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Mon Entreprise 3/2023

Le magazine d’AXA vous donne, trois fois par an, des informations pertinentes liées à votre activité d’entrepreneur de PME.

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3 | <strong>2023</strong><br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

Le magazine d’AXA destiné aux PME<br />

Esprit d’entreprise<br />

De la simple idée<br />

au modèle d’affaires<br />

Page 8<br />

Customer Experience<br />

Management<br />

La proximité avec<br />

la clientèle: un atout<br />

concurrentiel<br />

Page 14<br />

Diriger<br />

autrement<br />

Entretien avec Erland Brügger et Silvan Brauen,<br />

les deux co-CEO de Rivella<br />

Page 30


Ma fierté<br />

Jonas Blaser, Nicolas Sigrist<br />

et Fadri Zimmermann de<br />

GANGO LUEGE<br />

Photo: Sarah Stangl<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

Trois réalisateurs – une même vision<br />

Quand j’ai rencontré Nicolas il y a huit ans au festival<br />

du Gurten, le courant est tout de suite passé.<br />

À l’époque, la réalisation était pour nous deux plutôt<br />

un hobby. Mais lorsque nous avons commencé<br />

à travailler ensemble, le constat a été immédiat: ça<br />

collait parfaitement entre nous. Nous n’avions jamais<br />

envisagé de nous mettre à notre compte. Les<br />

choses se sont faites naturellement avec l’augmentation<br />

des commandes. Nous avons créé GANGO<br />

LUEGE en 2016, et Fadri nous a rejoints en 2021.<br />

Est-ce parce que nous partageons le même jour d’anniversaire?<br />

Nous formons en tout cas un super trio.<br />

Chez GANGO LUEGE, tout le monde met la main à<br />

la pâte et personne ne dit jamais non. En plus de<br />

la production de films d’entreprise, de clips musicaux,<br />

d’animations 2D et 3D et de l’organisation<br />

d’ateliers, nous réalisons aussi notre propre podcast.<br />

Pour avoir un aperçu de notre travail, le mieux<br />

est de regarder nos blogs vidéo hebdomadaires sur<br />

YouTube. Nous aimerions à l’avenir travailler sur un<br />

projet de documentaire au long cours. Et si en plus<br />

notre film était présenté au festival de Locarno, ce<br />

serait bien sûr génial.<br />

gangoluege.ch<br />

2 03/<strong>2023</strong>


Ma fierté<br />

Evelin Stefano<br />

de VUP Fashion<br />

J’ai toujours été indépendante. J’ai commencé avec BIM<br />

BAM BINO AG, une agence spécialisée dans l’événementiel<br />

et l’agencement d’espaces pour enfants. C’est avec<br />

elle que j’ai ensuite créé Ballmania.ch, une piscine à balles<br />

pour adultes. En 2016, j’ai suivi une formation continue<br />

de conseillère diplômée en couleurs et en styles de mode:<br />

le déclic! J’avais parallèlement remarqué que les hommes<br />

délaissaient de plus en plus la cravate et qu’il régnait un<br />

certain flou quant au code vestimentaire à adopter au travail.<br />

Ma mission était toute trouvée: j’allais révolutionner<br />

la cravate. Ni une ni deux, j’ai acheté une foule de cravates<br />

que j’ai démontées et réassemblées. J’avais entre les mains<br />

Accessoire polyvalent<br />

un accessoire qui, j’en étais convaincue, était promis à un<br />

bel avenir. C’est ainsi qu’est né VUP, un accessoire polyvalent<br />

conçu pour tout le monde et pour tous les styles. Particuliers<br />

ou entreprises: ma clientèle est aussi variée que<br />

le produit lui-même. L’année dernière, une banque m’a<br />

par exemple commandé plus de 1000 VUP. Pouvoir vivre<br />

de ma passion me rend incroyablement heureuse. Ne pas<br />

m’épanouir dans mon travail serait inconcevable. <strong>Mon</strong> plus<br />

grand souhait? Que mon invention soit reconnue comme<br />

elle le mérite et que VUP entre dans l’histoire de la mode<br />

comme une nouvelle catégorie d’accessoire à part entière.<br />

vup.fashion<br />

03/<strong>2023</strong> 3<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


Vous venez de<br />

vérifier le bilan<br />

trimestriel,<br />

maintenant vous<br />

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de poursuite.<br />

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SOMMAIRE | ÉDITORIAL<br />

«Foncer tête<br />

baissée»<br />

IMPRESSUM<br />

Éditeur: AXA, Newsroom<br />

Adresse de la rédaction:<br />

AXA «<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong>»<br />

Römerstrasse 17<br />

8400 Winterthour<br />

www.meine-firma.ch<br />

E-mail: meine.firma@axa.ch<br />

Rédaction:<br />

Melanie Ade<br />

(rédactrice en chef)<br />

Ont collaboré à ce numéro:<br />

Simona Altwegg<br />

Joëlle Jeitler<br />

En ligne: Urs Wildi<br />

Traduction:<br />

Language Services, AXA<br />

Conception et production:<br />

Der Layouter,<br />

Marco Vara, AXA Newsroom<br />

Impression et expédition:<br />

Swissprinters AG<br />

Brühlstrasse 5<br />

CH-4800 Zofingue<br />

Parution:<br />

trois fois par an en français,<br />

en allemand et en italien<br />

Tirage:<br />

84 000 exemplaires<br />

Régie publicitaire:<br />

Galledia Fachmedien AG<br />

Burgauerstrasse 50<br />

9230 Flawil<br />

Tél. 058 344 97 69<br />

ornella.assalve@galledia.ch<br />

www.galledia.ch<br />

Changements d’adresse et<br />

désabonnements:<br />

merci d’adresser vos<br />

demandes à<br />

meine.firma@axa.ch<br />

8<br />

2<br />

3<br />

7<br />

8<br />

14<br />

Ma fierté: Jonas Blaser, Nicolas Sigrist,<br />

Fadri Zimmermann, gango luege GmbH<br />

Ma fierté: Evelin Stefano, VUP Fashion AG<br />

Succès<br />

Esprit d’entreprise: du sang, de la sueur et des larmes.<br />

Quelles sont les qualités indispensables à une jeune<br />

entreprise pour trouver sa place sur le marché?<br />

Customer Experience Management: utilisé à bon escient,<br />

il génère un avantage concurrentiel décisif pour les PME,<br />

constituant ainsi la clé du succès de demain.<br />

L’athlète Anita Weyermann, âgée de<br />

19 ans à l’époque, avait fait sienne<br />

cette expression et réussi, contre toute<br />

attente, à décrocher la médaille de<br />

bronze sur 1500 mètres aux mondiaux<br />

d’Athènes de 1997. La performance<br />

de la jeune Bernoise restera à jamais<br />

gravée dans les annales du sport suisse.<br />

L’expression qui l’a inspirée n’a rien<br />

perdu de son actualité, et les créateurs<br />

et créatrices d’entreprises seraient<br />

bien avisés de la reprendre à leur<br />

compte. Fonder une start-up est une<br />

chose. Réussir à la positionner sur le<br />

marché, à maintenir sa rentabilité et à<br />

la développer au fil des années en est<br />

une autre. Comment s’y prendre pour<br />

qu’une idée élaborée sur un coin de<br />

table devienne une success story internationale?<br />

Et pourquoi doit-on parfois<br />

faire des choses à contrecœur pour y<br />

arriver? Vous en saurez plus en lisant<br />

notre article en page 8.<br />

Et une fois que le succès est au rendez-vous,<br />

comment faire pour rester au<br />

niveau? En ces temps marqués par la<br />

mondialisation, la digitalisation et l’inflation,<br />

être proche de sa clientèle et la<br />

comprendre est un atout concurrentiel<br />

décisif. Avec nous, vous saurez comment<br />

enthousiasmer vos clientes et vos<br />

clients tout en distançant vos concurrents.<br />

Nous abordons ces sujets, et bien<br />

d’autres encore, dans ce numéro.<br />

Imprimé<br />

myclimate.org/01-23-363482<br />

18<br />

19<br />

20<br />

22<br />

Infographie: la voiture domine en Suisse<br />

Sécurité<br />

Future Leadership Skills: quel est le style de direction<br />

de demain, et quelles sont les aptitudes qu’il requiert?<br />

Enquête sur les PME: pourquoi les possibilités de travail à<br />

temps partiel restent très limitées dans les métiers<br />

typiquement masculins.<br />

Bonne lecture!<br />

Melanie Ade<br />

Rédactrice en chef<br />

de «<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong>»<br />

Photos: Dan Cermak; Keystone/Gaëtan Bally<br />

Nous sommes aussi<br />

présents sur LinkedIn.<br />

Venez consulter notre<br />

page:<br />

www.linkedin.com/<br />

company/meine-firma<br />

Pour des contenus passionnants<br />

en ligne.<br />

25<br />

26<br />

30<br />

34<br />

35<br />

Responsabilité<br />

Assurance Transport: comment limiter le risque lié aux<br />

marchandises endommagées.<br />

Entretien: les deux CEO à la tête de Rivella, Erland Brügger<br />

et Silvan Brauen, expliquent comment l’entreprise a réussi<br />

faire d’une boisson au lactosérum la boisson nationale.<br />

Ma fierté: Thomas Mächler, Züriring / IMAG AG<br />

Ma fierté: Constanze Gülle, Centre d’Audition Suisse<br />

03/<strong>2023</strong> 5<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


LE GRAPHIQUE: INVENTING IN SWITZERLAND<br />

Votre entreprise veut<br />

économiser de l’énergie.<br />

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de votre entreprise.<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

6 02/<strong>2023</strong>


Succès<br />

Questions des lecteurs<br />

Achat avec paiement<br />

échelonné<br />

Je vends des appareils électroniques sur<br />

Internet, que je livre à mes clients<br />

accompagnés d’une facture. Celle-ci (ainsi<br />

que la description en ligne) indique que<br />

le montant doit être réglé dans les<br />

30 jours. Or il se trouve qu’un client<br />

procède à un paiement échelonné alors<br />

que le contrat ne le prévoit pas. En a-t-il<br />

le droit?<br />

S. T., Fribourg<br />

Non, le client n’est pas en droit de procéder<br />

ainsi, car ce sont les conditions de paiement<br />

mentionnées dans le contrat de vente qui<br />

s’appliquent.<br />

En l’absence d’accord sur un paiement<br />

échelonné, la loi fait foi: elle prévoit un<br />

règlement en une fois après réception de<br />

la marchandise. En Suisse, le délai habituel<br />

de paiement est de 30 jours.<br />

Carole Kaufmann Ryan<br />

Avocate chez AXA-ARAG<br />

Photos: màd par Keystone / Nils Hendrik Mueller<br />

Hausse du nombre de<br />

litiges de construction<br />

Enfants bruyants, végétation qui empiète sur le terrain voisin, cabane<br />

de jardin nouvellement installée qui cache le soleil: les raisons de se<br />

disputer avec le voisinage ne manquent pas. Après une nette augmentation<br />

des demandes pour des conflits de voisinage pendant la pandémie,<br />

la situation semble aujourd’hui revenir à la normale. L’année<br />

dernière, AXA-ARAG a enregistré 13% de cas en moins que l’année<br />

précédente, et ils ont encore reculé de 6% cette année. Les demandes<br />

liées à des différends affluent surtout depuis les cantons de Vaud, du<br />

Valais et de Berne. Le canton de Zurich affiche le plus petit nombre de<br />

conflits de voisinage par nombre de cas juridiques déclarés, suivi par<br />

celui d’Argovie et de Thurgovie. Le plus souvent, les disputes entre voisins<br />

sont dues à des projets de construction, aux végétaux et au bruit.<br />

Ce sont les thèmes qui prédominent depuis des années. Tandis que<br />

les demandes relatives aux végétaux et aux nuisances sonores sont<br />

en recul, celles portant sur des projets de construction augmentent.<br />

AXA-ARAG constate une hausse annuelle de 10%. Dans un conflit de<br />

voisinage, il est recommandé de nouer un dialogue direct. Si les parties<br />

impliquées ne trouvent pas de solution, le recours à un organe impartial<br />

est conseillé. La médiation est généralement plus utile qu’une<br />

action en justice, qui comporte toujours une part de risque, et peut<br />

durer longtemps et coûter très cher. De plus, dans la plupart des cas,<br />

un jugement du tribunal ne règle pas le conflit.<br />

03/<strong>2023</strong> 7<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


START-UP<br />

Des hauts<br />

et des bas<br />

Une bonne idée ne suffit pas pour avoir du succès. Courage, persévérance et parfois<br />

un peu de chance sont nécessaires aux start-up pour s’établir avec succès sur le marché.<br />

