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UNE à NÎMES

LA GUERRE - Une à Nîmes

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GRATUIT N°22<br />

<strong>UNE</strong> <strong>à</strong> <strong>NÎMES</strong><br />

I Le e-magazine des gens qui aiment leur ville I Avril 2012 I<br />

NOUVEAU<br />

site<br />

uneanimes.com<br />

(DE)CLIQUE !<br />

LA GUERRE<br />

DES TAPAS<br />

La quincaillerie Vasserot<br />

Béatrice Bertrand<br />

Portrait d'une femme<br />

Le premier ciné<br />

dans le Rétro<br />

Eve, scénariste<br />

de "Working girl" de Canal +<br />

Giulia sur la place d'Assas - Royal Hôtelt<br />

www.uneanimes.com<br />

Yannick vit<br />

sa vie <strong>à</strong> Prague


Photo proposée<br />

par Willy Lehman<br />

S O M M A I R E<br />

A la Une:<br />

Comment les restaurateurs se livrent une cruelle guerre des tapas ? ......... pages 4/5<br />

Coucher le premier soir ?<br />

Miss Blablabla délivre ses conseils ......................................... page 6<br />

La première projection cinéma<br />

Récit inédit par Georges Mathon. .......................................... page 7<br />

Découverte d'un commerce mythique: la quincaillerie Vasserot ............ pages 8/9<br />

Béatrice Bertrand portrait d'une femme qui aide les femmes ................ page 11<br />

Yannick expatrié <strong>à</strong> Prague ................................................. page 12<br />

Reg'art sur le métier de scénariste TV avec Eve ............................. page 14<br />

Un mois, un mot nîmois...<br />

Caracaca :<br />

Emplacement réservé au théâtre aux spectateurs<br />

<strong>à</strong> la hauteur. Contrairement <strong>à</strong> ce que l'on pourrait<br />

croire le Caracaca n'a jamais attiré les poules qui<br />

préfèrent se prélasser dans les loges.<br />

<strong>UNE</strong> <strong>à</strong> <strong>NÎMES</strong><br />

Directeur de la publication : Jérôme Puech. Rédacteurs:<br />

Miss Blablabla, Aurélia Dubuc, Georges Mathon et Jérôme<br />

Puech. Photographes: Alain Bérard et la rédaction.<br />

Webmaster: Tommy Desimone. Maquette: Agence Binome.<br />

Relecture: Aurélia Dubuc. Nous écrire: uneanimeslemag@<br />

gmail.com. Site : www.uneanimes.com. Retrouvez tous les<br />

n°. Mensuel et gratuit. Dépôt légal numérique BNF. Diffusion:<br />

10 000 destinataires mail.<br />

Régie publicitaire: Esprit Média: 04 66 29 75 19.<br />

2 <strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012


Eloge des tapas<br />

Olivier LANGE<br />

Né en 1973 <strong>à</strong><br />

Constance en Allemagne,<br />

Olivier Lange<br />

a grandi <strong>à</strong> Nîmes. Il a<br />

étudié la philosophie et<br />

fait de nombreux séjours<br />

au Proche-Orient.<br />

Il vit <strong>à</strong> Saïda, au Sud<br />

Liban, où il travaille<br />

pour le ministère des<br />

Affaires étrangères.<br />

L’aube venue, la nuit consommée, il ne reste plus rien des tapas.<br />

Ils n’auront duré que ce que dure une nuit sans lendemain,<br />

contrairement au repas complet, au dîner prétentieux, qui impliquent<br />

commentaires, classements et comparaisons. Les tapas,<br />

quant <strong>à</strong> eux, sont un événement qui ne se survit pas, un coup d’éclat<br />

dont la magie transforme chaque table en un monde miniature qui<br />

nous institue rois et reines, souverains éphémères des soirs nîmois<br />

de printemps.<br />

Les tapas nous libèrent, y compris d’eux-mêmes, puisque leur multiplicité<br />

de petites portions, nous permet de faire circuler la parole,<br />

longuement et librement. Alors que le repas officiel est comme la<br />

présence quasi religieuse d’une vérité absolue qui tient les convives<br />

en respect, les tapas célèbrent un ciel vide et joyeux, où fuse le feu<br />

d’artifice des saveurs et des mots.<br />

Mais si les tapas invitent <strong>à</strong> la conversation, ils appellent aussi l’alcool<br />

pour démultiplier encore leurs plaisirs. Omettant la bière, les puristes<br />

se feront servir un vin de bataille et de corrida, un rioja seigneurial<br />

pour être assurés de l’emporter. Des Nîmois oseront franchement,<br />

et avec raison, un Costière rubis, gorgé de soleil et de fruits rouges,<br />

pour tout se dire d’une joie musicale. D’autres, sans attaches,<br />

Nîmois rêveurs ou seulement de passage, se laisseront gagner par<br />

la fraîcheur et la tendresse nostalgique d’un vin de Loire, Chinon ou<br />

Cheverny.<br />

Les tapas, festin du paysan des villes splendides, mais également<br />

promesse de tous les exilés, de ceux dont la seule œuvre est la<br />

vie…<br />

Dans certains tableaux, il est des traits recouverts par l’œuvre finale,<br />

qu’on appelle repentirs. Il n’est pas dit que les tapas, eux non plus,<br />

ne gardent pas, caché en leur sein, derrière leurs brillances somptueuses,<br />

le souvenir d’une étoile éteinte dont la lumière nous parvient<br />

encore ; celle des mezzés arabo-andalous, du rosé du Liban et<br />

des poèmes d’Omar Khayyâm… Dès lors, en les portant <strong>à</strong> nos bouches,<br />

les tapas sont comme le baiser retrouvé d’un amour disparu,<br />

la résurrection de la chair ; le temps d’un soir, moment d’éternité où<br />

les vivants de tous les temps se retrouvent enfin.<br />

<strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012 3


la Une <strong>à</strong> Nîmes<br />

La guerre des tapas<br />

El Callejon vient d'ouvrir rue Corneille<br />

et propose des tapas<br />

Nîmes vit <strong>à</strong> l’heure espagnole. Pas étonnant qu’elle compte une bonne quinzaine bars et/ou restaurants <strong>à</strong> tapas.<br />

