Wildernews_No86_Feuer_im_Dach

Sport et durabilité
Les Jeux Olympiques de Milan-Cortina,
un désastre pour les Alpes
Ils existent encore, les Jeux Olympiques d'hiver dans les Alpes. En 2026, ils auront lieu
conjointement à Milan et Cortina d'Ampezzo, avec des conséquences drastiques pour ces régions.
Malgré les échecs répétés des candidatures devant le peuple, la dernière fois pour Sion2026 en
2018, Swiss Olympic étudie actuellement une candidature suisse pour l’édition de 2030.
Texte d’origine : Luigi Casanova, Mountain Wilderness Italie. Adapté et traduit par Cristiana Pedrazzini.
Des Jeux Olympiques bon marché ?
Objectif raté.
En juin 2019, le Comité International
Olympique (CIO) dévoilait la ville
hôte des Jeux olympiques d'hiver de
2026 : ceux-ci ont été attribués à la
candidature commune de Milan-Cortina,
qui avait notamment mis en
avant des arguments liés à la protection
de l’environnement.
Lors de la présentation du projet,
le budget de la manifestation avait été
estimé à environ 1,3 milliard de
dollars.
À l’heure actuelle, le coût des Jeux
Olympiques est toutefois devisé
à 4,2 milliards de dollars, à payer par
l'État et les régions italiennes. Si une
ordonnance ministérielle (publiée
le 26.09.2022) prévoit qu’une partie
des coûts supplémentaires soit prise
en charge par l'État, par un fonds
des régions ainsi que par le Plan
national de relance et de résilience
(PNRR) instauré par l’Union européenne,
une grande partie des coûts
n'est pas encore couverte par les
budgets publics.
L'objectif est donc raté.
Des Jeux Olympiques durables ?
Objectif raté.
Le dossier de candidature faisait
notamment mention d’une évaluation
environnementale stratégique (EES),
conformément aux directives européennes.
Une telle évaluation aurait
dû définir en amont le cadre juridique
pour l'ensemble des travaux,
en tenant compte des conséquences
écologiques du projet.
Dans les faits, le gouvernement italien
a approuvé tous les travaux sans
s’appuyer sur la moindre évaluation.
Infrastructures existantes ?
Objectif raté.
Le dossier de candidature affirmait
que le 92 % des infrastructures
olympiques sont déjà existantes et ne
nécessitent que d’une simple remise
à niveau.
Cela est malheureusement faux !
Un grand nombre des installations de
compétition doit être entièrement
reconstruit. Notamment les pistes
de bobsleigh et de skeleton de Cortina,
le centre de biathlon d'Anterselva,
le centre de saut à ski de Predazzo,
le centre de cross-country de Tesero,
les deux patinoires de Milan pour
le patinage artistique et le hockey,
les villages olympiques de Milan,
Cortina et de Predazzo ainsi que le
stade de patinage de vitesse de Turin.
De nombreuses autres installations
nécessitent d’importants travaux et
d’agrandissements coûteux.
Transparence et partage ?
Objectif raté.
Le dossier de candidature répétait
que chaque installation doit faire
l’objet de débats démocratiques et
être discutée avec les régions concernées.
On en est resté à de belles
paroles. Tous les projets ont été lancés
sans le moindre processus participatif.
Plusieurs recours administratifs
sont en cours, en particulier celui
s’opposant aux aménagements de la
piste de ski alpin de Cortina porté
Terrain de jeu pour les JO d’hiver 2022 de Beijing.
Le même scenario est envisageable pour les jeux de Turin.
© Mountain Wilderness Italia
« Le gouvernement italien
a approuvé tous les travaux
sans s’appuyer sur la moindre
évaluation environnementale. »
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