genève<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 21


Point de mire<br />

Les réserves<br />

suisses<br />

La brochure de recommandations actuelle pour les ménages privés<br />

s’intitule «Des provisions providentielles». Mais les entreprises aussi<br />

doivent stocker des marchandises sur mandat de la Confédération –<br />

du café en passant par l’engrais jusqu’aux médicaments.<br />

Stefan Menzi, chef suppléant section stockage,<br />

Office fédéral pour l’approvisionnement économique du pays (OFAE)<br />

Les provisions en cas d’urgence: la Confédération stocke différentes marchandises au cas où une pénurie ou interruption de la chaîne de livraison<br />

devrait survenir. Comme par exemple dans ce dépôt de carburant.<br />

Photos: màd<br />

22<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

En mars et avril 2020, la demande<br />

pour certains médicaments<br />

a augmenté de façon<br />

spectaculaire compte tenu du<br />

nombre croissant de patients atteints du<br />

COVID-19 qu’il fallait traiter. Les hôpitaux<br />

se sont donc efforcés de constituer des<br />

stocks plus importants. Quant aux fabricants,<br />

ils se sont concentrés sur la production<br />

de produits spécifiquement nécessaires<br />

pour le COVID-19, ce qui a entravé<br />

l’approvisionnement d’autres médicaments.<br />

Cela a entraîné des problèmes de<br />

livraison dans les soins médicaux de base.<br />

La Suisse a donc dû mobiliser ses stocks<br />

obligatoires. De mars à avril 2020, les<br />

stocks obligatoires ont été libérés à 27 reprises.<br />

Cela concernait 19 produits, le plus<br />

souvent des antibiotiques. Déjà en <strong>février</strong><br />

2020, la Confédération avait donné son<br />

feu vert pour la vente d’environ 170 000<br />

masques FFP2/3. Les trois entreprises qui<br />

tenaient les stocks obligatoires ont vendu<br />

les masques à la pharmacie de l’armée qui<br />

les a ensuite livrés aux cantons.<br />

Stocks obligatoires indispensables<br />

Les stocks obligatoires ne comprennent<br />

pas seulement des masques et des médicaments.<br />

La Confédération fait en sorte que<br />

des stocks obligatoires d’aliments de base,<br />

de carburant et d’engrais soient tenus en<br />

Suisse pour pallier une éventuelle pénurie.<br />

Ils permettent de remédier aux difficultés<br />

temporaires lorsque les chaînes<br />

d’approvisionnement sont interrompues.<br />

Constituer des stocks est une mesure de<br />

prévention capitale pour la Suisse, tributaire<br />

des importations. Si le marché ne<br />

peut plus satisfaire la demande de biens<br />

vitaux, suite à une perturbation de l’approvisionnement,<br />

on peut libérer les réserves<br />

de produits convoités: le stockage est donc<br />

un moyen d’action précieux d’approvisionnement<br />

économique du pays. La<br />

Confédération ne gère pas elle-même ces<br />

stocks, mais délègue cette tâche aux entreprises<br />

qui n’exploitent pas seulement les<br />

stocks, mais qui produisent ou font le<br />

commerce des marchandises qui doivent<br />

être stockées. Les stocks sont donc intégrés<br />

dans les réseaux de distribution habituels<br />

et peuvent être rapidement mobilisés<br />

en cas de besoin.<br />

La Confédération définit quelles marchandises<br />

doivent être obligatoirement<br />

stockées. De plus, elle spécifie pour combien<br />

de temps les stocks doivent couvrir<br />

les besoins moyens de la population<br />

suisse. Toutes les entreprises qui importent<br />

ces biens en quantité dépassant<br />

Produit Besoins à couvrir 1<br />

Alimentation<br />

Sucre<br />

3 mois<br />

Riz<br />

4 mois<br />

Huiles et corps gras<br />

4 mois<br />

Café<br />

3 mois<br />

Blé tendre destiné aux humains<br />

4 mois<br />

Blé dur destiné aux humains<br />

4 mois<br />

Blé tendre à double destination<br />

3 à 4 mois<br />

Céréales fourragères<br />

2 mois<br />

(Oléo)protéagineux<br />

2 mois<br />

Engrais azotés<br />

1/3 des besoins sur une période<br />

de végétation 2<br />

Energie<br />

Essence<br />

4,5 mois<br />

Kérosène<br />

3 mois<br />

Diesel<br />

4,5 mois<br />

Mazout<br />

4,5 mois<br />

Mazout extraléger stocké à la place du gaz 3 4,5 mois<br />

Barres d’uranium Pour recharger une fois 2 réacteurs 4<br />

Produits thérapeutiques<br />

Anti-infectieux à usage humain<br />

− dosés pour la vente<br />

− Principes actifs<br />

Inhibiteur de la neuraminidase<br />

Analgésiques et opiacés puissants<br />

Vaccins<br />

Anti-infectieux en médecine vétérinaire<br />

Kits pour don du sang<br />

Masques de protection FFP2 et FFP3<br />

Biens industriels<br />

Polyéthylène (PE) et additifs<br />

un certain seuil ou sont les premières à les<br />

commercialiser en Suisse doivent conclure<br />

un contrat de stockage avec l’Office fédéral<br />

pour l’approvisionnement économique du<br />

pays (OFAE). Ces contrats définissent les<br />

marchandises, la quantité, la qualité et le<br />

3 mois<br />

2 à 3 mois<br />

Thérapie pour 25% de la population<br />

+ prophylaxie pour le personnel de<br />

santé pendant 40 jours<br />

3 mois<br />

4 mois<br />

2 mois<br />

3 mois<br />

168 400 pce<br />

81 tonnes<br />

1<br />

Les besoins à couvrir sont la période (en mois) pendant laquelle les quantités stockées doivent couvrir<br />

les besoins moyens de la population suisse. Dans certains cas, les quantités sont exprimées en chiffres<br />

absolus.<br />

2<br />

Les deux tiers restants sont couverts par les stocks existants chez les producteurs, importateurs,<br />

commerçants, etc. et par l’azote disponible dans le sol.<br />

3<br />

Le mazout extraléger est stocké à titre supplétif pour le gaz naturel. Les consommateurs de gaz naturel<br />

équipés d’une installation mixte peuvent être approvisionnés pendant 4,5 mois.<br />

4<br />

On stocke respectivement une recharge pour deux des quatre réacteurs nucléaires suisses.<br />

lieu du stockage. A l’heure actuelle, ce sont<br />

environ 300 entreprises qui gèrent des<br />

stocks obligatoires. La valeur des stocks<br />

suit les fluctuations du marché et se situe<br />

actuellement à environ 2,5 milliards de<br />

francs.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 23


Point de mire<br />

Dans le cadre du stockage obligatoire, les<br />

branches économiques concernées<br />

peuvent fonder des organisations de droit<br />

privé, chargées de ces réserves. Cinq organisations<br />

chargées des réserves obligatoires<br />

existent actuellement. Elles<br />

couvrent presque tous les domaines du<br />

stockage obligatoire. Ces organisations<br />

gèrent des fonds de garantie qui servent à<br />

couvrir les coûts liés au stockage. Les<br />

fonds sont alimentés par les contributions<br />

des importateurs ou des premiers à commercialiser<br />

les biens relevant du stockage<br />

obligatoire en Suisse. De plus, les organisations<br />

chargées des réserves obligatoires<br />

contrôlent sur mandat de la Confédération<br />

si les entreprises chargées du stockage<br />

respectent leurs obligations en la matière.<br />

L’activité des organisations chargées<br />

des réserves obligatoires est surveillée par<br />

l’OFAE.<br />

Outre le stockage obligatoire ordonné<br />

par la Confédération, l’OFAE peut convenir<br />

sur une base volontaire avec certaines<br />

entreprises du stockage d’autres biens essentiels.<br />

Grâce à cela, il est possible de<br />

constituer des stocks pour des biens essentiels<br />

pour l’approvisionnement pour<br />

lesquels la demande est faible en temps<br />

normal ou qui ne sont proposés que par un<br />

nombre limité de fournisseurs (p. ex., granules<br />

de plastique). Même si dans ce cas de<br />

figure, il n’y a pas d’obligation de stockage,<br />

les entreprises prennent les mêmes engagements<br />

que ceux applicables au stockage<br />

obligatoire.<br />

L’assortiment actuel des marchandises<br />

stockées ainsi que la couverture des<br />

besoins sont résumés dans le tableau<br />

page 23.<br />

Plus de savon, mais des<br />

médicaments<br />

L’assortiment des marchandises stockées<br />

obligatoirement a fortement évolué depuis<br />

les années 1990. La Suisse stocke aujourd’hui<br />

nettement moins de produits<br />

pétroliers et alimentaires. Le stockage<br />

obligatoire a été supprimé pour différentes<br />

marchandises comme les métaux, les textiles<br />

ainsi que les savons et lessives. Dans<br />

le même temps, les produits thérapeutiques<br />

ont gagné en importance. La Confédération<br />

a notamment introduit un stockage<br />

obligatoire pour certains virostatiques,<br />

analgésiques et vaccins. Compte<br />

tenu des expériences acquises pendant la<br />

pandémie de COVID-19, il a également décidé<br />

d’établir des stocks d’éthanol nécessaire<br />

à la fabrication de produits désinfectants<br />

et médicaments.<br />

Pour de nombreux médicaments, les ruptures<br />

de stock ont été de plus en plus fréquentes<br />

au cours des dernières années, ce<br />

qui a nécessité la libération de stocks obligatoires.<br />

Cela ne concerne généralement<br />

pas les produits novateurs et onéreux,<br />

mais les principes actifs et produits finis<br />

pour l’approvisionnement médical de<br />

base. Ces problèmes d’approvisionnement<br />

sont provoqués par une concentration de<br />

la production des principes actifs et médicaments<br />

en Asie ainsi que par des chaînes<br />

logistiques fortement segmentées et donc<br />

vulnérables. Par ailleurs, les possibilités<br />

de compenser des ruptures de stock en<br />

s’approvisionnant sur le marché sont quasi<br />

inexistantes. Les médicaments plus anciens<br />

qui sont retirés du marché et le<br />

nombre d’autorisations de mise sur le<br />

marché relativement faible en Suisse en<br />

comparaison internationale restreignent<br />

davantage l’assortiment. Finalement, les<br />

entreprises industrielles suisses et les hôpitaux<br />

ont fortement réduit les infrastructures<br />

pour transformer les matières premières<br />

en produits thérapeutiques commercialisables.<br />

La libération plus fréquente<br />

des réserves obligatoires est<br />

symptomatique du développement de<br />

l’approvisionnement en médicaments,<br />

mais ne permet pas d’éliminer les risques<br />

fondamentaux en matière d’approvisionnement.<br />

Outre le fait d’assurer le stockage obligatoire,<br />

la Confédération recommande<br />

aux ménages privés de constituer des provisions.<br />

Cela comprend en premier lieu<br />

des denrées alimentaires qui se prêtent au<br />

stockage pour une durée d’une semaine et<br />

9 litres d’eau par personne. Les provisions<br />

doivent correspondre aux habitudes alimentaires<br />

et inclure ce que l’on consomme<br />

normalement au quotidien. Sans oublier<br />

les médicaments essentiels. Vous trouverez<br />

d’autres informations sur les provisions<br />

domestiques sur https://www.bwl.<br />

admin.ch/bwl/fr/home/themen/notvorrat.html.<br />

24<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 25


Parfaitement adaptés à la vie en altitude<br />

grâce aux érythrocytes fusiformes:<br />

les lamas à Machu Picchu (Pérou)<br />

Un regard animal<br />

sur les<br />

érythrocytes<br />

Augmenter l’hématocrite à court terme? Certains animaux en sont<br />

capables. Ils disposent d’un réservoir d’érythrocytes et donc d’une sorte<br />

d’outil de dopage intégré.<br />

Prof. Prof. h.c. D r Max Gassmann, directeur de l’Institut de physiologie vétérinaire, Faculté Vetsuisse, et du<br />

Zurich Center for Integrative Human Physiology (ZIHP), Université de Zurich<br />

Photos: © Max Gassmann / màd<br />

26<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

Vous le savez depuis vos études<br />

en médecine humaine: l’hémoglobine<br />

est emballée dans<br />

les érythrocytes. Ceux-ci ont<br />

une durée de vie de 120 jours. En cas de<br />

manque d’oxygène, l’hormone érythropoïétine<br />

(EPO) assure une maturation accélérée<br />

afin que le taux d’hématocrite<br />

d’une personne en bonne santé, qui se situe<br />

dans des conditions normales entre 35<br />

et 52%, puisse être atteint. Vous êtes-vous<br />

déjà demandé pourquoi l’hémoglobine<br />

doit être emballée dans des érythrocytes,<br />

pourquoi sa durée de vie est fixée à quatre<br />

mois et pourquoi au cours de l’évolution,<br />

le taux d’hématocrite physiologique n’a<br />

pas été fixé à une valeur plus élevée pour<br />

obtenir des performances physiques<br />

maximales grâce à l’augmentation de l’apport<br />

en oxygène que cela engendre?<br />

Le taux d’hématocrite moyen chez les<br />

mammifères se situe à un niveau similaire<br />

de celui des humains. Chez certaines espèces<br />

animales, la durée de vie des érythrocytes<br />

est cependant de 60 à 160 jours.<br />

Il n’y a pas de corrélation entre la taille<br />

corporelle et le volume des érythrocytes.<br />

L’éléphant et la souris ont des globules<br />

rouges de la même taille. Les chèvres de<br />

montagne possèdent de très petits érythrocytes.<br />

Leur nombre est en conséquence<br />

plus élevé. Les érythrocytes des<br />

mammifères sont ronds, à l’exception des<br />

camélidés. Chez le chameau et aussi le lama,<br />

l’alpaga, la vigogne et le guanaco, ils<br />

sont fusiformes. Cette forme fusiforme<br />

chez le chameau s’explique probablement<br />

par le fait que les érythrocytes fusiformes<br />

présentent une grande résistance osmotique,<br />

ce qui est nécessaire lorsque le chameau<br />

n’absorbe pas de liquide pendant<br />

plusieurs jours et qu’il boit soudain de<br />

l’eau en grande quantité. Chez les camélidés<br />

du <strong>No</strong>uveau Monde, qui vivent à haute<br />

altitude, on s’explique la forme fusiforme<br />

avec le meilleur passage du plus grand<br />

nombre d’érythrocytes par les capillaires.<br />

Sang bleu et cuivre<br />

Contrairement au mammifère, les érythrocytes<br />

des reptiles, des oiseaux, des<br />

amphibiens et des poissons sont nucléés.<br />

<strong>No</strong>us ne savons pas pourquoi. Alors que<br />

tous les vertébrés emballent l’hémoglobine<br />

dans les érythrocytes, un grand<br />

nombre d’invertébrés transportent l’oxygène<br />

soit sous forme dissoute ou liée dans<br />

l’hémolymphe. L’hémoglobine n’est qu’un<br />

colorant sanguin parmi de nombreux<br />

autres capable d’absorber l’oxygène. De<br />

plus, la molécule d’oxygène ne doit pas<br />

obligatoirement être liée à un atome de<br />

fer: l’hémocyanine, le colorant sanguin<br />

bleu des arthropodes, se sert d’un atome<br />

de cuivre. Par ailleurs, l’hémocyanine<br />

flotte librement dans le plasma. Pourquoi<br />

nous, les vertébrés, emballons-nous le colorant<br />

sanguin dans les érythrocytes? Les<br />

bonnes réponses seraient probablement<br />

parce que l’hémoglobine libre en grande<br />

quantité est toxique ou parce que l’hémoglobine<br />

ne fonctionne pas parfaitement<br />

sans le microenvironnement dans l’érythrocyte<br />

(p. ex. oxydation incontrôlée de<br />

l’hémoglobine ou absence de la liaison à<br />

l’oxygène régulée par le 2,3-bisphosphoglycérate)<br />

ou parce que l’hémoglobine libre<br />

serait beaucoup trop visqueuse comparativement<br />

à celle emballée dans les érythrocytes.<br />

Pourtant, plus le taux d’hématocrite<br />

augmente, plus la viscosité du sang sera<br />

élevée. C’est probablement ce qui explique<br />

pourquoi les humains et mammifères ne<br />

présentent pas le taux d’hématocrite le<br />

plus élevé possible qui permettrait une<br />

performance physique maximale. Un sang<br />

trop visqueux entraîne une dégradation<br />

cardiovasculaire importante. Souvenons-nous<br />

des jeunes cyclistes qui mouraient<br />

d’un arrêt cardiaque soudain à<br />

l’époque où le doping à l’EPO en était à ses<br />

débuts.<br />

Doping intégré<br />

Mais comme il peut être judicieux de pouvoir<br />

obtenir temporairement un hématocrite<br />

plus élevé en cas de besoin (p. ex.<br />

pour le combat ou la fuite), la nature a eu<br />

l’idée de l’érythrocytose dite de travail. Le<br />

cheval possède par exemple une rate capable<br />

de stocker une réserve d’érythrocytes.<br />

S’il doit fournir une performance de<br />

travail, p. ex. galoper, le système nerveux<br />

sympathique est activé, ce qui provoque<br />

une contraction de la rate et donc une vidange<br />

du dépôt d’érythrocytes. Cela permet<br />

au cheval d’augmenter très rapidement<br />

son hématocrite (et donc la capacité<br />

de transport de l’oxygène) d’environ 50%.<br />

On retrouve également cette propriété<br />

chez les grands chiens, les phoques et probablement<br />

bien d’autres espèces animales<br />

qui n’ont pas (encore) fait l’objet d’analyses<br />

dans ce sens.<br />

Quel est le taux d’hématocrite optimal<br />

qui permet une performance maximale?<br />

Pour répondre à cette question, nous<br />

avons modifié génétiquement une souris<br />

de façon à ce qu’elle exprime de l’érythropoïétine<br />

humaine de manière incontrôlée.<br />

Et voyez le résultat: la lignée de souris en<br />

résultant atteint un taux d’hématocrite de<br />

80%! Le sang coule comme du miel liquide,<br />

mais la production accrue de monoxyde<br />

d’azote (NO) provoque une forte<br />

vasodilatation et empêche en même temps<br />

les complications thromboemboliques.<br />

S’agit-il d’un modèle trop artificiel? Pas du<br />

tout. Les taux d’hématocrite les plus élevés<br />

jamais enregistrés chez l’homme<br />

étaient ceux de trois Péruviens habitant<br />

les côtes qui s’étaient rendus directement<br />

dans une mine située à une altitude de<br />

5400 m sans prendre le temps de s’acclimater.<br />

On a alors mesuré des taux d’hématocrite<br />

atteignant jusqu’à 91%! La saignée<br />

immédiatement effectuée leur a sauvé la<br />

vie. Mais revenons-en à la souris EPO: la<br />

réduction progressive de l’hématocrite<br />

sous mesure de la performance de travail a<br />

montré que le taux d’hématocrite optimal<br />

se situait à 68%. Il existe d’anciennes données<br />

d’un fondeur finlandais qui avait dominé<br />

la discipline dans les années 60 et<br />

possédait un taux d’hématocrite constant<br />

de 68%. Eero Mäntyranta (1937–2013) ne<br />

s’était pas dopé comme on l’a longtemps<br />

pensé, mais présentait une mutation du<br />

gène récepteur de l’EPO qui le rendait hypersensible<br />

à l’EPO endogène. Comme il<br />

était adapté à cette viscosité sanguine accrue<br />

depuis la naissance, il ne présentait<br />

pas de symptômes cardiovasculaires. Il<br />

était donc un mutant. Imaginez que vous<br />

apparteniez à un jury sportif et que vous<br />

deviez décider s’il a le droit de prendre le<br />

départ. Quelle serait votre décision?<br />

L’athlète d’exception Eero Mäntyranta faisait<br />

vraiment exception: une mutation génétique lui<br />

procurait un avantage<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 27


Point de mire<br />

Antipsychotiques<br />

d’action prolongée<br />

Malgré leur mauvaise réputation, les médicaments d’action prolongée<br />

sont intéressants, en particulier dans le traitement de la schizophrénie.<br />

<strong>No</strong>tamment compte tenu de l’observance insuffisante. Ils ne doivent<br />

