www.uneanimes.fr
merCi Jacquie et michel ! - Une à Nîmes
merCi Jacquie et michel ! - Une à Nîmes
- No tags were found...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
gratuit N°33<br />
Le e-magazine des gens qui aiment leur ville<br />
AVRIL 2013<br />
Une journée<br />
Nîmes ?<br />
selon le Belge<br />
Family village<br />
va t-il tuer le<br />
centre ville ?<br />
Vidéo du<br />
tournage sur<br />
notre site<br />
<strong>www</strong>.<strong>uneanimes</strong>.<strong>fr</strong><br />
Gwenaëlle<br />
chercheuse à<br />
Boston (USA)<br />
Nîmes, capitale du porno amateur:<br />
MERCI Jacquie et Michel !<br />
Léa Vicens<br />
Portrait d’une<br />
torera à cheval<br />
Numéro de<br />
cirque en<br />
Australie<br />
<strong>www</strong>.<strong>uneanimes</strong>.<strong>fr</strong>
Les couleurs de printemps illuminent les arènes<br />
sommaire,<br />
A la Une :<br />
Nîmes, capitale du porno amateur grâce à Jacquie et Michel .......................................... 4 - 5<br />
Rétro: la véritable histoire du taureau du boulevard Jean-Jaurès...................................... 6-7<br />
La chronique du belge............................................................................................................................. 8<br />
Portrait: Léa Vicens est au cartel de la féria de Séville..................................................... 10-11<br />
Chroniques de ville ................................................................................................................................ 13<br />
Commerce: family Village va t-il tuer le centre ville ?....................................................... 14-15<br />
Expatriés: Gwenaëlle est chercheuse à Boston (USA)...................................................... 16-17<br />
Reg’art: sur le métier d’artiste de cirque............................................................................. 18-19<br />
Un mois,<br />
un mot nîmois...<br />
Escambarlé:<br />
Avoir les jambes arquées. «Regarde celui-là, on dirait qu’il a<br />
fait du cheval, il a les jambes...» dixit Nicolas Gille.<br />
2 / Avril 2013 / N°33 / <strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong><br />
UNE à NÎMES<br />
Directeur de la publication : Jérôme Puech. Rédacteurs: Max Romanin, Jean-Jacques Santini, Olivier Vaillant et Jérôme<br />
Puech. Photographes: Alain Bérard, la rédaction et Google images. Webmaster: Tommy Desimone. Maquette: Agence<br />
Binome. Relecture: Aurélia Dubuc. Nous écrire: <strong>uneanimes</strong>lemag@gmail.com. Site : <strong>www</strong>.<strong>uneanimes</strong>.<strong>fr</strong>. Retrouvez tous<br />
les n°. Mensuel et gratuit. Dépôt légal numérique BNF. Diffusion: 13 000 destinataires mail. Régie publicitaire: Esprit
Un attachement qui pète à<br />
LA GUEULE !<br />
J’ai souvent entendu dire que pour se rapprocher de ses racines,<br />
il faut savoir s’en éloigner. Que c’est lorsqu’on est vraiment privé<br />
d’un être cher qu’on prend conscience de son importance. Comme<br />
toute histoire d’amour intense, mon attachement à Nîmes s’est<br />
décuplé lorsque la vie m’a fait quitter Nîmes. Tout m’a « pété à<br />
la gueule », comme une évidence. Ce dont je ne me rendais pas<br />
compte en y vivant, devint limpide en en partant.<br />
La nature entière des choses<br />
Ici, ce que j’aime et qui est une caractéristique fondamentale de<br />
la ville, c’est la nature entière des choses. Tout est plein de force<br />
et de passion. Les gens comme le temps. Ici, le climat ne fait pas<br />
semblant. Il n’y a pas de triche. Quand le Mistral souffle, il décorne<br />
les bœufs, quand le soleil brille, il nous brûle la peau, quand il<br />
pleut, ce sont des litres d’eau.<br />
Arnaud Agnel, né à Arles,<br />
est un acteur <strong>fr</strong>ançais de 27<br />
ans. Arnaud vit actuellement<br />
à Lille (dans le Noooord).<br />
Après un BTS communication<br />
à la CCI de Nîmes (les profs<br />
s’en souviennent), Arnaud<br />
a fait le conservatoire d’art<br />
dramatique de Lyon et l’école<br />
Professionnelle Supérieure<br />
d’Art Dramatique de Lille<br />
Arnaud a joué dans des<br />
pièces de théâtre telles que<br />
«Les Caprices de Marianne»<br />
d’Al<strong>fr</strong>ed de Musset,<br />
«Prométéo» de Rodrigo<br />
Garcia, «Sept contre Thèbes,<br />
Eschyle» et «La bonne âme<br />
du Se-Tchouan» de Bertolt<br />
Brecht.<br />
Arnaud a joué dans des<br />
films et des courts métrages<br />
comme Holly présenté à<br />
Cannes en 2011 au Short<br />
Film Corner Cannes 2011.<br />
Lieu où Arnaud a connu notre<br />
mag’ Une à Nîmes.<br />
http://agnel.book.<strong>fr</strong><br />
A Nîmes, ça « tchatche » fort et ça « s’engatse » vite mais toujours<br />
passionnément, sans méchanceté. Le tempérament est latin,<br />
chaud, vif, bouillonant. Et l’amitié, jamais très loin, quand, autour<br />
d’un Ricard ou d’un rosé, on refait le monde dans la fièvre de l’été.<br />
Nîmes, c’est un rayon de soleil chaud et un parfum de bien-être.<br />
Nîmes regroupe tout : une qualité de vie, des évènements artistiques<br />
riches et variés, une ville dynamique et à échelle humaine.<br />
Nîmes, « ma Romaine », est chargée d’histoire et de panache.<br />
Le mariage entre la majestuosité des monuments anciens et la<br />
