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mand dès l'abord dans sa pratique scientifique, il a vocation à devenir prochainement
franco-allemand dans sa réalité institutionnelle.
Le Centre est dirigé par Etienne François, professeur d'histoire à l'Université
de Paris I, assisté par Emmanuel Terray, directeur d'études (anthropologie) à
l'École des Hautes Études en Sciences Sociales et depuis début 1994 par trois
nouveaux chefs de projet : Edouard Conte, chargé de recherche (anthropologie
sociale) au CNRS, Yves Duroux, ingénieur de recherche au CNRS (histoire
des sciences) et Rémy Leveau, professeur à l'IEP de Paris (politologie). Une
trentaine de chercheurs font partie du Centre ou y sont rattachés, depuis l'étudiant
de maîtrise jusqu'au professeur d'université ; toutes les disciplines des
sciences sociales sont effectivement représentées. Depuis octobre 1993, le
Centre est installé dans des locaux entièrement rénovés et mis à sa disposition
par le Sénat de Berlin. Ces locaux sont situés en plein cœur du Berlin historique,
donnent directement sur la Spree et se trouvent à moins d'un kilomètre
du Reichstag et de l'Université Humboldt, mais aussi du Berliner Ensemble et
de l'avenue Unter den Linden.
Les axes de recherche
Le Centre a défini trois axes principaux de recherche.
Le premier porte sur les mutations qui s'accomplissent dans les sociétés du
centre et de l'est de l'Europe (ex-RDA comprise), et sur les conséquences de
ces mutations pour l'ensemble de l'Europe. Dans ce cadre s'inscrivent plusieurs
projets de recherche déjà en cours d'exécution :
En premier lieu celui dirigé par Emmanuel Terray ayant pour thème l'Anthropologie
de la transition au capitalisme. Ce projet de recherche est le prolongement
du séminaire « Anthropologie der Wende » (Anthropologie du tournant)
qui s'est déroulé au centre depuis 1993 et a permis une première
confrontation des résultats d'enquêtes sur le terrain.
Le but du projet est donc d'analyser les transformations en cours telles qu'elles sont
vécues, éprouvées et interprétées par des communautés restreintes, relevant de divers
milieux sociaux ou professionnels (entreprises, écoles, hôpitaux, voisinages, associations
culturelles ou sportives, etc.). Ces communautés seront observées sur une longue
période. On s'intéressera d'abord à leur vision du passé et à son évolution dans le
temps ; on s'efforcera de reconstituer l'image qu'elles se faisaient des sociétés occidentales
avant 1989, et de dresser un bilan de leurs attentes, de leurs craintes et de
leurs espérances à cette date ; on examinera ensuite comment cette image s'est modifiée,
et comment la « vision du monde » des intéressés a réagi à l'expérience nouvelle
qui leur était proposée ou imposée. On s'attachera tout particulièrement aux systèmes
de valeurs : dans quelle mesure les valeurs revendiquées par le système socialiste
étaient-elles assumées ? Ont-elles survécu au choc de 1989 ? Comment ont-elles été
remplacées ou remaniées ? E. Terray.
Ce projet s'inscrira tout naturellement dans les opérations de recherche prévues
par le Verband (Groupement) « Anthropologie des sociétés indus-