La bodega « le Onze » rue Emile Jamais et le restaurant « El Callejon » rue Corneille viennent d’ouvrir en promettant<br />

de déguster de très bons tapas. Alors assiste- t-on <strong>à</strong> une guerre des tapas ? Manque d’originalité ou effet<br />

de mode ? La rédaction a mis sa tenue de grand Reporter de guerre pour enquêter sur ce conflit provoquant<br />

cholestérol et graisses en tout genre !<br />

Les origines<br />

Les tapas sont des amusegueules<br />

d’origine espagnole.<br />

Ce sont des petites portions<br />

favorisant la convivialité <strong>à</strong> la<br />

différence d’un repas complet<br />

servi <strong>à</strong> table. Tout laisse <strong>à</strong><br />

penser que cette tradition<br />

culinaire a été amenée en France<br />

et plus particulièrement <strong>à</strong> Nîmes<br />

par les immigrés espagnols<br />

fuyant le régime franquiste ou<br />

les travailleurs venant faire les<br />

vendanges.<br />

Plusieurs théories se font jour<br />

pour donner une explication<br />

étymologique. Une des plus<br />

connues remonte au Moyen-Age<br />

et fait référence au Roi Alfonso<br />

X el Sabio. On raconte qu’il se<br />

vit prescrire du vin et qu’il prit<br />

l’habitude de l’accompagner<br />

d’amuses-bouches pour éviter<br />

les effets de l’alcool <strong>à</strong> jeun. Mais<br />

il est aussi rapporté qu’Alfonso<br />

XIII bouchait (tapar) son verre<br />

avec des tranches de jambon<br />

pour éviter que des insectes ou<br />

du sable ne viennent s’y nicher.<br />

Sebastian, Petit Mas<br />

Entre identité et économie<br />

A Nîmes, les bars ou restaurants<br />

<strong>à</strong> tapas sont nombreux au point<br />

de penser que les commerçants<br />

se livrent une véritable «guerre».<br />

Deux établissements viennent<br />

d’ouvrir. Comble de l’originalité,<br />

ils proposent des tapas.<br />

Pour Sébastian, le célèbre accent<br />

argentin du Petit Mas (Rue de la<br />

Madeleine), il s’agit « d’un plat<br />

bon marché qui correspond <strong>à</strong><br />

une mode, un esprit de partage<br />

». Cette mode <strong>à</strong> Nîmes s’appuie<br />

sur deux piliers majeurs : notre<br />

identité liée <strong>à</strong> la culture ibérique<br />

et la volonté de prolonger l’esprit<br />

agréable de nos férias.<br />

4 <strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012


la Une <strong>à</strong> Nîmes<br />

Nicolas Carbo explique « quand nous<br />

sommes arrivés il y a six ans et demi,<br />

le Royal faisait déj<strong>à</strong> des tapas. Nous<br />

avons juste continué en apportant nos<br />

améliorations ». Le commerce du tapas<br />

fait fureur <strong>à</strong> Nîmes pour une clientèle qui<br />

aime prolonger les apéros en terrasse<br />

l’été autour d’un bon verre de vin local.<br />

Ainsi les Nîmois aiment aller d’une table<br />

<strong>à</strong> l’autre pour discuter, séduire, partager<br />

des moments simples en épicurien. Les<br />

repas classiques - qui n’en finissent pas -<br />

sont laissés aux couples de plus de 3 ans<br />

et aux personnes plus âgées.<br />

Les enjeux de la guerre<br />

La multiplicité des offres de tapas demande<br />

aux commerçants de différencier leurs<br />

offres. Tous les commerçants le jurent<br />

la main sur le cœur (Corazon !) : chez<br />

eux, c’est avant toute chose la qualité<br />

des produits qui fait la différence. Pour y<br />

voir clair : il faut exiger des produits non<br />

surgelés, des produits frais typiquement<br />

espagnols ou alors des produits frais<br />

locaux. Deuxième enjeu : le statut du<br />

préparateur. Les tapas seront d’autant<br />

plus appréciés s’ils sont préparés par un<br />

vrai cuisinier dont c’est le métier. Il arrive<br />

<strong>à</strong> Nîmes que l’on s’improvise « façon M6<br />

» cuisinier.<br />

Troisième enjeu : le prix ou la cuenta!<br />

Les tapas sont des petites portions<br />

qui effectivement ne coûtent pas cher<br />

<strong>à</strong> l’unité. Sauf que certains clients<br />

déchantent lorsqu’il s’agit de passer<br />

<strong>à</strong> la caisse. Si votre addition dépasse<br />

largement le coût d’un repas dans un<br />

restaurant classique alors il y a calamar<br />

sous roche ! Enfin, avec les tapas ,ce qui<br />

fait vraiment la différence c’est ce qu’il<br />

y a autour : la carte des vins, l’accueil,<br />

le cadre, la rapidité des serveurs et la<br />

musique.<br />

Pour le Carré Jazz (place de la Maison<br />

Carrée), le restaurant <strong>à</strong> tapas en vogue,<br />

vous n’entendrez pas de musiques<br />

espagnoles ni ne verrez un concert de<br />

jazz. L’accueil est pourtant excellent avec<br />

le charme de Sarah. A contrario, la Casa<br />

Blanca propose des concerts de Flamenco.<br />

C’est la deuxième maison de Pépé Linares<br />

et du festival de Flamenco de janvier.<br />

L’association « La Macarena » (rue Delon-<br />

Soubeiran) propose une carte de tapas<br />

réduites mais le cadre sévillan de son<br />

patio et son âme ronronnent avec Ramon.<br />

Le Royal (place d’Assas) offre lui aussi un<br />

cadre avec âme vibrante et sereine avec<br />

sa terrasse exceptionnelle. Le Pian (rue<br />

Bourdaloue) est un restaurant où vous<br />

trouverez les tapas les plus préparés. Pour<br />

finir, la Tchatche (rue St Antoine) est le<br />

bon compromis entre Nîmes et l’Espagne<br />

: on est fort en gueule et on déguste des<br />

tapas de producteurs méconnus.<br />

La guerre est déclarée ! Dans ce<br />

conflit, le consommateur nîmois<br />

finira par désigner les vainqueurs<br />

qui resteront très en deç<strong>à</strong> des<br />

bars <strong>à</strong> tapas de Madrid, Séville ou<br />

de Barcelone. Chica, dos tapas por<br />

favor !<br />

Jérôme Puech n<br />

Cinq guerriers du tapas...<br />

Marie-Caroline<br />

La Casa Blanca<br />

A la base, je voulais<br />

ouvrir un restaurant<br />

en Andalousie. J’ai fait<br />

venir l’Andalousie <strong>à</strong> Nîmes.<br />

Tous nos produits<br />

