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que chez les sunnites, mais leur chaîne de garants est plus courte et remonte en général à Ali ou à un Imam. Dans le chiisme l’Iman est infaillible donc toute forme de discussion ou de consensus n’existe pas a contrario du sunnisme. Pour les chiites, Mohammed n’est pas mort dans les bras d’Aïcha, sa femme, mais dans les bras de sa fille Fâtima, femme d’Ali. C’est Ali qui joua le rôle principal aux obsèques: il lava le corps du Prophète et l’oignit de camphre. Pour les chiites Ali est le prototype de la bravoure sur le champ de bataille. Sa sagesse était prodigieuse et son habileté calli - graphique extraordinaire. Il accomplit des miracles extraordinaires. Il est le continuateur de la mission de Mohammed. Il est le seul à connaître le sens intime (ésotérique) de l’islam, communiqué secrètement, selon les chiites, par Dieu à Mohammed puis par Mohammed à Ali, et transmis par celui-ci à ses successeurs. Il a une autorité doctrinale définitive faisant loi pour l’interprétation du Coran et des pratiques prophétiques (Sunna) ou manière de vivre du Prophète. L’Imam est infaillible et exempt de péché et d’erreur. La certitude de ce qu’il enseigne est absolue. Le sunnisme Le sunnisme, c’est l’islam des belles-familles du Prophète qui prirent le pouvoir après le décès du Prophète en 632. Tout d’abord Abû Bakr (père de Aïcha, épouse du Prophète, donc beau-père de celui-ci), ensuite Omar (père de Hafsa, autre épouse du Prophète) et enfin Othmân (gendre du Prophète, car il épousa successivement deux de ses filles). L’interprétation de l’islam donnée par les partisans d’Ali, est différente de celle de la branche sunnite : Ali était le cousin et gendre du Prophète, puisqu’il épousa Fâtima, fille du Prophète, qui lui donna deux fils, Hussein et Hassan qui étaient donc les petits-fils du Prophète, des héros du chiisme. Le sunnisme est une confession qui a voulu se tenir à l’écart de tout extrémisme. Il s’est opposé historiquement aux mouvements qui voulaient légitimer le meurtre politique ou le terrorisme. Les autorités sunnites ont refusé d’appeler au djihâd armé. Un des traits les plus remarquables du sunnisme est son refus de toute hiérarchie. Contrairement au chiisme très fortement hiérarchisé, le sunnisme ne comporte pas de hiérarchie ecclésiastique. Cependant un consensus se dégage pour considérer le doyen de l’Université d’Al- Azhar au Caire comme étant la première autorité sunnite 2 . 1 Il s’agit actuellement (2007) du Cheikh Tantaoui. 8 Des divergences existent entre sunnites et chiites en ce qui concerne la Sunna. Le terme sunna signifie «cheminement» ou «pratique(s)». L’acception sunnite de ce terme est, généralement, «tradition prophétique», ce qui contient la pratique ordinaire du prophète à savoir : • ses dires • ses actes • ses approbations explicites ou implicites • ses qualités morales personnelles • ses désapprobations • ses délaissements de certains actes La sunna, seconde source législative de l’islam, associée aux règles législatives du Coran qui est la première source de la loi, permet de définir la loi islamique, ou charia. La sunna explique donc le Coran et qui doit obligatoirement être lu à travers elle (ex. : le Coran instaure la prière, mais c’est dans la Sunna que l’on trouve la manière de faire la prière). La nature et le rôle du califat constituent également des points de divergence entre les deux communautés. Par contre, les sunnites et les chiites ont le même Coran, la même liturgie des cinq prières quotidiennes – la prière de l’aube ; la prière de midi ; la prière de l’aprèsmidi ; la prière du soir et la prière de la nuit –, les cinq piliers, c’est-à-dire la profession de foi, le culte, l’aumône, le jeûne et le pèlerinage. Conclusions Au IIe siècle après Jésus-Christ, le monde avait été partagé entre de grands empires : à l’est, l’Empire continental de Chine ; à l’ouest l’Empire maritime de Rome. Véhiculant entre les deux les richesses matérielles et spirituelles, l’Empire perse dominait la route terrestre de la soie, l’Empire indien la route des mers : celle des épices. Au début du VIIe siècle commence la désagrégation de la plupart de ces empires. Les causes de leur décadence sont analogues en chacun d’eux : sur le plan politique, un centralisme bureaucratique coupe l’Etat de ses racines vivantes ; sur le plan économique et social, de grands domaines terriens agrandissent l’écart entre des seigneurs féodaux et les paysans asservis : sur le plan moral – en dehors de la Chine, où règnent le bouddhisme et le taoïsme, et de l’Empire romain d’Occident, où règne le christianisme – s’aggravent les conflits entre les aspirations religieuses des peuples et le matérialisme de la richesse des grands. Tel est l’état du monde au moment où l’islam va, en un demi-siècle, s’étendre de la mer de Chine à l’océan Atlantique.
Puis il y eut la victoire de Charles Martel à Poitiers en 732 contre l’invasion musulmane dirigée par Abd el Rahman. Cette victoire importante a un retentissement immédiat, tant du côté chrétien que du côté musulman ; elle est devenue à partir du XVIe siècle un symbole de la lutte de l’Europe chrétienne face aux invasions musulmanes. Aujourd’hui, l’islam devient important numériquement au sein de l’Europe. En effet plusieurs pays récemment intégrés dans l’Europe ont une nombreuse population de religion musulmane. Charles Martel à la Bataille de Poitiers, en octobre 732, représentée par Charles de Steuben (1788-1856), Musée du château de Versailles, France L’expansion de l’Islam depuis Mohamed au début du 7e siècle jusqu’en 733. L’augmentation croissante des adeptes de l’islam en nos régions est-elle préoccupante ? Certes pas car l’islam est un des trois grands monothéismes dans le monde. Ils ont cohabité depuis de nombreux siècles et le feront encore longtemps. A l’époque de la Contre Réforme en Europe centrale (environ 1600-1730), les luthériens et calvinistes hongrois trouvèrent dans l’empire ottoman une tolérance dont ils ne bénéficiaient guère dans le royaume voisin des Habsbourg. Sur ce chapitre-là, nous n’avons, nous Occidentaux, guère de leçons à donner – des Cathares à l’Ulster, des poursuites de Mary Tudor à celles d’Olivier Cromwell, de la guerre de Trente ans à la répression des Camisards. La cohabitation des religions est un élément important sur le plan culturel. L’approche interculturelle conduit le sujet qui y prend vraiment part à une interrogation existentielle dont la profondeur dépend de son implication dans le fondement philosophique et spirituel de la culture envisagée. A l’issue de son périple dans la culture de l’autre, et du fait qu’une culture n’est jamais qu’un champ d’interactions dynamiques qui exclut toute tradition fixiste, le sujet approfondit son regard et son insertion dans le monde social et dans la nature. Même pendant des années d’immersion-intégration en Asie par exemple, nous ne deviendrons jamais complètement un Chinois ou un Hindou. Mais par contre on les comprendra tellement mieux. Michel Walch 15 avril 2010 9
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