Trois entreprises présentent leur parcours.<br />

Texte Melanie Ade Photos Dan Cermak<br />

La start-up suisse type est issue d’un projet<br />

mené à l’université ou est une jeune<br />

pousse de l’EPF, est active dans le secteur<br />

technologique, poursuit une idée<br />

novatrice voire disruptive, et est hautement<br />

évolutive. «Nous ne rentrons pas tout à<br />

fait dans le cadre», plaisante Andreas Lenzhofer,<br />

cofondateur de Dagsmejan. Sa femme Catarina<br />

Dahlin et lui-même avaient déjà à leur actif<br />

plusieurs années d’expérience dans de grandes<br />

entreprises, elle dans le marketing et lui dans<br />

le conseil. Mais en 2016, arrivés au milieu de<br />

leur vie professionnelle, tous deux ont ressenti<br />

le besoin de devenir entrepreneurs. C’est le soir<br />

dans leur salon qu’ils ont mis au point leur<br />

concept. «Nous avons adopté une approche stratégique,<br />

analysé les tendances qui occuperont la<br />

L’expert<br />

Raphael Tobler est entrepreneur et président de la<br />

Swiss Startup Association. Cette organisation non<br />

gouvernementale s’engage pour le succès de la<br />

communauté des start-up suisses. Elle entend faire<br />

de la Suisse le haut lieu des start-up en Europe.<br />

swissstartupassociation.ch<br />

société ces 20 prochaines années, identifié nos<br />

aptitudes et notre potentiel de succès», explique<br />

Andreas Lenzhofer. L’entreprise Dagsmejan est<br />

le fruit de ces réflexions. Elle satisfait dans tous<br />

les cas aux aspects «innovation» et «évolution»<br />

d’une start-up.<br />

Des pyjamas fonctionnels pour<br />

un meilleur sommeil<br />

Dagsmejan est la combinaison des deux termes<br />

suédois «dag», soit jour, et «mejan», énergie.<br />

Les deux entrepreneurs veulent en effet insuffler<br />

de l’énergie pour la journée. «Nous avons<br />

constaté que les vêtements de sport avaient<br />

beaucoup évolué ces dernières années, contrairement<br />

aux pyjamas, des parents pauvres qui<br />

ne sont souvent que de vieux shorts et t-shirts»,<br />

explique l’ancien consultant. Or il s’agit précisément<br />

des vêtements dans lesquels nous passons<br />

environ un tiers de la journée, poursuit-il.<br />

«La santé et le bien-être ainsi qu’un sommeil<br />

optimal gagnent en importance dans notre société.<br />

Jusqu’alors, personne n’avait pensé que<br />

des pyjamas fonctionnels pouvaient améliorer<br />

le sommeil. Nous avons vite compris que nous<br />

venions de trouver une niche.»<br />

Conscients de la nécessité de se faire aider<br />

dans le développement du produit, ce couple<br />

sans expérience de l’univers du textile s’est<br />

allié à des partenaires externes: l’Empa (le Laboratoire<br />

fédéral d’essai des matériaux et de<br />

recherche), la Haute École de Lucerne et un<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Dagsmejan contribue à<br />

un sommeil de meilleure<br />

qualité grâce à des pyjamas<br />

fonctionnels. Ses produits,<br />

fabriqués selon des critères<br />

durables et éthiques, sont<br />

composés à 100% de fibres<br />

naturelles. Fondée en 2016,<br />

l’entreprise dont le siège est<br />

à Zurich diffuse aujourd’hui<br />

ses pyjamas dans plus de<br />

80 pays.<br />

dagsmejan.ch<br />

Andreas Lenzhofer et Catarina<br />

Dahlin entendent fabriquer les<br />

pyjamas les plus confortables<br />

au monde et améliorer ainsi le<br />

sommeil de manière probante,<br />

naturelle et durable.<br />

▶<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

8 03/<strong>2023</strong>


03/<strong>2023</strong> 9<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


<strong>Mon</strong> ENTREPRISE 10<br />

03/<strong>2023</strong>


START-UP<br />

«L’idéal est de recourir au soutien d’entrepreneurs expérimentés<br />

et de Business Angels, surtout pendant la phase initiale.»<br />

Cristian Grossmann, CEO de Beekeeper<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Beekeeper est une plateformtion<br />

numérique de communication de commu-<br />

qui<br />

applica-<br />

aide nication les entreprises et de collaboration artisanales<br />

qui aide à connecter les entreprises<br />

eux<br />

leurs à connecter, effectifs intégrer sans poste et<br />

de informer travail leur numérique, personnel à les sans<br />

informer poste de travail et à les informatique.<br />

motiver.<br />

Fondée en 2012, l’entreprise<br />

emploie plus de 200 collaboratrices<br />

et collaborateurs.<br />

beekeeper.ch<br />

beekeeper.io/fr<br />

Le système d’exploitation<br />

mobile conçu par Cristian<br />

Grossmann, le CEO de<br />

Beekeeper, offre aux personnes<br />

sans poste de travail<br />

informatique un accès à leurs<br />

collègues, aux processus et aux<br />

informations, favorisant la<br />

productivité, la motivation et<br />

la sécurité au travail.<br />

professeur spécialisé dans le sommeil de l’université<br />

de Stockholm. Le projet de recherche a<br />

été financé par Innosuisse, l’agence suisse pour<br />

l’encouragement de l’innovation. «Comme<br />

nous voulions développer un tout nouveau produit,<br />

nous devions identifier scientifiquement<br />

ce dont l’organisme humain a besoin pendant<br />

le sommeil, les matériaux appropriés pour ce<br />

type d’habits fonctionnels et la coupe idéale<br />

d’un pyjama», explique Andreas Lenzhofer.<br />

Les revers sont inévitables<br />

Ce qui paraissait simple s’est révélé plus compliqué<br />

que prévu: au lieu des neuf mois prévus, la<br />

phase de recherche et de développement a duré<br />

environ 18 mois; un pas en avant était suivi de<br />

deux pas en arrière. «Nous étions comme sur<br />

les montagnes russes, après un petit succès, il y<br />

avait toujours un nouveau problème à résoudre.<br />

Nous avons failli abandonner plus d’une fois»,<br />

se souvient le cofondateur. Raphael Tobler, luimême<br />

entrepreneur et président de la Swiss<br />

Startup Association (SSA), le comprend bien.<br />

«Les jeunes entrepreneurs doivent faire preuve<br />

de beaucoup de ténacité et d’endurance. Personne<br />

n’attendait leur produit, et les revers<br />

sont inévitables. Il faut être capable de se relever,<br />

d’apprendre de ses erreurs et de continuer.»<br />

Pour Andreas Lenzhofer et Catarina Dahlin, la<br />

persévérance a été payante: Dagsmejan a réussi<br />

à se faire un nom sur le marché, et les pyjamas<br />

de la marque se vendent maintenant dans le<br />

monde entier. Que conseilleraient-ils à d’autres<br />

créateurs d’entreprise? «Un bon produit qui ne<br />

peut pas être copié facilement. Une équipe qui<br />

fonctionne bien et poursuit les mêmes intérêts<br />

à court, moyen et long terme. Une approche<br />

commune concernant l’intensité de la collaboration<br />

avec des investisseurs. Et aucune hésitation<br />

à accepter l’aide fournie par l’écosystème<br />

de start-up suisse.»<br />

Mettre en réseau le personnel de terrain<br />

Lorsque Cristian Grossmann a créé la start-up<br />

«Beekeeper» avec son associé en 2012, l’écosystème<br />

de start-up suisse en était encore à ses<br />

balbutiements. Il n’y avait alors guère de communauté<br />

d’investisseurs ou de programmes de<br />

mentoring. Il n’empêche que les deux fondateurs<br />

avaient un objectif clair: offrir au personnel de<br />

terrain, c’est-à-dire actif dans la production, le<br />

commerce de détail, la construction, les soins de<br />

santé ou la gastronomie, une plate-forme où se<br />

mettre en réseau, s’informer et s’engager. «Dans<br />

le monde, plus de 80% des personnes travaillent<br />

sur le terrain. Pourtant, la digitalisation et le développement<br />

technologique sont en retard pour<br />

ce type de main-d’œuvre», explique C. Grossmann,<br />

CEO de l’entreprise technologique.<br />

«Notre système d’exploitation mobile connecte<br />

les personnes sans poste de travail informatique<br />

avec tous les collaborateurs et collaboratrices,<br />

les processus et les informations dont elles ont<br />

besoin pour être productives et motivées et travailler<br />

en toute sécurité.»<br />

Recours à une aide externe<br />

Malgré son objectif ambitieux, Beekeeper a<br />

connu des difficultés initiales, comme l’explique<br />

Cristian Grossmann: «Au début, nous<br />

avons eu de la peine à recruter les bonnes personnes.<br />

Beaucoup préféraient travailler pour<br />

des entreprises établies comme Google ou UBS<br />

et gagner beaucoup d’argent, et pas pour une<br />

start-up inconnue aux chances de succès incertaines.»<br />

De plus, le règlement des aspects légaux,<br />

fiscaux ou administratifs nécessite beaucoup de<br />

temps au début. «Souvent, les jeunes entrepreneurs<br />

pensent qu’ils doivent réinventer la roue.<br />

Or de nombreux autres fondateurs se sont déjà<br />

penchés sur les mêmes problèmes et ont trouvé<br />

des solutions. L’idéal est donc de recourir au<br />

soutien apporté par des entrepreneurs expérimentés<br />

et des Business Angels, surtout durant<br />

la phase initiale.» Le président de la SSA, Raphael<br />

Tobler, précise: «Dès qu’une start-up établit<br />

ses premiers contrats avec des clients, des<br />

investisseurs ou des partenaires, elle doit absolument<br />

soumettre les documents à un avocat.<br />

Agir de façon irréfléchie ou sans connaissances<br />

juridiques peut avoir des conséquences dramatiques<br />

et induire des frais élevés.»<br />

Plus de dix ans ont passé, et Beekeeper opère à<br />

présent dans plus de 30 pays. Plus de 1300 entreprises<br />

font confiance à sa solution numérique.<br />

Cristian Grossmann referait le même parcours:<br />

«Par rapport à d’autres pays, la Suisse est un paradis<br />

pour les start-up. Les clients sont ouverts<br />

à l’innovation, il y a de nombreuses sociétés<br />

internationales, et l’État soutient les jeunes<br />

entrepreneurs et les aide en cas d’échec.» Raphael<br />

Tobler étaie ces propos, mais identifie<br />

un besoin de sensibilisation dans notre société:<br />

«L’entrepreneuriat est encore trop peu abordé<br />

dans le système scolaire. Rares sont donc ceux<br />

qui, plus tard, ont le courage de sortir de leur<br />

zone de confort et d’abandonner un emploi sûr<br />

alors qu’ils auraient peut-être une idée de modèle<br />

commercial prometteur.» Son conseil aux<br />

jeunes entrepreneurs potentiels: «Si vous avez<br />

▶<br />

03/<strong>2023</strong> 11<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


