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merCi Jacquie et michel ! - Une à Nîmes

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ce n’est pas toujours l’Amérique...<br />

Quel est votre parcours de vie<br />

avant les USA ?<br />

D’origine Bretonne, j’ai beaucoup<br />

voyagé avec un papa militaire. J’ai<br />

fait mes études au lycée Daudet<br />

(bac D) puis j’ai fait des études supérieures<br />

à Montpellier pour obtenir<br />

un doctorat en neurobiologie. Durant<br />

mon DEA de Neurobiologie Sensorielle<br />

j’ai pu démarrer un projet de<br />

recherche visant à étudier les cellules<br />

sensorielles de l’oreille interne. Entre<br />

1996 et 1999, j’ai vécu à Londres<br />

puis en Virginie. Installée en Virginie<br />

de 2001 à 2010, je vis à Boston où<br />

je suis professeur-chercheur (depuis<br />

2010) en neurobiologie à l’hôpital<br />

pour enfants de Boston et à Harvard.<br />

En quoi consiste votre métier ?<br />

Je suis en particulier très intéressée<br />

par les déficits auditifs d’origine<br />

génétiques, héréditaires ou non, détectes<br />

dès la naissance « Congenital<br />

deafness ». Bien que je ne vois pas<br />

de patients, je suis maintenant en relation<br />

avec les médecins ORL de l’hôpital<br />

des enfants de Boston (Boston<br />

Children’s Hospital). J’étudie, entre<br />

autre, une maladie orpheline très représentée<br />

sur cet hôpital : il s’agit de<br />

la maladie de Usher. Les enfants qui<br />

sont atteints de cette maladie (classe<br />

I), naissent sourds et perdent la vue<br />

avant la puberté. Je développe au laboratoire,<br />

des méthodes de thérapie<br />

génique qui pourront peut-être un<br />

jour s’appliquer à ces patients afin de<br />

leur permettre d’entendre et de voir<br />

à nouveau.<br />

Pourquoi avoir fait le choix de<br />

partir ?<br />

Il m’a été conseillé de partir dans<br />

un bon laboratoire de recherche aux<br />

USA afin de « gonfler » mon dossier.<br />

J’ai adoré Boston dès mon arrivée !<br />

J’étais passée sur Boston deux années<br />

auparavant pour assister à une<br />

conférence scientifique. Cette ville<br />

m’a tout de suite séduite d’autant<br />

que je l’ai découverte en été. Boston<br />

et ses grandes tours, ses superbes<br />

parcs, le bord de mer, le Charles<br />

River (Rivière qui sépare Boston et<br />

Cambridge), son mélange architectural,<br />

son histoire, ses universités, etc…<br />

Quels sont vos journées types?<br />

On plane la journée principalement<br />

en fonction des expérimentations<br />

prévues. Je suis moi-même toujours<br />

très active. Je conduis mes propres<br />

expériences. Je suis électro-physiologiste,<br />

c’est-à-dire que j’étudie les<br />

courants électriques des cellules dans<br />

mon cas les cellules sensorielles de<br />

l’oreille interne. Nous avons diffèrent<br />

modelés de souris transgéniques qui<br />

reproduisent des mutations connues<br />

chez l’homme.<br />

Le reste de ma journée se partage<br />

entre les séminaires, lectures d’articles,<br />

analyse des données et planification<br />

des expériences à venir. Je<br />

passe aussi de nombreuses heures<br />

à préparer des demandes de Grant<br />

car nos salaires et notre recherche<br />

dépendent entièrement de Grants qui<br />

doivent être renouvelés au minimum<br />

tous les 5 ans.<br />

Quel regard portez-vous sur<br />

le pays dans lequel vous vous<br />

trouvez ?<br />

« The land of opportunity » ou<br />

Terre d’opportunité… “The American<br />

Dream” ou le rêve Américain. Ici tout<br />

est possible du moment que l’on est<br />

prêt à se battre pour y arriver. Certes<br />

ce n’est pas toujours « l’Amérique »<br />

mais je suis tout de même très reconnaissante<br />

à ce pays qui m’a accueilli,<br />

m’a permis de m’installer en tant que<br />

chercheuse et continue à soutenir<br />

ma recherche et ce je l’espère pour<br />

encore de nombreuses années.<br />

Une anecdote de vie ?<br />

Mon mari et moi nous sommes rencontrés<br />

en 1998 lors d’une conférence<br />

d’été dans le New Hampshire.<br />

Quelques mois auparavant et sans le<br />

savoir, je l’avais devancé en publiant<br />

mes résultats de thèse dans un journal<br />

scientifique. Il était très en colère<br />

après moi, mais cela n’a pas duré !<br />

Nîmes vous manque-t-il ?<br />

Nîmes et la France me manquent<br />

mais étant partie depuis 1996 (17<br />

ans en septembre), j’ai appris à<br />

m’en passer et à embrasser mon<br />

pays d’accueil. Ce qui me manque<br />

le plus : les amis, la famille, les rues<br />

piétonnes, les marchés, les produits<br />

locaux (olives, soupe de poisson avec<br />

sa rouille, les bons saucissons… là je<br />

pourrais remplir tout un journal), les<br />

bonnes baguettes légères et croustillantes,<br />

les bodegas, l’odeur du pastis,<br />

la musique et les livres.<br />

Propos recueillis<br />

par Jérôme Puech.<br />

<strong>www</strong>.unanimes.<strong>fr</strong> / N°33 / Avril 2013 / 17

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