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MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·S DE L'UNIVERSITÉ DE FRIBOURG

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DÉCEMBRE 2019

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Glashaus Demokratie

Quo vadis, Universität Freiburg? Seite 7

Sag, Demokratie, was brauchst du? Seite 16

Démocratie, vraiment ?

Le législatif désigné au pif, page 12

Le droit de vote pour tout·e·s… ou presque ? page 17


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Si tu te reconnais dans ce profil, nous nous réjouissons de recevoir ta candidature par

e-mail à redaction@spectrum-unifr.ch en incluant ton CV, ta lettre de motivation et

une copie de ta carte d’étudiant×e.

Samet Sulejmanoski, Administration & Marketing

redaction@spectrum-unifr.ch


EDITORIAL

Kaziwa Raim

Rédactrice en chef

Selina Grossrieder

Chefredakteurin

Débat

4-5

Rédaction

francophone

Deutschsprachige

Redaktion

Assurance maladie : que font les Suisse·esse·s ?

page 4

Vous avez dit démocratie ?

Demokratie ist keine

Selbstverständlichkeit

Unipolitique · Unipolitik

Archiv

6-7

8

:33

r

s

Cher·ère lecteur·rice,

As-tu déjà remis en cause la situation actuelle du

système démocratique suisse ?

Si ce n’est pas encore le cas, accroche-toi. Ce numéro

risque de bousculer nombre de tes a priori.

Ainsi, nous abordons dans les articles du dossier

trois sujets qui mettent à mal la belle image vernie

de notre sacro-sainte démocratie helvétique.

Le premier article s’intéresse à l’idée suivante :

plutôt que de passer par des élections, on tirerait

au sort les membres du pouvoir législatif. Charly

Pache, coordinateur de l’association Génération

Nomination, nous parle de la situation actuelle en

Suisse et des possibilités offertes par ce système de

tirage au sort.

Le deuxième sujet porte sur la culture de la démonstration

politique chez les Suisse·esse·s. Entre

la Grève du climat, la Grève des femmes* et Extinction

Rebellion, la culture de la démonstration

politique s’invite de plus en plus dans les rues de

Suisse. Grâce à l’intervention de Olivier Filleule,

professeur de Sciences Sociales et Politiques, on

vous explique les enjeux de ce phénomène sur le

territoire helvétique.

Enfin, le troisième article remet en question l’exclusivité

du droit de vote en Suisse. Si les Suisse·esse·s

ayant atteint leur majorité y ont accès, qu’en est-il

des mineur·e·s, des personnes en situation de handicap

et des étranger·ère·s ? Lumière sur cette faille

majeure du système démocratique suisse.

Die Demokratie oder Herrschaft des Staatsvolkes

ist ein ideologisches Wahrzeichen der Schweiz

und scheint vor jedem Sturm gewappnet zu sein.

Doch ist sie wirklich unbezwingbar? In der letzten

Ausgabe dieses Semesters geht Spectrum über die

erwähnte vereinfachende Definition der Demokratie

hinaus und geht der Frage nach, wie stabil die

Grundpfeiler der Schweizer Demokratie tatsächlich

sind.

Demokratische Kultur beinhaltet mehr als den gelegentlichen

Gang zur Urne. Eine Aktivistin von

letztewahl.ch ist überzeugt davon, dass auch ziviler

Ungehorsam als Mittel zum Zweck dienen kann.

So klebte sie vor den Nationalratswahlen 2019 illegalerweise

Sticker mit Umweltratings auf Wahlplakate.

Was steckt hinter der Aktion? Mehr dazu

auf den Seiten 10–11.

Eine Demokratie ohne Staatsvolk oder: Wer darf

wählen?, fragt sich der zweite Dossierartikel dieser

Ausgabe (Seite 13). Rund 55 Prozent der Schweizer

Stimmbevölkerung haben bei den letzten Wahlen

nicht abgestimmt. Aber was ist mit denen, die gar

nicht abstimmen durften, wie zum Beispiel Menschen

mit einer Behinderung? Und was sagt dies

über den Zustand unserer Demokratie aus? Eine

Bestandsaufnahme.

Wie zerbrechlich eine Demokratie sein kann, davon

handelt der dritte Dossierartikel (Seite 16).

Laut dem Demokratieindex des Economist leben

lediglich 4,5 Prozent der Weltbevölkerung in «vollständigen

Demokratien». Wir schauen uns die Voraussetzungen

dafür an, dass ein demokratisches

System nicht zerbricht.

Dossier

La culture de la démonstration politique,

pages 14-15

Culture · Kultur

«Literatur ist vielleicht der beste Weg, um

Menschen zu humanisieren», Seite 19

Plume · Kommentar

Fribourg · Freiburg

Critique · Kritik

Coup de gueule

Gesellschaft

9-17

18-19

20-21

22-23

24-25

26

27

Par ailleurs, Spectrum a le plaisir de vous annoncer

le nom de la gagnante du concours #jaitrouvéleclito,

paru dans le dernier numéro : Zélie Jeanneret !

Aucun clito ne lui aura échappé, puisqu’elle a repéré

les 7 clitos cachés entre les pages du magazine.

Son œil expert lui fait gagner un menu burger au

Cyclo !

Bon app’, et longue vie aux clitos !

Zwar nicht weniger politisch, dafür aber literarischer

gestaltet sich das Gespräch mit der nigerianischen

Schriftstellerin Chimamanda Ngozi Adichie (Seite

19). Sie sprach mit Spectrum über die Rolle von Literatur

im Kampf gegen rassistische und sexistische

Stereotypen und darüber, warum sie sich nicht als

Aktivistin bezeichnen würde.

Übrigens: Herzliche Gratulation an Zélie! Sie geht

aus unserem Wettbewerb #jaitrouvéleclito der Novemberausgabe

als Gewinnerin hervor und darf

sich über einen von Spectrum spendierten Burger

im Cyclo freuen. Guten Appetit.

Allen anderen Leserinnen und Lesern wünsche ich

eine gute Lektüre, nicht zu viel Prüfungsstress und

eine schöne Adventszeit.

Schönheit ist wie ein Chamäleon, Seite 29

Muse

Die Andere

Agenda

28

29

31


DÉBAT

Texte Sylvain Cabrol

Colloboratrice Letizia Fasano

Photos PS Suisse, PBD

Assurance maladie :

que font les Suisse·esse·s ?

Face à la hausse continue des primes d’assurance maladie, de plus en plus de

voix s’élèvent pour une réforme en profondeur de la LAMal, la loi fédérale sur

l'assurance maladie. Pourtant, les initiatives lancées peinent à mobiliser. Quelles

sont les perspectives ? Les conseiller·ère·s nationaux Brigitte Crottaz et Lorenz

Hess délivrent leurs réponses.

Brigitte Crottaz, conseillère nationale PS/VD

et présidente du comité de la FSP.

Lorenz Hess, conseiller national PBD/BE

et membre de la CSSS-N.

‹‹ En Suisse, la prime par tête est totalement

antisociale. ›› Brigitte Crottaz

Pour en savoir plus, nous sommes

parti·e·s à la rencontre de Brigitte

Crottaz, conseillère nationale PS/VD,

présidente du comité de la Fédération

suisse pour les patients et diabéto-endocrinologue.

Nous avons également

rencontré Lorenz Hess, conseiller national

PBD/BE, membre de la Commission

de la sécurité sociale et de la santé

publique du Conseil national (CSSS-N)

et président du Conseil d’administration

de Visana.

Comment expliquer que les initiatives

« Pour une liberté d’organisation

des cantons » et « Pour un

Parlement indépendant des caisses

maladie » aient échoué ?

Contexte : en début d’année, ces initiatives

ont toutes deux échoué au stade de

la récolte de signatures.

LH: Visiblement, ces propositions

n’ont pas eu de succès auprès de

la population. Ces deux initiatives

avaient pour but de remettre les assurances

maladie à leur place, avec

la création d’une caisse unique

cantonale et l’interdiction pour les

parlementaires d’exercer des mandats

au sein des organes de compagnies

d’assurance maladie. La caisse

unique avait cependant déjà été plusieurs

fois rejetée dans les urnes. Par

ailleurs, il semble clair aux yeux du

peuple qu’une interdiction des mandats

exercés auprès des compagnies

4 12.2019


d’assurance ne serait d’aucune utilité

et qu’elle aurait un impact négatif

sur la représentation des intérêts des

assuré·e·s. De toute façon, la hausse

des coûts de la santé publique est imputable

en première ligne à d’autres

acteur·rice·s : les prestataires de services

comme les hôpitaux, les hospices,

les médecins, l’industrie pharmaceutique,

ainsi que les cantons. Les

assureur·euse·s ne peuvent légalement

pas réaliser de profit dans le cadre de

l’assurance de base et leurs frais de

fonctionnement s’élèvent à 3-4% du

volume total des primes.

BC: Au lendemain du refus de la caisse

publique en 2014, nous avons souhaité

élaborer un projet permettant la

création d’une « assurance publique

cantonale ». En cas de réussite de

l’initiative, cela n’entraînait pas de

modification du système si un canton

souhaitait le maintenir tel quel. Quant

à la seconde initiative, le mélange ne

pouvait pas durer entre intérêts commerciaux

et exercice d’une tâche publique

déléguée aussi importante que

l’assurance obligatoire des soins. En

effet, on ne peut être à la fois surveillé·e

et surveillant·e, régulateur·rice et

régulé·e. Il est à relever que les mandataires

des assureur·euse·s ne se

privent pas pour exploiter cette faille

en prenant souvent la majorité dans

les commissions consacrées à la santé.

Malgré ces arguments assez largement

acceptés par la population, le fait de

présenter ces deux initiatives simultanément

a entraîné le même résultat,

avec une récolte de signatures satisfaisante

dans les cantons romands

mais pas en Suisse allemande. Voyant

le délai se rapprocher, plutôt que de

payer des « mercenaires » pour récolter

des signatures, nous avons préféré

admettre que l’engouement suscité

n’était pas suffisant outre Sarine.

La Suisse doit-elle suivre le modèle

public danois pour sortir de

l’impasse ?

Contexte : le 26 septembre dernier,

Temps présent prenait en exemple le

système danois : un système public,

gratuit, largement financé par l’impôt.

BC: Clairement, ce système est trop

opposé au modèle suisse pour pouvoir

être conçu. Dans beaucoup de

domaines, les pays nordiques ont mis

en place cet « État providence » et la population

en est excessivement satisfaite,

mais il est beaucoup trop « étatiste » pour

être accepté par notre Parlement et probablement

aussi par notre société, du moins

actuellement. En Suisse, la prime par tête

est totalement antisociale. Elle constitue

la deuxième cause de poursuites, derrière

les impôts. Des subventions existent pour

soulager les assuré·e·s mais elles varient

d’un canton à l’autre. Dans le canton de

Vaud depuis le 1er janvier 2019, chaque

personne qui paie plus de 10% de son

revenu imposable sous forme de primes

d’assurance maladie se voit rétrocéder la

différence. Le PS suisse a lancé une initiative

pour que cette mesure soit appliquée

dans toute la Suisse.

LH: Les coûts élevés de l’assurance maladie

n’ont en premier lieu rien à voir avec

le mode de financement. Ou plutôt, cette

augmentation est causée par des incitations

négatives liées au financement et à la

tarification par la prescription d’actes inutiles,

par des attentes élevées en termes de

qualité des soins et par la croissance démographique.

En ce sens, les services de

santé au Danemark ne sont pas gratuits

non plus : ce sont les contribuables qui les

financent. Et le taux d’imposition au Danemark

est plus élevé que dans tous les

autres pays industrialisés. Actuellement,

en Suisse, les coûts de la santé sont aussi

financés en partie par l’impôt. Mais les services

de santé au Danemark réalisent des

avancées bienvenues, allant d’un grand

nombre de petits hôpitaux dans un grand

nombre de régions (16) à cinq grands hôpitaux

régionaux. En Suisse aussi, un mouvement

de concentration des infrastructures

hospitalières permettrait de réduire

les coûts tout en augmentant la qualité de

service.

L’évolution des rapports de forces au

sein du nouveau Parlement ouvre-telle

des perspectives ?

LH: Depuis l’entrée en vigueur de la LA-

Mal en 1996, plusieurs réformes importantes

ont échoué : en 2003, la deuxième

révision de la LAMal, qui devait

notamment introduire un nouveau régime

de financement des hôpitaux et

un principe de liberté contractuelle,

n’a pas abouti. En 2012, le projet

Managed Care a échoué de manière

abrupte en votation. Ces exemples

montrent que, lorsqu’elles sont engagées

au Parlement, les réformes ont

peu de chance d’aboutir par la suite

dans les urnes. Les coûts élevés de la

santé et l’augmentation des primes

constituent certes un gros problème

pour les citoyen·ne·s suisse·esse·s,

mais le peuple reste fondamentalement

sceptique à l’égard des réformes

proposées. À cet égard, la hausse des

primes est due en grande partie au

blocage des réformes. On peut toutefois

douter que la nouvelle configuration

du Parlement permette mieux

qu’auparavant la mise en œuvre des

réformes nécessaires.

BC: Il est certain que la législature

précédente était totalement bloquée à

toute initiative allant dans l’intérêt des

assuré·e·s. Théoriquement, il n’y aura

plus une majorité absolue à droite,

mais des négociations devront se faire

entre plusieurs partis pour obtenir une

majorité. Il faudra donc voir comment se

positionneront les « partis du Centre », qui

devront jouer le rôle d’arbitres. Centredroit

ou centre-gauche ? De cela dépendra

une grande partie des projets que

nous aimerions soutenir pour améliorer

le système d’assurance maladie. De

prime abord, tout cela n’est pas gagné

et le Parlement n’a clairement pas

« basculé » à gauche, donc… à suivre. ■

Curieux·euse d’en savoir plus sur le sujet ?

Retrouve notre article complémentaire sur

notre site : QR-CODE

12.2019

5


UNIPOLITIQUE

Texte Maxime Rotzetter et Maxime Duscrest

Illustration Antoine Bouraly

Pas le temps de décider de ma vie,

je dois la vivre !

L’étudiant·e est à l’Université ce que le·la citoyen·ne est à la société : un sujet souverain. Pourtant, notre

politique universitaire semble souvent délaissée. Comment expliquer ce phénomène ? Sondage.

l’époque du populisme et de la

À souveraineté démocratique, la

participation à la politique universitaire

est loin d’être majoritaire. Alors

que les étudiant·e·s peuvent participer

à la sélection de leurs professeur·e·s

ou aux réflexions quant à l’avenir de

l’enseignement en général, beaucoup

n’en font rien. Loin de vouloir leur

faire la morale, Spectrum est allé à

leur rencontre pour comprendre les

raisons de leur abstention.

Pourquoi l’abstention ?

« J’ai pas l’temps ! », voici la première

raison sortie de quasiquement toutes

les bouches. Entre le travail à côté des

cours, les relations privées et sociales

ou encore le sport, la vie semble trop

courte pour faire tout ce qu’on voudrait

ou devrait faire. La plupart avoue

n’être que peu au courant des possibilités

qui s’offrent à eux·elles. Les étudiant·e·s

sont noyé·e·s dans les informations,

ce qui en pousse beaucoup à

ne plus y porter attention. « L’Université

m’offre le service de m’instruire,

c’est pour ça que je viens et pas pour

autre chose », nous confie l’un d’eux.

Une autre sondée dit préférer « laisser

ça à celles et ceux qui auraient la possibilité

de s’y donner à fond. »

La deuxième raison est l’ignorance

des étudiant·e·s abstentionistes sur

leur propre pouvoir. Ne sachant pas

ce qui se passe dans les associations

estudiantines et dans les chambres des

conseils, ils·elles ne se sentent que peu

concerné·e·s. On constate que la plupart

du temps, les étudiant·e·s croient

que leur influence se réduit à l’augmentation

du nombre de micro-ondes.

La troisième explication du désintérêt

des étudiant.e.s est la satisfaction

globale. La qualité de vie en Suisse et

d’enseignement à Fribourg pousse de

nombreux élèves à se considérer illégitimes

d’en demander plus : « C’est pas

parfait, mais on ne peut pas se plaindre »,

déclare un sondé. Pour celles et ceux

qui viennent d’autres cantons, c’est le

fait de ne pas vivre à Fribourg qui leur

retire le sentiment de légitimité. Il faut

également prendre en compte les difficultés

qu’impose la participation à

des conseils qui peuvent s’éterniser et

rendre le retour chez soi quasi-impossible.

