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PER M-414

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SU<strong>PER</strong>TRAMP<br />

"Even in the quietest moments"<br />

A&M SP4634<br />

Je ne veux pas contredire personne,<br />

mais nous avons affaire ici à un groupe<br />

qui a failli devenir un classique de la<br />

hot music contemporaine. Un beau son<br />

commercial mais inventif. Des influences<br />

| multiples bien maîtrisées et de solides<br />

[compositeurs. Avec "Crime of the century",<br />

leur premier album paru en Amérique<br />

du Nord, on avait affaire à un<br />

groupe mûr et en contrôle de son produit.<br />

"Crisis, what crisis" confirmait ce<br />

"sound" particulier comme n'étant pas le<br />

produit du hasard. Cependant, avec cette<br />

nouvelle parution, Supertramp s'essouffle<br />

et se borne à réutiliser des recettes éculées<br />

qui lui ont déjà apporté le succès.<br />

Mais ça manque de souffle, ça donne dans<br />

le vide et ça n'évite vraiment pas la redite.<br />

C'est un disque qui respire l'ennui qu'on a<br />

eu à le faire. Les voix semblent fatiguées,<br />

les instrumentistes s'égarent lamentablement<br />

(je pense surtout à Rick Davis aux<br />

claviers et à Robert Benberg à la batterie)<br />

et ce qui était un sound serré et précis<br />

n'est plus qu'un décevant pastiche des<br />

produits précédents. Même la production<br />

autrefois si achevée est ici confuse et nous<br />

laisse un son mou, tiédasse, sans attaque.<br />

"Give a little bit" qui commence la face<br />

1 voudrait être trépidant, pesant, mais il<br />

y a un dime qui manque, une énergie désaturée<br />

et ce malgré les efforts vocaux de<br />

Roger Hodgson. "Lover Boy" le suit<br />

utilisant la formule achétypale de Supertramp<br />

qu'est l'intro en piano-rag suivie<br />

d'une entrée de la section rythmique en<br />

phrasé haché... mais ça ressemble presque<br />

à une "méthode Supertramp" suivie dans<br />

le manuel d'instructions.<br />

"Even in the quietest moments" est<br />

vide et sans entrailles, malgré un texte qui<br />

se voudrait plein d'images. Seule "Downstream"<br />

a un intérêt quelconque, probablement<br />

à cause de sa simplicité de blues<br />

au piano seul qui rrfévoque Tim Hardin.<br />

L'autre face n'est guère plus encourageante.<br />

"Baba Jo" commence bien avec<br />

son harmonie dépouillée et sa mélodie<br />

étrange mais après huit mesures on retombe<br />

dans les recettes de cuisine...<br />

"From now on" : toujours le rag* de<br />

piano... j'ai l'impression dé réécouter le,<br />

premier côté. Mais c'est surtout avec<br />

"Fool's Overture" qu'on sent l'indescriptible<br />

confusion qui règne au sein du<br />

groupe. Cette pièce de dix minutes, le<br />

groupe la mijotait depuis longtemps, trop<br />

longtemps peut-être. On y retrouve de<br />

tout, mélangé et réchauffé dans une casserole<br />

sans fond... des séquences à la É<br />

Tangerine Dream... des envolées de mellotron...<br />

du vent cosmique... une chorale,<br />

etc. On a même fait appel au Paul Mauriat<br />

électrique Michel Colombier pour les orchestrations...<br />

Il n'a su que gâter une<br />

sauce déjà trop chargée d'assaisonnements<br />

et pas assez de fond... Il y a bien sûr dans<br />

les textes de ces grands thèmes humanistes<br />

cosmiques chers au pop progressif anglo-saxon.<br />

Le tout est confus, souvent<br />

pompeux et n'apporte rien que beaucoup<br />

de vent dans un ballon déjà trop gonflé<br />

de vide.<br />

Supertramp est un groupe qui s'essoufle<br />

déjà à l'adolescence et c'est triste à voir,<br />

encore plus à entendre.<br />

ALICE COLTRANE<br />

Radha Krsna Nama Sankirtana<br />

Warner BS2986<br />

Déjà le titre est tout un programme, et<br />

dne mise en garde. La veuve de John Coltrane<br />

a pris sérieusement le sentier des<br />

Indes. Ce qui a autrefois été une grande<br />

dame du jazz contemporain vieillit mal et<br />

porte des scapulaires pour éviter l'enfer.<br />

Des pièces sans intérêt en trois accord<br />

soutenant une chorale brahmane qui psalmodie<br />

les mantras traditionnels. Sauf<br />

"Om nama sivaya", tentative de musique<br />

minimale qui peut valoir la première<br />

écoute, tout le reste est réservé à la communauté<br />

