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JUNE MACHIA<br />
SOUL<br />
IRMA<br />
ENTRE DOUALA<br />
ET PARIS<br />
Son nouvel EP fait le PONT<br />
ENTRE DEUX CONTINENTS<br />
et de multiples genres musicaux.<br />
Frais et chic à la fois.<br />
CHANSON, FOLK, afro-pop, et ce<br />
léger swing qui n’appartient qu’à elle :<br />
entourée de musiciens de Bangangté,<br />
Douala, Londres et Paris, la chanteuse<br />
camerounaise s’essaye au registre<br />
francophone. Et c’est réussi. Découverte<br />
au tout début des années 2000 avec<br />
le single « I Know », Irma est née de<br />
scientifiques mélomanes qui l’ont bercée<br />
au son d’Ella Fitzgerald ou de Fela<br />
Kuti. À l’adolescence, elle part faire<br />
de brillantes études à Paris, mais la<br />
musique l’appelle et, très vite, elle<br />
apprend à mixer et produire ses propres<br />
morceaux. Aujourd’hui, après trois<br />
albums dans la langue de Shakespeare,<br />
s’ouvre un nouveau chapitre : « Une<br />
étape qui me rapproche encore plus<br />
de moi-même, confie-t-elle, même<br />
si cette quête ne sera<br />
jamais véritablement<br />
terminée ! » En effet,<br />
les huit chansons<br />
de cet EP sont nées<br />
pendant le premier<br />
confinement, et, comme son nom<br />
l’indique, entre Douala et Paris.<br />
« C’est un moment où tout s’est arrêté<br />
d’un coup, et il a été pour moi l’occasion<br />
d’une introspection à travers mes<br />
différentes identités, mes différentes<br />
cultures, se souvient la chanteuse.<br />
Comme chez beaucoup de gens, il<br />
a éveillé la nécessité d’un retour aux<br />
racines. Je suis une Africaine d’Occident<br />
ou une Occidentale d’Afrique. Cette<br />
dualité qui, lorsque j’étais plus jeune,<br />
IRMA, Douala Paris,<br />
Irma Pany, sous licence<br />
exclusive Saraswati/<br />
Sony Music.<br />
était une source de conflit<br />
intérieur et de quête d’identité,<br />
est au fil des années devenue<br />
ma plus grande force. De<br />
là est née l’envie de parler<br />
de cette réconciliation culturelle<br />
et identitaire. » Ce qui s’entend<br />
au fil de Douala Paris, au travers<br />
de morceaux contrastés<br />
comme « Va-t’en », « Mes failles »<br />
ou encore « Danse ». Irma<br />
s’y dévoile plus que jamais auparavant,<br />
sur ses amours ou ses doutes<br />
existentiels, tout en renouant des liens<br />
forts avec sa ville natale : « Je suis fière<br />
de montrer que le Cameroun regorge de<br />
talents et d’un savoir-faire incroyables,<br />
qui résonnent dans le monde entier. Et<br />
puis, tout simplement, j’étais heureuse<br />
de tourner pour la première fois chez<br />
moi, là où j’ai grandi. Et de montrer la<br />
beauté, la richesse des paysages comme<br />
de la culture camerounaise. » ■ S.R.<br />
AFRIQUE MAGAZINE I <strong>429</strong> – JUIN 2022 23