Que faire ?

« Je pense qu’il y a un effort à faire au niveau

de la communication », voilà le reproche

principal que les étudiant·e·s font

à l’administration et aux associations

estudiantines. Ils·elles imaginent qu’un

contact plus direct et plus fréquent avec

les étudiant·e·s faciliterait leur engagement

politique. Certain·e·s proposent

des séances d’informations, d’autres une

activité plus importante sur les réseaux

sociaux. En revanche, les mails représenteraient

plutôt un frein à l’engagement.

« À force, je ne les ouvre même plus »,

nous avoue une interviewée.

Toutefois selon eux·elles, c’est moins

la forme que le contenu qu’il faudrait

modifier. Certain.e.s proposent également

une mise à contribution des professeur·e·s

pour expliquer et rappeler

les enjeux de la politique universitaire.

Une autre interviewée souligne : « Les

débats au sein des associations devraient

être mieux mis en avant parce

que c’est l’occasion parfaite pour développer

sa rhétorique. Un engagement

en politique universitaire exige

du temps, du coup les étudiant·e·s ont

besoin d’être convaincu·e·s que cela

leur sera utile. »

Une autre solution serait de rendre la

politique universitaire moins chronophage.

Bien que nous ne disposions

pas de solutions toutes faites, voilà

quelques conseils qui inspireront peutêtre

l’administration et les associations

estudiantines pour que l’Université de

Fribourg soit plus représentative de

celles et ceux qui y forgent leur avenir. ■

6 12.2019


UNIPOLITIK

Text Elisa Jeanneret & Lorenz Tobler

Foto Valentina Schweiwiller

Quo vadis, Universität Freiburg?

Wer diesen Artikel in Echtzeit liest, wird wahrscheinlich im Jahr 2030 nicht mehr an unserer Universität

studieren. Genau diese ferne Zukunft wird jedoch derzeit vom Rektorat mittels der «Strategie 2030»

geplant und in verschiedenen frei zugänglichen Kolloquien besprochen.

Alle zehn Jahre erarbeitet das Rektorat

eine Strategie, um die Universität zu

modernisieren und so konkurrenzfähig zu

bleiben. Im Vorfeld hat das Rektorat dieses

Jahr zu verschiedenen Kolloquien geladen,

um den Puls der Mitarbeitenden und Studierenden

zu fühlen und dies in den Entwurf

der «Strategie 2030» einfliessen zu

lassen.

Stichwort Digitalisierung

Das letzte Grossprojekt, «Campus Management»,

führte zur erfolgreichen Aktualisierung

der IT-Services. Natürlich steht der

Digitalisierungsprozess auch in den nächsten

zehn Jahren nicht still. So kommen im

Kolloquium zur digitalen Universität die

Anliegen der universitären Gemeinschaft

hinsichtlich dieses Themas zur Sprache.

Wie kann die Universität Daten von verschiedenen

Forschungsprojekten an einem

Ort zugänglich machen und gleichzeitig

den Datenschutz gewährleisten?

Wie kann die Lagerung von Unmengen an

Daten möglichst ökologisch sein? Können

Lehrkräfte für allfällige Weiterbildungen

überhaupt Zeit aufopfern? Momentan werden

bei allen Professorinnen und Professoren

Umfragen durchgeführt, um herauszufinden,

in welchen Bereichen sie sich Hilfe

Die Universität Freiburg wagt einen Blick in die Zukunft.

wünschen. Erste Ergebnisse zeigen, dass

die Mehrheit es für wichtig erachtet, ihre

digitalen Kompetenzen zu erweitern. Aber

ist es überhaupt sinnvoll, eine langfristige

Strategie für ein solch dynamisches Feld zu

erstellen? Die Projektverantwortlichen der

Universität räumen ein, dass es zahlreiche

Unsicherheiten bezüglich der angewandten

Technologien gibt. Vor allem, wenn es

um die Bildung der Studierenden geht: Die

meisten bleiben drei, vielleicht fünf Jahre.

Somit müssten Informatik-Tools flexibel

sein, um mehrere Generationen bilden zu

können.

Neue Technologien: Chancen und Risiken

Fest steht, dass die Digitalisierung Didaktik

und Pädagogik vollständig verändern

kann. Es stellt sich unter anderem die Frage,

ob man Vorlesungen als Videos oder

Podcasts aufnehmen sollte, wie es bei vielen

Hochschulen schon der Fall ist. Im Kolloquium

zu Lehre und Weiterbildung wird

darum der Faden wieder aufgenommen:

Die neuen technischen Möglichkeiten

bieten sowohl Chancen als auch Risiken,

welche es in Zukunft sorgfältig gegeneinander

abzuwägen gelte. Verschiedene

Votanten und Votantinnen streichen in

der animierten Diskussion heraus, dass

die Möglichkeit, Vorlesungsinhalte online

(noch einmal) anzuschauen, Vorteile

bringt. Einerseits müssten sich Professorinnen

und Professoren so weniger

intensiv mit der teilweise unbeliebten

Grundlagenvermittlung beschäftigen,

andererseits werde die Universität auch

attraktiver für Studierende, die die notwendige

Präsenz für Frontalunterricht nicht

gewährleisten können. Angeführt wird

weiter, dass Fremdsprachige sich manchmal

wünschen, gewisse Passagen noch

einmal anhören zu können. Die Reaktion

der anwesenden Studierenden ist geteilt:

Ein Informatikstudent beklagt eine gewisse

Skepsis gegenüber zeitgemässer Technik,

während jemand anderes einwendet,

dass die teilweise mangelhafte Qualität der

Kurse nicht durch Digitalisierung wettgemacht

werden könne.

Täglich grüsst die Sprachenfrage

Schliesslich taucht auch während des Kolloquiums

zu Lehre und Weiterbildung die

Frage der Zweisprachigkeit auf, die in Freiburg

genauso zur DNA gehört wie die Kathedrale

oder die enorme Coiffeurdichte.

Die Vertreter und Vertreterinnen des Rektorats

laden das Publikum dazu ein, über

das Verhältnis der beiden Partnersprachen

ebenso nachzudenken wie über die Herausforderung,

Englisch einen angemessenen

Platz einzuräumen. Den Studierenden

wird von den Diskussionsteilnehmenden

sprachlich einiges zugetraut. Faktisch hätten

Absolvierende gewisser Studiengänge

bereits heute einen trilingualen Abschluss,

was auch auf den Diplomen ausgewiesen

werde. Ein anwesender Professor tritt

aber auf die Euphoriebremse. Die Kenntnisse

der Landessprachen würden in den

Gymnasien nicht mehr priorisiert, weshalb

viele Studierende bereits heute grosse

Mühe mit fremdsprachigen Kursen hätten.

Es wird angesichts der vielen aufgeworfenen

kontroversen Fragen spannend sein,

zu sehen, in welche Richtung das Rektorat

die Universität mit dem endgültigen Entwurf

der «Strategie 2030» zu manövrieren

versucht, der schliesslich erneut öffentlich

diskutiert werden soll.■

12.2019

7


ARCHIV

Text Aline Zengaffinen

Wenn Erdöl auf dem Teller landet

Erdöl steckt überall drin. In Plastik, in der Heizung, aber auch in unseren Lebensmitteln. Spectrum hat

sich diesem Thema 1997 angenommen und die Erkenntnisse sind bis heute aktuell.

Der Klimawandel ist in aller Munde, ob

er nun verleugnet oder bekämpft wird,

heutzutage kommt man als Medienschaffende

nicht um das Thema herum. Doch

die Thematik ist kein Produkt aus neuester

Zeit. Schon in den Neunzigerjahren hat

sich Spectrum gefragt, wie viel Erdöl bei

dem Transport und der Herstellung von

Lebensmitteln verbraucht wird.

Die «Graue Energie» im Gemüse

Spectrum zeigte auf, dass auch in einheimischem

Gemüse sogenannte «Graue

Energie» steckt. Um die verschiedenen

Lebensmittel, ihre Herstellung und Transporte

zu vergleichen, zog Spectrum das

das Heizöl-Äquivalent pro Kilogramm heran.

Die Ergebnisse waren erschreckend.

So hatte ein abgepackter Orangensaft aus

Brasilien eine bessere Energiebilanz als

Wasser aus der Plastikflasche aus England,

wobei diese Waren an sich schon fragwürdig

sind. Gedörrte Bohnen aus China waren

energietechnisch gesehen besser als

gefrorene oder in der Büchse konservierte

Bohnen aus der Schweiz. Doch damals wie

heute gilt: Frisches und saisonales Gemüse

schneidet bezüglich Erdölverbrauch immer

am besten ab.

Glückliches Gemüse statt Treibhaus

Gemüse, welches saisonal und regional angepflanzt

wird, benötigt fast keine fossilen

Brennstoffe. Im Gegensatz dazu verbrauchen

Treibhäuser im Winter sehr viel Heizöl. Nicht

saisonal angebautes Gemüse muss «künstlich»

in Gewächshäusern angepflanzt werden.

Das Erstaunliche ist, dass bis heute der

Schifftransport weniger Energie verbraucht

als lokal angepflanztes Gemüse, das in Treibhäusern

gezogen wurde.

Noch besser sollte man aber auf «glückliches

Gemüse» zurückgreifen, das innerhalb der

Saison auf dem Freiland herangewachsen ist.

Ob Fleisch oder Gemüse, die «Graue Energie»

steckt nämlich überall drin. Spectrum

endet den Artikel aus dem Jahr 1997 mit der

Erkenntnis, dass das Wissen über diese Energiebilanzen

nicht den Appetit verderben,

sondern einfach vor Augen führen soll, dass

hinter unserer Nahrung mehr steckt, als wir

in der Migros oder im Coop sehen können.

Menus im Vergleich beim SRF

Die Thematik, die Spectrum 1997 angerissen

hat, ist bis heute aktuell. Auch die

Sendung Kassensturz vom SRF befasste

sich am 20. März 2007, also ganze zehn

Jahre später, damit. Sie haben zwei Menus

gekocht, einmal mit ausländischen und

einmal mit einheimischen Lebensmitteln,

und die Energiebilanzen verglichen. Das

Ergebnis war nicht weiter verwunderlich.

Das Menu mit den importierten Zutaten

verbrauchte doppelt so viel Erdöl wie das

Menu aus der Schweiz, nämlich 2,5 statt

1,2 Liter. Einzig der Schnittlauch aus Israel

hatte eine bessere Energiebilanz als

Schweizer Schnittlauch. Grund dafür waren

die Treibhäuser, die wesentlich mehr

Energie verbrauchen als für den Transport

benötigt wird.

Dieselbe Problematik wie vor 22

Jahren

Der Beitrag des SRF zeigt, dass sich in den

letzten 22 Jahren nicht viel verändert hat

und wir bis heute mit der Problematik der

«Grauen Energie» leben müssen. Wer sich

also umweltbewusst ernährt und somit unserem

Planeten etwas Gutes tun möchte,

sollte sich immer auch über die Herkunft

von Lebensmitteln informieren. Denn im

Hintergrund wird weiterhin sehr viel Energie

für den Transport und die Herstellung

von Gemüse und anderen Konsumgütern

verbraucht, wie das 1997 schon der Fall

war. ■

8 12.2019


10 Die letzte Wahl

12 Le législatif désigné au pif

13 Wählen ohne Barrieren

14 La culture de la démonstration politique

16 Sag, Demokratie, was brauchst du?

17 Droit de vote pour tou∙te∙s… ou presque ?


DOSSIER

Text Elisa Jeanneret

Foto Valentina Scheiwiller

Die letzte Wahl

FDP: 22 Prozent klimaverträglich, CVP: 42,2 Prozent. Diese Zahlen klebten

während des Wahlkampfes 2019 in der ganzen Deutschschweiz illegalerweise

auf Plakaten von Kandidierenden. Gehört ziviler Ungehorsam zu einer

funktionierenden Demokratie?

10 spectrum 12.2019

Die Wahlen 2019 standen im Zeichen

des Klimawandels. Die Grünen und

Grünliberalen erlebten einen historischen

Sieg mit 17 respektive neun neuen Sitzen

im Nationalrat. Zum Vergleich: Der grösste

Gewinn der SVP im Jahr 1999 betrug plus

15 Sitze. Im Kanton Glarus, wo seit jeher

die Repräsentierenden eher Mitte-rechts

sind, wurde zum ersten Mal überhaupt ein

Grüner in den Ständerat gewählt.

Nachwahlbefragungen von Tamedia zeigen,

dass 68 Prozent der Bevölkerung den

Klimawandel als grosses oder eher grosses

Problem ansehen. Dieselbe Umfrage

zeigt auch, dass die Grünen besonders

bei Wählerinnen und Wählern punkten

konnten, die vor vier Jahren nicht gewählt

hatten. Dieses Öko-Gewissen hat auch die

Umweltallianz aufgegriffen und eine neue

Bewertung der Schweizer Parteien eingeführt:

das Umweltrating. Die Umweltallianz

stellt sich auf ihrer Webseite als «loser

Zusammenschluss der vier grossen Umweltorganisationen

Greenpeace, Pro Natura,

VCS (Verkehrsclub der Schweiz, Anm.

d. Redak.) und WWF» vor. Das Ziel: parteiübergreifend

Natur- und Umweltschutz

politisch zu stärken.


Die Bewertung

Das Umweltrating für die jeweiligen

Parteien wurde anhand des Abstimmungsverhaltens

ihrer National- und

Ständerätinnen und -räte bei Themen

wie Energie, Verkehr, Biodiversität und

Klima allgemein ausgerechnet. Mit 6,4

Prozent Umweltverträglichkeit wurde

die SVP am schlechtesten bewertet.

Am besten schnitten die grünen

Politikerinnen und Politiker ab, deren

Partei 98 Prozent Klimafreundlichkeit

aufzeigte. Doch nicht nur die Parteien

wurden von der Umweltallianz

benotet, sondern auch die einzelnen

Kandidierenden. Somit konnten die

Wählerinnen und Wähler genau nachschauen,

ob Kandidierende in ihrem

Kanton ihren ökologischen Vorstellungen

entsprachen. Da die bürgerlichen

Parteien und ihre Kandidierenden eher

schlecht dastanden, wurde das Umweltrating

von diesen als links-grüne

Propaganda bezeichnet. Die Umweltallianz

hält aber fest, dass das Rating keine

Wahlempfehlung sei. Der Verband

sei unparteiisch und teile nur Fakten

mit, um Wählerinnen und Wählern

damit die Meinungsbildung zu vereinfachen.

Weil aber Klimaaktivistinnen

und -aktivisten der Ansicht waren, das

Rating generiere nicht genug Medienaufmerksamkeit,

kamen die Aufkleber

ins Spiel.

Die Aktion

Vom einen Tag auf den anderen waren

anfangs Oktober in der Deutschschweiz

– und auch in Freiburg – plötzlich

auf zahlreichen Wahlplakaten

Aufkleber angebracht. Kandidierende

wurden mit dem Umweltrating ihrer

Partei versehen. Wer für die Aktion

verantwortlich war, ist bis heute den

Wenigsten bekannt. Die Umweltallianz

distanzierte sich auf Anfrage der Medien

von den Aufklebern: Zwar stammten

die Zahlen von ihnen und die Aufkleber

verwiesen auf ihre Webseite,

aber sie hätten nichts mit der Aktion

zu tun gehabt. Neben der offiziellen

Seite der Umweltallianz ist auch die

Webseite letztewahl.ch auf den Aufklebern

zu finden. Ein Text auf dieser

Seite führt die Beweggründe der Verantwortlichen

der Kleberaktion auf:

Die Parlamentswahlen von 2019 seien

die letzte Chance, um die Umweltkrise

zu lösen. Alle hätten es verdient,

zu wissen, wie klimafreundlich ihre

Kandidierenden abstimmen, um so

ein grüneres Parlament gestalten zu

können. Auch die Aufkleber sind auf

dieser Webseite zu finden. Die dienen

« Ziviler Ungehorsam

ist

für die Demokratie

Mittel

zum Zweck»

aber nicht dazu, andere zum Protest

zu animieren. Stattdessen seien sie

aus Wiedererkennungsgründen aufgelistet.