viennent de l<strong>à</strong>-bas. Je<br />

suis copine avec le plus<br />

gros éleveur de porc<br />

ibérique. On a introduit<br />

la fameuse Pata Négra<br />

<strong>à</strong> Nîmes en avril 2008 !<br />

Florian<br />

La Macarena<br />

On vient de changer<br />

notre carte de tapas<br />

pour que les clients<br />

ne dégustent que des<br />

produits frais avec une<br />

mention spéciale pour<br />

la sèche. On a surtout<br />

60 références de vin<br />

grâce <strong>à</strong> deux caves locales.<br />

Notre cadre sévillan<br />

et son patio font<br />

la différence.<br />

Bertrand<br />

La tchatche<br />

On est bistro <strong>à</strong> vins<br />

d’abord. Il n’y a pas de<br />

cellophane ici. Je ne<br />

veux faire que du qualitatif.<br />

Mes clients me<br />

disent qu’ils mangent<br />

les meilleurs tapas.<br />

Les gens en ont mare<br />

de se mettre <strong>à</strong> table<br />

et de se faire e…. Ils<br />

veulent manger rapidement<br />

et pas cher.<br />

Nicolas<br />

Bodeguita<br />

Comme dans toute<br />

guerre –si guerre il y a-<br />

il restera les meilleurs,<br />

les survivants. Il faut<br />

avant toute chose regarder<br />

la qualité des<br />

produits pour faire la<br />

différence. Les tapas<br />

sont devenus une vraie<br />

mode au même titre<br />

que les sushis en ce<br />

moment.<br />

Raphael<br />

Le Pian<br />

Je suis cuisinier de<br />

métier, comme mon<br />

chef. Nous proposons<br />

une formule entre le<br />

repas classique et<br />

l’apéritif. Tous nos<br />

produits sont de qualité,<br />

estampillés. Cela<br />

va du jambon de l’Ardèche<br />

<strong>à</strong> la St Jacques<br />

et au foie gras. Rien<br />

n’est surgelé !<br />

<strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012 5


Chronique de Miss Blablabla<br />

Au printemps:<br />

Faut-il coucher dès<br />

le premier soir ?<br />

Le printemps est enfin arrivé.<br />

Avec son cortège de petites<br />

fleurs aux arbres, de jupes qui se<br />

raccourcissent mais aussi de questions<br />

de fond dans les journaux féminins:<br />

comment maigrir ? Comment le<br />

séduire? Et la sempiternelle : doit on<br />

coucher le 1er soir ?<br />

Et l<strong>à</strong> Mesdames et Messieurs, nous<br />

touchons la quintessence de ce qui<br />

fera la différence entre une femme du<br />

monde et la fille facile : est-il pertinent<br />

de s’envoyer sauvagement en l’air dès<br />

le 1er soir ?<br />

Ne reculant devant aucune difficulté<br />

et prenant très <strong>à</strong> cœur une certaine<br />

forme de journalisme d’investigation,<br />

j’ai mené mon enquête. Auprès de<br />

mes deux meilleurs potes<br />

(panel représentatif <strong>à</strong> un<br />

point que vous n’imaginez<br />

même pas).<br />

Et il en ressort une évidence<br />

qui parfois échappe <strong>à</strong> la<br />

gente féminine (les effluves<br />

des vernis <strong>à</strong> ongles semblent avoir<br />

bien plus de conséquences sur nos<br />

neurones que nous ne voulons bien<br />

l’admettre) : les hommes n’ont pas<br />

besoin d’attendre de coucher ou non<br />

avec une nana pour savoir ce qu’ils<br />

comptent en faire.<br />

S’il n’envisage rien de sérieux avec une<br />

fille, le mec ne va pas solliciter son<br />

cerveau avec des interrogations de<br />

1er ou 3ème soir, hein. Et de la même<br />

façon, s’il respecte la fille qu’il a en<br />

face de lui, il ne va pas se formaliser si<br />

elle couche tout de suite ou pas.<br />

Bref, cette histoire de coucher ou pas<br />

le 1er soir, c’est un concept totalement<br />

féminin. Et l<strong>à</strong> Mesdames, un nouveau<br />

monde s’ouvre <strong>à</strong> nous.<br />

L'homme est un<br />

chasseur...<br />

S’il nous faut bien évidemment<br />

garder notre respectabilité, même<br />

quand on a passé la nuit <strong>à</strong> hululer<br />

son extase, il est surtout important<br />

de garder sa part de mystère. Oui,<br />

l’homme est un chasseur, qui veut<br />

impressionner la femelle et lui<br />

donner du rêve. L’homme a besoin<br />

de traquer sa proie. Et plus il aura<br />

l’impression qu’elle lui échappe,<br />

plus il voudra la chasser, la volonté<br />

de percer le mystère devenant son<br />

moteur. Et retenez bien ça : «De part<br />

de mystère tu n’auras point, si ta<br />

gueule au réveil tu montres au petit<br />

matin ».<br />

Non parce que regardons les choses<br />

en face : aux yeux de qui<br />

peut on encore être<br />

mystérieuse quand on<br />

a révélé son haleine<br />

matinale de fennec, le<br />

cheveu rock’n roll et<br />

grassouilleux, les yeux<br />

gonflés et injectés de<br />

sang ?<br />

Bref. Il ne faut point se réveiller auprès<br />

de son amant. Si l’histoire devient<br />

sérieuse, il aura bien le temps, plus<br />

tard, de constater avec fascination<br />

comment une belle plante peut être<br />

transformée en sorcière par une nuit<br />

de sommeil. Mais comme les enfants,<br />

les hommes n’ont pas besoin de tout<br />

savoir tout de suite.<br />

Donc les filles, si je dois vous donner<br />

un conseil pour la période estivale<br />

qui approche <strong>à</strong> grands pas, ce sera<br />

celui-ci : avoir le bon sens de garder<br />

un peu de son mystère et penser,<br />

après la 1ère partie de jambes <strong>à</strong> l’air,<br />

<strong>à</strong> s’éclipser pour aller dormir chez<br />

soi.<br />

Coucher, oui. Dormir, non. CQFD.<br />

Retrouvez Miss Blablabla:<br />

http://blog.missblablabla.com<br />

6 <strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22I Avril 2012


Dans le Rétro<br />

22 juin 1896: café le Tortoni (au dessus de l'actuel Monoprix)<br />

La première séance ciné<br />

Le Tortoni<br />

La première séance de<br />

cinéma a eu lieu le 22 juin<br />

1896. Le Kinématographe<br />

Edison s’était installé<br />

dans la salle du 1er étage<br />

au dessus du Café le<br />

Tortoni, emplacement<br />

actuel du Monoprix. Au<br />

