KUNST DER DEMOKRATIE - Die Redner
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fünf 08F. 01 Shows und Protagonisten<br />
Heike Groos interviewé par<br />
DIE REDNER<br />
29 septembre 2009<br />
Issu de response.UN.ability<br />
Dans l’ensemble, nous savions aussi ce qui s’était passé, non ? Que le<br />
terroriste, lors de l’attentat-suicide, a percuté le bus dans ce taxi jaune,<br />
avec une demie tonne d’explosifs à bord, afin de faire exploser le bus et<br />
le taxi, donc… Et lui a vraiment explosé en mille morceaux.<br />
Et nos camarades, assis dans ce bus, étaient sur le chemin du retour<br />
chez eux. Ils avaient achevé leur déploiement de six mois et étaient<br />
sur le chemin pour l’aéroport de Kaboul, pour rentrer en Allemagne.<br />
Sur les 20, ils ont tous été blessés. Aucun n’en sortit indemne. La plupart<br />
ont été projetés hors du bus. Comme je l’ai déjà dit, il n’y avait<br />
plus de vitre dans le bus, rien du tout. L’explosion doit donc avoir été<br />
dévastatrice.<br />
Bon, mais nous devions tout de même au moins avoir un aperçu<br />
grossier. Alors j’ai pris un feutre et j’ai simplement inscrit un numéro<br />
quelque part, sur leur peau, afin de pouvoir dire, plus tard, en rencontrant<br />
l’un d’entre eux : « Ah, celui-là, je l’ai déjà vu, je l’ai déjà compté ».<br />
Et comme ça, après 50 minutes, tous les blessés étaient partis, et d’un<br />
coup, tout le bruit aussi avait disparu, et toutes les voitures aussi,<br />
tous les bruits de moteurs et, euh, il n’y avait plus que les morts, ma<br />
collègue et moi. Parce qu’on avait dit qu’on ne pouvait pas simplement<br />
les laisser là comme ça.<br />
Et alors, c’était très, très calme.<br />
Oui, et nous avons donc allongé les trois l’un à côté de l’autre, sur le<br />
trottoir et, … donc, on les a allongés comme ça et remis en ordre un peu<br />
les affaires, les vêtements, hein… et on les a recouverts… et… oui, et là,<br />
nous avons regardé leurs insignes d’identification dans la main. Et là,<br />
d’un coup, nous ne savions plus quoi faire. Qu’est-ce qu’on fait de ça<br />
en fait, hein ? Et nous ne pouvions pas du tout nous en rendre compte,<br />
mais il fallait bien les donner à quelqu’un, non ? Voilà, et alors, le général<br />
est arrivé. C’est le grand, grand patron, il doit bien savoir quoi en<br />
faire. Alors je les lui donne.<br />
Et de plus, il doit bien aller voir, non ? Je voulais qu’il soit dans la<br />
même galère, oui ? Tu dois bien voir comment c’est, oui ? Et alors je<br />
les lui ai données. Oui, et alors, comme on dit chez nous, son visage<br />
a perdu toute couleur.<br />
Et c’est alors qu’on a rencontré ce garçon qui refusait de se calmer.<br />
Et il disait : « Je ne peux pas me reposer, je ne peux pas me reposer. Il faut bien que<br />
je cherche mon ami. » Il répétait sans cesse son nom. « Il faut que je le cherche<br />
de toute façon ».