START-UP<br />

«Lorsque je devais faire le pitch du projet, je me suis parfois demandé<br />

pourquoi je m’imposais cela.»<br />

Manuel Baumann, Chief Technology Officer d’Oviva<br />

une idée, analysez sans tarder vos chances de<br />

succès. Parlez-en à vos proches et à vos amis,<br />

interrogez des clients potentiels sur leur intérêt<br />

et développez votre idée sur la base de ces réponses.»<br />

Il est inutile de poursuivre un Business<br />

Case dans son coin pendant des années si l’on<br />

ne sait pas s’il existe un besoin sur le marché.<br />

Affiner son modèle commercial<br />

C’est aussi ce qu’ont vécu Manuel Baumann<br />

et ses deux associés. Ils ont fondé l’entreprise<br />

Oviva en 2014 en vue de proposer des conseils<br />

médicaux sans consultation physique via une<br />

interaction numérique sur une application.<br />

Une offre destinée à décharger les médecins et<br />

à faire gagner du temps aux patients. Ils ont<br />

toutefois vite réalisé que l’application était<br />

beaucoup trop générique et ne se différenciait<br />

guère de WhatsApp. Ils ont donc dû poursuivre<br />

le développement de leur modèle commercial.<br />

«Pour pouvoir offrir une plus-value aux médecins<br />

et aux patients, nous avons dû nous demander<br />

quel domaine des soins de santé se prêtait<br />

le mieux à notre idée ou quelle prestation<br />

médicale pouvait être remplacée par une offre<br />

numérique», explique Manuel Baumann, Chief<br />

Technology Officer d’Oviva.<br />

Un pédiatre, qui faisait partie du trio de fondateurs,<br />

avait noté que les enfants en surpoids<br />

se laissaient plus facilement motiver à changer<br />

leurs habitudes alimentaires via leur smartphone.<br />

Oviva a donc développé son offre dans<br />

cette direction pour proposer des conseils diététiques<br />

numériques sur une application, avec la<br />

possibilité de bénéficier du soutien de personnel<br />

médical. Mais après un an, les jeunes entrepreneurs<br />

ont réalisé que ce modèle ne fonctionnait<br />

pas. «Notre appli visait des personnes qui<br />

Fonder<br />

son entreprise?<br />

Bien sûr!<br />

Coups durs, erreurs: le parcours<br />

de l’entrepreneuriat<br />

est parfois semé d’embûches.<br />

Avec ses assurances<br />

pour start-up, AXA est à<br />

vos côtés pour que rien ne<br />

vienne compromettre votre<br />

activité indépendante.<br />

axa.ch/startups<br />

désiraient retrouver la ligne. Or ce marché est<br />

déjà fortement compétitif, et on se retrouve en<br />

concurrence avec Weight Watchers et des milliers<br />

d’autres applis similaires. La publicité sur<br />

Google aurait absorbé toute notre marge bénéficiaire,<br />

et nous en aurions même été de notre<br />

poche», plaisante Manuel Baumann.<br />

L’importance de la compatibilité<br />

produit-marché<br />

Cela a incité les trois fondateurs à ajuster<br />

une fois de plus leur modèle commercial. Aujourd’hui,<br />

Oviva est essentiellement prescrite<br />

aux patients sur ordonnance médicale, et les<br />

coûts sont pris en charge par la caisse-maladie.<br />

Toutes les parties impliquées y gagnent: les médecins<br />

sont déchargés, les patients bénéficient<br />

d’un conseil sur mesure et la caisse-maladie a la<br />

certitude d’indemniser un traitement scientifiquement<br />

fondé. «Par rapport aux conseils diététiques<br />

classiques, où les patients sont exclusivement<br />

conseillés en cabinet, nous disposons<br />

d’un algorithme performant, et les quantités<br />

importantes de données attestent notre plus<br />

grande efficacité par rapport aux conseils en<br />

nutrition traditionnels», précise le CTO.<br />

Une success story donc! Aujourd’hui, Oviva<br />

traite plus de 300 000 patientes et patients dans<br />

le monde et est considérée comme l’une des<br />

start-up les plus prometteuses de Suisse. Si on<br />

lui avait prédit cela au début, Manuel Baumann<br />

affirme qu’il aurait bien ri: «Lorsque je devais<br />

faire le pitch du projet pour assurer la prochaine<br />

phase de financement, je me suis parfois<br />

demandé pourquoi je m’imposais cela.» Un<br />

créateur d’entreprise doit toutefois pouvoir se<br />

surpasser et faire des choses qu’il ne ferait pas<br />

forcément en temps normal. D’où son conseil:<br />

«Il est préférable que l’équipe fondatrice soit<br />

très diversifiée et couvre toutes les compétences<br />

de base nécessaires, de nature à la fois<br />

commerciale et technique. À partir du moment<br />

où l’on doit acheter des prestations externes,<br />

on se retrouve confronté à des intérêts de tiers<br />

différents des siens. Cela peut vite coûter cher<br />

et devenir compliqué.»<br />

Raphael Tobler a encore un conseil pour nos lectrices<br />

et lecteurs: «Si une start-up vous contacte<br />

en vue d’une collaboration, ne rejetez pas la<br />

proposition d’emblée, mais soyez ouverts aux<br />

nouvelles idées et donnez-leur une chance. La<br />

collaboration entre des PME expérimentées et<br />

des start-up innovantes profite à toute l’économie<br />

suisse, car au final, chacune y trouve son<br />

compte.»<br />

●<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Oviva propose aux personnes<br />

souffrant de maladies liées<br />

à l’alimentation des conseils<br />

diététiques fondés scientifiquement<br />

via une application.<br />

Ces conseils sont prescrits sur<br />

ordonnance médicale et pris<br />

en charge par la caisse-maladie.<br />

Fondée en 2014, Oviva<br />

emploie environ 600 collaborateurs<br />

et collaboratrices<br />

dans le monde.<br />

oviva.com<br />

Sur une appli, en cabinet<br />

médical ou par téléphone:<br />

Oviva accompagne pas à pas<br />

des patientes et des patients<br />

vers leur poids optimal.<br />

Manuel Baumann, Chief<br />

Technology Officer, a cofondé<br />

l’entreprise en 2014.<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

12 03/<strong>2023</strong>


03/<strong>2023</strong> 13<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


«L’approche centrée<br />

sur le client n’est<br />

pas un projet avec une<br />

date de fin. C’est<br />

une philosophie et un<br />

processus d’amélioration<br />

continu, à tous<br />

les points de contact.»<br />

Lukas Karrer,<br />

responsable Numérique chez Helion Energy SA<br />

Se mettre à la place<br />

du client<br />

Le «Customer Experience Management» est sur toutes les lèvres.<br />

Appliqué judicieusement, il confère un avantage concurrentiel décisif<br />

aux PME et représente donc la clé de la réussite.<br />

Texte Melanie Ade Photos Marco Vara<br />

L’inflation et les facteurs macroéconomiques<br />

ont un impact direct sur le<br />

comportement d’achat des consommatrices<br />

et consommateurs, comme<br />

le révèle une récente étude: deux tiers<br />

des personnes interrogées sont moins fidèles à<br />

une marque qu’il y a encore deux ans. Pour les<br />

PME, cela signifie: soit fidéliser la clientèle par<br />

des offres de prix attrayantes; soit opter pour<br />

un investissement ciblé des ressources, de façon<br />

à rendre l’expérience client avec les produits<br />

et services de l’entreprise aussi agréable<br />

et positive que possible et à créer ainsi une<br />

proximité avec la clientèle.<br />

«Après une expérience positive, le client garde<br />

longtemps un bon souvenir de la marque. Cela<br />

renforce le lien émotionnel entre les acheteurs<br />

et la marque et crée une fidélité. Sur un<br />

marché de plus en plus disputé, les PME en<br />

retirent un avantage concurrentiel décisif»,<br />

explique Glenn Oberholzer, CEO de la société<br />

Stimmt AG. Deux questions se posent dès lors<br />

aux PME: comment concevoir des interactions<br />

avec les clients cibles telles qu’ils en conservent<br />

un bon souvenir et que leur comportement influe<br />

favorablement sur les affaires de l’entreprise?<br />

Comment renforcer la relation avec les<br />

clients et faire de ceux-ci des ambassadeurs de<br />

la marque?<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Premier prestataire de solutions<br />

énergétiques en Suisse,<br />

Helion contribue de manière<br />

décisive à la transition<br />

énergétique avec ses produits<br />

et services. Outre les<br />

installations solaires et les<br />

pompes à chaleur, l’entreprise<br />

propose des solutions<br />

complètes dans l’électromobilité.<br />

Elle exploite six sites<br />

répartis dans toute la Suisse<br />

et emploie plus de 550 personnes.<br />

helion.ch<br />

Créer de la valeur ajoutée pour la clientèle<br />

Ces questions se sont également posées à Helion<br />

Energy SA, un prestataire de solutions<br />

énergétiques basé à Zuchwil. Son défi: bien<br />

que le marché des énergies alternatives soit<br />

très concurrentiel, les produits sont interchangeables.<br />

«Pour nous démarquer et atteindre nos<br />

objectifs de croissance, nous devons nous différencier<br />

par nos services et l’expérience client»,<br />

déclare Lukas Karrer, responsable Numérique.<br />

«Nous n’étions pas en manque d’idées. Il fallait<br />

juste identifier les mesures propres à créer<br />

une réelle valeur ajoutée pour nos clients.» Ce<br />

qui constitue le point capital, souligne Glenn<br />

Oberholzer. «Le Customer Experience Management<br />

ne consiste pas à améliorer toutes les<br />

interactions avec l’entreprise, mais à déterminer<br />

celles jugées importantes pour le client et<br />

à se concentrer dessus.» Mettre l’accent sur les<br />

interactions pertinentes permet de déployer les<br />

ressources précisément là où elles ont le plus<br />

d’impact.<br />

«Nombre d’entreprises pensent connaître parfaitement<br />

les besoins des clients. Malheureusement,<br />

cette perspective «inside-out» est souvent<br />

source d’erreurs. Le meilleur produit ne<br />

plaira pas si le parcours client connaît des ratés,<br />

par exemple des problèmes de livraison ou<br />

des temps d’attente trop longs avec la hotline. ▶<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

14 03/<strong>2023</strong>


CUSTOMER EXPERIENCE MANAGEMENT<br />

Accélérateur de transition:<br />

Lukas Karrer, responsable<br />

Numérique chez Helion,<br />

prestataire de solutions<br />

énergétiques<br />

03/<strong>2023</strong> 15<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


«Les retours nous ont<br />

montré précisément 3<br />

à quel niveau un soutien<br />

était souhaité<br />

dans le travail quotidien.<br />

Nous nous<br />

sommes donc concentrés<br />

sur ces points.»<br />

Patrick Meier,<br />

directeur de Belcolor AG<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Fondée en 1971, Belcolor AG<br />