programme, animations<br />

des quartiers parisiens :<br />

Place de l’Opéra, Place<br />

de la Madeleine, Champs-<br />

Élysées, halles centrales…<br />

Mais ce système n’était<br />

pas aussi fiable que celui<br />

des Frères Lumière. Il y eut<br />

de nombreux problèmes<br />

techniques en cours de<br />

séance et une deuxième<br />

série de projections<br />

fut programmée fin<br />

septembre <strong>à</strong> l’occasion de<br />

la Foire Saint-Michel, avec<br />

le Cinéphotographe de<br />

Lépée. Une particularité,<br />

certaines scènes étaient<br />

en couleurs.<br />

Les Frères Lumière<br />

s’installeront peu après<br />

<strong>à</strong> Nîmes. La première<br />

projection eut lieu le 3<br />

octobre 1896 au 28, Bd<br />

Victor-Hugo, avec plusieurs<br />

scènes d’actualité, dont<br />

une réalisée <strong>à</strong> Nîmes,<br />

sortie de la messe de 11h<br />

<strong>à</strong> l’église Sainte-Perpétue.<br />

Une tentative de prise de<br />

vue de la corrida du 11<br />

octobre n’aboutira pas.<br />

Les projections dureront<br />

jusqu’au 8 novembre.<br />

Le propriétaire d’un<br />

magasin de photographie,<br />

Ferdinand Itier, inspiré par<br />

ces nouvelles techniques,<br />

achètera des appareils de<br />

projections et prise de<br />

vues Méliès. Il mobilisera la<br />

salle du 1er étage du Café<br />

du Palais (actuel Palace)<br />

et réalisera sa première<br />

projection le 27 décembre.<br />

6 films seront présentés<br />

<strong>à</strong> cette occasion, dont<br />

4 réalisés localement<br />

par Itier. À partir du 24<br />

janvier 1897, le cinéma<br />

sera transféré au 9 Bd<br />

Victor-Hugo, et ensuite<br />

dans la salle du musichall<br />

l’Eden, qui deviendra<br />

définitivement un cinéma<br />

en 1912. Certaines<br />

scènes seront projetées<br />

en marche arrière, effet<br />

surprenant garanti pour<br />

les spectateurs. La même<br />

année aura lieu la première<br />

projection d’une corrida<br />

de Nîmes, celle du 4 juillet<br />

1897.<br />

Au cours de la période qui<br />

précédera la grande-guerre,<br />

les lieux de projections se<br />

multiplieront :<br />

premières séances de<br />

Cinéma dans les Arènes<br />

en juin 1906 ; au café<br />

Gambrinus <strong>à</strong> l’époque<br />

Bd Victor-Hugo face <strong>à</strong> la<br />

place Questel ; toujours<br />

sur le même Bd au café<br />

de l’Univers; la corrida<br />

de Muerte du 7 octobre<br />

1906 sera projetée 9<br />

jours plus tard ; en juin<br />

1907, premières séances<br />

de cinéma au Théâtre<br />

Municipal; 4 cinémas<br />

seront présents sur la foire<br />

de la St Michel de 1907,<br />

et en 1909, c’est un film<br />

« parlant et chantant»<br />

qui y sera représenté ; en<br />

1908 Itier installera au 8<br />

rue Emile Jamais le Cinéma<br />

Palace ; en 1909 une salle<br />

sera réalisée rue Gaston<br />

Boissier, le Nîmes-Cinéma-<br />

Pathé avec Itier comme<br />

directeur salarié ; des<br />

projections se déroulèrent<br />

aussi au Casino Bd Sergent<br />

Triaire jusqu’en 1911. A<br />

noter aussi, une autre salle<br />

de Cinéma éphémère, au<br />

12 rue Général Perrier,<br />

elle fonctionnera du 3<br />

novembre 1912 au 25 mai<br />

1913.<br />

Au début des années 1950,<br />

nous retrouvons <strong>à</strong> Nîmes<br />

12 salles de Cinéma : ABC,<br />

1 rue Colbert ; Cœcilia, rue<br />

de Bourgogne ; Colisée,<br />

24 bd Amiral-Courbet ;<br />

Corona, square Couronne<br />

; Eden, rue Godin ; Eldo,<br />

rue Poise ; Le Lux, square<br />

Couronne ; Le Majestic,<br />

rue Emile-Jamais ; Odéon,<br />

7 rue P. Semard ; Olympia,<br />

36 rue porte de France ;<br />

Rex, 2 rue Pépin le Bref ;<br />

Studio, rue Godin.<br />

Georges Mathon n<br />

En savoir plus:<br />

www.nemausensis.com<br />

<strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012 7


M. Trouve tout<br />

L'incroyable quincaillerie Vasserot<br />

Chantal, Pierre, Huguette et Florence Vasserot<br />

8 <strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012


Chez le quincailler Vasserot de la rue Pierre<br />

Semard, contrairement aux grandes surfaces,<br />

les clients n’ont pas l’impression d’être des<br />

anonymes. Et cela dure depuis 1880.<br />

Nombreux sont les lecteurs d’Une <strong>à</strong> Nîmes<br />

nous invitant <strong>à</strong> faire un reportage sur l’un des<br />

commerces les plus anciens et les plus appréciés<br />

de la ville. La quincaillerie Vasserot est<br />

un symbole du petit commerce de proximité<br />

résistant face aux ogres de la grande distribution<br />

déshumanisés tel que Castorama, Leroy<br />

Merlin et compagnie.<br />

Pierre Vasserot me reçoit alors que je franchis<br />

le pas de sa boutique. « Vous savez, maintenant,<br />

je fais semblant de travailler », dit-il, espiègle.<br />

Ses deux filles Chantal et Florence ont<br />

déj<strong>à</strong> l’oreille sur notre conversation qui dégage<br />

un parfum de sympathie instantanée. C’est le<br />

grand père de Pierre qui a créé la boutique, un<br />

certain Mathieu associé <strong>à</strong> Sébastien en 1880.<br />

Quel est le secret de résistance de ce com<br />

merce hors du temps ? « On connaît tous nos<br />

clients ou presque. On vend <strong>à</strong> l’unité, au détail.<br />

Nous avons une relation privilégiée avec nos<br />

habitués », explique l’une des filles brune Vasserot.<br />

Le commerce ne désemplit pas <strong>à</strong> partir<br />

de 10h et en début d’après midi. Plomberie,<br />

électricité, coutellerie… ce sont essentiellement<br />

des personnes de la ville qui viennent,<br />

sûres de pouvoir trouver ce qu’elles cherchent.<br />

« Les grandes enseignes nous envoient des<br />

clients, vous vous rendez compte », appuie la<br />

vendeuse en souriant. Nicolas Tacussel raconte<br />

sur la page Facebook du magazine « Même<br />

quand tu ne sais pas ce que tu cherches, ils te<br />

le trouvent ».<br />

