KUNST DER DEMOKRATIE - Die Redner
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fünf 08F.06 Shows und Protagonisten<br />
considère comme un projet très visible mais pas<br />
efficace. Si nous faisions les choses en grand, les<br />
Hommes seraient alors renforcés, ils diraient<br />
peut-être : c’est comme ça que je veux voir mon<br />
pays. Personne ne veut la guerre, seulement ici, il<br />
est difficile de négocier et de mener des discussions<br />
de paix, car on ne sait pas avec qui et sur<br />
quoi négocier ; ce n’est pas une question de terre.<br />
Nous ne pouvons pas vraiment juste dire que<br />
nous rentrons à la maison en laissant le pays<br />
comme s’il était au moyen-âge. Ce ne serait que<br />
le début. Je trouve cette situation très difficile et<br />
je ne sais pas du tout si elle pourra un jour être<br />
réglée. Personnellement, je pense que cela continuera<br />
pendant encore longtemps, sans que l’on<br />
comprenne vraiment pourquoi, et que bien des<br />
jeunes hommes allemands vont refuser de s’engager<br />
dans la Bundeswehr parce qu’ils devraient<br />
quitter leur pays. Il en va de même pour les<br />
Etats-Unis.<br />
As-tu l’impression d’être honorée ? Pensestu<br />
que la société t’honore ?<br />
C’est un de nos plus grands problèmes, que<br />
nous revenons et que ce n’est justement pas le<br />
cas. C’est aussi pour cela que nous nous sentons<br />
mal. Des problèmes post-traumatiques se développent<br />
uniquement à cause de cette situation.<br />
On revient de mission et on se sent mal parce<br />
que cela va mal là-bas et parce qu’on a pas pensé<br />
à la famille pendant si longtemps, et une autre<br />
raison est qu’ici, personne n’y pense et on attend<br />
d’être respecté pour ce qu’on a fait pour son<br />
pays. Tout ça nous touche, et si nous trouvions<br />
un peu de reconnaissance, nous nous sentirions<br />
mieux, et un tel syndrome ne verrait même pas le<br />
jour. Cela participe au fait qu’on ne peut pas en<br />
guérir. On ne revient donc jamais dans notre<br />
ancien univers, et bien des soldats choisissent de<br />
s’engager dans la mission suivante, et beaucoup<br />
ne veulent même pas rentrer en Allemagne.<br />
Beaucoup quittent aussi la Bundeswehr et joignent<br />
le Malteser Hilfedienst (ONG allemande)<br />
pour retourner à Kaboul. Certains ont pris<br />
femme sur place, conçu un enfant et l’éduquent<br />
là-bas. Je l’ai appris sur un forum de discussion<br />
sur Internet. Beaucoup sont aussi sains et n’ont<br />
aucun problème lorsqu’ils sont en mission, et<br />
tombent malade à leur retour en Allemagne.<br />
C’est pourquoi ils sont encore et toujours volontaires.<br />
Je n’ai encore jamais connu de cas devant<br />
arrêter de faire des missions parce qu’il avait fait<br />
son temps. Mais beaucoup se stabilisent par<br />
l’armée, ils vont bien, n’ont pas de responsabilité,<br />
la vie est simple, la camaraderie est sympa,<br />
l’adrénaline rend accro, un beau pays.<br />
Quand on y repense, on comprend les Etats-<br />
Unis qui ont approvisionné leurs soldats en<br />
héroïne, ce que je ne savais pas, mais que je comprends<br />
tout à fait.