Flooring s’est développée<br />

pour devenir un grossiste de<br />

renom spécialisé dans les revêtements<br />

de sols exclusifs.<br />

L’entreprise saint-galloise<br />

emploie 75 personnes réparties<br />

sur cinq sites et propose<br />

à sa clientèle une large<br />

gamme de produits complétée<br />

par diverses offres<br />

de conseil et de services.<br />

belcolor.ch<br />

Le directeur Patrick Meier<br />

a compris très tôt que le<br />

succès passait par<br />

l’expérience client.<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

16 03/<strong>2023</strong>


CUSTOMER EXPERIENCE MANAGEMENT<br />

Conseils et<br />

astuces<br />

La première étape du Customer Experience<br />

Management doit donc toujours consister à<br />

se mettre dans la peau du client. Adopter son<br />

point de vue aide à comprendre ce qui compte<br />

pour lui.»<br />

Helion Energy SA a interrogé divers clients<br />

et fait deux constats: d’une part, les clients<br />

manquent souvent des connaissances techniques<br />

nécessaires et d’informations complètes<br />

pour la décision d’achat. D’autre part, beaucoup<br />

sont rebutés par les démarches à accomplir<br />

pour l’installation de panneaux photovoltaïques<br />

ou d’une pompe à chaleur. Un double<br />

défi auquel Helion a répondu en développant<br />

un calculateur en ligne. En quelques clics, il<br />

propose une liste détaillée des coûts, des alternatives<br />

et affiche la rentabilité du produit. Helion<br />

accompagne aussi le client dans toutes les<br />

étapes de l’installation, qu’il s’agisse des dossiers<br />

à monter, des démarches administratives<br />

ou de la planification du financement. «Outre<br />

la pose de l’installation, Helion veille à offrir<br />

une formule globale, de l’offre à la maintenance,<br />

répondant ainsi à un véritable besoin du<br />

client», déclare Lukas Karrer. Et le succès est au<br />

rendez-vous! Depuis la mise en place de ces mesures,<br />

l’entreprise ne cesse de croître malgré la<br />

pression concurrentielle. Mais pas question de<br />

se reposer sur ses lauriers, insiste Lukas Karrer:<br />

«L’approche centrée sur le client n’est pas un<br />

projet avec une date de fin. C’est une philosophie<br />

et un processus d’amélioration continu, à<br />

tous les points de contact.»<br />

Différenciation par la valeur ajoutée<br />

L’entreprise Belcolor AG, leader des revêtements<br />

de sols en Suisse, a elle aussi compris très tôt<br />

que le succès passait par l’expérience client.<br />

«Nous évoluons sur un marché aux produits<br />

interchangeables. De plus, la numérisation a<br />

montré, surtout dans le commerce, que des modèles<br />

d’affaires disruptifs pouvaient entraîner la<br />

disparition de branches entières. Qui peut me<br />

garantir que nous serons encore performants<br />

dans quinze ans?» interroge Patrick Meier, directeur<br />

de Belcolor AG. Même si son entreprise<br />

n’accuse pas encore de baisse du chiffre d’affaires,<br />

il ne compte pas rester les bras ballants<br />

en attendant que ce moment arrive: «Dans cette<br />

bataille dictée par les prix, nous devons nous<br />

différencier en misant sur les avantages offerts<br />

au client. Pour cela, nous avons dû faire évoluer<br />

notre modèle d’affaires pour proposer aussi une<br />

valeur ajoutée allant au-delà des services traditionnels.»<br />

1 <br />

Connaître ses clients<br />

Une analyse soigneuse est<br />

la clé d’un Customer Experience<br />

Management réussi.<br />

Il faut répondre aux questions<br />

suivantes: qui sont<br />

vos clients? Quelles sont<br />

leurs attentes envers votre<br />

produit, votre service et<br />

votre entreprise? Quels sont<br />

les points problématiques<br />

majeurs du parcours client<br />

et comment les résoudre?<br />

2 <br />

Analyser les principaux<br />

points de contact<br />

Les interactions avec une<br />

entreprise ne sont pas<br />

toutes importantes aux<br />

yeux du client. Identifiez<br />

les points de contact<br />

jugés pertinents pour le<br />

client et concentrez-vous<br />

dessus. Vous pourrez ainsi<br />

investir vos ressources là<br />

où elles génèrent le plus<br />

d’avantages. Pour susciter<br />

l’enthousiasme du client,<br />

optimisez ces interactions<br />

de façon à créer une expérience<br />

client positive.<br />

3 <br />

Planifier une stratégie<br />

globale<br />

Prendre des mesures isolées<br />

pour renforcer les interactions<br />

et la satisfaction du<br />

client est une bonne chose,<br />

mais ne mène pas forcément<br />

au succès. Dans le pire<br />

des cas, l’investissement est<br />

supérieur au gain généré.<br />

Adoptez une approche holistique<br />

et stratégique pour<br />

vous positionner comme<br />

un véritable professionnel<br />

de la Customer Experience.<br />

Cette démarche suppose<br />

une remise en question critique<br />

de tous les processus<br />

visibles de l’extérieur.<br />

Belcolor et Stimmt AG ont joint leurs efforts<br />

pour analyser et tenter de résoudre, sur la base<br />

de nombreuses interviews, les points problématiques<br />

majeurs chez les clients de Belcolor. «Les<br />

retours nous ont montré précisément à quel niveau<br />

un soutien était souhaité dans le travail<br />

quotidien. Nous nous sommes donc concentrés<br />

sur ces points», poursuit P. Meier. Ainsi sont<br />

nées deux prestations novatrices. La première:<br />

un scanner laser mobile que l’on peut louer<br />

pour mesurer les marches d’escaliers et en<br />

réaliser la fabrication assistée par ordinateur<br />

– «un processus jusqu’alors exclusivement manuel<br />

et très fastidieux pour les professionnels,<br />

que nous remplaçons intégralement par notre<br />

service précis et rapide.» Deuxième innovation:<br />

deux camions terrasses qui font office de<br />

showroom mobile et permettent d’exposer directement<br />

chez le client tous les équipements<br />

d’extérieur de Belcolor; un service assorti d’un<br />

conseil d’expert pour l’aménagement du jardin.<br />

Belcolor a déjà d’autres projets en vue pour<br />

améliorer l’expérience client.<br />

«Ces deux exemples montrent que le Customer<br />

Experience Management apporte rapidement<br />

une réelle valeur ajoutée et n’est pas aussi compliqué<br />

qu’on pourrait le croire. Il faut être prêt<br />

à se mettre à la place du client, à se remettre en<br />

question, à repenser ses produits et processus,<br />

et à prendre des mesures concrètes. Je conseille<br />

à toutes les PME, quelle que soit leur taille, de<br />

travailler sur ces points si elles veulent assurer<br />

leur développement et la pérennité de leur succès»,<br />

conclut Glenn Oberholzer.<br />

●<br />

L’expert<br />

Depuis 1998, l’entreprise Stimmt AG aide ses<br />

partenaires à se différencier par des expériences<br />

clients positives. Pionniers en matière de focalisation<br />

sur le client, de relations clients et d’expériences<br />

clients, Glenn Oberholzer et son équipe<br />

sont des experts pour ce qui est de renforcer la<br />

proximité avec la clientèle.<br />

stimmt.ch<br />

03/<strong>2023</strong> 17<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


INFOGRAPHIE: MOBILITÉ<br />

La voiture domine en Suisse<br />

Même si la Suisse est réputée pour son vaste réseau de transports en<br />

commun, la voiture y est de loin le moyen de déplacement favori.<br />

L’e-mobilité a le vent en poupe, sans toutefois faire l’unanimité.<br />

0 km<br />

Circulation routière<br />

En 2021, les Suisses et les Suissesses ont parcouru en moyenne<br />

30 km par jour, dont plus des deux tiers en voiture. Le train<br />

représentait, quant à lui, seulement 4,9 km. Particulièrement<br />

mobiles, les jeunes de 18 à 24 ans ont parcouru en moyenne<br />

40,9 km.<br />

Nouvelles mises en circulation<br />

En 2022, 322 387 véhicules ont été mis en<br />

circulation en Suisse. Ce sont 7,8% de moins<br />

qu’en 2021, et même 21,2% de moins qu’en 2019,<br />

l’année avant l’arrivée de la COVID-19. La guerre<br />

en Ukraine a également contribué à cette baisse,<br />

en venant renforcer les difficultés d’approvisionnement<br />

liées à la pandémie. Les voitures de<br />

tourisme représentaient environ trois quarts des<br />

nouvelles immatriculations.<br />

Augmentation des<br />

voitures électriques<br />

En 2022, 17,7% des voitures de<br />

tourisme nouvellement<br />

immatriculées étaient<br />

complètement électriques, soit<br />

4,5 points de pourcentage de<br />

plus qu’en 2021 (13,2%).<br />

Voiture<br />

20,8 km<br />

Transports en commun<br />

1,0 km<br />

Deux-roues<br />

motorisé<br />

0,4 km<br />

30 km<br />

La voiture, synonyme de liberté<br />

Les activistes climatiques ont beau se coller les<br />

mains sur le bitume devant le tunnel du Gothard,<br />

aux yeux de la population suisse, la voiture rime<br />

d’abord avec indépendance, liberté et plaisir. La<br />

pollution ne vient qu’en quatrième place.<br />

Opinions (en %):<br />

Indépendance<br />

Liberté<br />

Plaisir<br />

Pollution<br />

Action, mouvement<br />

Calme<br />

Luxe<br />

Détente<br />

Attractivité<br />

Stress<br />

Modernité, progrès<br />

Paresse<br />

Habitude d’un autre âge<br />

Réputation, prestige<br />

Aucune<br />

30<br />

28<br />

22<br />

20<br />

20<br />

19<br />

13<br />

12<br />

10<br />

9<br />

5<br />

4<br />

5<br />

65<br />

59<br />

Train<br />

4,9 km<br />

À pied<br />

1,6 km<br />

Des avis partagés<br />

L’e-mobilité a le vent en poupe: plus de la<br />

moitié de la population suisse peut<br />

s’imaginer passer à l’électrique. En<br />

revanche, près de 30% rejettent<br />

catégoriquement cette nouvelle<br />

technologie.<br />

29%<br />

Non envisageable<br />

16%<br />

Pas d’avis<br />

56%<br />

Envisageable<br />

Âge 18-35<br />

36-55<br />

>55<br />

Autre<br />

0,4 km<br />

Vélo (y c. vélo électrique)<br />

0,9 km<br />

Pas de changement d’avis<br />

Plus de deux tiers de la population suisse<br />

estime qu’il est toujours important de<br />

posséder sa propre voiture. Même chez<br />

les nouvelles générations, le climat n’est<br />

pas un facteur déterminant: à peine 37%<br />

des 18-35 ans n’accordent aucune<br />

importance au fait de posséder une<br />

voiture.<br />

pas important/ <br />

peu important<br />

important/<br />

très important<br />

0% 20 40 60 80 100<br />

Sources: Baromètre d’AXA sur la mobilité <strong>2023</strong>; Office fédéral de la statistique (OFS)<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

18 03/<strong>2023</strong>


Sécurité<br />

Questions des lecteurs<br />

Erreur de compteur<br />

J’ai vendu une voiture sur Internet et j’ai<br />

indiqué par erreur dans l’annonce<br />

qu’elle avait environ 65 000 kilomètres au<br />

compteur. Lorsque l’acheteur est venu,<br />

il a constaté qu’il s’agissait en fait de<br />

85 000 kilomètres.<br />

Il me l’a fait remarquer. Je lui ai présenté<br />

mes excuses en lui expliquant qu’il<br />

s’agissait d’une erreur de ma part dans<br />

l’annonce. Néanmoins, je n’ai pas<br />

l’intention de baisser le prix. Ai-je agi<br />

correctement?<br />

P. K., Coire<br />

Le kilométrage fait partie des propriétés<br />

garanties d’une voiture. Comme il est<br />

supérieur à celui que vous avez indiqué sur<br />

Internet, la valeur de votre véhicule s’en<br />

trouve diminuée. L’acheteur peut donc faire<br />

valoir une réduction du prix a posteriori,<br />

voire une annulation du contrat en application<br />

de l’art. 205, al. 1, CO. Nous vous<br />

conseillons donc d’accepter la réduction<br />

demandée.<br />

Carole Kaufmann Ryan<br />

Avocate chez AXA-ARAG<br />

Photos: màd; Somyot Techapuwapat/EyeEm<br />

Placements: moins de<br />

risques et plus de constance<br />

chez les femmes<br />

Un écart clair entre les genres apparaît dans le domaine des placements:<br />

les hommes prennent davantage de risques, mais changent aussi trois<br />

fois plus souvent de stratégie que les femmes. Les différences sont également<br />

marquées entre les générations, comme le révèle une étude<br />

d’AXA. Les femmes investissent non seulement plus rarement, mais<br />

elles placent aussi des sommes moins élevées et prennent beaucoup<br />

moins de risques. Chez AXA, les hommes investissent 90 000 francs<br />

en moyenne, contre 75 000 francs pour les femmes. Tandis que les<br />

investisseurs optent pour une part d’actions moyenne de 63%, les investisseuses<br />

placent 10% de moins en moyenne dans les actions, leur<br />

préférant les métaux précieux et l’immobilier. On constate aussi que<br />

les hommes (32%) définissent plus souvent une stratégie individuelle<br />

que les femmes (25%) et qu’ils l’adaptent plus de trois fois plus souvent.<br />

Les investisseuses modifient donc moins souvent leur portefeuille, ce<br />

qui est généralement judicieux pour les horizons de placement à long<br />

terme. Les statistiques d’AXA révèlent également que dans le groupe<br />

des moins de 50 ans, la différence entre les investisseurs et les investisseuses<br />

est encore plus marquée dans le domaine de la propension au<br />

risque. Les femmes de ce groupe d’âge investissent non pas 10%, mais<br />

15% de moins en actions que les hommes du même âge. On peut dire<br />

également que les hommes jeunes aiment particulièrement prendre<br />

des risques. En effet, la part d’actions est inversement proportionnelle<br />

à l’âge: elle est de 71% dans le groupe des 31 à 40 ans, contre 45% seulement<br />

