Rapport sur les dons Suisse 2023

2 RAPPORT SUR LES DONS 2023
Baromètre d’image et des dons de Swissfundraising
Thèmes de dons en 2022 :
guerre et crise climatique
Chaque année, l’institut d’études de marché Demoscope réalise l’étude Baromètre d’image et
des dons pour le compte de Swissfundraising. Huit années d’enquête selon une méthodologie
constante ont fourni un solide corpus de données qui permet des comparaisons fiables et
révèle les évolutions à long terme. L’année 2022 a été marquée par la guerre en Ukraine.
Après une certaine fatigue durant la pandémie, la solidarité et a propension aux dons ont
retrouvé un nouvel élan qui s’est concentré sur l’Ukraine et la problématique des réfugiés.
par Ruth Wagner
Ruth Wagner est l’auteure de
l’étude sur le marché des dons en
Suisse pour le compte de Swissfundraising.
Elle est directrice de
one marketing à Zurich.
À peine la pandémie avait-elle pris fin
que la Russie envahissait l’Ukraine, déclenchant
un nouveau choc : une guerre
juste à nos portes, en Europe. La Suisse
a été émue et a fait montre d’une solidarité
qui est allée de la volonté d’accueillir
des réfugiés chez soi jusqu’à de nouveaux
records de dons.
Par ailleurs, les médias n’ont guère
fait de place à d’autres crises comme
l’Afghanistan, le Yémen ou l’Afrique de
l’Est, à l’exception du changement climatique
qui est ressenti de manière encore
plus concrète : prairies alpines desséchées,
manque de nourriture pour le
bétail, cours d’eau asséchés et villes suffoquant
sous la chaleur.
S’agissant de l’activation des dons,
c’est la Chaîne du Bonheur qui a donné
le ton dans toute la Suisse : dès le mois
de mars, elle a permis de récolter l’incroyable
somme de 130 millions de
francs avec la Journée nationale de solidarité
en faveur de l’Ukraine. Elle a ensuite
organisé une campagne de dix
jours pour les victimes des inondations
au Pakistan. La troisième collecte a été
consacrée à la famine en Afrique de
l’Est. Et en décembre, la chaîne solidaire
s’est mise en branle en Suisse romande
en faveur des enfants en souffrance.
Les groupes d’âges les plus
jeunes donnent davantage
En dépit de la situation économique de
plus en plus tendue, 84 % de la population
helvétique a effectué un don en
2022, un chiffre à nouveau en hausse :
avec un accroissement de la participation
aux dons de 5 % par rapport à l’année
précédente, nous sommes revenus
au niveau d’avant la pandémie de 2019.
Considérer cette évolution comme une
simple reprise ou un simple rattrapage
serait méconnaître l’énorme élan de solidarité
qui s’est manifesté en faveur de
l’Ukraine. Cette « convalescence »
semble plutôt avoir été nettement accélérée
par les dons pour l’aide d’urgence
et par le fait que de nouveaux cercles de
donateurs et de donatrices ont été
contactés pour la première fois ou pour
une unique fois. En effet, on constate
surtout une progression des dons
uniques qui, en 2022, ont représenté
28 % de l’ensemble des dons et ont progressé
de 33 % par rapport à 2021 (21 %).
Le renforcement de l’activité de dons
résulte principalement de l’augmentation
en Suisse alémanique (2021 : 83 %,
2022 : 87 %) et, proportionnellement,
au Tessin. En Suisse romande, ce
chiffre est resté constant par rapport à
l’année précédente. En 2022, le comportement
de dons est similaire pour
les hommes et les femmes, de même
que pour les citadins et les ruraux. Des
différences apparaissent tout particulièrement
en fonction de l’âge : ce sont
les hommes de plus de 55 ans qui
donnent le plus (89 %) et les moins de
34 ans qui affichent la progression la
plus nette (de 68 % à 78 %).