ICI MAG : FEVRIER 2024
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HISTOIRE ET PATRIMOINE PAYS DE BORN<br />
Le Pitey<br />
du résinier<br />
La récolte de résine à l’ancienne ou gemmage se pratiquait<br />
en effectuant des saignées verticales le long du tronc<br />
d’un pin. Ces entailles, appelées « cares » étaient réalisées<br />
en partant du pied de l’arbre et montaient de 70 à 80 cm<br />
Par Maryline GERLACH<br />
Guide au conservatoire<br />
de Sanguinet<br />
leurs pieds nus, dont ils font une espèce de pointe d’appui,<br />
tandis que la jambe enveloppe l’échelle pour l’empêcher de<br />
glisser le long de l’arbre. Certains piteys atteignaient plus<br />
de 5 mètres de haut. Vers 1850, ils furent remplacés progressivement<br />
par le bécut (moustique), un outil beaucoup<br />
plus léger et moins encombrant permettant de procéder à<br />
des entailles très hautes (voir sur la photo ci-dessous l’outil<br />
sous le pitey).<br />
Le gemmage, concurrencé par les produits chimiques issus<br />
du pétrole, à complètement disparu du paysage français<br />
en 1990, suite à l’arrêt des subventions européennes qui<br />
soutenaient l’activité depuis une vingtaine d’années.<br />
Crédits photos : Conservatoire des Landes de Gascogne de Sanguinet<br />
Pitey à 4 échelons<br />
chaque saison. Une care était<br />
exploitée pendant toute la<br />
saison de l’amasse (la récolte)<br />
c’est-à-dire de début mars à<br />
fin octobre. La première care<br />
était faite au bas de l’arbre.<br />
Les années suivantes on pratiquait<br />
des cares au-dessus<br />
de la précédente. Elles pouvaient<br />
atteindre cinq à six<br />
mètres de haut. Mais la hauteur<br />
d’homme limitait cette<br />
Récolte<br />
exploitation, d’où l’invention<br />
du pitey, montant d’échelle en bois à encoches permettant<br />
au résinier de se hisser à la bonne hauteur.<br />
Le pitey nécessitait une grande agilité. Un touriste bordelais<br />
note en 1825 que les résiniers se servent admirablement de<br />
LE CHANT DU PITEY<br />
Il joue à chat perché avec moi<br />
Cet acrobate posé sur une patte,<br />
Échassier tendu vers le ciel<br />
Pour récolter l’or qui coule<br />
Au long des aubiers.<br />
Sous ses pieds souples<br />
Chaussés d’espadrilles,<br />
Je me fais prévenant.<br />
Sous ses mains habiles,<br />
Je me fais doux,<br />
Poli par les ans,<br />
Déférent et reconnaissant,<br />
De pouvoir me promener<br />
Dans ce temple forestier<br />
Aux odeurs et couleurs éblouissantes.<br />
Moi qui n’étais qu’un bout de bois,<br />
Prisonnier d’une futaie,<br />
Promis à l’agonie du feu<br />
Ou de la scierie.<br />
Me voilà compagnon de route,<br />
Ascenseur vers les cieux<br />
De cet acrobate gracieux.<br />
Pitey à 7 échelons<br />
Article réalisé avec le concours du Conservatoire des Landes de Gascogne de Sanguinet et des membres de l'Association<br />
des Amis du conservatoire. Visites et infos au 06 60 88 51 78<br />
16 - <strong>ICI</strong> <strong>MAG</strong> février <strong>2024</strong>