J3E 903 - JUIN 2023 : VERDIR L'INDUSTRIE
J3E 903 de juin 2023 : VERDIR L'INDUSTRIE - Interview : Jean-Marie Danjou, directeur général de l’Alliance Industrie du Futur et délégué général de la filière Solutions Industrie du Futur - Interview :Joël Vormus, directeur des affaires publiques et de la communication, Gimelec et Laurent Siegfried, délégué à l’industrie, Gimelec - Dossier Industrie 4.0 : Maîtriser les consommations énergétiques de l'industrie du futur - Dossier ATEX : Améliorer la sécurité et la performance énergétique de l'éclairage - Dossier CVC : Les solutions performantes se développent dans l'industrie - 3 Questions à... Cyril Jaquillard, chef de produits, Sylvania.
J3E 903 de juin 2023 : VERDIR L'INDUSTRIE - Interview : Jean-Marie Danjou, directeur général de l’Alliance Industrie du Futur et délégué général de la filière Solutions Industrie du Futur - Interview :Joël Vormus, directeur des affaires publiques et de la communication, Gimelec et Laurent Siegfried, délégué à l’industrie, Gimelec - Dossier Industrie 4.0 : Maîtriser les consommations énergétiques de l'industrie du futur - Dossier ATEX : Améliorer la sécurité et la performance énergétique de l'éclairage - Dossier CVC : Les solutions performantes se développent dans l'industrie - 3 Questions à... Cyril Jaquillard, chef de produits, Sylvania.
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INTERVIEW<br />
Joël Vormus & Laurent Siegfried<br />
‘‘<br />
Dans l’industrie, les économies<br />
d’énergie sont toujours une conséquence<br />
et très rarement une fin en soi.<br />
’’<br />
plus chère qu’en France de longue date, le sujet<br />
a toute son importance et il est traité en conséquence.<br />
En France, nous avons simplement<br />
prôné la performance énergétique, sans grands<br />
résultats. Les électro-intensifs se sont penchés<br />
sur la question, mais l’industrie manufacturière<br />
ne considère pas encore l’énergie comme<br />
un enjeu stratégique. Aujourd’hui, des sujets<br />
comme la sobriété et la transition énergétique,<br />
les déchets ou la qualité de l’air font mouche<br />
chez les industriels.<br />
j3e - Le ministre de l’Économie a présenté<br />
le 16 mai dernier les contours du projet de<br />
loi « industrie verte », qui vise à accélérer la<br />
réindustrialisation de la France. Quelles sont<br />
vos réactions et celles de vos adhérents à la<br />
lecture de ce texte ?<br />
J. V. – Pour nous, deux sujets principaux ont<br />
été éludés. Premièrement, dans la communication<br />
du gouvernement, il est question de créer<br />
un label volontaire reconnu par l’État, baptisé<br />
« Triple E », pour identifier les industriels les<br />
plus volontaires. La création de ce label pose<br />
plein de questions. Comme tout label, il est<br />
censé se reposer sur une norme, mais nous<br />
avons le sentiment que les pouvoirs publics<br />
veulent aller très vite, peut-être trop vite, ce qui<br />
est impossible dans un processus de création de<br />
norme. Nous craignons que la France crée un<br />
label franco-français, qui ferait abstraction des<br />
logiques industrielles a minima européennes,<br />
souvent mondiales. Et comme tout label, il est<br />
essentiel de surveiller que personne ne triche,<br />
pour ne pas ouvrir la porte au greenwashing.<br />
Tout dépend donc de la mise en œuvre et des<br />
moyens alloués. Deuxièmement, le projet de loi<br />
français est une cerise sur le gâteau. Un cadre<br />
européen, le « Net Zero Industry Act », est l’élément<br />
structurant actuel pour les industriels.<br />
La France va mettre à disposition des crédits<br />
d’impôt selon les secteurs industriels prioritaires<br />
déterminés, à l’image de l’hydrogène, du<br />
photovoltaïque, des pompes à chaleur… Le chef<br />
de l’État est impatient de lancer ces sujets, et les<br />
aides à ces secteurs seront définies dans le projet<br />
de loi de finances : nous souhaitons à cette<br />
occasion que l’industrie des réseaux électriques<br />
en bénéficie également. Encore une fois, nous<br />
pensons qu’il est impératif, lors de la définition<br />
des éléments structurants pour l’industrie dans les<br />
années à venir, de ne pas confondre vitesse et précipitation.<br />
Enfin, il manque des éléments dans ces<br />
propositions, notamment sur la sortie des déchets.<br />
Il faut parler de tous les aspects de l’économie circulaire,<br />
car nous avons besoin de ce gisement. Il<br />
faut par exemple inciter également à augmenter<br />
les durées de vie des équipements. Encore une<br />
fois, il faut une cohérence avec le cadre européen<br />
et il est important de prendre le temps pour que<br />
ces dispositifs soient complémentaires et ne pénalisent<br />
pas les industriels français.<br />
j3e - Constatez-vous que les enjeux de<br />
sobriété énergétique sont davantage adressés<br />
par les industriels qu’avant l’augmentation<br />
des prix de l’énergie ?<br />
L. S. – Oui, le sujet est beaucoup plus présent<br />
dans les discussions, mais encore une fois, c’est<br />
un sujet qui reste secondaire. La décarbonation<br />
est une porte d’entrée bien plus concrète pour<br />
les industriels. Si l’énergie était le sujet majeur,<br />
nous aurions constaté une très forte évolution<br />
des ventes de variateurs de vitesse, ce que nous<br />
n’avons pas mesuré de façon significative.<br />
© DR<br />
14 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr