J3E 903 - JUIN 2023 : VERDIR L'INDUSTRIE
J3E 903 de juin 2023 : VERDIR L'INDUSTRIE - Interview : Jean-Marie Danjou, directeur général de l’Alliance Industrie du Futur et délégué général de la filière Solutions Industrie du Futur - Interview :Joël Vormus, directeur des affaires publiques et de la communication, Gimelec et Laurent Siegfried, délégué à l’industrie, Gimelec - Dossier Industrie 4.0 : Maîtriser les consommations énergétiques de l'industrie du futur - Dossier ATEX : Améliorer la sécurité et la performance énergétique de l'éclairage - Dossier CVC : Les solutions performantes se développent dans l'industrie - 3 Questions à... Cyril Jaquillard, chef de produits, Sylvania.
J3E 903 de juin 2023 : VERDIR L'INDUSTRIE - Interview : Jean-Marie Danjou, directeur général de l’Alliance Industrie du Futur et délégué général de la filière Solutions Industrie du Futur - Interview :Joël Vormus, directeur des affaires publiques et de la communication, Gimelec et Laurent Siegfried, délégué à l’industrie, Gimelec - Dossier Industrie 4.0 : Maîtriser les consommations énergétiques de l'industrie du futur - Dossier ATEX : Améliorer la sécurité et la performance énergétique de l'éclairage - Dossier CVC : Les solutions performantes se développent dans l'industrie - 3 Questions à... Cyril Jaquillard, chef de produits, Sylvania.
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Le courant passe entre nous depuis 74 ans<br />
<strong>VERDIR</strong><br />
L’INDUSTRIE<br />
Industrie 4.0<br />
Maîtriser les<br />
consommations<br />
énergétiques de<br />
l’industrie du futur<br />
ATEX<br />
Améliorer la sécurité<br />
et la performance<br />
énergétique de<br />
l’éclairage<br />
CVC<br />
Les solutions<br />
performantes se<br />
développent dans<br />
l’industrie<br />
LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE<br />
WWW.FILIERE-3E.FR<br />
ISSN 0758-3826 / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong><br />
<strong>903</strong>
2 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ISSN 0758-3826 / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong><br />
ÉDITO<br />
La réindustrialisation<br />
est en marche<br />
© DR<br />
‘‘<br />
Entre 1995 et 2015,<br />
la France a perdu près<br />
de la moitié de ses<br />
usines et un tiers de ses<br />
emplois industriels.<br />
Pour la première fois<br />
depuis des décennies,<br />
il y a aujourd’hui plus<br />
d’usines qui se créent<br />
que d’usines qui se<br />
ferment.<br />
Le courant passe entre nous depuis 74 ans<br />
<strong>VERDIR</strong><br />
L’INDUSTRIE<br />
Industrie 4.0<br />
Maîtriser les<br />
consommations<br />
énergétiques de<br />
l’industrie du futur<br />
’’<br />
ATEX<br />
Améliorer la sécurité<br />
et la performance<br />
énergétique de<br />
l’éclairage<br />
LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE<br />
CVC<br />
Les solutions<br />
performantes se<br />
développent dans<br />
l’industrie<br />
WWW.FILIERE-3E.FR <strong>903</strong><br />
Dans ce numéro :<br />
J3e s’intéresse aux solutions<br />
pour rendre plus durable et verdir<br />
l’industrie dans un contexte<br />
de relance industrielle et de<br />
décarbonation.<br />
© Adobe Stock<br />
Après des années d’hémorragie, l’industrie française retrouve un peu de vigueur.<br />
Entre 1995 et 2015, la France a perdu près de la moitié de ses usines et un tiers<br />
de ses emplois industriels. Pour la première fois depuis des décennies, il y a<br />
aujourd’hui plus d’usines qui se créent que d’usines qui se ferment. Depuis son accession<br />
à l’Élysée en 2017, Emmanuel Macron n’a jamais caché sa volonté de redynamiser<br />
l’industrie française. Et, plus récemment, ce sujet est devenu l’une des grandes causes du<br />
programme des cent jours de sa Première ministre, Élisabeth Borne.<br />
Parmi les signaux positifs, l’implantation à venir de l’usine de batteries pour véhicules<br />
électriques de l’entreprise taïwanaise ProLogium Technology à Dunkerque, dans les<br />
Hauts-de-France, qui représente un investissement de 5 milliards d’euros. La dernière<br />
édition du sommet « Choose France », organisée par le président de la République<br />
en personne au château de Versailles, a généré un véritable record d’investissements<br />
étrangers, estimés à 13 milliards d’euros pour environ 8 000 créations d’emplois directs.<br />
Et cette réindustrialisation, formalisée par le projet de loi « Industrie Verte » présenté le<br />
16 mai par Bruno Le Maire, se rêve décarbonée. Ce texte, encore à l’étape de document<br />
de travail, recense 15 mesures pour redynamiser et décarboner l’industrie française. Il a<br />
pour ambition de répondre à deux objectifs : faire de la France le leader des technologies<br />
vertes nécessaires à la décarbonation, et verdir les industries existantes.<br />
La France compte d’ailleurs des champions dans les solutions pour décarboner<br />
l’industrie, comme l’explique Jean-Marie Danjou, président de l’Alliance Industrie du<br />
Futur en ouverture de ce numéro de J3e : « Il existe, en France, des offreurs de solutions<br />
largement aussi performants et créatifs que les Asiatiques, ou que nos amis allemands ! »<br />
En effet, la filière électronumérique française, représentée par le Gimélec et portée<br />
par des majors hexagonales prépare depuis des années les solutions pour digitaliser et<br />
automatiser les sites industriels.<br />
Mais ce qui manque encore dans l’industrie, au-delà de la décarbonation, est la prise en<br />
compte stricte des enjeux de performance énergétique. Si les électro-intensifs traitent<br />
ce sujet quotidiennement en raison du caractère stratégique de la dépense énergétique<br />
dans leur activité, les entreprises manufacturières ou de process ne s’intéressent pas<br />
suffisamment à ces questions.<br />
L’augmentation fulgurante des prix de l’énergie devrait les inciter à regarder leurs factures<br />
de plus près et à remplacer certains équipements existants, à l’image des moteurs, qui<br />
représentent une part très importante des consommations énergétiques.<br />
Dans ce numéro, dédié à l’industrie, un dossier est consacré aux solutions pour maîtriser<br />
les consommations énergétiques de l’industrie du futur. L’occasion d’entrevoir ce qui<br />
attend le secteur dans les années à venir et certains défis auxquels les industriels devront<br />
faire face.<br />
Bonne lecture et bonnes vacances,<br />
Alexandre Arène,<br />
rédacteur en chef<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 3
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j3e est édité par la société 3e Médias,<br />
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SAS au capital de 140 000 euros ;<br />
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siège social, 44, avenue du Général Leclerc,<br />
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75014 Paris ; représentant légal<br />
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Jean Tillinac.<br />
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© 3e Médias, Paris.<br />
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Reproduction interdite.<br />
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Toutefois, des photocopies peuvent être<br />
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réalisées avec l’autorisation de l’éditeur.<br />
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Celle-ci pourra être obtenue auprès du<br />
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Centre français du copyright, 20, rue des<br />
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Grands-Augustins, 75006 Paris, auquel<br />
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3e Médias a donné mandat pour le<br />
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représenter auprès des utilisateurs.<br />
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Tél. : + 33 (0)1 44 07 47 70<br />
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Dépôt légal : juin <strong>2023</strong><br />
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Conception graphique - Réalisation :<br />
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Planète Graphique Studio - Paris 17<br />
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e<br />
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Impression : IPPAC / Imprimerie<br />
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de Champagne 52500 Langres.<br />
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Directeur de la publication : Jean Tillinac<br />
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Rédaction<br />
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3e Médias<br />
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17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris<br />
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....................................................................................................................................<br />
Email : redaction@filiere-3e.fr<br />
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Rédacteur en chef : Alexandre Arène<br />
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Ont collaboré à ce numéro :<br />
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Jean-Paul Beaudet<br />
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et Jean-François Moreau.<br />
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Marketing & Publicité<br />
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3e Médias<br />
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Sandrine de Montmorillon<br />
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Responsable publicité print & digital<br />
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3e Médias<br />
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17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris<br />
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....................................................................................................................................<br />
Tél. + 33 (0) 6 51 30 28 68<br />
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sdm@filiere-3e.fr<br />
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Diffusion<br />
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Relations abonnements<br />
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Juliette Aguelon<br />
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....................................................................................................................................<br />
compta.3emedias@gmail.com<br />
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Pour l’étranger : 165 € HT franco ;<br />
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185 € HT par avion<br />
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Prix au numéro : 17 €<br />
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Corrections<br />
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Laurence Chabrun<br />
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laurencechabrun@gmail.com<br />
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© DR<br />
© DR<br />
© DR<br />
06 INTERVIEW<br />
12 INTERVIEW<br />
06<br />
INTERVIEW<br />
‘‘<br />
Le nombre de créations de<br />
sites industriels est en forte<br />
hausse et les investissements<br />
dans l’industrie en France<br />
augmentent.<br />
Jean-Marie Danjou<br />
‘‘<br />
’’<br />
Il y a une véritable réflexion<br />
à généraliser sur la circularité,<br />
avec de nouveaux modèles<br />
économiques à inventer.<br />
Joël Vormus<br />
‘‘<br />
Dans l’industrie, la<br />
performance énergétique est<br />
encore loin d’être un sujet de<br />
préoccupation majeur.<br />
Laurent Siegfried<br />
DANS CE NUMÉRO<br />
’’<br />
’’<br />
06 / Jean-Marie Danjou<br />
Directeur général de l’Alliance<br />
Industrie du Futur et délégué général<br />
de la filière Solutions Industrie<br />
du Futur<br />
12 / Joël Vormus<br />
Directeur des affaires publiques<br />
et de la communication, Gimelec<br />
Laurent Siegfried<br />
Délégué à l’industrie, Gimelec<br />
18<br />
ACTUALITÉS<br />
18 / Industrie<br />
Le gouvernement dévoile le projet de<br />
loi Industrie Verte<br />
© AdobeStock<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Industrie 4.0<br />
25<br />
MAÎTRISER LES CONSOMMATIONS<br />
ÉNERGÉTIQUES DE <strong>L'INDUSTRIE</strong><br />
DU FUTUR<br />
Décret BACS<br />
Retour sur l’événement organisé par le<br />
Gimelec et Construction21<br />
Pompes à chaleur en rénovation<br />
Toute une collection d’outils gratuits<br />
disponibles pour les installateurs<br />
19 / MaPrimeRénov’<br />
Le gouvernement annonce un renforcement<br />
du soutien à la rénovation<br />
énergétique des bâtiments<br />
20 / Appel d’offres de flexibilités<br />
locales <strong>2023</strong><br />
Enedis retient 4 offres pour contribuer<br />
à la performance du réseau électrique<br />
Nouvelle note du Shift Project<br />
Planifier la décarbonation du système<br />
numérique en France<br />
Les Services attestés<br />
Des services reconnus par Certivea<br />
pour aider les porteurs de projets de<br />
labellisation<br />
4 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
© Dialight<br />
ATEX<br />
38<br />
AMÉLIORER LA SÉCURITÉ<br />
ET LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE<br />
DE L'ÉCLAIRAGE<br />
21 / Solaire<br />
Bruno Le Maire a défendu la réindustrialisation<br />
de la filière EnR en France<br />
22<br />
Logement<br />
Publication d’un décret imposant un<br />
thermostat par radiateur dans tous les<br />
logements dès 2027<br />
AGENDA<br />
48<br />
SOLUTIONS<br />
La sélection de la rédaction<br />
50<br />
3 QUESTIONS À<br />
Cyril Jaquillard<br />
Chef de produits, Sylvania<br />
DANS CE NUMÉRO<br />
© intuis<br />
CVC<br />
44<br />
LES SOLUTIONS PERFORMANTES<br />
SE DÉVELOPPENT DANS<br />
L’INDUSTRIE<br />
LISTE DES ANNONCEURS :<br />
• 2 e COUV – INTELLIGENT BUILDING SYSTEMS<br />
• 3 e COUV – SIDO LYON<br />
• 4 e COUV – HIKMICRO<br />
• P. 9 – INNOPOLIS<br />
• P. 11 – ENERJ-MEETING NANTES<br />
• P. 15 – 3E MÉDIAS<br />
• P. 17 – OPEN ÉNERGIES<br />
• P. 19 – EAS SOLUTIONS<br />
• P. 21 – UNIFORMATIC<br />
• P. 23 – RENODAYS<br />
• P. 27 – WAGO<br />
• P. 29 – ADM21<br />
• P. 33 – ABB<br />
• P. 37 – PHOENIX CONTACT<br />
• P. 41 – AE&T<br />
• P. 43 – SYLVANIA<br />
• P. 47 – VIESSMANN<br />
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Jean Tillinac<br />
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Directeur de la publication<br />
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Alexandre Arène<br />
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Rédacteur en chef<br />
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alexandre.arene@filiere-3e.fr<br />
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Jean-François Moreau<br />
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Journaliste spécialiste supervision,<br />
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efficacité énergétique, BIM<br />
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journalistes@filiere-3e.fr<br />
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Jean-Paul Beaudet<br />
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.......................................................................................................................................<br />
Journaliste spécialiste<br />
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.......................................................................................................................................<br />
datacenters, stockage de<br />
.......................................................................................................................................<br />
.......................................................................................................................................<br />
l’énergie, énergies renouvelables,<br />
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.......................................................................................................................................<br />
véhicules électriques et IRVE<br />
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journalistes@filiere-3e.fr<br />
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Olivier Durand<br />
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Journaliste portrait d’entreprise<br />
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et billet d’humeur<br />
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journalistes@filiere-3e.fr<br />
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Sandrine de Montmorillon<br />
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Responsable publicité,<br />
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partenariats & réseaux sociaux<br />
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Groupe 3e Médias<br />
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sdm@filiere-3e.fr<br />
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j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 5
INTERVIEW<br />
Propos recueillis par Alexandre Arène<br />
© DR<br />
‘‘<br />
Le nombre de créations de<br />
sites industriels est en forte<br />
hausse et les investissements<br />
dans l’industrie en France<br />
augmentent.<br />
’’<br />
Jean-Marie Danjou<br />
Directeur général de l’Alliance Industrie du Futur et<br />
délégué général de la filière Solutions Industrie du Futur<br />
Au cœur des sujets de transition énergétique et numérique de l’industrie, l’action de<br />
l’Alliance Industrie du Futur (AIF) vise deux priorités principales : renforcer l’impact du<br />
plan France 2030 sur le tissu industriel français et créer une communauté visible d'offreurs<br />
de solutions industrie du futur structurée via une plateforme numérique de filière. Un<br />
espace collaboratif à destination des industriels pour développer des projets de montée en<br />
gamme, d’écoconception et de transformation numérique. Jean-Marie Danjou, directeur<br />
général de l’AIF, revient notamment sur les principaux enjeux industriels français et sur le<br />
développement des nouvelles technologies pour favoriser l’essor vers l’Industrie 5.0.<br />
j3e - Quels sont aujourd’hui les enjeux<br />
industriels sur le territoire français identifiés<br />
par l’Alliance Industrie du Futur (AIF) ?<br />
Jean-Marie Danjou – À travers les plans France<br />
Relance à l’automne 2020, puis France 2030 lancé<br />
fin 2021, la France ambitionne de répondre aux<br />
grands défis de notre société, en particulier écologiques,<br />
industriels, sociaux et de souveraineté<br />
économique. Ces défis s’adressent en particulier<br />
aux industriels de notre filière des offreurs de<br />
Solutions pour l’Industrie du Futur, portée par<br />
l’AIF, afin qu’ils permettent aux secteurs clés<br />
de l’économie française de bénéficier des meilleures<br />
solutions de manufacturing. L’Industrie<br />
du Futur, c’est l’association entre ces offreurs de<br />
solutions qui viennent du « hard » et ceux qui<br />
viennent du « soft ». Il n’y a pas d’industrie sans<br />
logiciel et il n’y a pas de logiciel sans application<br />
à un outil, à un produit qu’est la machine.<br />
Notre filière vise à mettre en valeur qu’il existe,<br />
en France, des offreurs de solutions largement<br />
aussi performants et créatifs que les Asiatiques,<br />
ou que nos amis allemands ! Nous avons tout<br />
pour promouvoir la montée en gamme ! Nos<br />
enjeux rejoignent à la fois les défis de la société<br />