modernité des constructions actuelles fait sa force.<br />
Mon Nîmes, c’est tout çà !<br />
Les concerts dans les Arènes, Philippe Caubère, le solo de José<br />
Tomas, les Crocos, les soirées « Chez Nicolas », la messe sévillane<br />
de Pablo, le BTS à la CCI, la Brandade Raymond, le soutien de<br />
Midi Libre quand je suis allé à Cannes, mes déambulations dans<br />
les rues étroites de l’Ecusson... Mon Nîmes, c’est tout ça, et plus<br />
encore. C’est la ville qui m’a, Nîmes !<br />
Un seul édito ne peut suffire à exprimer mon attachement si fort<br />
à elle, tant elle m’a apporté à tous les niveaux. Et si certains se<br />
demandent « mais pourquoi ce garçon est-il si amoureux de cette<br />
ville ? », alors je les invite à venir la découvrir (ou la redécouvrir<br />
s’ils y vivent encore).<br />
Je suis certain qu’à eux aussi, ça va « leur péter à la gueule » !<br />
<strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong> / N°33 / Avril 2013 / 3
Sujet à la Une<br />
Le phénomène «Jacquie et Michel» fait<br />
de Nîmes la capitale du porno !<br />
La WebTV « Jacquie et Michel » est un site qui permet de visionner des vidéos<br />
à caractères pornographiques dont certaines sont tournées à Nîmes.<br />
Dorian, le réalisateur, n’hésite pas à filmer des scènes sur des lieux connus<br />
et dans des appartements de la ville. Ainsi Nîmes se crée, malgré elle,<br />
une identité soudaine dans la pornographie à l’échelle nationale.<br />
Diwana vient de terminer sa première<br />
scène porno de sa vie.<br />
Elle est sur les rotules après une<br />
heure trente de scènes enchaînées.<br />
Elle n’a pas oublié de dire<br />
«Jacquie et Michel». La signature<br />
de la webTV qui fait fureur sur la<br />
toile !<br />
Finis les DVD de Marc Dorcel ou le<br />
film du premier samedi du mois,<br />
la tendance est aux visionnages<br />
de scénettes pornographiques<br />
postées sur des sites réservés<br />
aux adultes. Dorian habitant<br />
de Nîmes, fait partie des réalisateurs<br />
en France qui vendent<br />
leurs vidéos (de 40 minutes en<br />
moyenne) aux créateurs du site<br />
basés à Paris. Il en produit 2 à 3<br />
par mois.<br />
Une signature unique :<br />
« merci qui ? »<br />
« Et merci qui ? Jacquie et Michel»<br />
est l’expression rigolarde<br />
entendue régulièrement au<br />
comptoir des halles, à la petite<br />
bourse ou encore au restaurant<br />
à tapas « La tchatche ». C’est<br />
comme cela que se reconnaissent<br />
les hommes qui sont au fait d’un<br />
phénomène grandissant dans la<br />
ville. Il faut dire que beaucoup<br />
des vidéos visionnées sur le site<br />
ont été tournées à Nîmes avec<br />
de vrais nîmois et avec des amateurs<br />
donnant l’illusion d’être<br />
«monsieur tout le monde ». Le<br />
concept est « la sexualité de la<br />
voisine » ou « le porno-reportage<br />
» indique l’artisan local. La<br />
signature est simple : l’actrice en<br />
fin de scène répète, éreintée, un<br />
texte remerciant deux personnages<br />
aux prénoms d’un autre<br />
âge.<br />
Témoin d’un tournage<br />
Le succès de cette entreprise est<br />
du au talent d’un ancien employé<br />
de banque. Véritable autodidacte<br />
de l’image, Dorian est à l’œuvre<br />
depuis juillet 2011. Il dirige avec<br />
un certain doigté et autorité les<br />
acteurs d’une journée. Il dispose<br />
4 / Avril 2013 / N°33 / <strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong>
5 adeptes...<br />
Anthéa – 35 ans - exactrice<br />
Diwana et Antonio se rejoignent un après-midi<br />
dans l’appartement modeste du réalisateur dans<br />
le quartier Richelieu. Au programme, il s’agit de<br />
« tourner des scènes d’une infirmière qui sort du<br />
CHU de Nîmes et se retrouve chez elle pour faire<br />
l’amour à un inconnu ».<br />
Une fois la tenue d’infirmière achetée, l’équipe<br />
se dirige dans un appartement loué pour l’occasion.<br />
Rue de la vierge. Le nom fait écho au fait que<br />
c’est une première fois pour la jeune actrice venue<br />
exprès de Salon-de-Provence. Malgré ce premier<br />
rapport sexuel devant une caméra, l’héroïne ne<br />
montre aucune timidité devant les directives de<br />
Dorian. Elle cède à tous ses desideratas en commençant<br />
par une scène anale.<br />
Les extérieurs nuit tournés en ville<br />
Avec deux autres hommes, le tournage se poursuit<br />
en extérieur-nuit sur la terrasse d’un bar du Gambetta,<br />
puis sur l’Esplanade Charles De Gaulle, dans<br />
les lumières bleutées du parking souterrain et enfin<br />
devant une porte d’un médecin de l’Ecusson. « Je<br />
veux donner l’impression d’être au plus proche de<br />
la vraie vie » dit-il devant son banc de montage.<br />
Les rushs montrent des moments qui le font rire où<br />
l’on voit des passants s’approcher pour demander<br />
ce qui se passe. Certains connaissent le site porno<br />
et n’hésitent pas à embrasser l’actrice du jour qui<br />
se prête à toutes les formes d’excentricités.<br />
Le miroir caché de la ville ?<br />
Des commerces de la ville servent également de<br />
décors aux vidéos visibles sur le site. Vous retrouverez<br />
peut être le lieu où vous prenez le thé,<br />
l’endroit où vous achetez votre lingerie fine ou le<br />