dans celui des plus de 70 ans.<br />

03/<strong>2023</strong><br />

19 <strong>Mon</strong> ENTREPRISE


LEADERSHIP D’AVENIR<br />

Guider<br />

ou commander?<br />

La complexité croissante de notre société et les nouveaux<br />

besoins du monde salarié mettent les cadres sous pression.<br />

Nous nous penchons sur le style de management et les<br />

aptitudes de demain.<br />

Texte Melanie Ade<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

20 03/<strong>2023</strong><br />

Photo: iStock


LEADERSHIP D’AVENIR<br />

À<br />

l’ère de la mondialisation et de<br />

la révolution numérique, les PME<br />

sont confrontées à des défis sans<br />

précédent. Les nouvelles technologies,<br />

les tendances éphémères et les<br />

modèles commerciaux disruptifs obligent les entreprises<br />

et leurs cadres à évoluer constamment<br />

et à répondre avec agilité aux transformations<br />

complexes. Qui plus est, la pénurie de maind’œuvre<br />

qualifiée a bouleversé les rapports de<br />

force sur le marché du travail: aujourd’hui, chacun<br />

peut choisir où travailler. Cette situation appelle<br />

un changement de mentalité de la part des<br />

cadres, explique Wolfgang Jenewein, expert en<br />

leadership.<br />

Un management positif d’égal à égal<br />

Alors qu’autrefois, la traditionnelle structure<br />

verticale suffisait pour réussir, il faut aujourd’hui<br />

miser sur un management positif<br />

d’égal à égal, affirme W. Jenewein: «Il s’agit<br />

de voir et d’entendre les gens, d’établir une<br />

véritable relation avec eux et leur faire comprendre<br />

qu’ils ont de la valeur à nos yeux. Ce<br />

qui requiert de leur manifester un intérêt sincère.<br />

On peut mener un entretien de réalisation<br />

des objectifs froid et axé sur les résultats, ou on<br />

peut lui apporter une dimension humaine et<br />

s’impliquer réellement. On peut prendre une<br />

personne de haut et pointer ses erreurs et ses<br />

faiblesses, ou on peut lui témoigner de l’estime<br />

et lui demander ce qu’elle pense devoir améliorer.»<br />

Stimuler plutôt que corriger<br />

Le management moderne implique un changement<br />

d’approche: le chef d’hier devient le<br />

coach d’aujourd’hui. Au lieu d’imposer à leurs<br />

équipes des stratégies et des procédures rigides,<br />

les cadres doivent les stimuler, les encourager à<br />

participer à la réflexion. Et il ne s’agit pas ici de<br />

ménager son personnel, précise W. Jenewein:<br />

«Les cadres peuvent continuer à être exigeants<br />

mais, en tout premier lieu, ils doivent identifier<br />

les points forts de leurs collaboratrices<br />

et collaborateurs pour les faire évoluer. Des<br />

équipes formées et intrinséquement motivées<br />

s’investissent bien plus que la moyenne. Mais<br />

elles ont besoin d’une plus grande liberté et<br />

d’avoir voix au chapitre.»<br />

Selon l’économiste d’entreprise, penser aujourd’hui<br />

que les thèmes du développement<br />

organisationnel ou de la culture d’entreprise<br />

ne concernent que les autres est une erreur:<br />

«Ne pas adapter son style de management, c’est<br />

L’expert<br />

Wolfgang Jenewein est<br />

professeur titulaire en<br />

leadership à l’université de<br />

Saint-Gall. Ses recherches<br />

portent essentiellement<br />

sur le leadership positif, la<br />

transformation culturelle<br />

des organisations et la<br />

gestion d’équipes hautement<br />

performantes dans l’économie<br />

et le sport. Grâce à son<br />

cabinet de conseil, il aide des<br />

organisations, des équipes<br />

et des particuliers à valoriser<br />

leur potentiel.<br />

linkedin.com/in/wolfgangjenewein<br />

risquer de ne plus trouver, à moyen terme, les<br />

talents appropriés pour son entreprise et, par<br />

conséquent, ne plus pouvoir, à long terme, la<br />

développer avec l’agilité et l’innovation requises<br />

pour rester compétitif. Les clients iront<br />

voir ailleurs, et la concurrence gagnera peu à<br />

peu du terrain.»<br />

Tout commence par un travail de réflexion<br />

Les PME ont donc tout intérêt à mener une<br />

réflexion au sein de leur direction. Quel est<br />

notre style de management? Quelle est notre<br />

conception de la collaboration au sein de l’organisation?<br />

Comment la situation a-t-elle évolué<br />

ces dernières années? Dans de nombreux<br />

cas, l’échange avec un coach en développement<br />

organisationnel se révèlera utile, précise<br />

Wolfgang Jenewein. Ensuite, il recommande<br />

de développer une approche commune du management<br />

et de l’implanter durablement dans<br />

l’entreprise au moyen d’un processus de développement<br />

accompagné. «Tout changement de<br />

style de conduite demande un effort régulier.<br />

Il ne suffit pas de prêcher une fois la bonne<br />

parole. Il faut instaurer peu à peu de bonnes<br />

pratiques de management, une bonne cohabitation<br />

et une culture d’entreprise positive»,<br />

souligne l’expert.<br />

Humain et authentique<br />

Wolfgang Jenewein a encore trois conseils importants<br />

à l’intention des cadres: «Premièrement:<br />

ne pas se prendre trop au sérieux.» C’est<br />

en gardant les pieds sur terre et en sachant rire<br />

de soi-même que l’on crée la proximité avec<br />

ses équipes, lesquelles n’hésiteront pas, à leur<br />

tour, à donner un feed-back sincère lorsque les<br />

choses vont moins bien. Deuxièmement: «Être<br />

soi-même et ne pas jouer un rôle. Les managers<br />

sont aussi des êtres humains.» <strong>Mon</strong>trez-vous<br />

parfois vulnérable, partagez vos craintes, vos<br />

soucis et vos erreurs avec vos équipes. Nous<br />

passons plus de temps au travail qu’avec nos<br />

familles. Cet environnement devrait donc aussi<br />

être empreint d’humanité. Vous vous assurerez<br />

ainsi des collaboratrices et collaborateurs engagés.<br />

Troisièmement: «La flamme que tu veux<br />

allumer chez les autres doit d’abord brûler en<br />

toi. Seul celui qui se passionne pour son travail<br />

peut motiver et passionner autrui.» ●<br />

«La conduite n’est pas une question de<br />

temps, mais d’attitude.»<br />

Wolfgang Jenewein, professeur titulaire à l’université de Saint-Gall<br />

03/<strong>2023</strong> 21<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


ÉTUDE<br />

Seule une minorité<br />

de PME appliquent des<br />

mesures concrètes en<br />

faveur des femmes.<br />

Photo: iStock<br />

Le temps partiel reste<br />

une option rare dans<br />

les métiers typiquement<br />

masculins<br />

Les PME sont favorables au travail à temps partiel, mais elles sont nombreuses à fixer<br />

un taux d’occupation minimal de 80%. Cela complique en particulier le retour des femmes<br />

dans la vie active. Et la semaine de quatre jours se heurte à une opposition croissante.<br />

Texte Melanie Ade<br />

L’évolution démographique bouleverse<br />

le marché de l’emploi: pour la première<br />

fois, les départs à la retraite sont plus<br />

nombreux que les entrées dans la vie<br />

professionnelle. D’où un assèchement<br />

du marché du travail. Cependant, cette transformation<br />

ne se cantonne pas à une question<br />

d’effectif, mais concerne également les attentes<br />

et les exigences des employés et employées. Si<br />

leurs besoins gagnent en importance, c’est précisément<br />

parce que la pénurie de main-d’œuvre<br />

fait pencher le rapport de force en leur faveur.<br />

Dans ce contexte, le travail à temps partiel<br />

constitue une thématique centrale, très<br />

discutée, à l’égard de laquelle les PME suisses<br />

se montrent généralement positives. C’est ce<br />

qu’indiquent les résultats de la dernière étude<br />

sur le marché de l’emploi des PME, réalisée par<br />

<strong>Mon</strong><br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

ENTREPRISE<br />

22 03/<strong>2023</strong>


ÉTUDE<br />

«Entre un poste à 40% et à 80%,<br />

il y a une différence de taille».<br />

Michael Hermann, responsable de Sotomo<br />

AXA cette année pour la deuxième fois avec<br />

l’institut de recherche Sotomo. Seule une entreprise<br />

sur dix ne voit aucun avantage dans<br />

un taux d’occupation de 80% par rapport à un<br />

temps plein. Face à la pénurie de main-d’œuvre<br />

spécialisée, on peut se demander si, du point de<br />

vue économique, la Suisse peut se permettre<br />

le travail à temps partiel. Pourtant, tous les<br />

groupes d’âges en Suisse le plébiscitent.<br />

Seuil élevé pour le taux<br />

d’occupation minimal<br />

Problème: tous les temps partiels ne se valent<br />

pas. «Les débats sur le sujet reposent souvent<br />

sur des généralisations, alors qu’entre un poste<br />

à 40% et à 80%, il y a une différence de taille»,<br />

explique Michael Hermann, responsable de Sotomo.<br />

Pour l’étude sur le marché de l’emploi dans<br />

les PME, les entreprises ont donc été interrogées<br />

sur le niveau de taux d’occupation requis pour<br />

que les membres du personnel puissent s’acquitter<br />

de toutes leurs tâches et obligations. Les résultats<br />

montrent que le seuil minimal s’élève en<br />

moyenne à 80% pour les petites PME employant<br />

de 5 à 9 personnes, soit nettement plus que chez<br />

les PME moyennes et grandes, pour lesquelles un<br />

taux moyen de 60% peut suffire (graphique 1).<br />

Le taux d’occupation minimal s'établit à 50%<br />

dans les secteurs employant beaucoup de<br />

femmes tels que le commerce de détail, l’éducation<br />

ou encore la santé et les activités sociales.<br />

«La répartition des tâches ménagères et éducatives<br />

bien ancrée dans les foyers fait que le<br />

travail à temps partiel est très répandu et institutionnalisé<br />

dans les métiers féminins, tandis<br />

que les possibilités de réduction du temps de<br />

travail demeurent limitées dans les métiers typiquement<br />

masculins. On peut donc se demander<br />

dans quelle mesure la possibilité de temps<br />

partiel est liée à l’activité en soi ou à la répartition<br />

traditionnelle des rôles», résume Michael<br />

Hermann.<br />

L’influence des représentations sociales<br />

Quelque 43% des PME interrogées justifient le<br />

taux minimal d’occupation dominant chez elles<br />

par une charge accrue de coordination et de planification<br />

en cas de taux réduit. Le deuxième<br />

motif cité correspond aux attentes de la clientèle<br />

en termes de présence du personnel (41%).<br />

Seul un bon tiers (35%) des PME justifie le taux<br />

minimal par le fait que le travail en tant que tel<br />

exige un certain temps de présence. Si les besoins<br />

accrus de coordination et de planification<br />

pour les faibles taux sont évidents, les temps de<br />

Graphique 1: taux d’occupation minimal requis selon<br />

la taille de l’entreprise et le secteur<br />

Petites PME (5-9)<br />

Moyennes PME (10-49)<br />

Grandes PME (50-250)<br />

Finances et assurances<br />

Information et communication<br />

Commerce<br />

Construction<br />

Industrie<br />

Hôtellerie-restauration<br />

Commerce de détail<br />

Enseignement<br />

Santé et activités sociales<br />

Selon la taille de l’entreprise<br />

Selon la branche<br />

0%<br />

80%<br />

60%<br />

60%<br />

0% 25% 50% 75% 100%<br />

80%<br />

80%<br />

80%<br />

80%<br />

60%<br />

60%<br />

50%<br />

50%<br />

50%<br />

Graphique 2: mesures de réduction du déséquilibre<br />

entre hommes et femmes<br />

Horaires de travail flexibles<br />

Encouragement du temps partiel<br />

et du partage de poste<br />

Possibilité de télétravail<br />

Prise en compte du sexe lors du<br />

recrutement<br />

Pas de réunions en début ou en<br />

fin de journée<br />

Programmes de développement<br />

ciblés<br />

Quotas<br />

Autres<br />

Aucune mesure<br />

0%<br />

36%<br />

29%<br />

22%<br />

18%<br />

11%<br />

10%<br />

6%<br />

2%<br />

30%<br />

25% 50% 75% 100%<br />

«Quel doit être le taux d’occupation minimal des collaborateurs réguliers de votre<br />

entreprise pour qu’ils puissent effectuer pleinement leurs tâches et leurs obligations?»<br />

(n = 301), taux d’occupation en %, représentation de la médiane.<br />

25% 50% 75% 100%<br />

«Quelles mesures votre entreprise a-t-elle prises afin d’atteindre l’égalité des sexes?»<br />