française et la vision portée par l’Europe à travers<br />
l’Industrie 5.0. Ces enjeux de notre filière<br />
sont en premier lieu la souveraineté industrielle<br />
et, pour répondre aux défis écologiques,<br />
la décarbonation de l’industrie. Pour cela, il est<br />
nécessaire de maîtriser les technologies clés qui<br />
fourniront à nos industriels un avantage technologique<br />
et donc, de compétitivité face à nos<br />
concurrents directs. Cette montée en gamme de<br />
notre appareil productif vers l’industrie du futur<br />
passe aussi par le développement de nouvelles<br />
collaborations avec les filières industrielles verticales.<br />
C’est tout le sens de notre « Hub Solutions<br />
Industrie du Futur » 1 qui a été conçu pour<br />
développer nos coopérations interfilières sur<br />
6 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
INTERVIEW<br />
Jean-Marie Danjou<br />
de nombreuses thématiques (5G industrielle,<br />
décarbonation du béton, nouveaux robots pour<br />
le tri des déchets, solutions pour les gigafactories<br />
de batteries, numérisation des réseaux<br />
d’eau, etc.).<br />
j3e - Quelle est votre appréciation de<br />
l’évolution de l’industrie en France ces<br />
dernières années ?<br />
J.-M. D. – Après une longue période de désindustrialisation,<br />
les mesures mises en place pour<br />
soutenir l’offre dans la durée depuis une dizaine<br />
d’années, et en particulier depuis 2017, portent<br />
clairement leurs fruits. Le nombre de créations<br />
de sites industriels est en forte hausse et<br />
les investissements dans l’industrie en France<br />
augmentent. Cela a été mis en exergue lors du<br />
récent sommet « Choose France », où il a été<br />
annoncé 28 projets d’investissement en France<br />
pour un total de 13 milliards d’euros (contre<br />
11 annonces en 2018, pour un total de 2,1 milliards<br />
d’euros d’investissement). Ces projets<br />
concernent divers secteurs industriels comme<br />
les batteries, la mobilité, l’agroalimentaire, la<br />
construction et l’habitat, ou encore les énergies<br />
(développement de SMR - petits réacteurs<br />
modulaires - en France, par exemple.) Notre<br />
filière Solutions Industrie du Futur est mobilisée<br />
sur ces projets pour les accompagner avec<br />
des offres françaises innovantes : elle est ainsi<br />
en relation permanente avec les filières verticales<br />
de l’automobile, du nucléaire, du bâtiment,<br />
etc. Il reste cependant à nos industriels<br />
de nombreux défis à surmonter, par exemple le<br />
niveau encore élevé des impôts de production<br />
en France au regard de nos concurrents directs,<br />
même si des mesures très importantes ont déjà<br />
été prises par les pouvoirs publics à cet égard,<br />
ainsi que l’ampleur des investissements pour<br />
la transition écologique. Notre industrie devra<br />
donc être soutenue à la hauteur nécessaire pour<br />
assurer une concurrence mondiale équitable.<br />
Dans ce contexte, la maîtrise des technologies<br />
clés de l’industrie du futur que développe<br />
notre filière fournira à nos industriels un avantage<br />
compétitif face à leurs concurrents internationaux.<br />
j3e - De quelle manière la crise liée au<br />
Covid-19, la crise ukrainienne et l’arrivée des<br />
nouvelles technologies dans l’industrie ontelles<br />
rebattu les cartes ?<br />
J.-M. D. – L’industrie française est en train de<br />
se transformer en profondeur, sous l’impulsion<br />
de la révolution numérique et de la transition<br />
écologique. Ces crises accélèrent cette transformation,<br />
comme en témoignent quelques<br />
indicateurs, comme le nombre de robots vendus<br />
en France en 2022, qui a progressé de plus<br />
de 15 % par rapport à 2021. C’est aussi une<br />
période pleine de promesses et d’opportunités<br />
pour le développement de l’Industrie du Futur,<br />
avec l’accélération de tendances fortes : véhicules<br />
électriques, digitalisation, décarbonation,<br />
hydrogène, fabrication additive… Et puis, une<br />
page blanche s’ouvre devant nous dans de nombreux<br />
domaines, avec, dans 30 à 40 ans, l’abandon<br />
du pétrole. Notre paysage industriel risque<br />
donc d’être bouleversé comme il l’a été par la<br />
vapeur ou l’électrique. Les pouvoirs publics ont<br />
pris la mesure de ces transformations comme<br />
en témoigne l’ampleur du plan France 2030<br />
(54 milliards d’euros) qui vise à faire émerger<br />
ou consolider des filières indispensables pour<br />
répondre aux enjeux de souveraineté. Notre<br />
filière s’intègre pleinement dans cette stratégie,<br />
pilotée en particulier par le Conseil national de<br />
l’industrie (CNI).<br />
j3e - Comment les industriels s’adaptentils<br />
à l’augmentation du prix des matières<br />
premières et de l’énergie ?<br />
J.-M. D. – Les enjeux de sobriété énergétique<br />
sont de plus en plus au cœur des préoccupations<br />
des industriels comme des pouvoirs publics.<br />
Notre filière des Offreurs de Solutions Industrie<br />
du Futur a ainsi consulté ses membres en<br />
mars <strong>2023</strong> pour valoriser plus de 40 exemples<br />
de bonnes pratiques et solutions concrètes qu’ils<br />
mettent en œuvre par des offreurs de solutions<br />
industrielles autour des trois thèmes de la<br />
décarbonation de l’industrie : performance des<br />
procédés et efficacité énergétique, décarbonation<br />
et digitalisation. Pour n’en retenir que deux<br />
exemples : le premier, dans le domaine de la gestion<br />
de l’énergie, où un industriel a mis en place<br />
un système de monitoring qui génère 30 %<br />
d’économies d’énergie internes en 3 ans, soit un<br />
passage de 3 GW à 2 GW de consommations.<br />
Deuxième exemple, les processus de régulation<br />
intelligents utilisant des solutions numériques<br />
sont capables, au-delà de la simple surveillance<br />
’’<br />
1<br />
https://www.solutionsindustriedufutur.org<br />
‘‘<br />
Notre filière Solutions Industrie du Futur<br />
organise et coordonne les initiatives, projets et<br />
travaux collectifs qui conduisent à transformer<br />
l’industrie en France, grâce aux solutions et<br />
technologies de l’Industrie du Futur alliant le<br />
numérique.<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 7
INTERVIEW<br />
Jean-Marie Danjou<br />
© AIF<br />
Wilo Intec – Vitrine<br />
Industrie du Futur.<br />
du système, de simuler l’installation et de réagir<br />
aux changements de consommation. Nous<br />
entendons promouvoir ces solutions de décarbonation<br />
fournies par notre filière dans le cadre<br />
des travaux du CNI sur la décarbonation de<br />
l’industrie.<br />
j3e - Comment les pouvoirs publics<br />
accompagnent-ils les acteurs de l’industrie<br />
dans leur transition énergétique et leur<br />
décarbonation et quel rôle jouez-vous dans<br />
ces mutations ?<br />
J.-M. D. – Le président de la République et la<br />
Première ministre ont fait des annonces fortes<br />
fin 2022 sur ces thèmes prioritaires, avec<br />
« France Nation Verte ». Des chantiers importants<br />
ont été lancés avec le projet de décarbonation<br />
des 50 sites industriels à plus fort potentiel<br />
de réduction de CO 2<br />
. Le CNI s’est doté en<br />
décembre 2022 d’une nouvelle feuille de route,<br />
validée par son Comex et par les présidents des<br />
19 CSF (comités stratégiques de filières), afin de<br />
déployer un cadre favorisant l’action collective<br />
des filières industrielles en faveur des enjeux<br />
majeurs de transition écologique, de réindustrialisation<br />
du pays et de l’évolution des compétences.<br />
Le champ de cette feuille de route couvre<br />
l’année <strong>2023</strong>. Notre CSF Solutions Industrie du<br />
Futur est totalement transverse, et il contribue<br />
activement à ces travaux avec nos adhérents<br />
mobilisés sur ces thèmes. Ainsi, notre projet<br />
structurant « Décarbonation de l’Industrie » a sa<br />
propre feuille de route dont les travaux viennent<br />
enrichir ceux du CNI. Nous visons à construire<br />
des pilotes qualifiés sur les technologies où les<br />
industriels devraient investir massivement dans<br />
3 à 5 ans. Autre exemple de projet concret : à<br />
l’aide d’un logiciel spécialisé, qui permet d’identifier<br />
les startups spécialistes de la décarbonation<br />
de l’industrie, nous projetons de développer<br />
un portail sur notre plateforme de filière<br />
permettant à tout industriel de consulter ces<br />
startups.<br />
j3e - Comment qualifieriez-vous le parc<br />
industriel français aujourd’hui ?<br />
J.-M. D. – Nous avons piloté, fin 2019, avec<br />
plusieurs de nos membres, une étude « Industrie<br />
2025 », qui a été réalisée par Accenture<br />
Strategy. Elle fait suite à celle réalisée dès 2015<br />
et centrée sur « l’Industrie du Futur », qui avait<br />
inspiré certaines des mesures économiques<br />
prises par Emmanuel Macron, alors ministre<br />
de l’Économie (« Réussir la réindustrialisation<br />
française : accélérer l’Industrie du Futur et les<br />
9 solutions industrielles en France et à l’international<br />
»). Parmi les observations positives<br />
de cette étude, la baisse de l’âge moyen du parc<br />
machines passant de 19 à 17 ans, retrouvant<br />
ainsi son niveau d’avant la crise de 2009. Cela<br />
rejoint la croissance des ventes de robots en<br />
France, évoquée plus haut. Nous envisageons,<br />
8 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
INTERVIEW<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 9
INTERVIEW<br />
Jean-Marie Danjou<br />
‘‘<br />
La France a de nombreux atouts pour<br />
l'implantation de sites à vocation internationale<br />
ou européenne, notamment, ses infrastructures<br />
de transport, son réseau routier, une électricité<br />
décarbonée et à prix modéré, mais aussi le crédit<br />
d’impôt recherche (CIR), ses ingé nieurs reconnus<br />
et appréciés.<br />
’’<br />
2<br />
Subventionné dans le cadre<br />
du Programme d’investissements<br />
d’avenir, le projet<br />
« Osons l’industrie » est suivi<br />
par l’Agence nationale de la<br />
rénovation urbaine (ANRU).<br />
en partenariat avec les pouvoirs publics, de<br />
mener en <strong>2023</strong> une nouvelle étude pour nous<br />
assurer que cet indicateur clé continue de progresser.<br />
j3e - Quels sont les atouts de la France pour<br />
l’implantation de sites industriels à vocation<br />
internationale ou européenne ?<br />
J.-M. D. – La France dispose d’atouts nombreux,<br />
comme sa position géographique en Europe, ses<br />
infrastructures de transport, son réseau routier,<br />
une électricité décarbonée et à prix modéré…,<br />
mais aussi d’autres éléments d’attractivité forts<br />
tels que le crédit d’impôt recherche (CIR) –<br />
qu’il faut continuer de sanctuariser –, ses ingénieurs<br />
reconnus et appréciés, etc. Le succès non<br />
démenti des éditions successives des sommets<br />
« Choose France » organisées par le président de<br />
la République, et particulièrement la dernière<br />
qui s’est tenue mi-mai, en est une attestation<br />
incontestable.<br />
j3e - Le marché des solutions technologiques,<br />
principalement numériques, pour l’industrie<br />
se développe à grande vitesse depuis<br />
plusieurs années. S’agit-il, selon vous, d’une<br />
vague de fond ou est-ce plus anecdotique ?<br />
J.-M. D. – Notre filière des Offreurs de Solutions<br />
Industrie du Futur, que porte l’AIF, a été<br />
amenée à rédiger, en lien étroit avec l’État, une<br />
feuille de route tournée vers « l’Industrie 5.0 ».<br />
Elle va servir de socle aux appels à projets de<br />
France 2030 tournés vers l’Industrie du Futur<br />
(usines pionnières, robotiques et machines<br />
intelligentes, fabrication additive…). Cette<br />
feuille de route répond aux ambitions de souveraineté,<br />
de compétitivité et de décarbonation<br />
portées par notre filière. Pour la demande, elle<br />
identifie 11 filières industrielles clés, qui doivent<br />
accélérer leur transition en adoptant les technologies<br />
« capacitantes » des 5 axes technologiques<br />
prioritaires, c’est-à-dire composant le socle<br />
de l’Industrie 5.0. Les solutions numériques y<br />
tiennent une place de premier ordre : automatisation,<br />
production, systèmes distribués, chaîne<br />
numérique, intelligence artificielle. Il s’agit<br />
d’une véritable tendance de fond, qu’il convient<br />
d’accélérer.<br />
j3e - La France dispose-t-elle des<br />
compétences nécessaires pour mener à bien<br />
les transitions numérique et énergétique du<br />
secteur industriel ?<br />
J.-M. D. – La question des compétences est clé<br />
pour notre industrie. S’agissant de l’attractivité<br />
des métiers de l’industrie, les membres académiques<br />
de l’AIF, notamment IMT, Ensam,<br />
Centrale-Supélec y sont particulièrement sensibles,<br />
avec une forte implication de l’UIMM<br />
(Union des industries et métiers de la métallurgie).<br />
Nous avons déjà mené le programme<br />
Osons l’industrie 2 , un projet collaboratif coordonné<br />
par l’AIF en partenariat avec l’UIMM,<br />
l’IMT, Arts et Métiers ParisTech, l’ONISEP,<br />
sous l’égide du CNI. Son objectif était d’apporter<br />
aux jeunes en situation d’orientation<br />
et aux salariés en activité ou en reconversion<br />
professionnelle des informations concrètes et<br />
vivantes sur l’évolution des métiers, des qualifications<br />
et des compétences. Récemment,<br />
l’État a annoncé l’appel à manifestation d’intérêt<br />
(AMI) « Compétences et Métiers d’Avenir<br />
(CMA) » dans le cadre de France 2030 pour<br />
un montant considérable (2,5 milliards d’euros).<br />
Notre filière Solutions Industrie du Futur<br />
partage pleinement les objectifs de cet AMI,<br />
étroitement lié au projet structurant « Former<br />
les salariés à l’évolution des technologies du<br />
numérique », inscrit dans notre contrat stratégique<br />
de filière signé le 6 septembre 2021<br />
entre Agnès Pannier-Runacher, alors ministre<br />
chargée de l’Industrie, et Frédéric Sanchez,<br />
président de l’AIF et du Comité stratégique de<br />
filière. Ainsi, avec le soutien de l’Observatoire<br />
paritaire des métiers de la métallurgie, nous<br />
conduisons une étude sectorielle pour mieux<br />
identifier le rôle et l’implication de la métallurgie<br />
dans le mouvement vers l’industrie du<br />
futur et repérer les métiers et les compétences<br />
clés dans cette branche engagée dans l’Industrie<br />
du futur. Nous pourrons ainsi orienter la<br />
branche et le CSF Solutions Industrie du Futur<br />
sur les actions pertinentes pour accompagner<br />
rapidement cette transformation. La cartographie<br />
qui résultera de ces travaux permettra de<br />
compléter les dispositifs actuels de formations<br />
initiale et continue pour répondre aux nouvelles<br />
compétences attendues dans l’industrie,<br />
compte tenu des cas d’usages des nouvelles<br />
technologies. <br />
10 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
INTERVIEW<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 11
INTERVIEW<br />
Propos recueillis par Alexandre Arène<br />
Joël Vormus<br />
Directeur des affaires<br />
publiques et de la<br />
communication, Gimelec<br />
© DR © DR<br />
‘‘<br />
Il y a une véritable réflexion à généraliser<br />
sur la circularité, avec de nouveaux modèles<br />
économiques à inventer.<br />
Laurent Siegfried<br />
Délégué à l’industrie, Gimelec<br />
‘‘<br />
Dans l’industrie, la performance<br />
énergétique est encore loin d’être un<br />
sujet de préoccupation majeur.<br />
’’<br />
Impactés de plein fouet par des éléments conjoncturels forts que sont la guerre en<br />
Ukraine, les pénuries et l’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie,<br />
les acteurs de l’industrie doivent aujourd’hui réfléchir à créer des modèles pour<br />
conserver leur compétitivité. Les pouvoirs publics appellent également de leurs vœux<br />
la décarbonation de l’industrie et la réindustrialisation de la France, comme levier de<br />
souveraineté. Dans l’industrie, les questions énergétiques sont rarement une priorité,<br />
mais l’argument de la décarbonation fait mouche. Laurent Siegfried, délégué à l’industrie,<br />
et Joël Vormus, directeur des affaires publiques et de la communication au Gimelec,<br />
reviennent sur les enjeux industriels français et mettent en avant les opportunités pour<br />
les acteurs de l’industrie de repenser leurs modèles.<br />
’’<br />
j3e - Quels sont aujourd’hui les enjeux<br />
industriels sur le territoire français identifiés<br />
par le Gimelec ?<br />
Laurent Siegfried – Nous identifions deux enjeux<br />
principaux que sont les ruptures technologiques,<br />
avec le développement progressif de l’Industrie<br />
5.0, adossée à l’intelligence artificielle et la<br />
décarbonation, qui touche l’ensemble des secteurs<br />
économiques et connaît une véritable accélération<br />
aujourd’hui. Les crises successives de ces dernières<br />
années ont permis d’évangéliser sur la nécessité<br />
de relocaliser en France, avec de forts enjeux de<br />
souveraineté. La revalorisation des métiers de<br />
l’industrie est également essentielle pour attirer<br />
de nouveaux profils dans ce secteur. En plus de<br />
ces thématiques fortes, je peux citer des sujets qui<br />
12 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
INTERVIEW<br />
Joël Vormus & Laurent Siegfried<br />
dynamisent l’industrie, à l’image des technologies<br />
essentielles à la transition énergétique, l’hydrogène,<br />
les batteries et l’électromobilité. En revanche, la<br />
question de la disponibilité des matières premières<br />
et de certains équipements est centrale. Les délais<br />
d’approvisionnement des équipements sont un<br />
sujet majeur pour les clients de nos adhérents. Par<br />
exemple, en raison des délais très longs, certains<br />
équipements d’occasion disponibles sont devenus<br />
plus chers que des équipements neufs. Mais je pense<br />
que cette question devrait se résorber, il faut laisser<br />
un peu de temps au marché pour se réorganiser.<br />
Joël Vormus – Nos adhérents traversent actuellement<br />
des mouvements profonds. Mais ce qui<br />
nous perturbe aujourd’hui et reste complexe à<br />
évaluer est la question des approvisionnements<br />
en matières premières. Les prix ont explosé<br />
depuis plus de deux ans et ces biens sont très<br />
demandés et donc, rares. Aujourd’hui, je pense<br />
qu’il y a une véritable réflexion à généraliser<br />
sur la circularité, avec de nouveaux modèles<br />
économiques à créer. Les industriels du Gimelec<br />
sont en avance sur ces sujets et développent<br />
des modèles économiques incluant circularité<br />
et durabilité, notamment dans l’industrie, avec<br />
des équipements aux durées de vie de plusieurs<br />
décennies et une maintenance accrue pour augmenter<br />
encore cette durée. Ces modèles, plus<br />
vertueux, sont poussés par des logiques économiques<br />
devenues nécessaires, en raison du<br />
prix et de la rareté des matières premières et des<br />
composants. Seulement, la réglementation est<br />
encore très peu adaptée à ces nouveaux modèles<br />
et nous craignons de voir arriver la logique<br />
B2C, essentiellement tournée vers le déchet, au<br />
monde du B2B dont nous faisons partie.<br />
j3e - Comment favoriser ces changements de<br />
modèles ?<br />
J. V. – L’enjeu aujourd’hui est de passer à l’échelle,<br />
notamment dans les réseaux électriques, en<br />
recréant une filière française performante. Ni<br />
l’État ni les donneurs d’ordre n’ont donné à voir<br />
sur leurs investissements à moyen long terme. Il<br />