commerce qui vend vos cigarettes. Plus cocasse, il<br />
se peut que vous puissiez démasquer un collègue<br />
de travail, un membre de votre famille. « Mon<br />
<strong>fr</strong>ère m’a appelé pour me dire qu’il ne pouvait plus<br />
se masturber car il m’avait reconnu dans un des<br />
films» explique Antonio. Toutes les vidéos tournées<br />
à Nîmes et postées sur le site de Jacquie et Michel<br />
font de cette démarche un succès d’autant plus<br />
retentissant qu’une partie des Nîmois s’y reconnaissent.<br />
Est-ce une reconnaissance des lieux, des<br />
visages ou une reconnaissance dans les pratiques<br />
très libertines du sexe ? Peut-être un peu tout ça<br />
à la fois.<br />
Jérôme Puech<br />
Diwana - 23 ans - actrice<br />
Je participe au tournage de mon<br />
premier porno. J’ai chaud. Un<br />
photographe pour qui j’ai posé<br />
nue m’a mis en relation avec Dorian.<br />
Me voilà prête !<br />
Antonio - 24 ans -<br />
acteur<br />
Je suis à la fois éducateur<br />
sportif et acteur porno. J’oscille<br />
entre Nîmes et le cap<br />
d’Agde. Je fais des massages<br />
érotiques et parfois je suis recruté<br />
comme accompagnateur.<br />
J’ai tourné une douzaine de<br />
scènes y compris en extérieur.<br />
Je me souviens d’une<br />
scène au lever du jour à<br />
Montpellier non loin du Corum.<br />
Rires.<br />
Dorian- 39 ans<br />
- réalisateur<br />
J’ai quitté mon poste<br />
d’employé d’une<br />
banque pour faire ce<br />
qui me plait. J’exerce<br />
une passion rémunératrice.<br />
Et puis j’aime<br />
le cul !<br />
Bertrand<br />
La tchatche<br />
Je n’ai jamais rencontré<br />
les protagonistes de la<br />
web TV mais j’ai organisé<br />
une soirée soft « Jacquie<br />
et Michel » dans mon établissement<br />
pour rire avec<br />
des clients libertins.<br />
<strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong> / N°33 / Avril 2013 / 5
Dans le Rétro<br />
La fabuleuse histoire du taureau de l’avenue jean jaures<br />
Taureau<br />
story<br />
Ses origines datent de l’expo universelle de 1878<br />
C’est grâce à la ténacité du maire de l’époque, Hubert Rouger, que le<br />
boeuf sera légué à la ville qui préfère y voir un taureau.<br />
Si je vous dis éléphant, rhinocéros,<br />
cheval et taureau cela ne vous<br />
évoque certainement rien.<br />
Ces 4 statues de bronzes étaient<br />
exposées avec beaucoup d’autres,<br />
dans les jardins de l’ancien Trocadéro<br />
construit à l’occasion de l’exposition<br />
universelle de 1878.<br />
Elle est démantelée en 1935 pour<br />
l’exposition spécialisée de 1937, afin<br />
de laisser la place à une nouvelle<br />
construction, le palais de Chaillot<br />
L’éléphant réalisé par Emmanuel<br />
Frémiet (1824-1910), le rhinocéros<br />
réalisé par Al<strong>fr</strong>ed Jacquemart<br />
(1824-1896) sont alors transférés<br />
devant le musée d’Orsay.<br />
Le cheval réalisé par Pierre-Louis<br />
Rouillard (1820-1881) est transféré<br />
dans un premier temps à l’emplacement<br />
actuel de la pyramide du<br />
Louvre et a rejoint lui aussi lors de<br />
la construction de cette dernière le<br />
parvis du musée d’Orsay.<br />
Quid du taureau ?<br />
Ce bronze (en fait une fonte qui était<br />
dorée) ayant pour titre Boeuf ornait<br />
donc avec le cheval, l’éléphant et le<br />
rhinocéros le plan d’eau du palais du<br />
Trocadéro à Paris.<br />
Le Bœuf sera offert à la ville de<br />
Nîmes, grâce à la ténacité son député-maire,<br />
Hubert Rouger, (Maire<br />
de Nîmes de 1925 à 1940) questeur<br />
à la Chambre des députés.<br />
Cette statue semblait être en partie<br />
une exaltation du monde agricole<br />
puisque aux pieds du bœuf<br />
sont représentés une gerbe de blé<br />
et un soc de charrue. Il était donc<br />
impensable de laisser ces attributs<br />
agricoles à la vue des passants et<br />
s’imposa alors la nécessité de les<br />
cacher. Fondus dans la masse de la<br />
statue en bronze, ils ne pouvaient<br />
être déposés sans endommager<br />
l’œuvre et il fallut donc disposer la<br />
statue suffisamment en hauteur<br />
pour écarter ces attributs de la vue<br />
des passants. L’architecte Raymond<br />
Blanc confie la réalisation du piédestal<br />
à André Méric et Clair André.<br />
6 / Avril 2013 / N°33 / <strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong>
Le taureau aujourd’hui sur J.Jaurès<br />
Concernant la statue Robert Clément, membre de<br />
la société d’Histoire de Nîmes écrivit : Les édiles<br />
parisiens furent heureux d’acquiescer à sa demande<br />
et le Bœuf du Trocadéro prit le chemin de Nîmes…<br />
mais le problème, lorsqu’il fut dans nos murs, était<br />
de le transformer en taureau de combat…ce n’était<br />
pas facile, car toujours ce soc de charrue et cette<br />
satanée gerbe de blé lui enlevaient toute velléité<br />
de méchanceté… il fallait le mettre à une hauteur<br />
convenable, pour que l’on ne puisse plus voir ce<br />
qu’il avait aux pieds. »<br />
La statue fut exposée provisoirement dans divers<br />
quartiers de Nîmes.<br />
Après consultation de la population, une décision<br />
fût prise ; elle sera érigée sur une colonne au rond<br />
point de Camargue, et placée à une hauteur suffisante<br />
pour que le public ne puisse remarquer le soc<br />