Uniquement les PME ne pratiquant pas la parité, (n = 201), en %.<br />

03/<strong>2023</strong> 23<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


ÉTUDE<br />

«L’économie suisse gagnerait à voir les femmes augmenter<br />

leur taux d’occupation».<br />

Michael Hermann, responsable de Sotomo<br />

présence exigés par la clientèle tiennent pour<br />

beaucoup aux représentations sociales. Dans<br />

les entreprises et les secteurs affichant un taux<br />

d’occupation minimal élevé, on peut aussi se demander<br />

si celui-ci tient à l'activité proprement<br />

dite ou à des représentations sociales concernant<br />

la façon d’exercer un métier donné.<br />

La semaine de quatre jours n’a pas le vent en<br />

poupe<br />

Par rapport au sondage de l’année dernière, le<br />

scepticisme a augmenté concernant une semaine<br />

de quatre jours inscrite dans le droit. Tandis que<br />

39% des entreprises interrogées jugeaient positivement<br />

la mise en place d’une semaine de<br />

quatre jours en 2022, elles étaient moins d’un<br />

tiers (31%) dans ce cas en <strong>2023</strong>. Les résultats de<br />

l’étude montrent en outre que les PME suisses<br />

ont des conceptions très diverses de ce que signifie<br />

l’introduction d’une semaine de quatre<br />

jours. Seule une minorité de personnes interrogées<br />

(39%) entendent par là la réduction du<br />

temps de travail pour un salaire identique (modèle<br />

de la compensation salariale). Pour 32% des<br />

personnes interrogées, une semaine de quatre<br />

jours implique d’effectuer le même nombre<br />

d’heures qu’aujourd’hui en quatre jours plutôt<br />

qu’en cinq (modèle de réaménagement du temps<br />

de travail). Et 30% tablent sur une réduction du<br />

nombre d’heures travaillées par semaine, contre<br />

une réduction du salaire (modèle de la compensation<br />

du temps de travail, graphique 3).<br />

Les personnes qui se montrent positives à<br />

Graphique 3:<br />

compréhension<br />

de la semaine de<br />

quatre jours<br />

39%<br />

Un nombre<br />

d’heures<br />

réduit pour<br />

le même<br />

salaire<br />

30%<br />

Un nombre<br />

d’heures<br />

réduit pour<br />

un salaire<br />

réduit<br />

32%<br />

Le même<br />

nombre<br />

d’heures pour<br />

le même<br />

salaire<br />

«Qu’entendez-vous par<br />

semaine de travail de quatre<br />

jours?» (N = 301), données<br />

en %.<br />

l’égard de la semaine de quatre jours pensent<br />

plus souvent au modèle de la compensation salariale<br />

que les sceptiques: 55% de celles et ceux<br />

qui se prononcent pour la semaine de quatre<br />

jours entendent par là une réduction du temps<br />

de travail avec un salaire maintenu. Mais au total,<br />

seuls 17% sont favorables à une semaine de<br />

quatre jours avec salaire identique. «Les taux<br />

d’activité de 80% sont aujourd’hui largement<br />

acceptés. Mais peu de PME se prononcent en<br />

faveur d’une semaine légale de quatre jours,<br />

même avec une compensation salariale»,<br />

constate Michael Hermann.<br />

Peu de mesures concrètes en faveur des<br />

femmes<br />

Une stratégie largement débattue pour régler la<br />

pénurie de main-d’œuvre consiste à augmenter<br />

le taux d’activité des femmes. Car ce sont encore<br />

souvent celles-ci qui assument la majeure partie<br />

des tâches ménagères et éducatives, et doivent<br />

donc réduire leur temps de travail. Mais l’économie<br />

suisse gagnerait à voir les femmes augmenter<br />

leur taux d’occupation.<br />

Les résultats de l’étude font apparaître que<br />

70% des entreprises interrogées s’efforcent<br />

de faire face au déséquilibre actuel entre les<br />

femmes et les hommes (graphique 2). Seules<br />

quelques PME prennent des mesures ciblées:<br />

les plus répandues sont le temps de travail<br />

flexible (36%) ainsi que le temps partiel et le<br />

partage de poste (29%). Les actions ciblées telles<br />

que la prise en compte du sexe lors du recrutement<br />

(18%) ou les programmes de développement<br />

ciblés (10%) sont encore plus rares. «Ces<br />

deux dernières mesures pourraient contribuer<br />

à accroître l’emploi des femmes, mais aussi<br />

les aider à faire carrière et à travailler à des<br />

taux d’occupation plus élevés», estime Michael<br />

Hermann.<br />

●<br />

Photo: Marco Vara<br />

Michael Hermann, responsable de Sotomo: «Entre un poste à 40% et à 80%, il y a une<br />

différence de taille.»<br />

À propos de l’étude<br />

Pour l’étude actuelle, l’institut de recherche Sotomo<br />

a interrogé 301 PME suisses employant au moins<br />

cinq personnes en Suisse romande et en Suisse<br />

alémanique. Les données ont été collectées du<br />

21 février au 1 er mars <strong>2023</strong> auprès du panel d’entreprises<br />

d’AmPuls.<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

24 03/<strong>2023</strong>


Responsabilité<br />

Questions des lecteurs<br />

Erreur de conduite<br />

De plus en plus de véhicules peuvent se<br />

garer, freiner et faire des manœuvres<br />

d’évitement de manière autonome. Que<br />

se passe-t-il si j’équipe ma flotte de ce<br />

type de systèmes d’assistance et que<br />

ceux-ci causent un dommage à un tiers<br />

par une réaction inappropriée?<br />

T. K., Thoune<br />

Les systèmes d’assistance au freinage et au<br />

stationnement font déjà quasiment partie<br />

des équipements standard des nouveaux véhicules.<br />

Ils n’en restent pas moins de simples<br />

«assistants» pour la conductrice ou le conducteur,<br />

qui doit à tout moment rester maître de<br />

son véhicule et intervenir manuellement en<br />

cas d’erreur technique manifeste. Toutefois,<br />

si la personne qui était au volant peut établir<br />

que l’assistance au stationnement a accéléré<br />

soudainement pendant le début de la<br />

manœuvre au lieu de s’arrêter lentement et<br />

que c’est donc une erreur technique qui est à<br />

l’origine du dommage causé au véhicule déjà<br />

parqué d’un tiers, l’assurance responsabilité<br />

civile de la détentrice ou du détenteur du<br />

véhicule prend en charge la réparation du<br />

véhicule tiers, avant de vérifier si elle peut se<br />

retourner contre le constructeur du véhicule<br />

qui a provoqué le sinistre. Le dommage au<br />

propre véhicule est couvert par l’assurance<br />

casco collision ou, le cas échéant, par le<br />

constructeur. Il convient de noter qu’AXA<br />

soutient l’utilisation de systèmes d’assistance,<br />

car ils permettent de réduire le nombre<br />

de sinistres graves de la circulation malgré la<br />

densité croissante du trafic routier.<br />

Patrick Villiger<br />

Responsable Sinistres<br />

Véhicules automobiles<br />

Photos: màd, Sarayut Thaneerat<br />

Davantage de durabilité<br />

demandée aux caisses<br />

de pension<br />

Les caisses de pension devraient être légalement tenues d’effectuer des<br />

placements durables. C’est le point de vue de près de la moitié de la<br />

population suisse, comme le révèle une enquête représentative d’AXA.<br />

Cette position est particulièrement marquée en Suisse romande (62%)<br />

et chez les jeunes (55%). Parmi les opposants, les hommes sont majoritaires:<br />

39% rejettent l’idée d’une durabilité imposée par la loi, contre<br />

20% seulement de femmes. De plus, près de la moitié des personnes<br />

sondées sont plutôt favorables ou très favorables aux placements durables<br />

pour leurs avoirs de prévoyance des trois piliers, même si elles<br />

sont seulement 34% à croire à l’effet positif de la durabilité des investissements<br />

sur le rendement. Lorsqu’il s’agit de placer ses propres<br />

avoirs, les opinions divergent. Seul un quart des épargnants investissent<br />

leurs avoirs de prévoyance 3a exclusivement ou principalement dans<br />

des solutions durables (femmes 30%, hommes 22%), et un autre tiers<br />

s’efforce de le faire mais y renonce dès lors que le rendement n’est<br />

pas satisfaisant. La plupart des personnes interrogées estiment que les<br />

caisses de pension ne devraient en aucun cas investir dans le travail des<br />

enfants, les fabricants d’armes prohibées et les entreprises ou les pays<br />

violant les droits humains. En revanche, elles accordent une grande<br />

importance aux énergies renouvelables, à la biodiversité, à la protection<br />

de la nature et à la préservation des ressources naturelles: selon elles, ce<br />

sont ces domaines que les caisses de pension devraient privilégier pour<br />

leurs investissements durables.<br />

03/<strong>2023</strong> 25<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


REPORTAGE SUR UN CAS DE SINISTRE<br />

Une chaîne logistique<br />

ininterrompue<br />

pour les envois de colis<br />

Neutromedics expédie chaque année plus de 5000 paquets.<br />

La plupart du temps, tout va comme sur des roulettes,<br />

mais il peut arriver qu’un grain de sable vienne enrayer<br />

la machine. L’assurance transport intervient alors pour<br />

assumer les frais et mener des pourparlers parfois difficiles.<br />

Texte Simona Altwegg Photos Marco Vara<br />

Ouvrir un colis estampillé Neutromedics,<br />

c’est s’exposer à une surprise<br />

de taille. Os humains, tendons,<br />

nerfs: les marchandises sont<br />

en effet d’un genre un peu particulier.<br />

Leur expédition se fait par -80°C, dans<br />

des boîtes isothermes en polystyrène remplies<br />

de glace carbonique. Autant dire que la logistique<br />

et le transport doivent être parfaitement<br />

huilés et que les paquets ne sauraient traîner<br />

en chemin. Car en cas de sublimation de la<br />

glace carbonique, la température s’élève et les<br />

produits périssent. «C’est un risque que nous<br />

ne pouvons pas courir», martèle Bea Schnitzer,<br />

directrice administrative chez Neutromedics.<br />

Des matériaux humains pour la chirurgie<br />

Forte de sept salariés, cette société unique en<br />

Suisse commercialise des implants humains à<br />

des fins médicales. Elle se procure outre-Atlantique<br />

des tendons, nerfs et os humains prélevés<br />

sur des donneurs et les revend ici à des médecins<br />

du sport et à des chirurgiens orthopédistes<br />

qui les utilisent lors d’opérations.<br />

Le transport de certains produits, comme les<br />

ménisques, est particulièrement délicat. Dès<br />

qu’elle trouve aux États-Unis un «match» compatible<br />

avec l’organisme d’un patient situé en<br />

Suisse, la société l’importe. La logistique est<br />

alors réglée comme du papier à musique: planification<br />

minutieuse de l’expédition vers le<br />

lieu de l’opération, strict respect de toutes les<br />

restrictions imposées, maintien permanent de<br />

la chaîne du froid... Entre l’envoi et la livraison,<br />

la glace carbonique est contrôlée à plusieurs re-<br />

«Cette assurance<br />

fonctionne<br />

comme<br />

une casco<br />

complète. Si un<br />

colis subit<br />

une avarie au<br />

cours du<br />

transport, nous<br />

prenons<br />

immédiatement<br />

en<br />

charge les<br />

dommages.»<br />

Marco Gämperle, responsable Sinistres<br />

Assurances Transport chez AXA<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Fondée en 1993, Neutromedics<br />