faut créer un cadre de confiance pour générer des<br />
investissements pérennes dans l’outil productif.<br />
j3e - Quelle est votre appréciation<br />
de l’évolution de l’industrie en France<br />
ces dernières années ?<br />
L. S. – Pour la première fois depuis des décennies,<br />
il y a aujourd’hui plus d’usines qui se<br />
créent que d’usines qui ferment. Je pense qu’il<br />
est important de bien différencier les filières.<br />
Notre profession connaît une forte croissance,<br />
car elle est au cœur des transitions énergétique<br />
et numérique. L’agroalimentaire se porte bien.<br />
L’aéronautique et l’automobile sont des filières<br />
qui se réinventent presque complètement, et il<br />
est aujourd’hui complexe de présager de leur<br />
avenir. Le process, notamment la chimie et<br />
la pharmacie, se porte à merveille. La filière<br />
mécanique, pour 50 % des constructeurs de<br />
machines, n’a pas encore fait sa transition et<br />
accuse un retard important car elle n’a pas<br />
intégré toutes les innovations technologiques<br />
de pointe. Nous devrions voir assez vite une<br />
concentration et une consolidation de cette<br />
filière, trop peu représentée dans le tissu industriel<br />
français.<br />
j3e - De quelle manière l’augmentation des<br />
prix de l’énergie et l’inflation ont-elles changé<br />
la donne ?<br />
L. S. – Ces aspects sont moins marqués<br />
aujourd’hui qu’il y a quelques mois. Les coûts<br />
de l’énergie sont revenus à des niveaux acceptables.<br />
Les coûts des matières premières restent<br />
quant à eux très élevés, ce qui fait mécaniquement<br />
augmenter les prix. Ces situations ont<br />
généré des à-coups de commandes, qu’il faut<br />
aujourd’hui livrer. Le Backlog, c’est-à-dire le<br />
délai entre la prise de commande, la livraison<br />
et la facturation, s’est considérablement étendu.<br />
Cela engendre des difficultés de trésorerie pour<br />
les industriels, mais je pense que c’est un problème<br />
conjoncturel qui reviendra à la normale<br />
dans les mois à venir.<br />
J. V. – Les coûts de l’énergie et les prix des<br />
matières premières créent des dynamiques de<br />
marché. Concernant les réseaux électriques, les<br />
délais de livraison de certains d’équipements<br />
sont de plus d’un an. Nos adhérents commencent<br />
à avoir des difficultés à suivre. Dans<br />
l’industrie manufacturière, les viviers de performance<br />
énergétique sont du côté des moteurs,<br />
qui représentent près de 70 % des consommations.<br />
Seulement, il y a peu d’investissements<br />
dans des moteurs plus performants ou dans la<br />
mise en œuvre de variateurs de vitesse pour<br />
réduire la consommation des moteurs existants.<br />
Lorsqu’ils abordent les sujets énergétiques, les<br />
pouvoirs publics parlent peu d’industrie.<br />
L. S. – Dans l’industrie, la performance énergétique<br />
est loin d’être un sujet de préoccupation<br />
majeur. Une large majorité des responsables<br />
de production ne connaissent d’ailleurs même<br />
pas leurs consommations. Dans des pays voisins<br />
comme l’Allemagne, où l’énergie est bien<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 13
INTERVIEW<br />
Joël Vormus & Laurent Siegfried<br />
‘‘<br />
Dans l’industrie, les économies<br />
d’énergie sont toujours une conséquence<br />
et très rarement une fin en soi.<br />
’’<br />
plus chère qu’en France de longue date, le sujet<br />
a toute son importance et il est traité en conséquence.<br />
En France, nous avons simplement<br />
prôné la performance énergétique, sans grands<br />
résultats. Les électro-intensifs se sont penchés<br />
sur la question, mais l’industrie manufacturière<br />
ne considère pas encore l’énergie comme<br />
un enjeu stratégique. Aujourd’hui, des sujets<br />
comme la sobriété et la transition énergétique,<br />
les déchets ou la qualité de l’air font mouche<br />
chez les industriels.<br />
j3e - Le ministre de l’Économie a présenté<br />
le 16 mai dernier les contours du projet de<br />
loi « industrie verte », qui vise à accélérer la<br />
réindustrialisation de la France. Quelles sont<br />
vos réactions et celles de vos adhérents à la<br />
lecture de ce texte ?<br />
J. V. – Pour nous, deux sujets principaux ont<br />
été éludés. Premièrement, dans la communication<br />
du gouvernement, il est question de créer<br />
un label volontaire reconnu par l’État, baptisé<br />
« Triple E », pour identifier les industriels les<br />
plus volontaires. La création de ce label pose<br />
plein de questions. Comme tout label, il est<br />
censé se reposer sur une norme, mais nous<br />
avons le sentiment que les pouvoirs publics<br />
veulent aller très vite, peut-être trop vite, ce qui<br />
est impossible dans un processus de création de<br />
norme. Nous craignons que la France crée un<br />
label franco-français, qui ferait abstraction des<br />
logiques industrielles a minima européennes,<br />
souvent mondiales. Et comme tout label, il est<br />
essentiel de surveiller que personne ne triche,<br />
pour ne pas ouvrir la porte au greenwashing.<br />
Tout dépend donc de la mise en œuvre et des<br />
moyens alloués. Deuxièmement, le projet de loi<br />
français est une cerise sur le gâteau. Un cadre<br />
européen, le « Net Zero Industry Act », est l’élément<br />
structurant actuel pour les industriels.<br />
La France va mettre à disposition des crédits<br />
d’impôt selon les secteurs industriels prioritaires<br />
déterminés, à l’image de l’hydrogène, du<br />
photovoltaïque, des pompes à chaleur… Le chef<br />
de l’État est impatient de lancer ces sujets, et les<br />
aides à ces secteurs seront définies dans le projet<br />
de loi de finances : nous souhaitons à cette<br />
occasion que l’industrie des réseaux électriques<br />
en bénéficie également. Encore une fois, nous<br />
pensons qu’il est impératif, lors de la définition<br />
des éléments structurants pour l’industrie dans les<br />
années à venir, de ne pas confondre vitesse et précipitation.<br />
Enfin, il manque des éléments dans ces<br />
propositions, notamment sur la sortie des déchets.<br />
Il faut parler de tous les aspects de l’économie circulaire,<br />
car nous avons besoin de ce gisement. Il<br />
faut par exemple inciter également à augmenter<br />
les durées de vie des équipements. Encore une<br />
fois, il faut une cohérence avec le cadre européen<br />
et il est important de prendre le temps pour que<br />
ces dispositifs soient complémentaires et ne pénalisent<br />
pas les industriels français.<br />
j3e - Constatez-vous que les enjeux de<br />
sobriété énergétique sont davantage adressés<br />
par les industriels qu’avant l’augmentation<br />
des prix de l’énergie ?<br />
L. S. – Oui, le sujet est beaucoup plus présent<br />
dans les discussions, mais encore une fois, c’est<br />
un sujet qui reste secondaire. La décarbonation<br />
est une porte d’entrée bien plus concrète pour<br />
les industriels. Si l’énergie était le sujet majeur,<br />
nous aurions constaté une très forte évolution<br />
des ventes de variateurs de vitesse, ce que nous<br />
n’avons pas mesuré de façon significative.<br />
© DR<br />
14 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
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j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 15
INTERVIEW<br />
Joël Vormus & Laurent Siegfried<br />
‘‘<br />
La pandémie et la guerre en Ukraine ont<br />
souligné l’importance de disposer d’une<br />
industrie souveraine et compétitive.<br />
’’<br />
j3e - Plus globalement, la transition énergétique<br />
du secteur industriel est-elle réellement<br />
à l’œuvre ? Avez-vous quelques exemples ou<br />
tendances à nous donner ?<br />
L. S. – L’essentiel des travaux concerne l’amélioration<br />
de l’outil de production et ne concerne pas tant l’énergie.<br />
Ce qui va améliorer la partie énergie dans l’industrie<br />
est le jumeau numérique, qui permet de tester un<br />
modèle, puis de fabriquer la machine dans un second<br />
temps. Cela permettra de réduire considérablement<br />
le temps et les coûts de fabrication des prototypes et<br />
de réduire très significativement le « Time to Market<br />
». Dans l’industrie, les économies d’énergie sont<br />
toujours une conséquence et très rarement une fin en<br />
soi. Pour les usines dépassant une certaine capacité,<br />
les audits énergétiques sont obligatoires, mais il n’y a<br />
aucune obligation de réduction des consommations.<br />
J. V. – Au-delà des électro-intensifs, tous les industriels<br />
doivent maintenant se dire que l’énergie est<br />
un élément à surveiller.<br />
j3e - Comment le Gimelec accompagne-t-il<br />
ses adhérents sur ces sujets ?<br />
L. S. – Nous devons accompagner nos membres,<br />
mais aussi les clients et prospects de nos adhérents.<br />
Nous devons penser au marché de l’occasion et du<br />
réemploi et nous doter d’une véritable feuille de<br />
route ambitieuse, en intégrant de nouveaux acteurs,<br />
notamment ceux du reconditionnement ou de<br />
l’occasion. L’objectif est de tendre vers une industrie<br />
verte. Nous avons également lancé le site industrie40.fr,<br />
qui est le site de référence de l’Industrie 4.0. Il vise<br />
à faire connaître les bénéfices apportés par les offres<br />
de nos adhérents par thème, par technologie et<br />
par métier.<br />
J. V. – Il existe énormément de réglementations européennes<br />
sur la circularité et le réemploi, et l’analyse<br />
de cycle de vie est une méthodologie de plus en plus<br />
employée. Tout reste encore à inventer et il y a beaucoup<br />
de sujets au niveau de la normalisation. Les<br />
industriels ont également besoin d’informations sur<br />
leurs émissions de CO 2<br />
et comment les réduire. Nous<br />
accompagnons nos adhérents sur des sujets très<br />
opérationnels, à l’image des certificats d’économies<br />
d’énergie ou du suivi des éco-organismes, mais aussi<br />
sur des sujets plus politiques, notamment les projets<br />
de loi ou la normalisation française et européenne.<br />
j3e - La France dispose-t-elle des compétences<br />
nécessaires pour mener à bien les transitions<br />
numérique et énergétique du secteur industriel ?<br />
J. V. – Les compétences sont un problème chronique<br />
dans l’industrie depuis de nombreuses années, mais<br />
aujourd’hui, la difficulté de recruter est énorme. Le<br />
Gimelec a lancé la plateforme d’emploi genjobs.fr,<br />
qui permet de jauger les problématiques de l’emploi<br />
dans l’industrie et propose un large éventail d’offres.<br />
Nous avons également lancé, avec Enedis, RTE, le<br />
Sycabel, la FNTP, le SNER et le Serce, les « Écoles<br />
des réseaux pour la transition énergétique ». Ce programme<br />
de formation vise à anticiper et accompagner<br />
les besoins massifs de recrutement de la filière<br />
dans un contexte de forte croissance des activités<br />
de réseaux électriques, portée par la décarbonation<br />
et l’électrification des usages. D’autant qu’avec<br />
l’électrification de l’automobile, cette filière va rapidement<br />
et massivement débaucher des profils chez<br />
nos adhérents. Les besoins sont colossaux à tous les<br />
niveaux, en compétences et en volume.<br />
j3e - À vos yeux, comment va évoluer<br />
le tissu industriel français dans les dix années<br />
à venir ?<br />
L. S. – De nouvelles filières se créent, à l’image de<br />
l’usine de batteries de la société taïwanaise ProLogium<br />
à Dunkerque. La pandémie et la guerre en<br />
Ukraine ont souligné l’importance de disposer d’une<br />
industrie souveraine et compétitive. La tendance est<br />
donc au renforcement de l’industrie en France.<br />
j3e - Quels sont les facteurs clés de succès<br />
que vous identifiez ?<br />
J. V. – La France est un pays très attractif pour l’industrie.<br />
Il faut cependant être vigilants sur la compétitivité<br />
fiscale, qui est notre principal handicap. La<br />
stabilité réglementaire est également essentielle : la<br />
France produit beaucoup de lois, qui sont difficiles à<br />
digérer pour un secteur industriel également soumis<br />
aux règles européennes. Une échelle européenne<br />
qui est souvent la maille minimale pour l’industrie.<br />
L. S. – Pour souligner l’importance de l’industrie,<br />
le secteur agricole représente 2,4 % du<br />
PIB, contre 12,6 % pour celui de l’industrie. En<br />
Allemagne, l’industrie représente 25 % du PIB.<br />
D’autant que l’industrie est un secteur d’activité<br />
attractif, avec une majorité de CDI et des salaires<br />
au-dessus de la moyenne. Pour la stabilité économique<br />
de la France, il faut un noyau dur<br />
industriel. Il faudrait atteindre les 14 à 15 % du<br />
PIB. Aujourd’hui, tous les institutionnels comprennent<br />
cet enjeu et l’importance de l’industrie<br />
en France. <br />
16 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 17
ACTUALITÉ<br />
Industrie<br />
Le gouvernement dévoile le projet de loi<br />
Industrie Verte<br />
Le Gouvernement a<br />
présenté le 16 mai<br />
dernier le projet de loi<br />
Industrie Verte. Il a pour<br />
objectif d’accélérer la<br />
réindustrialisation et faire<br />
de la France le leader<br />
européen de la transition<br />
écologique. Cette<br />
initiative vise à accélérer<br />
la réindustrialisation de<br />
la France en favorisant<br />
la transition écologique<br />
des secteurs industriels.<br />
18 % des émissions<br />
annuelles de gaz à effet<br />
de serre sont attribuées<br />
à l’industrie. Bien<br />
que la France affiche<br />
l’une des empreintes<br />
carbone les plus faibles<br />
dans la production<br />
industrielle, elle se doit<br />
de réduire son impact<br />
environnemental pour<br />
faire face au changement<br />
climatique. Son objectif<br />
est donc de décarboner<br />
son industrie et mieux<br />
préserver la biodiversité.<br />
La France souhaite<br />
prendre la tête dans les<br />
technologies vertes liées<br />
à la décarbonation et<br />
transformer les industries<br />
existantes en les rendant<br />
plus respectueuses de<br />
l’environnement. En<br />
adoptant le projet de<br />
loi Industrie Verte, la<br />
France s’affirme parmi les<br />
premiers pays européens à<br />
utiliser un nouveau cadre<br />
réglementaire en réponse<br />
à l’Inflation Reduction<br />
Act américain. L’objectif<br />
est clair : développer les<br />
technologies vertes et<br />
consolider la position de<br />
leader de la France dans<br />
ce domaine en Europe.<br />
Décret BACS<br />
Retour sur l’événement organisé par le Gimelec<br />
et Construction21<br />
Un mois après<br />
l’adoption du décret<br />
BACS renforcé, le Gimélec<br />
et Construction21<br />
organisaient, sous le<br />
patronage des ministères<br />
de la Transition<br />
énergétique et de la<br />
Transition écologique<br />
et solidaire, une journée<br />
d’échanges et de<br />
rencontres entre les<br />
parties prenantes du<br />
pilotage énergétique et<br />
numérique du bâtiment.<br />
Objectif : ouvrir le<br />
dialogue et faciliter le<br />
passage à l’action ! Que<br />
ce soit en matière de<br />
financement avec le<br />
coup de pouce CEE, de<br />
réglementation avec le<br />
décret BACS ou bien<br />
d’impératif collectif<br />
de sobriété face aux<br />
tensions hivernales<br />
amenées à se répéter,<br />
tout pousse vers une<br />
adoption massive des<br />
BACS. De nombreux<br />
intervenants ont pu<br />
rappeler les multiples<br />
facettes des BACS qui<br />
donnent l’opportunité<br />
aux gestionnaires de<br />
bâtiments privés comme<br />
publics de « prendre les<br />
commandes de leurs<br />
bâtiments » pour atteindre<br />
des objectifs ambitieux<br />
de performance d’un<br />
point de vue énergétique,<br />
mais aussi en termes de<br />
confort, d’exploitation<br />
ou encore d’intégration<br />
des nouveaux usages<br />
décarbonés. Six clés<br />
de réussite ont été<br />
identifiées pour la<br />
réussite des projets :<br />
anticiper et bien<br />
concevoir son projet<br />
en amont ; planifier<br />
la digitalisation de<br />
son bâtiment ; mettre<br />
en œuvre un plan de<br />
mesurage réfléchi selon<br />
les objectifs fixés ; piloter<br />
l’ensemble des usages<br />
du bâtiment pour une<br />
performance durable ;<br />
réaliser un audit efficace<br />
pour minimiser l’impact<br />
carbone ; prévoir le<br />
commissionnement<br />
du projet et son<br />
recommissionnement<br />
périodique.<br />
Pompes à chaleur en rénovation<br />
Toute une collection d’outils gratuits disponibles<br />
pour les installateurs<br />
Les mesures d’aides<br />
financières ont<br />
généré un succès<br />
croissant des pompes à<br />
chaleur depuis plusieurs<br />
années, succès accentué<br />
par la crise énergétique<br />
actuelle. Afin de faciliter<br />
et sécuriser d’une part,<br />
leur dimensionnement<br />
et d’autre part,<br />
leur installation, le<br />
programme PROFEEL<br />
a conçu une collection<br />
d’outils gratuits<br />
à destination des<br />
professionnels, désormais<br />
disponibles sur le site<br />
programmeprofeel.fr.<br />
Elles permettent aux<br />
installateurs de faire un<br />
bon dimensionnement<br />
et de s’approprier<br />
facilement les bonnes<br />
pratiques dans les étapes<br />
clés de leurs chantiers.<br />
Parmi eux, l’application<br />
PAC’Réno est devenue<br />
incontournable pour le<br />
dimensionnement et<br />
une nouvelle version<br />
optimisée est proposée<br />
aux professionnels.<br />
18 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ACTUALITÉ<br />
MaPrimeRénov’<br />
Le gouvernement annonce un renforcement du<br />
soutien à la rénovation énergétique des bâtiments<br />
Dans la continuité<br />
des annonces de la<br />
Première ministre devant<br />
le Conseil national de la<br />
transition écologique,<br />
puis en conclusion du<br />
Conseil national de la<br />
refondation logement, le<br />
gouvernement annonce<br />
l’évolution, dès 2024, des<br />
aides MaPrimeRénov’<br />
pour la rénovation du<br />
parc privé. Les aides<br />
MaPrimeRénov’ (3 Md€<br />
environ dans le budget de<br />
l’État en <strong>2023</strong>) évolueront<br />
dès le 1 er janvier 2024<br />
selon une logique en<br />
deux piliers. Le premier<br />
pilier « performance » pour<br />
financer les rénovations<br />
performantes au sens<br />
de la loi, c’est-à-dire des<br />
rénovations d’ampleur.<br />
Les barèmes seront<br />
rendus plus incitatifs, en<br />
vue de s’approcher d’un<br />
reste à charge minimal<br />
pour les ménages les plus<br />
modestes s’engageant<br />
dans des rénovations<br />
d’ampleur. Le second<br />
pilier « efficacité » qui<br />
permettra de poursuivre<br />
les aides MaPrimeRénov’<br />
pour les changements<br />
de chaudière et les<br />
petits bouquets de<br />
travaux combinant<br />
des gestes d’isolation<br />
et d’équipement de<br />
chauffage décarboné. Les<br />
ministres ont confirmé<br />
qu’un accompagnement<br />
personnalisé<br />
serait obligatoire<br />
dans le parcours<br />
« performance », via Mon<br />
Accompagnateur Renov'.<br />
Ils ont annoncé que<br />
cette prestation<br />
d’accompagnement serait<br />
entièrement prise en<br />
charge pour les ménages<br />
très modestes, sur tout<br />
le territoire. Au-delà, les<br />
collectivités territoriales<br />
pourront continuer<br />
de cofinancer ces<br />
prestations pour limiter,<br />
voire supprimer le reste<br />
à charge de l’ensemble<br />
des ménages. En outre,<br />
le montant de référence<br />
de cette prestation<br />
pour le calcul de l’aide<br />
passera ainsi de 1 200 €<br />
aujourd’hui (programme<br />
SARE actuel) à 2000 €<br />