Im Gespräch mit Michelle*, die

bei der Aktion mitgewirkt hat, konnte

Spectrum mehr herausfinden.

Die Ungehorsamen

Michelle will nicht bei ihrem richtigen

Namen genannt werden. Die Aktion

war nämlich illegal, Sachbeschädigung.

Die SVP in Basel hat auf Anfrage

von SRF gesagt, sie würde Strafanzeige

erstatten, wenn bekannt wäre, wer

verantwortlich sei. Kann man denn für

die demokratische Meinungsbildung

das Gesetz brechen? «Ziviler Ungehorsam

ist für die Demokratie Mittel zum

Zweck», sagt Michelle. Man habe sich

neben der Hoffnung auf Meinungsänderung

der Wählerinnen und Wähler

auch Aufmerksamkeit durch die Kontroverse

gewünscht. So wurden die

Zahlen den Menschen aufgezeigt, die

sich nicht besonders für das Thema

interessieren. «Deshalb haben wir die

Aufkleber auch in eher ländlichen Gebieten

angebracht», erklärt Michelle.

Der Präsident der Grünen Basel-Stadt,

Harald Friedl, sagte auf Anfrage des

SRF, er sehe einen Informationsgehalt

für die Wählerinnen und Wähler.

Trotzdem wolle er festhalten, dass

dies eine illegale Aktion gewesen sei.

Die Umweltallianz und andere Politikerinnen

und Politiker, wie zum Beispiel

FDP-Kandidatin Brigitte Bailer,

kritisieren zudem, dass die Aufkleber

nur aufzeigen, wie umweltfreundlich

eine Partei ist, nicht aber die einzelnen

Kandidierenden. Michelle erwidert: «Für

uns wäre das logistisch schlicht unmöglich

gewesen. Ausserdem kann man ja

auf ecorating.ch die Bewertungen der

Kandidierenden ansehen.»

Ist Michelle zufrieden mit dem Resultat

der Wahlen? «Ich persönlich bin eigentlich

eher anti institutionelle Politik»,

sagt die Aktivistin. «Ich denke nicht,

dass sich jetzt alles verändern wird, nur

weil die Grünen erfolgreicher waren.»

Jedenfalls hat die «letzte Wahl» das Parlament

auf den Kopf gestellt. Sollten wir

uns auf eine Flugticketabgabe gefasst

machen, auf ein neues CO 2

-Gesetz oder

sogar auf eine komplette Energiewende?

Wir können nur abwarten. ■

*Name der Redaktion bekannt

Der neue Nationalrat in Zahlen:

SVP: 53 Sitze

SP: 39 Sitze

FDP: 29 Sitze

Grüne: 28 Sitze

CVP: 25 Sitze

GLP: 16 Sitze

EVP: 3 Sitze

BDP: 3 Sitze

Sonstige: 4 Sitze

Durchschnittsalter: 49 Jahre

Frauenanteil: 42 Prozent

12.2019 spectrum

11


DOSSIER

Texte Léa Crévoisier et Stéphane Huber

Illustration Anaïs Balmon

Aiguilles et talons

Le législatif désigné au pif

Tirer au sort les membres du pouvoir législatif : idée farfelue ou solution pour une meilleure démocratie

? Entrevue avec Charly Pache, coordinateur de l’association Génération Nomination,

qui nous parle de la situation actuelle en Suisse.

D

’un côté, celles et ceux qui considèrent

l’idée comme nuisible à

terme, anti-méritocratique et dépossédant

le∙la citoyen∙ne de sa liberté

d’élire son « Parlement à la carte ».

De l’autre côté, celles et ceux qui rappellent

que le système actuel favorise

les mêmes têtes à répétition, perméables

aux influences des groupes

d’intérêt et porteuses de discours plus

ou moins démagogiques en vue de se

faire réélire.

Changement radical

L’idée peut paraître irréaliste étant

donné que beaucoup de Suisses et de

Suissesses se disent satisfait·e·s de

notre système de milice. Mais n’oublions

pas les 1,24 millions de personnes

en Suisse qui, selon Caritas,

sont en situation de pauvreté ou menacées

de l’être et pour lesquelles le sytème

actuel ne convient manifestement

pas. Or il se trouve que nulle personne

siégeant sous la coupole fédérale n’est

porteuse d’un tel destin. Pourtant, il va

sans dire que le background des élu·e·s

a une forte influence sur ce qu’ils·elles

estiment important ou non pour le bien

de la société. Si l’argument premier à

l’encontre du projet se résume à une

question de compétences politiques, il

est important de rappeler que les politicien·ne·s

bénéficient d’expert·e·s qui

les conseillent dans leurs prises de décisions.

12 spectrum 12.2019

Un projet en cours

Si vous croyez que l’affaire n’en est

qu’au stade des idées, détrompez-vous !

Des projets concrets existent en Suisse.

À Sion, sur plus de 200 volontaires

(dont 55% de femmes), 20 ont été sélectionné·e·s

aléatoirement pour participer

à un projet pilote sur le modèle

d’Oregon. Charly Pache nous explique

le principe : « Il s’agit de rassembler des

gens qui n’ont pas d’expérience, de leur

fournir un classeur contenant toutes les

informations nécessaires. On écarte

d’emblée les personnes qui ont déjà

une expérience politique ou qui ont

trop de connaissances sur un dossier.

Au terme du projet, ils·elles produisent

alors un résumé des enjeux. Le but est

de produire un résultat moins partisan

que celui proposé par les acteur·rice·s

politiques. »

Mais pourquoi écarter les expert·e·s ?

« Ils·elles risqueraient de prendre le

leadership de la discussion. Il s’agit de

prouver qu’avec le temps nécessaire,

tout groupe d’individus, même inexpérimenté,

est capable de cerner des enjeux

complexes tout en contribuant au bien

commun », répond le coordinateur de

Génération Nomination. Selon lui, nous

votons actuellement sur des objets sans

réellement les comprendre ; or les personnes

tirées au sort feraient alors office

de relais d’information en rendant les sujets

accessibles à tou·te·s.

Étendre le projet à la Chambre basse ?

Les Suisse·esse·s chérissant le compromis,

l’idée initiale était de ne tirer au sort

qu’un tiers de la chambre du peuple.

Charly Pache reconnaît que cela permettrait

de moins effrayer les votant∙e∙s, mais

il craint une atténuation des bénéfices du

processus : « L’expérience, les capacités

rhétoriques et le soutien partisan dont

jouissent les politicien·ne·s aguerri·e·s

mèneraient à une inégalité dans les prises

de décision », juge-t-il. Il favorise donc un

parlement entièrement tiré au sort avec

une rotation annuelle de 50 personnes.

« Cela permettrait une certaine continuité

tout en garantissant un apport d’idées

fraîches », affirme le coordinateur.

Et la garantie des valeurs consensuelles

de notre système ?

« Le système est-il réellement si consensuel

? », interroge Charly Pache avant

d’enchaîner : « Compte tenu des stratégies

politiques et de l’altérité engendrée

par les étiquettes partisanes, le système

de tirage au sort écarterait justement ces

aspects et mènerait vers plus d’harmonie

». Ainsi, l’idée serait d’organiser une

rencontre entre les futur∙e∙s mandaté·e·s

pour les former aux valeurs de collaboration.

« Le but est de créer une dynamique

de cohésion sans l’esprit de concurrence.

Ce dernier est aujourd’hui très présent

en politique et parasite les pensées et intentions

des politicien·ne·s actuel·le·s »,

explique-t-il. ■


DOSSIER

Text Maxine Erni

Illustration Zarina Faeh

Wählen ohne Barrieren

Wer soll wählen können und wer nicht? Die Frage um die demokratische Inklusion von Menschen

mit Behinderung ist eines der politischen Themen, das die Schweiz heute beschäftigt.

Die UNO garantiert Menschen mit Behinderungen

laut Artikel 29 der Behindertenrechtskonvention

die Teilhabe

am politischen Leben. Vor fünf Jahren ratifizierte

die Schweiz die genannte Konvention

und verpflichtete sich dazu, Schweizerinnen

und Schweizer mit geistigen und

auch körperlichen Beeinträchtigungen

die gleichen Rechte zu gewähren wie allen

anderen Staatsangehörigen. Dazu gehört

auch das Recht der Beteiligung am demokratischen

Wahlsystem. Jedoch hapert es

bis jetzt an der Umsetzung der Konvention.

Wo gibt es noch Hindernisse in ihrer

Durchsetzung und was hat sie bereits verändert?

Demokratisches Vorbild Schweiz?

Die Schweizer Bundesverfassung besagt,

dass Menschen, die nicht urteilsfähig sind,

nicht wahlberechtigt sind. Jedoch widerspricht

diese Regelung den völkerrechtlichen

Bestimmungen, die von der UNO

auferlegt wurden. Von den rund 8,5 Millionen

Einwohnerinnen und Einwohnern der

Schweiz dürfen circa 16‘000 Menschen mit

schweren Behinderungen nicht wählen.

Was bedeutet das für das Ideal der demokratischen

Inklusion? Ähnliche Debatten

thematisieren auch das Ausländerwahlrecht

und das Wahlrecht von Minderjährigen.

Die Exklusion der erwähnten Gruppen

vom demokratischen Wahlsystem ist

in der Schweiz im Vergleich zu anderen

europäischen Staaten sehr hoch. Oft wird

unser Land als Aushängeschild für eine

gut funktionierende Demokratie genutzt.

Jedoch stellt man nun die Integrität des

Landes der direkten Demokratie in Frage.

Wo wird die Grenze gezogen?

Ein häufiges Argument gegen das Wahlrecht

von Menschen mit geistigen Behinderungen

ist, dass die Gefahr von Beeinflussung

durch Dritte zu gross sei. Jedoch

erwidern Befürworter und Befürworterinnen

von mehr Inklusion, dass Menschen

auch in ihrer Meinung beeinflusst werden,

wenn sie nicht geistig beeinträchtigt sind.

Ein weiteres Hindernis bei der Durchsetzung

des Stimmrechts sind die Zweifel

an einer funktionierenden Selektion von

Menschen mit Behinderung, die trotzdem

stimmfähig wären. Wie wird entschieden,

ob jemand urteilsfähig ist oder nicht? So

wird hinterfragt, ob man überhaupt wählen

darf, wenn man an Krankheiten wie

Alzheimer oder einer bipolaren Störung

leidet. Wo soll die Grenze zwischen urteilsfähig

und psychisch beeinträchtigt gezogen

werden?

Schritt für Schritt hin zur Inklusion

In der Debatte der demokratischen Inklusion

von Menschen mit Behinderung gab es

einige nennenswerte Veränderungen. Die

Kantone Waadt, Tessin und Genf haben

eine sogenannte Einzelfallprüfung eingeführt.

Somit können Menschen mit geistiger

Behinderung Anspruch auf Wahlrecht

beantragen. Daraufhin wird die Person auf

ihre Urteilsfähigkeit geprüft. Eine weitere

Anpassung fand bei der Erleichterung des

Wählens für Menschen mit Behinderungen

statt. Insieme Schweiz entwickelte ein

Abstimmungsbüchlein in leichter Sprache,

welches in der ganzen Schweiz erhältlich

ist. Sie wollen damit Menschen mit Beeinträchtigungen

dazu ermutigen, sich mit

der Politik auseinanderzusetzen, Inhalte

zu verstehen und tatsächlich wählen zu

gehen.

Niemand wird zurückgelassen

Es gibt viele rechtliche Lücken in der

Schweizer Justiz bezüglich der Rechte von

Personen mit Behinderung. Nicht nur im

politischen System gibt es Einschränkungen,

sondern auch im alltäglichen Leben.

Deshalb fordern viele Behindertenorganisationen,

so auch Insieme Schweiz,

die Barrierefreiheit. Dies bedeutet, dass

unsere Umwelt so gestaltet werden soll,

dass alle Menschen, ob mit oder ohne Beeinträchtigung,

wahrgenommen werden

und dieselben Chancen haben. Diese Barrierefreiheit

solle auch bei der Schweizer

Politik gelten. Die Vertreter und Vertreterinnen

des Stimmrechts für Menschen

mit Behinderungen meinen, es solle für

jede Person möglich sein, sich am politischen

Geschehen zu beteiligen. Laut ihnen

beruht unser demokratisches System

auf Rechten für alle, nicht auf Rechten für

Einzelne. ■

12.2019 spectrum

13


DOSSIER

Texte Maxime Rotzetter

Photos Linda Mürset, Stadtarchiv Zürich, Jeremy Küng

La culture de la

démonstration politique

Entre la Grève du climat, la Grève des femmes* et Extinction Rebellion,

la culture de la démonstration politique s’invite dans les rues de Suisse.

Olivier Filleule, professeur de Sciences Sociales et Politiques, explique les

tenants et aboutissants de ce phénomène.

Les Fribourgeois·e·s manifestaient pour la Grève du Climat le 6 avril dernier.

‹‹ Il règne en Suisse

une certaine culture

de la soumission à

l'ordre institué. ››

Olivier Filleule

En Suisse, la grève générale de 1918

a marqué les esprits. 250'000 ouvrier·ère·s

suisse·esse·s ont quitté leur

poste pour entrer en grève et bloquer

toute l’économie nationale. L’armée est

intervenue avec 100'000 soldats pour

ramener les travailleur·euse·s dans les

rangs, entrainant la mort de trois grévistes

à Granges. La grève, bien que réprimée,

a obtenu la tenue d’élection en 1919 et la

semaine de 48h la même année. Quant à

l’AVS, revendiquée par les grévistes, elle

sera adoptée par le peuple en 1925. Un

siècle plus tard, comment la grève est-elle

vue par les Suisse·esse·s ? Olivier Filleule,

professeur de Science Sociales et Politiques,

également membre du Centre de

recherche sur l’action politique (CRAPUL)

de l’Université de Lausanne, répond à nos

questions.

14 spectrum 12.2019


De quoi la résurgence des grèves en

Suisse est-elle le signe ?

OF : C’est le résultat d’une situation

économique et sociale qui se tend, et

ce au-delà des grands indicateurs agités

dans la presse. Certaines grandes causes

transnationales ont aussi des effets en

Suisse, comme ladite « crise des réfugié·e·s

» ou le changement climatique.

Toutefois, il ne me semble pas qu'aujourd'hui

un nouveau cycle de protestations

se soit vraiment enclenché dans le

pays. La Suisse reste un pays fortement

conservateur, dont le premier parti est

l'UDC. Tout cela contribue à maintenir

le recours à l'action collective, tout particulièrement

lorsque celle-ci prend la

forme de la désobéissance civile, dans

un registre illégitime et outrancier. En

ces temps de soulèvements populaires

dans de si nombreux pays, il y a fort à

parier que les citoyen·ne·s suisse·esse·s

resteront dans une position de spectateur·rice·s.

Ils·elles étaient 12'000 manifestant·e·s à Fribourg pour la Grève des Femmes* du 14 juin dernier.

Pourquoi de nombreux·euses

Suisse·esse·s désapprouvent-ils·elles

les grèves ?

Olivier Filleul : Il règne en Suisse une

certaine culture de la soumission à

l'ordre institué. Ce phénomène est nourri

par une absence choquante de protection

des militant·e·s syndicaux·ales dans

le monde du travail, ce qui rend difficile

le recours à la grève. Un autre élément

qui encourage cette culture de la soumission

est l'existence de la voie de

l'initiative, censée offrir à tout groupe de

citoyen·ne·s la possibilité d’influencer

les décisions en dehors des échéances

électorales. Malgré ce contexte défavorable

à la culture de la manifestation, les

mouvements sociaux en Suisse ne sont

pas inexistants. Preuve en est le retour

de longs conflits du travail au début des

années 2000. Rappelons aussi l'émergence

actuelle sur la scène protestataire

d’une jeunesse qui semblait être entrée

en hibernation après les années 80. En

effet, les dernières manifestations en faveur

du climat témoignent de leur réveil.

Historiquement, les grévistes et

manifestant·e·s gagnent-ils·elles

leurs combats ?

OF : Beaucoup de combats défendent

des revendications tellement irréalistes

– ce qui ne veut pas dire illégitimes –

qu'il est impossible d'en mesurer le

succès simplement. Il en va notamment

ainsi pour des manifestations contre le

changement climatique qui portent une

demande d'abolition du capitalisme et

de changement de nos modes de vie.