cependant être administrés qu’en accord avec le patient.<br />

Jérémie Gauch, Centre Hospitalier Universitaire de Clermont-Ferrand;<br />

Nicolas Franck, Centre Hospitalier Le Vinatier Bron<br />

Ala suite de la découverte de la<br />

chlorpromazine [1], des<br />

formes retard (dites antipsychotiques<br />

dépôt) ont été commercialisées<br />

à partir de 1966. Leur indication<br />

principale a longtemps été le refus de<br />

traitement, dans un contexte de soins<br />

contraints. Les pratiques tendent à changer<br />

et à placer le patient en tant qu’acteur<br />

de ses soins [2, 3], interrogeant le recours<br />

à cette modalité d’administration.<br />

Classification des neuroleptiques<br />

Plusieurs classifications cliniques se sont<br />

succédé, celle de Bobon et al. [4] différencie<br />

les effets antidélirant, antiautistique,<br />

ataraxique (sédatif), antimaniaque, adrénolytique<br />

et extrapyramidal.<br />

Une approche pharmacologique distingue<br />

quatre classes principales d’antipsychotiques<br />

de première génération<br />

(APG) et six classes pour les antipsychotiques<br />

de seconde génération actuellement<br />

commercialisés en Suisse. Les antipsychotiques<br />

de seconde génération ont un<br />

moindre impact extrapyramidal et un effet<br />

dit antidéficitaire, du fait d’un mode d’action<br />

plus spécifique, mais ces effets restent<br />

variables d’une molécule à l’autre [5].<br />

Les antipsychotiques disponibles<br />

sous forme dépôt en Suisse sont reportés<br />

dans le tableau suivant.<br />

Le pamoate d’olanzapine (Zypadhera,<br />

forme retard de l’olanzapine) est disponible<br />

en France, mais n’est pas commercialisé<br />

en Suisse.<br />

Les trois objectifs principaux d’un traitement<br />

par antipsychotiques sont:<br />

– la réduction des symptômes afin de limiter<br />

la souffrance directe engendrée et le<br />

risque auto ou hétéroagressif;<br />

– l’amélioration de la qualité de vie et du<br />

niveau de fonctionnement favorisant le<br />

rétablissement;<br />

– une limitation des effets indésirables.<br />

Observance<br />

L’étude CATIE a montré que l’observance<br />

n’est pas bonne chez les patients atteints<br />

de schizophrénie. Au mieux, le taux d’arrêt<br />

est de 64% à 18 mois avec l’olanzapine,<br />

au prix d’une mauvaise tolérance métabolique.<br />

Le taux d’arrêt de certains antipsychotiques<br />

atteint 80% [6, 7, 8]. L’observance<br />

dans le trouble bipolaire est meilleure<br />

que dans la schizophrénie. Environ 60%<br />

des patients restent observants après deux<br />

ans [9].<br />

Les outils de la réhabilitation psychosociale,<br />

dont la psychoéducation, augmentent<br />

l’insight. L’amélioration de l’insight<br />

est favorable à l’observance. Elle est<br />

corrélée avec une réduction du recours à<br />

l’hospitalisation et avec une meilleure<br />

qualité de vie.<br />

Spécificités des antipsychotiques<br />

retard<br />

L’indication des formes d’action prolongée<br />

ne diffère pas de celle des formes orales.<br />

Les formes retard ne jouissent pas d’une<br />

bonne réputation du fait de leur utilisation<br />

antérieure à haute dose chez des patients<br />

non observants [10]; 96% des cliniciens les<br />

réservent aux schizophrénies au long<br />

cours, seuls 40% les utilisant pour traiter<br />

les premiers épisodes psychotiques [11].<br />

Le tableau suivant (adapté de [10]) résume<br />

les avantages et les inconvénients<br />

des traitements d’action prolongée.<br />

Schizophrénie et premier épisode<br />

psychotique<br />

Suite à un premier épisode psychotique, la<br />

WFSBP (2013) recommande la poursuite<br />

pendant au moins six mois de l’antipsychotique<br />

ayant permis le traitement de la<br />

phase aiguë. Les rechutes ont principalement<br />

lieu pendant la première année [12].<br />

En lien avec une inobservance, elles sont<br />

constatées pour 78% des cas au cours de la<br />

première année et 96% durant la seconde<br />

[13].<br />

Une analyse de la cohorte nationale<br />

finlandaise a mis en évidence une diminution<br />

significative du taux de réhospitalisation<br />

avec les antipsychotiques retard par<br />

rapport à la forme orale [14]. La forme retard<br />

semble aussi permettre un meilleur<br />

contrôle des symptômes [15]. Il est possible<br />

que les formes retard présentent une<br />

meilleure tolérance globale [16].<br />

Traitement au long cours<br />

La schizophrénie se caractérise par la persistance<br />

de symptômes au-delà de six mois<br />

après un premier épisode psychotique<br />

traité (DSM-5).<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 29


Point de mire<br />

DCI Forme orale Spécialité Posologies<br />

disponibles<br />

Décanoate de<br />

zuclopenthixol<br />

Décanoate de<br />

flupentixol<br />

Décanoate<br />

d’halopéridol<br />

Tableau 1<br />

Fréquence d’injection<br />

Indikation<br />

Zuclopenthixol Clopixol dépôt 200 mg/ml mensuelle Troubles psychotiques et<br />

agitation psychotique<br />

Flupentixol Fluanxol dépôt 20 mg/ml,<br />

100 mg/ml<br />

Haloperidol Haldol décanoas 50 mg/ml,<br />

100 mg/ml<br />

Rispéridone Rispéridone Risperdal Consta 25 mg, 37,5 mg,<br />

50 mg<br />

Palipéridone<br />

Palipéridone<br />

Aripiprazole<br />

Palipéridone/<br />

Rispéridone<br />

Palipéridone/<br />

Rispéridone<br />

Palipéridone/<br />

Aripiprazole<br />

Xeplion<br />

Trevicta<br />

25 mg, 50 mg,<br />

75 mg, 100 mg,<br />

125 mg, 150 mg<br />

175 mg, 263 mg,<br />

350 mg, 525 mg<br />

mensuelle<br />

mensuelle<br />

toutes les deux<br />

semaines<br />

mensuelle<br />

trimestrielle<br />

Troubles psychotiques aigus<br />

et traitement d’entretien<br />

Episode maniaque aigu<br />

Schizophrénies et autres<br />

troubles psychotiques<br />

Episodes maniaques aigus<br />

Certains troubles du<br />

comportement chez l’enfant<br />

ou l’adolescent<br />

Abilify Maintena 300 mg, 400 mg mensuelle Episodes maniaques aigus<br />

du trouble bipolaire de type I<br />

Schizophrénie<br />

Il n’existe pas dans la schizophrénie en général<br />

de preuve robuste d’une supériorité<br />

de la forme retard des antipsychotiques<br />

par rapport à la forme orale, que ce soit en<br />

termes de tolérance, d’efficacité, d’arrêt<br />

des soins, de syndrome extrapyramidal,<br />

d’augmentation de la prolactinémie, de<br />

prise de poids ou de taux de rechute [17].<br />

Les formes injectables sont associées à<br />

une moindre fréquence des consultations<br />

[18] et à une réduction de l’alliance thérapeutique<br />

[19].<br />

Trouble bipolaire<br />

Deux antipsychotiques disponibles sous<br />

forme retard (rispéridone et aripiprazole)<br />

ont une faible efficacité ou un faible niveau<br />

de preuve dans la protection primaire<br />

des épisodes dépressifs (WFSBP, [20]). La<br />

rispéridone semble intéressante dans les<br />

troubles bipolaires à cycles rapides qui ont<br />

résisté à la bithérapie [20]. Lorsque l’observance<br />

est favorable, un traitement injectable<br />

n’a pas d’intérêt particulier [21].<br />

Conclusion<br />

Les traitements injectables font partie de<br />

l’arsenal thérapeutique. Ils ne jouissent<br />

pas d’une réputation unanimement favorable.<br />

Leur utilisation présuppose un<br />

choix actif de la personne concernée quant<br />

au recours à cette forme galénique. Ils ont<br />

un intérêt pour prévenir partiellement<br />

l’inobservance au cours des années qui<br />

suivent un premier épisode psychotique.<br />

Dans la schizophrénie, ils ne sont pas supérieurs<br />

au traitement per os en termes<br />

d’efficacité. Leur indication dans le trouble<br />

bipolaire est marginale.<br />

Imposer une forme de traitement ou<br />

une autre nuit tant à l’alliance thérapeutique<br />

qu’à l’investissement dans les soins.<br />

Il faut inclure le patient dans les décisions<br />

qui le concernent en s’appuyant sur une<br />

information claire et complète et sur des<br />

séances de psychoéducation.<br />

Bibliographie<br />

1 Laborit H, Huguenard P,<br />

Alluaume R. Un stabilisateur<br />

neurovégétatif, le 4560RP. Presse<br />

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2 Favrod J, Maire A, Rexhaj S,<br />

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2015.<br />

3 Franck N. Traité de réhabilitation<br />

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4 Bobon J, Pinchard A, Collard<br />

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9 Crowe M, Porter R, Inder M,<br />

Lacey C, Carlyle D, Wilson L.<br />

Effectiveness of interventions to<br />

improve medication adherence in<br />

bipolar disorder: Australian & New<br />

30<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

Avantages<br />

Pas de prise quotidienne<br />

Observance connue avec sécurité de l’administration<br />

Permet aux professionnels de santé d’être alertés et<br />

d’intervenir<br />

Moins d’effet rebond ou de rechute rapide<br />

Répond au problème d’observance partielle<br />

S’il y a une rechute, elle est due à une autre cause que<br />

l’inobservance<br />

Diminution du risque de surdosage (délibéré ou non)<br />

Diminution du taux de rechute<br />

Inconvénients<br />

Titration lente<br />

Augmentation des délais pour arriver à l’équilibre<br />

(taux plasmatiques)<br />

Moins de flexibilité pour l’ajustement des doses<br />

Apparition retardée des effets indésirables<br />

Douleur au point d’injection<br />

Charge du déplacement régulier des patients ou des soignants<br />

pour l’administration<br />

Nécessité de refroidir la forme injectable de la rispéridone<br />

Stigmatisation des injections<br />

Diminution des effets indésirables gastro-intestinaux et<br />

absence de premier passage hépatique<br />

Biodisponibilité plus stable<br />

Corrélation plus stable entre dosages et niveaux plasmatiques<br />

Diminution des pics plasmatiques<br />

Amélioration de l’évolution des troubles<br />

Amélioration de la satisfaction du patient et du clinicien<br />

Contact régulier entre patient et soignant<br />

Tableau 2<br />

Bibliographie (suite)<br />

Zealand <strong>Journal</strong> of Psychiatry.<br />

Published online January 5, 2012.<br />

doi:10.1177/0004867411428101<br />

10 Brissos S, Veguilla MR,<br />

Taylor D, Balanzá-Martinez V. The<br />

role of long-acting injectable<br />

antipsychotics in schizophrenia: a<br />

critical appraisal. Therapeutic<br />

Advances in Psychopharmacology.<br />

2014; 4(5): 198–219.<br />

doi:10.1177/2045125314540297<br />

11 Geerts P, Martinez G,<br />

Schreiner A. Attitudes towards the<br />

administration of long-acting<br />

antipsychotics: a survey of<br />

physicians and nurses. BMC<br />

Psychiatry. 2013; 13: 58.<br />

doi:10.1186/1471-244X-13-58<br />

12 Alvarez-Jimenez M, Wade<br />

D, Cotton S, et al. Enhancing<br />

treatment fidelity in psychotherapy<br />

research: novel approach to<br />

measure the components of<br />

cognitive behavioural therapy for<br />

relapse prevention in first-episode<br />

psychosis. Aust N Z J Psychiatry.<br />

2008; 42(12): 1013–1020.<br />

doi:10.1080/00048670802512057<br />

13 Gitlin MJ. Treatment-resistant<br />

bipolar disorder. Bull<br />

Menninger Clin. 2001; 65(1): 26–40.<br />

doi:10.1521/bumc.65.1.26.18709<br />

14 Tiihonen J, Haukka J,<br />

Taylor M, Haddad PM, Patel MX,<br />

Korhonen P. A Nationwide Cohort<br />

Study of Oral and Depot Antipsychotics<br />

After First Hospitalization<br />

for Schizophrenia. AJP. 2011;<br />

168(6): 603–609. doi:10.1176/appi.<br />

ajp.2011.10081224<br />

15 Taylor M, Ng KYB. Should<br />

long-acting (depot) antipsychotics<br />

be used in early schizophrenia? A<br />

systematic review. Aust N Z J<br />

Psychiatry. 2013; 47(7): 624–630.<br />

doi:10.1177/0004867412470010<br />

16 Taylor D. Psychopharmacology<br />

and adverse effects of<br />

antipsychotic long-acting<br />

injections: a review. Br J Psychiatry<br />

Suppl. 2009; 52: S13–19. doi:10.1192/<br />

bjp.195.52.s13<br />

17 Ostuzzi G, Bighelli I, So R,<br />

Furukawa TA, Barbui C. Does<br />

formulation matter? A systematic<br />

review and meta-analysis of oral<br />

versus long-acting antipsychotic<br />

studies. Schizophrenia Research.<br />

2017; 183: 10–21. doi:10.1016/j.<br />

schres.2016.11.010<br />

18 Aguilar M, Malcolm B.<br />

Effect of long-acting aripiprazole<br />

monohydrate on inpatient<br />

encounters: A retrospective mirror<br />

image study. Ment Health Clin.<br />

2019; 9(4): 258–262. doi:10.9740/<br />

mhc.2019.07.258<br />

19 Da Costa H, Martin B,<br />

Franck N. Determinants of<br />

therapeutic alliance with people<br />

with psychotic disorders: a<br />

systematic literature review.<br />

<strong>Journal</strong> of Nervous an++d Mental<br />

Disease 2020, 208, 329–339.<br />

20 Boyce P, Irwin L, Morris G,<br />

et al. Long-acting injectable<br />

antipsychotics as maintenance<br />

treatments for bipolar disorder-A<br />

critical review of the evidence.<br />

Bipolar Disorders. 2018; 20: 25–36.<br />

doi:10.1111/bdi.12698<br />

21 Malhi GS, Bassett D, Boyce<br />

P, et al. Royal Australian and New<br />

Zealand College of Psychiatrists<br />

clinical practice guidelines for<br />

mood disorders. Aust N Z J<br />

Psychiatry. 2015; 49(12): 1087–1206.<br />

doi:10.1177/0004867415617657<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 31


Point de mire<br />

La peau de<br />

donneur<br />

comme substitut<br />

temporaire<br />

Chaque année, la peau d’environ 500 donneurs atterrit à Beverwijk aux<br />

Pays-Bas. Elle y est traitée et stockée pour être distribuée aux patients<br />

dans toute l’Europe.<br />

L’interview avec Bert Mensink, Operational Manager Skin Department ETB-BISLIFE Multi Tissue Center,<br />

a été conduite par Anna Wang, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>.<br />

Qu’est-ce que la peau de donneur?<br />

Bert Mensink: La peau de donneur<br />

est une couverture idéale<br />

sous laquelle la brûlure ou la plaie peut<br />

guérir. Cela est dû à l’effet angiogénique<br />

ou de granulation de la peau de donneur.<br />

Grâce à cette propriété, la peau de donneur<br />

est aussi parfaitement adaptée pour le<br />

traitement de plaies chroniques ou<br />

d’autres plaies à problème. Plus de 45 années<br />

d’expérience avec la peau de donneur<br />

dans des centres des grands brûlés ont<br />

montré qu’elle était efficace comme pansement<br />

temporaire en cas de brûlures.<br />

Qu’est-ce que l’ETB-BISLIFE Multi<br />

Tissue Center?<br />

L’ETB-BISLIFE Multi Tissue Center (anciennement<br />

Euro Skin Bank) traite et<br />

conserve la peau de donneur humaine qui<br />

est utilisée pour traiter les patients souffrant<br />

de brûlures ou d’autres plaies complexes<br />

ou chroniques.<br />

En plus de la peau, nous conservons et<br />

stockons du tissu oculaire, du tissu cardiovasculaire<br />

et du tissu musculosquelettique.<br />

Tous proviennent de donneurs humains.<br />

<strong>No</strong>us sommes une organisation<br />

d’utilité publique qui s’engage pour que les<br />

tissus puissent être mis à disposition des<br />

médecins à des fins de transplantation.<br />

A Beverwijk, on ne stocke pas seulement de la peau de donneur, mais aussi d’autres tissus qui sont<br />

mis à disposition pour des transplantations dans toute l’Europe.<br />

Photos: màd<br />

32<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

Comment traite-t-on de la peau de<br />

donneur humaine?<br />

En moyenne, nous obtenons 3500 cm 2 de<br />

peau d’un donneur humain. La peau est<br />

amenée dans notre usine de Beverwijk et<br />

conservée dans une solution de glycérine à<br />

85%. Ensuite, dès que la fondation néerlandaise<br />

des transplantations a donné son<br />

feu vert, elle est emballée. Celle-ci procède<br />

préalablement à une vérification minutieuse<br />

du contexte médical et social ainsi<br />

que de la sérologie. Cela dans le but de garantir<br />

la sécurité de la peau de donneur.<br />

Si tous les résultats sont positifs, la<br />

peau est retirée de la solution de glycérine,<br />

nettoyée des bords irréguliers et coupée en<br />

bandes propres de 50 à 300 cm 2 . La quasi-totalité<br />

de la peau est ensuite cisaillée<br />

pour obtenir une plus grande surface et<br />

permettre à l’exsudat de la plaie de la traverser.<br />

Ensuite, la peau est enroulée et déposée<br />

dans un conteneur qui est à nouveau<br />

rempli avec une solution de glycérine à<br />

85%, étiquetée et stockée dans un réfrigérateur.<br />

La solution de glycérine a des propriétés<br />

antibactériennes et antivirales, ce qui<br />

offre une durée de stockage de trois ans.<br />

Les restes de peau sont envoyés pour<br />

un examen microbiologique. Si ces résultats<br />

sont négatifs, la peau peut être distribuée.<br />

Tout ce processus dure cinq à six mois.<br />

En moyenne, nous traitons la peau<br />

d’environ 500 donneurs par année. Elle<br />

est traitée et conservée, puis distribuée<br />

dans toute l’Europe, y compris en Suisse.<br />

Réduit la douleur, assure une guérison rapide et réduit le risque de cicatrice: la peau de donneur<br />

comme pansement biologique en cas de brûlures.<br />

Comment est-elle utilisée pour<br />

des brûlures?<br />

La peau de donneur peut être utilisée pour<br />

des brûlures de deuxième ou troisième degré.<br />

Elle sert de pansement biologique<br />

pour traiter les brûlures de deuxième degré.<br />

La peau de donneur permet de considérablement<br />

réduire les douleurs et sert de<br />

substitut temporaire pour la peau endommagée.<br />

Elle forme une croûte qui permet à<br />

la peau ainsi protégée de se régénérer.<br />

Cette croûte sèche et tombe ensuite. Le<br />

traitement réduit fortement le risque de<br />

formation de cicatrices hypertrophiques.<br />

Une autre application est le recouvrement<br />

double en cas de brûlures de troisième<br />

degré («Sandwich Grafting»). Après<br />

avoir retiré la peau nécrotique, un greffon<br />

de peau (autologue) est transplanté sur la<br />

plaie. La peau de donneur est ensuite<br />

posée par-dessus comme protection. Le<br />

greffon de peau autologue peut ainsi<br />

croître sans être perturbé. La peau de<br />

donneur peut aussi servir à améliorer le<br />

lit de la plaie lors de brûlures de troisième<br />

degré et servir de traitement préliminaire<br />

pour une transplantation autologue ultérieure.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 33


Point de mire<br />

Plantes vivrières<br />

sur glace<br />

Dans le Grand <strong>No</strong>rd se trouve la banque de semences qui est le<br />

dépositaire de toutes les banques de gènes du monde. L’objectif est de<br />

contrecarrer le déclin de la diversité des cultures.<br />

Jeffrey Walter, responsable de la communication, Crop Trust<br />

Photo: màd<br />

La diversité des plantes vivrières<br />

constitue la base de notre agriculture.<br />

Au cours des 10 000<br />

dernières années, les agriculteurs<br />

(plus tard avec le soutien des cultivateurs)<br />

ont créé une diversité de plantes<br />

vivrières d’apparence infinie. Dans le processus<br />

d’adaptation aux importantes<br />

contraintes et variations écologiques, des<br />

milliers de variétés ont émergé à partir des<br />

différentes plantes vivrières, chacune dotée<br />

de caractéristiques génétiques et physiques<br />

uniques. Outre les variétés de<br />

plantes que l’on trouve sur les champs<br />

agricoles dans le monde entier, il existe<br />

d’innombrables variétés sauvages qui ont<br />

survécu dans la nature et se sont adaptées<br />

à des environnements plus rudes.<br />

Cette diversité peut sembler infinie.<br />

Elle ne l’est cependant de loin pas. Un grand<br />

nombre de ces plantes ont disparu au cours<br />

des 50 dernières années. Et la tendance se<br />

confirme à cadence accélérée. Au fil du<br />

temps, la pression résultant du changement<br />

climatique, les pratiques agricoles<br />

modernes et nuisibles ainsi qu’une mauvaise<br />

gestion des sols ont contribué à réduire<br />

la diversité de nos plantes vivrières.<br />

Même si ce recul passe souvent inaperçu,<br />

de nombreuses plantes vivrières essentielles<br />

sur la planète sont menacées d’extinction<br />

en raison de la perte de diversité<br />

génétique.<br />

La nourriture de demain<br />

La diversité des plantes vivrières constitue<br />

la base de nos systèmes alimentaires. Sans<br />

accès libre et complet à cette diversité, les<br />

scientifiques et agriculteurs ne disposeront<br />

plus de la matière première nécessaire<br />

pour garantir que nos systèmes alimentaires<br />

soient en mesure de s’adapter à<br />

un changement climatique rapide à l’avenir.<br />

Compte tenu de la population mondiale<br />

qui devrait avoisiner les 9 milliards<br />

d’humains jusqu’en 2050, la diversité des<br />

plantes vivrières est décisive pour la sécurité<br />

alimentaire. Elle protège également<br />

nos aliments contre le changement climatique<br />

du fait que nos plantes vivrières<br />

peuvent s’adapter aux futures contraintes<br />

et conditions climatiques. Elle est aussi la<br />

clé pour créer des variétés qui réduisent la<br />

destruction de l’environnement, présentent<br />

une meilleure valeur nutritive et<br />

rendent les systèmes agricoles plus durables.<br />

Au-delà de ça, elle est aussi un instrument<br />

pour combattre l’extrême pauvreté,<br />

étant donné que la croissance économique<br />

dans les pays en développement<br />

dépend de la croissance de l’agriculture. Et<br />

la diversité des plantes permet aux cultivateurs<br />

de développer des plantes à plus<br />

grand rendement qui sont de meilleure<br />

qualité et plus profitables.<br />

Compte tenu de ces effets de grande<br />

portée, nous ne pouvons rester passifs face<br />

au recul de la diversité des plantes. Le Crop<br />

Trust est la seule organisation au monde<br />

qui a pour tâche de conserver la diversité<br />

des plantes du monde entier dans un système<br />

efficace et global pour garantir la sécurité<br />

alimentaire à l’avenir. Il a été fondé<br />

en 2004 par le Traité international sur les<br />

ressources phytogénétiques pour l’alimentation<br />

et l’agriculture (ITPGRFA), sur mandat<br />

du CGIAR (Consultative Group on International<br />

Agricultural Research), le plus<br />

grand réseau mondial des instituts de recherche<br />

agronomique. Initialement, le<br />

Crop Trust avait son siège à Rome aux côtés<br />

de l’Organisation des Nations Unies pour<br />

l’alimentation et l’agriculture (FAO). En<br />

2012, il a déménagé à Bonn. Il est actuellement<br />

dirigé par Stefan Schmitz qui a été<br />

nommé directeur exécutif en janvier 2020.<br />

Banques de gènes nationales<br />

et internationales<br />

Les banques de gènes constituent le cœur<br />

du travail du Crop Trust. Une banque de<br />

gènes permet de conserver ex situ des<br />

échantillons des variétés de plantes. C’està-dire<br />

qu’elles sont stockées de façon systématique<br />

et pour une viabilité à long<br />

terme. Elles contiennent des milliers<br />

d’échantillons, ou accessions, dans des<br />

installations de pointe sous la garde de<br />

spécialistes qui soignent chacune des accessions.<br />

Aujourd’hui, presque chaque<br />

pays entretient une banque de gènes nationale.<br />

En outre, il existe une série de<br />

banques de gènes internationales, comme<br />

p. ex. celle sous la direction des centres<br />

CGIAR qui assurent et distribuent ensemble<br />

la plus grande collection de variétés<br />

de plantes vivrières du monde. La FAO<br />

estime que ce sont entre-temps plus de<br />

7,4 millions d’accessions qui sont conservées<br />

ex situ dans plus de 1750 établissements<br />

dans le monde. Pour les plantes<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 35


