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Sponsoring 26_Liseuse

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© Belga / Icon Sport<br />

Richard Plugge, General manager de Jumbo-Visma.<br />

du Tour de France, Amaury Sport Organisation<br />

(ASO). « Le monde est en<br />

train de changer et nos adversaires<br />

ne sont pas les autres équipes ou les<br />

organisateurs de courses, ce sont le<br />

football, le rugby, la NFL ou la Formule<br />

1. Si nous ne faisons rien, nous<br />

allons avoir un problème », affirme<br />

Richard Plugge, qui, en plus d’être le<br />

manager de Visma-Lease a bike, est<br />

aussi le président de l’Association<br />

des équipes professionnelles (AIG-<br />

CP). « D’un côté, le cyclisme se porte<br />

très bien comme le montre l’arrivée<br />

de nouveaux sponsors », dit-il, alors<br />

que Decathlon, Lidl, et dernièrement<br />

Red Bull (avec Bora-Hansgrohe) investissent<br />

dans des équipes World<br />

Tour. « Mais de l’autre côté, un grand<br />

nombre d’organisateurs et d’équipes<br />

sont en danger. »<br />

La spécificité du cyclisme est<br />

connue. C’est celle d’une discipline<br />

dans laquelle les équipes sont non<br />

seulement privées des revenus liés<br />

à la billetterie, mais aussi des droits<br />

TV qui vont dans la poche des organisateurs,<br />

ce qui les rend totalement<br />

dépendantes du sponsoring.<br />

un nouveau grand pas en avant qui<br />

nous offre les ressources nécessaires<br />

pour se développer encore<br />

et progresser en tant qu’équipe »,<br />

selon le manager de Visma- Lease a<br />

Bike, Richard Plugge.<br />

Cependant, cette quête compliquée<br />

d’un nouveau sponsor pour une formation<br />

de premier plan a démontré<br />

la fragilité d’une autre grande<br />

équipe, les Belges de Soudal Quick-Step<br />

de Julian Alaphilippe. Son<br />

patron, Patrick Lefevere, désireux de<br />

prendre du recul après 30 ans dans<br />

le peloton, et face à la possibilité que<br />

son sponsor, Soudal, le quitte pour<br />

l’équipe de Jonas Vingegaard, était<br />

même prêt à déposer le bilan. Elle<br />

continuera au moins une année, mais<br />

sans garantie pour la suite…<br />

« One Cycling » en réponse à<br />

la fusion avortée<br />

UN AUTRE PROJET AGITE<br />

LE MILIEU DU CYCLISME :<br />

LA CRÉATION D’UNE<br />

« SUPER LIGUE », SERPENT<br />

DE MER REMIS AU GOÛT<br />

DU JOUR SOUS<br />

L’APPELLATION<br />

« ONE CYCLING ».<br />

En parallèle, un autre projet agite le<br />

milieu du cyclisme : celui de la création<br />

d’une « Super ligue », serpent<br />

de mer remis au goût du jour sous<br />

l’appellation « One Cycling ». L’idée<br />

consiste à dessiner un nouveau modèle<br />

économique avec un calendrier<br />

réaménagé, une redistribution des<br />

droits TV et une main tendue à de<br />

nouveaux investisseurs. C’est-à-dire<br />

l’Arabie saoudite.<br />

Toutefois, si plusieurs équipes<br />

comme Ineos Grenadiers, Soudal-Quick<br />

Step ou encore Movistar<br />

ont manifesté un intérêt, la clé tient<br />

dans l’implication des principaux organisateurs<br />

de courses. À commencer<br />

par le tout-puissant propriétaire<br />

Mais si les équipes doivent sans<br />

cesse gravir des cols hors catégories<br />

pour renouveler leurs sponsors,<br />

c’est aussi en raison de l’inflation des<br />

salaires. L’émoi à peine retombé de<br />

la fusion avortée Visma-Soudal, le<br />

transfert de Cian Uijtdebroeks a fait<br />

lever de nouveaux sourcils lorsque<br />

la nouvelle pépite belge a cassé, à<br />

rebours de toutes les règles d’usage<br />

dans le cyclisme, son contrat avec<br />

l’équipe allemande Bora-Hansgrohe<br />

pour rejoindre Visma-Lease a bike.<br />

« Les transferts, je suis contre, je n’ai<br />

pas envie qu’on ressemble au foot »,<br />

a bondi Marc Madiot, le patron de la<br />

formation Groupama-FDJ.<br />

Le salary cap préconisé par plusieurs<br />

directeurs d’équipe pourrait<br />

être une solution, mais pas l’unique<br />

réponse possible. Le « cyclisme à<br />

deux vitesses » qu’ils craignent est<br />

déjà là. Avec d’un côté des équipes<br />

soutenues par des sponsors et, de<br />

l’autre, des armadas soutenues par<br />

un mécène ou un État comme UAE<br />

Emirates, l’équipe de Tadej Pogacar.<br />

Mais même là, cela ne suffit pas<br />

toujours. Bahrain-Victorious, pourtant<br />

parrainé par un État du Golfe, est à la<br />

recherche d’un second sponsor pour<br />

maintenir ses ambitions. n<br />

sponsoring.fr - HORS SÉRIE [ N°<strong>26</strong> ] - MARS 2024<br />

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