SA commercialise des<br />

implants humains à usage<br />

orthopédique. Elle emploie<br />

sept salariés dans ses locaux,<br />

à Cham.<br />

neutromedics.ch<br />

prises et rechargée si nécessaire. «J’ai toujours<br />

une petite boule au ventre avant chaque transport»,<br />

concède Bea Schnitzer.<br />

Quelques colis égarés en chemin<br />

L’entreprise, basée à Cham, comptabilise<br />

chaque année plus de 5000 envois. Si la plupart<br />

d’entre eux arrivent à bon port, certains s’évaporent<br />

dans la nature. «Seuls deux paquets<br />

par an ne sont pas acheminés comme prévu»,<br />

confie Bea Schnitzer. Pour y remédier, l’entreprise<br />

a conclu auprès d’AXA une assurance<br />

pour le transport des marchandises qui couvre<br />

les dommages occasionnés, que Neutromedics<br />

soit l’expéditrice ou la destinataire des paquets.<br />

«Cette assurance fonctionne comme une casco<br />

complète. Si un colis subit une avarie au cours<br />

du transport, nous prenons immédiatement en<br />

charge les dommages, que les marchandises<br />

soient en transit entre Cham et Berne ou entre<br />

New York et Paris», déclare Marco Gämperle,<br />

responsable Sinistres Assurances Transport<br />

chez AXA.<br />

Des tractations fastidieuses<br />

Dans un second temps, l’assurance prend<br />

contact avec le prestataire responsable des<br />

dommages causés, autrement dit la Poste ou<br />

une société de coursiers, pour lui réclamer<br />

une indemnisation. Autant de démarches que,<br />

faute d’assurance transport, l’entreprise devrait<br />

effectuer elle-même. Sans compter que<br />

la requête en remboursement est aléatoire<br />

et la responsabilité, limitée. «D’ordinaire, le<br />

transporteur ne règle qu’une indemnité au ki-<br />

▶<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

26 03/<strong>2023</strong>


REPORTAGE SUR UN CAS DE SINISTRE<br />

1 – La glace carbonique garde les<br />

implants au frais. Si elle se<br />

sublime, le contenu du colis<br />

devient inutilisable.<br />

2 – Neutromedics expédie chaque<br />

année plus de 5000 paquets.<br />

Il est essentiel que tout marche<br />

comme sur des roulettes.<br />

3 – Les produits expédiés sont<br />

protégés des coups et autres<br />

aléas par des emballages<br />

intérieurs et extérieurs<br />

parfaitement adaptés.<br />

4 – Transporter des ménisques et<br />

des tendons d’Achille nécessite<br />

une planification et une<br />

préparation minutieuses.<br />

2<br />

1<br />

4<br />

3<br />

03/<strong>2023</strong> 27<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


logramme et non la valeur totale du colis. Il<br />

n’est pas rare non plus qu’il ne réponde pas aux<br />

courriers ou rejette toute responsabilité, surtout<br />

s’il s’agit d’un poids lourd du transport<br />

international situé à l’autre bout du globe. Les<br />

petites sociétés ne sont pas de taille à lutter»,<br />

explique Marco Gämperle. AXA, en revanche,<br />

dispose d’un réseau d’envergure mondiale. «Je<br />

suis soulagée que notre assureur se charge de<br />

tout à notre place. Aussi, pas question pour<br />

nous de renoncer à notre assurance transport,<br />

qui nous couvre vis-à-vis de tous nos partenaires<br />

d’expédition dans le monde», précise<br />

Bea Schnitzer. L’assurance s’adresse à toutes<br />

les sociétés de commerce et de production qui<br />

effectuent des envois réguliers de colis. Elle se<br />

justifie d’autant plus que le nombre d’expéditions<br />

a fortement augmenté ces dernières années.<br />

Que ce soit par voie aérienne, maritime<br />

ou terrestre, produits et matières premières<br />

parcourent la planète. Le risque d’égarer des<br />

marchandises n’en est que plus grand.<br />

Marco Gämperle et son équipe recherchent<br />

donc pour leurs clients des solutions sur mesure.<br />

«La diversité des envois est telle que nous<br />

devons y répondre par une pluralité de couvertures<br />

d’assurance.» Ensemble, ils étudient également<br />

quel serait le partenaire d’expédition<br />

idéal. De fait, ni Bea Schnitzer ni Marco Gämperle<br />

ne transigeraient sur les qualités d’un<br />

transporteur. Car même si l’assurance couvre<br />

les dommages occasionnés, rien ne vaut une<br />

opération de transport rondement menée. ●<br />

Assurance transport<br />

L’assurance transport couvre les marchandises<br />

de leur lieu de départ à leur<br />

lieu de destination contre les pertes<br />

et les avaries. Elle protège ainsi les<br />

entreprises de commerce et de production<br />

des risques financiers encourus et<br />

délègue à AXA la tenue de pourparlers<br />

délicats en cas de sinistre ou de recours.<br />

axa.ch/transport<br />

Mascotte du bureau et marchandise délicate: Teddy n’accepte d’être transporté que dans les<br />

bras des collaboratrices et des collaborateurs.<br />

Comment limiter les risques lors d’envois<br />

1 Opter pour le bon emballage<br />

Les produits expédiés doivent être<br />

protégés des coups et autres aléas<br />

par des emballages intérieurs et<br />

extérieurs adaptés. Quoique synonyme<br />

de poids, de volume et de frais<br />

de transport supplémentaires, cette<br />

précaution s’impose, de même que le<br />

choix d’emballages neutres pour éviter<br />

les vols. Pour les produits thermosensibles,<br />

mieux vaut tenir compte, lors<br />

du conditionnement, d’éventuels<br />

retards de livraison.<br />

2 Choisir le transporteur avec soin<br />

Outre la disponibilité et le prix, un<br />

troisième critère préside au choix du<br />

partenaire d’expédition: la qualité.<br />

Les contrats doivent également être<br />

passés au crible, notamment le montant<br />

de la responsabilité ainsi que les<br />

directives de sécurité et de prévention<br />

des dommages. Ne pas hésiter non<br />

plus à changer de prestataire en cas<br />

d’expérience négative.<br />

3 Évaluer les sous-traitants<br />

N’accepter aucun des sous-traitants<br />

engagés par le transporteur sans vérification<br />

préalable.<br />

4 Contrôler la marchandise<br />

La marchandise doit être contrôlée<br />

lors de la livraison et de l’enlèvement,<br />

si possible contre signature.<br />

5 Calibrer l’assurance transport<br />

L’assurance de transport de marchandises<br />

doit répondre à certains<br />

paramètres. Il peut se révéler utile<br />

d’analyser les coûts et les bénéfices et<br />

de dialoguer avec l’assureur.<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

28 03/<strong>2023</strong>


Moins d’accidents,<br />

moins d’absences<br />

Prévenir les accidents de loisirs profite aux entreprises.<br />

Le BPA les aide dans cette démarche en leur offrant:<br />

• des conseils et formations pour les spécialistes de la sécurité et les responsables<br />

• des offres de sensibilisation et moyens d’intervention pour les collaborateurs<br />

bpa.ch/entreprises<br />

Bureau de prévention<br />

des accidents


30<br />

MARKETING<br />

ENTRETIEN<br />

De quelle couleur<br />

est votre soif?<br />

Depuis 1952, Rivella est une marque incontournable en<br />

Suisse. Malgré ces 70 années de succès, l’entreprise<br />

est toujours aussi innovante. Depuis mai, Erland Brügger<br />

et Silvan Brauen se partagent le poste de CEO. Ils nous<br />

racontent ce qui fait la réussite de l’entreprise.<br />

Entretien Melanie Ade<br />

Photos Marco Vara<br />

Boit-on uniquement du Rivella dans<br />

votre fonction?<br />

Silvan Brauen: Évidemment! Ou l’une de nos<br />

autres marques comme Focuswater. Bien sûr,<br />

nous goûtons aussi à l’occasion un produit<br />

concurrent. Après tout, nous devons nous tenir<br />

au courant de ce qui se fait sur le marché.<br />

Quelle est votre variété préférée?<br />

Erland Brügger: Je les aime toutes, mais je<br />

bois surtout du Refresh, plus léger et moins sucré:<br />

quand on n’a plus 25 ans, il faut soit faire<br />

beaucoup de vélo, soit surveiller son apport calorique.<br />

(Rires.)<br />

Vous vous partagez le rôle de CEO<br />

depuis mai <strong>2023</strong>. Comment cela se<br />

passe-t-il?<br />

Silvan Brauen: Très bien. Les premiers mois<br />

se sont parfaitement déroulés. Nous avons déjà<br />

pris ensemble quelques grandes décisions stratégiques<br />

pour lesquelles nos échanges mutuels<br />

ont été très utiles.<br />

Erland Brügger: Il faut dire que nous travaillons<br />

ensemble depuis douze ans déjà. De<br />

plus, chez Rivella, nous avons des hiérarchies<br />

très plates: les problèmes sont résolus là où se<br />

trouvent les compétences spécialisées. Notre<br />

répartition du travail n’est donc pas totalement<br />

nouvelle, elle est juste plus accentuée.<br />

Le modèle de «top sharing» est pourtant<br />

assez rare, surtout pour des postes<br />

de CEO. D’où vous est venue l’idée?<br />

Erland Brügger: Après avoir tenu seul les<br />

rênes pendant douze ans, j’ai voulu donner un<br />

nouvel élan à la direction et aborder certains<br />

thèmes sous un angle différent. Par ailleurs,<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Rivella a été fondée en 1952<br />

à Stäfa (ZH) par Robert<br />

Barth, alors étudiant en<br />

droit. Aujourd’hui, la société<br />

a son siège à Rothrist (AG).<br />

L’usine située en Argovie met<br />

en bouteille non seulement<br />

l’assortiment Rivella, mais<br />

aussi les produits Focuswater,<br />

les jus de fruits Michel et,<br />

depuis 2022, la boisson caféinée<br />

Enertea. Rivella emploie<br />

237 personnes.<br />

rivella-group.com<br />

rivella.ch<br />

dans une entreprise familiale, on aspire à satisfaire<br />

le besoin de stabilité des actionnaires.<br />

Notre duo allie ces deux aspects: un vent nouveau<br />

et une expérience solide. L’entreprise tout<br />

entière en tire profit.<br />

Avez-vous également rencontré des<br />

difficultés?<br />

Silvan Brauen: La rapidité et les structures<br />

simples sont les grandes forces de notre entreprise.<br />

Il était donc important pour nous que la<br />

concertation exigée par le nouveau modèle ne<br />

nous ralentisse pas. Et le fait que le personnel<br />

ait deux interlocuteurs ne devait pas compliquer<br />

les processus opérationnels. C’était l’une<br />

de nos priorités.<br />

Erland Brügger: Quand on a travaillé à plein<br />

temps pendant trente ans, on se rend bien<br />

compte qu’une baisse du taux d’occupation<br />

réduit aussi les ressources. De 80% actuellement,<br />

je passerai à 60% à partir de janvier. Il<br />

faut s’astreindre à respecter les jours de congé.<br />

Je n’y arrive pas toujours pour l’instant, mais<br />

j’y travaille.<br />

Que vous apportez-vous l’un à l’autre?<br />

Silvan Brauen: L’apprentissage mutuel est<br />

l’un des atouts majeurs du modèle. Une génération<br />

nous sépare, nous avons des opinions<br />

et des compétences différentes. Erland a une<br />

solide expérience du management; moi, je me<br />

concentre plutôt sur l’innovation et le marché.<br />

Erland Brügger: Nous nous complétons aussi<br />

au niveau du caractère: Silvan a ses talents, j’ai<br />

les miens. C’est exactement cela, l’apport d’un<br />

modèle partagé.<br />

En Suisse, tous les enfants connaissent<br />

Rivella. Comment fait-on d’une boisson<br />

au lactosérum un succès commercial?<br />

Silvan Brauen: L’un des principaux facteurs<br />

de succès est la différenciation. Or grâce à son<br />

caractère unique, Rivella y parvient mieux que<br />

bien d’autres marques. Par ailleurs, l’entreprise<br />

mène depuis toujours une prospection<br />

différenciée du marché et un sponsoring cohérent,<br />

dans le domaine sportif comme dans<br />

l’événementiel. Enfin, le Swissness et le facteur<br />

de sympathie nous aident certainement;<br />

▶<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

30<br />

03/<strong>2023</strong>


Générations différentes, compétences<br />

différentes: les co-CEO Silvan Brauen<br />

et Erland Brügger forment une<br />

équipe de choc.<br />

03/<strong>2023</strong> 31<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