Point de mire<br />

Plus qu’un grenier arctique: la banque de semences à Spitzberg est le symbole de la conservation de la diversité des plantes et de la collaboration<br />

internationale.<br />

vivrières capables de résister à un monde<br />

en mutation, le chemin vers des variétés<br />

perfectionnées commence dans la banque<br />

de gènes.<br />

Le Crop Trust a été fondé pour renforcer<br />

un système de conservation global rationnel,<br />

efficace et financièrement stable<br />

pour protéger la diversité des plantes<br />

vivrières par le biais du réseau mondial de<br />

banques de gènes. Le Crop Diversity Endowment<br />

Fund, qui est géré par le Crop<br />

Trust, constitue le cœur du système global.<br />

Chaque année, une partie de la fortune<br />

de la fondation est versée pour soutenir<br />

la conservation et la gestion de collections<br />

importantes de diversité végétale<br />

des banques de gènes dans le monde. Les<br />

moyens soutiennent le système global par<br />

trois piliers: banques de gènes nationales,<br />

banques de gènes internationales et le<br />

Svalbard Global Seed Vault.<br />

Les plantes sauvages doivent<br />

aussi être conservées<br />

La banque de semences qui se trouve sur<br />

l’île de Spitzberg dans l’archipel du Svalbard<br />

est le coffre-fort pour les banques de<br />

gènes du monde entier. Des milliers d’accessions<br />

sont reproduites chaque année et<br />

envoyées dans la banque de semences pour<br />

y être conservées durablement. La banque<br />

de semences qui est gérée dans le cadre<br />

d’une convention tripartite entre le Crop<br />

Trust, le <strong>No</strong>rdic Genetic Resource Center<br />

(<strong>No</strong>rdGen) et le ministère norvégien de<br />

l’agriculture n’est pas seulement un grenier<br />

arctique pour la diversité végétale mondiale,<br />

elle est aussi un symbole de l’importance<br />

de la diversité végétale et des possibilités<br />

de la collaboration internationale.<br />

Outre le soutien financier des banques<br />

de gènes par le fonds de dotation, le Crop<br />

Trust gère dans le monde entier des projets<br />

pour assurer la diversité des plantes<br />

vivrières. Par exemple le Crop Wild Relatives<br />

Project, un projet global d’une durée<br />

de dix ans, qui a été lancé en 2011. Il collabore<br />

avec des partenaires dans le monde<br />

entier pour rassembler, conserver et exploiter<br />

des espèces apparentées de plantes<br />

vivrières. Le but est de redonner une base<br />

solide à nos plantes vivrières un peu gâtées,<br />

cela grâce aux propriétés de leurs<br />

cousines sauvages habituées à la sécheresse.<br />

Le projet «Seeds for Resilience» a été<br />

récemment lancé. Il soutient cinq banques<br />

de gènes nationales en Afrique qui<br />

conservent leurs collections de semences<br />

et les partagent avec les agriculteurs et<br />

scientifiques pour améliorer la sécurité<br />

alimentaire dans leurs régions. Le Crop<br />

Trust abrite aussi la plate-forme Genesys<br />

PGR, une base de données en ligne librement<br />

accessible et contenant des informations<br />

sur plus de 4,1 millions d’accessions<br />

dans les banques de gènes du monde entier.<br />

Une fois que la diversité végétale est<br />

perdue, elle l’est pour toujours. Au vu des<br />

tendances actuelles, nous ne pouvons pas<br />

rester les bras croisés face à l’appauvrissement<br />

de la diversité biologique. La protection<br />

de la diversité des plantes vivrières est<br />

une entreprise globale qui requiert l’appui<br />

des particuliers, gouvernements et entreprises.<br />

C’est la seule manière de garantir<br />

notre sécurité alimentaire à l’avenir – de la<br />

banque de gènes jusque sur la table.<br />

36<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Fokus<br />

Point de mire<br />

Un syndrome<br />

complexe<br />

Certains individus tendent à accumuler des objets en tout genre.<br />

Ce comportement pathologique s’accompagne souvent<br />

d’autres troubles. D’après notre recherche, il trouve son origine dans<br />

un traumatisme de la petite enfance.<br />

Jean-Claude Monfort, psychiatre, psychogériatrie, directeur pédagogique de l’AFAR, Paris<br />

Photo: © Adobe<br />

Le syndrome de Diogène est l’appellation<br />

donnée aux situations<br />

d’entassement, de négligence<br />

corporelle et de réclusion à domicile.<br />

Les risques d’incendie et de décès,<br />

de la personne comme des voisins,<br />

peuvent conduire à des signalements aux<br />

autorités. Ces risques et ces signalements<br />

exercent une pression sur les professionnels.<br />

Leurs interventions immédiates<br />

peuvent paradoxalement aggraver les<br />

risques.<br />

Une signification<br />

Avant d’aller plus loin dans la connaissance<br />

de ce syndrome, il faut comprendre<br />

son nom. Un syndrome est l’association de<br />

plusieurs symptômes et Diogène est un<br />

prénom. Diogène de Sinope est un philosophe<br />

de l’antiquité grecque, né dans la<br />

ville de Sinope, connu pour vivre avec un<br />

minimum d’objets.<br />

La philosophie des cyniques grecs<br />

Diogène de Sinope est l’un des 300 élèves<br />

d’une école de philosophie desservie par<br />

son nom: la philosophie cynique [1]. Ils<br />

s’appelaient cyniques, en référence au mot<br />

«chien», car l’une de leurs valeurs est l’authenticité:<br />

ils mordent avec les paroles.<br />

Les cyniques grecs affichent et agissent<br />

une philosophie du zéro objet, du zéro vêtement,<br />

du zéro domicile, du zéro esclave.<br />

Ils se détachent des objets, des possessions<br />

et des propriétés. Ils s’abritent dans des<br />

amphores (et non pas dans des tonneaux<br />

dont l’invention est attribuée aux Gallo-Romains).<br />

Ils s’allègent pour s’élever à<br />

la recherche du divin dans l’humain: «Je<br />

cherche un Homme.»<br />

Une appellation paradoxale<br />

Le prénom de ce philosophe ayant prôné le<br />

vide a été posé sur du plein. L’auteur de<br />

cette apparente absurdité est un Anglais,<br />

Antony Clark. Dans un article intitulé<br />

«Diogenes Syndrome», publié en 1975 dans<br />

le journal The Lancet, ce médecin-gériatre<br />

de Brighton a décrit 30 situations de personnes<br />

âgées hospitalisées en urgence et<br />

dont les domiciles étaient sales, avec une<br />

odeur suffocante et encombrés [2].<br />

<strong>No</strong>tre définition<br />

<strong>No</strong>us avons défini le syndrome de Diogène<br />

comme un mode de vie comportant un critère<br />

obligatoire et trois critères optionnels<br />

[3]. Le point commun des syndromes de<br />

Diogène signalés aux autorités est d’apparaître<br />

comme «ayant besoin de tout» mais<br />

sans aucune demande, c’est «la demande<br />

de rien». Ce socle déconcertant est associé<br />

à trois options, trois détachements ou trois<br />

attachements extrêmes sur trois dimensions:<br />

• la relation aux objets<br />

(des entassements à risques),<br />

• la relation au corps<br />

(une négligence corporelle à risques) et<br />

• la relation aux autres (l’effondrement<br />

social du reclus médiéval ou du Hikikomori<br />

japonais).<br />

Des données étayées et validées<br />

En matière de syndrome de Diogène, dans<br />

un petit livre intitulé «La Psychogériatrie»<br />

et portant le numéro 3333 de la collection<br />

des «Que sais-je?» [4], j’ai dit tout et l’inverse<br />

de tout au fil de ses six éditions. Neurologue,<br />

j’attribuais les syndromes de Diogène<br />

à la maladie d’Alzheimer. Devenu<br />

psychiatre, je pensais que les maladies<br />

psychiatriques étaient la cause de ces syndromes.<br />

Gériatre, j’ai attribué les diogénisations<br />

à une accumulation de maladies.<br />

Déconcerté et confus, j’ai décidé d’arrêter<br />

de faire la girouette. Il était devenu urgent<br />

de se poser et de réfléchir. Ce qui a suivi,<br />

nous le devons à l’expérience acquise dans<br />

notre petite unité de psychogériatrie au<br />

Centre Sainte-Anne, à Paris sur la rive<br />

gauche. Ouvert en 2003, ce dispositif territorial<br />

a été dédié aux situations hors<br />

normes, avec zéro solution, dont personne<br />

ne veut, trop psychiatriques pour les gériatres,<br />

trop gériatriques pour les psychiatres.<br />

Dès la première année de fonctionnement,<br />

nous avons eu la surprise de<br />

constater la fréquence des situations Diogène.<br />

Elles représentaient 13% des situations<br />

qui nous étaient adressées. C’est là<br />

que nous avons construit nos critères opérationnels<br />

du syndrome de Diogène.<br />

Pour éviter les morts, nous avons dû<br />

changer notre regard et notre approche<br />

des situations Diogène. Cette expérience<br />

nous a amenés vers la réalisation de deux<br />

études conduites sur un territoire délimité<br />

de la ville de Paris. La première, rétrospec-<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 37


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Point de mire<br />

tive sur 120 dossiers, a été publiée en français<br />

en 2010 [3]. La deuxième, prospective<br />

concernant 50 personnes vues consécutivement,<br />

a été publiée en anglais en 2017<br />

[5].<br />

Le syndrome de Diogène n’est pas<br />

une maladie<br />

<strong>No</strong>s deux études ont donné les mêmes résultats.<br />

Une personne sur deux n’a pas de<br />

maladie qui pourrait expliquer la situation.<br />

Ce syndrome est un mode de vie appartenant<br />

à la condition humaine. Il a été<br />

décrit dans la bible, les mythes, les légendes.<br />

Les artistes l’ont mis en image<br />

sous forme de tableaux et de sculptures.<br />

Les écrivains en ont fait des personnages<br />

de romans. Plus près de nous, et encore actuellement,<br />

les journalistes et les médias<br />

nous les restituent dans la rubrique des<br />

faits divers.<br />

Les interactions entre le génome<br />

et les traumatismes<br />

Universel, transculturel et parfois transgénérationnel,<br />

le syndrome de Diogène est<br />

expliqué aujourd’hui par la complexité de<br />

l’exposome [6]. <strong>No</strong>us avons développé<br />

l’hypothèse que la genèse de ce syndrome<br />

aurait pour dénominateur commun un<br />

psychotraumatisme inattendu: une naissance<br />

au paradis suivie d’un passage en<br />

enfer. Cette condition est nécessaire pour<br />

qu’un adulte puisse se diogéniser, mais<br />

bien évidemment tous les enfants ayant<br />

traversé cette période traumatique ne sont<br />

pas destinés à se diogéniser. Si notre hypothèse<br />

devait se vérifier, les professionnels<br />

qui accompagnent les situations Diogène<br />

pourraient se considérer comme des experts<br />

en psychotraumatologie de la toute<br />

petite enfance.<br />

Plus de place pour vivre: le syndrome de Diogène désigne les situations d’entassement, d’isolement<br />

social et de négligence corporelle.<br />

Les maladies associées au<br />

syndrome de Diogène<br />

Ces maladies sont des maladies neurologiques<br />

(baisses des performances cognitives<br />

apparentées aux maladies d’Alzheimer)<br />

et des troubles de la santé mentale<br />

(dissociation schizophrénique, phobie sociale,<br />

TOC). La cause de ces maladies?<br />

Elles pourraient être l’une des conséquences<br />

des interactions entre le génome<br />

et ce passé psychotraumatique très particulier.<br />

Faudrait-il parler de maladies d’apparition<br />

tardive (late onset disease)? <strong>No</strong>tre<br />

préférence va à l’idée de maladies de «révélation<br />

tardive». Réputées irréversibles,<br />

neurologiques ou psychiatriques, l’évolution<br />

de ces maladies peut se révéler réversible<br />

au point de poser de nouvelles questions.<br />

Ces évolutions et le concept d’exposome<br />

sont des incitations à revisiter la légitimité<br />

de la dénomination de «maladie».<br />

Au-delà du syndrome de Diogène, il serait<br />

probablement judicieux de remplacer le<br />

vocable «maladie d’Alzheimer» par celui<br />

de «syndromes Alzheimer». Il y aurait ainsi<br />

plus de place pour voir la personne derrière<br />

le syndrome. Plus d’espace aussi pour<br />

retrouver sa capacité de penser et comprendre<br />

la diversité des causes, des interactions<br />

et des approches thérapeutiques<br />

[7].<br />

Les interventions auprès des<br />

personnes ayant un syndrome de<br />

Diogène<br />

Elles nous exposent à d’autant moins de<br />

risques qu’elles ont été précédées d’une<br />

réflexion collective visant d’abord à préciser<br />

la description de la situation. Viendront<br />

ensuite la compréhension et l’évaluation<br />

suivies d’une diversité d’actions,<br />

dont l’absence d’action.<br />

Les syndromes de Diogène sont les<br />

situations les plus difficiles à<br />

dénouer<br />

Sur un territoire donné, si un collectif de<br />

professionnels a réussi à dénouer une situation<br />

Diogène, alors il est probable qu’il<br />

puisse résoudre les autres situations complexes<br />

comme les maltraitances à enfant,<br />

les violences sexuelles, les incestes ou les<br />

conflits de voisinage ... Sur un territoire<br />

géographique bien délimité, celui d’une<br />

ville ou d’un canton, les situations Diogène<br />

sont des chances pour apprendre à se<br />

connaître et à mieux travailler ensemble.<br />

Bibliographie<br />

1. Paquet L. Les Cyniques Grecs: Le<br />

livre de poche; 1992. 352 p.<br />

2. Clark A N G, Mankikar G D, Gray I.<br />

Diogenes syndrome. A clinical study of<br />

gross neglect in old age. Lancet. 1975;15:<br />

366–8.<br />

2. Monfort J, Hugonot Diener L, Wong<br />

C, Péan I, Devouche E. Le syndrome de<br />

Diogène et les situations apparentées<br />

d’auto-exclusion sociale. Enquête<br />

descriptive. Psychologie et Neuro<br />

Psychiatrie du Vieillissement 2010;8(2):<br />

141–53.<br />

4. Monfort J C. La psychogériatrie (1re<br />

édition). Paris: P.U.F. (Collection Que sais-je<br />

?); 1998. 128 p.<br />

5. Monfort J-C, Devouche E, Wong C,<br />

Péan I, Hugonot Diener L. Diogenes<br />

syndrome: a prospective observational<br />

study. journal of Aging Research & Clinical<br />

Practice. 2017(6): 153–7.<br />

6. Tamayo-Uria I, Maitre L, Thomsen<br />

C, Nieuwenhuijsen M J, Chatzi L, Siroux V,<br />

et al. The early-life exposome: Description<br />

and patterns in six European countries.<br />

Environ Int. 2019;123: 189–200.<br />

7. Monfort J-C. Vieillir, risques et<br />

chances: petit traité de psychogérontologie.<br />

Paris: Lavoisier; 2015. 666 p.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 39


Point de mire<br />

Quand les<br />

cellules sont<br />

surchargées<br />

Les maladies de surcharge lysosomale sont un groupe de<br />

maladies rares et complexes qui sont incurables, mais que l’on peut<br />

en partie traiter. Plus leur détection est précoce, meilleures sont<br />

les perspectives thérapeutiques.<br />

Bianca Link 1,2 , Albina <strong>No</strong>wak 3,4 , Marianne Rohrbach 1 , Laura Roose 3 , Georg Stettner 5<br />

(Liste alphabétique des auteurs)<br />

Les composants complexes des<br />

cellules traversent des processus<br />

physiologiques de stockage<br />

et de recyclage. Plus de 40 enzymes<br />

lysosomiaux y participent. Si ces<br />

processus de recyclage ne fonctionnent<br />

pas en raison de déficiences des enzymes,<br />

il se produit une accumulation et un stockage<br />

pathologiques de ces composants<br />

cellulaires dans les lysosomes de certains<br />

organes. Ces maladies de surcharge lysosomale<br />

sont causées par des mutations<br />

dans les gènes responsables des enzymes<br />

lysosomiaux.<br />

A quelques exceptions près, les maladies<br />

de surcharge lysosomale sont à transmission<br />

autosomique récessive (AR). Sur<br />

le plan clinique, on trouve un tableau très<br />

hétérogène tant en ce qui concerne l’âge<br />

au début des symptômes (intra-utérin à<br />

adulte) que les systèmes d’organes touchés<br />

(p. ex. avec ou sans implication du<br />

SNC). L’évolution clinique de ces maladies<br />

rares que l’on peut en partie traiter est toujours<br />

progressive et s’accompagne d’une<br />

espérance de vie réduite. Le degré de gravité<br />

dépend directement de la base moléculaire<br />

génétique. Les options thérapeutiques<br />

incluent, d’une part, les traitements<br />

enzymatiques substitutifs (TES; administration<br />

intraveineuse d’enzymes fabriqués<br />

par des procédés biotechnologiques), la<br />

transplantation de cellules souches hématopoïétiques<br />

(TCSH, traitement enzyma-<br />

tique substitutif endogène) et, d’autre<br />

part, les traitements oraux de réduction<br />

du substrat (TRS) et les traitements chaperons.<br />

A ce jour, on dispose de huit produits<br />

TES autorisés (FDA, EMEA et Swissmedic)<br />

ainsi que de deux TRS et traitements<br />

chaperons. Le mode d’administration<br />

hebdomadaire ou toutes les deux semaines<br />

à vie et les coûts élevés du traitement<br />

sont les principaux inconvénients<br />

des TES. La TCSH est le traitement de<br />

choix pour au moins une maladie de surcharge<br />

lysosomale. Comme ni les TES ni<br />

les TRS sont en mesure de passer la barrière<br />

hémato-encéphalique, il n’est pas<br />

possible de traiter efficacement les maladies<br />

de surcharge lysosomale principalement<br />

associées à des symptômes émanant<br />

du système nerveux central. A ce titre, les<br />

études sur la thérapie génique actuellement<br />

en cours sont une source d’espoir. Le<br />

suivi de patients atteints d’une maladie de<br />

surcharge lysosomale est toujours interdisciplinaire<br />

et relève, compte tenu de la<br />

complexité, de la médecine hautement<br />

spécialisée dans les centres universitaires.<br />

Dans cet article, nous présentons les<br />

quatre maladies de surcharge lysosomale<br />

les plus fréquentes (tableau 1) dans le but<br />

de sensibiliser les médecins, étant donné<br />

que le succès du traitement dépend de la<br />

détection précoce au cabinet, d’un diagnostic<br />

et traitement rapides.<br />

La maladie de Pompe<br />

La glycogénose de type 2 (maladie de<br />

Pompe) est une maladie de surcharge lysosomale<br />

avec des symptômes principalement<br />

musculaires. Les mutations sur le<br />

gène GAA entraînent un déficit en enzyme<br />

-glucosidase acide. Par la suite, le glycogène<br />

intracellulaire ne peut être dégradé<br />

en quantité suffisante et s’accumule. La<br />

maladie de Pompe est une maladie très<br />

rare qui touche moins de 1/40 000 personnes.<br />

L’activité enzymatique résiduelle de l’<br />

-glucosidase détermine le degré de gravité<br />

de la maladie. En cas de déficience complète<br />

de l’enzyme ou d’activité résiduelle<br />

de moins de 1 à 2%, elle survient déjà pendant<br />

la période néonatale ou du nourrisson<br />

(jusqu’à 12 mois) et provoque une cardiomyopathie<br />

hypertrophique (voir illustration<br />

1.A) potentiellement mortelle si<br />

1<br />

Département métabolisme et centre de recherche<br />

pour l’enfant, Hôpital pédiatrique universitaire<br />

Zurich<br />

2<br />

Clinique universitaire Balgrist, consultation<br />

spécialisée interdisciplinaire pour les maladies<br />

rares du squelette et du tissu conjonctif, Zurich<br />

3<br />

Clinique d’endocrinologie et de nutrition<br />

clinique, Hôpital universitaire de Zurich<br />

4<br />

Service de médecine interne, Clinique psychiatrique<br />

universitaire de Zurich<br />

5<br />

Centre neuromusculaire de Zurich et département<br />

de neurologie pédiatrique, Hôpital<br />

pédiatrique universitaire Zurich<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 41