en 2024. Un nouveau<br />
programme CEE, doté de<br />
300 millions d’euros sur<br />
2 à 3 ans, sera créé pour<br />
financer à la hauteur des<br />
besoins cette prestation<br />
d’accompagnement. <br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 19
ACTUALITÉ<br />
Appel d’offres de flexibilités locales <strong>2023</strong><br />
Enedis retient 4 offres pour contribuer<br />
à la performance du réseau électrique<br />
Les flexibilités locales<br />
deviennent un levier<br />
important au service<br />
de la performance<br />
du réseau public de<br />
distribution d’électricité.<br />
Concrètement, elles<br />
consistent à adapter<br />
durant une période<br />
donnée la consommation<br />
ou la production<br />
électrique d’un client<br />
ou d’une installation<br />
afin de réduire et mieux<br />
répartir les sollicitations<br />
du réseau, lors de travaux<br />
de renforcement ou d’un<br />
incident exceptionnel,<br />
par exemple. Pour activer<br />
des flexibilités locales,<br />
Enedis s’appuie sur des<br />
services proposés par les<br />
acteurs du marché dans<br />
le cadre d’appels d’offres<br />
dédiés. À l’occasion<br />
de son dernier appel<br />
d’offres, Enedis a retenu<br />
4 offres pour 4 zones<br />
d’opportunités : Voltalis<br />
pour les zones Paris-<br />
Convention et Lyon-<br />
Vaise, et NW pour les<br />
zones Bourgueil (Centre-<br />
Val de Loire) et Givet<br />
(Champagne-Ardenne).<br />
Ce résultat inédit a<br />
notamment été permis par<br />
la publication des zones<br />
d’opportunités en amont<br />
des périodes de besoin,<br />
laissant plus de temps aux<br />
acteurs du marché pour<br />
construire leurs offres et<br />
constituer leurs périmètres<br />
de sites flexibles. <br />
Nouvelle note du Shift Project<br />
Planifier la décarbonation du système<br />
numérique en France<br />
Le numérique<br />
représentait en 2020<br />
2,5 % de l’empreinte<br />
carbone française et<br />
11 % de la consommation<br />
d’électricité. Ces chiffres<br />
justifient à eux seuls<br />
la prise en compte<br />
du secteur dans la<br />
planification écologique,<br />
mais leur croissance<br />
prévisionnelle à deux<br />
chiffres à l’horizon 2030<br />
implique de réfléchir, puis<br />
d’agir avec volontarisme.<br />
L’objectif à se fixer<br />
se doit donc d’être<br />
ambitieux et cohérent<br />
avec la trajectoire globale<br />
proposée par les acteurs<br />
du secteur numérique<br />
dans le monde à la<br />
Science Based Target<br />
Initiative (- 45 % en 2030<br />
par rapport à 2020),<br />
tout en tenant compte<br />
des particularités<br />
françaises (électricité<br />
fortement décarbonée<br />
notamment). L’ambition<br />
de cette note d’analyse<br />
est donc de contribuer à<br />
structurer les initiatives<br />
de planification<br />
écologique du numérique<br />
à mener sous l’égide du<br />
Secrétariat général à la<br />
planification écologique<br />
(SGPE). <br />
Les Services attestés<br />
Des services reconnus par Certivea pour aider<br />
les porteurs de projets de labellisation<br />
Afin de guider les<br />
porteurs de projets<br />
dans leur choix, Certivea<br />
atteste désormais des<br />
services développés<br />
par des prestataires<br />
externes avec un double<br />
objectif : identifier des<br />
services qui apportent<br />
une valeur ajoutée<br />
au bâtiment et qui<br />
répondent au mieux aux<br />
exigences des labels<br />
visés. Face aux enjeux de<br />
performance énergétique<br />
des bâtiments qui ont<br />
pris une dimension<br />
particulière ces derniers<br />
mois, Certivea a<br />
choisi, comme champ<br />
d’application de ses<br />
premières attestations,<br />
l’ensemble des services<br />
identifiés et valorisés<br />
dans les labels R2S et<br />
R2S-4GRIDS. Il s’agit<br />
par exemple du suivi<br />
des consommations<br />
énergétiques, de<br />
la maximisation de<br />
l’autoconsommation, des<br />
services de prévision<br />
de la consommation ou<br />
production énergétique…<br />
Les labels délivrés par<br />
Certivea s’appuient<br />
sur des référentiels qui<br />
comportent des<br />
exigences à atteindre.<br />
Plusieurs de ces exigences<br />
peuvent être atteintes<br />
par la mise en place de<br />
services, notamment<br />
numériques.<br />
20 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ACTUALITÉ<br />
Solaire<br />
Bruno Le Maire<br />
a défendu la<br />
réindustrialisation de<br />
la filière EnR en France<br />
Lors de la clôture du colloque de l’Union<br />
française de l’électricité (UFE), le ministre<br />
de l’Économie a défendu la réindustrialisation<br />
en matière d’énergies renouvelables : « Il n’est<br />
pas question d’importer 90 % de nos panneaux<br />
solaires de Chine. » Et d’appeler de ses vœux la<br />
création d’une filière de nouvelle génération pour<br />
les panneaux photovoltaïques, à l’image de ce qui<br />
se fait actuellement pour les batteries. Lors de ce<br />
colloque annuel, l’UFE a rassemblé des acteurs<br />
de l’industrie électrique française et européenne,<br />
ainsi que des personnalités du monde politique,<br />
économique et médiatique. Cette année,<br />
le colloque a mis l’accent sur les grandes<br />
orientations de notre système énergétique vers la<br />
neutralité carbone. <br />
Logement<br />
Publication d’un décret<br />
imposant un thermostat<br />
par radiateur dans tous<br />
les logements dès 2027<br />
A<br />
ctuellement, seuls 12 % des Français<br />
programment leur chauffage alors même<br />
que de multiples solutions existent. Ainsi, de<br />
nombreux ménages pourraient par ce biais mieux<br />
maîtriser leur consommation, réduire leurs factures<br />
énergétiques tout en limitant l’impact sur leur<br />
confort. Les récentes avancées réglementaires<br />
institutionnalisent le pilotage dans l’ensemble<br />
des textes clés et permettront de déployer<br />
massivement d’ici à 2027 des solutions de pilotage<br />
du chauffage pièce par pièce dans les 37 millions<br />
de logements français. Cet ancrage réglementaire<br />
répond aussi aux enjeux de lisibilité, nécessaires<br />
pour les professionnels – industriels, distributeurs<br />
professionnels, intégrateurs électriciens –, qui<br />
pourront s’engager pleinement pour relever ce<br />
défi majeur. Les logements neufs ou existants<br />
devront obligatoirement être équipés, à partir du<br />
1 er janvier 2027, de systèmes de pilotage capables<br />
de réguler par pièce ou par zone et de programmer<br />
automatiquement la température du logement. <br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 21
AGENDA<br />
12 et 13 septembre<br />
12 et 13 septembre<br />
19 septembre<br />
19 et 20 septembre<br />
RENODAYS<br />
Paris Expo, porte<br />
de Versailles, Hall 6<br />
Les 12 et 13 septembre<br />
prochains, les<br />
professionnels du<br />
bâtiment, de l’immobilier,<br />
les institutionnels et les<br />
territoires se mobilisent<br />
sur Renodays, à Paris,<br />
autour d’un même but :<br />
répondre efficacement<br />
aux objectifs nationaux de<br />
rénovation énergétique des<br />
logements et accélérer la<br />
mise en œuvre des bonnes<br />
pratiques.<br />
Contacts/informations<br />
www.renodays.com<br />
LE SALON DES<br />
PROFESSIONNELS DE<br />
L’AMIANTE<br />
Docks de Paris,<br />
Aubervilliers<br />
Depuis huit ans, le Salon<br />
des professionnels de<br />
l’amiante rassemble tous<br />
les acteurs de la filière<br />
amiante : donneurs<br />
d’ordre, maîtrise<br />
d’ouvrage, institutionnels,<br />
diagnostiqueurs ou encore<br />
désamianteurs ! L’occasion<br />
de mieux comprendre<br />
les dernières obligations<br />
réglementaires, les<br />
évolutions du marché et<br />
de découvrir des solutions<br />
innovantes en matière de<br />
prévention des risques et<br />
de décontamination.<br />
Contacts/informations<br />
www.salonamiante.fr<br />
ENERJ-MEETING<br />
NANTES<br />
La Cité des Congrès,<br />
Nantes<br />
EnerJ-Meeting célébrera<br />
à Nantes la Journée de<br />
l’efficacité énergétique<br />
et environnementale du<br />
bâtiment, autour des<br />
thématiques majeures<br />
des réglementations, des<br />
tendances sobriété et<br />
solutions zéro carbone.<br />
Dans un contexte de<br />
mutation d’un bâtiment<br />
élargi et connecté seront<br />
rassemblés plus de<br />
1000 décideurs, maîtres<br />
d’ouvrage et maîtres<br />
d’œuvre de Nantes et de<br />
la région Pays de la Loire –<br />
Bretagne.<br />
Contacts/informations<br />
https://nantes.enerjmeeting.com<br />
INNOPOLIS<br />
Paris, Espace<br />
Champerret<br />
Le salon Innopolis Expo<br />
propose une approche<br />
à 360° permettant<br />
d’intégrer l’ensemble des<br />
composantes des projets<br />
de territoires dans les<br />
politiques locales. Qu’ils<br />
soient engagés dans la<br />
Ville Durable ou la Smart<br />
City, c’est l’ensemble des<br />
porteurs de projets et<br />
fournisseurs de solutions<br />
qui co-construisent le<br />
salon et se réunissent pour<br />
collaborer ensemble aux<br />
projets de territoire de<br />
demain !<br />
Contacts/informations<br />
https://innopolis-expo.com/<br />
20 et 21 septembre 3 au 5 octobre 17 et 18 octobre<br />
15 et 16 novembre<br />
SIDO LYON<br />
Cité internationale,<br />
Lyon<br />
Toutes les solutions<br />
technologiques<br />
pour engager votre<br />
transformation digitale sont<br />
au SIDO ! Depuis huit ans,<br />
SIDO est le rendez-vous<br />
immanquable pour tous les<br />
chefs d’entreprise, décideurs<br />
stratégiques, innovation,<br />
et tous les opérationnels<br />
métiers en quête de<br />
croissance à long terme et<br />
de création de valeur. SIDO<br />
fait le lien entre les solutions<br />
technologiques et les TPE,<br />
PME, ETI et grands groupes<br />
en facilitant les partenariats<br />
technologiques et les<br />
coopérations.<br />
Contacts/informations<br />
www.sido-lyon.com<br />
APS<br />
Paris Expo, porte de<br />
Versailles – Pavillon 5.2<br />
Protéger les salariés, les<br />
sites et les données contre<br />
les actes de malveillance :<br />
c’est la mission des offreurs<br />
et des donneurs d’ordres qui<br />
se donnent rendez-vous au<br />
salon APS, tous les deux ans<br />
les années impaires, à Paris.<br />
Trois journées axées sur<br />
l’expertise et l’innovation,<br />
pour rester à l’affût des<br />
dernières nouveautés,<br />
décrypter les enjeux marché<br />
au travers des cycles de<br />
conférences, en bénéficiant<br />
d’un accompagnement<br />
avec le programme « APS<br />
Connect ».<br />
Contacts/informations<br />
www.salon-aps.com<br />
INTELLIGENT<br />
BUILDING SYSTEMS<br />
Paris Expo, porte de<br />
Versailles – Pavillon 2.2<br />
IBS se positionne clairement<br />
comme le moment privilégié<br />
de découvertes, de<br />
rencontres et d’échanges<br />
pour un bâtiment connecté,<br />
sobre, confortable et<br />
durable. IBS <strong>2023</strong> sera<br />
au carrefour des technos<br />
innovantes et résilientes<br />
capables de relever le<br />
défi de la régulation, de<br />
la sobriété et du confort<br />
durable des bâtiments du<br />
futur qui s’écrit déjà au<br />
présent sachant que 90 %<br />
des bâtiments de demain<br />
nous entourent aujourd’hui.<br />
Contacts/informations<br />
www.ibs-event.com<br />
DATA CENTRE WORLD<br />
Paris Expo,<br />
porte de Versailles<br />
Découvrez le pouvoir<br />
de la transformation<br />
digitale au Data Centre<br />
World Paris, l’événement<br />
pour les experts des<br />
datacenters en France.<br />
L’occasion de plonger dans<br />
l’univers de l’efficacité<br />
énergétique, de la gestion<br />
des coûts, de la robotique<br />
et de l’automatisation, et<br />
d’explorer les solutions<br />
innovantes pour maximiser<br />
le potentiel des datacenters.<br />
Un salon pour suivre la<br />
digitalisation croissante<br />
de l’économie et anticiper<br />
les évolutions des<br />
infrastructures.<br />
Contacts/informations<br />
www.datacentreworld.fr<br />
22 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
LES DOSSIERS<br />
DU MOIS<br />
38<br />
ATEX<br />
Améliorer la sécurité et la<br />
performance énergétique<br />
de l'éclairage<br />
© Dialight<br />
44<br />
CVC<br />
Les solutions performantes<br />
se développent dans<br />
l'industrie<br />
© intuis<br />
25<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
© AdobeStock<br />
24 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
© Schneider Electric<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
Des solutions pour maîtriser<br />
les consommations<br />
énergétiques de l’industrie<br />
du futur<br />
L’Industrie 4.0 va permettre d’augmenter la productivité, de réduire<br />
les coûts, d’améliorer la flexibilité de l’usine du futur. Cela doit aussi<br />
passer par plusieurs transitions : numérique, écologique et sociétale.<br />
La maîtrise des consommations énergétiques va bénéficier des<br />
technologies numériques et de la digitalisation de tous les secteurs<br />
industriels pour gagner en compétitivité. Une évolution qui ne va pas<br />
concerner que la grande industrie, mais peut aussi être mise en œuvre<br />
dans les PME/PMI avec des retours sur investissement rapides.<br />
Le concept de l’Industrie 4.0, apparu il y a<br />
une dizaine d’années en Allemagne, est<br />
aujourd’hui devenu incontournable dans<br />
tous les secteurs de l’industrie, avec un ensemble<br />
de solutions numériques pour rendre les moyens<br />
de production connectés et communicants, mais<br />
aussi flexibles et économes en matières et en énergie.<br />
Deux études portées par l’ADEME illustrent<br />
l’émergence de ces questionnements : grâce au<br />
dynamisme des transitions énergétique et numérique,<br />
l’industrie remet en cause ses schémas<br />
classiques (manière de produire, de concevoir,<br />
d’innover). Toutefois, l’aspect environnemental<br />
de l’innovation numérique, qui reste très énergivore<br />
et consommatrice de ressources, reste un<br />
paramètre clé encore peu étudié, note l’ADEME.<br />
L’arrivée à maturité de nouvelles technologies,<br />
d’outils, de l’Internet industriel des Objets (IIoT)<br />
ou d’algorithmes (Big data, cloud et Edge Computing,<br />
robots et cobots, jumeaux numériques,<br />
impression 3D ou 5G) va permettre d’effectuer<br />
cette transition énergétique et écologique.<br />
Si l’Industrie 4.0 doit permettre aux entreprises<br />
d’améliorer la productivité et la qualité des produits,<br />
d’assurer la continuité d’exploitation, de<br />
réduire les temps d’arrêt des équipements et d’optimiser<br />
les investissements, elle doit aussi permettre<br />
de réduire les consommations d’énergie<br />
et les émissions de carbone, de mieux adapter<br />
les modes de production à la disponibilité et aux<br />
coûts variables des énergies.<br />
Objectifs 2030 et 2050 : consommer moins<br />
pour produire mieux<br />
Les nouvelles technologies et la transformation<br />
numérique qui prennent une place de plus en<br />
plus importante dans l’atelier ou l’usine 4.0 vont<br />
avoir un impact positif sur les enjeux environnementaux<br />
et les objectifs dictés par les nouvelles<br />
réglementations telles que la Stratégie nationale<br />
bas-carbone (SNBC).<br />
D’après le rapport gouvernemental de mars 2020<br />
pour la « Transition écologique et solidaire vers<br />
la neutralité carbone », qui définit la SNBC de<br />
l’industrie à l’horizon 2030 et 2050, l’industrie<br />
représente 17,4 % des émissions de gaz à effet de<br />
serre de la France. Ces émissions sont dues à la<br />
...<br />
...<br />
Chaîne de montage<br />
automatisée de<br />
l'usine 4.0 de Schneider<br />
Electric à Carros (06).<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 25<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
Contrôle des paramètres<br />
des équipements d’une<br />
chaîne de montage<br />
automatisée.<br />
Ligne de production<br />
et testeurs automatisés<br />
de cartes de l'usine<br />
Schneider Electric de<br />
Carros (06).<br />
26 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
... combustion d’énergie nécessaire à la production<br />
industrielle (64 %) et aux procédés industriels<br />
proprement dits (36 %). La stratégie vise une<br />
réduction de 35 % des émissions du secteur par<br />
rapport à 2015 et de 81 % à l’horizon 2050.<br />
Selon Bruno Duval, responsable Marketing Sud<br />
Europe de Sphinx, société spécialisée depuis 22 ans<br />
dans la mise en réseau d’équipements industriels<br />
et de capteurs, « l’application de l’Industrie 4.0 peut<br />
contribuer à améliorer l’efficacité énergétique dans<br />
le secteur industriel de plusieurs façons.<br />
1. Collecte et analyse des données en temps réel<br />
de la consommation d’énergie des équipements<br />
et des machines. Cela permet d’identifier les<br />
inefficacités et de prendre des mesures correctives<br />
pour optimiser les processus et réduire la<br />
consommation d’énergie.<br />
2. Automatisation et contrôle intelligent : l’Industrie<br />
4.0 favorise l’automatisation des opérations<br />
industrielles, ce qui peut contribuer à une utilisation<br />
plus efficace de l’énergie. Les systèmes de<br />
contrôle intelligents peuvent ajuster automatiquement<br />
les paramètres de fonctionnement des<br />
machines et des systèmes en fonction des besoins<br />
réels, ce qui évite les gaspillages d’énergie liés à<br />
une surproduction ou à des équipements inactifs.<br />
© Schneider Electric<br />
3. Optimisation de la chaîne d’approvisionnement :<br />
l’Industrie 4.0 facilite la connectivité entre les<br />
différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement,<br />
ce qui permet d’optimiser la planification,<br />
la logistique et les opérations. Une meilleure<br />
coordination réduit les délais d’attente, les temps<br />
d’arrêt et les inefficacités, ce qui se traduit par<br />
une consommation d’énergie plus efficace dans<br />
l’ensemble du processus de production.<br />
4. Utilisation des énergies renouvelables : l’Industrie<br />
4.0 peut faciliter l’intégration des sources<br />
d’énergie renouvelable, telles que les énergies<br />
solaire et éolienne, dans les processus de production.<br />
Les systèmes intelligents peuvent prendre<br />
en compte les variations de disponibilité de ces<br />
sources d’énergie et ajuster la consommation en<br />
conséquence, ce qui permet de maximiser l’utilisation<br />
des énergies renouvelables et de réduire<br />
la dépendance aux combustibles fossiles. Il faut<br />
pour cela mettre en place une infrastructure<br />
réseau résiliente ».<br />
La digitalisation des process et installations<br />
comme leviers d’économies d’énergie<br />
La première étape sera le recueil de données ; des<br />
données recueillies par des capteurs sur les différents<br />
actifs physiques de l’entreprise, transmises<br />
à l’aide de l’Internet industriel des Objets, analysées<br />
et comparées à des modèles prédictifs.<br />
L’objectif sera la détection de processus inefficaces,<br />
des équipements défectueux ou mal adaptés,<br />
des consommations inutiles. Cela doit aussi<br />
permettre d’optimiser la maintenance des équipements,<br />
la logistique, le chauffage/ventilation/<br />
climatisation des bâtiments.<br />
Et comme le souligne Aurélien Fanget, directeur<br />
Marketing Industrial Automation de Schneider<br />
Electric France : « La transformation digitale<br />
n’est pas un objectif, c’est un moyen pour devenir<br />
plus efficace et cela commence par un audit<br />
afin de comprendre l’état des lieux pour évaluer<br />
les besoins de l’entreprise. Ensuite, il convient de<br />
© Sphinx France<br />
...
