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Spectrum_6_2019

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UNIPOLITIQUE

Texte Maxime Rotzetter et Maxime Duscrest

Illustration Antoine Bouraly

Pas le temps de décider de ma vie,

je dois la vivre !

L’étudiant·e est à l’Université ce que le·la citoyen·ne est à la société : un sujet souverain. Pourtant, notre

politique universitaire semble souvent délaissée. Comment expliquer ce phénomène ? Sondage.

l’époque du populisme et de la

À souveraineté démocratique, la

participation à la politique universitaire

est loin d’être majoritaire. Alors

que les étudiant·e·s peuvent participer

à la sélection de leurs professeur·e·s

ou aux réflexions quant à l’avenir de

l’enseignement en général, beaucoup

n’en font rien. Loin de vouloir leur

faire la morale, Spectrum est allé à

leur rencontre pour comprendre les

raisons de leur abstention.

Pourquoi l’abstention ?

« J’ai pas l’temps ! », voici la première

raison sortie de quasiquement toutes

les bouches. Entre le travail à côté des

cours, les relations privées et sociales

ou encore le sport, la vie semble trop

courte pour faire tout ce qu’on voudrait

ou devrait faire. La plupart avoue

n’être que peu au courant des possibilités

qui s’offrent à eux·elles. Les étudiant·e·s

sont noyé·e·s dans les informations,

ce qui en pousse beaucoup à

ne plus y porter attention. « L’Université

m’offre le service de m’instruire,

c’est pour ça que je viens et pas pour

autre chose », nous confie l’un d’eux.

Une autre sondée dit préférer « laisser

ça à celles et ceux qui auraient la possibilité

de s’y donner à fond. »

La deuxième raison est l’ignorance

des étudiant·e·s abstentionistes sur

leur propre pouvoir. Ne sachant pas

ce qui se passe dans les associations

estudiantines et dans les chambres des

conseils, ils·elles ne se sentent que peu

concerné·e·s. On constate que la plupart

du temps, les étudiant·e·s croient

que leur influence se réduit à l’augmentation

du nombre de micro-ondes.

La troisième explication du désintérêt

des étudiant.e.s est la satisfaction

globale. La qualité de vie en Suisse et

d’enseignement à Fribourg pousse de

nombreux élèves à se considérer illégitimes

d’en demander plus : « C’est pas

parfait, mais on ne peut pas se plaindre »,

déclare un sondé. Pour celles et ceux

qui viennent d’autres cantons, c’est le

fait de ne pas vivre à Fribourg qui leur

retire le sentiment de légitimité. Il faut

également prendre en compte les difficultés

qu’impose la participation à

des conseils qui peuvent s’éterniser et

rendre le retour chez soi quasi-impossible.

Que faire ?

« Je pense qu’il y a un effort à faire au niveau

de la communication », voilà le reproche

principal que les étudiant·e·s font

à l’administration et aux associations

estudiantines. Ils·elles imaginent qu’un

contact plus direct et plus fréquent avec

les étudiant·e·s faciliterait leur engagement

politique. Certain·e·s proposent

des séances d’informations, d’autres une

activité plus importante sur les réseaux

sociaux. En revanche, les mails représenteraient

plutôt un frein à l’engagement.

« À force, je ne les ouvre même plus »,

nous avoue une interviewée.

Toutefois selon eux·elles, c’est moins

la forme que le contenu qu’il faudrait

modifier. Certain.e.s proposent également

une mise à contribution des professeur·e·s

pour expliquer et rappeler

les enjeux de la politique universitaire.

Une autre interviewée souligne : « Les

débats au sein des associations devraient

être mieux mis en avant parce

que c’est l’occasion parfaite pour développer

sa rhétorique. Un engagement

en politique universitaire exige

du temps, du coup les étudiant·e·s ont

besoin d’être convaincu·e·s que cela

leur sera utile. »

Une autre solution serait de rendre la

politique universitaire moins chronophage.

Bien que nous ne disposions

pas de solutions toutes faites, voilà

quelques conseils qui inspireront peutêtre

l’administration et les associations

estudiantines pour que l’Université de

Fribourg soit plus représentative de

celles et ceux qui y forgent leur avenir. ■

6 12.2019

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