de charrue et la gerbe de blé.<br />
Un devis du 31 mars s’éleva à 100 000 <strong>fr</strong>ancs pour<br />
la réalisation du piédestal et la pose à Nîmes de<br />
cette statue rebaptisée le Taureau. Les travaux du<br />
piédestal furent terminés à la hâte quelques jours à<br />
peine avant l’inauguration.<br />
Le monument fut inauguré au cours des fêtes du<br />
Taureau le 15 mai 1937 mai en présence d’Edouard<br />
Herriot, président du Conseil et de Raymond Laurent,<br />
président du conseil de Paris et originaire de<br />
Nîmes. Une polémique éclata car certains Nîmois<br />
considéraient l’œuvre comme un ‘rebut’ de Paris.<br />
En 1942 il échappa à la destruction Allemande car<br />
réalisé en fonte et non en bronze.<br />
En partie basse, les armoiries de Paris et Nîmes sont<br />
représentées.<br />
Jean-Jacques Santini<br />
<strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong> / N°33 / Avril 2013 / 7
Expression<br />
Chronique du belge<br />
Une journée nationale<br />
«Nîmes» ?<br />
Avec tout le battage médiatique<br />
fait autour, même Robinson sur<br />
son iscla n’aurait pu ignorer la<br />
Journée de la Femme le 8 mars<br />
dernier... Avec toutes ces journées<br />
thématiques, il y a de quoi<br />
capejar ! Entre la journée de la<br />
femme, la journée des secrétaires,<br />
la journée de l’équité des<br />
salaires, la journée des mamans,<br />
celle des grands-mères,...<br />
On va finir par les fêter tous les<br />
jours, nos femmes ! D’autant<br />
plus que contrairement à Noël ou<br />
Saint-Valentin, pas grand’monde<br />
ne connait l’origine exacte ni le<br />
but caché de ces jornadas, alors<br />
qu’elles se multiplient à tout va.<br />
Le plus paradoxal étant qu’à<br />
l’heure de l’égalité des sexes les<br />
hommes n’ont droit qu’à... la fête<br />
des pères.<br />
Mais bon, trève de sexisme, il n’y<br />
a pas que les femmes : en plus<br />
d’être une année où nous allons<br />
fêter nos belles chaque jour ou<br />
presque sous une forme différente,<br />
force est de constater que<br />
2013 est également l’année du<br />
cheval !<br />
N’en déplaise aux chinois, qui<br />
misaient tout dans le serpent.<br />
On ne peut pas gagner à tous les<br />
coups... Après la cançon au cheval<br />
avec Psy, les lasagnes au cheval<br />
avec Spanghero et le cinéma<br />
au cheval avec Jappeloup, voici<br />
que le Vatican nous sert le... papa<br />
au cheval ! Eh oui : ce bon vieux<br />
facétieux François nous vient tout<br />
droit d’Argentine, un des plus<br />
grands producteurs au monde de<br />
carn de cheval.<br />
Tiens, après tout, et si on créait<br />
la Journée de Nîmes ? Nîmes a<br />
des gènes romains : ce serait bien<br />
que pour l’occasion ses estatjants<br />
se déguisent en romains, que l’on<br />
célèbre des Dieux à la Maison<br />
Carrée, que l’on organise des jeux<br />
aux Arènes...<br />
Comme au bon vieux temps. On<br />
pourrait même envisager un cortègi<br />
à cheval, pour ne pas perturber<br />
l’ambiance hippique ! En guise<br />
de pape, nous prendrions César,<br />
le plus connu de tous. Et vu qu’à<br />
part le Tram’bus on ne fait pas les<br />
choses à moitié à Nîmes, on pourrait<br />
même organiser cette jornada<br />
tout un week-end : on appellerait<br />
ça les Grands Jeux Romains.<br />
Bon, je m’installe définitivement<br />
à Nîmes le 1er mai. On fête ça le<br />
week-end qui suit, soit les 4 et 5<br />
mai ? En voilà une idée qu’elle est<br />
bonne, non ?<br />
Bon alleï une fwé, j’y vais...<br />
Colnem e al Carambar que ven !<br />
Picholin Lebelge.<br />
Picholin<br />
LE<br />
Belge<br />
Je m’installe<br />
définitivement<br />
à Nîmes le 1er<br />
mai...soit pour<br />
les 3 ans de Une<br />
à Nîmes: on va<br />
fêter ça !<br />
8 / Avril 2013 / N°33 / <strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong>
Rencontre Nîmoise<br />
Un Nîmois :<br />
Hervé Galtier car c’est lui qui<br />
m’a donné le goût de la tauromachie.<br />
C’était mon prof de<br />
sport au collège de la Révolution<br />
Un événement :<br />
La féria de Nîmes bien sur car<br />
j’ai de bons souvenirs en tant<br />
qu’ Alguazil.<br />
Un lieu :<br />
Les halles centrales car j’aime<br />
m’y balader avec les amis ou la<br />
famille.<br />
Future<br />
marie sara<br />
Léa VICENS<br />
Cette jeune nîmoise va vivre le 21 avril un des<br />
moments les plus importants de sa carrière de<br />
torera à cheval dans les arènes de Séville.<br />
Portrait signé Jérôme Puech<br />
10 / Avril 2013 / N°33 / <strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong>
Il faut faire les choses sans se précipiter...<br />
!<br />
Au matin du 21 avril, il faudra s’imaginer<br />
être dans la tête et les jambes de cette jeune<br />
nîmoise de 30 ans. Stress et paillettes au<br />
menu. L’affiche de la corrida à cheval du matin<br />
annonce en lettres capitales : Rejon Toros<br />
de Benitez Cubero pour Alvaro Montes, Joao<br />
Moura, Francisco Palha, Lea Vicens,Luis Valdenebro<br />
et Manuel Manzanares. « Personne<br />
n’a vraiment cru en moi lorsque j’ai commencé<br />
à travailler chez un éleveur de chevaux au<br />
fin fond de l’Andalousie » précise la torera.<br />
Réussir en tant qu’étrangère et femme relève<br />