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 27<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
Système d’entrées/<br />
sorties I/O SYSTEM<br />
750 de Wago.<br />
...<br />
28 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
définir les objectifs : quels sont les besoins de<br />
l’entreprise en matière d’efficacité énergétique et<br />
définir les indicateurs de performance liés à ces<br />
objectifs. C’est cette phase d’audit qui permet de<br />
construire un programme avec l’entreprise. Schneider<br />
Electric intervient dès cette phase d’audit et<br />
jusqu’à la construction du programme, ce que nous<br />
avons appliqué à nos usines, car nous sommes également<br />
un industriel : nous avons 200 usines dans<br />
le monde, dont 23 en France ».<br />
Pour Quentin Ohran, chef de produit Automation<br />
de Wago France, il est difficile d’envisager<br />
une amélioration sans mesure : « Une démarche<br />
similaire à l’optimisation énergétique des bâtiments<br />
doit être appliquée, en allant plus loin dans<br />
l’analyse et en ciblant tout d’abord les procédés les<br />
plus énergivores de chaque machine et de chaque<br />
système. On ne collectera pas uniquement les données<br />
énergétiques, mais également les indicateurs<br />
de production : c’est la corrélation des deux qui<br />
permettra l’optimisation de l’efficacité énergétique.<br />
Il faut donc mettre en place des solutions de mesure<br />
de l’énergie aux postes stratégiques via des équipements<br />
dédiés. Pour la collecte des données de production,<br />
deux cas de figure se présentent : pour les<br />
nouvelles installations, la collecte et la remontée<br />
native des indicateurs. Pour les usines existantes<br />
qui passent par l’étape de digitalisation, la collecte<br />
des données peut se faire par le biais des bus de<br />
terrain déjà en place (Modbus, protocole S7…) et/<br />
ou par l’installation de nouveaux capteurs.<br />
Au-delà de la collecte et de l’analyse, il faudra<br />
appliquer le pilotage énergétique au cas par cas.<br />
En dehors de la performance énergétique, il est<br />
possible d’aller plus loin pour les plus gros consommateurs,<br />
jusqu’à introduire l’effacement électrique<br />
lors de pics de consommation. Il faudra pour cela<br />
que le pilotage énergétique s’interface avec la plate-<br />
© Wago<br />
forme de RTE ou, le cas échéant, l’agrégateur d’effacement.<br />
Le premier maillon de la connectivité se trouve évidemment<br />
au niveau des capteurs et actionneurs,<br />
au plus près de la machine. Le standard IO-Link<br />
dont les avantages ne sont plus à présenter offre<br />
un accès à de nombreuses données de process et<br />
même à la configuration et la calibration du capteur.<br />
L’automate qui assure le pilotage du process a<br />
un rôle central. Celui-ci doit pouvoir assurer une<br />
connexion distante en toute sécurité. Le recours<br />
à des technologies ouvertes et standardisées est<br />
crucial pour garantir l’interopérabilité sur toute<br />
la durée de vie de l’installation. MQTT est le<br />
protocole idéal pour cela : léger, sécurisé selon les<br />
derniers standards de sécurité, et supporté par de<br />
nombreuses solutions SCADA ou cloud.<br />
Il est impératif que cette possibilité de connexion<br />
n’introduise aucune vulnérabilité sur la machine<br />
ou l’installation : un panel de mesures de cybersécurité<br />
doit être proposé nativement sur l’équipement.<br />
La suite logicielle assurant la collecte, le traitement,<br />
le stockage et l’analyse des données peut<br />
être hébergée sur un serveur distant, dans le cloud,<br />
on parle alors de Cloud Computing. Il est également<br />
possible que cette tâche soit assurée par des<br />
équipements dédiés, sur site, on parle alors d'Edge<br />
Computing. »<br />
Des solutions pour transmettre les<br />
informations des capteurs ou compteurs<br />
d’énergie ou d’environnement physique<br />
Collecter et transmettre les nombreuses données<br />
de l’usine 4.0 est la première étape avant<br />
leur analyse et traitement. Bruno Duval donne<br />
l’exemple pour la relève des compteurs de fluides<br />
ou d’énergie du passage du relevé manuel au passage<br />
à la télérelève avec des capteurs autonomes<br />
sans fil sur réseau LoRaWAN : « La première solution<br />
pour connaître ses consommations est de faire<br />
des relevés in situ. Cette tâche peut être longue et<br />
fastidieuse si le nombre de compteurs est élevé ou<br />
si le site est vaste. Cette méthode est aussi source<br />
d’erreurs si le relevé se fait manuellement sur une<br />
feuille volante. Par ailleurs, le site utilise peut-être<br />
de hautes tensions électriques, ou comprend des<br />
zones avec du gaz type ATEX. Des autorisations<br />
spécifiques sont alors exigées, ce qui rend la tâche<br />
plus complexe. Bref, un relevé manuel des compteurs<br />
devient vite contraignant et chronophage.<br />
La deuxième solution pour relever ses compteurs<br />
peut être d’utiliser un système câblé. En effet,<br />
bon nombre de compteurs ou sous-compteurs<br />
sont communicants (impulsions, Modbus…) ; ils<br />
peuvent alors interagir avec des automates ou une<br />
supervision. Si le réseau filaire ou les automates
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
sont à proximité, le câblage est envisageable. Vous pouvez<br />
alors réaliser l’opération à peu de frais.<br />
En revanche, si un câblage important est à prévoir, le<br />
montant à investir sera élevé. Le retour sur investissement<br />
devient défavorable, d’autant plus que l’information n’est<br />
pas cruciale dans le processus de fabrication. La troisième<br />
solution associe des objets connectés (IIoT) et des passerelles<br />
LoRaWAN. Cette solution sans fil, rapide à installer<br />
et économique, permet de télérelever tous les compteurs<br />
très régulièrement sans risque d’erreur. L’architecture du<br />
système comprend une ou plusieurs antennes pour couvrir<br />
le site et des capteurs sans fil (sur piles). Ces capteurs,<br />
ou objets connectés, permettent de récupérer et remonter<br />
les index de compteurs. Les capteurs, ou objets connectés,<br />
sont en veille la majorité du temps ; ils se réveillent<br />
uniquement à intervalle régulier, le temps de remonter<br />
les valeurs. Ce fonctionnement permet aux piles qui les<br />
alimentent de durer cinq ans ou plus ; la maintenance du<br />
système est donc très limitée. La ou les antennes réceptrices<br />
sont connectées à la supervision ou à une plateforme dans<br />
le cloud pour mettre en lumière les consommations.<br />
Une passerelle LoRaWAN peut raccorder jusqu’à<br />
1 000 capteurs sans fil (par exemple des capteurs Watteco<br />
fabriqués en France) à un système SCADA, une GTB ou<br />
à une plateforme de visualisation des données dans le<br />
cloud. Une passerelle Kerlink, fabriquée en France et utilisée<br />
par des opérateurs comme Orange pour leur réseau<br />
LoRaWAN, peut aussi être mise en place pour créer un<br />
réseau privé (donc dispensé d’abonnement) ».<br />
Quelles solutions pour une meilleure connexion<br />
des machines et des installations via l’IoT ?<br />
Quentin Ohran donne l’exemple des solutions proposées<br />
par Wago : « Le système d’entrées/sorties WAGO-I/O System<br />
750 assure le process en lui-même (grâce à sa modularité<br />
et ses 500 cartes d’E/S), mais également la collecte<br />
des consommations énergétiques par le biais de cartes<br />
de mesure dédiées. Ces modules de mesure de puissance<br />
à l’encombrement très réduit assurent la collecte de nombreuses<br />
grandeurs physiques (courant, tension, puissance<br />
et énergie active, réactive, apparente, facteur de puissance,<br />
harmoniques…) d’un réseau triphasé ou de 3 réseaux<br />
monophasés.<br />
Pour une installation au plus près du terrain et dans les<br />
conditions les plus difficiles, le système d’entrée/sortie IP67<br />
WAGO-I/O System Field offre la possibilité de connexion<br />
de capteurs/actionneurs TOR ou IO-Link, et supporte les<br />
protocoles standard du marché : Profinet, EtherNet/IP et<br />
EtherCAT. Les modules d’E/S supportent même la remontée<br />
de données directement en MQTT.<br />
La connectivité cloud des contrôleurs Wago, qui se base<br />
sur le protocole MQTT, est compatible avec toutes les<br />
plateformes cloud du marché. Les données collectées<br />
peuvent être transmises à une plateforme cloud généraliste,<br />
mais Wago propose également une solution cloud<br />
prête à l’emploi : le WAGO Cloud. Cette solution offre<br />
...<br />
...<br />
Gestion énergétique<br />
d’un bâtiment avec<br />
PcVue Solutions.<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 29<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
Edge Computer<br />
industriel de Wago.<br />
Visualisation des<br />
paramètres d’une<br />
chaîne de fabrication.<br />
...<br />
© Phoenix Contact<br />
30 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
munication fiable s’impose. Avec les entrées et sorties<br />
de Phoenix Contact, la détection des signaux<br />
d’entrées et de sorties se fait directement dans l’armoire<br />
électrique ou de manière déportée. Avec un<br />
IP65/67, la nouvelle génération d’E/S Axioline E<br />
permet une automatisation décentralisée hors de<br />
l’armoire pour une utilisation directe dans une<br />
machine et des conditions ambiantes hostiles. De<br />
plus, leur résistance particulière aux perturbations<br />
CEM et leur robustesse mécanique permettent de<br />
minimiser avec ces appareils les temps d’arrêt de<br />
l’installation. »<br />
Christian Amat, directeur commercial d’ADM21,<br />
distributeur spécialisé dans la fourniture de<br />
produits de communication et Ethernet durcis,<br />
explique comment des solutions Moxa permettent<br />
une efficacité énergétique active avec<br />
un minimum d’efforts de programmation : « En<br />
déployant des capteurs de détecteur de température<br />
à résistance (RTD), des wattmètres et des<br />
E/S à distance Ethernet dans l’environnement<br />
physique, des données série, numériques et analogiques<br />
en temps réel sur la température ambiante,<br />
la température du refroidisseur refroidi à l’eau, la<br />
vitesse de la pompe et la consommation d’énergie<br />
peuvent être acquises et transmises à la base de<br />
données pour déterminer une action ultérieure.<br />
Pour activer automatiquement le réglage des paramètres<br />
du refroidisseur, de la pompe et du ventilateur<br />
en fonction de la température en temps<br />
réel dans le bâtiment, les commandes permettant<br />
de réguler le fonctionnement du CVC intelligent<br />
peuvent être définies par Click&Go Plus, une<br />
logique de contrôle sans programmation incluse<br />
dans les E/S distantes Ethernet (ioLogik Series).<br />
Les canaux DI surveillent l’état de la machine du<br />
refroidisseur, de la pompe et du ventilateur. Les<br />
canaux DO contrôlent les paramètres du refroiune<br />
vue d’ensemble des différents équipements et<br />
sites, des tableaux de bord personnalisables et un<br />
gestionnaire d’alarme intégré. Une approche Edge<br />
Computing est également proposée ; dans ce cas,<br />
des équipements conçus pour les tâches de collecte,<br />
traitement et d’analyse des données sont proposés :<br />
les Edge Computers. Des solutions 100 % open<br />
source peuvent y être déployées facilement pour<br />
tous les aspects de ce traitement d’information,<br />
grâce au support de la technologie de conteneurisation<br />
Docker. »<br />
Willy Mulot, chef de produit Automatisme et<br />
Réseau de Phoenix Contact France, complète :<br />
« Pour éviter le gaspillage énergétique, des solutions<br />
connectées dites “intelligentes” permettent<br />
d’avoir des informations en temps réel. Ainsi, vous<br />
identifiez les économies d’énergie potentielles et<br />
vous mettez en place les actions nécessaires. Forte<br />
de son expertise dans le milieu industriel, Phoenix<br />
Contact conçoit des solutions parfaitement adaptées<br />
aux environnements humides, poussiéreux et<br />
extrêmes. Selon les gammes, nous proposons des<br />
plages de températures étendues, jusqu’à l’IP67,<br />
ATEX et IK10. Pour disposer des données de n’importe<br />
où et 24 h/24, il faut avant tout remonter<br />
les informations du terrain, et pour cela, une com-<br />
© Wago<br />
© ADM21<br />
Microcontrôleur Ethernet de Moxa.
Cobot Swifti d'ABB.<br />
disseur, de la pompe et du ventilateur en fonction<br />
des informations fournies par les E/S à distance<br />
Ethernet (ioLogik E1260), qui prend des lectures<br />
de température autour du bâtiment. »<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
© ABB<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
« Les automates Wago, programmables via l’outil<br />
d’ingénierie gratuit et multiconstructeur<br />
CODESYS, transmettent les données de façon<br />
sécurisée pour traitement et stockage, précise<br />
Quentin Ohran. Ces derniers bénéficient de nombreuses<br />
fonctionnalités de cybersécurité natives :<br />
pare-feu configurable, authentification 802.1x,<br />
tunnel VPN, journalisation syslog… »<br />
Quelle place pour les robots<br />
dans l’industrie 4.0 ?<br />
De nombreuses entreprises adoptent des innovations<br />
technologiques telles que les robots, cobots<br />
(robots collaboratifs) ou AMR (robots mobiles<br />
autonomes) pour réduire le nombre de tâches<br />
manuelles répétitives ou dangereuses de leurs<br />
salariés, adapter la flexibilité de leur fabrication<br />
et augmenter la productivité. Mais ces solutions<br />
d’automatisation ont aussi un intérêt, qui n’est<br />
pas toujours très visible, pour améliorer l’efficacité<br />
énergétique d’un process ou d’une ligne de<br />
fabrication.<br />
Dans une enquête mondiale menée par ABB<br />
auprès de 1650 grandes et petites entreprises<br />
en Europe, aux États-Unis et en Chine, 84 %<br />
des entreprises ont déclaré qu’elles utiliseraient<br />
davantage la robotique et l’automatisation au<br />
cours de la prochaine décennie, tandis que 85 %<br />
ont déclaré que la pandémie avait « changé la<br />
donne » pour leur entreprise et leur industrie ;<br />
la pandémie de Covid-19 étant un déclencheur<br />
pour l’accélération des investissements dans l’automatisation.<br />
Avec les cobots GoFa et SWIFTI, ABB a élargi<br />
son portefeuille de robots collaboratifs. Ces derniers<br />
offrent des charges utiles, des vitesses plus<br />
élevées et complètent les familles de cobots ABB<br />
YuMi et YuMi monobras. « Encore plus puissants,<br />
plus rapides et plus performants, ils accélèrent<br />
La notion de cybersécurité ne doit pas être<br />
oubliée dans le traitement des données<br />
« Une fois récoltées, les nombreuses données<br />
doivent être traitées afin de les rendre exploitables.<br />
Pour cela, il est important de travailler avec des<br />
langages de programmation (C++, C#, Python…),<br />
sur un système d’exploitation Open source Linux,<br />
note Willy Mulot, de Phoenix Contact. Ainsi,<br />
la programmation se fait en langage évolué et en<br />
conformité avec la norme IEC 61131-3. En effet, il<br />
ne faut pas oublier la notion de cybersécurité. C’est<br />
pourquoi Phoenix Contact est le premier fabricant<br />
à recevoir la certification d’un automate selon la<br />
norme CEI 62443-4-1 ML 3 Full Process Profile,<br />
en combinaison avec la norme CEI 62443-4-2.<br />
Quoi de mieux que des solutions ouvertes, flexibles,<br />
...<br />
configurables, compactes et pouvant être utilisées<br />
pour la commande, le diagnostic et la surveillance<br />
de capteurs et machines ? La technologie PLCnext<br />
est le lien interopérable (multiprotocole) entre les<br />
mondes IT et OT (exemple OPC UA, MQTT). Ce<br />
peuvent être des alarmes lors de températures ou<br />
de vibrations élevées, des tableaux de bord avec des<br />
indicateurs clés de coûts tels que les coûts d’énergie/<br />
de matières premières/de stockage, des cartes thermiques<br />
de l’usine montrant les zones de l’usine où la<br />
consommation d’énergie est élevée, des graphiques<br />
montrant les tendances des prix des matières premières<br />
utilisées pour la production et des tableaux<br />
financiers… Pour cela, utilisez les PC industriels<br />
de dernière génération qui sont ultracompacts et<br />
robustes avec la technologie CPU actuelle (Elkhart<br />
Lake) : les box PC Valueline 3. » ...<br />
Chaîne de montage<br />
robotisée Lexium de<br />
Schneider Electric.<br />
© Schneider Electric<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 31<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
...<br />
© Schneider Electric<br />
32 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
l’expansion de l’entreprise dans des segments à<br />
forte croissance tels que l’électronique, la santé, les<br />
biens de consommation, la logistique et l’agroalimentaire.<br />
»<br />
Comme le souligne Aurélien Fanget, de Schneider<br />
Electric, « la robotique est aussi un enjeu de souveraineté<br />
afin d’avoir une industrie performante,<br />
agile et efficace. D’après des chiffres de l’International<br />
Federation of Robotics, en 2016 la France occupait<br />
le 18 e rang mondial de la robotisation avec<br />
132 robots pour 10 000 employés ; en 2021, on est<br />
passé à 163, mais aussi au 20 e rang mondial. On<br />
doit donc accélérer sur la robotique, car elle permet<br />
l’efficacité opérationnelle. Ce développement va<br />
faire évoluer les métiers, car les solutions comme<br />
le robot collaboratif (cobot) permettent de décharger<br />
l’opérateur des tâches répétitives et lourdes, qui<br />
va se concentrer sur des tâches à valeur ajoutée.<br />
Schneider Electric a une offre Lexium MC12, un<br />
multi-chariot pour le transport, le regroupement<br />
et le positionnement des produits dans des processus<br />
industriels. Associé à la technologie de jumeau<br />
numérique, le nouveau système multi-chariot<br />
répond aux besoins croissants d’agilité et de commercialisation<br />
rapide des machines de production.<br />
Cette solution peut être combinée avec notre solution<br />
de Robot Delta, pour des opérations de palettisation,<br />
par exemple ».<br />
« En utilisant EcoStruxure Machine de Schneider<br />
Electric, dont le système Lexium MC12 multi-chariot,<br />
nous pouvons intégrer nos opérations beaucoup<br />
plus facilement. Nos machines seront plus<br />
rapides, plus modulaires et moins encombrantes,<br />
ce qui nous permettra de réduire nos coûts de<br />
30 à 40 % et d’effectuer des changements de production<br />
jusqu’à 50 % plus rapides. Nous pourrons<br />
également mieux servir nos clients leaders dans<br />
le secteur agroalimentaire avec une maintenance<br />
plus simple, assurée par une solution numérique<br />
à hautes performances », déclare Federico<br />
Scornaienchi, responsable export chez Livetec.<br />
Jocelyn Peynet, directeur France d’Universal<br />
Robots, renchérit : « Parmi les principaux objectifs<br />
de développement durable que la cobotique<br />
permet d’atteindre, la réduction des déchets, la<br />
consommation d’énergie modérée et l’optimisation<br />
des surfaces de production sont les plus tangibles.<br />
En ce qui concerne les matières premières, l’un des<br />
moyens les plus efficaces de réduire le gaspillage<br />
est d’améliorer la qualité des procédés de fabrication.<br />
Non seulement les cobots Universal Robots<br />
sont fabriqués selon des normes de qualité élevées,<br />
mais ils sont également des outils éprouvés pour<br />
réduire les consommations et les déchets. Avec la<br />
cobotique, il est possible d’augmenter l’efficacité<br />
d’un large éventail de processus de fabrication,<br />
allant de l’usinage (ou le façonnage) à l’assemblage,<br />
en passant par le collage et la finition. Les<br />
robots traditionnels sont très souvent démesurés<br />
en taille et en masse par rapport à la charge utile<br />
qu’ils manipulent. Une très grande part de l’énergie<br />
consommée est donc principalement utilisée pour<br />
faire se déplacer le robot seul. Le cobot est conçu et<br />
optimisé pour être le plus léger et compact possible<br />
tout en lui permettant d’automatiser la plupart<br />
des tâches réalisées manuellement. Le ratio masse<br />
cobot/masse de la charge utile manipulée est donc<br />
largement inférieur aux solutions d’automatisation<br />
traditionnelles. En résulte une consommation<br />
énergétique optimisée et minimisée. À titre d’illustration,<br />
la puissance moyenne d’un UR3e est de<br />
seulement 100 W, équivalente à celle d’un ordinateur<br />
de bureau.<br />
Une fois les cobots déployés, il est en outre possible<br />
de s’assurer qu’ils sont utilisés à leur plein potentiel<br />
tout en évitant le gaspillage d’énergie. L’écosystème<br />
UR+ propose une large gamme de solutions<br />
de télésurveillance qui permettent aux utilisateurs<br />
d’optimiser les performances de leurs cobots sans<br />
avoir à intervenir directement sur la cellule. »<br />
Des solutions et plateformes numériques<br />
pour collecter et analyser les données<br />
ABB propose une gestion intégrée des énergies<br />
et des équipements électriques moyenne et basse<br />
tension sous forme d’un service logiciel (SaaS).<br />
Jean-Baptiste Dumanois, Marketing Development<br />
Manager d’ABB France, présente cette<br />
solution : « Ability TM Energy and Asset Manager<br />
fournit un service de gestion des équipements et<br />
de l’énergie adapté aux applications spécifiques<br />
des exploitants. Les utilisateurs peuvent afficher<br />
et analyser les données sur les performances des<br />
...