Néanmoins, il y a de bonnes chances que

des concessions soient arrachées aux

pouvoirs en place si les mobilisations

parviennent à rassembler un nombre

considérable de manifestant·e·s. Elles

ont aussi du pouvoir si elles arrivent à

troubler le cours routinier des affaires,

ce qui passe souvent de nos jours par le

grippage des flux assurant le commerce

et les échanges. Un autre moyen est efficace

: le recours à la désobéissance

civile, y compris l'atteinte aux biens publics

et privés. Preuve en est le mouvement

en cours des Gilets Jaunes : celui-ci

est tout de même parvenu en quelques

semaines à arracher à un gouvernement

particulièrement peu ouvert à la négociation

des concessions qui paraissaient

totalement irréalistes à tout le monde.

En somme, la protestation peut être très

efficace à condition qu’elle parvienne à

mobiliser les ressources appropriées à la

situation.

Le mot de la fin

Pour conclure, les réponses du Professeur

Filleule nous confrontent à la tension

entre la possibilité de défendre des

positions concrètes en poussant à la manifestation

et la capacité à galvaniser le

plus grand nombre. Là où il est aisé de

rassembler du monde lorsqu’il s’agit de

sauver notre planète, il reste néanmoins

difficile de réunir les masses quand il

est question de législations complexes

et techniques.

Dommage pour celles et ceux qui espéraient

un printemps populaire en Suisse.

Les élections ont montré les limites d’influence

de la démonstration : les vagues

violettes et vertes ont eu lieu, mais le

roc de l’UDC n’a qu’à peine été érodé et

demeure le premier parti de Suisse. De

plus, la désobéissance civile a été réprimée

par la condamnation d’un jeune

gréviste ayant occupé les locaux des Retraites

Populaires à Lausanne le 15 mars

2019. Il semblerait que la Suisse tente

de ramener le calme dans ses rues alors

même que se prépare une grève générale

pour le climat en mai 2020.

Le débat sur la légitimité d’action n’est

pas prêt d’être clos. ■

Occupation de la Paradeplatz par l'armée

suisse lors de la Grève de 1918.

12.2019 spectrum

15


DOSSIER

Text Katharina Schatton

Foto Larissa Myriel Fricke

Sag, Demokratie, was brauchst du?

Fast wie selbstverständlich ist es die Demokratie, die in Europa dominierende Staatsform ist.

Doch was sind die Voraussetzungen für ihr Bestehen?

Demokratie als die Herrschaft des

Volks zu definieren, ist ein bisschen,

als würde man Feminismus mit

der Gleichstellung von Mann und Frau

umschreiben: richtig, aber auch zu ungenau,

wenn nicht sogar nichtssagend.

Wie kann ein System, in dem das Volk

regiert, überhaupt erst entstehen? Oder

anders gefragt: Was ist nötig, damit ein

bestehendes demokratisches System

nicht zerbricht?

Medien, Bildung und Justiz

Mit diesen Fragen beschäftigte sich

auch das «Café Scientifique» der Universität

Freiburg mit dem Titel «Bye-bye

Demokratie – Die starken Männer sind

zurück», das im November in Murten

stattfand. Die Juristin Eva Maria Belser,

der Politologe Gilbert Casasus und der

Volkswirtschaftler Mark Schelker beantworteten

an dem Abend Publikumsfragen

jeglicher Art zu dem Thema. Kann

Demokratie nur in reichen Ländern entstehen

und ist somit ein Luxusprodukt?

Ist die Schweiz überhaupt eine richtige

Demokratie, wenn die Hälfte ihres

Stimmvolkes nicht wählen geht? Kurz:

Was macht eine starke Demokratie aus?

Die Rechtsprofessorin Eva Maria Belser

nimmt sich des Themas von der anderen

Richtung an: «Autokratisierungsprozesse

laufen immer nach einem ähnlichen

Muster ab», sagt sie. «Sehr vereinfacht

gesagt, werden als erstes die Medien

und Bildungsinstitutionen sowie die

Justiz, also die Rechtsstaatlichkeit, angegriffen.»

Eine gesunde Demokratie

setze also voraus, dass Medienschaffende

möglichst frei agieren können und

ohne zu grossen Druck, finanzielle Gewinne

erwirtschaften zu müssen. Dort

sei der Staat in der Pflicht, die Medien

als vierte unabhängige Gewalt zu unterstützen.

Auch die Wissenschaftsfreiheit

und zivilgesellschaftliche Institutionen

wie Menschenrechtsverbände seien

wichtige Grundpfeiler der Demokratie,

denen wir als Gesellschaft Sorge tragen

müssen.

Was kommt nach dem Frieden?

Es ist schwer, sich ein politisches System

ohne die wirtschaftliche Dimension

vorzustellen. «Demokratie und Kapitalismus

bedingen sich gegenseitig»,

hebt deshalb der Finanzwissenschaftler

Mark Schelker am «Café Scientifique»

hervor. Historisch gesehen

gebe es für diese These kaum Gegenbeispiele.

Grundlegend sei die Frage,

wer in einem System die Spielregeln

aufstellen solle. Die Macht der Mehrheit

reiche für eine Demokratie nicht,

Institutionen seien ebenso wichtige

Grundpfeiler. Demokratische Systeme,

wie wir sie heute kennen, gibt es noch

nicht lange. Ihre Entstehung war und

ist nicht in Stein gemeisselt und auch

ihr Fortbestehen scheint hier und da zu

bröckeln. Im Lauf des letzten Jahrhunderts

waren sie auch imstande, Kriege

zu führen. Für den Politologen Gilbert

Casasus ist der Wunsch einer Gesellschaft

nach Frieden, so wie er nach

dem Zweiten Weltkrieg oder auch dem

Mauerfall 1989 zu finden war, trotzdem

einer der Kerngedanken der in Europa

entstandenen Demokratien. Er sei ein

wichtiger Antrieb für deren Aufbau gewesen.

«Dieser Friedensgedanke ist

heute weg, aus dem einfachen Grund,

dass gerade Frieden herrscht. Dabei

darf dieser Gedanke eigentlich nicht

vergessen werden.» Überdies sehe er

das Wahrnehmen von Bürgerrechten,

wie zum Beispiel das Abstimmen und

Wählen, als Pflicht jedes und jeder Einzelnen

an.

Der Wunsch nach Friede kann als Motor für die Bildung einer Demokratie wirken.

Abwählen, wer einem nicht gefällt

Eine funktionierende Demokratie ist also

nur so gut wie ihre Einzelteile: Bürger

und Bürgerinnen, Institutionen, Politikerinnen

und Politiker. Vor allem aber

hängt sie auch von den Wechselwirkungen

dieser Elemente ab. Er wisse nicht,

ob er noch wählen gehen solle, wenn die

Volksvertreter und -vertreterinnen gar

nicht mehr das umsetzen würden, was

sie versprechen, sagt jemand aus dem

Publikum des «Café Scientifique». Casasus’

Antwort erscheint schon fast zu einfach:

«Dann sollten Sie die Politikerinnen

und Politiker, mit denen Sie unzufrieden

sind, besser wieder abwählen.» ■

16 spectrum 12.2019


DOSSIER

Texte Sophie Henzelin

Illustration Anaïs Balmon

Droit de vote pour tou∙te∙s… ou presque ?

Au niveau fédéral, tou∙te∙s les Suisse∙esse∙s ayant atteint la majorité ont le droit

de voter et d’élire. Mais qu’en est-il des mineur∙e∙s, des étranger∙ère∙s et des personnes

en situation de handicap ? Zoom sur un pan social écarté du droit de vote.

En Suisse, le droit de vote est accordé à

tout∙e ressortissant∙e suisse∙esse âgé∙e

de 18 ans révolus. Si un débat est actuellement

mené pour accorder ce droit dès

16 ans, une autre tranche de la population

ne peut dans tous les cas ni voter ni élire.

En effet, les étranger∙ère∙s et personnes

en situation de handicap mental sont directement

touché∙e∙s. Cela dénote-t-il un

dysfonctionnement du système ? Lumière.

Le droit de vote des jeunes

Aujourd’hui, la majorité politique est fixée

à 18 ans. Le 10 septembre 2017, Lisa Mazzone

a mené une initiative parlementaire

afin d’abaisser le droit de vote à 16 ans,

rejetée par le Conseil national. Au niveau

cantonal et communal, seul le canton de

Glaris octroie le droit de vote dès 16 ans. La

question est maintenant de savoir s’il est

souhaitable d’étendre ce droit au niveau

fédéral. Quels sont les divers arguments

avancés ?

Les partis de droite préconisent une incompatibilité

entre un droit de vote abaissé

à 16 ans et l’impossibilité d’être élu∙e

avant 18 ans. Ils questionnent entre autres

la responsabilité des adolescent∙e∙s. Pour

David Dournow, vice-président des jeunes

UDC genevois, « un·e jeune entre 16 et 18

ans est trop influençable pour posséder

une pleine capacité de vote. »

Du côté de la gauche, ils·elles estiment que

cette loi poussera les jeunes à s’intéresser

davantage à la politique, surtout si l’éducation

civique à l’école est renforcée. Accorder

le droit de vote aux jeunes revient à

améliorer la représentativité du peuple et

le bon fonctionnement de la démocratie.

Le droit de vote des étranger∙ère∙s

Concernant la situation des étranger∙ère∙s,

ils∙elles se voient interdire les votations et

élections fédérales.

Seuls le Jura et Neuchâtel accordent le

droit de vote au niveau cantonal aux personnes

étrangères. Et pourtant, le nombre

d’étranger·ère·s est conséquent sur le

sol helvétique : sur les 8 millions de résidant∙e∙s

en Suisse, près de 2 millions ont le

statut d’étranger∙ère∙s. C’est donc actuellement

tout un pan de la population qui ne

peut pas intervenir dans le débat public, ce

qui remet en question la légitimité de cet

état de fait actuel.

Mais tout le monde n’est pas de cet avis.

Thomas Burgherr, député de l’UDC, estime

que « le droit de vote en Suisse ne doit pas

être gratuit. Il doit seulement être donné

en échange de capacités. C’est la naturalisation

». À l’opposé, Walter Leimgruber,

professeur de sciences culturelles à l’Université

de Bâle, avance que « les droits politiques

doivent être repensés ». Selon lui,

la mondialisation économique et la proportion

de 50% de mariages binationaux

en Suisse obligent à repenser le système

du droit au vote.

Le droit de vote des personnes en

situation de handicap

L’article 29 de la Convention des Nations

Unies relative aux droits des personnes

en situation de handicap garantit à ces

dernières l’exercice des droits politiques,

sur la base du principe d’égalité. Ainsi en

théorie, les personnes atteintes de troubles

mentaux devraient jouir des mêmes droits

que n’importe quel·le citoyen∙ne et pourtant,

la situation en Suisse n’est pas aussi

exemplaire.

Dans son premier rapport sur la convention

de l’ONU, Inclusion Handicap, une association

faîtière des organisations suisses

de personnes handicapées, dénonce un

dérèglement du système : non seulement

le processus démocratique n’est pas rendu

plus accessible pour les personnes handicapées,

mais la situation actuelle interdit

le droit de vote pour celles et ceux qui sont

sous une curatelle de portée générale ou

sous un mandat pour cause d’inaptitude.

Selon Markus Schefer, professeur de droit

public à l’Université de Bâle, cette violation

de la convention de l’ONU (pourtant officiellement

adoptée par la Suisse) repose en

partie sur l’idée préconçue selon laquelle ces

catégories de personnes seraient dans l’incapacité

de se forger une opinion politique.

L’exclusion du droit de vote chez les mineur∙e∙s,

les étranger∙ère∙s et les personnes

en situation de handicap remet en question

le système démocratique suisse. Qui compose

le corps électoral ? Les critères actuels

sont-ils légitimes ? Qui devrait avoir le droit

de s’exprimer ?

Visiblement en Suisse, pas tout le monde. ■

12.2019 spectrum

17


CULTURE

Texte et photos Maxime Rotzetter

La Plume et le Pinceau

Entre les ateliers d’écriture tenus par L’Épître et l’exposition d’art organisée par L’Improbable,

une chose est sûre : l’horizon culturel fribourgeois est riche en évènements artistiques.

On vous dit tout sur la plume et sur le pinceau à Fribourg.

L’Épître - Ateliers d’écriture

Fondée en 2012 par Matthieu Corpataux,

devenu entre-temps assistant en

littérature française à l’Université de Fribourg,

L’Épître est une revue qui a pour

but d’encourager à écrire. Pour inciter

les jeunes (et les moins jeunes) à manier

la plume, le groupe organise depuis

trois ans divers ateliers d’écriture, dont

huit répartis entre l’automne 2019 et le

printemps 2020. Quel est l’intérêt majeur

de ces ateliers ? Pour le fondateur

de L’Épître, l’objectif est clair : « Ils permettent

aux participant·e·s de développer

des outils de progression en leur offrant

un espace privilégié auprès d’un·e

professionnel·le de l’écriture. »

La Plume

Force est de constater que des artistes

reconnu·e·s y font leur apparition, dont

le slammeur suisse Narcisse, qui a ouvert

la marche le 9 novembre dernier

au Théâtre des Osses. « Je dirige parfois

moi-même ces ateliers, mais la plupart

du temps j’invite des intervenant·e·s externes

», déclare Matthieu. Ce dernier

sélectionne d’ailleurs soigneusement

ses invité·e·s : « Narcisse aborde la poésie

sous un angle non-élitiste et il y a énormément

de travail derrière ses textes. On

peut apprendre beaucoup de lui. »

Par ailleurs, quand on demande à Narcisse

ce qui l’a motivé à mener cet atelier,

le slammeur répond : « J’ai senti la soif de

découvrir des participant·e·s, cet atelier

a permis de créer de très belles choses.

Alors forcément, c’était un plaisir pour

moi de partager ce moment. »

En ce qui concerne le succès de ces ateliers,

L’Épître n’a visiblement pas à se faire de souci :

« Il y a une forte demande, pas mal de

gens participent régulièrement aux différents

ateliers. Certain·e·s viennent

même de l’autre bout de la Suisse ! »,

s’exclame Matthieu avec un sourire.

Il ajoute : « Comme on a de bons retours,

on n’est pas prêt·e·s de s’arrêter. »

À noter que le prochain atelier sera

mené par Matthieu lui-même ce mercredi

4 décembre.

L'Épître a dernièrement invité le slammeur Narcisse à mener un atelier d'écriture à Fribourg.

(De gauche à droite : Matthieu Corpataux et Narcisse)

L’Improbable - Exposition d’art

L'Improbable est une exposition d’art pictural

qui porte bien son nom puisqu’elle

réunit Fribourg et… Séoul ! En effet, on

propose d’y découvrir du 6 au 20 décembre

non seulement des œuvres de jeunes Fribourgeois·e·s,

mais aussi des pièces d’art

tout droit venues de Corée. L’exposition a

pour but d’une part de mettre en avant sept

jeunes artistes de la région, d’autre part de

valoriser la diversité culturelle dans l’art pictural.

Le Pinceau

« J’ai toujours été attirée par l’art, mais je

n’ai jamais osé exposer mes pièces », confie

Fayiza Cissé, l’une des artistes de Fribourg

dont les œuvres seront exposées pour la

première fois. La jeune femme enchaîne :

« Cette exposition, c’est l’occasion de sauter

le pas. Cela me motive à peindre régulièrement

et à aller jusqu’au bout de mes compositions.

»

En partenariat direct avec six artistes coréen·ne·s,

dont certain·e·s sont des professionnel·le·s

reconnu·e·s en Corée, L'Improbable

se propose d’ouvrir la culture

fribourgeoise à des influences peu exploitées.

L’exploration culturelle ne s’arrête d’ailleurs

pas au continent asiatique, comme le

souligne Fayiza : « Mes tableaux témoignent

de la spiritualité des femmes africaines,

c’est une thématique qui me tient à cœur. »

Le vernissage de L'Improbable, prévu pour

ce vendredi 6 décembre, sera donc l’occasion

de promouvoir la multiculturalité au

sein de l’horizon artistique fribourgeois. ■

L’Improbable réunit des œuvres fribourgeoises

et coréennes. ( De bas en haut : œuvres d’Adrien

Delfino et de Lee Dayeon )

L’Épître - Toi aussi tu aimerais participer à un atelier

d’écriture ? Ça tombe bien, L’Épître en organise

plusieurs prochainement ! Infos, prix et inscriptions

sur https://www.lepitre.ch/

L’Improbable - Si c’est plus l’art pictural qui te

branche, retrouve toutes les infos sur l’évènement

Facebook de L’Improbable ou par mail à

Laurene.hayoz@gmail.com ; entrée gratuite.