de l’exploit dans ce milieu si particulier.<br />
Pourtant cela fait deux ans que Léa Vicens<br />
enchaîne les succès avec une trentaine de<br />
corridas.<br />
Partagée entre sa passion et son<br />
métier<br />
Cela fait six ans que Léa vit en Andalousie<br />
chez les Perralta. Six ans de sueurs et de<br />
larmes. « Je me lève aux aurores pour m’occuper<br />
des chevaux de l’élevage puis vers 14h<br />
jusqu’à la nuit je m’occupe de mes propres<br />
chevaux » indique-t-elle. Léa en a douze. Il<br />
en faut au moins six pour prétendre entrer<br />
dans une arène.<br />
Les premiers pas à cheval<br />
Sa passion nait avec un animal : un poney.<br />
«Il s’appelait Ourasi ». Son père possède<br />
plusieurs poneys. Il faisait la balade des gens<br />
heureux dans les jardins de la Fontaine. Aujourd’hui,<br />
Jacques se consacre à sa retraite<br />
et porte des yeux doux à sa fille malgré les<br />
distances. C’est au collège qu’elle rencontre<br />
celui qui va lui mettre le pied à l’étrier, celui<br />
de la tauromachie. Il s’appelle Hervé Galtier,<br />
c’est son professeur de sport. Il l’initie, lui<br />
donne le goût, l’envie puis la passion. Léa<br />
monte à cheval pour l’écurie des arènes, la<br />
cavalerie Bonijol. Elle et son allure montent<br />
un superbe cheval pour les paséo des corridas.<br />
Elle est alguazil ou représentant du Président<br />
en piste. Elle porte si magnifiquement<br />
le costume de gendarme de l’époque de Philippe<br />
V. Elle rayonne déjà.<br />
Direction Andalousie<br />
Vient ensuite le temps des études à Montpellier<br />
: faculté de biologie. Elle s’ennuie loin<br />
de ses chevaux au vent. Alors elle ose. Elle<br />
prend la route pour donner la main à un élevage<br />
de chevaux. Son choix est malicieux :<br />
les Perralta en Andalousie. Une institution.<br />
Mieux le pape de la religion des chevaux.<br />
Elle est au bas de l’échelle. Elle bosse et elle<br />
apprend. C’est dur. « Elle est très discrète<br />
et très travailleuse » dit Agathe de sa meilleure<br />
amie. Léa sur son temps libre monte<br />
des chevaux et s’entraîne. Elle reçoit la visite<br />
de l’émission «Turbo» de M6 dont l’animateur<br />
tombe sous le charme de son adresse.<br />
La passion des chevaux mécaniques croise<br />
celle de la force et de la beauté animales.<br />
Retours en France ?<br />
« Faire du mieux possible, surprendre et<br />
séduire public et professionnels » tels sont<br />
ses objectifs à inscrire dans son esprit ce<br />
matin du 21 avril. La carrière aura un avant<br />
et après Séville. Elle sera d’ailleurs le 14 juillet<br />
aux arènes des Saintes Maries de la Mer.<br />
«Un début bien fait en France est fondamental<br />
pour la suite des événements. Tout doit<br />
aller crescendo, Il faut faire les choses dans<br />
l’ordre, sans s’arrêter mais sans se précipiter<br />
» affirme-t-elle tout en retenue. L’observateur<br />
que je suis, ses amis, son public, les<br />
clubs taurins, son <strong>fr</strong>ère Antoine…beaucoup<br />
espèrent la voir prendre l’alternative dans<br />
ses arènes, à Nîmes non loin du café de la<br />
Petite bourse où elle aime boire un petit noir<br />
tranquille. A la question quand ? Elle répond<br />
avec autant d’envie « très bientôt ! ».<br />
<strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong> / N°33 / Avril 2013 / 11
La ville en parle<br />
Chroniques<br />
de ville<br />
Un Nîmois tourne avec G. Depardieu<br />
Cyril Rigon, jeune réalisateur, devrait démarrer<br />
le tournage de son film « Gabin, le mime »<br />
à l’automne avec en vedette Gérard Depardieu.<br />
N’ayant pas assez de subvention des collectivités<br />
locales pourtant sollicitées, le tournage aura<br />
pour cadre le Luxembourg, la Sardaigne et la<br />
Belgique. Le pays cher à l’acteur <strong>fr</strong>ançais. L’évasion<br />
fiscale de son acteur aurait pu <strong>fr</strong>agiliser le<br />
projet mais il semble que non. Rappelons que<br />
Depardieu n’avait pas demandé de cachet pour<br />
le pilote !<br />
Henri Gaino candidat à Nîmes en 2014<br />
Jean-Paul Fournier (UMP) ne se représenterait<br />
pas aux prochaines municipales. Ne souhaitant<br />
pas laisser la place à son rival de toujours, Yvan<br />
Lachaud (UDI), il aurait demandé aux instances<br />
nationales de l’UMP de trouver une solution.<br />
Comme en 1995, Henri Gaino (d’origine Arlésienne)<br />
aurait manifesté de l’intérêt pour être<br />
un candidat parachuté dans une ville de droite.<br />
L’ancienne plume de Nicolas Sarkozy aurait l’appui<br />
total de l’ex-Président de la République.<br />
Un parachutage de poulets<br />
Après la Prima<strong>fr</strong>esca, une bande de collègues allumés<br />
envisage d’organiser dans une résidence<br />
privée du centre-ville de Nîmes « une féria des<br />
béliers » en avril, comprenez la fête de celles et<br />
ceux nés sous le signe de la bête à cornes. Pour<br />
animation, ils proposent, d’après leur affiche décalée,<br />
de lancer des poules avec des parachutes<br />
du haut du troisième étage de leur cour intérieur.<br />
Allô la SPA ? Allo quoi ! Allo... Poules en danger !<br />
Un lecteur aux insultes tenaces<br />
Régulièrement la rédaction reçoit des mails<br />