. . . . . . . .<br />
Visualisation des<br />
données avec ABB<br />
Ability Energy and<br />
Asset Manager.<br />
Solution ABB<br />
Ability Energy and<br />
Asset Manager pour<br />
l’industrie.<br />
...<br />
34 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
installations et gérer les équipements pour optimiser<br />
la consommation d’énergie en temps réel et<br />
améliorer l’efficacité globale du site. Avec un accès<br />
instantané, à tout moment et en tout lieu, la solution<br />
convient aux sites industriels et infrastructures<br />
de taille intermédiaire et fait économiser aux<br />
clients jusqu’à 30% sur leurs factures d’énergie et<br />
jusqu’à 40% sur les coûts de maintenance. ABB<br />
Ability TM Energy Manager va permettre de visualiser<br />
les données d’une usine avec des tableaux de<br />
bord préconfigurés et personnalisables, d’obtenir<br />
des rapports Excel et PDF planifiés avec des informations<br />
pertinentes sur le site et dans le cadre<br />
d’audits énergétiques de garder les consommations<br />
sous contrôle, d’améliorer l’efficacité et de surveiller<br />
les indicateurs de performance énergétique. Pour<br />
réduire les coûts énergétiques, améliorer l'efficacité<br />
énergétique et gérer l'empreinte carbone dans<br />
le secteur industriel, il est nécessaire de mettre en<br />
place des mesures et des objectifs clairs afin de<br />
parvenir à une amélioration continue. Dans ce<br />
contexte, l’offre ABB Ability TM Energy Manager<br />
s’enrichit de nouvelles éditions venant ajouter des<br />
possibilités additionnelles à l’édition Watching déjà<br />
existante.<br />
L’édition Performing a été spécialement conçue<br />
pour prendre en compte les facteurs qui peuvent<br />
avoir un impact sur la consommation d’énergie et<br />
ainsi, permettre la création d’indicateurs de performance<br />
énergétique “IPE” associés à des usages<br />
énergétiques significatifs au sein des installations.<br />
L’édition Checking a, quant à elle, été conçue pour<br />
les fournisseurs de services énergétiques, pour les<br />
responsables énergie et les consultants afin de surveiller,<br />
d’optimiser et de gérer l’utilisation de l’énergie<br />
sur plusieurs sites. Elle offre une gamme de<br />
© ABB<br />
© ABB
fonctionnalités permettant d’évaluer les consommations<br />
d’énergie, d’identifier les gisements d’efficacité<br />
et de vérifier les économies réalisées à la<br />
suite de la mise en place d’actions d’amélioration,<br />
cela via la méthode IPMVP (Protocole international<br />
de mesure et vérification de la performance<br />
énergétique, en français). Elle permet de faciliter<br />
l’obtention des certifications ISO 50001 et LEED et<br />
le développement de stratégies efficaces de gestion<br />
de l’énergie. »<br />
Pour Schneider Electric, Aurélien Fanget<br />
explique : « Les solutions de GTB (gestion technique<br />
du bâtiment) comme EcoStruxure Building<br />
Operation et de gestion d’énergie comme<br />
EcoStruxure Power Monitoring Expert (PME)<br />
vont permettre de suivre et monitorer différentes<br />
sources d’énergie. PME se positionne surtout sur<br />
les énergies, mais grâce à AVEVA nous pouvons<br />
également proposer des solutions comme le Manufacturing<br />
Execution System (MES), qui permet<br />
de piloter et gérer le processus industriel avec des<br />
fonctions avancées. Les solutions peuvent utiliser<br />
par exemple la variation de vitesse afin d’optimiser<br />
la consommation énergétique des moteurs,<br />
mais cela peut aussi concerner les installations<br />
électriques. Nous avons l’exemple de l’usine ArcelorMittal<br />
de Belval (Luxembourg) après audit de<br />
modernisation, de performances et de sécurité<br />
(MPS) visant à évaluer l’état du réseau MT, de<br />
travaux pour reconditionner 13 cellules MT avec<br />
ajout de capteurs et remplacer des transformateurs<br />
huile par des transformateurs secs issus de l’économie<br />
circulaire. Les résultats :<br />
• des économies estimées entre 15 et 20 % sur la<br />
nouvelle ligne électrique MT ;<br />
• 170 tonnes d’équivalent CO 2<br />
économisées ;<br />
• 26 tonnes de matériaux économisées ;<br />
• une réduction des temps d’arrêt estimée entre<br />
5 et 10 % grâce à la surveillance des équipements.<br />
La troisième étape concerne le déploiement et l’optimisation<br />
en analysant dans le temps pour voir<br />
si on est en phase avec les objectifs. Nous pouvons<br />
également proposer une offre de service afin d’optimiser<br />
la régulation du contrôle commande, qui<br />
permet également de pouvoir faire de l’efficacité<br />
énergétique.<br />
Grâce à notre plateforme EcoStruxure, nous avons<br />
un ensemble de solutions qui vont permettre de<br />
répondre aux 3 enjeux de l’industrie : enjeu de souveraineté<br />
énergétique, enjeu sociétal et enjeu économique,<br />
en permettant en particulier d’améliorer<br />
la connectivité, afin de récolter des données et les<br />
analyser pour améliorer la sécurité, la fiabilité et<br />
l’efficacité des industriels. »<br />
Christian Amat, d’ADM21, donne l’exemple de la<br />
solution ISI Report : « Il s’agit d’un progiciel qui<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
permet le paramétrage et l’édition de rapports pour<br />
le contrôle énergétique industriel, et donc de faire<br />
des bilans énergétiques. Grâce à cet outil, vous<br />
pourrez très facilement réaliser de manière ergonomique<br />
des rapports intégrant vos données, vos<br />
alarmes, mais également toute l’analytique nécessaire<br />
à vos applications afin d’améliorer votre productivité<br />
et la performance énergétique de votre<br />
activité. »<br />
Jumeau numérique, intelligence artificielle<br />
(IA) et simulation 3D<br />
L’Industrie 4.0 utilise le jumeau numérique, une<br />
réplique numérique d’un équipement, d’une<br />
chaîne ou d’une usine. Grâce aux capteurs et aux<br />
données remontées du terrain, il permet de simuler<br />
l’ergonomie, la productivité ou les consommations<br />
d’énergie. Ce jumeau va faciliter l’accès aux<br />
données, leur manipulation, permettre de tester<br />
différents scénarios, d’anticiper des incidents, de<br />
moduler la production ou encore d’anticiper la<br />
maintenance d’une machine. Mieux maîtriser les<br />
procédés va permettre de diminuer les consommations<br />
de matières premières, d’eau et d’énergie.<br />
Selon Aurélien Fanget, « le jumeau numérique<br />
n’est pas encore très utilisé, mais il va permettre de<br />
gagner du temps dans la conception et la mise en<br />
...<br />
Ligne automatisée de<br />
fabrication de cartes<br />
électroniques de l'usine<br />
Schneider Electric de<br />
Carros (06).<br />
Solution logicielle<br />
ISI Report pour les<br />
contrôles énergétiques<br />
des bâtiments.<br />
© Schneider Electric<br />
© ADM21<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 35<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
© Visual Components<br />
Usine labellisée<br />
Industrie du Futur de<br />
Schneider Electric au<br />
Vaudreuil.<br />
Simulation 3D pour<br />
optimiser les méthodes<br />
et outils de production.<br />
...<br />
36 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
service d’un équipement, jusqu’à 50 à 60 %. Par<br />
exemple, pour un fabricant de machines, notre<br />
solution EcoStruxure Machine Expert Twin permet<br />
de créer des modèles numériques de machines<br />
réelles. On va aussi pouvoir gagner en coûts de<br />
qualité jusqu’à 20 % grâce aux tests réalisés en<br />
amont et durant l’exploitation, avec le jumeau<br />
numérique. Le jumeau numérique rend la fabrication<br />
plus agile et plus flexible. L’intelligence artificielle<br />
est utilisée dans EcoStruxure Asset Advisor<br />
pour ressortir en temps réel des données et avec<br />
le Machine Learning pour faire des prévisions de<br />
panne ou de maintenance. EcoStruxure Ressource<br />
Advisor analyse des données énergétiques de l’installation<br />
pour prendre des décisions sur les fournitures<br />
d’énergie ».<br />
La simulation 3D permet également d’améliorer<br />
et d’optimiser les process et l’utilisation des ressources<br />
et des surfaces d’une usine.<br />
Visual Components propose une solution clés en<br />
main pour la simulation et l’émulation à destination<br />
des intégrateurs de systèmes, des fabricants<br />
d’équipements d’origine (OEM) et des entreprises<br />
industrielles.<br />
Selon Juri Valla, Sales Manager chez Visual Components<br />
: « En matière d’efficacité énergétique, le logiciel<br />
de Visual Components aide les entreprises à optimiser<br />
la conception de leurs usines, qu’il s’agisse de réduire<br />
l’espace au sol, d’optimiser les méthodes, la production<br />
en vue de réduire les déchets ou de gérer plus efficacement<br />
les flux (AGV, AMR, chariots élévateurs et<br />
humains). Elles peuvent réaliser des gains substantiels<br />
dans leurs processus de production en élaborant des<br />
scénarios de manière simple et intuitive.<br />
Dans le cas d’une usine existante, Visual Components<br />
permet de réorganiser les diverses cellules de travail en<br />
testant de très légères modifications : le simple déplacement<br />
d’un d’équipement dans une zone différente peut<br />
améliorer considérablement l’efficacité de l’ensemble de<br />
l’usine. Dans le cas d’une usine ou d’un atelier en phase<br />
de création, la simulation 3D offre la possibilité de centraliser<br />
les outils de production dans un espace réduit<br />
et optimisé afin de n’utiliser que l’espace absolument<br />
nécessaire et ainsi, limiter les dépenses énergétiques<br />
liées à la vie quotidienne du bâtiment telles que l’électricité,<br />
la VMC ou le chauffage. »<br />
La 5G devrait aussi se développer, mais Aurélien<br />
Fanget note : « Au niveau de la 5G industrielle,<br />
nous sommes plutôt en analyse des cas d’usage<br />
potentiels, mais elle peut permettre de faciliter la<br />
connexion de machine à machine dans une usine<br />
et d’uniformiser les liaisons entre machines. » <br />
Jean-Paul Beaudet<br />
© Schneider Electric
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 37
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© Dialight<br />
38 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
ATEX<br />
Améliorer la sécurité et la<br />
performance énergétique<br />
de l'éclairage<br />
Une atmosphère explosive, ou ATEX, est un lieu couvert ou à l’air libre,<br />
dans lequel le risque d’explosion est supérieur à la moyenne. Au sein des<br />
sites industriels, la définition de ces espaces et les solutions techniques<br />
pouvant y être installées sont très réglementées. Ces lieux concentrent des<br />
substances inflammables sous forme de gaz, de vapeurs, de brouillards ou<br />
de poussières. Au contact d’une source de chaleur, d’une flamme ou d’une<br />
simple étincelle, le risque pour les personnes, les biens et l’environnement<br />
sont considérables. Pour éclairer ces espaces, les réglementations sont<br />
donc très contraignantes et les équipements à installer répondent à des<br />
critères stricts. La led permet de simplifier l’installation, la maintenance et<br />
la gestion des sources et d’alléger les luminaires ATEX, tout en améliorant<br />
la performance énergétique des installations.<br />
Éclairage d’un<br />
site industriel de<br />
pétrochimie.<br />
Les zones ATEX sont caractérisées par la<br />
dangerosité des éléments présents, qu’il<br />
s’agisse de liquides, de gaz ou de poussières,<br />
qui peuvent provoquer une explosion ou<br />
un souffle dus à un incident direct, c’est-à-dire<br />
une erreur humaine par exemple, ou indirecte,<br />
comme un échauffement, une étincelle, une<br />
flamme… Les risques sont à la fois technologiques,<br />
économiques et environnementaux,<br />
mais aussi humains, avec l’échappement d’un gaz<br />
mortel ou une explosion par exemple, comme<br />
l’explique Roxane Pialloux, Sales Director Southern<br />
Europe chez Dialight : « Les sites Seveso<br />
sont confrontés à des environnements complexes<br />
et dangereux qui peuvent entraîner des accidents,<br />
voire la mort, supposant des milliards d’euros de<br />
dépenses médicales et de productivité perdue en<br />
plus d’expériences traumatiques. Le risque d’accident<br />
peut être réduit jusqu’à 60 % grâce à un éclairage<br />
net et clair, comme l’éclairage led. »<br />
Comme l’explique Simone Rossi, Application<br />
Engineering, Warranty and Quality Manager<br />
EMEA chez Dialight, une hiérarchie est réalisée,<br />
selon la dangerosité : « Ce qui distingue une<br />
zone de l’autre, c’est la probabilité que le risque se<br />
transforme en accident, ainsi que le type de substance<br />
combustible ou inflammable présente sur le<br />
site. » Et ces espaces sont très réglementés à tous<br />
les niveaux, comme le précise José-Manuel Da<br />
Silva, chef de produit ATEX chez ae&t : « Les<br />
zones ATEX sont clairement signalées et il faut être<br />
habilité pour y pénétrer, selon que l’on soit simple<br />
entrant, que l’on fasse de la maintenance ou du<br />
reporting, ou que l’on soit installateur. »<br />
Une réglementation européenne, la directive<br />
2014/34/UE du 26 février 2014 ou ATEX 95,<br />
permet de définir les règles et de classifier les<br />
espaces selon le niveau de risque, et la directive<br />
1999/92/CE du 16 décembre 1999 ou<br />
ATEX 137 concerne la sécurité des travailleurs :
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
ATEX<br />
Tableau de classification des groupes de gaz défini par la réglementation ATEX.<br />
« Selon la réglementation européenne actuelle, il y<br />
a trois types de zones à risque d’explosion pour les<br />
matières gazeuses et trois pour les poussières, identifiés<br />
respectivement par Zone 0, 1 et 2 et Zone 20,<br />
21 et 22. Les zones 0 et 20 sont celles où la présence<br />
de combustibles ou d’explosifs est registrée<br />
fréquemment ou pendant des périodes prolongées.<br />
Les zones 1 et 21 sont caractérisées par une fréquence<br />
du risque occasionnelle. Enfin, le risque<br />
de la présence de substances explosives ou inflammables<br />
dans les zones 2 et 22 est minimal ou de<br />
courte durée », précise Simone Rossi.<br />
Les contraintes pour implanter<br />
les équipements<br />
L’implantation d’équipements dans les zones<br />
ATEX répond donc à des règles strictes, comme<br />
le confirme José-Manuel Da Silva : « L’environnement<br />
ATEX en lui-même est dangereux, et une<br />
mise en sécurité est nécessaire, avec un appareillage<br />
certifié ATEX. » Simone Rossi précise : « Les<br />
équipements électriques jouent un rôle essentiel<br />
dans le triangle du feu, car ils peuvent générer<br />
l’énergie nécessaire à l’apparition d’une explosion<br />
ou d’un incendie, que ce soit sous forme de chaleur<br />
ou d’étincelles électriques. Par conséquent, tous<br />
les appareils installés dans les sites classés ATEX<br />
doivent être conçus de manière à réduire le risque<br />
d’inflammation résultant de ces sources. »<br />
Les produits installés dans les ATEX doivent donc<br />
répondre à un certain nombre de contraintes,<br />
comme le détaille Simone Rossi : « En fonction de<br />
la catégorisation ATEX de chaque environnement<br />
et des matières présentes sur le site, il est primordial<br />
que la température de la surface extérieure<br />
des dispositifs ne dépasse pas une limite spécifique<br />
établie par les normes. De plus, il est essentiel que<br />
les connexions électriques ne génèrent aucune étincelle<br />
et qu’en cas d’explosion, celle-ci soit contenue<br />
dans le boîtier des dispositifs afin d’éviter sa propagation.<br />
Pour cette raison, plusieurs combinaisons<br />
de solutions et constructions techniques sont<br />
disponibles afin de garantir que les équipements<br />
électriques offrent le niveau de protection requis<br />
pour les différents composants chimiques classés<br />
comme ATEX. Par exemple, un produit ATEX peut<br />
garantir à la fois une température de surface relativement<br />
basse et le confinement des explosions,<br />
selon les besoins spécifiques des sites concernés. »<br />
Au-delà des caractéristiques des équipements<br />
techniques, la réglementation ATEX prend en<br />
compte la présence humaine dans ces espaces,<br />
comme l’explique José-Manuel Da Silva : « Les<br />
personnes doivent être habilitées à installer des<br />
produits dans ces environnements particuliers. »<br />
Et dans ces environnements instables, l’installation<br />
d’équipements peut s’avérer complexe, comme le<br />
précise l’expert ae&t : « Les principales contraintes<br />
lors de l’installation sont l’accessibilité restreinte, le<br />
positionnement des produits et le câblage, qui peut<br />
obliger à revoir le positionnement des luminaires. »<br />
Définir les zones selon les risques<br />
La définition des zones, telle que déterminée par<br />
la réglementation, repose sur une analyse des<br />
risques préalables : « L’analyse de risques se base<br />
sur les données disponibles concernant la présence<br />
de gaz, de vapeurs ou de poussières, ainsi que leur<br />
composition chimique, leur concentration et la<br />
© ae&t<br />
...<br />
Roxane Pialloux,<br />
Sales Director<br />
Southern Europe chez<br />
Dialight.<br />
José-Manuel Da Silva,<br />
chef de produit ATEX<br />
chez ae&t.<br />
Éclairage d’une<br />
zone ATEX sur un<br />
site industriel situé à<br />
Tulsa, aux États-Unis.<br />
© Dialight<br />
© ae&t<br />
© Dialight<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 39<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
© Dialight © ae&t<br />
© ae&t<br />
Tableau de<br />
classification des<br />
zones ATEX.<br />
Simone Rossi,<br />
Application Engineering,<br />
Warranty and Quality<br />
Manager EMEA chez<br />
Dialight.<br />
Vue d'une étude<br />
d'éclairage réalisée par<br />
ae&t pour son client<br />
Avantis, sur le logiciel<br />