Point de mire<br />

Maladie Enzyme(s) Diagnostic Hérédité Traitement spécifique<br />

Pompe -glucosidase CK, analyse enzymatique,<br />

génétique moléculaire<br />

Fabry -galactosidase A Lyso-Gb3, analyse<br />

enzymatique, génétique<br />

moléculaire<br />

MPS I -L-iduronidase Urine GAG, analyse<br />

enzymatique, génétique<br />

moléculaire<br />

MPS II Iduronate-sulfatase Urine GAG, analyse<br />

enzymatique, génétique<br />

moléculaire<br />

MPS III<br />

MPS IV<br />

MPS VI<br />

Sulfamidase, alpha-Nacétylglucosaminidase<br />

ou N-acétyltransférase<br />

N-acétylglucosamine-6-<br />

sulfatase ou N-acétylgalactosamine-6-sulfatase<br />

-galactosidase ou<br />

arylsulfatase B<br />

Urine GAG, analyse<br />

enzymatique, génétique<br />

moléculaire<br />

Urine GAG, analyse<br />

enzymatique, génétique<br />

moléculaire<br />

Urine GAG, analyse<br />

enzymatique, génétique<br />

moléculaire<br />

MPS VII -glucuronidase Urine GAG, analyse<br />

enzymatique, génétique<br />

moléculaire<br />

Gaucher<br />

-glucocérébrosidase<br />

acide<br />

Cellules de Gaucher dans<br />

la ponction de liquide<br />

céphalo-rachidien,<br />

Chitinase, CCL18/PARK<br />

analyse enzymatique,<br />

génétique moléculaire<br />

AR<br />

XR<br />

AR<br />

XR<br />

AR<br />

AR<br />

AR<br />

AR<br />

AR<br />

TES (Myozyme®, alglucosidase alfa)<br />

TES (Fabrazyme® Replagal®)<br />

Chaperon (Galafold®, miglastat)<br />

TES (Aldurazyme®, laronidase)<br />

TCSH (uniquement chez des patients sans<br />

symptômes SNC et de moins de 18 mois)<br />

TES (Elaprase®, idursulfase)<br />

TCSH (uniquement sur décision individuelle)<br />

Essais cliniques<br />

TES (Vimizim®, elosulfase alfa)<br />

TES (Naglazyme®, galsulfase)<br />

TES (MEPSEVII®, vestronidase)<br />

TES (VPRIV®, velaglucerase et Cerezyme®, imiglucérase)<br />

TRS (Zavesca®, miglustat et Cerdelga®, éliglustat)<br />

Tableau 1: Diagnostic et traitement des maladies de surcharge lysosomale<br />

AR, autosomique récessive; XR, x-chromosomique récessif; TES, traitement enzymatique substitutif; TCSH, transplantation de cellules souches<br />

hématopoïétiques; TRS, traitements de réduction du substrat; GAG, glycosaminoglycane; Gb3, globotriaosylcéramide.<br />

elle n’est pas traitée. De plus, on constate<br />

une hypotonie musculaire sévère (syndrome<br />

du «floppy baby») et une faiblesse<br />

musculaire qui touche aussi les muscles<br />

respiratoires. Une faiblesse oropharyngée<br />

entraîne souvent un trouble de croissance.<br />

Contrairement à cette manifestation<br />

précoce (infantile-onset Pompe disease),<br />

la maladie se manifeste après l’âge de 1 an<br />

en cas d’activité enzymatique résiduelle<br />

plus élevée (2 à 40%), souvent aussi à<br />

l’adolescence ou à l’âge adulte (late-onset<br />

Pompe disease). Une augmentation de<br />

l’activité de la créatinine kinase (CK, une<br />

enzyme musculaire) à l’analyse sanguine<br />

et une faiblesse musculaire proximale<br />

marquée peuvent être des indices. Pour la<br />

forme tardive, les muscles respiratoires<br />

sont aussi touchés. La faiblesse respiratoire<br />

est souvent le premier symptôme de<br />

la maladie et peut provoquer un trouble<br />

respiratoire du sommeil. En cas de manifestation<br />

tardive, le cœur n’est généralement<br />

pas touché.<br />

Un traitement enzymatique substitutif<br />

(TES) a été développé pour traiter la maladie<br />

de Pompe. Il ralentit la progression<br />

de la maladie et permet, pour les formes<br />

précoces, une régression rapide de la myopathie<br />

hypertrophique. Cependant, le TES<br />

ne guérit pas la maladie. Malgré le traitement,<br />

les patients dont la maladie est survenue<br />

précocement décèdent généralement<br />

durant la première ou deuxième décennie<br />

des suites de l’insuffisance respiratoire<br />

et présentent, outre les symptômes<br />

musculaires (hypotonie, faiblesse progressive,<br />

dysfonctionnement bulbaire),<br />

également une baisse des facultés cognitives<br />

et une surdité neurosensorielle. Les<br />

limites de l’efficacité du TES ont animé les<br />

spécialistes à développer des TES de deuxième<br />

génération plus efficaces ainsi<br />

qu’une thérapie de substitution génique.<br />

Ils se trouvent encore au stade des études<br />

cliniques.<br />

La maladie de Fabry<br />

La maladie de Fabry a une incidence d’environ<br />

1/40 000. Les variantes génétiques<br />

pathogènes touchent le gène GLA qui code<br />

pour l’-galactosidase A. L’absence ou l’activité<br />

déficiente de l’enzyme provoque une<br />

accumulation des gylcosphingolipides et<br />

en particulier du globotriaosylcéramide<br />

(Gb3). Le dépôt de Gb3 dans les cellules endothéliales<br />

et parenchymateuses des reins,<br />

du cœur et du système nerveux conduit à<br />

un dysfonctionnement organique progressif<br />

qui réduit l’espérance de vie. Les<br />

troubles du rythme cardiaque constituent<br />

la première cause de mortalité dans le<br />

cadre de la cardiomyopathie de Fabry.<br />

On distingue deux phénotypes cliniques:<br />

1) Chez le phénotype classique, l’activité<br />

enzymatique est totalement absente ou<br />

42<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

Maladie MPS I et MPS II MPS III MPS IV MPS VI<br />

Habitus<br />

Neurologique<br />

Musculosquelettique<br />

Viscéral<br />

Cardiaque<br />

Pulmonaire<br />

ORL<br />

Yeux<br />

Traits grossiers du visage,<br />

retard de croissance<br />

Sténose spinale, hydrocéphalie,<br />

syndrome du<br />

tunnel carpien bilatéral,<br />

évent. retard/aphasie<br />

Cyphose/scoliose, contractures,<br />

dysplasie et luxation<br />

de la hanche, genua valga,<br />

élargissement métatarsien/<br />

métacarpien<br />

Hépatosplénomégalie,<br />

hernies (aine, nombril)<br />

Epaississement des valves/<br />

valvulopathies, troubles du<br />

rythme<br />

Troubles de la ventilation<br />

obstructifs et/ou restrictifs,<br />

trachéomalacie, infections<br />

trachéobronchiques<br />

récidivantes<br />

Otite moyenne récidivante,<br />

hypertrophie amygdalienne,<br />

macroglossie, perte<br />

de l’ouïe neurosensorielle<br />

et combinée<br />

Opacification cornéenne,<br />

dégénérescence rétinienne,<br />

atrophie du nerf<br />

optique, glaucome<br />

Chevelure dense Nanisme Nanisme<br />

Retard/aphasie, hyperactivité,<br />

agressivité, troubles<br />

du rythme jour/nuit,<br />

épilepsie, dysphagie<br />

Contractures<br />

Diarrhées récidivantes,<br />

hépatosplénomégalie<br />

modérée<br />

Sténose spinale, hydrocéphalie,<br />

syndrome du<br />

tunnel carpien bilatéral<br />

Cyphose/scoliose, pectus<br />

carinatum, instabilité,<br />

luxation de la hanche,<br />

genua valga, élargissement<br />

métatarsien<br />

Comme MPS I<br />

Sténose spinale, hydrocéphalie,<br />

syndrome du<br />

tunnel carpien bilatéral,<br />

évent. retard/aphasie<br />

Cyphose/scoliose, contractures,<br />

dysplasie et luxation<br />

de la hanche, genua valga,<br />

élargissement métatarsien/<br />

métacarpien<br />

Comme MPS I<br />

Aucune anomalie connue Comme MPS I Comme MPS I<br />

Infections trachéobronchiques<br />

récidivantes<br />

Otite moyenne récidivante,<br />

perte de l’ouïe neurosensorielle<br />

et combinée<br />

Comme MPS I<br />

Comme MPS I<br />

Comme MPS I Comme MPS I<br />

Aucune anomalie connue Comme MPS I Comme MPS I<br />

Tableau 2: Eventail des caractéristiques cliniques des mucopolysaccharidoses<br />

très fortement réduite chez les individus<br />

de sexe masculin (


Point de mire<br />

1.A: Cardiomégalie hypertrophique chez le nourrisson avec infantile-onset Pompe. 1.B: Angiokératomes groupés au niveau du nombril chez un homme<br />

atteint de la maladie de Fabry. 1.C: Garçon de 8 ans avec MPS I après TCSH. 1.D: Hépatosplénomégalie chez un garçon atteint de la maladie de Gaucher<br />

avant le début du traitement enzymatique substitutif.<br />

matiques (p. ex. physiothérapie, ergothérapie,<br />

logopédie, orthèses, corsets, chaussures<br />

orthopédiques) et traitements chirurgicaux<br />

(contrôle de la croissance, correction<br />

de l’axe, stabilisation de la colonne<br />

vertébrale).<br />

Un monitorage coordonné est nécessaire<br />

chez les patients présentant un<br />

risque élevé de difficultés pour l’intubation<br />

et l’extubation, de compression de la<br />

moelle épinière et d’évènements cardiaques.<br />

Maladie de Gaucher<br />

La maladie de Gaucher est déclenchée par<br />

des variantes pathogènes dans le gène codant<br />

la -glucocérébrosidase (GBA). L’incidence<br />

générale est d’environ 1/40 000.<br />

Celle-ci est cependant beaucoup plus élevée<br />

chez la population juive ashkénaze avec<br />

une incidence de 1/450 à 1/900. La GBA déficiente<br />

provoque une accumulation de<br />

glucocérébrosides dans les lysosomes de<br />

macrophages, notamment dans la rate, le<br />

foie et la moelle osseuse. Les manifestations<br />

cliniques typiques couvrent un large<br />

éventail et incluent l’hépatosplénomégalie<br />

(voir illustration 1. D) et l’ostéonécrose, l’ostéoporose<br />

et la cytopénie. Plus rarement<br />

survient une neurodégénérescence progressive.<br />

On distingue trois formes de la<br />

maladie: le type 1 non neuropathique avec<br />

manifestation viscérale et osseuse est le<br />

plus fréquent (>90%). Les formes aiguës<br />

(type 2) et chroniques-neuropathiques<br />

(type 3) sont nettement plus rares. Elles se<br />

caractérisent par une paralysie du regard<br />

verticale, une spasticité, des crises convulsives<br />

et une neurodégénérescence.<br />

Les biomarqueurs chitinase, CCL18/<br />

PARK oxystérole et glucosylsphingosine<br />

(Lyso-Gb1) dans le sérum peuvent servir<br />

au dépistage.<br />

Grâce à la très bonne accessibilité des<br />

macrophages dans le sang, le TES disponible<br />

depuis 1990 est très efficace pour la<br />

maladie de Gaucher de type 1, ce qui permet<br />

aux patients d’avoir une vie quasiment<br />

normale. Le TRS oral n’a jusqu’ici<br />

pas été utilisé en raison des effets secondaires<br />

importants. Une préparation de la<br />

deuxième génération présente une meilleure<br />

tolérance. Son utilisation est cependant<br />

limitée par les interactions avec<br />

d’autres médicaments, étant donné que la<br />

dégradation de la préparation s’effectue<br />

par le système du cytochrome P450 (CY-<br />

P2D6). C’est pourquoi il faut procéder à<br />

une analyse génétique du métabolisme du<br />

CYP2D6 avant de commencer le traitement<br />

et, le cas échéant, adapter la posologie.<br />

Jusqu’ici, il n’existe hélas pas de traitement<br />

efficace pour les formes neuropathiques<br />

de la maladie.<br />

Message à retenir<br />

Les maladies de surcharge lysosomale<br />

sont complexes et touchent différents systèmes<br />

d’organes et les personnes de tous<br />

âges. Pour un grand nombre de ces maladies,<br />

on dispose de traitements qui influencent<br />

favorablement leur cours. Afin<br />

d’assurer le traitement causal et symptomatique,<br />

il est impératif d’adopter une approche<br />

interdisciplinaire, que ce soit en<br />

pédiatrie ou dans la médecine adulte, sans<br />

oublier de bien planifier la transition.<br />

44<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Actualités en pneumologie:<br />

Fibrose pulmonaire – diagnostic et nouvelles approches thérapeutiques<br />

La détresse respiratoire<br />

n’est pas une exclusivité<br />

du COVID-19<br />

Le tableau clinique et les conséquences des différentes fibroses pulmonaires se<br />

ressemblent, mais pas les causes, le pronostic<br />

et le traitement. Un traitement personnalisé nécessite un diagnostic précis et<br />

une collaboration interdisciplinaire.<br />

D r méd. Cristina Vital 1,2 , Prof. D r méd. Thomas Geiser 1 , D r méd. Sabina Guler 1<br />

Photo: màd<br />

Les fibroses pulmonaires ou<br />

pneumopathies interstitielles<br />

fibrosantes (interstitial lung disease,<br />

ILD) comprennent un<br />

groupe hétérogène de pathologies qui<br />

provoquent des modifications inflammatoires<br />

et fibreuses du parenchyme pulmonaire.<br />

Malgré les similitudes cliniques et<br />

morphologiques des différentes ILD, elles<br />

présentent des différences significatives<br />

en termes de cause, de pronostic et de<br />

thérapie [1–3].<br />

Environ 98 habitants sur 100 000 sont<br />

touchés par une ILD, l’incidence tendant à<br />

augmenter au cours des dernières années.<br />

La fibrose pulmonaire idiopathique (idiopathic<br />

pulmonary fibrosis, IPF) est la<br />

pneumopathie interstitielle la plus fréquente,<br />

mais compte malgré tout parmi les<br />

maladies rares [4, 5].<br />

Les différents sous-types d’ILD sont<br />

représentés dans l’illustration 1. Les entités<br />

surlignées peuvent évoluer comme<br />

phénotype fibrosant progressif [6, 7].<br />

Clinique et diagnostic<br />

Un diagnostic précoce et correct est crucial<br />

d’un point de vue pronostique et thérapeutique<br />

pour les patients atteints d’une<br />

ILD. Les patients présentent souvent des<br />

symptômes non spécifiques. En cas de<br />

dyspnée progressive et de toux sèche persistante,<br />

il faut toujours envisager une ILD.<br />

En plus des symptômes pulmonaires, il<br />

faut rechercher des indices extrapulmonaires<br />

d’une maladie rhumatologique (arthralgies,<br />

arthrites, myalgies, altérations<br />

cutanées, phénomène de Raynaud ou syndrome<br />

de Sicca). Parmi les facteurs à<br />

risque figurent le tabagisme, la prise de<br />

certains médicaments (par exemple, la nitrofurantoïne,<br />

le méthotrexate et l’amiodarone<br />

[voir également www.pneumotox.<br />

com]), l’exposition aux poussières inorganiques<br />

et à l’amiante, et les expositions<br />

organiques (par exemple, l’infestation de<br />

moisissures, l’aviculture, l’agriculture),<br />

qui peuvent provoquer une pneumonie<br />

d’hypersensibilité.<br />

A l’auscultation, on entend souvent<br />

un crépitement basal, qui rappelle l’ouverture<br />

d’une fermeture velcro (sclérosiphonie,<br />

velcro crackles). Dans la fibrose<br />

pulmonaire avancée avec hypoxémie<br />

chronique, on constate parfois un hippocratisme<br />

digital. La radiographie conventionnelle<br />

du thorax peut également<br />

fournir des indications quant à une ILD,<br />

mais ne permet pas de l’exclure. La tomodensitométrie<br />

thoracique haute résolu-<br />

tion (TDM-HR) occupe une place importante<br />

dans le diagnostic de l’ILD. La TDM-<br />

HR permet de confirmer la fibrose pulmonaire<br />

et de la classer en fonction de la<br />

répartition des signes (réticulations, aspect<br />

en verre dépoli, bronchectasie de<br />

traction, aspect en nid d’abeille) [2, 3, 9,<br />

10].<br />

La pléthysmographie met généralement<br />

en évidence un trouble obstructif de<br />

la ventilation et une capacité de diffusion<br />

du CO typiquement restreinte. Déjà lors<br />

du test de marche de six minutes ou à la<br />

spiroergométrie, il peut résulter une hypoxémie<br />

à l’effort. Outre la gazométrie artérielle<br />

(recherche d’une hypoxémie de<br />

repos), la détermination de l’hémogramme,<br />

de la CRP ou de la vitesse de sédimentation,<br />

des paramètres rénaux et<br />

hépatiques et une recherche sérologique<br />

de la connectivite et des maladies auto-immunes<br />

font partie du diagnostic de<br />

1<br />

Clinique universitaire de pneumologie, Hôpital<br />

de l’île Berne<br />

2<br />

Clinique universitaire de médecine interne<br />

générale, Hôpital de l’île Berne<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 45


Perspectives<br />

Pneumopathies interstitielles<br />

(Interstitial lung disease, ILD)<br />

Pneumopathie<br />

interstitielle<br />

idiopathique (PII)<br />

Pneumonie<br />

d’hypersensibilité<br />

ILD auto-immune Sarcoïdose Autres ILD<br />

Fibrose pulmonaire<br />

idiopathique (FPI)<br />

Pneumonie interstitielle<br />

non-spécifique<br />

idiopathique (PINS<br />

Bronchiolite respiratoire<br />

avec ILD<br />

Pneumopathie interstitielle<br />

desquamative<br />

Pneumopathie organisée<br />

cryptogénique<br />

(POC)<br />

Pneumopathie<br />

interstitielle aiguë<br />

ILD avec polyarthrite<br />

rhumatoïde (RA-ILD)<br />

ILD avec sclérose<br />

systémique<br />

ILD avec composantes<br />

auto-immunes<br />

ILD avec polymyosite<br />

et dermatomyosite<br />

ILD avec connectivite<br />

mixte<br />

Autres ILD avec<br />

connectivite<br />

– ILD médicamenteuse<br />

– ILD d’exposition<br />

– Lymphangioléiomyomatose<br />

– Histiocytose cellulaire<br />

de Langerhans<br />

– ILD associée à une<br />

vascularite<br />

– Autres ILD rares<br />

ILD inclassable<br />

Illustration 1, selon [8]: Classification des pneumopathies interstitielles (en gras avec potentiel de phénotype fibrosant progressif)<br />

l’ILD, même si les signes cliniques de<br />

connectivite sont absents.<br />

La bronchoscopie avec lavage bronchoalvéolaire<br />

(LBA) peut exclure les<br />

causes infectieuses et fournir des informations<br />

précieuses sur le sous-type de la maladie<br />

par une analyse de la différenciation<br />

des cellules. Souvent, un examen histopathologique<br />

du parenchyme pulmonaire<br />

est nécessaire. Les échantillons peuvent<br />

être obtenus par bronchoscopie, par cryobiopsie<br />

transbronchique ou par chirurgie.<br />

La norme de référence pour le diagnostic<br />

de la fibrose pulmonaire est la présentation<br />

devant un comité multidisciplinaire<br />

de l’ILD, avec une discussion de cas<br />

par des experts en pneumologie, radiologie,<br />

pathologie et, si nécessaire, rhumatologie<br />

[3, 11].<br />

Approches thérapeutiques<br />

Traitements non médicamenteux<br />

Si un agent potentiellement déclencheur<br />

peut être identifié comme étant la cause<br />

de la pneumopathie (par exemple le tabagisme,<br />

les médicaments pneumotoxiques,<br />

l’antigène organique), il est impératif de<br />

respecter une période de carence.<br />

En cas d’hypoxémie de repos (p a<br />

O 2<br />

≤55 mmHg (7,33 kPa) ou p a<br />

O 2<br />

≤60 mmHg<br />

(8 kPa) en cas d’hypertension pulmonaire<br />

ou de polyglobulie), une oxygénothérapie<br />

au long cours est indiquée. Certains patients<br />

peuvent profiter d’une supplémentation<br />

en oxygène à l’effort ou la nuit. Un<br />

entraînement physique sous oxygénothérapie<br />

peut par ailleurs aider à améliorer les<br />

performances physiques. Une réadaptation<br />

pulmonaire permet de contrôler les<br />

symptômes et d’améliorer la qualité de vie.<br />

Chez les jeunes patients ne présentant<br />

pas de comorbidités pertinentes, la<br />

transplantation pulmonaire est une option<br />

qui doit être discutée en cas d’absence<br />

de contre-indications et de progression<br />

de la maladie. Advanced care et les<br />

approches de la médecine palliative<br />

peuvent également apporter un soutien<br />

essentiel aux personnes concernées et à<br />

leurs proches.<br />

Traitement médicamenteux<br />

Les ILD inflammatoires telles que les ILD<br />

associées à la connectivite, les pneumonies<br />

d’hypersensibilité et les sarcoïdoses<br />

font généralement l’objet d’un traitement<br />

immunomodulateur (par exemple avec des<br />

glucocorticoïdes, du cyclophosphamide,<br />

du mycophénolate mofétil, de l’azathioprine,<br />

du rituximab ou du tocilizumab).<br />

Contrairement aux ILD inflammatoires,<br />

les immunosuppresseurs sont potentiellement<br />

nuisibles pour les patients<br />

atteints d’IPF. Au cours des dernières années,<br />

le traitement de l’IPF avec les substances<br />

antifibrotiques pirfenidon (Esbriet®)<br />

et nintédanib (Ofev®) a fait ses<br />

preuves. Les deux médicaments freinent<br />

la détérioration de la fonction pulmonaire<br />

(CVF) d’environ 50% chez les patients atteints<br />

d’IPF. Les analyses post hoc des<br />

études d’autorisation de mise sur le marché<br />

ont par ailleurs mis en évidence un<br />

avantage en termes de survie et un risque<br />

réduit d’exacerbations chez les patients<br />

atteints d’IPF sous antifibrotiques [12–16].<br />

46<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Illustration 2: TDM du thorax chez une patiente<br />

atteinte d’une fibrose pulmonaire associée à<br />

une arthrite rhumatoïde<br />

Images axiales apicales (A) et basales (B) avec<br />

réticulations, bronchectasie de traction et<br />

modifications en nid d’abeille<br />

Les principaux effets secondaires du pirfenidon<br />

sont les nausées, les vomissements<br />

et la photosensibilité. Le traitement par<br />

nintédanib s’accompagne souvent de diarrhées<br />

qui peuvent généralement être<br />

contrôlées par une adaptation du régime<br />

alimentaire et un traitement symptomatique.<br />

De plus, les paramètres hépatiques<br />

doivent être régulièrement contrôlés chez<br />

les patients sous traitement antifibrotique<br />

[17, 18].<br />

Depuis l’été 2020, le nintédanib est<br />

aussi autorisé pour l’ILD en cas de sclérose<br />

systémique. Les résultats d’études récentes<br />

ont montré pour le nintédanib une<br />

efficacité comparable à celle pour l’IPF<br />

chez les patients atteints d’ILD progressive<br />

fibrotique de type non-IPF [18–20].<br />

Défis actuels et perspectives<br />

Depuis le début de la pandémie de CO-<br />

VID-19, nous constatons des modifications<br />

fibrotiques du parenchyme pulmonaire et<br />

une entrave de la fonction pulmonaire<br />

plusieurs mois après une maladie aiguë<br />

due au COVID-19 chez des patients ayant<br />

été gravement atteints [21]. Une étude de<br />

cohorte prospective dans toute la Suisse<br />

continuera d’analyser les séquelles pulmonaires<br />

tardives après une infection au<br />

COVID-19 afin de pouvoir à l’avenir proposer<br />

un traitement aux patients souffrant<br />

de séquelles à long terme après une infection<br />

au COVID-19.<br />

Pour résumer, les différents soustypes<br />

d’ILD se distinguent par leur évolu-<br />

Suspicion de pneumopathie interstitielle<br />

– Dyspnée à l’effort à progression lente<br />

– Toux sèche<br />

– Crépitement basal<br />

Examens pneumologiques<br />

– Anamnèse détaillée<br />

– Pléthysmographie, mesure de la capacité de diffusion<br />

– Test d’effort (test de marche 6 min. / spiroergométrie)<br />

– Laboratoire, y compris sérologies auto-immunes<br />

TDM thoracique<br />

Bronchoscopie avec LBA<br />

évent. cryobiopsie transbronchique<br />

évent. EBUS TBNA ganglions lymphatiques<br />

Biopsie pulmonaire chirurgicale<br />

Comité interdisciplinaire ILD<br />

Illustration 3 selon [3]: Du symptôme au diagnostic d’une ILD. LBA: lavage bronchoalvéolaire, EBUS TBNA: cytoponction transbronchique guidée par<br />

ultrasons<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 47


Perspectives<br />

tion et notamment l’indication thérapeutique.<br />

Les immunosuppresseurs sont le<br />

traitement de choix pour de nombreuses<br />

ILD. Ceux-ci peuvent cependant nuire aux<br />

patients atteints d’IPF, ce qui souligne<br />

l’importance d’un diagnostic différentiel<br />

dans le cadre du comité multidisciplinaire<br />

de l’ILD. Les nouvelles données relatives à<br />

l’efficacité d’antifibrotiques chez les sousgroupes<br />

de patients atteints d’ILD de type<br />

non-IPF ouvrent de nouvelles options thérapeutiques.<br />

Grâce à l’arsenal médicamenteux<br />

élargi, les patients atteints de fibrose<br />

pulmonaire pourront, nous l’espérons, bénéficier<br />

d’un traitement personnalisé permettant<br />

d’éviter une perte de la fonction<br />

pulmonaire, de la condition physique et de<br />

la qualité de vie.<br />

<strong>No</strong>us remercions le PD Dr méd.<br />

Alexander Pöllinger, Institut universitaire<br />

de radiologie diagnostique, interventionnelle<br />

et pédiatrique, Hôpital de l’île, Hôpital<br />

universitaire de Berne, pour les images<br />

radiologiques.<br />

Bibliographie<br />

1. Raghu, G., H. R. Collard, J. J. Egan, F. J.<br />

Martinez, J. Behr, K. K. Brown, T. V. Colby, J. F.<br />

Cordier, K. R. Flaherty, J. A. Lasky, D. A. Lynch, J.<br />

H. Ryu, J. J. Swigris, A. U. Wells, J. Ancochea, D.<br />

Bouros, C. Carvalho, U. Costabel, M. Ebina, D. M.<br />

Hansell, T. Johkoh, D. S. Kim, T. E. King, Jr., Y.<br />

Kondoh, J. Myers, N. L. Muller, A. G. Nicholson, L.<br />

Richeldi, M. Selman, R. F. Dudden, B. S. Griss, S. L.<br />

Protzko, H. J. Schunemann and A.E.J.A.C.o.I.P.<br />

Fibrosis, An official ATS/ERS/JRS/ALAT statement:<br />

idiopathic pulmonary fibrosis: evidence-based<br />

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management. Am J Respir Crit Care Med, 2011.<br />

