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unisono - Schweizer Blasmusikverband

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Revue des musiques<br />

Stephan Jaeggi est mort il y a 45 ans<br />

Une des figures les plus marquantes<br />

de l’histoire des vents suisses<br />

Le 9 juillet 1957, le célèbre directeur et compositeur Stephan Jaeggi mourait subitement, d’une crise<br />

cardiaque, à l’âge de 54 ans. Avec lui disparaissait l’une des figures marquantes de la vie musicale suisse.<br />

Mais son influence a largement dépassé le cadre de son (trop) court passage sur terre.<br />

Soleurois d’origine – il était né à Fulenbach<br />

le 28 mai 1903 dans une famille paysanne<br />

de onze enfants – Stephan Jaeggi a très vite<br />

attiré sur lui l’attention des milieux de<br />

vents: à 19 ans, alors qu’il étudiait au<br />

Conservatoire de Bâle, il compose sa fantaisie<br />

«Titanic» qui fait sensation dès sa<br />

création par la Stadtmusik d’Olten. Très<br />

tôt, Stephan Jaeggi se consacre aussi à la<br />

direction.<br />

Débuts à la clarinette<br />

Après avoir commencé la clarinette à<br />

treize ans dans l’Harmonie-Musikgesell-<br />

schaft de Fulenbach, il met rapidement sur<br />

pied un cours pour jeunes musiciens qui va<br />

aussitôt attirer une vingtaine d’intéressés.<br />

C’est d’ailleurs pour cette société que Stephan<br />

Jaeggi avait composé ses premières<br />

marches: «Treue Wacht» (1919) et «Festmarsch»<br />

(1920) écrite pour le centenaire de<br />

l’Harmonie. A cette époque, il effectue un<br />

apprentissage de mécanicien dans l’atelier<br />

de son oncle Alfred Jäggi.<br />

Stephan Jaeggi prend par la suite la baguette<br />

à la Stadtmusik de Soleure et à celle de<br />

Granges. Mais il conduit également des formations<br />

plus modestes comme l’Helvetia de<br />

De l’importance patriotique des marches<br />

Comment est née la Marche du Général Guisan<br />

Quelques mots sur l’origine de cette<br />

marche plus que célèbre: pendant la 2 e<br />

Guerre mondiale, Stephan Jaeggi est<br />

mobilisé comme sergent trompette et<br />

chef de la fanfare du régiment soleurois<br />

(reg inf 11) et des bataillons 50 et 51.<br />

A l’époque, le répertoire des fanfares<br />

militaires était constitué essentiellement<br />

de marches étrangères. D’où la demande<br />

rapidement formulée en haut lieu de<br />

créer des compositions suisses propres<br />

à soutenir l’importance de la musique<br />

comme moyen de propagande patriotique.<br />

La radio nationale organisa même<br />

des concours de compositions. C’est la<br />

raison de la naissance de nombreuses<br />

marches comme «Kameraden der Luft»<br />

d’Heinrich Steinbeck, «Wehrbereit»<br />

d’Ernst Lüthold, «Unsere Armee»<br />

d’Albert Müller, «Grad us» d’Arthur Honegger,<br />

«Inf. Regiment 13» de Stephan<br />

Jaeggi, «Soldatenblut» de Hans Flury,<br />

«Marsch der Grenadiere» de Hans Honegger<br />

ou «Heer und Haus» de Gian<br />

Battista Mantegazzi.<br />

Dans la foulée, le commandant de<br />

l’armée, le général Guisan, donna l’ordre<br />

de lancer un concours pour une marche<br />

à son nom. Stephan Jaeggi était alors<br />

mobilisé près de Delémont avec la fan-<br />

fare du bataillon 51. Son supérieur, le<br />

colonel soleurois Werner Schnyder, attira<br />

son attention sur ce concours. Son<br />

musicien de subordonné se mit aussitôt<br />

au travail et écrivit sa marche en trois<br />

jours seulement.<br />

Pour sa composition, Stephan Jaeggi<br />

a cherché à brosser un portrait musical<br />

du chef de l’armée. Vu l’origine vaudoise<br />

du général, il y introduisit la mélodie<br />

de «Roulez tambours». Cette adjonction<br />

lui permit aussi de faire jouer la marche<br />

avec tous les tambours du régiment.<br />

Pour souligner le charme romand, il<br />

ajouta encore un passage pour six clairons.<br />

La compétition pour décrocher le<br />

titre de marche officielle du général fut<br />

rude. Dans la concurrence, certains essayèrent<br />

de faire jouer des relations de<br />

toutes sortes, politiques, économiques<br />

ou militaires. Mais Henri Guisan tenait à<br />

choisir lui-même la marche à son nom.<br />

Il se fit donc interpréter les sept pièces<br />

en lice. Stephan Jaeggi passa en dernier<br />

avec sa fanfare du régiment 11. Au terme<br />

de l’exécution, le général lui déclara:<br />

«Sergent Jaeggi, je vous remercie. C’est<br />

votre marche qui doit porter mon nom!»<br />

la fabrique de<br />

montres Langendorf<br />

ou la MusikgesellschaftHägendorf-Rickenbach.<br />

Le successeur<br />

de Carl<br />

Friedemann<br />

A 30 ans, Stephan<br />

Jaeggi gagne<br />

encore en stature<br />

musicale en prenant<br />

la succession de Carl Friedemann, qui<br />

se retirait après 21 ans à la tête de la Stadtmusik<br />

de Berne. C’était la première fois<br />

que ce corps de musique, qui comptait à<br />

l’époque parmi les plus prestigieux du<br />

pays, était sous la baguette d’un chef suisse.<br />

Le musicien soleurois ne va pas trahir la<br />

confiance qui est placée en lui: deux ans<br />

plus tard, en 1935, il participe avec les 80<br />

musiciens de la Stadtmusik de Berne à la<br />

Fête fédérale de Lucerne. Inscrite en excellence,<br />

l’harmonie de la ville fédérale remporte<br />

en effet la victoire.<br />

Un compositeur prolifique<br />

S’il a été fauché subitement dans la fleur<br />

de l’âge, Stephan Jaeggi n’en a pas moins<br />

laissé une œuvre très abondante: on recense<br />

en effet 148 compositions et 176 arrangements<br />

(!) en tout juste 35 ans d’activité. Sa<br />

production est très représentative de l’état<br />

du répertoire pour vents de l’époque. S’il<br />

écrit aussi des œuvres originales, Stephan<br />

Jaeggi réalise aussi énormément de transcriptions.<br />

Avec succès: c’est avec un arrangement<br />

de la rhapsodie «Italia» d’Alfredo<br />

Casella que Jaeggi remporte son triomphe à<br />

la Fédérale de Lucerne.<br />

Sa technique de transcription fera<br />

d’ailleurs école en Suisse. De même que<br />

l’instrumentation qu’il développe à la<br />

Stadtmusik de Berne, où il se distingue du<br />

modèle allemand en cours jusque-là en<br />

renforçant sensiblement les registres de<br />

clarinettes. Stephan Jaeggi y rajoute aussi<br />

UNISONO 15 •2002 23<br />

(jrf)

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