Huguette, la femme de Pierre, jouait les guetteuses<br />

sur le balcon de l’appartement familial<br />

au-dessus de la boutique. Comme un chat<br />

curieux, elle est descendue pour venir <strong>à</strong> ma<br />

rencontre. « Ma contribution c’est d’avoir<br />

mis au monde mes deux filles qui reprennent<br />

le flambeau aujourd’hui », dit-elle pour prendre<br />

sa place naturelle dans notre échange. «<br />

Et après les filles ? » C’est l’inconnu même si<br />

Chantal et Florence pensent fortement <strong>à</strong> leurs<br />

enfants. Ils sont trois, âgés de 18, 20 et 25<br />

ans. Le prochain gardien de la caverne d’Ali<br />

Baba n’est pas encore désigné.<br />

Avant de quitter les lieux, je scrute l’extraordinaire<br />

rangement anarchique. Florence lit dans<br />

mes pensées et m’indique « vous savez ce<br />

n’est peut être pas conventionnel mais nous<br />

trouvons très vite ce que veulent les clients».<br />

Le genre de réplique que j’aimais faire <strong>à</strong> ma<br />

mère lorsqu’adolescent je devais obéir <strong>à</strong> son<br />

invective sur la nécessité de mettre en ordre<br />

ma chambre.<br />

Les chiffres<br />

Jérôme Puech<br />

Les chiffres :<br />

- 18 000 références « produit »<br />

- 1811000 comme références le numéro « produit de la rue »<br />

11 le numéro de la P. rue Semard<br />

- 80 P. l’âge Semard de Pierre Vasserot<br />

- 803 l’âge octobre de 1988 Pierre la Vasserot cave a été<br />

3 octobre inondée 1988 rendant<br />

la cave a des été produits inondée inutilisables<br />

rendant<br />

-<br />

des produits<br />

2 filles<br />

inutilisables<br />

Vasserot<br />

- 3 petits-enfants<br />

2 filles Vasserot<br />

3 petits-enfants<br />

<strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012 9


Plaisirs de voir<br />

Les arènes, un parking ?<br />

La ville serait sur le point de conclure un accord avec la société VINCI<br />

PARK pour la construction d’un parking souterrain de 500 places<br />

sous les arènes de Nîmes. L’information a été dévoilée par Jean-<br />

Claude Miralès, le responsable du stationnement <strong>à</strong> la communauté<br />

d’agglomération de Nîmes Métropole.<br />

Une question se pose : peut-on construire un tel édifice sans mettre<br />

en danger un monument historique ? Pour la ville, l’architecte des<br />

monuments de France serait sur le point de donner son accord. Jean-<br />

Paul Fournier, le Maire, suit ce dossier de près car il permettrait de<br />

résoudre l’épineux dossier du stationnement en ville et de la rénovation<br />

des arènes. « Dans quelques années, nous aurons un musée de la<br />

romanité et un centre de congrès tout près des Arènes. Le parking<br />

sous les arènes aura toute sa légitimité », explique l’attachée de<br />

presse de la ville.<br />

Enfin, pour le Président de Vinci Park, Denis Grand : « c’est l’occasion<br />

rêvé de faire une belle opération de Mécénat. Nous sommes prêts <strong>à</strong><br />

débourser jusqu’<strong>à</strong> 50 millions d’euros pour participer <strong>à</strong> la rénovation<br />

des arènes ». Dans son dossier, la société explique également la<br />

possibilité de faire des offres commerciales groupées. Ainsi, les<br />

automobilistes ayant contractés un abonnement pourront avoir des<br />

places gratuites pour un concert ou une corrida de leur choix. A<br />

suivre.<br />

Le bon dé(clic)<br />

pour Nîmes !<br />

Reportages quotidien<br />

Dessin du mois<br />

Kiosque<br />

Nîmes pratique<br />

Bonnes adresses<br />

Annonceurs<br />

Vidéos et sons<br />

10 000 adressages mail<br />

2 500 visites par mois<br />

1030 Fans Facebook<br />

250 Abonnés Twitter<br />

22 numéros édités<br />

2 ans d'existence<br />

Nouveau site:<br />

www.uneanimes.com<br />

<strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012 10


Rencontre nîmoise<br />

Femme<br />

de tête et de coeur<br />

Béatrice Bertrand<br />

Portrait croqué par Aurélia Dubuc<br />

Le petit questionnaire<br />

Un Nîmois :<br />

Alphonse Daudet<br />

pour « Les lettres<br />

de mon moulin »,<br />

maintenant que je<br />

vis dans les paysages<br />

qui ont inspiré<br />

ces contes.<br />

Un événement :<br />

Les concerts<br />

de l’été, que ce<br />

soit du rock aux<br />

Arènes comme du<br />

classique au Jardin<br />

de la Fontaine.<br />

Un lieu:<br />

La Vaunage. J’aime<br />

chaque soir parcourir<br />

les quelques kilomètres<br />

qui séparent<br />

le bureau de notre<br />

maison <strong>à</strong> la campagne,<br />

c’est mon sas<br />

de décompression.<br />

La parisienne que<br />

je suis se régale <strong>à</strong><br />

vivre loin du centre-<br />

Directrice du Centre d’information sur les droits des<br />

femmes et des familles, cette Nîmoise d’adoption<br />

lutte avec son équipe contre les violences et les<br />

inégalités. Loin des clichés, avec un enthousiasme<br />

intact, elle nous raconte ses combats.<br />

Ce qui frappe chez Béatrice Bertrand, c’est son sourire. Plein de<br />

douceur, il rayonne. Pourtant, <strong>à</strong> voir les affiches d’information<br />

placardées dans son bureau, on devine que son quotidien est<br />

loin d’être léger. Dans les locaux du CIDFF installés au 20 rue de<br />

Verdun, la juriste et ses 17 collègues accueillent des femmes<br />

maltraitées par leur conjoint, des adolescentes confrontées <strong>à</strong><br />

une grossesse non désirée, des salariées harcelées sexuellement<br />

ou moralement… La force de la structure ? Une prise en charge<br />

globale grâce <strong>à</strong> la présence de spécialistes du droit mais aussi<br />

de conseillers emploi-formation, de psychologues, de conseillère<br />

conjugale… Le tout orchestré de main de maître par la dynamique<br />

brune, forte de ses 17 années d’expérience au sein du Centre<br />

national d’information sur les droits des femmes et des familles.<br />

Pourtant, au départ, rien ne la prédestinait <strong>à</strong> cette carrière. «<br />