Interview exclusive de Narcisse - Si tu veux en

savoir plus sur le slam et sur cet artiste, retrouve

notre article complémentaire sur notre site web en

scannant le QR-CODE de cette page !

18 12.2019


KULTUR

Text Selina Grossrieder

Foto zvg Thomas Delley

«Literatur ist vielleicht der beste Weg,

um Menschen zu humanisieren»

Die nigerianische Schriftstellerin Chimamanda Ngozi Adichie spricht mit Spectrum über das

Schreiben, Rassismus und ihren Widerwillen, als Aktivistin bezeichnet zu werden.

Ihre Stimme ist sanft und doch sehr bestimmt.

Millionen von Menschen hat sie

mit ihren Geschichten und Reden erreicht,

ihre Bücher sind fester Bestandteil des Syllabus

vieler Englischstudiengänge. Die Rede

ist von Chimamanda Ngozi Adichie. Am 15.

November dieses Jahres erhielt sie für ihr

Werk einen Ehrendoktortitel der Universität

Freiburg verliehen und stellte sich am selben

Abend in einer bis auf den letzten Platz besetzten

Aula Magna den Fragen des Publikums.

Unfreiwillige Aktivistin

Bekannt wurde die Autorin unter anderem

durch ihren Auftritt im Video zu Beyoncés

Song «Flawless» und zwei virale TED-Talks.

Sie sehe sich aber nicht als Aktivistin, sondern

als Geschichtenerzählerin: «Echte Aktivistinnen

und Aktivisten sind ernste Menschen.

Ich bin Schriftstellerin und schreibe

einfach über Dinge, die mir wichtig sind.»

Sie habe dementsprechend auch nie geplant,

zu einer feministischen Ikone zu werden.

«Plötzlich dachten die Leute, ich hätte alle

Antworten zum Thema Feminismus und für

gefühlte zwei Tage dachte ich das vielleicht

auch», sagt Adichie mit einem verschmitzten

Lächeln. Mitten in Diskussionen über Feminismus

denke sie manchmal, dass sie lieber

nach Hause gehen würde, um zu schreiben.

Die Reaktionen auf ihren TED-Talk mit dem

Titel «We Should All Be Feminists» hätten ihr

aber gezeigt, dass sie wenigstens zu einem

Teil mithelfen könne, Feminismus zugänglicher

zu machen – auch ohne eine «klassische»

Aktivistin zu sein.

Geboren, um zu schreiben

«Ich bin überzeugt, dass meine Vorfahren

mich auf die Welt gebracht haben, um Geschichten

zu erzählen», sagt Chimamanda

Ngozi Adichie. So habe sie bereits im Alter

von vier Jahren angefangen, zu schreiben.

«Wenn der Schreibprozess gut läuft, dann ist

es, als ob ich in eine andere Welt transportiert

würde und ich fühle mich tief glücklich.» Neben

ihrer Tätigkeit als Autorin leitet Adichie

auch Schreibworkshops für junge Schriftstellerinnen

und Schriftsteller. Sie möchte ihnen

Chimamanda Ngozi Adichie in Freiburg

damit das bieten, was sie selbst nicht hatte:

eine Community. «Für junge kreative Menschen

kann es unglaublich bestätigend sein,

sich mit anderen Leuten auszutauschen, die

den Traum vom Autoren- oder Autorinnendasein

nicht als verrückt erachten.»

Zwar bezeichnet sich Adichie selbst nicht

als Aktivistin, doch die Schauplätze ihrer

Geschichten widerspiegeln gesellschaftliche

Brennpunkte. Das zeigt sich auch in

ihren Workshops: Dort lehrt sie nicht nur das

Handwerk des Schreibens, sondern spricht

auch über Politik, Soziologie und Psychologie.

Es sei wichtig, ehrlich mit sich selbst zu

sein und die Höhen und Tiefen des Menschseins

zu kennen. «Man muss sich selbst eingestehen,

dass man kein perfekter Mensch

ist. Ansonsten schreibt man nur Unsinn.»

Verwurzelte Literatur

«Geschichtenerzählen ist in unseren politischen,

sozialen und emotionalen Realitäten

verwurzelt», sagt Chimamanda Ngozi Adichie.

So schreibt sie in ihren Romanen und

Kurzgeschichten auch über anspruchsvolle

Themen wie Rassismus und Sexismus und

taucht in die Geschichte(n) Nigerias ein.

«Wenn es keinen Rassismus gäbe, müsste ich

nicht über die Ethnizität sprechen.» Adichie

kritisiert aber die gegenwärtige Definition von

Rassismus, weil diese zu extrem sei. «Ein Rassist

oder eine Rassistin ist kein Teufel mit Hörnern.»

Es bedeute lediglich, dass man sich an

Strukturen beteilige, die Menschen bestimmter

Ethnizitäten unterdrücken.

Geschichten gegen Stereotypen

Sowohl Rassismus wie auch Sexismus beruhen

auf Stereotypen, denen Chimamanda

Ngozi Adichie mit ihren Geschichten

den Kampf angesagt hat, als ganz persönlichen

Beitrag für die Gesellschaft, die sie

sich wünscht. «Stereotypen sind nicht problematisch,

weil sie falsch sind, sondern weil

sie nur einen kleinen Teil der Geschichte

erzählen.» Adichie plädiert deshalb dafür, dass

wir Geschichten über die Welt und Menschen

lesen sollen, denn «Literatur ist vielleicht der

beste Weg, um Menschen zu humanisieren».

Diese sei nämlich an der Motivation von Individuen

interessiert und zwinge uns dazu,

über Stereotypen hinauszuschauen. ■

Mit dem QR-Code auf dieser Seite gehts

zum exklusiven Interview mit Chimamanda

Ngozi Adichie.

12.2019

19


PLUME

Anonyme

Quand je t’imagine avec elles, tu me dégoûtes et les gouttes

de mon mépris luisent sur le rose de ta peau. Les images me

reviennent sans cesse, elles me hantent dans ma chair, dans

la chair écarlate de mes paupières sous lesquelles défilent les

scènes de vos chairs entremêlées.

Je fantasme la folie de ces instants, avec l’envie profonde de vous

vomir tous hors de moi.

Je vois l’instant où tu abandonnes la pudeur de tes vêtements

pour t’adonner à ces plaisirs innommables qui me retournent

l’estomac.

Et puis le cœur surtout.

Mon esprit s’en va et je revois dans mes prunelles toutes ces fois

où tu te déshabillais pour moi, et je saigne de te savoir avoir partagé

ton intimité avec une autre que moi.

Avec d’autres que moi.

Je te vois te démener pour combler cette envie en toi, cette

vengeance sale que tu voulais manger chaude sur mon dos. Je te

vois au volant de ta voiture, je te vois prendre la route comme si

de rien n’était, comme si tu n’avais rien à te reprocher, comme

si tu ne prenais pas ta revanche sur la vie et puis sur moi surtout,

comme si tu t’en allais chercher du pain et puis plus rien.

Comme si tu ne te rendais pas satisfaire tes envies de bête, faire

jouir l’animal primaire en toi à tout prix, sans honte et sans exigence

autre que celle de te vider.

J’ai honte pour toi.

J’ai honte de toi.

Et puis l’envie me reprend de vomir tout mon saoul, et si je pouvais

je vomirai tous nos souvenirs, ton passé et puis le mien, mais

le nôtre surtout.

Et notre futur avec.

Je vomirai à en mourir, jusqu’à ce qu’il ne reste rien des tristes

restes qu’il nous restait.

Je resterai là, avachie et pantelante, comme une poupée trop

usée que l’on a oublié d’aimer le temps d’un instant et qui en

serait

Morte.

20 12.2019


KOMMENTAR

Nichts hat mehr seine Zeit

Alea Sutter

Die ersten Adventskalendertörchen sind schon auf. Die Adventszeit

hat definitiv begonnen. Und somit auch die Vorfreude

auf Weihnachten. Wie schön es doch ist, sich mit einer Tasse

Glühwein in den ganzen Weihnachtskitsch einlullen zu lassen.

Ein Monat voller Kekse, Kerzen und Lametta, daran kann man

sich erfreuen. Was aber gar nicht geht: drei Monate voller Kekse,

Kerzen und Lametta. Doch leider ist das die Realität.

Schon Ende Oktober wünschte mir der Detailhändler meines

Vertrauens mit goldig-blauen Plakaten ein frohes Fest. Sogar

ganze Einkaufshäuser schmückten sich mit Weihnachtsbeleuchtung

– und das noch vor der Zeitumstellung. Wieso schon

im Herbst Vorfreude auf Weihnachten zelebrieren? Egal ob es

um den Umsatz, die sonst fehlende Dekoration oder weiss das

Christkind was geht: Die Herbstmonate Oktober und November

haben selbst viel zu bieten. Sie sind anspruchslos, lassen

einen die kuscheligen Winterschals aus dem Schrank kramen

und den ganzen Tag Tee trinken. Sie zwingen unsere Gesellschaft

zur Ruhe. Eine Gesellschaft, in der alles immer effizient,

in Topform und ausserordentlich sein muss, um gut genug zu

sein. Die Herbstmonate erlauben uns, sich auch mal nicht fit

zu fühlen, zu viel Kuchen zu essen und sich über den kleinsten

Sonnenstrahl zu freuen. Es geht nicht darum, einen durchtrainierten,

perfekten Körper zu haben, sondern die wärmste und

kuscheligste Kleidung.

Der Herbst steht symbolisch für den Niedergang und den darauffolgenden

Beginn einer neuen Ära. Deshalb sind die Monate

Oktober und November perfekt platziert, so kurz vor der

Adventszeit. Denn ein Mangel an Licht, Glitzer und Feierlichkeit

erhöht die Freude über das Wiedererlangen derselben. In

dem Sinne ist der Herbst die Fastenzeit vor Heiligabend. Und

genau diese sinnvolle Zeit des Verzichts, der Kälte und Düsterheit

wird durch die Weihnachtspromotion der hiesigen Detailhändler

zerstört. Die Freude über den weihnachtlichen Kitsch

haben wir verloren, noch bevor wir an Heiligabend die ersten

Weihnachtslieder zum Besten geben. Ein wenig Geduld vonseiten

Migros, Coop und Co. würde dazu führen, dass wir die

Lichter und Dekorationen des Advents umso heller und wärmer

strahlen sehen.

Der tägliche Kampf eines Pendlers

Timon Stalder

Es erinnert an eine Szene aus einem typischen Zombiefilm:

Hunderte von Menschen, die am Morgen versuchen, in den

Zug zu gelangen und dabei absolut keine Rücksicht auf Mitmenschen

nehmen. Die allfällige Müdigkeit verfliegt, sobald

es darum geht, um das möglichst schnelle Einsteigen

zu kämpfen. Klassisch nach Darwins Theorie der Evolution

geht es hier um «survival of the fittest», wobei nur diejenigen

gewinnen, die sich am unhöflichsten und unsittlichsten

verhalten. Für mich als Pendler ist diese Art von Machtkampf

immer ein sehr amüsantes Schauspiel, zeigt es doch,

wie schnell wir unsere christlichen und moralischen Werte

über Bord werfen und dies alles nur für einen Sitzplatz in

der Bahn.

Was mich dagegen aufs Höchste stört, ist die Tatsache, dass

es so viele Leute gibt, die wohl für ihr Gepäck ebenfalls ein

Ticket gelöst haben. Anders lässt es sich nämlich nicht erklären,

warum man sein Gepäck auf den Sitz neben sich abstellt,

obwohl komfortable Gepäckablagen existieren, welche

auch einer weiteren Person einen Platz verschaffen würden.

Ausserdem scheint kaum jemand gelernt zu haben, zuerst

die Leute aussteigen zu lassen und dann erst einzusteigen.

Die Zahl der Situationen, in denen ich diesen Umstand bereits

beobachten konnte, liegt wahrscheinlich irgendwo im

Millionenbereich. Oder man könnte auch – um noch einen

kleinen Seitenhieb gegen unsere Bahngesellschaft auszuteilen

– sagen, die Zahl der Vorfälle entspricht in etwa dem

Preis, den man für die Zugfahrt entrichten muss.

Aber diese Preise sind gerechtfertigt, funktioniert doch die

Infrastruktur meistens und sind doch die Züge oftmals auch

pünktlich. Dies sind natürlich nicht die einzigen Lichtblicke

in der Welt der Zugtickets, Verspätungen und Drängeleien.

So kann man beispielsweise loben, wie mit Rollstuhlfahrern

und -fahrerinnen umgegangen wird, denn das Herausheben

aus der Bahn gestaltet sich als schwieriges Unterfangen. Ein

weiterer positiver Punkt sind die freundlichen Gesichter der

Bahnangestellten und, nicht zuletzt, der Kaffee im Zugrestaurant.

Einige Vorteile bringt das Pendlerdasein eben doch

mit sich, auch wenn man sich vor allem morgens auf mehrere

Ellenbogenstösse vorbereiten sollte, die bei der Drängelei

gang und gäbe sind.

12.2019

21


FRIBOURG

Texte Clara Müller et Manon Savary

Photo Le Flux

La tension monte avec Le Flux

Dans une Suisse où la scène rap se fait encore discrète, un groupe fribourgeois émerge : Le Flux.

Interview exclusive.

Composé fin 2016, Le Flux compte 6

membres. Bien que concentré sur le rap,

le groupe s’intéresse à différents styles musicaux

: « Nous venons tous d’univers différents.

Ainsi, chacun apporte ses influences

au groupe », nous raconte Miguel. D’horizons

divers, la majorité des membres du groupe

exercent une activité parallèlement à la musique

, qu’elle soit d’ordre professionnelle ou

formative – certains étudient à l’Université de

Fribourg ou à la HEP. Pour l’instant, seul un

membre a tenté le saut dans le vide en arrêtant

ses études pour se consacrer entièrement au

groupe.

Les copain·ine·s d’abord

Ce groupe 100% fribourgeois entretient un

rapport spécial avec cette ville : « On a tous

les six grandi à Fribourg, alors forcément on

y est attachés », confie Raphaël. Propos appuyés

par Miguel : « C’est une ville qui bouge

bien, on se booste entre nous ». Il semble en

effet régner un climat d’entre-aide et de solidarité

entre les acteur·rice·s de cette scène

rap en pleine ébullition : « Quand on a sorti

notre deuxième EP (disque d'une durée plus

longue que celle d'un single et plus courte

que celle d'un album, ndlr), on a organisé un

vernissage dans la salle du Nouveau Monde

et invité tous nos potes de Fribourg », raconte

Miguel. Plus de 300 personnes ont répondu à

l’appel, et ce pour le plus grand bonheur du

groupe. « C’était un premier test pour nous,

et ça a bien réussi », sourit Gabriel. Célébrant

la sortie de leur dernier album Kiriku,

ce concert incarnait pour Le Flux un défi de

taille : la première soirée organisée à leur

nom.

Le Flux est au complet avec ses six membres. ( De gauche à droite : Elmich, Charlie, Pablo, Miguel,

Gabriel et Raphaël )

Quand la musique est bonne

Au niveau musical, Le Flux a des objectifs

bien définis. En ce moment, ils cherchent à

se concentrer sur la « vibe » de leur musique,

autrement dit son énergie : « Nous voulons

que notre musique possède une identité

particulière, une couleur qui lui est propre »,

précise Miguel. Leur EP s’aventure dans plusieurs

styles, car les membres du groupe ont

des influences diverses allant du jazz au blues

en passant par le rap français. Miguel ajoute :

« Chacun apporte ainsi du sien et personne

n’est laissé à l’écart. Il est essentiel de tout expérimenter

pour nous définir ». Cependant

créer des hits n’est pas de tout repos et demande

une certaine organisation : « En effet

nous devons faire le nécessaire pour allier

musique et quotidien. Nous nous voyons

tous les lundis et il nous arrive de boucler

des semaines entières pour travailler sur les

chansons », nous confie l’un des membres.