Dialux.<br />
...<br />
40 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
ATEX<br />
fréquence de leur présence tout au long de l’année.<br />
En fonction du niveau et de la nature du risque<br />
résultant, les experts peuvent effectuer une classification<br />
de chaque environnement selon les normes<br />
ATEX. Ils peuvent alors spécifier le type de protection<br />
nécessaire pour les équipements électriques »,<br />
explique Simone Rossi.<br />
Concrètement, le zonage est réalisé sur plan 3D<br />
et les zones sont définies par des sphères. Plus on<br />
s’éloigne du lieu de stockage du carburant, plus le<br />
risque est faible. Cette étape est essentielle pour<br />
définir les responsabilités en cas d’incident. Elle<br />
peut être réalisée en interne, par le chef d’entreprise<br />
: « Dans ce cas, la réglementation prévoit<br />
que le chef d’entreprise est responsable du zonage,<br />
selon le tableau de zonage défini par la directive<br />
ATEX 2014 34 UE, qui prévoit les protections des<br />
équipements en fonction de l’environnement »,<br />
explique José-Manuel Da Silva. Mais dans ce cas,<br />
les entreprises ont tendance à surclasser les zones :<br />
« Le surclassement des zones, par peur de l’erreur,<br />
a un impact économique important : selon le classement,<br />
les permis d’entrée, les interventions et la<br />
maintenance d’une part, mais aussi les produits<br />
à installer d’autre part, sont bien plus chers selon<br />
la dangerosité », poursuit José-Manuel Da Silva.<br />
C’est pourquoi il est recommandé de faire appel<br />
à des spécialistes de la question, comme le<br />
confirme Simone Rossi : « La définition des zones<br />
doit être effectuée par des experts ayant reçu une<br />
formation en conformité avec la législation et les<br />
normes en vigueur. En effet, il est primordial de<br />
comprendre que la protection contre les explosions<br />
et les incendies nécessite les recommandations d’un<br />
spécialiste et expert ATEX ayant reçu une formation<br />
reconnue. » Dans ce cas, c’est l’organisme<br />
mandaté pour réaliser le zonage qui est responsable<br />
en cas d’incident.<br />
Concevoir une installation performante<br />
La phase de conception de l’installation repose<br />
sur la définition des zones et les caractéristiques<br />
d’éclairement souhaitées. Mais il arrive qu’un<br />
même espace concentre plusieurs zones ATEX,<br />
comme l’explique Simone Rossi : « Dans les ateliers<br />
de production ou les espaces de stockage par<br />
exemple, des zones peuvent se superposer. Dans ce<br />
cas, le concepteur doit s’assurer que les appareils<br />
sélectionnés sont compatibles avec leur emplacement<br />
et qu’ils ne présentent aucun risque. »<br />
Une autre information clé pour la conception<br />
de l’étude d’éclairage concerne le mode de protection<br />
le plus efficace pour l’environnement<br />
à éclairer contre l’explosion et la combustion,<br />
comme l’explique Simone Rossi : « Les appareils<br />
disponibles sur le marché offrent généralement<br />
une protection adéquate, mais pas universelle.<br />
Par conséquent, le concepteur doit être en mesure<br />
de sélectionner des produits conformes aux<br />
contraintes spécifiques du site. C’est là que l’expert<br />
en éclairage doit démontrer sa propre compétence<br />
pour identifier les équipements dotés des certifications<br />
appropriées, tout en respectant toujours<br />
les indications du client concernant le choix de<br />
la zone. »<br />
ae&t réalise pour le compte de ses clients des<br />
études d’éclairage, en prenant en compte l’ensemble<br />
des contraintes du site : « Pour les projets<br />
neufs, nous réalisons des études d’éclairage sur le<br />
logiciel Dialux qui permettent de positionner au<br />
mieux les produits selon les contraintes d’alimentation<br />
et de fixation et surtout, d’éviter l’éblouissement.<br />
Il faut également une homogénéité dans<br />
l’éclairage et déterminer les zones à éclairer en<br />
mode secouru. Nous offrons des garanties de<br />
résultats sur nos études, concernant le positionnement<br />
des produits, leur puissance et les angles<br />
d’éclairement. Lorsque c’est nécessaire, sur certains<br />
projets bien particuliers, nous nous déplaçons<br />
sur site pour valider les choix techniques réalisés<br />
sur plans », explique José-Manuel Da Silva.
Les bénéfices de la led pour éclairer les ATEX<br />
La technologie led a permis une gestion thermique<br />
plus efficace des appareils d’éclairage, ouvrant ainsi<br />
davantage de possibilités pour la conception de<br />
produits destinés au marché ATEX, comme l’explique<br />
Simone Rossi : « D’un point de vue technologique,<br />
cette évolution a permis la création d’appareils<br />
de plus en plus performants, avec une consommation<br />
électrique inférieure à celle des luminaires utilisant<br />
des lampes à décharge ou tubes fluorescents, réduisant<br />
ainsi les effets de chauffage des composants<br />
électriques résultant de l’effet Joule. » La led permet<br />
donc d’atteindre les mêmes puissances qu’avec des<br />
luminaires au sodium haute pression ou à l’iodure<br />
métallique, avec beaucoup moins d’échauffement.<br />
Mais elle présente également d’autres avantages<br />
non négligeables en ATEX, comme l’explique José-<br />
Manuel Da Silva : « Les led permettent aussi de mieux<br />
éclairer, avec une multiplication des sources grâce à la<br />
réduction de la taille des luminaires, pour une meilleure<br />
répartition de l’éclairage. Plus les luminaires<br />
sont lourds, plus les travaux de fixation sont importants<br />
et coûteux. Un autre avantage considérable est<br />
l’augmentation de la durée de vie des led qui peut<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
ATEX<br />
atteindre les 15 ans, ce qui réduit considérablement<br />
le besoin en maintenance. Enfin, leur résistance aux<br />
vibrations et aux chocs est un véritable atout dans les<br />
environnements industriels. »<br />
La question de la durée de vie des led est bien<br />
sûr au cœur du sujet, comme l’explique Roxane<br />
Pialloux, de Dialight : « La garantie de 10 ans de<br />
nos produits et la longue durée de vie des luminaires<br />
led contribuent à réduire de manière significative<br />
les travaux dangereux de maintenance de l’éclairage<br />
industriel et ATEX en hauteur, tout en permettant<br />
de détecter les risques d’accident avant qu’ils ne se<br />
produisent. De plus, nos produits sont conçus pour<br />
résister aux exigences et aux défis de l’utilisation<br />
dans des environnements industriels complexes,<br />
...<br />
...<br />
© Dialight<br />
Aperçu de la gamme<br />
Dialight dédiée aux<br />
ATEX.<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 41<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
Le petit<br />
projecteur NéoX<br />
de ae&t remplit<br />
également<br />
la fonction<br />
de luminaire<br />
secouru.<br />
42 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
© ae&t<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
ATEX<br />
La gamme de luminaires LED<br />
GRP Linear de Dialight.<br />
... tels que les températures élevées, les gaz et produits<br />
chimiques, les vibrations, la poussière et les débris,<br />
les fluctuations de courant et les atmosphères explosives.<br />
Nous proposons des options d’éclairages led<br />
industriels et certifiés ATEX pour des applications<br />
extrêmes à travers des partenaires experts en éclairage<br />
comme EAS Solutions ou Rexel. »<br />
© Dialight<br />
Le petit projecteur pour<br />
Zone 2 ArranX d’ae&t.<br />
© ae&t<br />
Le pilotage, un atout indéniable<br />
Au-delà des aspects techniques stricts des luminaires,<br />
la led amène avec elle la possibilité de<br />
piloter les installations à distance, avec trois<br />
applications principales, « l’allumage-l’extinction,<br />
la variation de puissance et la surveillance à distance<br />
pour la maintenance », précise José-Manuel<br />
Da Silva. En ATEX, plus encore que dans l’industrie,<br />
la maintenance préventive nécessite de<br />
se déplacer, pour vérifier le câblage, le fonctionnement…<br />
Les luminaires sont dotés d’une led<br />
de couleur qui donne des informations sur leur<br />
fonctionnement, mais nécessitent une vérification<br />
visuelle. « Le pilotage évite des déplacements<br />
répétés et coûteux », précise l’expert.<br />
Ces technologies de pilotage sont progressivement<br />
intégrées aux nouveaux produits, même s’il<br />
n’existe pas encore de solutions globales clés en<br />
main destinées aux ATEX : « Le concepteur doit<br />
faire preuve de créativité et utiliser les informations<br />
disponibles pour envisager une étude combinant des<br />
appareils ATEX avec des accessoires qui ne sont pas<br />
ATEX et doivent donc être installés en dehors des<br />
zones ATEX », explique Simone Rossi.<br />
Enfin, par sa capacité à imaginer des luminaires<br />
ATEX de petites tailles et de plus faibles puissances,<br />
la led permet d’adresser un autre enjeu<br />
de l’éclairage des sites industriels, celui de la pollution<br />
lumineuse, qui a fait récemment l’objet<br />
d’une réglementation : « Mieux vaut plusieurs<br />
petits projecteurs placés dans leur zone pour éclairer<br />
plus précisément qu’un gros projecteur placé hors<br />
zone qui éclaire bien au-delà de ce qui est nécessaire<br />
», complète José-Manuel Da Silva. ae&t a<br />
lancé fin 2022 le NéoX, un petit projecteur pour<br />
Zone 1 : « NéoX offre un flux de 2 311 lm et une<br />
efficacité de 120 lm/W. Il remplit également la fonction<br />
de luminaire secouru, pour permettre de fluidifier<br />
l’évacuation en cas d’incident », décrit l’expert.<br />
Dans le même esprit, ae&t propose le luminaire<br />
ArranX, un petit projecteur pour Zone 2.<br />
Les avancées dans les solutions ATEX viennent<br />
également des progrès de l’industrie chimique, qui<br />
ont amélioré l’efficacité des produits ATEX et l’efficience<br />
de la fabrication grâce à l’introduction de<br />
matériaux et de processus de production plus performants,<br />
comme l’explique Simone Rossi : « Par<br />
exemple, la protection des composants électriques<br />
dans les appareils est souvent assurée par des résines<br />
ou des revêtements dont les performances ont progressivement<br />
augmenté. Ces nouveaux matériaux<br />
ont contribué à considérablement renforcer la sécurité<br />
dans les zones ATEX. »<br />
Bien penser son installation d’éclairage<br />
Avec la fin de mise sur le marché européen des<br />
lampes fluorescentes compactes, tubes fluorescents<br />
T5 et T8, etc., les stocks toujours existants vont<br />
s’écouler rapidement. « Nous recommandons donc<br />
de prendre le temps d’étudier et de comparer attentivement<br />
les différentes options de luminaires led qui<br />
leur sont proposées pour garantir un investissement<br />
optimal. Dans cette démarche, un accompagnement<br />
technique spécialisé est fortement recommandé afin de<br />
bénéficier d’une expertise pour évaluer les besoins spécifiques<br />
du site et sélectionner les meilleures solutions<br />
d’éclairage led. En prenant en compte des facteurs tels<br />
que l’efficacité énergétique, la durée de vie, la qualité<br />
de la lumière et la compatibilité avec l’infrastructure<br />
existante, les responsables de sites peuvent s’assurer de<br />
faire le meilleur choix pour leur investissement à long<br />
terme », conclut Roxane Pialloux.<br />
D’autant que la technologie led poursuit son évolution<br />
et gagne en efficacité, avec des rapports<br />
entre la consommation et la puissance de plus en<br />
plus intéressants. Combinées au pilotage, ces solutions<br />
permettent d’améliorer considérablement<br />
la performance énergétique des infrastructures<br />
d’éclairage des sites industriels classés Seveso ou<br />
ICPE, qui peuvent intégrer des ATEX. <br />
Alexandre Arène
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Stockage<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 43<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
© intuis<br />
44 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
CVC<br />
Les solutions performantes<br />
se développent dans<br />
l'industrie<br />
Solutions de réfrigération, refroidissement de lignes de production,<br />
contrôle de la qualité de l’air, refroidisseurs, contrôle de la température,<br />
gestion de l’énergie, traitement de l’air des salles blanches et des locaux<br />
techniques, etc. Les exigences en matière d’équipements de chauffage, de<br />
ventilation et de climatisation (CVC) dans les sites industriels dépendent<br />
de chaque bâtiment et processus. D’un point de vue profit, et d’un point<br />
de vue énergétique, l’utilisation de solutions efficaces permet de réduire<br />
considérablement les dépenses. Tour d’horizon varié et non exhaustif des<br />
solutions CVC performantes dédiées aux sites industriels.<br />
PAC Intuis<br />
Monobloc cascadable<br />
jusqu’à 1,2 MW.<br />
n’échappe en effet pas à la<br />
nécessité d’un outil industriel doté<br />
L’industrie<br />
d’une efficacité énergétique optimisée,<br />
mais aussi à l’exploitation de la chaleur fatale<br />
et de la chaleur renouvelable : récupération<br />
de chaleur à différents niveaux des processus<br />
industriels, stockage, usage du potentiel solaire<br />
thermique ainsi que de l’utilisation de nouveaux<br />
combustibles.<br />
Chaleur fatale, des enjeux importants<br />
Lors du fonctionnement de certains procédés<br />
de production ou de transformation, l’énergie<br />
thermique produite n’est pas utilisée en totalité.<br />
On parle alors de « chaleur fatale », et pour citer<br />
quelques chiffres, l’industrie présente un potentiel<br />
de chaleur fatale de 109,5 TWh, soit 36 % de<br />
la consommation globale de combustibles, dont<br />
52,9 TWh sont perdus à plus de 100 °C.<br />
La chaleur fatale peut être utilisée en interne du<br />
site industriel pour répondre aux besoins propres<br />
à l’entreprise et souvent pour des besoins de chauffage,<br />
ou bien vendue en externe, pour répondre<br />
aux besoins de chaleur d’autres entreprises ou<br />
d’autres usagers par le biais le plus souvent d’un<br />
réseau de chaleur. Les sources de chaleur fatale<br />
recensées par l’ADEME sont pour 1/3 au niveau<br />
des fumées et des fours, 1/3 au niveau du refroidissement<br />
des compresseurs d’air et systèmes de froid<br />
et 1/3 au niveau des buées de séchoirs.<br />
Les exemples d’exploitation de la chaleur fatale<br />
s’additionnent depuis quelques années, citons-en<br />
un qui a été soutenu par le fonds chaleur avec le<br />
site d’ArcelorMittal de Saint-Chély-d’Apcher qui<br />
constitue la seule unité de production française<br />
d’acier électrique à grain non orienté. L’acier produit<br />
est chauffé à plus de 1 000° pour lui conférer<br />
ses propriétés magnétiques. La chaleur produite<br />
est désormais récupérée et réutilisée au sein<br />
de l’usine à hauteur d’environ 9 GWh, pour les<br />
besoins du process industriel et le chauffage d’une<br />
partie des locaux. La chaleur récupérée restante,<br />
soit 3 GWh, est aussi redistribuée dans un réseau<br />
de chaleur pour le chauffage urbain, notamment<br />
pour gérer les pointes hivernales.<br />
Solution CVC pour l’industrie :<br />
le chemin vers le bas carbone<br />
« Pour proposer une solution de chauffage performante<br />
et remplacer des solutions carbonées gaz<br />
ou fioul, Intuis a axé sa R&D sur une gamme de<br />
PAC permettant de délivrer de la haute température<br />
jusqu’à 70 ° avec un COP très élevé, même en conditions<br />
de froid extrême jusqu’à -20° », introduit Éric<br />
Baudry, directeur des affaires publiques du groupe<br />
Intuis.<br />
La compacité — la hauteur de la PAC Intuis<br />
HRC 80 est inférieure à 1,30 m —, le niveau<br />
sonore faible, mais aussi le savoir-faire made in<br />
France sont autant d’atouts pour la mise en place
de ce type de solution, souligne l’expert. Couplée<br />
qui plus est à des installations photovoltaïques sur<br />
ombrières ou toitures, la solution constitue une<br />
alternative très pertinente dans l’urgence de plus<br />
en plus prégnante de décarbonation et d’efficacité<br />
énergétique du monde industriel.<br />
Par ailleurs, et dans la même logique décarbonation,<br />
les solutions PAC reposent toutes sur le<br />
fluide R290, ce qui prend complètement en considération<br />
la réglementation européenne F-GAS, et<br />
il est distingué deux familles principales de systèmes.<br />
D’une part, des PAC Air/Eau avec des puissances<br />
allant de 11 à 32 kW, mais aussi des PAC de la<br />
gamme HRC70 à adaptées de plus fortes puissances<br />
allant de 40 à 80 kW, et qui sont cascadables<br />
jusqu’à 1,2 MW.<br />
D’autre part, il y a au catalogue Intuis des solutions<br />
de PAC sur boucle d’eau avec une PAC dénommée<br />
UtCi 4 en 1 (Unité thermodynamique de confort<br />
individuel) qui assure le chauffage, le refroidissement,<br />
le traitement et renouvellement d’air et<br />
la récupération d’énergie thermique. La PAC sur<br />
boucle d’eau s’installe en façade d’un bâtiment et<br />
permet de faire gagner un étage tous les 5 étages,<br />
car elle ne nécessite pas de faux plafonds, ce<br />
qui représente un gain d’espace très important,<br />
notamment pour les projets de construction en<br />
neuf. La solution, en effectuant le transfert de<br />
calories des parois les plus chaudes pour chauffer<br />
les espaces plus froids, joue un rôle important<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
CVC<br />
dans la redistribution des énergies produites tout<br />
en s’adaptant en permanence au besoin de confort<br />
du local. Comme le souligne Éric Baudry, « c’est<br />
donc une solution plutôt orientée bâtiment tertiaire<br />
au sein d’un site industriel ou bien encore pour du<br />
pur bâti tertiaire, l’exemple récent étant le siège de<br />