183(6): p. 788–824.<br />

2. Travis, W. D., U. Costabel, D. M. Hansell, T.<br />

E. King, Jr., D. A. Lynch, A. G. Nicholson, C. J.<br />

Ryerson, J. H. Ryu, M. Selman, A. U. Wells, J. Behr,<br />

D. Bouros, K. K. Brown, T. V. Colby, H. R. Collard,<br />

C. R. Cordeiro, V. Cottin, B. Crestani, M. Drent, R.<br />

F. Dudden, J. Egan, K. Flaherty, C. Hogaboam, Y.<br />

Inoue, T. Johkoh, D. S. Kim, M. Kitaichi, J. Loyd, F.<br />

J. Martinez, J. Myers, S. Protzko, G. Raghu, L.<br />

Richeldi, N. Sverzellati, J. Swigris, D. Valeyre and<br />

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3. Raghu, G., M. Remy-Jardin, J. L. Myers, L.<br />

Richeldi, C. J. Ryerson, D. J. Lederer, J. Behr, V.<br />

Cottin, S. K. Danoff, F. Morell, K. R. Flaherty, A.<br />

Wells, F. J. Martinez, A. Azuma, T. J. Bice, D.<br />

Bouros, K. K. Brown, H. R. Collard, A. Duggal, L.<br />

Galvin, Y. Inoue, R. G. Jenkins, T. Johkoh, E. A.<br />

Kazerooni, M. Kitaichi, S. L. Knight, G. Mansour, A.<br />

G. Nicholson, S. N. J. Pipavath, I. Buendia-Roldan,<br />

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4. Duchemann, B., I. Annesi-Maesano, C.<br />

Jacobe de Naurois, S. Sanyal, P. Y. Brillet, M.<br />

Brauner, M. Kambouchner, S. Huynh, J. M.<br />

Naccache, R. Borie, J. Piquet, A. Mekinian, J.<br />

Virally, Y. Uzunhan, J. Cadranel, B. Crestani, O.<br />

Fain, F. Lhote, R. Dhote, N. Saidenberg-Kermanac’h,<br />

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Prevalence and incidence of interstitial lung<br />

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pulmonary fibrosis in the U.K. Thorax, 2011. 66(6):<br />

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6. Olson, A. L., A. H. Gifford, N. Inase, E. R.<br />

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phenotype. Eur Respir Rev, 2018. 27(150).<br />

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8. Cottin, V., N. A. Hirani, D. L. Hotchkin, A.<br />

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Park, H. K. Poonyagariyagorn, W. Wuyts and A. U.<br />

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of the spectrum of progressive-fibrosing interstitial<br />

lung diseases. Eur Respir Rev, 2018. 27(150).<br />

9. Thomson, C. C., A. Duggal, T. Bice, D. J.<br />

Lederer, K. C. Wilson and G. Raghu, 2018 Clinical<br />

Practice Guideline Summary for Clinicians:<br />

Diagnosis of Idiopathic Pulmonary Fibrosis. Ann<br />

Am Thorac Soc, 2019. 16(3): p. 285–290.<br />

10. Raghu, G., M. Remy-Jardin, J. Myers, L.<br />

Richeldi and K. C. Wilson, The 2018 Diagnosis of<br />

Idiopathic Pulmonary Fibrosis Guidelines:<br />

Surgical Lung Biopsy for Radiological Pattern of<br />

Probable Usual Interstitial Pneumonia Is <strong>No</strong>t<br />

Mandatory. Am J Respir Crit Care Med, 2019.<br />

200(9): p. 1089–1092.<br />

11. Guler, S. A., S. A. Berezowska, A. Christe,<br />

T. Geiser and M. Funke-Chambour, Multidisciplinary<br />

discussion for diagnosis of interstitial lung<br />

disease in real life. Swiss Medical Weekly, 2016.<br />

146.<br />

12. Idiopathic Pulmonary Fibrosis Clinical<br />

Research, N., G. Raghu, K. J. Anstrom, T. E. King,<br />

Jr., J. A. Lasky and F. J. Martinez, Prednisone,<br />

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13. Tashkin, D. P., R. Elashoff, P. J. Clements,<br />

J. Goldin, M. D. Roth, D. E. Furst, E. Arriola, R.<br />

Silver, C. Strange, M. Bolster, J. R. Seibold, D. J.<br />

Riley, V. M. Hsu, J. Varga, D. E. Schraufnagel, A.<br />

Theodore, R. Simms, R. Wise, F. Wigley, B. White,<br />

V. Steen, C. Read, M. Mayes, E. Parsley, K.<br />

Mubarak, M. K. Connolly, J. Golden, M. Olman, B.<br />

Fessler, N. Rothfield, M. Metersky and G.<br />

Scleroderma Lung Study Research, Cyclophosphamide<br />

versus placebo in scleroderma lung disease.<br />

N Engl J Med, 2006. 354(25): p. 2655–66.<br />

14. Tashkin, D. P., M. D. Roth, P. J. Clements,<br />

D. E. Furst, D. Khanna, E. C. Kleerup, J. Goldin, E.<br />

Arriola, E. R. Volkmann, S. Kafaja, R. Silver, V.<br />

Steen, C. Strange, R. Wise, F. Wigley, M. Mayes, D.<br />

J. Riley, S. Hussain, S. Assassi, V. M. Hsu, B. Patel,<br />

K. Phillips, F. Martinez, J. Golden, M. K. Connolly,<br />

J. Varga, J. Dematte, M. E. Hinchcliff, A. Fischer, J.<br />

Swigris, R. Meehan, A. Theodore, R. Simms, S.<br />

Volkov, D. E. Schraufnagel, M. B. Scholand, T.<br />

Frech, J. A. Molitor, K. Highland, C. A. Read, M. J.<br />

Fritzler, G. H. J. Kim, C. H. Tseng, R. M. Elashoff<br />

and I.I.I. Sclerodema Lung Study, Mycophenolate<br />

mofetil versus oral cyclophosphamide in<br />

scleroderma-related interstitial lung disease (SLS<br />

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group trial. Lancet Respir Med, 2016. 4(9): p.<br />

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15. <strong>No</strong>ble, P. W., C. Albera, W. Z. Bradford, U.<br />

Costabel, M. K. Glassberg, D. Kardatzke, T. E. King,<br />

Jr., L. Lancaster, S. A. Sahn, J. Szwarcberg, D.<br />

Valeyre, R. M. du Bois and C. S. Group, Pirfenidone<br />

in patients with idiopathic pulmonary fibrosis<br />

(CAPACITY): two randomised trials. Lancet, 2011.<br />

377(9779): p. 1760–9.<br />

16. King, T. E., Jr., W. Z. Bradford, S.<br />

Castro-Bernardini, E. A. Fagan, I. Glaspole, M. K.<br />

Glassberg, E. Gorina, P. M. Hopkins, D. Kardatzke,<br />

L. Lancaster, D. J. Lederer, S. D. Nathan, C. A.<br />

Pereira, S. A. Sahn, R. Sussman, J. J. Swigris, P. W.<br />

<strong>No</strong>ble and A. S. Group, A phase 3 trial of pirfenidone<br />

in patients with idiopathic pulmonary<br />

fibrosis. N Engl J Med, 2014. 370(22): p. 2083–92.<br />

17. Richeldi, L., R. M. du Bois, G. Raghu, A.<br />

Azuma, K. K. Brown, U. Costabel, V. Cottin, K. R.<br />

Flaherty, D. M. Hansell, Y. Inoue, D. S. Kim, M.<br />

Kolb, A. G. Nicholson, P. W. <strong>No</strong>ble, M. Selman, H.<br />

Taniguchi, M. Brun, F. Le Maulf, M. Girard, S.<br />

Stowasser, R. Schlenker-Herceg, B. Disse, H. R.<br />

Collard and I. T. Investigators, Efficacy and safety<br />

of nintedanib in idiopathic pulmonary fibrosis. N<br />

Engl J Med, 2014. 370(22): p. 2071–82.<br />

18. Richeldi, L., V. Cottin, R. M. du Bois, M.<br />

Selman, T. Kimura, Z. Bailes, R. Schlenker-Herceg,<br />

S. Stowasser and K. K. Brown, Nintedanib in<br />

patients with idiopathic pulmonary fibrosis:<br />

Combined evidence from the TOMORROW and<br />

INPULSIS((R)) trials. Respir Med, 2016. 113: p. 74–9.<br />

19. Cottin, V., Treatment of progressive<br />

fibrosing interstitial lung diseases: a milestone in<br />

the management of interstitial lung diseases. Eur<br />

Respir Rev, 2019. 28(153).<br />

20. Flaherty, K. R., A. U. Wells, V. Cottin, A.<br />

Devaraj, S. L. F. Walsh, Y. Inoue, L. Richeldi, M.<br />

Kolb, K. Tetzlaff, S. Stowasser, C. Coeck, E.<br />

Clerisme-Beaty, B. Rosenstock, M. Quaresma, T.<br />

Haeufel, R. G. Goeldner, R. Schlenker-Herceg, K.<br />

K. Brown and I. T. Investigators, Nintedanib in<br />

Progressive Fibrosing Interstitial Lung Diseases. N<br />

Engl J Med, 2019. 381(18): p. 1718–1727.<br />

21. Guler S. A., E. L., C. Beigelmann, P. O.<br />

Bridevaux, M. Brutsche, C. Clarenbach, C. Garzoni,<br />

T. Geiser, A. Lenoir, M. Mancinetti, B. Naccini, S.<br />

R. Ott, L. Piquilloud, M. Prella, Y. A. Que, P. M.<br />

Soccal, C. von Garnier, M. Funke-Chambour,<br />

Pulmonary function and radiological features four<br />

months after COVID-19: first results from the<br />

national prospective observational Swiss<br />

COVID-19 lung study. Eur Respir J (accepted for<br />

publication), 2020.<br />

48<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Aus der «Praxis» *<br />

Die körperliche<br />

Untersuchung des<br />

«unkooperativen»<br />

älteren Patienten<br />

The Physical Examination of an ‘Uncooperative’ Elderly Patient<br />

Mathias Schlögl 1,2 , Simeon Schietzel 1,2 , Roland Kunz 3 , Egemen Savaskan 2 , Reto W. Kressig 4 und Florian Riese 2<br />

Zusammen mit der Anamnese<br />

bildet die körperliche Untersuchung<br />

die Grundlage ärztlichen<br />

Handelns. Dabei gibt es einen<br />

unverzichtbaren Kern an Informationen<br />

über den körperlichen Zustand eines Patienten,<br />

ohne den eine valide ärztliche Einschätzung<br />

darüber, ob Handlungsbedarfs<br />

besteht, überhaupt nicht möglich ist. Diesen<br />

Kernbedarf an Informationen muss<br />

ein behandelnder Arzt auch bei «unkooperativen»<br />

älteren Patienten decken,<br />

was jedoch äusserst anspruchsvoll ist [1].<br />

Während diese Patientengruppe in<br />

der medizinischen Ausbildung und in<br />

Lehrbüchern kaum Erwähnung findet,<br />

stellt sie uns in der Praxis, im Spital oder<br />

im Pflegeheim regelmässig vor grosse Herausforderungen.<br />

Der unkooperative ältere<br />

Patient ist dabei oft ein Patient mit Demenz,<br />

Delir oder einer anderen psychischen<br />

Störung. Dass er nicht oder nur<br />

mangelhaft kooperiert, ist dabei unter<br />

Umständen das Indexsymptom, das auf<br />

eine unterliegende medizinische Problematik<br />

hinweist. In solchen Fällen ist eine<br />

Untersuchung einerseits besonders notwendig,<br />

andererseits ist sie nur schwierig<br />

umzusetzen, was die Gefahr der Unterversorgung<br />

dieser vulnerablen Patientengruppen<br />

mit sich bringt [2, 3].<br />

Das Ziel dieses Artikels ist es zum einen,<br />

Denkanstös se zu geben, um bisherige<br />

Haltungen, Verhaltens- und Vorgehensweisen<br />

zu reflektieren. Zum anderen soll<br />

er Wege aufzeigen, über die sich die Kooperation<br />

verbessern lässt (erster Teil) sowie<br />

solche, über die sich körperliche Befunde<br />

trotz eingeschränkter Kooperation<br />

(zweiter Teil) erheben lassen. Darüber hinaus<br />

gilt es, geriatrische Syndrome zu erkennen,<br />

akute krankheitsrelevante Befunde<br />

auszuschliessen und neue Krankheitszeichen<br />

nicht vorschnell altbekannten<br />

medizinischen Störungen zuzuordnen<br />

[4, 5].<br />

Folgende Besonderheiten sind bei der<br />

Anamneseerhebung älterer Patienten zu<br />

beachten:<br />

• Erkrankungen können sich bei Älteren<br />

lediglich in Form von funktionellem<br />

Abbau äussern, sodass diag ­<br />

nostische Standardfragen teilweise<br />

weniger funktionieren: Es kann zum<br />

Beispiel sein, dass Pa tienten mit schwerer<br />

Arthritis auf die Frage nach Gelenkbeschwerden<br />

nicht über Schmerzen,<br />

Schwellungen oder Steifheit berichten,<br />

dass sie aber, wenn sie nach Veränderungen<br />

und Schwierigkeiten bei der Ausführung<br />

der grundlegenden Aktivitäten des<br />

täglichen Lebens (ADL) [6] oder der instrumentellen<br />

ADL (IADL) [7] befragt werden,<br />

erzählen, dass sie nicht mehr spazieren<br />

gehen [8].<br />

• Patienten präsentieren ihre Krankheit<br />

auf atypische Weise: Bei akuten Ereignissen<br />

wie z.B. einem frischen Herzinfarkt<br />

besteht vielfach eine Symptomarmut<br />

[4]. Ältere Menschen präsentieren<br />

Im Artikel verwendete Abkürzungen<br />

ADL Aktivitäten des täglichen Lebens (ADL)<br />

CANE Camberwell Assessment of Need for the<br />

Elderly<br />

COPD Chronisch obstruktive Lungenerkrankung<br />

FB Gezielte Fremdbeobachtung durch<br />

Angehörige oder Pflegende/andere<br />

medizinische Fachpersonen<br />

IADL Instrumentelle Aktivitäten des täglichen<br />

Lebens<br />

1<br />

Klinik für Geriatrie, Universitätsspital Zürich<br />

2<br />

Klinik für Alterspsychiatrie, Psychiatrische<br />

Universitätsklinik Zürich<br />

3<br />

Universitäre Klinik für Akutgeriatrie, Stadtspital<br />

Waid, Zürich<br />

4<br />

Universitäre Altersmedizin Basel, Felix<br />

Platter-Spital, Klinische Professur für Geriatrie,<br />

Universität Basel<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Praxis»<br />

2018; 107 (19): 1021–1030). mediservice vsao-Mitglieder<br />

können die «Praxis» zu äusserst günstigen<br />

Konditionen abonnieren. Details siehe unter<br />

www.hogrefe.ch/downloads/vsao.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 49


Perspectives<br />

Zeit und Geduld<br />

Bei unkooperativen Patienten ist für die<br />

Erhebung des Befundes eine Aufteilung<br />

auf mehrere Konsultationen günstig (z.B.<br />

Wiederkommen nach dem Essen mit dann<br />

oft deutlicher Beruhigung, Warten auf den<br />

Angehörigen oder auf eine ruhige Umgebung,<br />

pro Visite Konzentration nur auf einen<br />

Aspekt etc.). Dies benötigt objektiv<br />

mehr Zeit und subjektiv die Geduld des<br />

Untersuchers, da er einen Befund unter<br />

Umständen nicht so schnell erreichen<br />

kann wie gewünscht. Selbstverständlich<br />

muss eine Einschätzung akut behanddann<br />

häufig allgemeine Symptome wie<br />

z.B. Müdigkeit, Verwirrtheit oder Appetitverlust.<br />

• Sensorische Defizite erschweren die<br />

Kommunika tion: Werden normalerweise<br />

Zahnersatz, Brillen oder Hörgeräte<br />

eingesetzt, so sollten sie auch getragen<br />

werden, um die Kommunikation während<br />

der Evaluation zu erleichtern. Ausreichende<br />

Beleuchtung und die Beseitigung<br />

von visueller oder auditiver Ablenkung<br />

sind ebenfalls von Nutzen.<br />

• Auch bei voller Kooperation erwähnen<br />

ältere Pa tienten oftmals Symptome<br />

nicht, weil sie glauben, diese seien<br />

Teil des normalen Alterungsprozesses:<br />

Dies gilt zum Beispiel für Schmerzen,<br />

Dyspnoe, Schwindel, Stürze, eingeschränktes<br />

Hör- oder Sehvermögen, Gedächtnisprobleme<br />

und Inkontinenz<br />

(Tab. 1). Als altersspezifisches «Underreporting»<br />

wird der Umstand bezeichnet,<br />

dass körperliche, psychische und soziale<br />

Probleme von älteren Patienten oftmals<br />

nicht geäussert werden. Die Anamnese<br />

sollte daher gezielte Fragen enthalten<br />

und unbedingt durch eine Fremdanamnese<br />

ergänzt werden [33].<br />

Wege zur besseren Kooperation:<br />

Kooperation als Prozess<br />

Aus unserer Sicht ist Kooperation als ein<br />

Prozess zu verstehen, für dessen Zustandekommen<br />

wir Ärzte in hohem Masse mitverantwortlich<br />

sind. Im Umkehrschluss<br />

sollte mangelnde Kooperation – vor allem<br />

wenn sie neu aufgetreten ist – als Indexsymptom,<br />

d.h. als wichtiger Hinweis auf<br />

eine unterliegende medizinische Problematik<br />

verstanden werden. Für das Auftreten<br />

von «Unkooperativität» sind Ärzte und<br />

andere medizinische Fachpersonen demnach<br />

mitverantwortlich, wenn sie selbstverständlich<br />

davon ausgehen, dass ein<br />

kognitiv beeinträchtigter Patient in einer<br />

fremden, komplexen Umgebung mit hohem<br />

Tempo nach äusseren Vorgaben<br />

funktionieren muss. Von einem «unkooperativen<br />

Patienten» zu sprechen, ist aus<br />

dieser Sichtweise letztlich nicht zielführend.<br />

Vielmehr kann Kooperation gefördert<br />

werden, wenn der Arzt verschiedene<br />

Faktoren beachtet (Tab. 2). Auf einige dieser<br />

Faktoren soll im Folgenden eingegangen<br />

werden.<br />

Sicherstellung von Grundbedürfnissen<br />

Nicht selten geht dem Arztkontakt eines<br />

älteren Patienten eine stunden- oder tagelange<br />

Odyssee durch verschiedene Institutionen<br />

voraus, in denen seine Grundbe-<br />

dürfnisse nicht adäquat erfüllt wurden.<br />

Dies gilt insbesondere für Patienten, die<br />

ihre Grundbedürfnisse, z.B. aufgrund von<br />

Demenz, nicht hinreichend selbst äussern<br />

können. Ein Sandwich und ein Getränk<br />

sind deswegen manchmal der Schlüssel zu<br />

einer besseren Kooperation. Ebenso sollte<br />

ein WC-Gang angeboten werden. Informationen<br />

zu Ort und Situation können helfen,<br />

den Patienten die Angst zu nehmen<br />

(z.B. «Sie sind hier bei uns vorübergehend<br />

im Spital XY. Sie sind in Sicherheit, wir<br />

kümmern uns um Sie.»). Weitere Details<br />

hierzu werden im Abschnitt über das Denken<br />

in geriatrischen Syndromen und Bedürfnissen<br />

beschrieben.<br />

Körperliche Probleme<br />

Nichtwahrnehmen eines langsam, aber stetig voranschreitenden Funktionsverlustes<br />

Akzeptanz der Erkrankung als «normales» Alterungszeichen ohne Krankheitswert<br />

Frage des Untersuchers nicht verstanden<br />

Soziale Probleme<br />

Scheu oder falscher Stolz bei Inanspruchnahme medizinischer und sozialer Dienste<br />

Vermutung, dass Krankheiten nicht behandelbar sind<br />

Psychische/kognitive Probleme<br />

Angst vor den Konsequenzen von eingreifender Diagnostik und Therapie (z.B. vor<br />