Tu verras, tu verras

En Suisse, il n’est pas tous les jours

facile d’être rappeur : « Le souci c’est

qu’ici, la scène de rap grandit mais

n’explose pas », affirme Gabriel. Loin

de désespérer, Le Flux a tout de même

parcouru une bonne partie de la Suisse :

outre Fribourg, le groupe s’est produit en

Valais, dans le canton de Vaud et à Berne.

Ils ont par ailleurs dernièrement réalisé

à Estavayer-le-lac la première partie de

Lorage, une autre étoile montante du rap

fribourgeois. En ce qui concerne le futur

du rap suisse, les membres du groupe se

montrent plutôt optimistes : « Personnellement,

j’ai confiance en l’avenir. Je pense

que la scène rap va exploser », soutient

Raphaël avant d’ajouter « avec les streams

et Instagram c’est plus facile pour nous de

nous exporter loin ». Le groupe compte

bien profiter de cette potentielle « explosion

» : « On aimerait aller le plus loin possible,

c’est maintenant que tout se joue »,

conclut Miguel.

Quand on leur demande quels sont leurs

objectifs pour 2020, la réponse du groupe

semble pleine de promesses : « Il y a des

projets prévus, on compte mettre à profit le

temps à disposition pour créer beaucoup de

nouveaux titres ».

Au terme de cet entretien se terminant sur

une pointe de mystère, nous ne pouvons

être sûr·e·s que d’une chose : le courant est

bien passé avec Le Flux. ■

Cet article t’a donné envie de découvrir l’univers

du groupe ? On te conseille deux morceaux particulièrement

représentatifs de leur style musical :

Carence et Kiriku.

Tu trouveras Carence et leur EP complet gratuitement

sur Youtube !

Page Instagram Le Flux : @lefluxhiphop

Le Flux donnait dernièrement un concert au

Nouveau Monde pour fêter leur deuxième EP.

22 12.2019


FREIBURG

Text Larissa Myriel Fricke

Plan EspaceSuisse

Unsere Altstadt soll schöner werden

In vielen Städten verödet das Leben. Händler und Händlerinnen schliessen ihre Läden und ziehen

weg. Zurück bleiben leere Schaufenster und unbelebte Strassen. Freiburg möchte diesen Trend

umkehren und findet Hilfe bei EspaceSuisse.

Im Jahr 1157 suchte sich Herzog Berthold

IV. von Zähringen einen nackten, unbesiedelten

Fels und gründete auf diesem

die Stadt Freiburg. Immer mehr Kaufleute,

Handwerkerinnen und Handwerker,

die zum wirtschaftlichen Aufschwung der

Stadt beitrugen, siedelten sich dort an. Als

Freiburg an das Eisenbahnnetz angebunden

wurde, verlagerte sich das Leben von

der historischen Altstadt in das Bahnhofsquartier.

Passend zu diesem Wandel entstand

vor dem Bahnhof ein monströses

Shoppingcenter, das auf kompaktem Raum

alles bietet. Die Schliessung der Zähringerbrücke

mit der Folge von rückläufigem Verkehr

und der Onlinehandel machten es den

Gewerbetreibenden und Bewohnerinnen

und Bewohnern der Altstadt nicht leichter.

Der Strukturwandel bescherte uns ein

neuartiges Phänomen: Das Aussterben der

Altstadt durch Wegzug des Einzelhandels,

leerstehende Ladenflächen und ein damit

einhergehender Niedergang des urbanen

Lebens im Zentrum der Stadt. Es ist eine

Entwicklung, mit der Freiburg nicht alleine

ist; so hat sich die Stadt Hilfe von auswärts

gesucht.

Lösungen zum Wurzelschlagen

Die Rettung findet sich im Verein Netzwerk

Altstadt, einer Untergruppe von EspaceSuisse,

dem Kompetenzzentrum in Altstadtfragen,

das im Juni 2017 den Auftrag für

eine Stadtanalyse bekommen hat. Am 6.

November 2019 hat der Verein in Freiburg

seine Arbeit präsentiert.

EspaceSuisse hat sein Augenmerk auf verschiedene

Zentren rund um den Bahnhof,

Murtengasse, Lausannegasse, Neustadtquartier,

Kathedrale, Planches, Auquartier

und Forgerons gelegt. Zur Aufwertung dieser

Orte entstanden 22 konkrete Massnahmen,

gegliedert in sieben Stossrichtungen.

Es seien «keine kurzfristigen Lösungen,

sondern langfristig wirkende, die Wurzeln

schlagen können», unterstreicht Martin

Beutler von Netzwerk Altstadt.

Martin Beutler brachte einen bunten Blumenstrauss

an Vorschlägen mit: Der öffentliche

Lebensraum soll mit Pflanzen

und Wasserspielen gefüllt werden, der vor

der eigenen Haustür wieder den Bewohnerinnen

und Bewohnern gehören – für

Bänke, Blumen oder Kunst. Ein Verein für

eine verbesserte Kommunikation zwischen

Bürgerinnen und Bürgern und Stadt soll

gegründet werden und die Region von Grenette

bis Tilleul soll einen neuen Namen erhalten,

sodass auch Auswärtige wissen, wo

das Altstadtzentrum liegt. Bessere Mobilitätsangebote

sind vorgesehen: Carsharing,

Elektrofahrräder, sogar kombinierte Parkund

ÖV-Tickets sind im Gespräch.

Besonders interessant sind die künstlerischen

Ideen. Die Altstadt soll durch Ausstellungen

spannender gemacht werden.

Möglich machen sollen das tiefere Mieten

als bisher für die ungenutzten Erdgeschosse.

«Mit dem Programm zur Belebung der

Erdgeschosse» sollen auch kurzfristige Vermietungen

möglich sein und eine Organisation

soll sich um die Vermittlung kümmern.

Gerade Studierende und Kunstschaffende

hätten dadurch Platz für eigene Events und

Aktionen und erhalten realistische Möglichkeiten,

eine erste eigene Fotoausstellung zu

organisieren oder ein Kollektivcafé auf Zeit

einzurichten, Malkurse oder Kunstaktionen

durchzuführen.

Fototurm, Fussgängerzone und Spiel

Auch die Stadt präsentierte stolz am selben

Abend ihre Ideen und geplanten Massnahmen.

Laurent Dietrich von der Direktion Finanzen

und Kultur präsentierte Bilder einer

anderen Altstadt. Einer Stadt ohne Kraftfahrzeuge.

Um den Notre-Dame-Platz und die

Kathedrale soll eine Fussgängerzone zum

Schlendern, Kaffeetrinken und Einkaufen

entstehen. Die Arkaden bei Tilleul werden

bis Oktober 2020 renoviert, sodass wir ein

neues Café mit Terrasse erhalten. Aufgrund

des Wegfalls der Parkplätze ist stattdessen

beim Kleinen-Paradies-Platz der Bau einer

Tiefgarage geplant. Von unten geht es nach

ganz oben: Die Stadt beabsichtigt, mit der

Zeit zu gehen und neue Blicke für Neugierige

zu eröffnen. Es soll ein kleiner Fototurm

aufgestellt werden, der einen 360-Grad-Blick

bietet.

Laurent Dietrich schaut dankend ins Publikum.

Es seien bereits viele Privatinitiativen

festzustellen, die die Altstadt attraktiver machen:

Eine Riesenrutsche auf der Route des

Alpes (FriGliss), ein Candlelight-Dinner auf

der Zähringerbrücke (White Day), die roten

Stühle zum Sitzen, die Bar Coutellerie oder

die verschiedensten Festivals.

Es sind zum Teil mutige Ideen, die den Willen

zur Veränderung verdeutlichen. Vor allem

aber auch den Willen der Bevölkerung,

ihrem Quartier neues Leben einzuhauchen.

«Que vive notre belle ville», fasst Laurent

Dietrich die Projekte zusammen. ■

EspaceSuisse ist ein Verband für Raumplanung.

Eingegliedert ist das Netzwerk Altstadt als Kompetenzzentrum

in Altstadtfragen und Fragen der

Zentrumsentwicklung.

Ein Beispiel für Privatinitiativen ist die Informationsseite

über Events, die am gleichen Abend

gewürdigt wurde: https://frbourg.wordpress.com/

12.2019

23


CRITIQUE

Here is not Yemen

On a tou·te·s cet·te ami·e dont les goûts musicaux

sortent des sentiers battus. Il·elle écoute

certes de la pop comme tout le monde, mais ne se

contente pas des airs mainstream. C’est ainsi qu’un

soir, autour d’un bon verre de vin, cet·te ami·e vous

fait découvrir ce clip qui vous donne envie de déhancher

votre boule.

« Hana Mash Hu Al Yaman » (traduisez par « Ici,

ce n’est pas le Yémen ») reprend tout ce qui a fait

le succès des trois sœurs du groupe A-Wa. Juives

israéliennes d’origine yéménite, elles se sont fait

connaître en 2015 avec le tube « Habib Galbi ». Ce

mélange détonnant de chant arabe et de musique

hip-hop et électro s’était hissé immédiatement à la

tête du hit-parade israélien, avant de conquérir le

reste du Moyen-Orient. Preuve que tout ne divise

pas forcément aux pays du Levant.

Leur dernier album « Bayti Fi Rasi », dont est extrait

« Hana Mash Hu Al Yaman », raconte l’histoire

de leur arrière-grand-mère Rachel, qui a dû fuir le

Yémen en 1949, dans le cadre de l’opération Tapis

volant. C’est l’histoire d’un déracinement, le témoignage

par procuration d’une réfugiée. La musique

entraînante du clip, la chorégraphie éclatante

des danseur·euse·s et le style hors norme des trois

chanteuses nous feraient presque oublier la gravité

du propos. C’est là tout l’art d’A-Wa qui nous conte

la mélancolie avec panache et optimisme.

Sylvain Cabrol

A-Wa

« Hana Mash Hu Al Yaman »,

extrait de l’album « Bayti Fi

Rasi »

Clip

4 minutes

Les cendres du passé

L

’enfance est douloureuse : il faut la retirer, l’arracher

à sa peau.

« L'enfance est un couteau planté dans la gorge »,

tels sont les mots de Wajdi Mouawad qui résonnent

tout au long d’Incendies. Nawal Marwan décède

après de longues années de silence et ses enfants, les

jumeaux Jeanne et Simon, se retrouvent face à une

épreuve dont il et elle ne soupçonnaient pas l’existence

: remettre deux lettres, l’une à leur frère inconnu,

l’autre à leur père supposé mort. Il et elle doivent

remonter le fil d’un passé tu, celui d’une jeune fille

qui fuit son village natal pour apprendre à lire et à

écrire et qui se dressera contre la guerre de son pays.

Celui d’une mère aussi, dont le premier enfant lui

est arraché, dont le premier amour – le vrai – lui est

interdit. C’est à cet événement, à son identité, que

doivent remonter les jumeaux. Pour comprendre

qui elle était, ce qui s’est passé, pour comprendre,

peut-être, la seule phrase que leur mère ait prononcée,

juste avant de mourir : « Maintenant que nous

sommes ensemble, ça va mieux. »

Mais le prix de la vérité est lourd à porter. L’auteur

mène le lecteur à suivre le même cheminement

morcelé, le même questionnement et la même incertitude

que ceux traversés par les jumeaux. Au fil

des drames, des souvenirs brisés, des lignes rompues

et renouées, Mouawad trace de ses mots ciselés

le chemin pour enfin briser le silence.

Une quête. Parce qu’il y a « des vérités qui ne peuvent

être révélées qu'à la condition d'être découvertes. »

Amélie Gyger

Incendies (deuxième volet

de la tétralogie Le Sang des

promesses)

Wajdi Mouawad

Type d’œuvre : Pièce de

théâtre

176 pages

Un sacré numéro

Pour son premier roman, l’autrice nous plonge dans

le quotidien un poil solitaire de Catherine, professeure

de français et célibataire endurcie. L’héroïne,

entourée de Bénédicte (sa meilleure amie) et Luc (son

chat), décide de faire quelque chose de fou : appeler

un certain Jean-Philippe, dont le numéro s’est retrouvé

perdu dans les pages du livre qu’elle a emprunté

à la bibliothèque.

Si j’avais un perroquet je l’appellerais Jean-Guy est

un roman léger, absurde et pétillant, qui réussit à

nous amener du rire aux larmes. Il raconte avec justesse

le parcours du combattant de Catherine pour

réapprendre à aimer, ce qui n’est pas chose facile

puisque son ex petit-ami l’a traumatisée en la trompant

avec sa sœur.

Blandine Chabot réussit – malgré quelques clichés – à

créer une héroïne attachante. Maladroite, rigolote,

un peu cassée et une bonne amie, qui ne l’aimerait

pas ? La plus grande caractéristique de la protagoniste

reste le fait qu’elle sur-analyse tout ce qui lui

arrive. Elle prend ses décisions suivant les signes que

lui envoie la vie et croit en la numérologie.

Catherine est un personnage haut en couleurs, qui

doit faire face, durant deux cent quatre-vingt-cinq

pages, à des parents d’élèves insupportables, une

meilleure amie qui n’en est pas une, un adultère et

une solitude écrasante. Plus qu’une romance, l’autrice

nous offre un roman sur la vie, avec ce qu’elle a

de beau, de laid et de fou.

Julie Chautard

Si j’avais un perroquet je l’appellerais

Jean-Guy

Blandine Chabot

Roman

285 pages

24 12.2019


KRITIK

Mehr heisse Luft als Kürbisduft

Was ist klebrig, süss und teuer? Es ist nicht etwa

exklusiver türkischer Honig oder geschmacksvolle

Schokoladensauce auf dem Coup Dänemark.

Nein, es ist eine einfache Kombination aus viel Zucker,

ein bisschen Kaffee und… Kürbis. Kaum wird

es kühl und die ersten Blätter fallen auf den Boden,

beginnt die Phase, auf die sich alle «White Girls»

freuen: Starbucks bietet wieder den Pumpkin Spice

Latte an. Auf Instagram erscheinen Bilder von Mädchen

in zu grossen Schals, die genüsslich an ihrem

mit Namen beschrifteten Papierbecher nuckeln.

Die Klimadiskussion ist in diesem Moment vergessen.

Hauptsache, diese Geschmacksexplosion von

einem Getränk landet im Magen der Influencerinnen.

Wenn man gendergerecht sein möchte, müsste

man natürlich auch die Jungs einbeziehen. Doch

irgendwie scheint es, als ob die Amerikanisierung

in Europa dazu geführt habe, dass vor allem Mädchen

und Frauen in diesen Hype verwickelt werden

und dagegen nur wenige Männer in den Genuss

des Zuckerwassers mit Kürbisgeschmack kommen

wollen. Oder vielleicht zeigen sie es einfach nicht so

offensichtlich wie die Frauen auf ihrem Social Media-Account.

Auffällig ist, dass es beim Kauf und Konsum von

Pumpkin Spice Latte nicht wirklich um das Getränk

selbst geht, sondern um den Status, den man durch

das Kürbisgetränk erhält. Denn gut ist dieser «Kaffee»

nun wirklich nicht. Er ist viel zu süss und der

Kürbisgeschmack kommt auch nur knapp hervor.

Wer einmal einen Pumpkin Spice Latte von Tim

Hortons in Kanada probiert hat, kann das Duplikat

von Starbucks einfach nicht ernst nehmen. Aber das

wichtigste ist ja, dass man sein Herbstgetränk auf Instagram

teilt, um zu der auserwählten Gruppe der

«Cool Kids» zu gehören.

Jetzt muss ich aber doch etwas gestehen. An manchen

kalten und nebligen Tagen im Herbst bekomme

ich unglaublich Lust auf Kürbis und Zucker,

vermischt mit einem Mix aus Milch und Kaffee.

Obwohl, in diesem Moment ist es für mich eher

ein Dessert als irgendetwas anderes und nach drei

bis fünf Schlucken bereue ich meine Entscheidung

meist. Dieser Hype um den Pumpkin Spice Latte

ist halt einfach eine Zuckerblase, welche im echten

Leben die Lust nach einem Kürbisgetränk nicht befriedigen

kann. Und das Beste zum Schluss: Wenn

die Tage im November noch kälter werden und die

Weihnachtszeit an die Türe klopft, müssen die Influencerinnen

nicht traurig sein. Das nächste zuckersüsse

Getränk in Form vom Gingerbread Latte lässt

nicht lange auf sich warten.