en sari de Montréal.<br />

HALL AND OATES<br />

No goodbyes<br />

Atlantic SD18215<br />

Le nouveau duo "hot" du pop commercial<br />

AM-FM a décidé de ne pas se forcer<br />

pour se libérer d'un contrat de disque.<br />

Cela nous donne un "greatest hits" composé<br />

de quatre 45- tours (côté B inclus) et<br />

deux pièces inédites (et qui auraient dû le<br />

rester). Pour ceux qui n'ont pas entendu<br />

les 45-tours, disons que les arrangements<br />

vocaux sont bien faits, que la production<br />

d'Arif Mardin (le producteur vedette du<br />

blue-eyed soul de Détroit) se sent et...<br />

que ça se danse.<br />

THK LISA HART BAND<br />

Starwatcher<br />

Rising RLLP 104<br />

Un groupe de Toronto-Montréal dirigé<br />

par une chanteuse qui, si elle ne casse pas<br />

des briques, utilise bien ses deux octaves.<br />

En dehors de ça, c'est très canadien anglais,<br />

dans la lignée des "Heart. April Wine"<br />

avec une bonne production commerciale.<br />

Ca devrait jouer à la radio bientôt...<br />

WIZARD'S CONVENTION<br />

PPL-1-8118<br />

mainmise no 7U<br />

DUNE TRANSPARENCE DE LUNE LA DIAPHANE DIANE DUFRESNE<br />

Avant de commencer à chanter La main de Dieu, elle feint de se déshabiller devant un miroir-paravent; Les lumières<br />

s'éteignent. "Je suis seule dans le noir de ma chambre et je me demande si Dieu existe... Soudain, je sens une<br />

main se poser sur moi... Est-ce la main de Dieu ? Ou ta main ? Ou ma main ?", chante-t-elle d'une voix langoureuse,<br />

amoureuse, d'une voix d'une force extraordinaire qui la fait rejoindre d'un coup Piaf et Joplin. Car en scène Diane<br />

Dufresne nous emmène beaucoup plus loin que dans le trip violent de la gars de bicycle, beaucoup plus loin encore<br />

que dans L'homme de ma vie, dans son intimité de femme qui se donne au public comme on se donne à une amant.<br />

Les yeux fermés (pas ceux de Ginette Reno). La main de Dieu n'est pas venue ? Qui sait ? Une boule de cristal lance<br />

aux quatre coins de la salle une grande pluie d'étoiles (tiens! tiens! trois vers...!). La boule s'éteint. Surgit un jeune<br />

danseur nu dont les jeux seraient ceux d'un jeune faune doublé d'une marionnette. Quel plus beau cadeau qu'un<br />

ange qui passe ? Il y a encore dans le spectacle ce moment où Diane Dufresne chantant au téléphone à un interlocuteur<br />

imaginaire Mon p'tit boogie woogie tandis qu'une petite fille dans un twist en faisant de la lipsing, après avoir<br />

tiré sur la scène un bicycle à la roue-avant géante. Un autre moment qui m'a fait flipper, c'est celui où en chantant<br />

Laissez passer les clowns, le Dufresne remonte son long escalier blanc illuminé pour aller se maquiller en clown. On<br />

reçoit ici clairement ce qu'on pouvait manquer sur le disque. Nous sommes tous des clowns, et l'histoire n'a pas<br />

nécessairement à être vraie si elle est belle. Apparences que ces images que nous lance la Dufresne, comme des flèches<br />

douces ? Transparence. Celle d'une femme qui se regarde dans son miroir, s'y perd, s'y trouve, s'y cherche en tous<br />

cas et lance, dans l'espoir d'y rencontrer l'autre, des signes; puis, s'étant mise à nu, disparaît comme un Pierrot<br />

lunaire. Ce texte fut écrit en plein coup de pleine lune et je n'en changeai pas un mot après avoir vu le spectacle une<br />

deuxième fois.<br />

Le petit bizarre<br />

Quelques requins de studio se réunissent<br />

autour d'Eddie Hardin, un raté sympathique<br />

de la scène musicale londonienne<br />

qui a tout plein de tunes qui n'ont jamais<br />

servi. On appelle quelques membres<br />

de Deep Purple, de Manfred Man, ou Ten<br />

Years After égarés entre deux changements<br />

de personnel; on met leurs noms<br />

sur la pochette (ça fait vendre) et on enregistre<br />

le plus infâme amas de pièces sans<br />

style et sans âme... A proscrire.<br />

FOR THE COS OF JAZZ<br />

Capitol ST-11589<br />

Du jazz, ça !? Quelques jeunes noirs<br />

fiers d'avoir joué avec Herbie Hancock ou<br />

Herbie Man ou Rolland Kirk qui s'essaient<br />

dans le funky... mais le batteur n'a<br />

qu'un bras, le pianiste est épileptique, le<br />

saxophoniste fait de l'asthme... des noirs<br />

gris pâle.<br />

Marc Desjardins<br />

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