Après avoir obtenu ma maîtrise de droit privé et mon DESS droit<br />

des affaires, je suis entrée dans un cabinet d’avocats parisien.<br />

J’étais spécialisée dans le droit des affaires. Ca me plaisait<br />

mais je ne m’y retrouvais pas totalement, se souvient Béatrice<br />

Bertrand. La dimension humaine me manquait. » Convaincue<br />

qu’elle peut être plus épanouie professionnellement, elle préfère<br />

démissionner. Et confirme que la chance ne sourit bel et bien<br />

qu’aux audacieux puisqu’elle tombe dans la foulée sur une<br />

annonce de recrutement du CIDFF Oise. Engagée comme juriste,<br />

elle travaille alors dans plusieurs antennes nationales, au gré des<br />

mutations de son mari.<br />

Jamais <strong>à</strong> court d’idées<br />

En 2008, la famille pose ses valises <strong>à</strong> Nîmes. Hasard heureux<br />

du calendrier, la directrice du CIDFF part au même moment <strong>à</strong><br />

la retraite. Béatrice Bertrand prend alors son poste et n’a de<br />

cesse, depuis, d’innover pour accueillir, informer et accompagner<br />

les femmes. On lui doit par exemple l’essor d’un projet unique en<br />

France : un pôle de prévention et de prise en charge des auteurs<br />

de violences conjugales. « On sait que 6 femmes sur 10 victimes<br />

veulent rester en couple et que la plupart des auteurs récidivent.<br />

Avec l’aide du procureur de la République de Nîmes, nous avons<br />

donc mis au point un programme destiné aux coupables de<br />

violences. La première année, en 2009, soixante-dix personnes<br />

ont suivi ce dispositif. En 2010, cent quinze ont été prises en<br />

charge. La récidive est quasi nulle. Parallèlement, femmes et<br />

enfants sont aussi écoutés et aidés. »<br />

Ici, le droit de la famille représente 70% de l’activité.<br />

L’information juridique est gratuite et confidentielle. Et pour<br />

aller encore plus loin, Béatrice Bertrand a mis en place dès son<br />

arrivée un partenariat avec les avocats nîmois. Mais le CIDFF a<br />

d’autres missions. Ainsi, il peut accorder des microcrédits et<br />

propose depuis l’année dernière des ateliers socio-linguistiques<br />

pour faciliter l’intégration et donc l’égalité des chances des<br />

femmes d’origine étrangère. Cette maman de deux adolescents<br />

a également très <strong>à</strong> cœur d’informer les jeunes chez qui elle note<br />

une banalisation alarmante de la violence. « Je ne compte plus les<br />

collégiennes et les lycéennes qui se disent qu’elles ont peut-être<br />

mérité la gifle reçue <strong>à</strong> la maison ou par leur copain. Une partie<br />

de mon travail consiste alors <strong>à</strong> leur expliquer où commencent la<br />

discrimination et la violence et comment elles se manifestent.<br />

» Pour aider ces dernières mais aussi leurs copains de classe <strong>à</strong><br />

prendre conscience de leurs droits, Béatrice Bertrand a d’ailleurs<br />

convenu d’un partenariat avec le parquet de Nîmes qui invite<br />

régulièrement des classes <strong>à</strong> assister <strong>à</strong> des audiences au tribunal<br />

correctionnel. « Ils n’en ressortent pas indemnes, certaines<br />

affaires sont particulièrement dures, mais c’est la meilleure façon<br />

d’amorcer le dialogue, de les encourager <strong>à</strong> parler de leur propre<br />

histoire si besoin est. »<br />

Un avenir politique ?<br />

Mais elle-même, comment fait-elle pour gérer émotionnellement<br />

des cas parfois extrêmement durs ? Comment fait-on pour y<br />

croire encore quand on est de plus en plus sollicitée et que les<br />

aides financières ne suivent pas forcément ? « J’aime ce que je<br />

fais, il n’y a pas de secret. Bien sûr je rêverais un jour de voir le<br />

centre fermer, cela signifierait que l’on n’a plus besoin de nous…<br />

mais malheureusement nous en sommes encore loin. Même si les<br />

journées sont très longues, je veille <strong>à</strong> m’accorder des moments<br />

de détente. Le midi, je vais déjeuner <strong>à</strong> deux pas du bureau, <strong>à</strong><br />

l’Ever’In. Le week-end, nous filons <strong>à</strong> la mer et je recharge les<br />

batteries en marchant le long de la plage et en regardant les<br />

vagues. Vivre aussi près de l’eau est un luxe dont je ne pourrais<br />

plus me passer. »<br />

Son avenir ? A 45 ans, Béatrice Bertrand l’imagine parfois dans<br />

la politique. Féministe convaincue, « mais attention, pour les<br />

femmes, pas contre les hommes, et toujours avec une démarche<br />

très pédagogique », elle reste persuadée que la création d’un<br />

ministère de l’égalité femmes-hommes directement rattaché au<br />

premier ministre permettrait enfin de faire réellement bouger les<br />

choses. En attendant, elle reste aux côtés des Nîmoises et de<br />

leurs familles pour leur apporter un peu de répit et d’espoir.<br />

Pour en savoir plus : www.cidff30.fr.<br />

11 <strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012


Les Nîmoiseries du monde<br />

Une rubrique pour les nîmois<br />

loin de leur terre natale<br />

Chaque mois, Une <strong>à</strong> Nîmes donne<br />

la parole <strong>à</strong> un de nos concitoyens<br />

expatriés plus ou moins loin de sa<br />

Tour Magne natale. Tous nous ont,<br />

jusqu’<strong>à</strong> présent, conté des mondes<br />

forts différents de notre cité des<br />

Antonins. Alors après Strasbourg,<br />

Montpellier , New-York , Séville,<br />

le Liban, le Japon, Paris, Milan,<br />

Londres, le Canada, le Turkménistan<br />

le Mexique, Sydney et Miami, nous<br />

allons <strong>à</strong> Prague.<br />

Yannick<br />

Tchèque et mate !<br />

Yannick, 24 ans. Après un Baccalauréat STT au Lycée A.<br />

Daudet <strong>à</strong> Nîmes et une classe préparatoire <strong>à</strong> Montpellier,<br />