d’insultes d’un de nos lecteurs assidus. L’auteur<br />
commente nos numéros par des remarques négatives<br />
du genre «bidon», «que du vent», «on<br />
apprend rien que le plus arriéré des nîmois ne<br />
connaisse déjà» et autres attaques personnelles.<br />
Une à Nîmes tient à remercier ce lecteur<br />
assidu et se dit «sans liberté de blâmer, il n’y a<br />
pas d’éloge flatteur» selon Beaumarchais.<br />
Le succès est donc à ce prix.<br />
Un Nîmois chez Carambar<br />
Jean-Louis Verrier, ex-élu de la ville délégué la<br />
Mission Locale Jeune (2005-2008) s’est fait remarquer<br />
par l’entreprise chargée de la nouvelle<br />
politique commerciale de la marque «Carambar».<br />
Ce jeune quadra rédigera quelques unes<br />
des blagues figurant à l’intérieur de l’emballage<br />
moyennant 10 propositions par mois. «Chaque<br />
blague publiée sera payée 67 euros H.T.» indique<br />
Bernard Anthonin de la société parisienne<br />
«Keskiss Pass». Humour lumineux ? A suivre.<br />
Jean-Pierre Mocky<br />
Le réalisateur de «la saison des plaisirs» sera<br />
l’invité du festival «Un réalisateur dans la ville»<br />
de Sophie Rigon. Ce festival of<strong>fr</strong>e l’opportunité<br />
de voir des films en plein air dans les jardins de<br />
la Fontaine en juillet. Et c’est gratuit. Ce sera<br />
l’occasion d’échanger avec un personnage «particulier»<br />
connu pour son humeur changeante, sa<br />
misogynie et son côté pingre. Les spectateurs et<br />
les journalistes ne devraient pas s’ennuyer.<br />
<strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong> / N°33 / Avril 2013 / 13
Stéphane Tortajada<br />
Nacira Jover<br />
Caroline Sirot-Vidal<br />
Family village<br />
va t-il tuer le centre-ville ?<br />
La nouvelle zone commerciale ouverte le mois dernier donne quelques inquiétudes<br />
aux commerçants et aux habitants du centre-ville, véritable identité<br />
de notre ville. Pour autant, cette zone va t-elle tuer le centre ville ?<br />
Reportage et témoignages.<br />
14 / Avril 2013 / N°33 / <strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong>
Family village<br />
en quelques chif<strong>fr</strong>es :<br />
27 500 m2 de surface<br />
1 300 places de parking gratuites<br />
22 nouvelles enseignes<br />
7 000 m2 Décathlon<br />
3 350 m2 Kiabi<br />
Le charme et l’identité de Nîmes se trouvent dans<br />
son centre ville: ses monuments anciens, ses<br />
places à l’italienne, son habitat et ses commerces.<br />
Les commerçants du centre ville tirent la langue<br />
avec la crise économique, avec les différents travaux<br />
entrepris et surtout avec une périphérie commerciale<br />
de plus en plus développée. L’ouverture<br />
de 27 500 mètres carrées de Family Village va t-il<br />
précipiter le centre ville dans une mort certaine?<br />
Pour Nacira Jover, la responsable de Food Family<br />
nouvellement installée sur la zone commerciale,<br />
«les Nîmois vont d’abord venir nombreux par<br />
curiosité alors je pense que le centre-ville risque<br />
de souf<strong>fr</strong>ir un peu au début». Elle loue la chance<br />
d’avoir le trambus qui peut amener des clients<br />
jusqu’à elle et leur permettre également d’aller en<br />
centre-ville.<br />
Le parking fait la différence<br />
Se balader dans le nouvel espace <strong>fr</strong>oid et bétonné<br />
de «Family Village» n’a pas le même charme<br />
que de se promener en ville dans un contexte plus<br />
Cosy et humanisé. Pourtant la facilité pour se garer<br />
en zone périphérique attire le client en dehors<br />
du centre. Caroline Sirot-Vidal possède plusieurs<br />
enseignes de coiffure «Diagonal» en centre ville et<br />
au Family Village. Elle observe qu’à «Alès le parking<br />
est gratuit en décembre».<br />
Caroline espère que le centre ville de Nîmes ne va<br />
pas mourir. Cela signifirait la fin de son salon de<br />
la place Belle Croix. Elle invite les commerçants<br />
du coeur de la cité à «être plus accueillants, ouverts<br />
entre midi et deux et à sortir de la déprime<br />
ambiante». Elle dissocie les boutiques issues de<br />
grandes enseignes et celles indépendantes du<br />
centre ville comme pour appuyer une éventuelle<br />
complémentarité.<br />
Une bonne complémentarité ?<br />
Justement cette question mérite d’être posée car<br />
les enseignes de l’habillement telles que Kiabi,<br />
Chausséa, la grande récré ou encore Blue Box<br />
(Jean’s et sportwear) viennent impacter la concurrence<br />
de l’équipement de la personne proposée par<br />
les commerçants du centre ville. Pour Stéphane<br />
Tortajada, premier secrétaire du Parti Socialiste du<br />
Gard, « il n’y a pas de cohérence entre les aménagements<br />
de périphérie et ceux du centre ville».<br />
Pour lui l’urgence, c’est la revitalisation du centre<br />
ville. «Le service prend le pas sur le commerce de<br />
proximité pourtant très apprécié des personnes<br />
âgées qui souhaitent avoir tous types de vendeurs<br />
près de chez eux».<br />
Un centre ville mourrant<br />
L’association des commerçants du centre ville ont<br />
annoncé la fermeture de 129 commerces en deux<br />
ans à l’image du bar le Napoléon situé sur le boulevard<br />
Victor Hugo. Cette institution, dans laquelle<br />