Aline Zengaffinen

Wo gibt’s den besten Kaffee im ganzen Land?

Ob morgens zum Wachwerden oder nachmittags

zum Wachbleiben: Kaffee ist für mich ein

fester Bestandteil des Alltags – ja, ein liebgewonnenes

Ritual. Schleunigst habe ich mich also nach

Beginn meines ersten Semesters daran gemacht,

den besten Kaffee in Pérolles und Umgebung zu

finden. Denn ich bin davon überzeugt, dass guter

Kaffee erheblich zum Studienerfolg beiträgt.

Schnell habe ich das Angebot erkannt: Auf der einen

Seite ist da der Automat von Lavazza. Auf der

anderen die Maschine der Cafeteria. Da ich bisher

mit Automatenkaffee nur traumatische Erfahrungen

gemacht hatte, setzte ich all meine Hoffnungen

in die Cafeteria – und wurde enttäuscht. Aus

einer skurril anmutenden Maschine gibt es hier

Kaffee für 2.40 Franken. Geschmacklich überzeugt

dieser nicht: Er schmeckt mir zu bitter und unausgewogen.

Ein ernüchterndes Preisleistungsverhältnis

und keine Empfehlung wert. Also weiter

zum Automatenkaffee. Dieser wird in einem aus

der Maschine ploppenden Pappbecher serviert.

Schmecken tut er einigermassen ausgewogen, dafür

ziemlich fade und charakterlos. Selbst wenn

man die Einstellung «Stärke» voll aufdreht, wird

es nicht besser. Mit einem Preis von 1.50 Franken

ist das Preisleistungsverhältnis in Ordnung. Hier

macht man nichts falsch, Gaumenfreude entsteht

aber auch keine.

Nach diesen beiden ernüchternden Erfahrungen

glaubte ich schon, drei Jahre lang schlechten Kaffee

trinken zu müssen und fragte mich, weshalb

ich das verdient hatte. Doch plötzlich war da Licht

am Horizont, zwei neue Möglichkeiten taten sich

auf. Einerseits kam mir zu Ohren, dass es im Untergeschoss

der Hochschule für Wirtschaft (hinter

der Mensa Pérolles) guten Gratiskaffee gebe. Dort,

im Innovation-Hub, fand ich tatsächlich eine Jura-Kaffeemaschine,

welche aus nachhaltig angebauten

Bohnen frischen Kaffee mahlt. Dieser ist

geschmacklich nuanciert, tendiert jedoch auch

eher ins Bittere. Dafür ist er stark und charaktervoll.

Eine ausgezeichnete kostenlose Alternative.

Andererseits entdeckte ich im Heia-Restaurant

der Hochschule für Technik und Architektur ebenfalls

guten Kaffee. Für zwei Franken gibt es hier

geschmacklich ausgewogenen, intensiven und

charaktervollen Kaffee. Es gibt also doch guten

Kaffee – wenn auch nicht direkt in den Unigebäuden.

Ein kurzer Spaziergang zu diesen zwei Angeboten

lohnt sich aber allemal. Denn ist für guten

Kaffee gesorgt, kann das Studium nur zum vollen

Erfolg werden.

Julian Loosli

12.2019

25


SOCIÉTÉ

Texte Kaziwa Raim

Photo Pixabay

Renvoyées au retour de congé maternité

Encore aujourd’hui en Suisse, une femme sur dix est licenciée après un congé maternité. Pourtant,

cette pratique est illégale depuis 2005. Une témoin fribourgeoise partage son histoire.

Les offices cantonaux sont clairs : ces

dernières années, le nombre de licenciements

pendant et après le congé

maternité a grimpé. Ce constat est appuyé

par une étude de Travail Suisse :

une femme sur dix est licenciée après un

congé maternité. Dans la plupart des cas,

l'employée est renvoyée dès son retour,

à l'issue du délai de protection contre le

licenciement. À Bâle-Ville, on enregistre

en moyenne deux cas de ce genre chaque

semaine. Fribourg n’est pas en reste,

comme en atteste notre témoin.

Témoignage exclusif

Cela se passe à Fribourg. Une témoin

s’est adressée à notre journal pour nous

faire part de son histoire. Licenciée à

son retour de congé maternité, elle est

en pleine procédure judiciaire contre

son ancien employeur. Pour des questions

juridiques, nous avons anonymisé

l’identité de la témoin et de l’ensemble

des personnes impliquées. La témoin répond

à nos questions.

Quelles démarches avez-vous entreprises

pour vous défendre ?

Témoin : Comme mon employeur ne

respectait pas du tout mon contrat de

travail, j’ai cherché de l’aide auprès

d'un syndicat. Quelques jours après, on

s’est retrouvé∙e∙s pour discuter en présence

dudit syndicat. Nous avons discuté

pendant près d’une heure et nous

sommes mis·e·s d’accord sur les diverses

conditions de mon travail pour trouver

un compromis. C’est au terme de cette

conversation, alors qu’on croyait avoir

trouvé un accord commun, que mon employeur

a sorti une lettre de licenciement

qui mettait fin à mon contrat. J’étais choquée.

Mon patron a fini par admettre avoir engagé

quelqu’un pour me remplacer. Dans

un courrier, se défendant d’un congé

représailles, son avocat a indiqué que

la raison du licenciement résultait des

« mesures de restructuration » entreprises

par mon patron pour pallier à mon

absence au poste durant la grossesse. Il

avait manifestement décidé de me licencier

quoi qu’il arrivait.

Avez-vous reçu des commentaires déplacés

concernant votre grossesse ?

Témoin : Oh ça oui… Mon ancien employeur

a déclaré : « Vous savez comment c’est avec les

femmes qui ont accouché d’un enfant, elles ne

sont jamais là lorsqu’il est malade ». Mais il ne

s’est pas arrêté là, il a enchaîné les remarques

déplacées : « C’est son problème si elle veut

faire des enfants, après tout elle a un mari qui

travaille ! » Tout cela en dépit du fait que j’avais,

au su de mon patron, pris toutes les dispositions

en vue de garantir ma présence à mon

retour de congé maternité. Il n’est d’ailleurs

pas le seul à avoir fait des commentaires de

ce genre. Son avocat a osé me dire : « On ne

fait pas un enfant à quarante et un an ! » J’étais

sous le choc. De quel droit ces personnes se

permettent-elles de juger du droit à la maternité

d'une femme adulte ? C’est inadmissible.

Ce qu’en dit la loi

Qu’en est-il du contexte juridique en Suisse

concernant ce genre d’affaires ? Il faut savoir

que suite à la votation populaire de 2003,

le congé maternité prévoit au minimum 14

semaines de congé à 80% du salaire. Il est

clairement stipulé que l'employeur·euse ne

peut résilier le contrat d’une travailleuse ni

durant la grossesse, ni dans les 16 semaines

qui suivent l’accouchement. Or certain·e·s

employeur·euse·s n’hésitent pas à licencier

leurs employées à l’issue de cette période

de protection, souvent par crainte que leurs

nouvelles obligations familiales affectent leur

présence au travail. Le licenciement est alors

discriminatoire car il ne repose pas sur des

considérations objectives, comme la qualité

du travail ou des raisons d’ordre économique,

mais sur le statut de la femme.

À ce sujet, la loi est claire : « Un congé motivé

par la maternité est discriminatoire et

donc illégal » (art. 3 al. 1 de la loi sur l'égalité

[LEg] et art. 336 al. 1 let. a du code des obligations

[CO]). Dans ces cas-là, la victime peut

dénoncer son employeur·euse. Cependant,

« le licenciement reste valable et dans le meilleur

des cas l’employeur·euse sera contraint

de verser une indemnité fixée à six mois de

salaire au maximum (art. 5 al. 2 et 4 LEg) ».

Conclusion

« Le problème fondamental est qu'en Suisse,

il n'existe aucune protection contre le licenciement

pour raisons économiques une fois

passé le délai légal de congé maternité », affirme

Dieter Egli, responsable communication

auprès du syndicat interprofessionnel

suisse Syna. À ce jour, ce sont les mères qui

en font les frais, puisqu'elles ne disposent que

de peu de moyens pour se défendre auprès

des instances de justice. Une motion a été

dernièrement initiée par Martine Fagherazzi

et Elias Moussa pour déposer une initiative

cantonale. Celle-ci a pour but d’instaurer des

lois qui protègent davantage les mères contre

les licenciements abusifs au retour du congé

maternité. Le Conseil des États et le Grand

Conseil entendront-ils leurs revendications ?

« Je l'espère. Ce n’est pas un crime de devenir

mère, on ne devrait pas punir une femme

simplement parce qu’elle fait des enfants »,

conclut notre témoin. ■

Pour plus d’infos :

Accès à la motion : QR-Code !

http://www.informaternite.ch/

26 12.2019


GESELLSCHAFT

Text Smilla Schär

Foto zvg

Serien im digitalen Zeitalter

Eine kleine Serienproduktion des norwegischen Staatsfernsehens wird plötzlich weltweit

fieberhaft mitverfolgt. Wie ist das dem Produktionsteam gelungen?

Das digitale Zeitalter ist auch das

Zeitalter des Überangebots an medialer

Unterhaltung. Man muss sich

nicht mehr damit zufriedengeben,

was gerade im linearen Fernsehen

läuft oder damit, was die Bibliothek an

DVDs, geschweige denn Videokassetten,

anbietet. Im Internet ist alles nur

ein paar Knopfdrucke weg. Und die sogenannten

Digital Natives kannten das

auch nie anders. Wie holen Serien eine

solche Generation noch erfolgreich ab,

wenn die Konkurrenz so riesig ist?

Serie in Echtzeit

Der norwegische staatliche Fernsehsender

NRK hat mit der Serie «Skam»,

zu Deutsch Scham, die von 2015 bis

2017 lief, eine Antwort darauf gefunden:

Man macht es einfach so wie die

Digital Natives selbst und ist auf möglichst

allen sozialen Medien vertreten.

Das Team ist dort aber nicht einfach

mit Werbung präsent, sondern gleich

als die Charaktere selbst, die auch auf

den sozialen Medien miteinander interagieren.

Dies war das Konzept des Überraschungshits

«Skam», entwickelt von

einem kleinen Team rund um Julie Andem

und Mari Magnus. Die vier Staffeln

der Serie haben jeweils unterschiedliche

Hauptpersonen, durch deren

Augen man ihren Alltag als Teenager

oder Teenagerin mitverfolgt. Die Folgen

werden aufgeteilt in kurze Clips,

die über die Woche in Echtzeit auf die

Webseite (www.skam.p3.no) geladen

werden. Wenn man also sieht, wie die

Hauptperson um 07.30 Uhr in der Schule

ankommt, wird der Clip um 07.30 Uhr

veröffentlicht. Verbringt sie eine schlaflose

Nacht, beginnt ein Video auch mal

um 02.03 Uhr. Die Zuschauerinnen und

Zuschauer sehen Screenshots der Chats

der Hauptpersonen und diese und die

anderen Charaktere haben teilweise

Instagramprofile oder auch Youtubekanäle.

Wann der nächste Chat oder Clip

hochgeladen wird, ist nie im Voraus bekannt.

Und so checkt man die Webseite

der Serie ständig auf neue Inhalte.

Überraschender Erfolg

Der Plan ging auf. Obwohl die Serie ursprünglich

vor allem für Jugendliche gedacht

war, wurde sie in Norwegen bald von

einer viel breiteren Altersgruppe geschaut.

Dank Untertiteln, die norwegische Fans in

Freiwilligenarbeit erstellten und dann mit

den Clips über die sozialen Medien verbreiteten,

wurde die Serie bald auch über

die Landesgrenzen hinaus mitverfolgt. Die

Low-Budget-Produktion gewann so Fans

auf der ganzen Welt. Und natürlich interessierten

sich bald andere Produzenten und

Produzentinnen für das Konzept. Mittlerweile

gibt es Remakes in den USA, den

Niederlanden, Belgien, Frankreich, Italien,

Spanien und in Deutschland – Letzteres

produziert von Funk, ein auf Jugendliche

und junge Erwachsene ausgerichtetes

Online-Medienangebot von ARD und ZDF.

Auch NRK selber hat mittlerweile mit

«Lovleg» und «Blank» noch zwei weitere

Serien mit demselben Konzept produziert.

Keine kam jedoch an den Erfolg von

«Skam» heran.

Zwischen Fiktion und Realität

Die Serie geht mit der Zeit, man könnte

ihr aber auch den Vorwurf machen, gewisse

Tendenzen zu befeuern, die manche

als besorgniserregend ansehen. So bietet

sie ein Beispiel für die zunehmende Vermischung

von Fiktion und Realität. Wenn

Auf dieser Webseite veröffentlichte NRK Videos in Echtzeit.

man sich nämlich die Instagramprofile der

fiktiven Charaktere anschaut, kann man

sie tatsächlich auf den ersten Blick kaum

von denjenigen realer Personen unterscheiden.

Die Profile des Originals haben

mittlerweile tausende Followerinnen und

Follower, die die Bilder kommentieren. So

merkt man bei genauerem Hinschauen

schnell, dass es sich um Figuren einer Serie

handelt. Besonders zu Beginn aber, vor

dem riesigen Erfolg, fanden sich unter den

Bildern noch Kommentare von verwirrten

Jugendlichen, die sich fragten, ob es sich

wohl um echte Personen handle.

Davon kann man nun halten, was man

will, ihre Zielgruppe, die Jugendlichen, hat

NRK mit dem Konzept definitiv erreicht.

Ausserdem sollte man sein Urteil nicht

unabhängig von den vermittelten Inhalten

fällen. Das Produktionsteam führte

nämlich zahlreiche Interviews durch, um

herauszufinden, was die heutigen Teenagerinnen

und Teenager beschäftigt.

Entsprechend versuchten sie dann, mit

«Skam» eine Serie zu kreieren, die den

Jugendlichen etwas vom Druck nehmen

sollte, immer perfekt zu sein – indem man

Charaktere porträtierte, die Fehler machen

und daraus lernen. Und mit denen

sich die Zuschauerinnen und Zuschauer

identifizieren können, nicht zuletzt, weil

sie beide auch ein Stück weit in einer digitalen

Welt leben. ■

12.2019

27


COUP DE GUEULE

Texte Nsengimana Jodie

Photo Libre de droits

Disclaimer : cette rubrique, dédiée aux opinions personnelles des rédacteur·rice·s et lecteur·rice·s, est un espace de liberté d’expression totale

(ou presque) où tous les coups de gueule sont permis. Elle exprime donc les états-d’âme de leurs auteur·rice·s, et ne parle pas au nom de Spectrum.

Avis aux frileux·euses.

La magie de Noël

Le vent se charge d’air froid, le ciel se pare de gris et bientôt notre saison préférée s’annonce :

voici Noël, la plus commerciale des fêtes chrétiennes. À vos marques ! Prêt·e·s ? Noël !

Les publicitaires bien inspiré·e·s depuis

octobre vont nous tanner. Guirlandes,

bougies, paillettes et rubans,

tout est fait pour attirer notre attention.

Ils·elles nous rappellent ainsi ce qu’il

ne faudrait jamais oublier : le temps est

court avant la noce et moultes cadeaux

restent à trouver !

Achète ou crève

Chacun·e pourra se satisfaire d’un jouet

dont la provenance semble exotique.

Si la personne de toute imagination est

dépourvue, il faudra alors se procurer

son meilleur allié : la carte-cadeaux.

Quoi qu’il arrive, les jeunes bambins

suants s’amuseront à déchirer tous ces

paquets enrubannés. Et la mine réjouie

ou l’œil morne du·de la divin·e enfant

vous apprendra bien vite si l’attention

est suffisante. Sans quoi, adulte démérite,

ce sont des blâmes qu’il te faudra,

tant bien que mal, essuyer. Ton seul péché

? La joie, par tes choix, de n’avoir

pas su bien provoquer. Pour le repas,

pourquoi ne pas d’une dinde replète

se régaler ? Peu ambitieux·euses mais

bien heureux·euses, d’autres préféreront

une bonne fondue chinoise. Décidément

! Du jouet au repas, c’est la

Chine de toutes les nations qui est la

plus fêtée.