Darmspiegelung und Operation bei Blut im Stuhl) sowie sozialen Folgen (z.B. Umzug<br />

ins Pflegeheim)<br />

Scham, z.B. bei Inkontinenz, kognitiven Defiziten<br />

Vergessen der Beschwerden<br />

Tabelle 1. Mögliche Ursachen des altersspezifischen «Underreportings»<br />

Umgebungsfaktoren Patientenfaktoren Arztfaktoren<br />

Lautstärke Umgebungsgeräusche<br />

Brille, Hörgerät<br />

Zeit und Geduld<br />

Allgemeines Reizniveau Erschöpfung Adäquate Sprache und<br />

Sprechweise<br />

Unterbrüche der<br />

Untersuchung (z.B. durch<br />

Telefonate, Sucher)<br />

Altersgerechte Einrichtung<br />

der Institution<br />

Hunger und Durst<br />

Schmerz<br />

Höflichkeit<br />

Innere Einstellung gegenüber<br />

«schwierigen» P atienten<br />

Kooperation mit dem Arzt Angst Fähigkeit, mit unvollständigen<br />

Informationen, d.h. diagnostischer<br />

Unsicherheit zu leben<br />

Angst vor Medikalisierung<br />

und Einschränkung<br />

der Autonomie<br />

Teamfähigkeit<br />

Tabelle 2. Potenziell modifizierbare Faktoren mit Einfluss auf die Kooperativität bei der Befunderhebung<br />

älterer Patienten<br />

50<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

lungsbedürftiger Zustände wie z.B. akuter<br />

Schmerzen oder Atemnot immer sofort<br />

erfolgen.<br />

Adäquate Kommunikation<br />

Kommunikation mit dem Patienten erfolgt<br />

verbal und nonverbal. Es ist hilfreich,<br />

auch dem unkooperativen älteren Patienten<br />

auf beiden Kanälen die Botschaft zu<br />

senden: «Ich bin Ihr Arzt. Ich bin hier, um<br />

Ihnen zu helfen. Ich tue das gern. Sie sind<br />

hier willkommen.» Möglicherweise müssen<br />

diese und andere Botschaften mehrfach<br />

wiederholt werden. Die Sprechweise<br />

sollte laut, deutlich, langsam, einfach und<br />

höflich sein. Für Patienten mit Presbyakusis<br />

kann der Arzt deutlich besser verständlich<br />

sein, wenn er in einer etwas niederfrequenteren<br />

Stimmlage spricht. Die Reflexion<br />

über die vielfältigen Asymmetrien in<br />

der Kommunikation mit älteren Patienten<br />

kann dabei helfen, deren kommunikative<br />

Bedürfnisse zu erkennen (Experte – Laie;<br />

gesund – krank, selbständig – abhängig,<br />

kognitiv gesund – kognitiv beeinträchtigt,<br />

jung – alt). Eine besondere Herausforderung<br />

stellt die Kommunikation mit Patienten<br />

mit (fortgeschrittenen) Demenzerkrankungen<br />

dar [9]. Adäquate Kommunikation<br />

kann hier bedeuten, sich in die<br />

Stimmungslage des Patienten zu versetzen,<br />

seine Situation und Nöte zu erfassen<br />

und von sich aus passende Themen anzusprechen<br />

[10]. Die verbale Kommunikation<br />

sollte möglichst einfach und positiv<br />

sein, da zum Beispiel Negativformulierungen<br />

den Patienten möglichweise nur noch<br />

mehr verwirren. Der Sprechrhythmus, die<br />

Sprachmelodie sowie der Sprachaufbau<br />

sollten sich am Patienten orientieren. Dabei<br />

kann es hilfreich sein, Äusserungen<br />

exakt zu wiederholen, statt zu variieren<br />

sowie Informationen einfliessen zu lassen<br />

und nicht «abzufragen» oder mehrere Sinneskanäle<br />

gleichzeitig anzusprechen, indem<br />

man zum Beispiel auf Gegenstände<br />

oder Körperzonen zeigt und diese zur<br />

Hand nimmt und befühlen lässt, wie dies<br />

bei der Basalen Stimulation gemacht wird.<br />

Zudem darf nicht vergessen werden, dass<br />

der Demenzkranke bis ins Endstadium<br />

noch über viele Ressourcen in nonverbaler<br />

Kommunikation verfügt. Das Gespräch<br />

mit dem Demenzkranken wird daher nur<br />

dann für beide Seiten informativ und bedeutsam,<br />

wenn es gelingt, sich in die Stimmungslage<br />

des Patienten zu versetzen,<br />

seine Situation und Nöte zu erfassen und<br />

von sich aus passende Themen anzusprechen<br />

[10]. Dabei gilt es, daran zu denken,<br />

dass Kommunikation bidirektional ist:<br />

Wenn die Körpersprache des Untersuchers<br />

Eile und Ungeduld ausdrückt, kann<br />

sich dies auf den Patienten übertragen.<br />

Zudem ist es entscheidend, sich durch aktives<br />

Nachfragen zu versichern, was der<br />

Patient verstanden hat. In der Praxis kann<br />

dies z.B. gut getestet werden, indem man<br />

den Patienten bittet, die wesentlichsten<br />

Punkte des Gespräches nochmals zusammenzufassen<br />

[11, 12].<br />

Zusammenarbeit mit den Angehörigen<br />

Bei der Untersuchung von Kindern ist es<br />

gang und gäbe, die Kooperation durch die<br />

Anwesenheit und den Körperkontakt zu<br />

den Eltern zu verbessern. An diese Möglichkeit<br />

sollte auch beim älteren Patienten<br />

gedacht werden. Selbst ein kurzer Telefonkontakt<br />

mit einer vertrauten Person<br />

kann manchmal die Kooperation entscheidend<br />

verbessern, obgleich die Anwesenheit<br />

eines Angehörigen den Patienten<br />

manchmal auch verstummen lassen und<br />

er alle Antworten den Angehörigen überlässt.<br />

Körperliche Befunderhebung trotz<br />

eingeschränkter Kooperation<br />

Die körperliche Untersuchung ist kein<br />

Selbstzweck, sondern ein Instrument zur<br />

Informationsgewinnung. Sie dient der diagnostischen<br />

Eingrenzung von Akutpathologien<br />

und der Bestimmung weiterer<br />

medizinischer Handlungsfelder. Wenn<br />

aufgrund eingeschränkter Kooperation<br />

keine körperliche Untersuchung in herkömmlicher<br />

Art und Weise möglich ist,<br />

gilt es, sich die notwendigen Informationen<br />

möglichst auf anderem Weg zu verschaffen.<br />

Dazu sind drei Strategien hilfreich:<br />

1) Die gezielte Beobachtung, 2) Das<br />

Denken in geriatrischen Syndromen und<br />

Bedürfnissen, 3) Die Zusammenarbeit mit<br />

Angehörigen und anderen Fachpersonen.<br />

Die gezielte Beobachtung<br />

Um den Blick seiner Studenten auf ihre<br />

Patienten zu verbessern, begann Irwin<br />

Braverman, Professor für Dermatologie an<br />

der Yale University, vor mehr als 20 Jahren,<br />

sie zur Bildbetrachtung ins Museum<br />

zu schicken [13]. Die Studenten sollten dabei<br />

vor allem figurative Werke analysieren<br />

und auf Körperhaltung, Mimik, Gestik<br />

und weitere Merkmale der abgebildeten<br />

Personen achten. Die Studenten lernten<br />

«die Kunst des Sehens», d.h. ihre Patienten<br />

genau und aufmerksam zu beobachten,<br />

kleinste Signale zu erkennen und in<br />

die Diagnose mit einzubeziehen, anstatt<br />

sich etwa zu sehr auf Laborwerte zu verlassen<br />

oder aus der isolierten Betrachtung<br />

einzelner, besonders auffälliger Merkmale<br />

falsche Schlüsse zu ziehen. Im Verständnis<br />

der Autoren ist die gezielte Beobachtung<br />

ein fortdauernder interprofessioneller<br />

und interdisziplinärer Prozess (siehe<br />

auch Abschnitt «Zusammenarbeit mit Angehörigen<br />

und anderen medizinischen<br />

Fachpersonen») unter dem Leitgedanken<br />

«Was fehlt diesem Patienten?». Es handelt<br />

sich um einen vom Patienten ausgehenden<br />

Prozess, der, sobald sich eine mögliche<br />

Antwort anbietet, gezielt vertieft werden<br />

muss. Gezielte, vertiefte Beobachtung<br />

kann auch bedeuten, bestimmte Situationen,<br />

die eine Befunderhebung ermöglichen,<br />

gezielt herbeizuführen (z.B. Anbieten<br />

eines Wassers zur orientierenden Prüfung<br />

bzgl. Schluckstörung). Insgesamt<br />

folgt daraus, dass es keine universale Standarduntersuchung<br />

gibt, sondern jeder Patient<br />

seine massgeschneiderte Befunderhebung<br />

verdient [14]. In Tabelle 3 findet<br />

sich eine Synthese der verschiedenen Befunddomänen<br />

und ihrer möglichen Quellen.<br />

In Kasten 1 findet sich ein Beispiel, wo<br />

keine herkömmliche körperliche Untersuchung<br />

zugelassen wurde.<br />

In der Tabelle sind auch Untersuchungsergebnisse<br />

aufgezeigt, die sich<br />

selbst bei minimaler Kooperation noch erzielen<br />

lassen, z.B. durch das einmalige<br />

Drücken auf den Bauch zum Ausschluss<br />

einer Abwehrspannung oder kurzes Anheben<br />

eines Hosenbeins zur Einschätzung<br />

von Unterschenkel-Ödemen.<br />

Das Denken in geriatrischen<br />

Syndromen und Bedürfnissen<br />

Wir können nur das erkennen, was wir<br />

kennen, d.h. ein einzelnes Symptom oder<br />

ein Symptommuster wird nur dann erkennbar,<br />

wenn wir darauf vorbereitet<br />

sind, es zu finden. Unerlässliche Vorbereitung<br />

für die Befunderhebung bei älteren<br />

Patienten ist dementsprechend die Vertrautheit<br />

mit den typischen geriatrischen<br />

Syndromen (Tab. 4). Diese geriatrischen<br />

Syndrome sind als zusätzlich zu suchende<br />

diagnostische Muster zu verstehen – in Ergänzung<br />

zu den natürlich beim älteren Patienten<br />

gehäuft auftretenden Einzelerkrankungen.<br />

<strong>No</strong>ch weiter geht das Denken<br />

in sog. Bedürfnissen als Leitkategorien<br />

zum Verständnis der Patientensituation,<br />

indem der Arzt die Perspektive des Patienten<br />

einnimmt und nicht-medizinische Bereiche<br />

berücksichtigt. Ältere Menschen<br />

weisen oft eine Kombination psychischer,<br />

körperlicher und sozialer Bedürfnisse auf<br />

(Tab. 5). Bedürfnisse können in diesem<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 51


Perspectives<br />

Befunddomäne<br />

Herz<br />

Lunge<br />

Gefässe<br />

Bauch<br />

Haut<br />

Urogenital<br />

Gesicht<br />

Mund<br />

Hals<br />

Ernährung<br />

Sensorik<br />

Leitfragen, beobachtbare Symptome und alternative Informationswege<br />

Dyspnoe, Tachypnoe, Zyanose, Abgeschlagenheit, Malaise, körperliche Schonung, Pausen, Unterschenkel-<br />

Ödeme, gestaute Halsvenen, erhöhtes Kopfteil, schlafen nur im Liegestuhl, Nykturie, nächtliche Unruhe; bei<br />

Lungenödem Angst, pulmonales Rasseln und (end-)expiratorische Spastik; Mobilität (FB), periphere Endokarditis-Stigmata,<br />

eingipflige Jugularvenenpulsation (hoch bei Tikuspidalinsuffizienz, unregelmässig bei Vorhofflimmern)<br />

Dyspnoe, Atemfrequenz, Zyanose, ohne Stethoskop hörbare Atemgeräusche, Stridor, Thoraxform, Lippenbremse,<br />

verlängertes Expirium, Gebrauch der Atemhilfsmuskulatur, paradoxe Atembewegungen; Mobilität (FB),<br />

Husten, Raucherstigmata an den Fingern, Aspiration<br />

Pausen beim Gehen, blasse Füsse, bläuliche Zehen; typische Zeichen der chronisch venösen Insuffizienz, des<br />

post-thrombotischen Syndroms<br />

Schonhaltung, Bauchform, Abwehrspannung; Dysphagie, Odynophagie, Regurgigation, Erbrechen, fehlender<br />

Hunger/Appetit, letzter Stuhlgang (FB bzgl. Frequenz, Konsistenz, Farbe, Blut etc.), Meteorismus, hörbare<br />

Darmgeräusche, Flatulenz; Urin, Blut, Stuhl in der Unterhose sowie Prolapsvorkommen (versuchen beim<br />

WC-Gang zu kontrollieren)<br />

Einsehbare Hautpartien Fingernägel, Haupthaar (bei Frauen lässt sich Dauer einer Gesundheitsverschlechterung<br />

zuweilen an der Länge des ungefärbten Haaransatzes ablesen); Intertrigo (FB bei Intimpflege, dabei auch<br />

Info zu allenfalls sichtbaren gynäkologischen, urologischen oder proktologischen Problemen); Dekubitalulzera<br />

(FB), Hämatome (FB), Zoster, Anämie, Zyanose, Eintrittspforten, (alte) Hämatome, Petechien, Kratzspuren,<br />

OP-Narben, Injektionsstellen (Diabetes?), Alkoholstigmata, Leberhautzeichen; Trommelschlägelfinger, Uhrglasnägel<br />

Geruch (Kontinenz? Harnwegsinfekt?), Verwendung Inkontinenzmaterial; letzte Urinausscheidung<br />

(Harnverhalt? ggf. kurzer gezielter Griff auf die Blasenregion)<br />

Ausdruck/Mimik (Angst, Stress, Dysphorie, Verlorensein etc.), Masken-/Salbengesicht, Neglect, Asymmetrien,<br />

Hypersalivation, trockene Schleimhäute, Schwachsichtigkeit, Lidödeme, Rötung der Konjunktiven,<br />

seniles Ektro pium/Entropium, Ptosis, Abschätzung Augenmotilität, Xerophthalmie, Rötung, Schwitzen<br />

Xerostomie, Status einsehbare Zähne; Essverhalten (FB); Druckstellen Prothese oder andere Schmerzquellen,<br />

sonstiger Mundstatus (FB bei Mundpflege, Zahnhygiene), Rhagaden<br />

Grosser Halsumfang (Schlafapnoe), gestaute Halsvene, Jugularvenenpuls, Struma, Lymphknoten<br />

Ernährungszustand, Gewichtsabschätzung, Kachexie/Sarkopenie, abgebildete Knochen im Bereich Rippen,<br />

Skapula, Schläfen; Hautfalte über Trizeps; Durchmesser Ober-Unterschenkel; Essverhalten, Schlucken (FB)<br />

Brille oder Hörgeräte vorhanden? Wie orientiert sich Patient in Raum und Situation? Reagiert er auf entsprechende<br />

Stimuli?<br />

Mobilität<br />

Bewegungsapparat<br />

Gangstörung, Gleichgewicht, Transfers, Schwungholen beim Aufstehen, «plumpsendes» Hinsetzen, Sturzgefahr,<br />

welche Hilfsmittel? (Gehstützen, Rollator, Rollstuhl). Posturale Reflexe, Schonhaltungen, Asymmetrien,<br />

Hypotrophien, Gelenkschwellungen/Rötungen, Nicht-Gebrauch, Hyperkyphose, Tannenbaum<br />

Neurologie<br />

Gesichtsasymmetrie (z.B. einseitig verstrichene Nasolabial-Falten), Pupillenform (z.B. nach Katarakt-OPs),<br />

Dysarthrie, Schluckstörung (Getränk anbieten), Rigor (orientierender Eindruck durch darauf ausgelegtes<br />

Händeschütteln), Tremor, Spontanbewegungen (Gezielt? Alle Extremitäten?), langsames Aufstehen und<br />

Gangunsicherheit bei Orthostase, Hyperkeratosen am Fuss bei (diabetischer) Neuropathie; V.a. Schlafapnoe:<br />

Müdigkeit, Schnarchen, Atempausen, Adipositas, Halsumfang, behinderte Nasenatmung; Augenmotilität,<br />

Pupillen, schlaffe/spastische Paresen, spontaner Babinski<br />

Schmerz Verhaltensindikatoren gemäss Tabelle 6<br />

Kognition<br />

Psyche<br />

Vigilanz, Aufmerksamkeit, Auffassung, Praxie (Was macht der Patient mit einem angebotenen Kaffee?), allg.<br />

Körper hygiene, Orientierung<br />

Beobachtbare Affektäusserungen (z.B. Frustration oder Angst) und Psychomotorik (z.B. Agitation), Scheint der<br />

Patient auf innere Stimuli (z.B. Halluzinationen) zu reagieren?, allgemeine Körperhygiene<br />

Tabelle 3. Befunddomänen und alternative Wege zur Erhebung ohne körperliche Untersuchung. FB: gezielte Fremdbeobachtung durch Angehörige oder<br />

Pflegende/andere medizinische Fachpersonen<br />

52<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Zusammenhang als ein Motor verstanden<br />

werden, einen Spannungszustand, der<br />

durch einen Mangel entstanden ist, zu beheben.<br />

Durch die Erfüllung eines Bedürfnisses<br />

kann es möglich sein, den Mangelzustand<br />

aufzuheben, sodass wieder ein<br />

Gleichgewicht entsteht. Dabei ist zu beachten,<br />

dass zu jedem Zeitpunkt mehrere<br />

Bedürfnisse gleichzeitig bestehen können,<br />

die unterschiedlich stark in Erscheinung<br />

treten.<br />

Die «Camberwell Assessment of Need<br />

for the Elderly»(CANE)-Skala ermöglicht<br />

dabei eine effektive Evaluation der vielfältigen<br />

Bedürfnisse von multimorbiden älteren<br />

Patienten [15–17, 20]. In einer Studie<br />

aus 24 Altenheimen mit insgesamt 238<br />

Personen über 60 mit einer Demenz waren<br />

die häufigsten unerfüllten Bedürfnisse im<br />

Bereich Alltagsaktivitäten, soziale Kontakte,<br />

Gedächtnis, Seh- und Hörvermögen<br />

und psychologischer Stress zu finden [19].<br />

Kennt der Arzt die Bedürfnisse und (mutmasslichen)<br />

Behandlungsprioritäten eines<br />

Patienten, kann dies einerseits Vertrauen<br />

schaffen, andererseits helfen, eine<br />

für den Patienten tatsächlich relevante<br />

Verbesserung zu erreichen. Oft haben Interventionen<br />

bei geriatrischen Patienten<br />

auch präventiven Charakter, sodass ein<br />

Erfolg im Nicht-Eintreten einer Komplikation<br />

bestehen kann, z.B. sturzprophylaktische<br />

Massnahmen. In der Folge soll nun<br />

exemplarisch auf die Bereiche Mobilität,<br />

Schmerzen, Kognition und Psyche sowie<br />

die Grenzen der gezielten Beobachtung<br />

am Beispiel der Dyspnoe im Alter eingegangenen<br />

werden.<br />

Mobilität<br />

Um den Mobilitätsgrad, die Transferleistungen<br />

und letztlich die Funktionsfähigkeit<br />

der Patienten zu beurteilen [6, 7] kann<br />

der aufmerksame Beobachter wertvolle<br />

Informationen z.B. dadurch erhalten, wie<br />

die Patienten in den Untersuchungsraum<br />

kommen, wie sie sitzen oder von einem<br />

Stuhl aufstehen, wie sie auf eine Untersuchungsliege<br />

und wieder herunter gelangen,<br />

wie sie ihre Strümpfe und Schuhe<br />

aus- und anziehen. Sofern keine medizini-<br />

Geriatrische Syndrome<br />

Definition:<br />

Klassische, Alterungs-assoziierte klinische Erscheinungsbilder syndromalen Charakters,<br />

weniger passend in Einzelorgan-basierte Diagnosekategorien und meist multifaktorieller<br />

resp. multidimensionaler Ätiologie.<br />

(Multidimensional: Alterungsprozesse und Dysfunktionen aus den Bereichen Somatik, Psyche,<br />

Funktionalität, soziales Umfeld, häusliche Situation, Finanzen, Verhalten)<br />

Beispiele:<br />

Delir<br />

Gangunsicherheit und Sturz<br />

Malnutrition<br />

Inkontinenz<br />

Schlafstörung<br />

Druckulzera<br />

Gebrechlichkeit<br />

Schwindel<br />

Fatigue<br />

Tabelle 4. Geriatrische Syndrome<br />

Bedürfnisse Defizitzustand Mögliche Lösungsvorschläge<br />

Psychologische Bedürfnisse Unsicherheit, Angst, Orientierungslosigkeit Ruhiges (Untersuchungs-) Zimmer<br />

Geschützte Atmosphäre<br />

Freundlicher Umgangston<br />

Anwesenheit Vertrauensperson<br />

Bezugspflege<br />

Physiologische<br />

Bedürfnisse<br />

Soziale<br />

Bedürfnisse<br />

Reduziertes Hörvermögen<br />

Reduziertes Sehvermögen<br />

Hunger<br />

Durst<br />

Erschöpfung<br />

Inkontinenz<br />

Obstipation<br />

Hilflosigkeit, Einsamkeit<br />

Hörgerät einsetzen/einschalten<br />

Geladene Batterien<br />

TV/Radio ausschalten<br />

Ausreichende Beleuchtung<br />

Brille aufsetzen<br />

Essen anbieten<br />

Trinken anbieten<br />

Geschützte Umgebung und Ruhepausen aktiv<br />

schaffen, Schlaf sichern<br />

Toilettengang regelmässig und aktiv ermöglichen<br />

Gut dokumentieren und bei Bedarf abführen<br />

Validierende Gesprächsführung<br />

Behutsamer Körperkontakt<br />

Einbezug von Vertrauenspersonen<br />

Ermöglichung sozialer Stimulation<br />

Tabelle 5. Mögliche unerfüllte Bedürfnisse älterer unkooperativer Patienten<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 53


