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DOCUMENTS
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4 - A nouveau la liste 3 ! L'immeuble de la Friedrichstraße 265 au
centre d'un conflit entre l'État fédéral et le Land de Berlin
La Haus der Demokratie abrite depuis 1990 de nombreuses associations et
mouvements fondés lors des grandes manifestations de l'automne 1989. Il
s'agit d'un haut lieu de la révolution pacifique de 1989.
Le bâtiment avait été mis à la disposition de ces associations par la « Table
Ronde » (23) après la chute d'Erich Honecker. En 1990, le parti socialiste rénové
(PDS) a vendu l'immeuble aux associations qui y sont installées. Ce contrat n'est
toujours pas valable car les questions de propriété ne sont pas réglées.
Avant 1945, l'immeuble se trouvait en possession du Groupe des Mines de
Haute Silésie (Oberschlesien Steinkohlesyndikat) (24). Le Syndicat a été
exproprié par les forces d'occupation soviétiques entre 1945 et 1949.
L'immeuble se trouve lui aussi sur la liste 3 dont il vient d'être question. Cette
liste 3 se trouve au centre d'une polémique entre le pouvoir fédéral de Bonn
et le Land de Berlin.
Le lobby des grands industriels fait pression sur l'État fédéral et ses tribunaux
pour faire considérer ces expropriations comme abusives car la date de l'expropriation
est postérieure à la fondation de la RDA le 7 octobre 1949. Il existe une
jurisprudence divergente du tribunal administratif de Berlin, considérant ces
expropriations tantôt comme abusives car elles ne ressortissent plus du droit des
alliés mais de celui de la RDA, tantôt comme justifiées, la publication de la liste 3
après le 7 octobre 1949 n'étant due qu'à un retard administratif. On attend un
arrêt de la Cour Administrative fédérale pour trancher le débat entre les différentes
chambres du tribunal administratif de Berlin.
5 - Mais qui était Jacob Michael ? Le roman policier de la Friedrichstraße
89b
Qui se souvient encore aujourd'hui de Jacob Michael ?
Après la terrible inflation de 1923 et la stabilisation monétaire, due à l'introduction
du Rentenmark, la République de Weimar connaît une croissance économique
exponentielle à laquelle participent grandement les sociétés de Jacob
Michael (25).
Michael était le plus gros prêteur de fonds de la place de Berlin en 1924, un
homme discret dont on connaît peu la vie privée, originaire d'une famille juive
orthodoxe très pieuse. Jacob Michael ne participe pas au tourbillon des « swinging
twenties », il ne se montre pas aux côtés des magnats de la finance et
de l'industrie de l'époque comme Stinnes, Krupp, Flick ou Klöckner.
(23) Structure de réflexion et de proposition constituée après les événements de l'automne 1989. Elle regroupait
les nouveaux mouvements politiques, le parti communiste et ses satellites et des responsables du gouvernement.
(24) Tagesspiegel, 16/12/1992.
(25) Tagesspiegel, 2/02/1992.