beaucoup de Nîmois ont vécu leurs années «lycée»,<br />
a baissé son rideau ce mois-ci. Triste. Pourtant<br />
l’emplacement est stratégique sur un boulevard<br />
abandonné aux banques inanimées le soir et<br />
les week end.<br />
A la mort annoncée du centre ville, ne faut-il pas<br />
comme à Paris une politique de préemption des<br />
baux commerciaux pour que la mairie intervienne<br />
dans l’installation des commerces et veille ainsi<br />
à un meilleur équilibre entre périphérie et centre<br />
ville ? L’avenir le dira à moins qu’il ne soit trop tard<br />
et que notre identité s’ef<strong>fr</strong>ite à vue d’oeil.<br />
Jérôme Puech<br />
<strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong> / N°33 / Avril 2013 / 15
Exilé Nîmois<br />
Une rubrique pour les nîmois loin de leur terre natale<br />
Chaque mois, Une à Nîmes<br />
donne la parole à un de nos<br />
concitoyens expatriés plus ou<br />
moins loin de sa Tour Magne<br />
natale. Alors après Strasbourg,<br />
Montpellier, Séville, le Liban, le<br />
Japon, Paris, Milan, Londres,<br />
le Canada, le Turkménistan<br />
le Mexique, Sydney, Miami,<br />
Prague et Marie Galante, Varsovie,<br />
la Thaïlande, le Qatar,<br />
Brisbane, le Brésil et l’ Espagne,<br />
nous voici à Boston (USA).<br />
«Une vie américaine de<br />
chercheuse».<br />
Gwenaëlle Geleoc vit à Boston (USA)<br />
A 44 ans, Gwenaëlle est chercheuse en Neuroscience<br />
(Assistant Professeur à l’hôpital des<br />
enfants de Boston et l’Université de Harvard).<br />
Mariée à un américain, elle a deux enfants<br />
(de 6 et 8 ans).<br />
16 / Avril 2013 / N°33 / <strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong>
En partenariat avec le site <strong>www</strong>.racinessud.com<br />
ce n’est pas toujours l’Amérique...<br />
Quel est votre parcours de vie<br />
avant les USA ?<br />
D’origine Bretonne, j’ai beaucoup<br />
voyagé avec un papa militaire. J’ai<br />
fait mes études au lycée Daudet<br />
(bac D) puis j’ai fait des études supérieures<br />
à Montpellier pour obtenir<br />
un doctorat en neurobiologie. Durant<br />
mon DEA de Neurobiologie Sensorielle<br />
j’ai pu démarrer un projet de<br />
recherche visant à étudier les cellules<br />
sensorielles de l’oreille interne. Entre<br />
1996 et 1999, j’ai vécu à Londres<br />
puis en Virginie. Installée en Virginie<br />
de 2001 à 2010, je vis à Boston où<br />
je suis professeur-chercheur (depuis<br />
2010) en neurobiologie à l’hôpital<br />
pour enfants de Boston et à Harvard.<br />
En quoi consiste votre métier ?<br />
Je suis en particulier très intéressée<br />
par les déficits auditifs d’origine<br />
génétiques, héréditaires ou non, détectes<br />
dès la naissance « Congenital<br />
deafness ». Bien que je ne vois pas<br />
de patients, je suis maintenant en relation<br />
avec les médecins ORL de l’hôpital<br />
des enfants de Boston (Boston<br />
Children’s Hospital). J’étudie, entre<br />
autre, une maladie orpheline très représentée<br />
sur cet hôpital : il s’agit de<br />
la maladie de Usher. Les enfants qui<br />
sont atteints de cette maladie (classe<br />
I), naissent sourds et perdent la vue<br />
avant la puberté. Je développe au laboratoire,<br />
des méthodes de thérapie<br />
génique qui pourront peut-être un<br />
jour s’appliquer à ces patients afin de<br />
leur permettre d’entendre et de voir<br />
à nouveau.<br />
Pourquoi avoir fait le choix de<br />
partir ?<br />
Il m’a été conseillé de partir dans<br />
un bon laboratoire de recherche aux<br />
USA afin de « gonfler » mon dossier.<br />
J’ai adoré Boston dès mon arrivée !<br />
J’étais passée sur Boston deux années<br />
auparavant pour assister à une<br />
conférence scientifique. Cette ville<br />
m’a tout de suite séduite d’autant<br />
que je l’ai découverte en été. Boston<br />
et ses grandes tours, ses superbes<br />
parcs, le bord de mer, le Charles<br />
River (Rivière qui sépare Boston et<br />
Cambridge), son mélange architectural,<br />
son histoire, ses universités, etc…<br />
Quels sont vos journées types?<br />
On plane la journée principalement<br />
en fonction des expérimentations<br />
prévues. Je suis moi-même toujours<br />
très active. Je conduis mes propres<br />
expériences. Je suis électro-physiologiste,<br />
c’est-à-dire que j’étudie les<br />
courants électriques des cellules dans<br />
mon cas les cellules sensorielles de<br />
l’oreille interne. Nous avons diffèrent<br />
modelés de souris transgéniques qui<br />
reproduisent des mutations connues<br />
chez l’homme.<br />
Le reste de ma journée se partage<br />
entre les séminaires, lectures d’articles,<br />
analyse des données et planification<br />
des expériences à venir. Je<br />
passe aussi de nombreuses heures<br />
à préparer des demandes de Grant<br />
car nos salaires et notre recherche<br />
dépendent entièrement de Grants qui<br />
doivent être renouvelés au minimum<br />
tous les 5 ans.<br />
Quel regard portez-vous sur<br />
le pays dans lequel vous vous<br />
trouvez ?<br />
« The land of opportunity » ou<br />
Terre d’opportunité… “The American<br />
Dream” ou le rêve Américain. Ici tout<br />
est possible du moment que l’on est<br />
prêt à se battre pour y arriver. Certes<br />
ce n’est pas toujours « l’Amérique »<br />