Perspectives<br />

schen Gründe oder anamnestischen Informationen<br />

gegen diese Untersuchung sprechen,<br />

ist es sinnvoll, dem Patienten dabei<br />

zunächst nicht zu helfen, auch wenn dies<br />

unhöflich erscheinen mag. Es ist jedoch<br />

wichtig, sich während dieses Untersuchungsteils<br />

in unmittelbarer und äusserst<br />

aufmerksamer Bereitschaft zur Hilfestellung<br />

zu befinden. Ein besonderes Augenmerk<br />

liegt dabei auf Immobilität und Instabilität<br />

(= Sturztendenz) als mögliche<br />

Hinweise für Gebrechlichkeit [18]. Der sog.<br />

«Dual Tasking»-Test kann in der Praxis<br />

54<br />

Fallbeispiel<br />

hilfreich sein, um das Sturzrisiko einzuschätzen:<br />

So kann der Arzt mit seinem Patienten<br />

einige Schritte gehen und ihn in<br />

ein Gespräch verwickeln. Bleibt der Patient<br />

beim Sprechen immer wieder stehen<br />

(«stop-walking-by-talking»), so ist das ein<br />

Hinweis für eine Gangunsicherheit und<br />

ein erhöhtes Sturzrisiko [21, 22].<br />

Die 87 jährige Frau M. ist seit Eintritt stark agitiert. Sie läuft angetrieben umher und<br />

lehnt jede Kommunikation vehement ab. Die Pflegefachfrau schliesst sich ihr an und<br />

begleitet sie mehrere grosse Runden über die Station. Bei bestehender Gangunsicherheit<br />

beginnt Frau M. dabei sich hin und wieder bei der Pflegenden abzustützen, sodass<br />

im Verlauf ein Geleiten aufs WC und anschliessend in ein ruhiges Zimmer möglich wird<br />

(löst spontan viel Urin in WC-Topf, Urin-Status wird abgenommen). Eine bereitgestellte<br />

kleine Brotmahlzeit und ein Getränk führen nach weiteren 30 min. zu einer nochmaligen<br />

Kooperationssteigerung, sodass kurze Berührungen (Stethoskop, Unterschenkel)<br />

möglich werden.<br />

➝ Kooperationssteigerung durch Geduld, schrittweisen Beziehungsaufbau, Erfüllung<br />

«unmet needs» wie Bewegung, Orientierung, Ausscheidung, Nahrung und Rückzug/<br />

Reizabschirmung<br />

Frau M. ist eine schlanke, vornüber gebeugte Patientin mit zu grosser Kleidung und nur<br />

locker geschlossenen Klettverschlussschuhen. Ihr ungefärbter Haaransatz beträgt etwa<br />

2 cm, unter den Nägeln ist Schmutz und unterhalb der linken Orbita imponiert eine<br />

schwache gelbliche Verfärbung eines in Abheilung befindlichen Hämatoms. Sie wirkt<br />

verloren, kramt ohne erkennbares Ziel in ihren Sachen und bricht begonnene Tätigkeiten<br />

rasch wieder ab. Ihre Mimik wirkt gestresst, einzige Äusserungen sind repetitive,<br />

dysphorische verbale Vokalisationen. Gelegentlich blickt sie plötzlich in die oberen<br />

Ecken des Zimmers oder wischt mit der Hand über die leere Tischplatte. Beim Absitzen<br />

«plumpst» die Patientin auf den Stuhl. Das Gangbild imponiert bzgl. Schrittlänge und<br />

Spurbreite unregelmässig mit einer dezent und a.e. schmerzbedingt verkürzten Standzeit<br />

links. Die Atemfrequenz scheint prima vista normal, beträgt jedoch 24/min. Die<br />

Ausatmung ist leicht verlängert mit geringer endexpiratorischer Spastik.<br />

➝ Ersichtliche Problemfelder:<br />

• Selbsthilfefähigkeit: Progrediente Defizite, aktuell alle iADLs u. 3/5 bADLs.<br />

(Grund: Kognition/Mobilität)<br />

• Mobilität: V.a. Störung Gang/Balance, Stürze, Knie-/Hüftproblem links, Osteoporose,<br />

Sarkopenie<br />

• Kognition: V.a. hyperaktives Delir, (Auslöser Infekt, Schmerzen? etc.) DD Verhaltensstörung<br />

bei Demenz<br />

• Nutrition: V.a. chronische Malnutrition<br />

• Psyche: Ängste, psychomotorische Aktivierung, halluzinatorisches oder wahnhaftes<br />

Erleben<br />

• Tachypnoe: DD COPD, Infekt, Angst/Stress, kardiale Dekompensation<br />

• Fremdanamnese notwendig (Tochter, Hausarzt)<br />

Am Abend ist die Patientin sehr müde, es gelingt die Einnahme der empirischen antibiotischen<br />

Therapie bei HWI. Am nächsten Morgen besteht bessere Kooperation. Die<br />

Diagnostik wird vervollständigt und Therapien der multiplen Probleme sowie simultane<br />

Rehabilitationsmassnahmen werden eingeleitet. Nach 14 Tagen tritt die Patientin<br />

mit deutlich ausgebauten formellen und informellen Hilfen nach Hause aus.<br />

Schmerzen<br />

Im klinischen Alltag können auffällige<br />

Verhaltensweisen oder Symptome wie Unruhe,<br />

Aggression und/oder sozialer Rückzug<br />

atypische Anzeichen von Schmerzen<br />

sein [23]. Demenzkranke oder unkooperative<br />

Patienten werden analgetisch vergleichsweise<br />

deutlich unterversorgt [24].<br />

Die American Geriatric Society hat 2002<br />

eine Leitlinie der verhaltensbezogenen<br />

Schmerzindikatoren herausgegeben, welche<br />

vor allem für die Schmerzbeurteilung<br />

bei kognitiv eingeschränkten Personen<br />

angewendet werden kann, wobei ein breites<br />

Spektrum verbaler und nonverbaler<br />

sowie verhaltensbezogener Kriterien abgedeckt<br />

wird (Tab. 6) [25]. Um ein umfassendes<br />

Abbild der individuellen Schmerzsituation<br />

zu erhalten, ist es von Vorteil,<br />

während mehrerer Tage zu unterschiedlichen<br />

Tagesszeiten und in verschiedenen<br />

Pflege- und Alltagssituationen den<br />

Schmerz zu beurteilen. So zeigt sich, ob<br />

immer Schmerzen vorhanden sind, ob er<br />

in bestimmten Situationen, wie z.B. bei<br />

der Mobilisation, häufiger auftritt oder ob<br />

sich seine Intensität im Tagesverlauf verändert<br />

[23, 25].<br />

Kognition und Psyche<br />

Die Evaluation des Bewusstseinszustandes<br />

(quantitativ, qualitativ), wichtige verhaltensneurologische<br />

Elemente und Befunde<br />

(v.a. Antrieb, Stimmung) sowie die<br />

Erfassung von peripheren motorischen<br />

Paresen bereitet bei nicht kooperativen älteren<br />

Patienten in der Regel keine grösseren<br />

Schwierigkeiten [14]. Dabei ist zu erwähnen,<br />

dass Patienten mit Demenz oder<br />

anderen kognitiven Störungen nicht zwingend<br />

an Orientierungsschwierigkeiten leiden.<br />

Somit kann die Evaluierung Fragen<br />

erfordern, die Anomalien identifizieren in<br />

Bezug auf Bewusstsein, Urteilsvermögen,<br />

Rechnen, Sprechen, Sprache, Praxie, Exekutivfunktionen<br />

oder Gedächtnis. Anomalien<br />

in diesen Bereichen lassen sich<br />

nicht allein auf das Alter zurückführen,<br />

und wenn Auffälligkeiten festgestellt werden,<br />

sind weitergehende Untersuchungen,<br />

einschliesslich einer formalen Prüfung<br />

des mentalen Status erforderlich [12].<br />

Ein besonderer Fokus liegt auf dem Delirium<br />

im Alter. Der Begriff Delir umschreibt<br />

ein neuropsychiatrisches Syndrom, definiert<br />

als Störung des Bewusstseins und der<br />

Aufmerksamkeit, einhergehend mit Beeinträchtigungen<br />

kognitiver Funktionen<br />

und Wahrnehmungsveränderungen, das<br />

typischerweise innerhalb weniger Stunden<br />

oder Tage auftritt und während des<br />

Tagesverlaufs fluktuiert [26]. Da die Beurteilung<br />

von fluktuierenden Symptomen<br />

wie der Aufmerksamkeitsstörung (reduzierte<br />

Fähigkeit, die Aufmerksamkeit zu<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Indikator<br />

Gesichtsausdruck<br />

Vokalisation<br />

Körpersprache<br />

Verhaltensveränderungen<br />

Veränderungen der Tagesstruktur/<br />

Alltagsaktivitäten<br />

Veränderungen der Stimmung<br />

Gesicht verziehen, Grimassieren<br />

Stöhnen, Weinen, Seufzen<br />

Körperhaltung, Schutzhaltung<br />

Aggressionen,<br />

Widerstand gegen die Pflege, Rückzug<br />

Abnahme der Mobilität, Schlafstörungen,<br />

Ablehnen der üblichen Routine<br />

Tabelle 6. Verhaltensbezogene Schmerzindikatoren [modifiziert nach [25])<br />

fokussieren, aufrechtzuerhalten und umzustellen<br />

z.B. beim Rückwärtszählen der<br />

Monate) zum Zeitpunkt der Untersuchung<br />

eine Herausforderung darstellt, gilt allgemein,<br />

dass bei der Diagnostik ein 24-Stunden-Zeitraum<br />

berücksichtigt werden soll.<br />

Dabei soll die stärkste Ausprägung eines<br />

Symptoms zur Bewertung herangezogen<br />

werden [26].<br />

Die Grenzen der Beobachtung<br />

am Beispiel der Dyspnoe<br />

Dyspnoe, das subjektive Empfinden vermehrter<br />

Atemarbeit sowie Tachypnoe, die<br />

erhöhte Atemfrequenz, stellen akut wie<br />

chronisch beim älteren Menschen häufige<br />

Symptome dar. Neben Erkrankungen der<br />

Lunge und des kardiovaskulären Systems,<br />

einer Sepsis, Anämie oder Hyperglykämie,<br />

sind Schmerzen, halluzinatorisch-wahnhaftes<br />

Erleben (z.B. Delir, Demenz),<br />

jede Form der psychischen Belastung<br />

(Ängste, Reizüberflutung, Relokations-Stress<br />

bei orientierungslosen<br />

dementen Patienten etc.) aber auch<br />

schlicht eine Dekonditionierung zu bedenken.<br />

Dabei sind häufig mehrere Ätiologien<br />

präsent. In rund 20–30 % der Fälle<br />

weisen Patienten mit einer COPD eine<br />

akute Herzinsuffizienz auf, die oftmals<br />

nicht oder verspätet diagnostiziert und<br />

damit nicht adäquat therapiert wird [27].<br />

Die Hypoxie ist keine Voraussetzung für<br />

die Dyspnoe, und umgekehrt müssen hypoxische<br />

Patienten nicht immer eine Dyspnoe<br />

verspüren. Im Alter sind die dezente<br />

Belastungsdys- oder tachypnoe (sowie<br />

Müdigkeit und Adynamie!) nicht selten<br />

die entscheidenden observatorischen<br />

Hinweise auf ein unbehandeltes Grundleiden,<br />

welches Lebensqualität und Selbsthilfefähigkeit<br />

bereits seit längerer Zeit<br />

Traurigkeit, Unruhe<br />

chronisch einschränkt. Aufgrund der fehlenden<br />

körperlichen Aktivität ist die Symptomatik<br />

sowohl während der Untersuchungssituation<br />

als auch fremdanamnestisch<br />

häufig wenig eindrucksvoll. Da Dyspnoe,<br />

Tachypnoe und Hypoxie wichtige<br />

Wegweiser in der differenzialdiagnostischen<br />

Evaluation unkooperativer Zustandsbilder<br />

sind, sollten aus der Distanz<br />

beobachtbare klinische Zeichen oben genannter<br />

Ätiologien standardmässig und<br />

explizit evaluiert werden [28, 29]. Zudem<br />

ist zu bedenken, dass Kachexie und schwere<br />

Sarkopenie zu einer muskulären Hypopnoe<br />

führen können, welche häufig<br />

übersehen werden kann. Ein weites Öffnen<br />

der Fenster oder der Einsatz eines<br />

Ventilators zur Gesichtsbelüftung kann<br />

helfen, das Kooperationslevel zur Akzeptanz<br />

weiterer Massnahmen zu erhöhen.<br />

Zusammenarbeit mit Angehörigen und<br />

anderen medizinischen Fachpersonen<br />

Eine enge Zusammenarbeit sowie eine gute<br />

Kommunikation mit den Angehörigen und<br />

den beteiligten medizi nischen Fachpersonen<br />

ist eine unabdingbare Voraus setzung<br />

für den Umgang mit unkooperativen älteren<br />

Patienten. Im Sinne der Befunderhebung<br />

können v.a. pflegende Angehörige<br />

und die zuständigen professionellen Pflegepersonen<br />

(v.a. auch Spitex oder stationär<br />

tätige Pflegepersonen inklusive Pflegedokumentation)<br />

wichtige Hinweise geben:<br />

• Quantifizierte Informationen über den<br />

funktionellen Vorzustand und den Verlauf<br />

des Allgemein- und Ernährungszustandes<br />

(v.a. auch die Dynamik der<br />

Verschlechterung), Vorerkrankungen,<br />

Medikamente, Vitalparameter, basale<br />

und instrumentelle ADLs, Mobilität, Kognition,<br />

Psyche, Ernährung sowie über<br />

Key messages<br />

• Der Mangel an Kooperation selbst<br />

kann ein wichtiger Hinweis auf eine<br />

unterliegende medizinische Problematik<br />

sein.<br />

• Unerfüllte Grundbedürfnisse («unmet<br />

needs») müssen als typische<br />

Auslöser regelmässig evaluiert werden.<br />

• Die körperliche Untersuchung kann<br />

mehrere Anläufe benötigen, wobei<br />

eine gute Zusammenarbeit mit<br />

Angehörigen und anderen medizinischen<br />

Fachpersonen unerlässlich ist.<br />

• Wertvolle Informationen über die<br />

Funktionsfähigkeit eines Patienten<br />

lassen sich durch die gezielte Beobachtung<br />

des Patienten gewinnen.<br />

• Pathologische Befunde sind Indikatoren<br />

für gestörte Organ- und Funktionssysteme<br />

und müssen unbedingt<br />

durch eine Detailuntersuchung<br />

ergänzt werden.<br />

Lernfragen<br />

1. Was trifft für das sog. «Underreporting»<br />

im höheren Lebensalter nicht<br />

zu? (Einfachauswahl)<br />

a) Viele Patienten halten Schmerz für<br />

ein normales Phänomen des Alters<br />

und berichten nicht spontan darüber.<br />

b) Ältere Patienten nehmen medizinische<br />

und soziale Dienste gerne in<br />

Anspruch.<br />

c) Sensorische Defizite können eine<br />

Ursache sein.<br />

d) Die Anamnese sollte gezielte Fragen<br />

enthalten und unbedingt durch<br />

eine Fremdanamnese ergänzt<br />

werden.<br />

e) Viele Patienten haben Angst vor den<br />

Konsequenzen eingreifender Diagnostik<br />

und Therapie.<br />

2. Was sind häufige Fehlerquellen bei<br />

der körperlichen Untersuchung von<br />

unkooperativen älteren Patienten?<br />

(Mehrfachauswahl)<br />

a) Das Nichtbeachten von sensorischen<br />

Defiziten.<br />

b) Das Verkennen von Müdigkeit als<br />

eine «typische Alterserscheinung».<br />

c) Die vorschnelle Zuordnung neuer<br />

Krankheitszeichen zu altbekannten<br />

medizinischen Störungen.<br />

d) Das Nichtbeachten von nonverbalen<br />

Signalen.<br />

e) Eine fehlende Einschätzung des<br />

Sturzrisikos (Mobilitätsgrad, Transferleistungen,<br />

Funktionsfähigkeit).<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 55


Perspectives<br />

soziale Lebens-, Wohn- und Betreuungssituation<br />

sind oftmals ein hocheffizientes<br />

diagnostisches Werkzeug. Um den<br />

Aufwand zu minimieren, kann es hilfreich<br />

sein, Angehörigen Fragen zur<br />

Anamnese und zum geriatrischen Assessment<br />

auch schriftlich z.B. per E-Mail<br />

zu stellen. Studien haben klar gezeigt,<br />

dass Einschränkungen in den ADLs sowie<br />

z.B. Beeinträchtigungen des Gehvermögens<br />

nicht nur zu erhöhtem Bedarf an<br />

Pflege- und Hilfsleistungen führen, sondern<br />

auch mit einer deutlich erhöhten<br />

Mortalität vergesellschaftet sind [30, 31].<br />

• Oftmals lässt sich ein unkooperativer älterer<br />

Patient bei der körperlichen Untersuchung<br />

nicht entkleiden. Relevante Befunde<br />

wie entzündlich angeschwollene<br />

Gelenke, Hämatome oder Abrasionen als<br />

Hinweise auf einen Sturz oder Misshandlung<br />

sowie Dekubiti vor allem im Bereich<br />

des Sakrums, des Trochanters und/oder<br />

der Fersen werden somit erst im Verlauf<br />

z.B. am kommenden Morgen im Rahmen<br />

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56<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

der morgendlichen Körperpflege registriert.<br />

• Informationen zur Ernährungssituation<br />

werden nicht nur von Ärzten erhoben,<br />

sondern oft sind Krankenpflegekräfte die<br />

Ersten, die sich um Fragen der Nahrungsund<br />

Flüssigkeitszufuhr kümmern. Hinweise<br />

über die Mundgesundheit, einen<br />

schlecht sitzenden Zahnersatz oder einer<br />

Dysphagie müssen schnellstens erkannt<br />

und entsprechende Therapiedienste umgehend<br />

hinzugezogen werden [32]. Beobachtete<br />

Verhaltensweisen unkooperativer<br />

Patienten sowie getroffene Massnahmen<br />

sollten in Ausprägungsschwere respektive<br />

Wirkungsgrad von allen<br />

Mitgliedern des Behandlungsteams gerade<br />

am Anfang systematisch protokolliert<br />

und kommuniziert werden. Erfahrungsgemäss<br />

kommt nämlich rasch eine Fülle<br />

an diagnostisch und therapeutisch essenziellen<br />

Informationen zusammen,<br />

wenn viele Augen aus unterschiedlichen<br />

Disziplinen sie wahrnehmen.<br />

Fazit<br />

Aufgrund der zunehmenden Alterung unserer<br />

Gesellschaft sind gute Kenntnisse<br />

und das Wissen um die medizinische Versorgung<br />

älterer Menschen essenziell. Dabei<br />

ist es wichtig, zu verstehen, dass jedes<br />

Verhalten eines Patienten einen Grund hat<br />

und als ein wichtiger Hinweis für diagnostische<br />

und therapeutische Schritte verstanden<br />

werden kann. Ein «schwieriges»<br />

Verhalten darf daher nicht als bewusste,<br />

gegen den Arzt gerichtete Provokation<br />

wahrgenommen werden. Vielmehr sollte<br />

er diese Handlungen als Aufforderung verstehen<br />

und anstatt der Frage, was er «gegen»<br />

ein Symptom tun kann, vielmehr fragen,<br />

was er «dafür» tun kann. Auffälligkeiten<br />

während der Untersuchung sind dabei<br />

als Indikatoren für gestörte Organ- oder<br />

Funktionssysteme zu verstehen, welche<br />

eine gründliche Untersuchung im Verlauf<br />

der Hospitalisation erfordern. Mit einer offenen<br />

und freundlichen Haltung sowie mit<br />

einem Bewusstsein für die Schwierigkeiten,<br />

mit denen ältere Menschen konfrontiert<br />

sind, lassen sich schliesslich Ressentiments<br />

minimieren und therapeutische<br />

Fortschritte erzielen.<br />

Anmerkungen<br />

In der vorliegenden Arbeit wird aus Gründen<br />

der gebotenen Kürze und Lesbarkeit<br />

zur Bezeichnung gemischt-geschlechtlicher<br />

Gruppen die männliche Form verwendet.<br />

Gemeint sind stets beide Geschlechter,<br />

hier z.B. Arzt und Ärztin.<br />

Dr. med. Mathias Schlögl, MPH<br />

Oberarzt Akutgeriatrie<br />

Universitäre Klinik für Akutgeriatrie<br />

StadtSpital Waid<br />

Tièchestrasse 99<br />

8037 Zürich<br />

Mathias.Schloegl@waid.zuerich.ch<br />

Zusammenfassung<br />

Die körperliche Untersuchung unkooperativer älterer Patienten stellt Ärzte in der<br />

Praxis, im Spital oder im Pflegeheim regelmässig vor grosse Herausforderungen. Der<br />

Mangel an Kooperation selbst kann dabei ein wichtiger Hinweis auf eine unterliegende<br />

medizinische Problematik sein. Wichtige Elemente, um die Kooperation des Patienten<br />

zu verbessern, beinhalten das Sicherstellen von Grundbedürfnissen, ausreichend Zeit<br />

und Geduld, eine adäquate Kommunikation sowie eine gute Zusammenarbeit mit den<br />

Angehörigen und den anderen medizinischen Fachpersonen. Eine gezielte klinische<br />

Beobachtung sowie das Denken in geriatrischen Syndromen und Bedürfnissen kann<br />

helfen, körperliche Befunde trotz eingeschränkter Kooperation zu erheben. Pathologische<br />

Befunde sind dabei Indikatoren für gestörte Organ- und Funktionssysteme und<br />

müssen unbedingt durch eine Detailuntersuchung ergänzt werden.<br />

Schlüsselwörter: Körperliche Untersuchung, interprofessionelle Zusammenarbeit,<br />

Underreporting, Kommunikation, Delir<br />

Abstract<br />

The physical examination of uncooperative elderly patients regularly presents physicians<br />

in the private practice, in the hospital or nursing home with great challenges. The<br />

lack of cooperation itself can be an important indication of an underlying medical<br />

problem. Important elements to improve the patient’s cooperation include ensuring<br />

basic needs, sufficient time and patience, adequate communication and good cooperation<br />

with relatives and other healthcare professionals. Targeted clinical observation as<br />

well as thinking in geriatric syndromes and unmet needs can help to raise physical<br />

findings despite limited cooperation. Pathological findings are indicators of impaired<br />

organ and functional systems and must be supplemented by a detailed examination.<br />

