DELL - Camera dei Deputati
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Le jour OÙ cette Chambre aura cédé la Savoie à la France, ce<br />
jour là elle se sera démentie elle-meme; elle aura fait de la politique<br />
rétrospective; elle aura ratifi.é ce qu'a fait le congrès de Vienne; elle aura<br />
donné une sanction aux actes de la torce contre la faiblesse; ce sera<br />
une dénégation de sa propre indépendance. Qu'elle y prenne garde !<br />
la politique a des vicissitudes souvent bien amères; elle donne lieu<br />
à des protestations sans fin de la part de ceux qui se trouvent lésés<br />
de cette façon d'agir.<br />
Une nation ne vit pas qu'un seuI jour; elle est soumise à des<br />
alternatives de bonheur aussi bien que d'infortune; il n'y a que Dieu<br />
qui soit immuable, à l'abri du sorto<br />
Si, fidèle à des principes moraux, une nation succombe, elle<br />
sauvegarde du moins son honneur, elle emporte avec elle des sympathies<br />
générales. Différemment, elle subit la loi du talion sans<br />
avoir meme le droit de se plaindre. Le peuple dont elle a djsposé<br />
est en droit de lui dire qu'elle n'a tait que subir la condition par<br />
elle faite à autrui, et c'est justice.<br />
Après avoir partagé pendant plusieurs sièc1es vos destinées<br />
et vos périls, n'est-ce donc pas une dette d'honneur pour vous<br />
de ne pas disposer de la Savoie, de la laisser à sa propre initiative<br />
?<br />
Si en r848 le Piémont refusa toutes les offres de l'Autriche,<br />
s'il préféra courir de nouveau les hasards de la guerre plutòt que<br />
d'abandonner Venise, ce chevaleresque et noble trait de notre<br />
histoire serà-t-il aujourd'hui stérile, alors qu'il s'agit d'une<br />
soeur qui, bien que vieille, me semble avoir quelques droits à<br />
vos égards?<br />
Quelque faible qu'il soit, un peuple ne doit pas etre le rachat<br />
d'un autre. Il est inaliénable, il tient de Dieu ses droits, que nul ne<br />
doit avoir le droit de lui ravir.<br />
Lorsqu'il a été question de la liberté de Rome, et que sous le<br />
prétexte que cette ville appartient au monde catholique, l'étranger<br />
lui déniait le droit de se confondre avec la famille italienne, d'avoir<br />
sa parte d'indépendance politique, qui donc en deça des Alpes n'a<br />
pas protesté contre une telle assertion ?<br />
A quel titre, disait-on, l'étranger a-t-ille droit de disposer, dans<br />
l'intéret d'autrui, des destinées de Rome? Pourquoi cette ville plutòt<br />
que tout autre d'Espagne, de France, d'un Etat catholique que1conque,<br />
ne s'imposerait-elle pas une obligation qu'elle veut imposer à la ville<br />
des Césars?<br />
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