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REVISTA BELGIAN BEERS <strong>2022</strong>.qxp_Maquetación 1 7/9/22 22:35 Página 64<br />
édito immo<br />
à la fin du mois de mars - mon premier mois, donc - j’avais<br />
vendu sept appartements. le boulot m’a plu d’emblée (il faut<br />
dire que tout petit déjà, ce secteur m’attirait). au début, je<br />
m’occupais du marché national de la seconde résidence. J’ai<br />
travaillé cinq ans pour cette agence, avant de me lancer à mon<br />
propre compte, en 2008. Pour ceux qui s’en souviennent,<br />
c’était peu de temps avant la crise de l’immobilier…<br />
les débuts étaient étonnants : que de ventes ! l’ampleur du<br />
boom et des prix à la hausse étaient bluffants. les projets<br />
neufs se vendaient en une semaine. Beaucoup achetaient sur<br />
plan, revendant leur contrat immédiatement, avec une plusvalue<br />
importante. mais je sentais que tout cela atteindrait ses<br />
limites, on sentait que la bulle allait exploser.<br />
à qui la faute ? les clients empruntaient 100 % du prix<br />
d’achat, les experts surévaluaient les biens, les banques<br />
prêtaient « facilement », estimant que la hausse des prix<br />
s’éterniserait; les biens étant récupérables en cas de pépin<br />
pour l’emprunteur. les prêts s’établissaient d’après la valeur<br />
d’expertise : si l’appartement était estimé à 250000€, avec un<br />
prix de vente à 180000€, la banque finançait 80% de<br />
250000€, c’est-à-dire totalité du prix du bien, plus frais de<br />
notaire; le financement était plus important que la valeur<br />
réelle de l’appartement.<br />
C’est ce qui a donné lieu à la crise et à toutes les saisies<br />
bancaires qui ont suivi. les banques prêtaient à tout le<br />
monde, y-compris aux non-résidents. des ressortissant du<br />
royaume uni, par exemple, étaient financés pour 80% de la<br />
valeur d’expertise du bien, sur base d’une simple fiche de<br />
paie. nombre d’entre eux ont acheté leur appartement, y ont<br />
passé juste un été, puis sont repartis chez eux, sans plus<br />
jamais effectuer le moindre remboursement de prêt. on ne<br />
les a tout simplement plus jamais revus.<br />
Chers lecteurs,<br />
soyez les bienvenus dans la section de Qgmag consacrée à<br />
l’immobilier !<br />
Je vous invite à découvrir notre sélection de biens à la vente<br />
actuellement.<br />
Permettez-moi d’introduire ce catalogue avec quelques éléments<br />
de contexte relatifs au secteur immobilier dans la région.<br />
Je suis arrivé à manilva en mars 2003, ayant quitté la Belgique<br />
et le secteur de l’horeca, avec pour promesse de ne plus<br />
exercer dans ce secteur, afin de consacrer plus de temps à la<br />
vie de famille… même si la fibre « horeca » en déciderait<br />
autrement … avec l’ouverture du Qg ! J’ai eu la chance d’être<br />
engagé sur le champ, bénéficiant de l’euphorie qui régnait<br />
dans le secteur, à l’époque, et de la réputation d’efficacité<br />
des commerciaux issus de l’horeca, en termes de relationnel<br />
et de bons résultats. J’ai en outre été aidé par le fait que je<br />
parle le français, l’espagnol et l’anglais. après quinze jours de<br />
formation, muni d’un PC et d’un téléphone portable, j’ai<br />
commencé à vendre des appartements.<br />
avec, en outre, la crise des subprimes aux usa, tout s’est<br />
arrêté du jour au lendemain. les promoteurs n’arrivaient plus<br />
à vendre leurs projets, les gens se disaient « on va attendre<br />
avant d’acheter, car les prix baissent ». donc, si avant la crise,<br />
tout le monde achetait parce que les prix étaient à la hausse,<br />
dès le ralentissement, tout le monde s’est abstenu de tout<br />
achat, se disant alors exactement le contraire. les promoteurs<br />
ont vendu moins cher, réduisant leur marge bénéficiaire. Plus<br />
personne n’achetait, se disant que les prix allaient poursuivre<br />
à la baisse.<br />
une fois atteint le prix de la construction, les promoteurs se<br />
sont retournés vers les banques et ont dit : « voilà, on ne vend<br />
plus; voici les clefs ». les banques ont récupéré des projets<br />
qui n’étaient qu'à 40-60% terminés. Ce sont des milliers de<br />
carcasses, de projets à moitié terminés que les banques ont<br />
dû récupérer, car des millions y avaient été investis. les banques<br />
ont alors sous-traité la construction à des entrepreneurs<br />
pour tout parachever, à perte; des projets immobiliers qui ont<br />
ensuite été bradés. en effet, il était plus judicieux pour les<br />
banques de réinjecter un capital que de perdre la totalité de<br />
l’investissement, en laissant tout un projet à l’abandon.<br />
le gouvernement est intervenu pour sauver des banques<br />
de la faillite, il y a eu restructuration du système bancaire,<br />
absorption de nombreuses petites banques et caisses<br />
régionales par les plus gros groupes bancaires (sabadell,<br />
BBva, santander). le marché était saturé de biens issus de<br />
nombreuses saisies bancaires et des contrats étaient signés<br />
avec les banques afin de les écouler.<br />
64 <strong>QG</strong><strong>Mag</strong>