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Revue des musiques Festival international de musique de Sion Carte blanche à Hakan Hardenberger et Christian Lindberg Le 39 e Festival international de musique de Sion, qui a débuté le 23 juillet passé, porte cette année l’empreinte du tromboniste Christian Lindberg et du trompettiste Hakan Hardenberger. Les cuivres sont à l’honneur dans le programme qu'ils ont concocté. La programmation, qui se veut éclectique, a été placée sous le signe des rencontres. Dix-sept concerts figurent à l’affiche, jusqu’au 10 septembre, dans diverses villes et villages du Valais ainsi qu’à Genève et feront se rencontrer des artistes, des compositeurs et aussi des instruments. Cuivres et cordes Le ton est déjà donné par le concert d’ouverture à l’église des Jésuites de Sion. Les deux musiciens ont voulu pour cette occasion une rencontre entre cuivres et cordes. Des œuvres de Mozart ainsi que le «Music for String and Brass» de Hindemith ont été interprétés par les deux musiciens accompagnés de l’orchestre de chambre de Berlin. Le Brass Band Treize Etoiles s’est aussi produit pour la circonstance, tandis que la fanfare de l’Echo du Rawyl d’Ayent participait à l’animation des rues prévue en guise d’avantconcert. Hakan Hardenberger et Christian Lindberg seront de pratiquement tous les concerts, soit ensemble, soit séparément. Leur programmation se veut aussi riche de contrastes entre musique classique et contemporaine, musique de Scandinavie et d’Europe centrale, musique légère et sérieuse. Des cours de haut niveau Par ailleurs, le programme de la 40 e Académie de musique de Sion – qui se déroule simultanément – a également proposé un programme de choix pour les cuivres: du 22 au 27 juillet s’est tenue une semaine exceptionnelle consacrée à la musique pour cuivres animée une fois encore par le trompettiste Haken Hardenberger et le tromboniste Christian Lindberg. Les deux Suédois sont considérés parmi les musiciens les plus virtuoses de leur génération. Ils étaient accompagnés par le Stockholm Chamber Brass et par le tromboniste valaisan Dany Bonvin. Parmi les autres invités de marque de cette semaine, il faut aussi mentionner la présence du compositeur britannique Elgar Howarth qui a traité du thème «Le Camp de musique de l’Harmonie nationale des jeunes (HNJ) à Estvayer-le-Lac Quand la musique réjouit les coeurs Même si les jeunes sont officiellement en vacances, leur journée commence très tôt et, une demiheure après la diane, les répétitions par registres débutent déjà. Pour favoriser l’intonation, certaines mesures sont d’abord chantées. Pour bien sentir le rythme, celui-ci est exercé aussi en frappant dans les mains. Après ce travail en groupe, toute la formation se réunit pour une générale où les passages critiques – déjà débroussaillés en partielles – sont encore repris, voire rabachés, sans que les jeunes ne paraissent s’en fatiguer. Visite d’Irena Grieg Le jour de notre visite est marqué par la venue d’Irena Grieg- jeu des cuivres au 20 e siècle». Pour sa part, son collègue Fredrik Högberg a abordé la question de «La composition pour instruments de cuivre». Enfin, Ilan Eshed, qui cumule les qualités de trompettiste à l’Orchestre philharmonique d’Israël et de marathonien-triathlète (il a notamment remporté le fameux Ironman), s’est expliqué sur «Les connexions entre cuivres et sport». Concours de violon maintenu Le concours de violon qui accompagne le festival a pour sa part été placé sous la houlette du violoniste Shlomo Mintz. Outre sa présence lors des deux concerts de clôture du concours, à Sion et à Genève, le public pourra également apprécier le talent du maître lors du concert du 15 août à Sion. Il interprétera diverses oeuvres de Brahms, accompagné par Itamar Golan au piano. Le camp 2002 de l’Harmonie nationale des jeunes (HNJ) aura été marquée par sa première participation à une manifestation internationale à l’étranger. En l’occurrence au Mid Europe de Schladming (lire aussi dans ce numéro). Pour mieux faire connaissance avec les jeunes de l’HNJ, UNISONO leur a rendu visite une journée pendant leur camp de musique préparatoire à Estavayer-le-Lac. 26 UNISONO 15 •2002 (ag/jrf) Widmann, la compositrice du morceau «The morning after» (après l’Apocalypse). Elle écoute sa pièce avec une attention toute particulière et se déclare enchantée de la façon dont la directrice Isabelle Ruf et ses musiciens ont