il est sorti diplômé d’une Grande Ecole de Commerce<br />

spécialisée dans la finance du Sud Ouest de la France en<br />

2011. Il est actuellement contrôleur de gestion <strong>à</strong> Prague.<br />

12 I <strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012


Les Nîmoiseries du Monde<br />

L'INTERVIEW À DISTANCE...<br />

des budgets … <strong>à</strong> priori pas très<br />

passionnant !<br />

Mon credo : rendre le contrôle de<br />

gestion vivant ; le côté relationnel<br />

et l’accompagnement au fil des<br />

jours sont les deux fondamentaux<br />

de la bonne réussite de ce travail.<br />

Le week-end est plus festif que<br />

la semaine. La communauté VIE<br />

de Prague se retrouve autour de<br />

quelques bières tchèques (parmi<br />

les meilleures au monde) et nous<br />

profitons des nuits praguoises … .<br />

passe désormais sur l’emplacement de<br />

celle-ci. Un buste en mémoire d’Ernest<br />

Denis est présent sur une des places<br />

de Prague.<br />

Quelles sont les différences et les<br />

similitudes entre Nîmes et Prague ?<br />

La richesse de l’architecture et la<br />

gastronomie propre <strong>à</strong> chaque ville font<br />

que Nîmes et Prague sont <strong>à</strong> la fois<br />

différentes et très proches.<br />

Que fais-tu en Tchéquie ? Pourquoi ce<br />

choix de partir <strong>à</strong> Prague ?<br />

Un mois après avoir été diplômé j’ai eu<br />

l’opportunité de partir dans le cadre<br />

d’un VIE (Volontariat International en<br />

Entreprise). Depuis près d’un an, je<br />

suis contrôleur de gestion commercial<br />

pour la filiale tchèque de Citroën. Le<br />

côté professionnel d’une expérience<br />

en VIE d’une part et l’envie de repartir<br />

<strong>à</strong> l’étranger d’autre part sont les deux<br />

raisons de ce choix.<br />

Qu'est ce qu'il y a de sympa <strong>à</strong> voir, <strong>à</strong><br />

faire dans ce pays ?<br />

Prague est principalement connu<br />

pour son architecture (Muzeum,<br />

Karluv Most, Staromestska avec son<br />

horloge astronomique, Václavské<br />

náměstí l’équivalent de nos Champs-<br />

Elysées, Tancici dum, petrinska vez<br />

l’équivalent de notre tour eiffeil…),<br />

ses deux-mille ans d’Histoire et ses<br />

hommes célèbres (Kafka, Smetana,<br />

Dvořák, Miloš Forman, Kundera et sans<br />

oublier Vaclav Havel). Mais Prague<br />

est aussi connu pour le sport (hockey<br />

et football), sa gastronomie (Gulas,<br />

fromage frit …) et pour ses lieux en<br />

tout genre (bar, cabarets …).<br />

Quel est ta journée type ?<br />

En semaine, après mon petit café bien<br />

serré, ma vie de contrôleur de gestion<br />

est consacrée, entre autre, <strong>à</strong> aller<br />

voir les équipes et <strong>à</strong> leur donner les<br />

outils nécessaires <strong>à</strong> la bonne gestion<br />

Les filles tchecoslovaques sont-elles<br />

aussi jolies qu'on peut l'imaginer ?<br />

Il y a toujours une part de vérité<br />

dans les clichés. En effet, l’image<br />

de la femme blonde aux yeux bleus<br />

océan est bien réel ! En plus de<br />

cela, les Tchèques et les Slovaques<br />

sont des personnes en tout points<br />

intéressantes.<br />

Une anecdote sur ton séjour ?<br />

J’ai eu l’occasion de pouvoir participer<br />

<strong>à</strong> un « événement mondain » sur<br />

Prague, il s’agissait de TOP SECRET<br />

2012 (6e édition), un défilé de lingerie<br />

très réputé en République tchèque. J’ai<br />

eu l’occasion de côtoyer de près les<br />

plus belles (et plus grandes femmes)<br />

du pays … avec mon 1.84m, je me<br />

sentais assez petit autour de tous ces<br />

mannequins … .<br />

Comment sont perçus les Français l<strong>à</strong><br />

bas ?<br />

Plutôt apprécié, et d’autant plus, si<br />

un petit effort est fait au niveau de<br />

la langue.<br />

Nîmes et la Tchecoslovaquie ont des<br />

liens historiques avec notamment un<br />

certain Nîmois Ernest Denis ? La Gare<br />

de Prague porte son nom. La savais-tu<br />

? Connaissais-tu ces liens entre Nîmes<br />

et Prague ?<br />

Je savais qu’un jumelage existait entre<br />

les deux villes et que le Lycée A. Daudet<br />

était partenaire. Concernant Ernest<br />

Denis, la question a été le sujet d’une<br />

de mes leçons de Tchèque. J’ai pu<br />

alors découvrir qu’une ancienne gare<br />

portait le nom d’Ernest Denis. Détruite<br />

depuis les années 80, une quatre voies<br />

Est-ce que Nîmes te manque ?<br />

J’ai quitté Nîmes <strong>à</strong> l’âge de 18 ans,<br />

mais Nîmes restera mon « berceau », l<strong>à</strong><br />

ou je suis né. Cependant, j’avoue que<br />

les petits pâtés nîmois, la tapenade,<br />

les Halles, le rugby et l’ambiance de<br />

la Féria me manquent. Par ailleurs, je<br />

crois que mon avenir professionnel ne<br />

sera pas <strong>à</strong> Nîmes … .<br />

Quand est-ce que tu reviendras ? Avec<br />

quoi dans ta valise ?<br />

Si je dois revenir sur Nîmes je prendrai<br />

dans mes valises une bonne dose de<br />

souvenirs avec un soupçon d’ouverture<br />

d’esprit et une reconnaissance certaine<br />

pour les Tchèques et les Slovaques…<br />

. Sans oublier une bonne bande de<br />

potes… .<br />

Mais je crois que ce retour sera<br />

uniquement consacré <strong>à</strong> ma famille,<br />

qui j’espère comprend mon envie<br />

d’ailleurs.<br />

Propos recueillis par Jérôme Puechn<br />

<strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012 13


Reg' Arts<br />

Une journée porte ouverte aux Arènes en 2010<br />

proposée par les "Aficionados practicos"<br />

Sur le métier de scénariste TV<br />

Eve-Sophie, auteure<br />

de la prochaine série de Canal + : Working girl<br />

14 <strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012


Reg' Arts<br />

« Working Girls » c’est une excellente série de 12 épisodes de 13 minutes qui explore le monde du<br />

bureau du point de vue de six personnages féminins hauts en couleurs. Entre autre, une nymphomane,<br />

une maniaco-dépressive, une psychorigide, une mère de famille débordée… Sans parler des deux<br />

standardistes arrogantes et inefficaces. Le tout mis en scène dans une multitude de situations <strong>à</strong> la fois<br />

réalistes et absurdes. Teaser <strong>à</strong> consulter sur: canalplus.fr. Une <strong>à</strong> Nîmes a vu les 12 épisodes: génial !<br />

Est-ce un message "féministe" ou "girly" que vous avez voulu<br />

faire passer ?<br />

Eve : La série va bien au del<strong>à</strong> d’un simple débat sur le féminisme ou<br />

même sur la féminité. Elle a été jouissive <strong>à</strong> écrire parce qu’elle va très<br />

loin dans le trash, la poésie, la psychologie sans tabou, l’absurde ! Mon<br />

angoisse était de me demander si on allait trouver des actrices qui<br />

acceptent de jouer des scènes qui vont très loin, des comédiennes<br />

qui voudraient bien rompre avec une certaine image qu’on se fait<br />

d’une femme! Je dois dire que nos six comédiennes principales sont<br />

bluffantes ! Quand <strong>à</strong> la liberté de ton, je ne crois pas qu’elle aurait<br />