Keywords: Physical examination, interprofessional collaboration, underreporting,<br />

communication, delirium<br />

Résumé<br />

Manuskript eingereicht: 17.05.2018<br />

Manuskript nach Revision angenommen:<br />

22.05.2018<br />

Interessenskonflikt: Die Autoren erklären,<br />

dass kein Interessenskonflikt besteht.<br />

Antworten zu den Lernfragen:<br />

1. Antwort b) ist richtig.<br />

2. Antwort a) bis e) sind richtig.<br />

L’examen physique de patients âgés non coopératifs représente souvent un grand défi<br />

pour les médecins dans les cabinets privés, les hôpitaux et les homes. Le manque de<br />

coopération en soi peut être révélateur d’un problème médical sous-jacent. S’assurer de<br />

la satisfaction des besoins primaires, prendre suffisamment de temps et se montrer<br />

patient, communiquer de manière adéquate et s’assurer d’une bonne coopération avec<br />

les proches et les autres professionnels de la santé sont des éléments importants qui<br />

favorisent et améliorent la coopération des patients. Une observation clinique ciblée<br />

ainsi qu’une réflexion centrée sur les syndromes gériatriques et les besoins spécifiques<br />

peuvent aider à mettre en lumière des problèmes physiques malgré le manque de<br />

coopération. Les problèmes pathologiques sont des indicateurs d’une dysfonction des<br />

organes et des systèmes et doivent impérativement être complétés par un examen plus<br />

approfondi.<br />

Mots-clés: Examen physique, collaboration interprofessionnelle, underreporting,<br />

communication, délire<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 57


Perspectives<br />

Les artistes de la médecine<br />

Une histoire d’amour en<br />

texte et en image<br />

Bettina Reichl navigue entre peinture et médecine. Elle a créé une série de portraits<br />

«Les artistes de la médecine» que nous allons présenter à partir du prochain numéro.<br />

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>. Photo: Rodrigo Lopes<br />

Quand avez-vous découvert<br />

votre amour de la peinture?<br />

Déjà lorsque j’étais enfant,<br />

j’aimais peindre et m’exprimer<br />

par mes images.<br />

Vous êtes-vous perfectionnée en<br />

autodidacte ou avez-vous été encouragée<br />

ou suivi une formation, etc.?<br />

Mon père est maître menuisier et restaurateur<br />

et m’a appris à considérer le travail<br />

manuel minutieux, les formes des<br />

époques, les schémas de style et matériels.<br />

De plus, ses esquisses et plans ont été une<br />

source d’inspiration pour l’architecture et<br />

l’aménagement intérieur. Je suis aussi très<br />

reconnaissante à ma mère pour le choix<br />

des couleurs et l’harmonie qu’elle a mis en<br />

œuvre pour transformer la maison et le<br />

jardin en paradis. C’est au gymnase que<br />

mon professeur d’art, M. Roehrig, a pour<br />

la première fois remarqué et encouragé<br />

mon talent d’artiste. Mes amis sont ma<br />

richesse. Ils sont à découvrir dans la salle<br />

du trésor de mes portraits.<br />

Vous avez tout d’abord suivi une<br />

formation d’infirmière pédiatrique.<br />

Qu’est-ce qui vous a conduit à faire ce<br />

choix?<br />

Un film avec Audrey Hepburn dans le rôle<br />

de l’infirmière et ma mère qui avait exercé<br />

sa profession avec joie et qui y avait<br />

renoncé pour satisfaire au désir de mon<br />

grand-père, avec ma tante Witta (représentée<br />

sur le tableau «Roswitha Kamm»),<br />

Légère comme une plume, mais très concentrée: Bettina Reichl en train de peindre<br />

58<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

de pouvoir vivre dans sa maison tout en<br />

étant entouré et soigné. Elles y ont<br />

répandu une ambiance tellement<br />

agréable que je considère cette profession<br />

comme une tâche précieuse et satisfaisante.<br />

J’ai donc suivi l’exemple. Comme<br />

j’aime les enfants, j’ai pu nourrir ma<br />

compétence sociale dans le domaine de la<br />

néonatalogie.<br />

Ensuite, vous avez étudié l’anglais,<br />

l’histoire et l’allemand. Comment en<br />

êtes-vous arrivée là?<br />

A l’époque, j’étais amoureuse d’un<br />

Américain. C’est ce qui m’a incitée à<br />

apprendre cette langue et cet amour de la<br />

langue anglaise est resté intact. Quant à<br />

l’histoire et aux histoires, j’ai toujours<br />

trouvé cela intéressant. La diplomatie, les<br />

liens, la sagesse, l’art, la culture, les gens,<br />

les modes de pensée dans les pays et les<br />

époques et la littérature me fascinent.<br />

Vous avez vécu pendant une certaine<br />

période en Californie où vous avez<br />

enseigné l’allemand. Ensuite, vous êtes<br />

retournée en Allemagne et à votre<br />

ancienne profession. Pourquoi?<br />

J’ai habité à Santa Cruz et South Lake<br />

Tahoe et traité ces lieux dans mes<br />

tableaux. La soif de retrouver mes racines<br />

m’a ramenée en Bavière.<br />

Quelle place la peinture a-t-elle occupée<br />

tout au long de ses années?<br />

La peinture a toujours occupé une place<br />

importante dans mon cœur et les couleurs<br />

dans mon âme.<br />

Votre série «légère comme une plume»<br />

(Federleicht) comprend une série de<br />

portraits de poules. Comment en<br />

êtes-vous venue aux poules?<br />

Je me sens légère comme une plume et<br />

tout ce que je peins est léger comme une<br />

plume.<br />

Actuellement, vous vivez à Zurich et<br />

travaillez comme gestionnaire des<br />

hospitalisations à la clinique de<br />

chirurgie plastique de l’Hôpital<br />

universitaire. Qu’est-ce qui a motivé ce<br />

changement?<br />

J’aime les gens qui s’engagent avec<br />

responsabilité pour le bien-être des<br />

autres.<br />

La série que nous allons présenter dans<br />

les prochains numéros du <strong>Journal</strong><br />

s’appelle «Les artistes de la médecine».<br />

Il s’agit d’une série de portraits de<br />

médecins. Quelle a été votre source<br />

d’inspiration?<br />

Je considère l’œuvre des médecins<br />

comme de l’art et souhaite, dans cette<br />

série, donner à ces médecins l’espace et la<br />

reconnaissance qu’ils méritent.<br />

Et comment avez-vous procédé? Les<br />

personnes dont vous avez fait le<br />

portrait ont-elles posé pour vous?<br />

Les médecins me donnent une photo<br />

d’eux qui leur plaît. De plus, je leur<br />

demande quelle couleur ils seraient s’ils<br />

étaient une couleur. C’est dans cette<br />

couleur que je peins leur mélodie sur la<br />

toile.<br />

Quels sont vos prochains projets?<br />

Je vais faire de ma vie une histoire<br />

d’amour que je vais partager en texte et en<br />

image.<br />

Annonce<br />

Engagement, motivation, compétence<br />

Voila ce qui définit le Service Croix-Rouge.<br />

Vous aussi, vous souhaitez faire bénéficier le Service Croix-Rouge<br />

de vos compétences techniques et de votre sens de l’engagement?<br />

Pour plus d’informations:<br />

Service Croix-Rouge, 058 400 41 70<br />

info@rkd-scr.ch, www.rkd-scr.ch<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 59


Du rire et du rêve pour nos<br />

enfants hospitalisés<br />

Photo: Pierre-Yves Massot. Espace publicitaire offert.<br />

Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent<br />

chaque semaine la visite des docteurs Rêves.<br />

Merci pour votre soutien.<br />

CCP 10-61645-5<br />

theodora.org


mediservice<br />

Honneur à<br />

mediservice<br />

vsao-<strong>asmac</strong><br />

Après une année de travail intensif, le moment<br />

tant attendu est arrivé: l’organisation de services<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong> lance son nouveau<br />

site Internet et son nouveau logo.<br />

Marc Schällebaum, directeur de mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

«J’ai eu beaucoup de plaisir»<br />

Pour réaliser son univers visuel, Claus<br />

Geiss a dû trouver un lieu adapté. Les locaux<br />

devaient être grands et hauts, si possible<br />

neutres et disponibles pour une certaine<br />

durée. Il n’a pas été facile de trouver<br />

un endroit adéquat à Berne et environs.<br />

Mais le «Mystery-Park» désaffecté à Interlaken<br />

a finalement permis de répondre<br />

aux attentes de Claus Geiss.<br />

A la question de savoir comment s’est<br />

déroulé le travail avec des «modèles» médecins,<br />

Claus Geiss n’a pas tari d’éloges. Ils<br />

se sont montrés très aimables, patients,<br />

mais aussi concentrés et assidus. Bien que<br />

la disponibilité des médecins constitue<br />

toujours un problème, on a pu créer les<br />

photos selon le calendrier prévu. «J’ai eu<br />

beaucoup de plaisir», résume Claus Geiss.<br />

<strong>No</strong>n seulement beau,<br />

mais aussi pratique<br />

Le nouvel univers visuel doit rendre le site<br />

Internet plus attrayant et inimitable,<br />

même si la priorité est accordée à la convivialité.<br />

En effet, il est essentiel de pouvoir<br />

obtenir les informations souhaitées rapidement<br />

et sans détour. Parcourir notre site<br />

Internet sans difficulté et indépendamment<br />

de l’appareil que l’on utilise doit être<br />

une expérience agréable. Il doit être simple<br />

et clair. <strong>No</strong>us avons éliminé le superflu qui<br />

constituait un obstacle entre vous et nous.<br />

Les membres de mediservice doivent recevoir<br />

des réponses directes à leurs questions,<br />

si possible par un contact personnel<br />

avec nous.<br />

Photo: màd<br />

«Voir la personne derrière le médecin». Clauss Geiss au travail dans le Mystery-Park désaffecté à<br />

Interlaken<br />

Le désir d’un remaniement n’était<br />

pas nouveau: il y a déjà quelque<br />

temps que nous voulions mettre<br />

à jour notre site Internet. L’année<br />

dernière, le projet est donc devenu réalité.<br />

<strong>No</strong>us y avons travaillé avec détermination<br />

pour atteindre notre objectif de le<br />

moderniser, de le rendre plus convivial,<br />

mais aussi de le réduire à l’essentiel en lui<br />

conférant une note particulière.<br />

L’univers visuel attire les regards. Il a<br />

été développé et réalisé par le célèbre photographe<br />

allemand Claus Geiss. L’artiste<br />

spécialiste du portrait voulait montrer «la<br />

personne derrière le médecin». S’éloi-<br />

gnant du stéréotype de la blouse blanche<br />

et du stéthoscope, il a placé ses modèles,<br />

tous des médecins, dans un environnement<br />

avec des objets inhabituels. Ils sont<br />

censés représenter les individus et leurs<br />

idées, valeurs et conceptions de la profession.<br />

«Le monde des médecins est multicolore,<br />

multiple et courageux», résume<br />

Claus Geiss. Les sujets se fondent sur des<br />

thèmes qui préoccupent les personnes<br />

photographiées, mais qui sont aussi adaptés<br />

à la rubrique du site Internet dans laquelle<br />

ils figurent. Ces thèmes et images<br />

sont mis en exergue avec trois mots-clés<br />

appropriés.<br />

<strong>No</strong>uveau logo<br />

Quant à notre logo, nous l’avons rapproché<br />

des autres organisations de l’<strong>asmac</strong> pour<br />

souligner les points communs et la cohésion.<br />

Il en va de même pour notre nom qui<br />

est maintenant écrit en minuscule.<br />

<strong>No</strong>us espérons avoir pu mettre en<br />

œuvre nos objectifs avec cette refonte et<br />

nous réjouissons de vos retours positifs et<br />

également critiques.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 61


<strong>No</strong>us conseillons les médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />

Laissez-nous vous prescrire un check-up des assurances gratuit. Ensuite, nous<br />

parlerons de vos assurances de personnes, de chose et de patrimoine et accidents.<br />

www.mediservice-<strong>asmac</strong>.ch


mediservice<br />

Boîte aux lettres<br />

Lorsque votre animal<br />

domestique devient un<br />

cas de litige<br />

Bild: zvg<br />

Dois-je payer si mon chiot<br />

fait des ravages dans le<br />

jardin des voisins? Qui est<br />

responsable si mon hamster<br />

ronge la moquette? Détenir des<br />

animaux domestiques est certes un<br />

plaisir, mais cela soulève aussi de<br />

nombreuses questions d’ordre juridique.<br />

.<br />

Détenir des animaux domestiques dans<br />

un appartement locatif n’est pas toujours<br />

autorisé. Commencez donc par vérifier les<br />

clauses de votre contrat de bail et du<br />

règlement intérieur. Sauf réglementation<br />

spéciale, les animaux domestiques sont<br />

généralement autorisés. Toutefois, votre<br />

bailleur peut refuser de donner son<br />

accord et vous interdire de détenir des<br />

animaux domestiques de grande taille,<br />

comme des chiens. Si vous ne respectez<br />

pas cette injonction, votre bail peut être<br />

résilié.<br />

En règle générale, il vous appartient,<br />

en tant que locataire, de prendre en<br />

charge les dommages causés au logement<br />

de location par vos animaux domestiques<br />

ou d’autres membres de votre foyer.<br />

AXA-ARAG<br />

propose aux membres de mediservice<br />

une assurance de protection juridique<br />

à des conditions avantageuses. Vous<br />

avez d’autres questions? N’hésitez pas<br />

à vous adresser à votre interlocuteur<br />

chez mediservice vsao-<strong>asmac</strong> par<br />

téléphone au 031 350 44 22, ou par<br />

e-mail à l’adresse suivante:<br />

info@mediservice-<strong>asmac</strong>.ch.<br />

Toutefois, seule la valeur résiduelle de<br />

l’objet concerné peut vous être facturée.<br />

Une moquette a une durée de vie d’environ<br />

huit à dix ans. Une fois ce délai<br />

expiré, le bailleur ne peut plus vous<br />

facturer le coût de remplacement si, par<br />

exemple, votre hamster laissé en liberté<br />

ronge cette moquette et l’utilise pour<br />

faire son nid. En revanche, celle-ci est<br />

entièrement à votre charge si la moquette<br />

est neuve.<br />

Si votre chiot terrier a déchiqueté la<br />

pataugeoire des enfants de votre voisin,<br />

vous êtes responsable du dommage en<br />

tant que propriétaire de l’animal. Seule<br />

exception à cette règle: si vous pouvez<br />

prouver que vous avez surveillé l’animal<br />

de près ou que vous avez fait tout le<br />

nécessaire pour éviter les dommages,<br />

vous êtes déchargé de votre responsabilité.<br />

Mais dans la pratique, il est très<br />

difficile d’apporter cette preuve libératoire:<br />

en l’occurrence, il est manifeste que<br />

vous n’aviez pas attaché votre chien et<br />

que vous n’aviez donc pas pris toutes les<br />

mesures nécessaires pour éviter les<br />

dommages.<br />

Il arrive par exemple que des lapins<br />

mettent au monde des petits. Est-il<br />

autorisé de les vendre sur Internet? En<br />

principe, la vente sur Internet est autorisée.<br />

Mais attention: en tant que vendeur,<br />

vous avez l’obligation de vous assurer que<br />

l’acheteur ne reçoive pas de «produits»<br />

défectueux. Ainsi, si vous vendez un lapin<br />

malade, vous serez responsable même si<br />

vous n’en aviez absolument pas connaissance.<br />

Vous pouvez contourner cette<br />

obligation en convenant d’une exclusion<br />

de la garantie. Veillez toutefois à bien<br />

utiliser la formulation adéquate: le simple<br />

fait de mentionner que le vendeur n’offre<br />

aucune garantie ne constitue pas à<br />

l’exclure.<br />

Et si votre animal domestique vient à<br />

mourir? La loi vous autorise-t-elle à<br />

l’enterrer dans votre jardin, comme le<br />

souhaitent vos enfants? Cela dépend si<br />

vous êtes locataire ou propriétaire. Si<br />

vous êtes le propriétaire unique du jardin,<br />

votre fils a le droit d’y enterrer l’animal.<br />

En revanche, si vous êtes locataire, vous<br />

devez demander à votre bailleur. Enfin, si<br />

vous êtes propriétaire par étage, le jardin<br />

appartient à l’ensemble des propriétaires,<br />

même si vous jouissez d’un droit d’usage<br />

exclusif. Par conséquent, nous vous<br />

conseillons de leur demander l’autorisation<br />

avant d’enterrer l’animal.<br />

Isabelle Näf<br />

juriste chez<br />

AXA-ARAG<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 63


<strong>No</strong>us mettons le cap sur<br />

les meilleurs résultats pour nos clients.<br />

Même si le vent souffle où bon lui semble,<br />

nous pouvons choisir un cap. Toutes voiles<br />

dehors, Medpension élabore une offre de<br />

prévoyance qui tient ses promesses. Il nous<br />

tient à cœur d’assurer l’avenir financier<br />

des prestataires médicaux.<br />

<strong>No</strong>s compétences élevées en matière de<br />

prévoyance sont mises à l’honneur dans<br />

notre nouvelle identité. Depuis 1986,<br />

nous nous sommes engagés sous le nom<br />

« ASMAC Fondation pour indépendants »<br />

à fournir des plans de prévoyance sur<br />

mesure aux médecins, propriétaires de<br />

cabinet et employeurs du secteur médical.<br />

De l’ouverture du cabinet à la retraite.<br />

Taux d’intérêt supérieurs à la moyenne,<br />

participation aux résultats et degré de<br />

couverture idéal : les avantages sont nombreux<br />

avec Medpension. <strong>No</strong>s excellents<br />

chiffres-clés en témoignent année après<br />

année. Chaque cabinet se distinguant par<br />

des attentes particulières, Medpension<br />

propose des solutions variées et un<br />

suivi personnalisé. Votre prévoyance en<br />

bonnes mains.<br />

Découvrez votre prévoyance professionnelle<br />

sur www.medpension.ch<br />

consign.agency<br />

Medpension est une organisation partenaire<br />

de l’Association suisse des médecins assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique (<strong>asmac</strong>).


Medpension<br />

<strong>No</strong>uveau nom pour<br />

l’ASMAC Fondation pour<br />

indépendants<br />

A compter du 1er janvier <strong>2021</strong>, l’institution de prévoyance<br />

«ASMAC Fondation pour indé-pendants» s’appellera Medpension.<br />

Heinz Wullschläger, directeur de Medpension<br />

Photo: màd<br />

«<strong>No</strong>s compétences élevées en matière de prévoyance sont mises à l’honneur dans notre nouvelle<br />

identité», dit Heinz Wullschläger, directeur de Medpension.<br />

Medpension propose des solutions<br />

de prévoyance sur<br />

mesure aux médecins et<br />

prestataires médicaux en<br />

Suisse. Plus de 9000 assurés accordent<br />

leur confiance à la prévoyance professionnelle<br />

de Medpension. Ce nouveau nom<br />

remplace la dénomination «ASMAC Fondation<br />

pour indépendants» après 35 années<br />

de réussite en matière de prévoyance.<br />

Le directeur Heinz Wullschläger est à<br />

l’origine de ce changement: «<strong>No</strong>s compétences<br />

élevées en matière de prévoyance<br />

sont mises à l’honneur dans notre nouvelle<br />

identité, qui souligne la richesse de<br />

notre expérience comme de notre expertise<br />

à titre de caisse de pension pour le secteur<br />

médical.»<br />

Changer de nom, c’est aussi l’occasion<br />

de changer d’image et de lancer le nouveau<br />

site Internet www.medpension.ch en<br />

janvier <strong>2021</strong>.<br />

La forme juridique éprouvée de la fondation<br />

et le conseil de fondation en tant<br />

qu’organe supérieur de la caisse de pension<br />

demeurent inchangés sous le nouveau<br />

nom.<br />

Institution de prévoyance, Medpension<br />

fait toujours partie intégrante de l’association<br />

professionnelle <strong>asmac</strong>, l’association<br />

suisse des médecins-assistant(e)s et<br />

chef(fe)s de clinique.<br />

Les assurés continuent ainsi de bénéficier<br />

des avantages d’une organisation associative<br />

solide.<br />

En outre, l’ASMAC Fondation pour indépendants<br />

a perpétué en 2020 la croissance<br />

florissante des années précédentes.<br />

Son succès a profité à ses assurés, qui ont<br />

bénéficié d’un taux d’intérêt supérieur à la<br />

moyenne à hauteur de 3%.<br />

Au 30 novembre 2020, elle a ainsi réalisé<br />

un rendement d’environ 1,43% sur ses<br />

placements en capitaux. A la même date,<br />

le degré de couverture s’élevait à 116,7%.<br />

Contact pour plus<br />

d’informations:<br />

Medpension vsao <strong>asmac</strong><br />

Brunnhofweg 37, case postale 319,<br />

3000 Berne 14, Tél. 031 560 77 77,<br />

info@medpension.ch<br />

www.medpension.ch<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/21 65


Impressum<br />

Adresses de contact des sections<br />

N o 1 • 40 e année • Février <strong>2021</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />

Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />

fax 044 250 43 20<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />

Téléphone 031 350 44 88<br />

journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />

Rédaction<br />

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />

Giacomo Branger, Franziska Holzner- Arnold,<br />

Kerstin Jost, Fabian Kraxner, Léo Pavlopoulos,<br />

Lukas Staub, Anna Wang, Sophie Yammine<br />

Comité directeur <strong>asmac</strong><br />

Angelo Barrile ( président), <strong>No</strong>ra Bienz<br />

(co-vice- présidente), Patrizia Kündig<br />

(co-vice- présidente), Christoph Bosshard<br />

(invité permanent), Marius Grädel, Dina-<br />

Maria Jakob (invitée permanente), Helen<br />

Manser, Gert Printzen, Svenja Ravioli,<br />

Patrizia Rölli, Martin Sailer, Miodrag Savic<br />

(invité permanent), Jana Siroka, Michael<br />

Burkhardt (swimsa)<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />

Téléphone +41 31 300 66 66,<br />

info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />

Maquette<br />

Tom Wegner<br />

Illustration de la page de couverture<br />

Till Lauer<br />

Annonces<br />

Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />

Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />

Telefon 044 928 56 53<br />

E-Mail vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 22 200<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP<br />

2020: 21 829 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 2/<strong>2021</strong> paraîtra en avril <strong>2021</strong>.<br />

Sujet: Erreur<br />

© <strong>2021</strong> by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

BL/BS<br />

VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />

lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />

4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />

sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />

info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR<br />

ASMAC section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler,<br />

Wattenwylweg 21, 3006 Berne, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12,<br />

info@gkaufmann.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

NE<br />

VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,<br />

RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch,<br />

www.vsao-gr.ch<br />

ASMAC Jura, 6, chemin des Fontaines, 2800 Delémont,<br />

marie.maulini@h-ju.ch<br />

ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier,<br />

avocat, Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />

tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />

9000 St. Gallen, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />

Surber@anwaelte44.ch<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VD<br />

VS<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />

Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />

fax 044 250 43 20<br />

ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

segretariato@<strong>asmac</strong>t.ch<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />

Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />

fax 044 250 43 20<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ZH/SH<br />

VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,<br />

Geschäftsführerin, <strong>No</strong>rdstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,<br />

susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao.zh.ch<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association média suisses<br />

66<br />

1/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


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