UNIVERSITE DE BOURGOGNE THÈSE Yongbo LIU - Université de ...
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Résumé<br />
Les conséquences <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> gènes et <strong>de</strong> l’introgression entre les cultures transgéniques et leurs<br />
apparentés sauvages sont encore au cœur <strong>de</strong>s débats associés à la commercialisation <strong>de</strong>s plantes<br />
génétiquement modifiées. J’ai développé mon étu<strong>de</strong> sur les conséquences écologiques et évolutives<br />
du flux <strong>de</strong> gènes entre le colza (Brassica napus) et ses apparentés, la moutar<strong>de</strong> brune sauvage (B.<br />
juncea) et la ravenelle (Raphanus raphanistrum), en réalisant une série d’expériences en serre, au<br />
jardin et au champ à Beijing et à Dijon.<br />
En premier, j’ai présenté une revue synthétique <strong>de</strong> la littérature publiée sur les flux <strong>de</strong> gènes<br />
et ses effets sur la fitness chez les Brassicées. En second, j’ai cherché à mettre en évi<strong>de</strong>nce le rôle <strong>de</strong><br />
la taille <strong>de</strong>s semences hybri<strong>de</strong>s entre du colza transgénique Bt et la moutar<strong>de</strong>. La petite taille <strong>de</strong>s<br />
semences a réduit les capacités <strong>de</strong> croissance et <strong>de</strong> reproduction, mais l’effet sur la fitness était<br />
variable en fonction <strong>de</strong>s fonds génétiques ou spécifiques. Les rétrocroisements sur le colza étaient<br />
plus faciles et productifs que pour les autres types <strong>de</strong> <strong>de</strong>scendants. La plupart <strong>de</strong> ces plantes avait<br />
une morphologie <strong>de</strong> colza. Liée à la résistance à l’herbici<strong>de</strong>, cette caractéristique pourrait permettre<br />
aux <strong>de</strong>scendants <strong>de</strong> survivre dans les champs et <strong>de</strong> disséminer les transgènes aux repousses et aux<br />
autres colzas, ce qui serait peut être plus gênant que <strong>de</strong> voir l’introgression réelle dans le génome du<br />
parent sauvage. Troisièmement, j’ai simulé le phénomène d’herbivorie chez la moutar<strong>de</strong> pour<br />
étudier la compétition entre <strong>de</strong>s plantes résistantes et <strong>de</strong>s plantes sensibles indépendamment <strong>de</strong>s<br />
problèmes <strong>de</strong> fitness <strong>de</strong>s hybri<strong>de</strong>s interspécifiques. Les plantes résistantes ont un avantage<br />
compétitif évi<strong>de</strong>nt sous la pression d’herbivorie, et cet avantage est exacerbé sous <strong>de</strong>s conditions<br />
difficiles telles que <strong>de</strong> faibles ressources du milieu et l’intensité <strong>de</strong> l’herbivorie. L’utilisation d’insectes<br />
pour attaquer <strong>de</strong>s populations mixtes composées <strong>de</strong> rétrocroisements sensibles et Bt-résistants aux<br />
insectes a confirmé ce résultat et a montré que le transgène n’avait pas <strong>de</strong> coût en l’absence<br />
d’insectes. La productivité totale <strong>de</strong>s populations a augmenté avec la proportion <strong>de</strong> plantes<br />
résistantes. Quatrièmement, <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> ravenelles ont été échantillonnées dans quatre<br />
régions éloignées entre elles, dont une ayant une longue histoire <strong>de</strong> coexistence avec le colza et donc<br />
ayant plus <strong>de</strong> chance d’avoir été soumise à l’hybridation interspécifique avec le colza. J’ai interprété<br />
la divergence <strong>de</strong>s traits et leur polymorphisme dans le cadre d’une hypothèse d’introgression<br />
stabilisée en opposition au simple hasard, bien que les différences avec les autres populations<br />
n’étaient pas assez marquées pour faire sortir ces populations du domaine <strong>de</strong> variation décrit pour<br />
les ravenelles.<br />
Ces étu<strong>de</strong>s soulignent plusieurs facteurs qui peuvent accroître le risque <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong><br />
transgènes et l’introgression entre les cultures génétiquement modifiées et leurs apparentés<br />
sauvages, et cela doit être pris en compte dans les procédures d’évaluation <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong><br />
ces plantes. A savoir : la morphologie cultivée qui rend confuse l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s introgressants<br />
dans le cadre <strong>de</strong> la bio-surveillance, les petites semences hybri<strong>de</strong>s avec une dormance et une<br />
dispersion supérieures, et l’intensité <strong>de</strong> l’herbivorie et <strong>de</strong> la compétition qui exacerbe l’avantage<br />
adaptatif <strong>de</strong>s plantes transgéniques résistantes aux insectes. Cependant, l’hypothèse <strong>de</strong> la formation<br />
<strong>de</strong> « super mauvaises herbes » ne semble pas justifiée.<br />
Mots clés: colza (Brassoca napus), moutar<strong>de</strong> sauvage (Brassica juncea), ravenelle (Raphanus<br />
raphanistrum), competition, valeur adaptative, organisme génétiquement modifié (OGM), flux <strong>de</strong><br />
gènes, introgression, traits morphologiques, dynamique <strong>de</strong>s populations, transgene.<br />
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