MARKETING<br />

ENTRETIEN<br />

Portrait<br />

ce n’est pas un hasard si nous figurons depuis<br />

longtemps parmi les marques les plus populaires<br />

et les plus dignes de confiance de Suisse.<br />

Erland Brügger: N’oublions pas que cette réussite<br />

est le fruit d’un travail acharné. Rivella est<br />

un produit dont le monde n’a pas réellement<br />

besoin et qui n’a aucun équivalent. Si on avait<br />

mené une étude de marché traditionnelle avant<br />

la fondation, on n’aurait probablement jamais<br />

commercialisé cette boisson. Les dix premières<br />

années, Rivella n’a dégagé aucun bénéfice. Nos<br />

prédécesseurs y ont mis toute leur ardeur.<br />

D’où vient le nom de Rivella au juste?<br />

Silvan Brauen: Il est tiré du nom du village<br />

tessinois de Riva San Vitale. À partir de ce nom<br />

de lieu et du mot italien «rivelazione» – révélation<br />

en français –, le fondateur Robert Barth a<br />

imaginé le nom de marque Rivella.<br />

Hormis aux Pays-Bas, la réussite n’a<br />

pas été au rendez-vous à l’étranger, et<br />

l’entreprise s’est retirée du marché<br />

allemand en 2019. Pourquoi?<br />

Erland Brügger: Aux Pays-Bas, nous avons introduit<br />

le Rivella Bleu dès 1958, avant même<br />

de proposer cette version allégée en Suisse.<br />

Nous avons ainsi commercialisé la première<br />

boisson light du marché européen et avons pu<br />

nous établir au fil des années. En Allemagne,<br />

nous avons essayé plus tard de lancer le Rivella<br />

Rouge, mais le marché était déjà saturé. De<br />

plus, à cette époque, le sucre était déjà sous le<br />

feu des critiques. Il était donc difficile de se positionner<br />

avec une boisson sucrée.<br />

À ce propos, les boissons sucrées<br />

comme le Rivella Rouge ont-elles encore<br />

un avenir? Comment relevez-vous<br />

ce défi?<br />

Erland Brügger: En proposant des alternatives.<br />

Nous refusons l’idée d’imposer aux gens<br />

ce qu’ils ont le droit de boire. Même si certaines<br />

instances officielles pensent qu’il faut recourir<br />

à la fiscalité pour protéger la population<br />

du sucre, nous défendons une approche plus<br />

libérale. C’est pourquoi nous nous sommes<br />

engagés à réduire la teneur en sucre; nos nouveautés<br />

sont toutes nettement moins sucrées<br />

que l’original.<br />

Après une baisse temporaire, vous avez<br />

encore augmenté votre chiffre d’affaires<br />

en 2022. Comment y êtes-vous<br />

parvenus?<br />

Silvan Brauen, 38 ans, a<br />

rejoint le groupe Rivella en<br />

2011. Ces dernières années,<br />

il a occupé différentes fonctions<br />

au sein de l’entreprise,<br />

dernièrement celle de<br />

responsable Marketing. En<br />

tant que co-CEO «Marchés»,<br />

il se charge désormais des<br />

domaines suivants: marketing,<br />

vente, F&A et communication<br />

d’entreprise.<br />

Silvan Brauen est titulaire<br />

d’un diplôme de sciences<br />

économiques des universités<br />

de Fribourg et de Göteborg<br />

(Suède). Il a grandi à Morat<br />

et vit avec sa partenaire et<br />

leurs deux jeunes enfants à<br />

Berne.<br />

«Une génération<br />

nous<br />

sépare, nous<br />

avons des<br />

opinions et des<br />

compétences<br />

différentes.<br />

Erland a une<br />

solide expérience<br />

du<br />

management;<br />

moi, je me<br />

concentre<br />

plutôt sur<br />

l’innovation<br />

et le marché.»<br />

Silvan Brauen, co-CEO<br />

Erland Brügger: Les boissons sans alcool sont<br />

des achats impulsifs: elles sont davantage<br />

consommées au restaurant et en déplacement<br />

que chez soi. Pendant la pandémie, ce segment<br />

a totalement disparu: les restaurants étaient<br />

fermés et, à la maison, les gens préféraient<br />

boire de l’eau. Ce phénomène, qui nous a durement<br />

touchés, s’est aujourd’hui stabilisé.<br />

Silvan Brauen: Par ailleurs, grâce au rachat<br />

en 2019 de l’eau vitaminée Focuswater, nous<br />

avons pu nous positionner sur un segment très<br />

tendance et en forte croissance.<br />

L’entreprise est détenue par<br />

une famille. Est-ce un avantage<br />

ou un inconvénient?<br />

Erland Brügger: Je dirais que, pour une<br />

grande partie de notre personnel, c’est la raison<br />

principale de leur choix d’employeur. Nos<br />

équipes le voient bien: la famille Barth investit<br />

énormément d’énergie dans l’entreprise et<br />

s’efforce de pérenniser l’attrait de la marque.<br />

On sait pour qui on travaille, et on n’est pas<br />

juste un petit rouage dans une grosse machine.<br />

De plus, nombre de nos clientes et clients du<br />

secteur gastronomique sont eux-mêmes en<br />

mains familiales, ce qui nous permet de nouer<br />

plus rapidement des liens qu’une multinationale.<br />

D’autres marques traditionnelles<br />

comme Franz Carl Weber viennent<br />

d’être rachetées par de grandes<br />

chaînes, et Calida cherche également<br />

un repreneur. Une vente a-t-elle jamais<br />

été envisagée chez vous?<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

32 03/<strong>2023</strong>


ENTRETIEN<br />

Portrait<br />

Erland Brügger, 57 ans, est<br />

CEO du groupe Rivella depuis<br />

2011 déjà. Depuis mai <strong>2023</strong>,<br />

il exerce cette fonction<br />

dans le cadre d’un modèle<br />

de topsharing. En tant que<br />

co-CEO «Operations», il<br />

s’occupe surtout des thèmes<br />

suivants: Supply Chain,<br />

finances/informatique et<br />

ressources humaines. Né à<br />

Soleure, économiste diplômé<br />

et spécialiste en marketing,<br />

il a notamment travaillé chez<br />

Unilever Suisse et Wander.<br />

Il est marié, père de trois<br />

enfants adultes et habite à<br />

Muri bei Bern.<br />

Erland Brügger: Il ne faut pas se faire d’illusions:<br />

avec un actionnariat familial, la question<br />

de l’avenir se pose automatiquement toutes les<br />

quelques décennies. Jusqu’à présent, une solution<br />

de succession intrafamiliale a toujours<br />

été trouvée. Si, un jour, ce n’est plus le cas, il<br />

faudra chercher ailleurs. En cela, nous ne nous<br />

distinguons pas des autres entreprises.<br />

Les producteurs locaux de limonade<br />

se multiplient. Que pensez-vous de la<br />

morcellisation du marché des boissons?<br />

Silvan Brauen: Observée depuis plusieurs années<br />

dans le segment de la bière, cette tendance<br />

gagne à présent notre marché. Selon nous, en<br />

Suisse, les petits fournisseurs ont autant leur<br />

place que les multinationales: la diversité stimule<br />

les affaires.<br />

Rivella est une entreprise traditionnelle.<br />

Mais vous continuez à vous<br />

distinguer par des innovations, comme<br />

récemment les produits Enertea.<br />

Pourquoi cette importance accordée à<br />

l’innovation?<br />

Erland Brügger: Rivella Rouge et Bleu sont des<br />

marques traditionnelles bien implantées, qui<br />

se sont établies sur de nombreuses générations.<br />

Partie intégrante de l’histoire de notre société,<br />

elles constituent l’héritage légué par nos prédécesseurs.<br />

Nous, successeurs, avons maintenant<br />

la responsabilité de conduire la marque vers le<br />

succès futur. Et pour ce faire, développement et<br />

innovation sont indispensables. C’est l’ADN de<br />

notre entreprise, son credo depuis 1952.<br />

D’autres innovations comme les variétés<br />

Rhubarbe ou Pêche n’ont pas tenu<br />

leurs promesses. Comment l’expliquez-vous?<br />

Silvan Brauen: Les saveurs comme Rhubarbe,<br />

Pêche ou Sureau étaient des éditions limitées<br />

que nous avons volontairement proposées<br />

pendant une courte durée afin de créer un<br />

engouement à court terme et de rallier les<br />

consommateurs et les consommatrices à notre<br />

marque. Les innovations stratégiques comme<br />

Rivella Refresh, en revanche, sont destinées à<br />

répondre à un besoin de la clientèle et à rester<br />

durablement dans notre assortiment.<br />

En rachetant la marque lifestyle Focuswater<br />

en 2019, vous avez réussi un<br />

coup de maître. Depuis, le chiffre d’affaires<br />

des eaux vitaminées a été multiplié<br />

par cinq. À l’avenir, miserez-vous<br />

sur l’acquisition de marques tierces<br />

plutôt que sur vos propres développements?<br />

Silvan Brauen: Nous miserons très clairement<br />

sur les deux. Le rachat de Focuswater a été<br />

un immense succès, mais ces possibilités sont<br />

rares. Si nous restons à l’affût de telles opportunités,<br />

nous continuons aussi à promouvoir<br />

l’innovation sur l’ensemble de nos marques et<br />

à développer de nouveaux modèles commerciaux.<br />

●<br />

«Nous nous<br />

complétons<br />

aussi au<br />

niveau du<br />

caractère:<br />

Silvan a ses<br />

talents, j’ai<br />

les miens.<br />

C’est exactement<br />

cela,<br />

l’apport<br />

d’un modèle<br />

partagé.»<br />

Erland Brügger, co-CEO<br />

03/<strong>2023</strong> 33<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


Ma fierté<br />

Thomas Mächler<br />

et son Züriring<br />

Sur la voie du succès<br />

À l’âge de 23 ans, j’ai repris l’entreprise de production<br />

de batteries IMAG, qui avait été fondée<br />

par mon grand-père. Je fais partie de la troisième<br />

génération à diriger l’entreprise, qui fête ses<br />

100 ans cette année. Il y a deux ans, j’ai ajouté<br />

une deuxième activité avec le «Züriring». Il s’agit<br />

d’un espace proposant des simulateurs de course<br />

dans un cadre élégant pour organiser des soirées<br />

et des réunions. J’ai pris place dans un simulateur<br />

de course pour la première fois lors d’un<br />

événement et j’ai tout de suite accroché. J’ai été<br />

conquis par les graphismes d’une netteté absolue,<br />

le ressenti des aspérités du sol et la montée<br />

d’adrénaline. Ayant suffisamment de place dans<br />

mon entreprise, je me suis lancé rapidement<br />

dans cette activité de simulateurs de course en<br />

2020 avec la création du «Züriring». Depuis l’ouverture,<br />

le site a déjà accueilli une multitude<br />

d’événements d’entreprise, d’anniversaires ou<br />

encore d’enterrements de vie de garçon. Je suis<br />

particulièrement fier d’avoir mené IMAG jusqu’à<br />

son centenaire tout en ayant fondé en parallèle<br />

cette autre entreprise qu’est le Züriring.<br />

zueriring.ch<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

34 03/<strong>2023</strong>


Ma fierté<br />

Constanze Gülle (au centre)<br />

avec l’équipe de<br />

Hörzentrum Schweiz<br />

à Köniz<br />

Entendre, c’est s’entrendre<br />

Depuis 16 ans, je travaille au Centre d’Audition Suisse<br />

à Köniz, où j’assume les fonctions de gérante, d’actionnaire<br />

et d’acousticienne pour tout le groupe<br />

d’entreprises. L’équipe de Köniz se compose de cinq<br />

personnes ayant pour mission de réparer, de nettoyer<br />

et d’ajuster les appareils auditifs. Pouvoir aider nos<br />

clients à se reconnecter à leur quotidien, c’est un aspect<br />

de mon activité que j’apprécie beaucoup. Comme<br />

je dis toujours: «Entendre, c’est s’entendre.» En effet,<br />

la perte auditive engendre un profond sentiment<br />

d’isolement. Le risque de se couper de sa vie sociale<br />

et de son environnement est grand. Lorsqu’une personne<br />

peut de nouveau entendre les gazouillis des<br />

oiseaux ou les rires de ses petits-enfants, c’est un<br />

formidable sentiment de satisfaction. Pour la suite,<br />

je souhaite que notre petite PME puisse continuer<br />

à s’affirmer face aux grands acteurs du marché. Si<br />

nous avons toujours réussi jusqu’ici, c’est parce que<br />

nous misons sur un suivi des clients dans la durée.<br />

Chez nous, l’humain est une priorité. D’ailleurs, nous<br />

entretenons quasiment des liens d’amitié avec bon<br />

nombre de nos clients. Et nous comptons garder cette<br />

constance dans l’avenir.<br />

hzs.ch/fr<br />

03/<strong>2023</strong> 35<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


Prenez place dans<br />

Audi Business Class<br />

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