EDUCATION 4.19
Klimawandel
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Thema | Dossier<br />
Changement climatique<br />
Au centre, l’esprit critique<br />
Dominique Eggler<br />
Les capacités de se forger une vision objective et<br />
donc un avis sensé, grâce à une capacité développée<br />
de s’informer aux meilleures sources : c’est en<br />
quelques mots ce que vise l’école bernoise francophone<br />
pour ses élèves, dans les questions climatiques<br />
comme dans tous les autres volets de la<br />
citoyenneté. L’unanimité règne à ce sujet, des<br />
classes obligatoires au gymnase, en passant par<br />
la HEP.<br />
Très présent dans le PER (Plan d’études romand), le<br />
changement climatique est abordé de moult manières par<br />
les écoles francophones de tous les degrés, y compris à<br />
la HEP. A tous les niveaux, un fil rouge guide les enseignants<br />
et enseignantes : développer l’esprit critique de<br />
leurs élèves. A l’heure où les jeunes générations réclament<br />
à leurs aînés des comptes et des actes, les manifestations<br />
nationales impliquant les Bernois comme les<br />
autres, il apparaît que les enseignants et enseignantes<br />
leur apportent une aide fondamentale : les outils intellectuels<br />
pour comprendre les problèmes, les analyser par<br />
eux-mêmes, et donc choisir leur action citoyenne. Quelques<br />
brefs éclairages avec des spécialistes.<br />
Loin et bien<br />
Quant aux moyens d’enseignement et à la réalité du terrain<br />
à l’école obligatoire, considérons les précisions pointues<br />
(et passionnées) de David Droz-dit-Busset, à la fois<br />
enseignant au Collège secondaire de La Suze (Bienne) et<br />
coordinateur pour les sciences de la Comeo (Commission<br />
des moyens d’enseignement et des plans d’études de<br />
l’école obligatoire), lequel souligne d’entrée que l’enseignement<br />
obligatoire va désormais loin, et dans le bon<br />
sens. S’appuyant sans discontinuer sur la transversalité<br />
et l’interdisciplinarité, cet enseignement vise à construire<br />
un véritable esprit critique. Un esprit scientifique, en clair,<br />
qui se nourrit à de multiples mamelles, dont les plus indispensables<br />
: démarche scientifique, compétences de base,<br />
représentation, modélisation, expérimentation et débat.<br />
Moyens modernes<br />
En géographie et en sciences, des moyens d’enseignement<br />
très récents introduisent, dès le début du deuxième<br />
cycle, des notions de base en lien direct avec l’actualité<br />
et les connaissances les plus récentes. « L’effet de serre,<br />
par exemple, est expliqué de manière simplifiée mais<br />
précise et exacte. Par ailleurs, on aborde entre autres<br />
en 5-6H les questions de déchets, de la production au<br />
tri, d’une manière concrète liée directement au quotidien<br />
des élèves. »<br />
Les compétences de base sont développées et expérimentées<br />
de manière plus pointue au cycle 3, avec non<br />
seulement des moyens nouveaux, mais également des<br />
repères nombreux dans l’actualité. « Le développement<br />
de l’action citoyenne permet ce lien étroit et constant<br />
avec la société. Les informations sont données et, sur<br />
cette base, nous mettons un accent très fort sur le débat,<br />
afin que chaque élève se construise un esprit critique, une<br />
conception personnelle. » Un esprit critique d’autant plus<br />
capital que l’écart est souvent très important entre les<br />
écoliers et leurs parents, en termes de compétences aussi<br />
bien que de convictions.<br />
David Droz en est convaincu, l’enseignement des<br />
branches scientifiques à l’école obligatoire est devenu<br />
sensiblement plus intéressant, ces dernières années.<br />
« L’application de formules a été très clairement réduite,<br />
pour laisser place à une compréhension plus globale et<br />
critique. » L’intention : fournir à l’élève des instruments<br />
intellectuels d’appréhension et de compréhension du réel,<br />
d’adaptation au monde actuel et futur.<br />
En lutte contre le déni collectif<br />
Au Gymnase français de Bienne, nous avons pour interlocuteurs<br />
un groupe d’enseignants et d’enseignantes (en<br />
physique, biologie, géographie, économie et droit, philosophie,<br />
chimie, options spécifiques), réunis autour de la<br />
rectrice Christine Gagnebin. Des professeurs qui abordent<br />
tous le changement climatique et ses effets, sous des<br />
aspects très divers, à doses variables, mais dans une<br />
optique interdisciplinaire. L’éducation en vue d’un développement<br />
durable apparaît clairement dans le plan<br />
d’études et prend de nombreuses formes tout au long du<br />
cursus.<br />
Tous ces enseignants et enseignantes, à un moment<br />
ou à un autre, luttent contre les préjugés et/ou le déni,<br />
qu’ils soient le fait de leurs élèves ou de la société. Taxés<br />
d’« écolo » et de catastrophistes, ils se défendent de toute<br />
subjectivité : « Nous dépeignons une réalité qui fait malheureusement<br />
l’objet d’un véritable déni collectif… »<br />
Tantôt doivent-ils démentir les idées préconçues<br />
sur l’économie, une science humaine soulignent-ils, tantôt<br />
se heurtent-ils à l’effet pervers des « fake news » et en<br />
profitent pour conduire leurs élèves à la critique des<br />
sources. Avec toujours pour objectif primordial de développer<br />
l’esprit critique et scientifique des bacheliers. « Ils<br />
doivent sortir d’ici avec la vision la plus objective possible<br />
de la réalité climatique. »<br />
En attente de prérequis<br />
Reflétant les préoccupations des élèves, les travaux de<br />
maturité portent de plus en plus sur des thématiques environnementales.<br />
Ce qui ne doit pas occulter certaines<br />
lacunes dans les connaissances de base, à l’arrivée au<br />
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