mais je suis tout de même très reconnaissante<br />
à ce pays qui m’a accueilli,<br />
m’a permis de m’installer en tant que<br />
chercheuse et continue à soutenir<br />
ma recherche et ce je l’espère pour<br />
encore de nombreuses années.<br />
Une anecdote de vie ?<br />
Mon mari et moi nous sommes rencontrés<br />
en 1998 lors d’une conférence<br />
d’été dans le New Hampshire.<br />
Quelques mois auparavant et sans le<br />
savoir, je l’avais devancé en publiant<br />
mes résultats de thèse dans un journal<br />
scientifique. Il était très en colère<br />
après moi, mais cela n’a pas duré !<br />
Nîmes vous manque-t-il ?<br />
Nîmes et la France me manquent<br />
mais étant partie depuis 1996 (17<br />
ans en septembre), j’ai appris à<br />
m’en passer et à embrasser mon<br />
pays d’accueil. Ce qui me manque<br />
le plus : les amis, la famille, les rues<br />
piétonnes, les marchés, les produits<br />
locaux (olives, soupe de poisson avec<br />
sa rouille, les bons saucissons… là je<br />
pourrais remplir tout un journal), les<br />
bonnes baguettes légères et croustillantes,<br />
les bodegas, l’odeur du pastis,<br />
la musique et les livres.<br />
Propos recueillis<br />
par Jérôme Puech.<br />
<strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong> / N°33 / Avril 2013 / 17
Reg’ Arts<br />
Reg’Arts<br />
Sur le métier d’artiste de cirque...<br />
EN Représentation<br />
...permanente<br />
18 / Avril 2013 / N°33 / <strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong>
Ludivine Furnon a été une grande championne de gymnastique<br />
A 32 ans, elle commence une grande tournée de cirque en Australie.<br />
Ludivine Furnon, originaire du chemin de Camplanier<br />
à Nîmes, n’en finit pas de faire son cirque.<br />
Après une grande carrière de gymnaste (voir encadré<br />
ci-dessous), la nîmoise parcourt le monde pour<br />
montrer ses talents. « J’adore voyager et découvrir<br />
le monde, les villes, les pays, les façons de vivre »<br />
explique-t-elle excitée à l’idée de débuter sa tournée<br />
Australienne. Elle vient de s’engager pour une<br />
année de représentation au pays des Kangourous<br />
avec Empire Spiegelworld. Elle reste dans une ville<br />
pendant un mois et s’en va.<br />
Un numéro d’amour<br />
Son numéro est un numéro de cirque particulier.<br />
Elle le pratique avec son partenaire sur scène, Nicolas.<br />
« De mains à mains » indique-t-on dans le<br />
milieu du cirque. Il s’agit « d’un numéro racontant<br />
une histoire d’amour ». Ludivine enchaîne ainsi des<br />
portées en équilibre, des mouvements techniques<br />
qui expriment « une légèreté » et lui fait prendre de<br />
Une sacrée gymnaste !<br />
Ludivine Furnon débute la gymnastique à l’âge de 12<br />
ans. Elle est repérée par deux entraîneurs venus donner<br />
un cours de gymnastique dans son école. Après un<br />
an d’entrainement elle remporte la médaille d’argent<br />
au championnat de France junior. Elle remporte une<br />
autre médaille au championnat de France senior et est<br />
intégrée dans l’équipe de France. En 1995 elle participe<br />
aux championnats du monde à Sabae (Japon) et<br />
remporte une médaille de bronze. Elle a ensuite été<br />
championne d’Europe au sol en 2000 à Paris, of<strong>fr</strong>ant à<br />
la France son premier titre européen.<br />
nombreux risques techniques. D’évidence son expérience<br />
de gymnaste internationale reconvertie lui sert.<br />
Souplesse, rythme, grâce, élégance, regards intenses,<br />
mouvements en symbiose, force, musculature…apparaissent<br />
dans ses représentations.<br />
Plusieurs tournées et de la TV<br />
En France, Ludivine « la divine » a eu ses moments de<br />
gloire en passant dans l’émission « Un incroyable talent<br />
» de la chaîne M6 (elle finit 6ème) et « le plus grand<br />
cabaret du monde » de l’animateur Patrick Sébastien<br />
sur France 2. Ensuite, elle a enchaîné les représentations<br />
en France, en Suisse, au Japon et à New York.<br />
C’est d’ailleurs dans cette ville que la compagnie Empire<br />
la remarque et lui propose un contrat juteux pour une<br />
année en Australie.<br />
Transmettre une émotion<br />
Si la gymnastique est un sport extrêmement exigeant<br />
sur le plan physique et mental, la pratique du cirque<br />
semble plus ludique pour Ludivine. L’ambiance avec ses<br />
collègues artistes est moins compétitive et plus dans<br />
le spectacle et la séduction. « Je m’entraîne 6 heures<br />
par jour et 5 à 6 jours par semaine » poursuit la jeune<br />
femme à l’autre bout du monde.<br />
Dans sa volonté de transmettre un message, Ludivine<br />
Furnon veut « que chacun puisse se reconnaître dans<br />
le numéro que nous proposons ». Cet effet miroir fonctionne-t-il<br />
? Il faudra attendre les premières vidéos sur<br />
Youtube pour, sans doute, avouer une nouvelle fois que<br />
la Nîmoise est éblouissante. A chaque passage, les spectateurs<br />
ressentent l’émotion de deux corps qui tantôt se<br />
fuient, se retrouvent, se rejetent…bref comme dans la<br />
vie mais ici exprimé seulement par deux êtres exceptionnels<br />
sur une musique enivrante.<br />
Jérôme Puech<br />
<strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong> / N°33 / Avril 2013 / 19