Canal+ qui en est équipé ». L’expert souligne également<br />
qu’Intuis est en phase d’étude avancée sur<br />
des solutions triple service chauffage, rafraîchissement<br />
et ECS.<br />
En revanche, Intuis ne propose pas de solutions<br />
pour ce qui est du froid industriel, du froid commercial<br />
ou mobile, car il y a des acteurs spécialisés<br />
en France qui ont un savoir-faire précis et une<br />
forte expérience sur ce sujet.<br />
Dans l’industrie, le froid fait son « show »<br />
« Les projets se multiplient pour des solutions de<br />
remplacement des systèmes existants, mais aussi<br />
pour mettre en place des systèmes de récupération ...<br />
Du fuel à la biomasse avec cogénération, à la papeterie<br />
Gemdoubs, à Novillars (Doubs)<br />
Le projet situé sur le site<br />
de la papeterie repose sur<br />
une chaudière biomasse<br />
du fabricant danois AET,<br />
associée à son système<br />
avancé de combustion et<br />
d’épuration des fumées,<br />
et d’une turbine à vapeur<br />
reliée à la papeterie.<br />
L’objectif qui était poursuivi<br />
était double : fournir<br />
près de 215 000 tonnes<br />
de vapeur auparavant<br />
produites avec des<br />
combustibles fossiles, et<br />
produire de l’énergie verte<br />
à hauteur de 153 GWh/<br />
an. Le tout alimenté avec<br />
du bois récupéré dans<br />
un rayon de 100 km au<br />
maximum autour de la<br />
centrale.<br />
La vapeur est utilisée par la<br />
papeterie pour ses procédés<br />
de fabrication.<br />
Autre exemple avec le projet<br />
Green Valley Energie (GVE)<br />
qui devrait être opérationnel<br />
courant 2024, pour la<br />
dernière usine de France qui<br />
fabrique du papier journal,<br />
Norske Skog Golbey. Située<br />
dans les Vosges, avec, là<br />
encore, une cogénération<br />
biomasse AET utilisant, cette<br />
fois, du bois de recyclage<br />
ou bois déchet issu des<br />
déchetteries de la région.<br />
Avec un objectif premier<br />
de décarbonation et une<br />
économie de 210 000 tonnes<br />
d’émission CO 2<br />
par an, mais<br />
également une réduction<br />
de la dépendance au gaz<br />
Centrale cogénération (CHP) de Novillars produisant électricité et<br />
chaleur décarbonées .<br />
naturel pour le site papetier,<br />
et un accompagnement<br />
dans son développement de<br />
© intuis<br />
PAC Air/Eau<br />
HRC 80v - Intuis.<br />
nouvelles activités sur le site<br />
et notamment la fabrication de<br />
box en carton recyclé.<br />
© AET<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 45<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
© Carrier<br />
Christian<br />
Laude Bousquet,<br />
responsable des<br />
ventes pour la région<br />
Auvergne-Rhône-<br />
Alpes, Carrier France.<br />
Carrier Aquaforce ®<br />
PureTEC 61XWHZE :<br />
une PAC Eau/Eau avec<br />
réfrigérant HFO.<br />
© Carrier<br />
...<br />
46 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
CVC<br />
des énergies fatales. Ce que nous proposons, ce<br />
sont, la plupart du temps, des modules<br />
de transfert de chaleur Eau/Eau ou Air/<br />
Eau qui peuvent permettre de produire<br />
de l’eau glacée mais aussi de l’eau à très<br />
haute température à 80-85° et au-delà »,<br />
présente Christian Laude Bousquet,<br />
responsable des ventes pour la région<br />
Auvergne-Rhône-Alpes pour Carrier<br />
France.<br />
Les solutions de transfert énergétique<br />
ont un principe simple : on refroidit d’un<br />
côté ce qui a besoin d’être refroidi et on réchauffe<br />
de l’autre. Les solutions peuvent se décliner dans<br />
différents domaines, notamment l’automobile,<br />
l’agroalimentaire, et l’industrie pharmaceutique<br />
où, par exemple, a été installé un groupe froid et la<br />
récupération d’énergie permettant de produire de<br />
l’eau à 85° pour répondre aux besoins de chaud en<br />
substitution d’une chaudière gaz. Autre exemple<br />
avec les tours aéroréfrigérantes, où l’on peut venir<br />
refroidir de quelques degrés pour valoriser, là<br />
encore, de l’eau à 85°.<br />
Il est ainsi possible de valoriser aussi bien des<br />
énergies de chaleur naturelle telles les eaux de<br />
nappes ou encore les sondes géothermiques que<br />
les chaleurs résiduelles des datacenters, des refroidisseurs,<br />
ou de process industriels variés, et de<br />
produire de l’eau jusqu’à 85° avec un COP suivant<br />
les régimes d’eau de 3 à 5 en configuration monobloc.<br />
Suivant l’amplitude des delta T, plusieurs machines<br />
peuvent être installées en série pour délivrer<br />
ensuite une puissance de chaud sur un réseau de<br />
chaleur, par exemple.<br />
Christian Laude Bousquet précise que ces projets<br />
peuvent être aidés à la fois au travers des fiches<br />
CEE Industries, mais aussi du fonds chaleur,<br />
Compresseur à pallier céramique haut rendement<br />
Carrier AquaEdge 19 DV.<br />
notamment lorsque l’usage de la chaleur industrielle<br />
récupérée est source pour un réseau de chaleur<br />
locale. Avec des aides cumulées qui peuvent<br />
représenter une part non négligeable du budget<br />
d’investissement.<br />
De l’importance de la régulation<br />
et de la compréhension des besoins de froid<br />
ou de chaud<br />
« La régulation des systèmes est un élément clé des<br />
solutions délivrées, la compréhension des enjeux de<br />
l’industriel l’est également. Le profil de charge du<br />
process industriel sur l’année, ou SEPR, est ainsi un<br />
point important, autrement dit la connaissance de<br />
la saisonnalité ou bien de la constance des besoins<br />
est un point déterminant pour une bonne régulation<br />
», souligne l’expert de Carrier.<br />
La proximité du centre de recherche de Montluel<br />
et de l’usine de fabrication qui y est associée est<br />
aussi un point clé pour gérer toutes les dimensions<br />
des projets industriels rencontrés.<br />
Pour le froid, la gamme Carrier permet de<br />
répondre à des besoins allant de quelques<br />
kilowatts à plusieurs mégawatts, notamment avec<br />
une gamme de compresseurs centrifuges à palier<br />
magnétique à très haut rendement, afin de réduire<br />
à la source la consommation liée à la production<br />
d’eau glacée.<br />
En termes d’exemples d’usage de ces solutions<br />
groupe froid, citons l’industrie microélectronique<br />
ou encore les besoins en froid urbain.<br />
Des projets en rénovation qui, dans un contexte<br />
de hausse forte des énergies, sont en effervescence,<br />
avec des enjeux étendus et une réflexion forte sur<br />
l’aspect énergétique globale du site. <br />
© Carrier<br />
Jean-François Moreau
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 47
SOLUTIONS<br />
© ABB<br />
Sécurité électrique<br />
Un module pour fiabiliser les systèmes<br />
de protection contre les arcs électriques<br />
L’arc électrique est l’un des risques les plus graves dans une installation<br />
électrique. Lorsqu’un arc électrique se produit, le temps précédant<br />
son interruption est l’un des facteurs les plus critiques. Avec un temps<br />
de réaction inférieur à une milliseconde, l’association des détecteurs<br />
supervisés du module d’extension E6 et de l’Arc Guard System TVOC-2<br />
d’ABB constitue une solution parmi les plus fiables. En combinant les<br />
temps de déclenchement les plus rapides du TVOC-2 avec les capacités de<br />
sélectivité de zone, les mises à jour en temps réel via l’IHM de l’unité, la<br />
communication par Modbus RTU et la surveillance à distance permises par<br />
ABB Ability Energy and Asset Manager, les utilisateurs sont immédiatement<br />
informés en cas de coupure ou de déconnexion des détecteurs.<br />
https://new.abb.com <br />
PC industriels<br />
Un nouveau modèle de Box PC embarqué<br />
fanless compact et à haut rendement<br />
Les fonctions des PC industriels sont les mêmes que celles des ordinateurs<br />
personnels ordinaires, mais les premiers offrent également des fonctionnalités<br />
telles qu’une grande fiabilité, une résistance supérieure à l’environnement, une<br />
installation et une intégration faciles et de longues périodes d’alimentation.<br />
Contec a développé un nouveau modèle de Box PC embarqué fanless,<br />
doté d’un processeur Intel Celeron de 8e génération : le Box PC BX-M3010<br />
Séries. Le constructeur a développé la série M pour compléter sa gamme de<br />
Box PC Fanless. Cette série est spécialement conçue pour être compacte, à<br />
faible consommation énergétique tout en préservant un rendement élevé.<br />
L’EPC-C5000A est un ordinateur industriel AI de pointe avec une gamme de<br />
modèles équipés de la carte GPU NVIDIA RTX A2000 12 Go de RAM.<br />
www.adm21.fr <br />
© Contec<br />
© Carrier<br />
CVC<br />
Extension de la gamme de groupes<br />
d’eau glacée Carrier AquaEdge 19DV<br />
jusqu’à 3 850 kW<br />
Carrier annonce l’extension de sa gamme de groupes d’eau glacée à<br />
centrifuge AquaEdge® 19DV primée en Europe. Offrant une puissance<br />
allant désormais jusqu’à 3 850 kW, l’AquaEdge 19DV peut répondre<br />
aux exigences des clients dans des applications nécessitant une<br />
puissance plus élevée, par exemple dans les bâtiments à usage mixte<br />
ou dans les tours commerciales, les grandes usines de fabrication et les<br />
infrastructures de santé. L’AquaEdge 19DV s’appuie sur les dernières<br />
innovations en matière de technologie de groupe d’eau glacée et sur<br />
un fluide frigorigène présentant un potentiel de chauffage climatique<br />
très bas d’environ 1. L’AquaEdge 19DV a été conçu de manière à limiter<br />
l’impact environnemental, tout en fournissant un très haut rendement.<br />
www.carrier.com <br />
48 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
SOLUTIONS<br />
Éclairage<br />
Une solution modulaire idéale pour<br />
l’éclairage des grandes hauteurs<br />
La solution d’éclairage Granit Gen2, développée par Sylvania, est un<br />
système d’éclairage reposant sur une armature industrielle modulaire et<br />
performante, dédié à l’éclairage des grandes hauteurs. La solution offre un<br />
confort visuel optimal, conforme aux exigences de la norme EN 12464<br />
en matière d’UGR avec ses versions UGR < 22 et UGR < 25. Elle permet<br />
également d’accéder très simplement à une gestion d’éclairage complète<br />
pour optimiser la performance énergétique des installations d’éclairage,<br />
soit par l’ajout du module hyperfréquence (MW), soit en optant pour<br />
SylSmart Connected, pour une gestion plus avancée. La gamme Sylvania Granit Gen2 offre un maintien<br />
du flux lumineux pendant 82 000 heures (L80) et les besoins en maintenance sont réduits au minimum.<br />
Enfin, la gamme se compose de quatre niveaux de flux et deux angles de faisceaux.<br />
www.sylvania-lighting.com <br />
© Sylvania<br />
© Uniformatic<br />
Réseau Ethernet<br />
Oubliez vos dominos non adaptés au réseau et pensez<br />
au module de connexion<br />
Prolongez la distance de votre câble réseau monobrin<br />
grâce au module de connexion afin de garantir des<br />
transmissions Ethernet Gigabit. Disponible en CAT6 ou<br />
CAT6A, il s’agit de l’accessoire indispensable pour tous<br />
les professionnels installant une infrastructure réseau<br />
et tirant les câbles d’un réseau. Ce produit, proposé par<br />
Uniformatic, est idéal pour les installations qui nécessitent<br />
un changement de dernière minute même si les câbles sont<br />
déjà tirés, il permet également de reconnecter des câbles<br />
qui ont été coupés malencontreusement, de rallonger une<br />
distance trop courte sans perdre de débit… Ce module<br />
de connexion est en quelque sorte au réseau ce que le<br />
domino est à l’électricité, il fait gagner du temps sur tous les<br />
chantiers. Grâce au montage facile et sans outil, aucune connaissance technique n'est requise lors de l’installation.<br />
www.uniformatic.fr <br />
Raccordement<br />
Une borne de connexion pour raccorder les fils rigides<br />
ou semi-rigides dans les petits espaces<br />
La borne de connexion 2773 Inline PUSH WIRE® de Wago est idéale pour connecter<br />
des fils dans les plus petits espaces. Il suffit de dénuder le conducteur et de l’insérer<br />
dans la borne, sans outils – le point de serrage est solidement connecté de<br />
manière rapide grâce à la technologie à ressort push-in Cage clamp Wago®.<br />
Particulièrement compacte avec une longueur de seulement 29 mm, elle<br />
convient aux applications jusqu’à 32 A et à une gamme de sections allant<br />
jusqu’à 4 mm². Sa forme ergonomique assure une facilité d’utilisation<br />
optimale lors de l’installation. Grâce au boîtier transparent, l’installateur peut<br />
immédiatement voir si le conducteur est correctement inséré dans le connecteur.<br />
Le gabarit de dénudage, qui est imprimé directement sur la borne, permet de<br />
vérifier rapidement et facilement la longueur du dénudage.<br />
www.wago.com <br />
© Wago<br />
j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 49
3 QUESTIONS À<br />
Propos recueillis<br />
par Alexandre Arène<br />
‘‘<br />
Le marché explose, tiré par la forte<br />
croissance de l’e-commerce.<br />
La performance énergétique des bâtiments est aujourd’hui perçue par les<br />
pouvoirs publics comme un impératif, pour réduire les consommations en<br />
accord avec les engagements pris à l’échelle internationale, mais aussi<br />
pour soulager le réseau électrique français, qui a montré récemment des<br />
fragilités. Dans les bâtiments industriels, et notamment dans les entrepôts<br />
logistiques, l’éclairage représente une part importante de la facture. Les<br />
sources anciennes et très consommatrices doivent être remplacées par des<br />
led dès cette année, comme le prévoit la réglementation SLR 2019/2015/<br />
UE. Cyril Jaquillard, chef de produits chez Sylvania, revient sur les enjeux<br />
réglementaires et marché et présente les leviers d’amélioration de la<br />
performance énergétique de l’éclairage des sites industriels.<br />
’’<br />
Cyril Jaquillard<br />
Chef de produits, Sylvania<br />
© DR<br />
j3e - Quels sont les principaux enjeux<br />
réglementaires et marché concernant<br />
l’éclairage des sites industriels ?<br />
Cyril Jaquillard - Le premier enjeu<br />
concerne la rénovation des bâtiments<br />
tertiaires, au travers du décret BACS et<br />
du dispositif Éco-énergie tertiaire, pour<br />
améliorer la performance énergétique.<br />
Les objectifs sont fixés à 40 % de réduction<br />
des consommations pour 2030<br />
et 60 % en 2050 par rapport à l’année<br />
de référence établie. Ces décrets s’appliquent<br />
aux sites logistiques, notamment<br />
aux espaces de circulation, aux<br />
entrepôts et aux espaces de bureaux. La<br />
réglementation ne prend pas en compte<br />
les espaces dédiés à la production. Chez<br />
Sylvania, nous proposons des luminaires<br />
ainsi que des solutions de pilotage<br />
pour améliorer la performance<br />
énergétique de l’éclairage. Le marché est<br />
en forte progression, probablement tiré<br />
par la forte croissance de l’e-commerce,<br />
qui nécessite la création de plateformes<br />
logistiques et d’entrepôts. Aujourd’hui,<br />
il est nécessaire de se mettre en conformité<br />
avec les décrets, notamment en<br />
raison de la forte augmentation des<br />
prix de l’énergie. L’éclairage représente<br />
un des premiers postes de dépense des<br />
espaces logistiques, qui sont éclairés du<br />
matin au soir sur de grandes hauteurs.<br />
j3e - Comment améliorer la<br />
performance énergétique de<br />
l’éclairage des sites industriels ?<br />
Y. D. - Premièrement, le parc d’éclairage<br />
est constitué d’un grand nombre de<br />
luminaires traditionnels dotés de technologies<br />
énergivores comme le sodium.<br />
Le premier levier est donc le passage à<br />
la led dans un double objectif de mise<br />
en conformité avec la réglementation<br />
et de performance énergétique. Chez<br />
Sylvania, nous réalisons des campagnes<br />
de « re-lighting », en nous engageant sur<br />
la performance des installations. Dans<br />
certains cas, le retour sur investissement<br />
peut être inférieur à un an pour<br />
un re-lighting avancé, qui combine led<br />
et détection, ce qui est très court. Le<br />
second levier concerne l’intégration de<br />
solutions de gestion intelligente, avec un<br />
premier niveau par l’installation de capteurs<br />
et un second niveau par la mise en<br />
place d’un pilotage complet avec un capteur<br />
intelligent par luminaire pour aller<br />
plus loin dans la granularité et une gestion<br />
globale des équipements d’éclairage.<br />
Ces installations dotées de solutions de<br />
pilotage complètes permettent d’apporter<br />
du confort, d’améliorer la gestion au<br />
quotidien et de fluidifier la maintenance.<br />
j3e - Pouvez-vous nous expliquer<br />
le fonctionnement des solutions de<br />
gestion de l’éclairage ?<br />
Y. D. - Chaque luminaire est doté d’un<br />
capteur intelligent, ce qui permet de<br />
gérer chaque point lumineux indépendamment<br />
pour améliorer la performance<br />
énergétique, le confort visuel et<br />
le niveau d’éclairement selon l’apport de<br />
lumière naturelle. Chez Sylvania, nous<br />
proposons une offre baptisée « 360 Service<br />
» qui inclut l’étude d’éclairage, les<br />
services nécessaires à la gestion, la fourniture,<br />
l’installation, ainsi qu’un accompagnement<br />
au quotidien. Sylsmart<br />
Connected est une solution de gestion<br />
sur mesure, dédiée au tertiaire ainsi qu’à<br />
l’industrie et la logistique. Les modes<br />
de déploiement de Sylsmart Connected<br />
sont propres à chaque projet. Elle permet<br />
de gérer finement l’éclairage selon<br />
les besoins réels et de récupérer et analyser<br />
l’ensemble des données via un smartphone.<br />
Cette solution permet également<br />
de créer des scénarios d’éclairage selon<br />
des plages horaires définies. <br />
50 j3e <strong>903</strong> / <strong>JUIN</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
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