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TRADITIONS LANDES La COURSE LANDAISE Entre art et traditions Crédits photos : Fédération Française de Course Landaise Si en se rapprochant de l’Espagne, les fêtes de villages et ferias se drapent de corridas et autres manifestations tauromachiques parfois contestées et décriées, dans la plupart des petites et grandes communes landaises, c’est un tout autre sport qui tient la tête d’affiche. La plus ancienne mention d’une « Course Landaise » daterait du 15 ème siècle, 1457 pour être précis, où un document fait état pour la première fois, à Saint-Sever, d’une ancienne coutume consistant, à la manière de Pampelune, à laisser courir vaches et bœufs dans les rues de la ville lors des fêtes locales de la Saint-Jean. Quant à son aspect « sportif », c’est à La Teste-de-Buch qu’on en trouve les premières traces, où les troupeaux étaient marqués au fer rouge dans les dunes. Pris dans le sable et donc moins dangereux, le jeu était alors de sauter par-dessus les animaux. De deux traditions distinctes, le 19 ème siècle n’en a fait qu’une, en les réunissant dans un lieu fermé, bien délimité et entouré de gradins, les arènes. Ainsi était née la course landaise. Spectacle haut en couleur désormais codifié par de nombreuses figures artistiques qui sont apparues dès la fin de la Révolution, il impressionne par l’agilité des « coursayres », ces toreros landais à la tenue immaculée : pantalon blanc et boléro chatoyant. Les « Parés », les « feintes », les « écarts Rondade » et les sauts périlleux ou autres sauts de l’ange s’enchaînent à des rythmes effrénés faisant virevolter les sauteurs par-delà les cornes des vachettes spécialement élevées au sein des ganaderias landaises pour leur caractère sauvage et leur instinct offensif. La course landaise est l’art d’affronter et d’esquiver l’agressivité de l’animal en anticipant ses mouvements. Il n’y a aucune mise à mort dans la tauromachie landaise qui est avant tout un travail d'équipe. Il y a ainsi le cordier et les entraîneurs, qui guide l’animal pour le placer face au torero avant de le laisser s’élancer aux sollicitations des coursayres. Le bétail est noté en fonction de son caractère, de sa présentation ou encore de son comportement en piste. Le Torero lui est évalué pour sa capacité à faire le spectacle et à mettre en valeur les qualités des vaches qu’il affronte. Ainsi, pendant toute la saison des courses, de mars à octobre, il existe de nombreuses compétitions, individuelles, par équipes ou sous forme de challenges. Mais la course dite « formelle », course de référence, voit s’affronter tout au long de la saison, cinq élevages (ganaderias) et cinq équipes d’hommes (cuadrillas). Chaque équipe comprend 7 écarteurs, 1 sauteur, 1 cordier, 2 entraîneurs, font face à en moyenne dix vaches par course. A la fin de chacune d’elle, le jury annonce les résultats individuels de chacun, et les points Ecart en dedans ou intérieur Ecart en dehors ou extérieur Saut de l'ange attribués aux animaux. Résultats qui serviront à calculer le challenge opposant les cinq ganaderias au cours de la saison. Et s’il existe plusieurs type de courses landaises, toutes plus spectaculaires les unes que les autres, il n’y a qu’une seule école formant ces compétiteurs de haut niveau que sont les toreros, l’école taurine de Pomarez. Avis aux amateurs... <strong>ICI</strong> <strong>MAG</strong> août <strong>2023</strong> - 7