Des invités très intéressés: de g. à dr. Hans-Peter Arpagaus, Franco Cesarini, Eric Conus, Hans Luternauer et Erich Schwab. rendu une musique pas du tout facile d’approche. La discussion est très fouillée, presque mesure par mesure, et la compositrice explique aux jeunes le sens qu’elle a voulu inscrire dans cette œuvre et le pourquoi de l’opposition musicale des différents registres. Irena Grieg justifie aussi pourquoi telle mesure doit être jouée ainsi, et pas autrement. En bref, pour les responsables et pour les musiciens, une des leçons les plus intéressantes du camp, qui aura mis les jeunes en appétit pour le dîner. Un gros effort d’organisation Un camp comme celui de l’HNJ réclame beaucoup de soins dans l’organisation. Nous nous en rendons compte l’après-midi en participant à la séance des Irena Grieg, la compositrice de «The morning after» avec la directrice Isabelle Ruf-Weber. cadres que dirige le responsable administratif, Erich Schwab. Surtout que cette année, le programme inclut un déplacement à l’étranger avec la participation au Mid Europe de Schladming. Planning des répétitions, travail des passages critiques, essais de lumières, disposition sur scène : rien n’est laissé au hasard. Après une seconde générale, un vent d’animation secoue les jeunes musiciens : ils doivent se préparer pour poser, en tenue de concert et avec leurs instruments, pour la photo souvenir du camp qui servira aussi à illustrer le prospectus 2003. C’est rapidement un va-et-vient intense avec des jeunes qui montent et descendent les escaliers avant que tout le monde ne se rassemble sur le parvis de l’église d’Estavayer où la photo doit être prise. Olivier Waldmann en partielle avec les cornets et trompettes. Il y a de l’excitation dans l’air en cette fin d’après-midi, si bien que le responsable musical de l’HNJ, Josef Gnos, a quelque peine à rétablir le calme avant de répartir les musiciens registre par registre. Pas de passeport à vie Et la partie musicale n’est pas encore terminée : après souper, les jeunes participent encore à une nouvelle répétition générale de deux heures. A la fin de cette dernière, Josef Gnos esquisse l’évolution de l’HNJ depuis sa fondation en 1995. «A l’époque, rappelle-t-il, nous avions mis sur pied une formation équivalant à une 2 e catégorie. Aujourd’hui, c’est un ensemble d’excellence. Seuls les meilleurs peuvent aux répondre exigences désormais posées par les examens d’entrée. Par ailleurs, le fait d’avoir fait partie de l’HNJ n’assure pas définitivement sa place dans la formation: chaque année, tous les postes sont remis au concours.» Brillante prestation à Interlaken Avant de partir pour l’Autriche, l’HNJ a donné son traditionnel concert à Interlaken. L’occasion de présenter le programme travaillé les jours précédents. Isabelle Ruf-Weber a ouvert les feux avec l’«Hebridean rhapsody» du compositeur suisse Oliver Waespi. Elle a ensuite transmis la Revue des musiques Les participants romands Sur les 55 membres de l’HNJ 2002, huit venaient de Suisse romande: Isabelle Savoy (Crans-sur-Sierre), clarinette; Sylvain Coquoz (Massonens), Fabien Girard (Monthey) et Sébastien Schiesser (Lausanne), saxophones; Jean-François Charrière (Neyruz), cor; Eric Schiesser (Bôle), euphonium; Jacques-Alain Frank (Colombier), trombone; et Frédéric Rod (Lausanne), percussion. baguette au chef titulaire de l’HNJ, Josef Gnos, qui a dirigé le «Morceau de concert», op. 94, de Camille Saint-Saëns. Cette œuvre a mis en valeur les qualités du corniste Florian Abächerli, qui avait gagné en 2001 le 1 er prix au Concours suisse du jeune musicien et qui joue d’ordinaire avec le Sinfonisches Blasorchester de Berne et l’Orchesterverein de Sarnen, ainsi que l’Orchestre de chambre de Zurich. La première partie s’est conclue avec «The morning after» (After the apocalypse) d’Irena Grieg. Cette pièce avait été honorée d’un 1 er prix et avait été créée en 2001 lors du 10 e Congrès de la WASBE à Lucerne. Josef Gnos a repris la baguette après la pause pour interpréter le «Poema alpestre» de Franco Cesarini tandis qu’Isabelle Ruf assurait la direction des dix mouvements de la suite «Les comédiens» de Dimitri Kabalewski. A noter que l’instrumentation pour harmonie de cette pièce avait constitué en 2001 le travail de diplôme de Jens Jourdan dans sa formation de directeur d’harmonie auprès du Conservatoire de Bâle. L’HNJ a encore donné trois bis à Interlaken : tout d’abord «Sulasoi» du compositeur finnois Perri Pekkanen, puis la marche «Gandria» de Gian Battista Mantegazzi et enfin le paso doble «Flores de Espagna» de Pascual Pérez Chovi. Heinz Baumann (adapt. jrf) UNISONO 15 •2002 27
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