La fête à tout prix

Et si certain·e·s, moins bien charmé·e·s

par ces délices de la Nativité, ont décidé

à cette période de s’en aller, nous

promettrons comme à chaque fois que

cela ne se reproduira pas. Et après tout,

n’est-ce pas leur faute à ces personnes

si rabat-joie ? Leur décision leur appartient

et que pouvons-nous y changer,

nous qui sommes toujours si bien entouré·e·s

? Frénétiquement nous nous

replongeons dans tous les préparatifs

festifs et ces tracas si petits s’en trouvent

très vite tout oubliés.

La boîte à magie

Voulez-vous vous changer les idées ? Il

vous reste la télé à allumer. Qu’a donc le

programme à vous proposer ? Première

chaîne, un téléfilm au nom bien trouvé :

Un amour de Noël. Zapette en main, la

chaîne suivante nous propose un autre

chef-d’œuvre : Coup de foudre sous le

sapin. Après un tour d’horizon, c’est finalement

du Miracle du réveillon que

nous nous contenterons.

De ces feuilletons très inspirés, voici

pour vous un résumé : une demoiselle

bien ambitieuse décide dans son patelin

de s’en retourner. La grande ville de ses

valeurs a eu raison et la pauvre n’a même

pas trouvé de prince charmant ! Fort heureusement,

c’est bien là-bas qu’elle rencontrera

son étalon. D’abord haï, celui-ci

lui offre un moment de sympathie voire,

si elle s’avère chanceuse, la sauve d’un

périple terrible. La belle conquise ne

peut plus se voiler la face et sa flamme

à son aimé veut soudain avouer. Chambardement

! Un quiproquo met à mal

ses plans. Mais ne vous méprenez pas

naïfs spectateurs, naïves spectatrices,

au dernier moment nous assistons à

un fameux retournement : la belle avait

les mirettes fort mauvaises et ce qu’elle

prit pour une tromperie, s’avère un gage

même de l’amour ! Le dénouement tant

attendu s’annonce enfin, il nous laisse

attendri·e·s sur un fougueux baiser.

De la neige dans les yeux

D’un « Oh-oh-oh » nous gratifie le monsieur

rouge et gras. Son entreprise est

florissante et ce grâce à nous, pauvres

pigeons !

Et chaque année, près du gui, un chocolat

chaud dans les mains, emmitouflé·e·s

dans nos plus douces couvertures, c’est

volontiers que nous replongeons le nez

dedans. Le père Noël a ainsi bien raison

de se moquer de nous gaiement.

Ainsi de cette histoire nous retiendrons,

que c’est dans notre aveuglement complice

que toute la magie de Noël réside ! ■

28 12.2019


DIE ANDERE

Text Natalie Meleri

Illustration Noëmi Amrein

Schönheit ist wie ein Chamäleon

Von füllig über schlank zu kurvig: Ein Blick in die Welt der weiblichen Schönheitsideale zeigt,

dass diese so unbeständig sind wie das Wetter im April. Wie sollen wir den Überblick behalten?

Was bedeutet Schönheit? Eine

nichtrepräsentative Umfrage via

meinen Instagram-Account zeigt unser

kompliziertes Verhältnis zur Schönheit

auf. «Das typisch männliche oder

weibliche Schönheitsideal ist immer

noch stark in den Köpfen der Leute vertreten»,

antwortet eine Person. «Es ist

wichtiger, sich wohl zu fühlen, als einem

Ideal zu entsprechen», lautet eine andere

Antwort. «Die Gesellschaft gibt uns

vor, was schön ist», schreibt eine dritte

Person. Der Grieche Thukydides soll

gesagt haben: Schönheit liegt im Auge

des Betrachters. Schaut man sich Werbungen

heute an, sieht das ganz anders

aus. Oft wird ein Schönheitsbild suggeriert,

das erstrebenswert ist und wie Minions

passen wir uns an. Wer sich den

Idealvorstellungen entziehen will, muss

gegen einen Strom aus Beautyprodukten

schwimmen und versuchen, dabei

nicht unterzugehen und den Überblick

zu verlieren. Neu sind Schönheitsideale

jedoch keineswegs. Bereits vor dem Zeitalter

von Selfies und Selbstoptimierung

waren sie allgegenwärtig. Spulen wir zurück.

Rundungen der Renaissance

In der Renaissance bevorzugt man

Frauen mit weiblichen Rundungen.

Die ideale Frau soll einen anständigen

Busen und ein breites, gebärfreudiges

Becken haben. Zu jener Zeit ist die Reproduktion

zentral. Dafür sind Frauen

schliesslich da. Auch rosige Wangen

und ein leichtes Doppelkinn haben

nicht geschadet, da sie auf Wohlstand

hindeuten. Und Gott bewahre, wenn

der Teint der Frau nicht blass genug ist.

Schliesslich möchte ein wohlhabender

Mann nicht andeuten, dass seine Frau

der frischen Luft und prallen Sonne

ausgesetzt ist und womöglich noch arbeiten

muss. Nein, nein: Eine Frau hat

dekorativ im Salon zu sitzen und dabei

nett auszusehen. Viel mehr Bewegung

als gelegentliche Spaziergänge im akkurat

gepflegten Park liegt auch nicht

drin. So kann frau ihre Figur kaum beeinflussen.

Mit Korsett zur Sanduhr-Figur

Im Frühbarock stehen füllige Frauen

immer noch hoch im Kurs. Erst später

steigt die Vorliebe für enge Korsetts. Eine

sanduhrförmige Figur zu haben, gilt als

erstrebenswert. Genügend Luft zu bekommen,

war für die Damen Nebensache.

Dass das Aussehen stimmt, war die

Hauptsache. Dass Korsette zu Organverlagerungen

und einem deformierten

Brustkasten führen können, haben Ärztinnen

und Ärzte erst viel später herausgefunden.

So manche Dame wird sich

das aber bereits gedacht haben, wenn

sie mal wieder zu Bewusstsein gefächert

werden musste.

Die Garçonne der 1920er Jahre

Die ersten Anzeichen der Emanzipation

machen sich in den 1920er Jahren

bemerkbar. Weibliche Schönheit wird

androgyner, die Garçonne ist geboren.

Kleider und Haare der Frauen werden

kürzer und die Figur flacher. Sonnenschutz,

um die noble Blässe zu bewahren,

ist jedoch noch immer der Frau

treuster Begleiter. Erst in den 1950er

Jahren, als Urlaub in der Sonne in Mode

kommt, steigt der gebräunte Teint zu Beliebtheit

auf. Kleider aus, Bikini an: Haut

zu zeigen, ist von da an in.

90-60-90

In den 1980er Jahren feiert die Sanduhr

in der Ära der Topmodels ihr Comeback

mit der berühmten Formel 90-60-90.

Brustumfang-Taillenumfang-Hüftumfang.

Die wenigsten Frauen sind jedoch

so gebaut. Aber die Lösung ist simpel: So

wenig wie möglich essen. Was bei diesem

Ideal ebenfalls untergeht: Die Formel

rechnet sich auf eine Körpergrösse

von 1,80 Metern. Nicht gerade eine verbreitete

Grösse unter Frauen.

Doppel-D im Fitness

Heute ist vieles üppiger. Gesünder geworden

ist unsere Beziehung zur Schönheit

aber nicht. Grosse Brüste, ein riesiger

Hintern, aber eine schmale Taille

sind angesagt. Viel Sport sollte man

auch noch treiben. Wie frau sich aber

mit Doppel-D im Fitness abstrampeln

soll, bleibt schleierhaft. Das Ideal ist

unrealistisch und manche Frauen legen

sich mehrmals unters Messer, um es zu

erreichen. Andere helfen mit Bildbearbeitungsprogrammen

nach. Schliesslich

sind Schönheitsoperationen teuer und

wie lange das Ideal noch gilt, scheint

unklar.

Du bist schön!

Schönheitsideale verändern sich, aber

natürlich werden sie nie der Vielfalt an

Frauen gerecht. Die neuste Bewegung

heisst «Body Positivity» und steht dafür,

dass jede Person ihren Körper lieben

sollte, wie er ist. Falls sich dieser Trend

durchsetzen sollte, liegt Schönheit wirklich

im Auge des Betrachters – und der

Betrachterin. ■

12.2019

29


Rejoins

Komm zu

Quels défis pour l’Université?

Welche Herausforderungen in deiner Universität?

Défendre tes intérêts?

Deine Interessen verteidigen?

Accès aux biblio, places de pique-nique, taxes d’examen,

environnement? Ces thématiques t’interpellent? Alors rejoinsnous!

Zugang zur Bibliothek, Picknick-Plätze, Prüfungsgebühren,

Umwelt? Interesse für diese Themen? Mach mit!

unipoko@unifr.ch

Weihnachts-Sudoku / Sudoku de Noël

Spectrum wünscht euch schöne

Weihnachten!

Spectrum vous souhaite joyeux Noël !

Lösung / solution

30 12.2019

Quelle: http://kirche-kleinsassen.de/adventskalender-23-tuerchen/


Agenda · Décembre 2019-Februar 2020

Théâtre / Theater

WUNSCHKINDER

Equilibre / 09.12.19 / 19:30 / 35.-

LA BELLE ET LA BÊTE

Nuithonie / 14-15.12.19 / 17:00, 15:00 / 20.-

LE DOCTEUR MIRACLE

Nuithonie / 13-15.12.19 / divers horaires / 30.-

Conférences / Vorträge

Akin Dancing, Performing and Scoring in

American Avantgardes

PER 21, Raum G230 / 03.12.19 / 10:15-12:00

Europa im Gespräch: Das Solidaritätsprinzip

im EU-Recht

MIS 04, Raum 4112 / 10.12.19 / 17:45-18:45

Duftende Venusbilder? Circe und Photis

zwischen Sex, Ästhetik und Sakralität

MIS 02, Raum 2120 / 11.12.19 / 10:00-12:00

Exister, angoisse ou émerveillement? Lecture

croisée de Levinas et de Ramuz

MIS 03, Raum 3028 / 16.12.19 / 18:15-19:45

The American Steppes: The Unexpected

Russian Roots of Great Plains Agriculture

PER 14, Raum 0.26 / 17.12.19 / 16:15-17:15

Faszination Mohn: Vom Klatschmohn zum

Opium

PER 04, Auditoire de biologie végétale /

30.01.20 / 19:30-20:30

YOU & ME

Nuithonie / 17-19.12.19 / 20:00 / 45.-

GIL

Nuithonie / 09-19.01.20 / divers horaires / 25.-

DIE PHYSIKER

Equilibre / 30.01.20 / 19:30 / 35.-

Partys

Deep Black

Fri-Son / 14.12.19 / 23:00 / 10.-

TAU w/ Milo Häfliger

Fri-Son / 19.12.19 / 22:00 / 10.-

Die schlimmsten Weihnachtspullover

Nouveau Monde / 20.12.19 / 22:00 / Free

Ô’Tannenbaum

Fri-Son / 25.12.19 / 22:00 / Free

Rösti Fest #11 – Christams Edition

Fri-Son / 27.12.19 / 21:00 / 15.-

Exposition / Ausstellung

Sur les traces de Saint-Nicolas dans la ville

07.12.,14.12.19 / 10:00 / Place George Python

/ 25.-

Concerts / Konzerte

Le Trio Joubran

Nuithonie / 04.12.19 / 20:00 / 35.-

Sophie Hunger (CH)

Fri-Son / 05.12.19 / 20:00 / 35.-

Ultra Vomit (FR)

Fri-Son / 06.12.19 / 20:00 / 32.-

Martin Kohlstedt (D)

Bad Bonn / 06.12.2019 / 21:30 / 35.-

Skindred (UK)

Fri-Son / 13.12.19 / 20:00 / 32.-

The Young Gods (CH)

Fri-Son / 20.12.19 / 20:00 / 35.-

Ensemble Corund und Kammerphilharmonie

Graubünden

MIS 01, Aula Magna / 05.01.20 / 17:00

Düsseldorf Düsterboys (D)

Bad Bonn / 22.01.20 / 21:00 / 20.-

Centre Fries

Tournoi de Babyfoot / Töggeli-Turnier

Centre Fries / 02.12.19 / 19:00

Soirée danse jazz / Tanzabend Jazz

Centre Fries / 03.12.19 / 19:00

Singersongwriter Night

Centre Fries / 11.12.19

!

Luge en Basse-Ville – Schlitteln in der

Unterstadt

17.01.-19.01.19 / divers horaires / Rue de la

Samaritaine

IMPRESSUM · DEZEMBER 2019

Chefredaktion / Rédactrices en chef

Unipolitik / Unipolitique

Kultur / Culture

Online

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Layout

Korrektur / Correction

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Nächste Ausgabe / Proch. parution

Selina Grossrieder, Kaziwa Raim

Larissa Myriel Fricke, Maxime Rotzetter

Katharina Schatton, Jean Briod

Natalie Meleri, Mathilde Moser

Camille Pasquier

Camille Ayer

Smilla Schär, Mériem Ottet

redaction@spectrum-unifr.ch

abo@spectrum-unifr.ch

unifr.ch/spectrum

Dana Sarfatis

Gioia Jöhri

18.02.2020

Fotograf·innen / Photographe

Illustrationen / Illustrations

Mitautor/innen dieser Ausgabe

Contributions à ce numéro

Collaboration

Linda Mürset, Valentina Scheiwiller, Larissa

Myriel Fricke

Antoine Bouraly, Anaïs Balmon, Noëmi

Amrein, Zarina Faeh

Maxine Erni, Larissa Myriel Fricke, Selina

Grossrieder, Elisa Jeanneret, Gioia Jöhri,

Julian Loosli, Natalie Meleri, Smilla Schär,

Katharina Schatton, Timon Stalder, Alea

Sutter, Lorenz Tobler, Aline Zengaffinen

Kaziwa Raim, Maxime Rotzetter, Sophie

Henzelin, Stéphane Huber, Léa Crevoisier,

Sylvain Cabrol, Maxime Ducrest,

Amélie Gyger, Julie Chautard, Manon

Savary, Clara Müller, Jodie Nsengimana

Letizia Fasano

Depuis 1958, Spectrum est le journal des étudiant∙e∙s de

l’Université de Fribourg. Entièrement créé par les étudiant∙e∙s,

le magazine est également bilingue. Chaque étudiant∙e

peut participer à la création de Spectrum et ainsi faire ses

premiers pas dans le journalisme. Spectrum paraît six fois

par an et est à la disposition des étudiant•e•s gratuitement à

l’Université.

Tirage : 1'500.

Das Studierendenmagazin Spectrum gibt es seit 1958. Es

wird von Studierenden der Universität gestaltet und ist zweisprachig.

Alle Studierenden können mitmachen und dabei

Erfahrungen im Journalismus sammeln. Spectrum erscheint

sechsmal im Jahr und liegt kostenlos an der Uni auf.

Auflage: 1'500.

12.2019

31


Smartphone.

Coule.

Etanchéité

assurée.

helvetia.ch/fribourg

John-Alexandre Mossu

Agent Général

Agence générale Fribourg

T 058 280 71 11

john-alexandre.mossu@helvetia.ch

Assurer ses risques, c’est simple.

Vous connaissez vos besoins, nous avons la solution.

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SPECTRUM sucht ab

FS 2020 neue

Mitarbeiter/innen!

Verantwortliche/r Marketing

Dein Profil

• Studium an der Universität Freiburg

• Interesse an Journalismus, Kommunikation und

Marketing

• Sehr gute Deutschkenntnisse sowie gute

Französischkenntnisse

Du bist bereit, selbstständig und seriös zu arbeiten und

ergreifst gerne die Initiative.

Für deine Arbeit im Redaktionskomitee wirst du entlöhnt.

Korrektor/in, Lektor/in

Dein Profil

• Studium an der Universität Freiburg

• Interesse an Journalismus und der deutschen

Sprache

• Sehr gute Orthografie- und Grammatikkenntnisse

Du bist bereit, selbstständig und genau zu arbeiten und

hast Freude am Korrigieren.

Für deine Arbeit wirst du entlöhnt.

Erkennst du dich wieder in einem dieser Profile? Dann freuen wir uns auf deine

Bewerbung inklusive CV und Motivationsschreiben an redaction@spectrum-unifr.ch!

Samet Sulejmanoski, Administration & Marketing

redaction@spectrum-unifr.ch

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