été possible ailleurs que sur C+, on a eu le droit d’employer le mot<br />

« chatte », de faire des blagues racistes, sexistes… Un véritable<br />

exutoire ! Ce n’est pas souvent qu’on peut faire racketter le « nain de<br />

la compta » par nos deux standardistes arrogantes et grossières. Ou<br />

qu’on peut voir la boss (incarnée par Claude Perron) demander <strong>à</strong> la<br />

DRH si « gouine » ça rentre dans les quotas d’emploi solidarité…<br />

Pourquoi ce nom ? Est-ce un clin d'œil au film "Working girl"<br />

avec Mélanie Griffith ?<br />

En règle générale, pour la télé en tout cas, on travaille souvent en<br />

co-écriture. D’abord parce que la somme de travail <strong>à</strong> fournir dans des<br />

délais super courts serait compliquée pour un scénariste seul, il faut<br />

aussi être sûr de pouvoir assurer la suite. D’ailleurs on est en pleine<br />

écriture de la saison deux de « Working Girls » alors que la saison une<br />

sera diffusée <strong>à</strong> partir du 19 avril ! Souvent aussi, on est sur plusieurs<br />

projets en même temps pour bien gagner sa vie, d’où la co-écriture.<br />

Quel ton parcours ? Comment es-tu devenu scénariste ?<br />

Comment faut-il faire pour exercer ce métier ?<br />

Je suis « montée » <strong>à</strong> Paris pour faire une école de cinéma. En sortant<br />

j’ai immédiatement bossé pour… la télé ! J’ai intégré Canal+ très<br />

jeune. Mon frère, Greg bossait déj<strong>à</strong> pour Nulle Part Ailleurs. Moi j’ai<br />

commencé avec « Les Robins des bois », puis j’ai enchaîné avec<br />

« Groland » et finalement « Les Guignols de l’Info » en tant que<br />

coordinatrice artistique. Mon expérience dans la mise en scène m’est<br />

essentielle dans mon travail d’écriture. J’ai des notions de rythme, de<br />

« faisabilité », presque une approche de réalisateur d’ailleurs quand<br />

j’écris une scène, c’est un vrai atout, surtout pour la comédie !<br />

En fait, c’est le titre provisoire qu’avait donné<br />

la production (Elephant&Cie, crée par E.Chain)<br />

quand ils nous ont proposé le projet. Tout au<br />

long de l’écriture, on se disait qu’il faudrait<br />

penser <strong>à</strong> un autre titre. Et puis on s’est attachés<br />

et on n’a pas trouvé mieux. Au final, j’aime bien<br />

le côté ringard de ce titre, très 80’s !<br />

Quel a été ton rôle dans l'écriture ? Expliquenous<br />

en quoi consiste ton métier?<br />

D’abord il faut savoir que cette série est une adaptation, très libre<br />

certes, mais quand même, au départ on nous a montré une série de<br />

sketch-show (tableaux) hollandaise écrite et jouée par deux femmes.<br />

Elles se mettaient en scène dans des petites tranches de vie en<br />

interprétant <strong>à</strong> elles seules tous les rôles. Deux femmes géniales, dont<br />

a adoré le ton irrévérencieux. Nous, on a voulu créer un fil conducteur<br />

et des personnages qui puissent interagir entre eux et ça dans le<br />

cadre du bureau comme vivier de personnalités. On a aussi voulu que<br />

les épisodes aient un thème. Bref, ça c’est le point de départ.<br />

"Descendre <strong>à</strong> Nîmes<br />

m'est tout <strong>à</strong> fait vital !"<br />

Par ailleurs, j’ai participé <strong>à</strong> l’écriture de «<br />

SODA », une série sur les ados diffusée<br />

sur M6, j’ai aussi écrit des épisodes de «<br />

Plankton Invasion», un dessin animé sur le<br />

réchauffement climatique, diffusé sur C+.<br />

Je dois dire que je n’ai vraiment pas <strong>à</strong> me<br />

plaindre côté travail, tous les scénaristes ne<br />

vivent pas bien de leur taf.<br />

Tu es Nîmoise, est-ce que ton métier<br />

te permet de revenir souvent <strong>à</strong> Nîmes ?<br />

Comment tu t'organises ?<br />

Pouvoir « descendre » <strong>à</strong> Nîmes de temps en temps m’est tout <strong>à</strong> fait<br />

vital ! J’ai besoin de trainer dans la garrigue, de faire mes courses aux<br />

halles, de me repaître de terrasses au soleil, de taureaux…J’embarque<br />

mon fils de quatre ans, Raoul, le plus souvent possible pour le « ferrer»<br />

<strong>à</strong> ce pays que j’adore. Son père étant landais, c’est un peu la guerre<br />

des régions ! A celui qui va convertir le petit parisien <strong>à</strong> sa cause<br />

régionale !<br />

Ensuite il y a toutes les particularités d’une écriture <strong>à</strong> trois voix.<br />

Techniquement, on débriefe ensemble, on fait une sorte de pot pourri<br />

avec les idées de chacun et ensuite on rédige les scènes et dialogues<br />

chacun de son côté. Et puis on repasse les uns sur les autres, habillés<br />

et en tout bien tout honneur bien sûr, on fait ce qu’on appelle le «<br />

lissage » des textes, le but étant d’obtenir une écriture homogène et<br />

cohérente. Comme écrit par la même personne. Autant dire qu’il faut<br />

bien choisir ses co-auteurs, il peut arriver qu’il y ait des problèmes<br />

d’égo et même d’idées, des tensions, on n’a pas tous la même façon<br />

de bosser. Sur ce projet, travailler avec Frank Bellocq et Béatrice<br />

Fournera fut un plaisir du début <strong>à</strong> la fin !<br />

Quelle est la différence entre l’écriture TV et cinéma ?<br />

Le fait de pouvoir organiser mon emploi du temps <strong>à</strong> mon gré me<br />

permet de venir <strong>à</strong> peu près quand je veux, mon ordi m’accompagne<br />

partout de toute façon ! Sinon, j’ai aussi mes petits trucs pour faire<br />

venir Nîmes <strong>à</strong> moi ! Je dissémine des expressions bien de chez nous<br />

dans mes textes, des clins d’œil ! Il y a même des mots que je pense<br />

français mais qui sont du patois nîmois ! Cette semaine, par exemple,<br />

mon producteur m’a demandé ce que j’ai bien voulu dire par « famille<br />

de caraques » ! Ca me fait marrer !<br />

Jérôme Puech n<br />

Crédit photo Lesley Santerre, Canal<br />

Plus et Eve Santerre.<br />

<strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012 15


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16 <strong>UNE</strong>À<strong>NÎMES</strong> N°22 I Avril 2012

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